« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Torture [OS évolution d'Abo][VIOLENCE !-18]

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MessageSujet: Torture [OS évolution d'Abo][VIOLENCE !-18]   Torture [OS évolution d'Abo][VIOLENCE !-18] EmptyVen 21 Fév 2014 - 10:00

Torture


Sydney Adams




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Enfin, j'allais pouvoir interroger de moi-même les êtres que nous avions capturés. Jusque là, j'avais délégué ce petit amusement à d'autres ; j'eus une pensée pour Alexander, ce grand nigaud incapable. Il n'avait pas encore eu ce qu'il méritait pour le terrible échec du bloc R, mais la vengeance était un plat qui se mange froid. J'entrais dans une grande pièce blanche, comme celles qui sont à l'asile. Au centre du carrelage fissuré, une chaise ; assis sur cette dernière, un homme, d'une trentaine d'années. Barbe de trois jours, cheveux en bataille, yeux fous. S'était-on déjà amusé avec lui ? Bah, qu'importe.

Si vous me disiez tout ce que vous savez, maintenant, ça serait bien plus facile pour moi.
Je n'ai rien fait ! Je suis innocent, je vous le promets ! Je suis innocent ...

Sa voix se brisait déjà à la fin de sa phrase. L'homme n'est qu'un ramassis de viande animée ; il a parfois un peu de courage qui l'anime, mais autrement, ce n'est que l'envie que cette étincelle de vie continue qui l'agite. Manger, dormir, tout cela c'est par besoin. Je fronçais le nez, et remontais mes lunettes sur mon nez. Dans un geste méthodique et scrupuleusement effrayant, je remontais les manches de ma chemise sur mes avant-bras, jusqu'à mes coudes. J'ouvris également mon boléro noir, et dans un sifflement agréable à mes oreilles mais sûrement angoissant pour l'étranger, un abo sortit de l'entrebâillement de ma chemise. Sa langue sortit de sa bouche, sifflante, tandis que Nagini dardait son regard sur l'inconnu, avec un mélange de curiosité et de gourmandise.

Vous ne savez rien ? C'est ce que nous allons voir.

Cris. Pleurs. Sang. Tout se mélange, partout - tristesse, peine, douleur, surtout de la douleur. Il continue de dire qu'il est innocent, et je n'en crois pas un mot. Aucun homme n'est innocent ; tout le monde est coupable de quelque chose. Je veux savoir où se cachent les résistants ; je veux les frapper aussi fort qu'ils ont frappés mon cher bloc R. Ma torture augmente d'intensité au fil du temps ; ma patience est mise à bout, mais je ne perds jamais le contrôle de mes émotions.

Vous savez, personnellement, je m'amuse bien. Mais vous ... Vous devez avoir mal, non ? Et vous n'avez rien vu. Je peux vous assurer que si vous mettez ma patience a mal, si vous osez me pousser dans mes limites, là, vous saurez ce que veut dire le mot douleur.

Pitié.

L'homme demande pitié. Je suis répugné devant ce mot ; je viens de lui faire vivre un début d'enfer, et il pense que je suis le genre d'homme à avoir pitié ? Je soupire, continue ma besogne, mais cela ne m'amuse plus. Jusqu'au moment où je me lasse. Quant bien même il connaîtrait quoi que ce soit, il ne nous le dira pas ; je l'ai déjà brisé, et je songe plutôt qu'il est réellement innocent. Je m'éloigne de lui, et essuie avec lassitude et méthode la lame que je viens d'utiliser avec un chiffon sale ; il se colore rapidement de rouge et de pourpre.

Je pense que vous ne savez, effectivement, rien.

Un gargouillis de joie. Il essaye de respirer, il pense qu'il va s'en sortir. Mais je pose mon regard gris sur lui, et malgré son oeil droit qui ne peut plus s'ouvrir, il comprend. Il lit sur ma physionomie ce que je compte lui faire. Il proteste, faiblement, puis s'éteint comme un robot. Il est résigné ; tant mieux, je déteste ceux qui recule le plus devant la mort. Peut-être celui-là avait-il finalement une once de courage. Oh, juste une once, alors.

Nagini ? Peux-tu finir le travail à ma place, je te prie ? Il ne nous sert plus à rien. Ne vous inquiétez pas. Votre mort sera masquée, tout comme ce que nous venons de vous faire. Comprenez-vous, après ce petit interlude entre nous, je ne peux vous libérer, pour que vous alliez tout raconter ... Ne dites rien. Je connais les hommes ; ils ne savent guère garder des secrets. C'est pour cela que je ne me confie jamais. Sauf à ceux que je vais tuer, de toute évidence. Nagini ...

J'ai un petit sourire, puis je me tourne vers mes instruments, que j'essuie une seconde fois. Je déteste la saleté. Je ne comprends pas les tortionnaires qui se vautrent dans le sang ; je suis propre, comme quand j'étais entré. Dans un bruit de reptation, le serpent vient se poser sur les cuisses blessées de l'homme, et il darde sa langue de nouveau. Il a apprécié le spectacle ; c'est un prédateur, un carnassier, et je crois qu'il est au même niveau qu'Hannibal pour le côté dangereux. Puis, alors que le serpent se glisse au niveau du cou, il se met à briller.

Je tourne les yeux vers eux. L'homme ne bouge pas, ne fait plus un bruit. Il est déjà mort, mentalement ; offrons-lui la grâce de mourir physiquement également. Quand le corps ophidien termine de luire, il est plus grand, et sa tête triangulaire s'approche de l'homme. L'abo est devenu arbok, magnifique serpent bien plus lourd ; j'entends son poids faire craquer les os. La moitié de son corps dépasse à présent de la chaise, car ce n'est plus le mince serpent de tout à l'heure. D'un geste, il ouvre sa gueule béante, qui s'orne un instant de glace ; mon sourire de fierté se perd dans un sifflotement de joie, alors que Nagini prend la vie de l'homme.

Finis-moi ça. Je ne veux plus aucune preuve.  

Je viens de terminer de nettoyer les outils. Tout est propre, ou presque. Mais il reste un dernier travail pour le serpent, un travail long et pas des moindre, mais qui lui plaira, j'en suis sûr. Mon sourire s'agrandit, presque doux. Ce monstrueux serpent est à moi, et il m'obéira. Les grands choses sonnent à nos portes, Nagini, les entends-tu ?

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