Se sentir pousser des aîles
OS/SOLO/Evolution de Chloris
Il était temps. Il le savait depuis quelques jours déjà, mais il avait décidé qu'il valait mieux atteindre d'être dans le lieu idéal pour cela. Pour ces raisons, il avait demandé un effort massif à Hadès qui dû traverser la mer séparant la côte est et Nuva Eja en une journée. Non pas qu'il était malheureux d'être à l'air, mais voler autant avec un poids comme Faust pendant toute une journée était assez fatiguant pour l'oiseau. Une fois arrivés, le conseiller remercia son pokémon en lui promettant un massage de ses plumes et en lui donnant quelques friandises. Le châtain portait dans ses mains Chloris, la Chrysacier, qui était la raison qui avait poussé Faust à bouger aussi vite. Il savait que l'évolution de celle-ci ne tarderait pas à arriver, et pour cette raison, avait décidé qu'il fallait qu'elle ait le plus de place possible lorsque cela arriverait. Après tout, si des ailes lui poussaient subitement dans le dos, il aurait apprécié avoir de l'espace pour les utiliser pour la première fois.
Il avait appris que l'évolution était imminente en observant les légères craquelures qui se trouvaient sur la carapace de la Chrysacier, signe qu'elle allait bientôt sortir de son cocon. Il avait témoigné une ou deux fois de l'évolution de ce genre de pokémon et pouvait maintenant, grâce aux discussions qu'il avait eu avec leurs propriétaires, en reconnaître les signes.
Il fit quelques pas et posa la Chrysacier au sol. Il prit une grande respiration et attendit. Toutefois, il n'eut pas à le faire longtemps : très vite, il entendit le bruit de petites craquelures s'ouvrant, et, avec la majorité de son équipe à ses côtés, ne put qu'observer avec admiration, les yeux pétillants. Doucement, la carapace craqua. Des petites pattes incertaines vinrent élargir le trou se trouvant maintenant sur la carapace et forcèrent son ouverture. En une minute à peine, la Papilusion émergea de son cocon maintenant vide et en sortit. Elle agita ses ailes et cligna lentement des yeux pour s'habituer à la lumière du soleil et poussa un petit cri joyeux pour signifier son bonheur. Faust sourit. Clive observait avec admiration et envie, bien qu'il n'évoluerait jamais en papillon, mais ce n'était pas encore pour maintenant.
Chloris commença à battre lentement de ses ailes, hésitante. Elle jeta un regard troublé à Faust qui l'encouragea, à la fois par sa présence et par ses paroles. Si elle avait besoin qu'on la pousse, alors il n'hésiterait pas un seul instant à la pousser.
« Allez, courage ! »Elle hocha la tête. Chloris s'éleva légèrement, à peine à quelques centimètres du sol, mais commença à s'élever un peu plus à chaque seconde. Grâce à une poussée d'audace, elle s'envola. Enjouée, elle tourna dans l'air, traça des cercles invisibles et apprécia le contact de l'air contre ses ailes nouvellement acquises. Elle dansa au dessus des fleurs, s'amusa à faire un piqué dans l'herbe avant de remonter brutalement et tourna sur elle-même. Le conseiller trouva ce spectacle fascinant.
Faust ne put qu'observer, émerveillé. Il l'enviait, à cet instant. Il aurait tant aimé, lui aussi, posséder des ailes pour s'envoler et ne plus jamais avoir à poser les pieds au sol. Cela aurait été beaucoup plus facile que de devoir prendre les armes pour une liberté qui leur avait été prise. Beaucoup plus. Il voulait des ailes pour oublier, il voulait des ailes pour partir. Il voulait des ailes pour tant de raisons, mais les chaînes du doute et la peur le maintenaient au sol. Parfois, il se demandait s'il n'aurait pas été un oiseau dans une autre vie. Il aurait apprécié l'être : sa vie aurait été bien plus simple. Plus courte, certes, mais bien plus simple, et le rapport était là.
Chloris, après quelques minutes de vol, vint se poser sur son bras. Le châtain se surprit à observer la beauté des ailes bicolores de la Papilusion. Sur celles-ci, il pouvait voir une fine couche de poudre qu'il ne toucha pas, par sécurité.
Un sourire étira son visage. Il savait ce que cette évolution allait aussi lui apporter, et ne put que s'en réjouir. Alors que Chloris partait effectuer un nouveau vol, Faust sentit son cœur se gonfler d'espoir. Peut-être qu'ils avaient une chance, à près tout. Ce n'était que le début d'une longue histoire.