Étendre ses ailes
Évolution de Ventus
En somme, le déménagement s'était passé sans accident notoire ; il y eut bien quelques chutes, des gaffes envisageables et quelques haussements de ton quant à la méthode qu'il fallait employer, mais rien qui avait vraiment causé beaucoup de problèmes. Faust avait formellement interdit à Isaac de tenter de faire des efforts, et même si le suédois avait protesté, ses propres pokémon le téléportaient et l’emmenaient au loin à chaque fois qu'il tentait de faire quelque chose. En outre, Thalie la Gardevoir prenait un malin plaisir à le téléporter au bout de la rue à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour argumenter. Au final, il avait fini par abandonner ; essayez de rester de marbre et déterminé devant un Arcanin, une Démolosse et une Tyranocif qui grognent et vous regardent comme s'ils allaient vous déchiqueter en petits morceaux sans perdre votre détermination.
Katya, avec sa force quasiment inexistante, ne pouvait pas faire gros chose, mais avec les pouvoirs psychiques de certains pokémon et la force d'autres, le déménagement avait été relativement facile à exécuter. Certes, la fatigue avait fait son bout de chemin et Faust avait l'air d'un zombie vivant, mais ils avaient réussi.
Sirotant une boisson chaude, Katya, Isaac et Faust se reposaient en silence, appréciant le calme soudain dans lequel était tombé leur nouvelle demeure une fois tous les pokémon un peu éloignés. Ils appréciaient le calme comme des soldats après une guerre, et Arceus, qu'ils en avaient besoin. Tout le chaos des mois qui venaient de s'écouler avait laissé des cicatrices autant mentales que physiques, et la fatigue était telle qu'elle avait dû retomber à un moment donné : leur déménagement semblait être devenu ce moment-là en particulier. La jeune fille buvait tranquillement son thé, alors que Faust profitait d'un café et Isaac d'un chocolat au lait qui devait sûrement être bien plus composé de chocolat que de lait, vu la couleur et la texture. Elle poussa un soupir satisfait en fermant les yeux, tandis qu'Isaac 'hnnait' une chanson quelconque qu'elle était sûre d'avoir déjà entendu quelque part une fois. En outre, depuis que l'aîné avait eu une petite discussion avec Faust, leur relation s'était vraiment améliorée et on pouvait dire sans soucis que le conflit qu'ils avaient eu les avait considérablement remué. De temps en temps, Katya pouvait les voir se fusiller du regard pour des broutilles, les entendre élever la voix pour des futilités comme la marque de la boîte de céréales ou le nombre de baies sitrus à garder en stock ; elle supposait que cela devait être bon signe. Sincèrement, parfois, Katya se demandait comment ils pouvaient vivre ensemble sans que l'un ne finisse par tuer l'autre dans un accès de folie.
Le Miaouss sur ses genoux ronronnait doucement, tandis que les doigts de la jeune fille grattait son estomac et qu'elle pouvait le voir s'étendre un peu plus pour profiter de ses soins. L'évolution du chat arriverait d'ici peu : elle le savait et le sentait, mais elle n'avait aucun désir de le presser à évoluer. Elle ne pressait jamais personne, et les membres de son équipe choisissait leur propre futur : elle n'était pas assez arrogante pour demander cela. Toutefois, maintenant qu'elle avait progressé, il y avait une chose qu'elle désirait accomplir sans savoir comment amener le sujet.
« Kat' ? »La voix de Faust brisa la rêverie dans laquelle elle était plongée. Son unique œil rouge se fixa sur le visage du conseiller, et celui-ci paraissait être confus. Isaac, à ses côtés, ouvrit un œil nonchalamment. L'aîné était un peu plus habitué aux longues rêveries de la cadette, contrairement à Faust qui s'alarmait à la moindre broutille. Sauf quand il regardait des séries stupides sur internet ; parce que là, bonne chance pour le déloger de la saison neuf de Supernatural, les gens.
« Oui ?
- Tout va bien ? T'avais l'air un peu perdue, donc... »Katya hocha négativement de la tête avant de prendre une nouvelle gorgée de son thé. Elle s'apprêtait à nier que quelque chose suscitait véritablement chez elle une curiosité et un enthousiasme certain, mais un miaulement de Nils, le Miaouss, la ramena à la réalité. Évidemment. Le matou était au courant d'un peu près tout ; il avait vite compris ce qui la perturbait. Ce n'était rien de bien important, et elle leva les yeux au ciel face à l'expression d'inquiétude sur le visage de Faust et la confusion sur celui d'Isaac. Qu'ils étaient stupides parfois, à s'inquiéter ainsi. Toutefois, le simple fait de voir le visage de son cousin qui était encore en vie chassa ces pensées de son esprit.
« Ce n'est rien, juste une idée qui me traversait l'esprit. Ne vous en inquiétez pas ; cela finira par passer. »Ses progrès en français ne cessaient pas, par ailleurs, d'impressionner ses deux colocataires. Elle ne confondait plus les fenêtres et les portes, au moins maintenant. La dernière fois, cela avait provoqué un accident qui avait fait rire Faust pendant toute une semaine, et croyez-moi, elle n'était pas prête de faire la même erreur une seconde fois. Fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus, naméoh !
« Allez, dis ! T'as éveillé ma curiosité, maintenant ! » protesta Faust, un poil agacé par le fait que la jeune fille n'en révélait pas plus.
Le coin des lèvres de Katya se tordirent un peu en signe d'effronterie, et elle posa sa tasse de thé avec lenteur et délicatesse. Il en restait un peu ; il aurait été dommage de le gâcher pour si peu. Elle se mordit les lèvres avant de planter son regard dans celui de son cousin.
« Isaac ?
- Hn ?
- Est-ce que je peux... Est-ce que je peux te demander un combat ? »Un poil étonné, l'aîné ne pu que cligner des yeux, ne sachant pas comment il était supposé réagir face à cette annonce un poil subite et inhabituelle pour la jeune fille. Faust observait avec les sourcils levés, n'osant rien dire parce qu'il avait très bien compris qu'il avait été exclus de la conversation dès que Katya avait pris ce ton en particulier. Ce ton qui voulait dire bien plus que ce que les mots disaient.
« Si tu veux ! Par contre, Faust, tu voudrais bien …
- Oui, je ferai l'arbitre.
- Merci. Un contre un, ça t’irait ? »Katya hocha de la tête, satisfaite, mais un peu curieuse de savoir pourquoi sa demande n’avait pas suscité plus de questions, surtout quand on considérait que les combats n'avaient jamais été la tasse de thé de la jeune suédoise. Celle-ci vida sa tasse de thé et suivit Isaac vers le grand terrain à l'extérieur. Le Miaouss sur ses genoux descendit et s'étira avant de rester à ses côtés comme une ombre.
Sans surprise, ils durent guider les pokémon vers les côtés, et vous n'avez pas idée de la difficulté du fait de pousser un Chartor loin. Avec vos propres mains. Non, sérieusement, un conseil : ne le faites jamais. JAMAIS.
Après s'être installés l'un et l'autre aux deux bouts du terrain, Isaac et Katya se jaugèrent du regard et la jeune fille eut beaucoup de mal à ne pas baisser l’œil. Son cousin avait toujours eu un regard bien trop puissant, et il était un peu intimidant en combat malgré sa nature joviale et relativement gentille. Faust vint se placer au centre, et Katya haussa les sourcils en le voyant agir si normalement pour un match qui était pourtant juste amical. Sûrement l'habitude.
« Donc, c'est un contre un. Pas de retrait autorisé, l'abandon est possible et la défaite arrive lorsqu'un des adversaires n'est plus en état de combattre. Capiche ? »Ils hochèrent la tête. Rien de bien particulier, en somme.
« Bon... Le challenger commence ! »Dans d'autres circonstances, elle aurait longuement réfléchi sur le pokémon à choisir, aurait considéré chaque possibilité, aurait agi en fonction de l'équipe de son adversaire, mais aujourd'hui, ce n'était pas son but. Non. Aujourd'hui, elle avait un tout autre objectif que la victoire.
Sans un mot, sa main droite saisit la seconde pokéball à sa ceinture, et elle scrute l'orbe bicolore avec nostalgie durant quelques secondes ; des souvenirs lui remontent à l'esprit et ne font que renforcer sa détermination. Son regard rouge se pose une dernière fois dans celui d'Isaac avant qu'elle ne fasse son choix définitif, et elle y trouve la même étincelle ; indirectement, elle est rassurée.
C'est Ventus qu'elle a choisi, aujourd'hui. Son choix est fait depuis des jours déjà ; ce n'est qu'une formalité. Le jeune Nosferapti qu'Isaac lui a offert il y a quatre ans a grandi, et sa maîtresse aussi ; il était temps qu'il le comprenne et l'admette.
Isaac ne montre aucun étonnement devant son choix ; bien qu'envoyer un pokémon de type poison face à un spécialiste de l'esprit était quelque peu suicidaire en combat, il avait une petite idée sur la raison qui avait poussée la borgne à faire cela. L'aîné resta silencieux quelques instants, considérant la situation avec beaucoup de patience, avant de faire lui aussi son choix ; Katya ne cligna même pas des yeux lorsqu'il vit la silhouette de Thalie la Gardevoir se dessiner aux côtés de son cousin.
« Nu går vi ! » s'exclama le brun, un petit sourire aux lèvres.
Katya hocha la tête. Elle déglutit difficilement et, après avoir prit une grande inspiration, donna son premier ordre.
« Que les affres du malheur deviennent tes armes. »Sa voix, claire comme l'eau de roche et aussi tranchante que les lames les plus émoussées, résonnent entre eux et le Nosferalto en tire son ordre implicite. Toutefois, il en faut plus que ça pour mystifier Isaac qui bouge à peine et laisse tout juste apparaître une légère courbure sur ses lèvres.
Sous les ailes de Ventus, deux orbes sombres aux reflets bleus et aux minces et longues effluves violettes prennent forme, dansant presque dans leur cercle, entourant la chauve-souris d'une fine couche opaque ondulée. La créature de nuit s'élève au dessus de ses créations et de toute sa grâce, étend ses larges ailes vampiriques qui paraissent briller au contact des deux orbes. Pourtant, il n'attaque pas ; il observe, immobile, la douce lueur de lumière émise par les sphères d'ombre reluisant sur ses ailes bleutées.
Isaac et Thalie ont toujours eu un lien extrêmement fort, et Katya l'a toujours respecté ; ils se connaissent et s'apprécient tellement que cela fait longtemps que le brun n'a plus besoin de parler pour que ses ordres soient compris. La jeune fille le sait, et c'est là l'arme la plus puissante d'Isaac ; Thalie peut voir ce que son maître veut qu'elle réalise, et peut réagir lorsque celui-ci est perdu. C'est un duo terrifiant que Katya affronte maintenant, et elle se sent très, très petite. Pourtant, elle ne peut pas baisser les yeux, et même si la peur lui vrombit l'estomac, même si elle meure d'envie de fuir et d'oublier à jamais cette idée sotte de le défier, elle continue à le fixer, immobile et muette. Elle veut le lui montrer, alors elle ne peut plus reculer maintenant.
Elle ne reculera plus.
La Gardevoir ne bouge pas, et se contente d'amener ses mains contre son cœur ; elle baisse les yeux et les clôt quelques instants tandis qu'une éblouissante lumière mauve l'enveloppe. Thalie prend une grande inspiration et son regard se fait plus tranchant et plus déterminé qu'avant. Katya peut sentir toute la pression sur ses épaules lorsque son œil rencontre ceux tout aussi rouges de Thalie ; elle est sérieuse. Sa plénitude n'est pas là pour faire joli. Elle se prépare et le message est clair.
Devant la peur, reprends tes esprits.Sait-il déjà ce qu'elle veut lui dire avec cet affrontement ?
Et pourtant, l'attaque n'a même pas été lancé. Les orbes dansent encore autour de Ventus, continuant leur route dans une litanie de couleurs aussi hypnotisante que le chant d'un serpent. Katya n'attend pas que son adversaire prenne les devants, cette fois.
« Danse, Ventus ; danse. »Et ils savent tous deux ce que cela signifie. Le Nosferalto s'élève un peu plus dans l'air, le caressant presque de ses ailes, avant de les rabattre brusquement et rapidement, sans pour autant y mettre un quelconque agressivité ; la poussière se soulève au rythme des caprices de Ventus. L'air ainsi soulevé se rebelle et est projeté vers l'avant, emmenant avec lui les deux orbes qui tracent des sillons noirs et violets dans l'air sous leur passage. Violente est l'offensive ; aussi rapide et dangereuse que l'air, mais pas pour autant moins fragile.
Deux Gardevoirs se tiennent au front, prêtes à recevoir l'attaque. Les deux orbes entrent en collision avec elle, mais les deux disparaissent dès que contact se produit ; les deux sphères disparaissent dans l'air comme du vent.
Au milieu de l'arène improvisée, Thalie se tient comme si rien ne s'était passé, jaugeant son adversaire du regard. Katya n'est pas étonnée de trouver la même expression sur le visage d'Isaac et fronce les sourcils.
Reflet.Isaac l'a laissé dévoiler son jeu avant d'user du sien ; elle n'a pas eu le contrôle pendant plus d'une seconde. Katya serre les dents et pose à nouveau son regard sur son ami de toujours dont la fierté paraît quelque peu blessée par cet affront, mais la fatigue ne lui fait pas encore ressentir ses méfaits. Plus loin, Faust observe, inquiet mais pas pour autant moins intrigué.
Elle n'est pas assez sotte pour agir précipitamment en fonction de sa fierté blessée ; elle sait plus que quiconque que c'est la spécialité de son cousin de faire tourner les gens en bourrique. Parfois, elle lui trouve une certaine ressemblance avec le personnage principal de la série Hannibal.
« Arme-toi jusqu'au ciel s'il le faut. »Météores. De la bouche de la chauve-souris surgissent des dizaines d'étoiles jaunes et lumineuses, impitoyables et aussi dangereuses que belles. Un micro-sourire étire les lèvres de Katya : cette attaque-ci n'est pas évitable, alors même les plus habiles des reflets ne suffiront pas à éviter ce coup-là.
Et sa stratégie paye, car les étoiles tranchantes blessent assez bien la Gardevoir qui se voit reculer. Le coup n'est pas fantastique, mais Katya a au moins réussi à percer les défenses de son ennemi et rien ne paraît... Oh.
Thalie se relève, et avec elle les étoiles aussi. La force de télékinésie de la fée, appuyée par la puissance de sa redoutable attaque Choc Mental, fait frissonner le Nosferalto. Les yeux de Katya s'écarquillent un peu alors qu'elle comprend lentement ce qui va arriver. Son regard rencontre Isaac encore une fois, et elle est presque surprise de trouver un léger sourire sur les lèvres de son cousin ; il paraît presque s'amuser, et Katya réalise que, sous sa peur, son angoisse et sa détermination, c'est la même flamme d'amusement qui brûle dans son cœur.
Ils ont tant affronté, ils ont tant vu, que ce moment est pour eux une libération.
Bien évidemment, la riposte est loin d'être agréable, elle est même carrément destructrice ; c'est à peine si Ventus arrive à se relever. La panique envahit le corps de la jeune femme qui réalise soudainement à quel point son défi était arrogant ; comment a-t-elle même pu penser qu'elle avait une chance face à lui ? Ce n'est pas Psycho ici, mais une simple attaque Choc Mental qui a presque suffit à mettre Ventus au tapis ; le simple fait de penser qu'Isaac a pu vouloir être plus gentil en attaquant moins fort la met dans une colère noire.
Ne peut-il donc pas comprendre ?! Est-il si condescendent qu'il ne peut pas voir qu'elle veut son respect et pas sa protection constante ? Elle aussi, elle veut voler de ses propres ailes, et elle serait damnée si elle s'envolait sans le mériter.
« Katya. » l'interpella-t-il, sa voix se voulant maîtrisée et douce.
Elle ne l'écoute plus. L'a-t-elle jamais vraiment écouté, en réalité ?
« Notre force vient de toi. » dit-elle d'un ton glacial.
Isaac grimace. Oui, il comprend ; Ventus n'a pas besoin d'un ordre aussi détaillé pour réaliser l'attaque Vampirisme. Il ne peut pas se permettre de laisser passer une erreur aussi grande, et alors que la chauve-souris s'apprête à planter ses crocs dans le cou de la Gardevoir, Thalie se téléporta à l'autre bout du terrain, offrant à son adversaire un regard médisant. Ventus poussa un grognement agacé. Décidant qu'il devait profiter de cette occasion, Isaac prit la parole.
« Je suis là. Je ne pars plus. » Sa voix est douce, aussi calme et paisible qu'elle l'a été il y a bien des années avant quand il était son seul foyer. Ses yeux sont fatigués, humides, et il voit en elle tant de choses qui ont été et qui seront. Elle a tellement grandi ; la petite fille tremblante et frêle qui se réfugiait dans ses bras est maintenant une jeune femme aux yeux aussi brûlants de détermination que lui à son âge. Il est si, si fier d'elle, et pourtant il n'arrive pas à l'exprimer.
« Je sais ce que tu veux me dire, mais je l'ai déjà compris. »Katya relève les yeux, et doucement, fait glisser ses mains derrière son oreille gauche pour retirer avec délicatesse le bandeau médical qui couvre son œil aveugle. Elle laisse tomber le petit bout de tissu et Isaac ne peut que se sentir quelque peu ému de revoir cet œil vert après tant d'années.
« Je ne veux plus être un fardeau, Isaac. »Un doux sourire prend place sur le visage fatigué de l'aîné. Il hocha la tête en silence, sachant très bien que les mots étaient inutiles ici.
« Finissons-en, Kat'. »Et peu importe la défaite si elle arrivait.
« Ventus, s'il te plaît. »Le Nosferalto hocha la tête et, à la surprise de sa maîtresse, resta immobile. La chauve-souris planta ses yeux dans ceux de Katya et, une seconde après, évoluait. La jeune femme resta stupéfaite, paralysée tant l'émerveillement devant ce spectacle était grande. Un peu émue, elle ne bougea pas d'un millimètre alors que Ventus, le petit Ventus qu'elle avait vu grandir et s'endurcir, devenait un magnifique Nostenfer. Les ailes de la chauve-souris que Katya aimait tant changèrent encore, et le corps de son vieil ami prit une teinte violette que la jeune femme appréciait tout particulièrement.
Toujours en silence, Ventus s'approcha d'elle et, dans un accord muet, se laissa être enlacé par sa maîtresse. La jeune borgne tremblait de tout son corps, mais pour la première fois depuis longtemps, c'était de bonheur.
Elle se releva après une dizaine de secondes, et jeta un regard significatif à son cousin.
« Isaac. »L'interpellé comprit et hocha la tête. Faust sourit un peu, déclarant par ailleurs l'abandon de Katya pour garder un tant soit peu l'aspect officiel, et observa en silence les deux idiots qui vivaient avec lui s'enlacer avec beaucoup d'affection. Katya avait caché son visage contre le torse d'Isaac et celui-ci la berçait en chantonnant une petite chanson sans paroles.
Peut-être qu'ils avaient encore beaucoup à accomplir, très certainement même, mais en tous cas, ils avaient laissé le pire derrière eux.