Sujet: Ristretto ↻ With Alexander Sam 3 Aoû 2013 - 9:17
Ristretto
Insatiable et brûlante. La bête est lourde et infatigable. On ne distingue ni sa gueule, ni son corps. Elise sent juste la bête courir. Elle sent le sol qui tremble à chacune de ses foulées. L’orage qui zèbre le ciel noir et cette chaleur… Toujours cette chaleur suffocante qui rend l’air irrespirable. Elle se sent prise au piège, seule avec la bête qu’elle ne voit pas incapable du moindre effort. Son corps est étendu par terre, misérable et maladif. Sans savoir ce qu’il se passe, elle aimerait que cela prenne une fin. Le course régulière de l’immonde créature qui court sur le sol ensablé, l’invisible soleil qui massacre sa peau et assèche son corps. Et le sol qui tourne, tourne si vite…
Elise se réveilla en sursaut. Son corps était agité comme celui d’une gamine, sa conscience encore branlante cherchait avec espoir la commode de sa chambre. Mais il n’y avait de commode. Elle redoubla d’ardeur, scrutant les recoins pour voir apparaître son bureau où tout s’entassait. Mais il n’y avait pas de bureau. Au supplice, elle gémit plus qu’elle ne murmura un « Gulia ? », mais le nom s’étouffa dans sa gorge. L’enfant brune ruisselante autour de laquelle s’était formée une répugnante tâche de transpiration, savait que personne ne viendrait. Elle n’était plus à la maison et ce douloureux constat fut source d’expiatoire. Elle pleura à chaudes larmes, la tête logeait contre ses genoux repliés. La truffe humide du Borgne finit par la sortir de ce désespoir.
Elis s’assit sur le rebord du lit, caressa avec lassitude le crâne dur du pokémon et se leva. En fermant les yeux, elle prit trois longues inspirations et expirations. Tenir droite, encore et toujours. Le masque se reforma peu à peu, sa lèvre inférieur perdit cet accent tordu, son port de tête se réajusta naturellement vers le haut, ses yeux s’ouvrirent grands et insoutenables. Elle délia ses mains et avec l’expérience des jours précédent, sortit deux écuelles rouge et bleu. L’hôtel à son grand désarroi refusait de s’occuper de l’alimentation des pensionnaires au-delà de la fourniture de croquettes haute gamme. Elle fourra dans le premier récipient rouge deux louches de bouchées brunâtres avant de le poser à l’intention du Borgne. Le chien préféra se couchait sur les pieds de sa maîtresse en attendant son tour. La Pampelune leva les yeux au ciel, ce chien définitivement trop collant la surprenait. La gamelle bleue remplie d’une unique louchée cette fois ci, fut posé bien en évidence sur une commode haute.
Un phénomène surprenant, voir inquiétant, qui ne sembla pas intriguer la locataire des lieux survint alors. Du sommet d’une étagère qui devait bien faire le double de la taille d’Elise en hauteur, s’extirpa une masse de coton rendue grise par les peluches. Eleanor. Nouveau pokémon d’Elise, mais aussi grande comédienne et sauvageonne dans l’âme. La doudouvet cumulait les petites manies ridicules et les caprices depuis qu’elle avait passé la porte. Dans un sens, la façon insupportable qu’elle avait d’exiger sans contrepartie la rapprochait de sa dresseuse. Ce qui permettait à la brune de s’apercevoir que vivre avec elle-même aurait été insoutenable. Le petit nuage se posa sur la commode, ses yeux encore à moitié fermés par le sommeil, la petite bailla avec ferveur. Attendrie, Elise effleura son duvet sous les protestations de la concernée. Puis elle partit s’enfermer dans la salle de bain. L’eau brûlante sur son corps qui effaçait le cauchemar et ses tourments l’apaisa, elle se vêtu d’un gris qu’elle enfila par-dessus une blouse bleu marine légère et un pantalon de toile sombre. Un coup de crayon noir donna un peu de profondeur à ses yeux avant qu’elle ne fasse un sourire éclatant au miroir. Elle était prête.
Elle ressorti de la salle d’eau et adressa un regard sévère à Eleanor qui prenait un malin plaisir à bouffer les croquettes du Borgne plutôt que les siennes. Le molosse réagissait mollement, dégageant la bête d’un coup de patte préventif, mais s’en chercher plus loin. A lui aussi la doudouvet rappelait l’héritière Pampelune. Le bruit des talons haut étouffés pas les tapis luxueux de l’hôtel résonna. Elise se préparait avec efficacité, mais elle n’avait encore aucune idée de là où elle souhaitait se rendre. Un éclair se traversa et elle gagna un coin un peu tassé du salon, on y trouver la couveuse que lui avait son frère. L’œuf qui s’y trouvait était doucement éclairé par la lumière du jour, Elise tira un peu le rideau. Hors de question de finir avec une omelette. La brune se demanda qui pouvait bien abriter la coquille ferme et solide de l’œuf. Elle effleurait avec un soin calculé la vitre qui protégeait l’embryon de l’extérieur.Ou le monde extérieur de la bête. Songea la benjamine avec ironie. Quand un petit rectangle de papier vert attira son attention : un post-it. Il devait se trouvait là depuis toujours, comme avait-il put lui échapper ?! Elle s’empressa de déchiffrer l’écriture brouillonne et penchée.
Il fait bon de se promener dans les rues de Zazambes l’après-midi, une glace ou un verre de limonade à la main. Rejoins-moi pour le « goûter » à « L’île du Paradis » et viens à pieds ça te fera voir du pays. Learco.
PS : Peu m’importe le jour.
Génial. Elise hésita pendant une bonne minute entre jeté le papier et trouvé quelqu’un à engueuler pour passer ses nerfs et la joie qu’elle éprouvait à l’idée de passé du temps avec son frère. Depuis son arrivée sur l’île, elle n’avait pas beaucoup vu son frère et ce constat lui pesait. Passer des après-midi entières à l’écouter faisait aussi parti de ses projets en venant s’installer à Enola. Elle avait découvert avec une certaine déception quelque chose qu’elle savait déjà : son frère n’était pas en vacances. Il œuvrait et grimpait dans l’estime de ses supérieurs, Elise se demandait le temps qu’il mettrait à devenir officier à ce rythme-là. Alors elle fourra le post-it dans une poche de son pantalon et rappela Eleanor. Simple mesure préventive, la doudouvet n’était pas entré sans dégât l’avant-veille. Sur ses talons trop hauts sur lesquels elle ne vacillait jamais, la benjamine préféra les escaliers à l’ascenseur. Il y avait toujours l’heure dans les ascenseurs.
Dans le hall, elle acheta le dernier « Enola Times » à un commerçant rond et barbu dont le visage lui inspira un dégoût qu’elle eut un peu de mal à cacher. Le savon existait, même pour les cheveux, faillit-elle lui sortirent alors qu’il lui rendait la monnaie de la main qui se trouvait un peu plus tôt dans un paquet de chips saveur barbecue. Leborgne toujours ses talons lança un regard meurtrier au commerçant que sa dresseuse semblait considérer comme un ennemi potentiel. Le pauvre homme marmonna quelques remarques sur folie et jeunesse avant s’asseoir, mais Elise était déjà loin. Elle traîna dans le quartier des affaires dévisageant les hommes et femmes en costume parmi qui se cachait peut-être un membre important du Régime. Un grondement de la part de son estomac orienta son regard vers les terrasses où circulait des serveurs et leur plateau. Elle s’installa dans l’un d’entre eux et commanda un café serré. Elle détestait ça, mais avait toujours trouvé élégante les femmes qui buvaient tranquillement leur expresso bien noire.
En attendant le café, elle se plongea distraitement dans la lecture d’un article sur les plants de carottes que le climat de l’île mettait en péril. A ses pieds, Leborgne piqua un somme sous le regard excédé de sa maîtresse.
Dernière édition par Elise A. Pampelune le Lun 26 Aoû 2013 - 9:54, édité 1 fois
Alexander Nagel Administratrice
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Dim 25 Aoû 2013 - 22:36
Roger, un Muscadet!
Ce matin j'ai vu le soleil se lever et c'était beau. Mesdames et messieurs, bonjour. Le réveil a sonné tôt, Justin a sauté sur le lit pour me montrer le programme de la journée calibré sur l’écran tactile de mon agenda numérique : quelqu'un a rencontrer, Anula, ce matin. Allons bon... Je sais que c'était prévu depuis quelques jours mais la flemme m'envahit! Je veux retourner dormir! Mais le regard du Scalpion semble m'ordonner l'inverse. C'est pas un acolyte, c'est une vraie secrétaire, une matrone ma parole! Voilà qu'il me secoue sans ménagements et pique même mon bide qui dépasse pour que j’accélère le procédé. J'ai compris! Je saute hors du lit, et malgré les étourdissements qui m'attaquent, je cours vers la salle de bain qui m'ouvre ses bras.
Je ressors tout propre et en plus je sens bon, Justin m'attend devant la porte, comme pour vérifier que j'étais suffisamment bien habillé pour sortir... Mais on va pas voir la reine d'Angleterre que je sache! Je soupire alors qu'il m'inspecte, Irina avait raison quand elle disait que Justin serait mon compagnon idéal maintenant que je suis officier du Régime. Il est tâtasse, maniaque, quand une tache en relation avec le Régime se présente, il ne laisse rien passer ou dépasser! Je ne devrait pas me plaindre c'est mon métier, après tout.
« Alors, alors, je dois torturer qui? »
Je dis, avec un mélange de cynisme et de mauvaise humeur dans mon ton. Comme seule réponse, Justin secoue la tête d'un air excèdé, puis il me force à relire l'ordre du jour sur mon agenda. Diantre, je suis vraiment sérieux quand il s'agit de prendre des notes, c'est moi qui ait écrit ça...
« Anula... Rencontrer... Eh, mais je suis pas l'agence matrimoniale! »
Comme toute réponse, Justin hausse ses petites épaules et je ne sais plus quoi faire pour me plaindre, alors je vais prendre mon petit déjeuner en vitesse. C'est là que je vois l'heure... Six heures du matin. La déprime! Mon Scalpion m'a bien eu, il me mène par le bout du nez. Au moins, je serais à l'heure, heureusement qu'il était là, ça aurait pu faire un mauvais point en défaveur de ma récente promotion.
Je suis enfin dans la voiture, toutes mes Pokéball dans les poches intérieures de ma veste que je laisse sur la banquette arrière. En avant Simone, Anula me voilà! La trajet et rapide par l'autoroute, l'île d'Enola n'est pas bien grande, au final.
Le soleil est déjà haut quand je débarque dans le centre-ville, merci aux parking souterrain! Je dois maintenant trouver la personne que je cherche... Une nouvelle recrue. Mais comment sait-elle que je viens la rencontrer, si ça se trouve, elle ne sait pas! J'espère qu'elle aime les surprises! J'observe sa photo tout en descendant à pied la rue du quartier des affaires, Justin m’emboîtant le pas et plus attentif que jamais aux visages qui défilent sur les terrasses. Les gros bonnets du Régime ont de l'humour pour envoyer leurs officier jouer à « ou est Charlie? » dans une grande ville. Enfin, il faut croire qu'ils ont aussi des yeux partout même quand il s'agit de leurs alliés car je viens à l'instant de recevoir la localisation précise de la jeune recrue, sur la terrasse d'un restaurant du quartier. C'est la porte à côté!
J'arrive finalement sur la terrasse en question, et j'aperçois cette jeune femme aux yeux dorés et aux cheveux plus noirs que la nuit noire, elle aurait été bien difficile à rater. Au final, je dois faire quoi? Ah oui, rentrer en contact en vue d'une future collaboration. Mais... Je me présente comment? Bizarre, je n'aurais pas hésité si il s'agissait de drague, mais là, je me sens tout frileux de mal faire. Un dilemme intérieur me taraude... Qui suis-je? Ou plutôt, qui dois-je être? Le tortionnaire du Régime ou le riche jeune homme en année sabbatique, mais qui kiffe le Régime quand même. Oh, et puis zut! Toute façon, personne ne me connaît ici. Je me demande juste comment me faire comprendre sans prononcer le mot « Régime ». Qu'a cela ne tienne, j'arrive doucement et poliment, pour ne pas l'effrayer, et tout en finesse mes fesses glissent sur la chaise comme si ne rien était.
« Pardon, Mademoiselle Lilith, je sais que vous ne m'attendiez pas, mais faisons comme si nous nous connaissions. Je viens de la part de nos amis communs. Si vous voyez ce que je veux dire! »
Voilà, simple et efficace. En prononçant son pseudonyme, elle sera assez maline pour faire le rapprochement entre moi et le Régime. Si elle est maline. En tout cas, j'avais toujours rêvé de me la jouer James Bond! Zut, je ne devrais pas commencer à prendre ma future collaboratrice comme James Bond Girl numéro 1... J'ai droit que à 3 par film, il faut économiser! Un serveur vient à moi et je demande un café serré pour commencer la journée. J'en profite pour faire sortir Justin, mon secrétaire favori de sa ball pour qu'il profite des biscuit qui me sera apporté avec le café.
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Lun 26 Aoû 2013 - 10:35
Ristretto
Lire l’endormait plus qu’autre chose. Fort heureusement pour elle, le goût amer et, au passage, dégueulasse du café se charger de ne pas la laisser flancher. Déjà que son imbécile de malosse avait cédé à la douce attraction du sommeil, il aurait été absolument indécent qu’elle se permette de l’imiter. Non, il suffisait de tourner quelques pages. Elle finirait bien par trouver la photo d’une pimbêche dont elle pourrait se moquer intérieurement. Un grognement contrarié s’échappa de ses lèvres en constatant que ce n’était pas le cas. A croire que le Régime et la compétition était la seule chose qui préoccupait les habitants d’Enola ! Elle était tombée bien bas. Vivement qu’elle prenne les rênes de la dictature, elle saurait remettre les choses à leurs places. Bon, la brunette n’était pas non plus totalement indifférente à ce qui se disait sur le mouvement qu’elle venait de rejoindre. Elle glissa un regard aux articles qui en parlait, mais semblable à ceux qu’elle avait lu sur le net, ils étaient foncièrement nuls. La Pampelune voulait bien croire que la propagande soit une affaire qui tienne à cœur à ses nouveaux « camarades », mais de là à en faire la seule image du pouvoir… Le peuple allait se poser des questions. En petite stratège Elise avait la certitude qu’autant de publicité serait mal interprété, les roturiers sont limités, mais pas stupides. Ces articles étaient trop brillants pour ne pas être factice. Elle ignorait encore à quel moment précis, le Régime prendrait contact avec elle. La seule chose dont avait daigné l’avertir son frangin, c’est qu’elle était plus ou moins à l’essai.
Cette idée avait beau le mettre au bord de la crise de nerfs, la demoiselle s’était préparée psychologiquement et avait décidé d’accueillir ses égaux avec le mépris qu’ils lui inspiraient. De toute façon elle se voyait mal rire aux blagues minables d’un petit héritier bouffi de certitudes. Sous peu, ils deviendraient tous des rivaux et Elise avait pour habitude d’entretenir de relations sans cachotteries avec ses ennemis. Il lui plaisait de répéter à qui voulait l’entendre qu’elle n’avait que des relations saines et qu’elle éliminait ce qui tentait de la duper. A force de réfléchir à sa présence dans le Régime, la dresseuse avait complétement délaissé le journal de l’île. Elle soupire, une moue ennuyée au visage. Avant de partir, la jeune femme s’était fait la promesse de suivre attentivement l’actualité. Histoire de reconnaître les personnages importants au premier coup d’œil. Cette idée lui semblait désormais la plus dure des épreuves. Et puis zut. Personne n’allait la forcer à lire ce ramassis de banalités de toute façon, elle se forgerait sur le terrain. Point.
Un violent coup de tête dans la table de la part de Leborgne fit tressauter sa tasse qu’elle n’avait même pas eu le courage de vider d’ailleurs. Une gerbe de café se déversa alors que le chien se mettait à grogner. Mais quel abruti ! Elise faillit s’en prendre à lui verbalement, elle ne pouvait passer quelques minutes sereines sans qu’il ne fasse des siennes ! Mais elle fut retenue par une arrivée impromptue. Un inconnu en costard, il était jeune et d’un blond vénitien, ah, il avait des lunettes aussi. Ce sont les premières choses qu’Elise remarqua avant que des hypothèses ne germent, un homme d’affaire, un ami de son père, un…. Une minute, c’était des barrettes qu’il avait dans les cheveux ? Aussitôt il entra dans la catégorie des types louches à éviter, Elise n’aimait pas les marginales, ils étaient trop…. Imprévisibles. Le jeune homme qui devait avoir la vingtaine venait de faire son apparition dans le café et c’est avec un désarroi teinté d’incompréhension qu’Elise vit que c’était en direction de sa table qu’il marchait. Non, non pas elle. Pourquoi toute cette haine ? Il se glissa sur une chaise en face d’elle, il semblait inoffensif, mais le grondement de son malosse ne s’était pas tu et la Pampelune se rangeait pour la première fois du côté de son pokémon. Il avait intérêt à avoir une excellente raison d’être ici, car l’héritière avait la certitude de ne pas le connaître.
« Pardon, Mademoiselle Lilith, je sais que vous ne m'attendiez pas, mais faisons comme si nous nous connaissions. Je viens de la part de nos amis communs. Si vous voyez ce que je veux dire! »
Elise fronça les sourcils, Mademoiselle Lilith. L’appellation qui lui avait d’abord parue saugrenue s’éclaira soudain. Son pseudonyme ! Elle s’en souvenait maintenant, c’est son frère qui lui avait conseillé. Lilith, la femme originelle, il disait que ça sonnerait bien quand elle se serait fait sa petite réputation dans les rangs du Régime. Elle l’avait approuvée, la cadette était toujours d’accord avec son aînée. Immédiatement elle regarda son interlocuteur sous un autre angle. Son premier rival, il avait l’air plutôt sur de lui c’était un atout. La brunette nourrissait quand même l’espoir d’avoir rapidement l’ascendant sur lui, histoire d’en faire ce qu’elle voulait. Le fait que son « collègue » commande un café noir la ravie. Elle ne s’était pas trompée, les gens de pouvoir buvaient du café imbuvable. Le biscuit sonnait comme un imprévu et la demoiselle doutait de parvenir à parler sans loucher dessus. Tant pis, les biscuits s’étaient un truc de gamin de toute façon. Elle prêta un intérêt très vague au scalpion qui venait d’être délivrer de l’emprise de sa pokéball. Leborgne par contre se tassa un peu plus contre le sol, franchement menaçant. La Pampelune lui asséna un petit coup de talon, elle ignorait tout de son interlocuteur, il fallait faire bonne impression. Elle laissa planer quelques secondes, il n’était pas question de faire une bourde. Le café commençait à être bien rempli et donner l’impression de se connaître était essentiel. Elle se mordit la lèvre inférieure si au moins elle savait son nom ! Cette ignorance l’indisposait, elle finit tout de même par répondre d’une voix douce et mesurée. Un sourire à la fois très simple et hautain sur son visage.
« Vous me voyez enchanté de vous voir. Je suppose que vous avez des choses à me dire, ne perdons pas de temps.»
Elise n’avait pas fait une croix sur son frère pour autant. Si elle pouvait en terminer avec cet entretien au plus vite, elle pourrait se mettre en route et peut-être mangé une glace en compagnie de son cher frangin durant l’après-midi. Conformément à ses habitudes, elle plongea ses yeux dans ceux de l’homme. Les lunettes la perturbaient un peu, mais le regard incroyablement clair du garçon la frappa. Avec sa peau blafarde, il lui aurait dit avoir été élevé dans une grotte qu’elle n’aurait pas été surprise. Un nouveau constat vint frapper sa vue, il était riche. Sur ses vêtements l’effigie de marques luxueuses et le textile s’y particulier des matières les plus chères étaient bien visibles. La demoiselle avait posé ses coudes sur la table et croisait ses mains, elle détaillait le jeune homme sans parvenir à le cerner. Un excentrique riche ? Et jeune de surplus, bien que le début de cette conversation laisse entendre qu’il avait des manières et une éducation. La Pampelune se sentit obligée de mettre les choses à plat.
« Tutoyons ça sonnera plus naturelle. Si tu as les documents pour mon stage de pilote ça m’arrangerait en fait. »
Stage de pilote. Mais qu’elle idée minable. Tant pis, il n’était pas bête. Il comprendrait qu’Elise préférait découvrir sa future mission seule et se contenterait de lui communiquer les trucs les plus importants. La Pampelune n’aimait pas l’idée qu’un rival potentiel puisse avoir vent de ses premières missions en solitaire.
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Lun 26 Aoû 2013 - 22:52
Roger, un Muscadet!
Elle est rigolote. Pas elle, mais son pseudo. Il est rigolo. Cela me fait rire doucement que l'on puisse appeler cette jeune femme "Lilith", la femme originelle, mais aussi la comparait-on aux succubes qui servaient Satan. La brunette m'a tout l'air d'être une fille normale pour son âge, même si elle me semble un peu ingénue. Elle me fait penser à Irina lorsqu'elle était dans sa période de révolte adolescente, une petite peste hautaine. Les apparences sont souvent trompeuses, dit-on. Cette fois, Lilith sera-t-elle la femme modèle, une gamine pourrie gâtée, ou véritablement un démon? Pourquoi pas la dernière proposition? Car si elle est une engeance venue des enfers, cela ne fait-il pas de moi son souverain légitime? Si l'on s'en fie à notre hiérarchie. Diablotine. Ça lui va bien, Diablotine. Diablotine qui se balade avec un petit cerbère. Oui, c'est mignon.
Son regard d'or se reflète dans mes yeux clairs, elle me dévisage, je sais qu'elle tente de m'analyser pour savoir qui je suis, c'est une coutume facilement observable dans notre milieu à nous, les nantis. L'argent se voit tellement sur nous, il nous colle à la peau dès la naissance, se trahit lui-même dans notre comportement routinier. Une bénédiction ou une malédiction que Dame Fortune nous a lancé. Je sais ce que tu cherches, Diablotine, tu veux me connaître avant même de m'avoir causé, cela te dérange d'avoir le désavantage de ne pas savoir ne serais-ce que mon nom. Qu'a cela ne tienne, je sens que tes lèvres brûlent de me le demander mais cela te mets mal à l'aise de déjà me demander quelque chose, de te situer en dessous de moi. Je ne déteste pas cette attitude, a vrai dire, je m'en amuse, elle rend ma voisine sympathique, bien qu'elle soit distante. Je vais lui donner quelques indices, à cette grande curieuse!
"Ah, oui bien sur! D'ailleurs, vous pouvez m’appeler Alexander. Ou Dio. Cela ira très bien. Voyons lequel vous préférerez..."
Le buveur de café avec des barrettes dans les cheveux ou le tortionnaire -toujours avec des barrettes dans les cheveux-? Elle ne sait pas encore, mais tout vient à point, comme on dit. Lilith reprend bien vite la contrôle des choses en me tutoyant. Pas bête. Un embêtement de moins. Elle me parle de stage de pilote, de papiers. Quoi, maintenant? Pourquoi me parle-t-elle de ça? Je n'ai rien sur moi à part mon porte-feuille et mes papiers. Elle veut mes papiers pour être sûre de mon identité? J'avoue que je tombe des nues, là. Alors que le silence s’installe, un peu trop éloquent, le serveur s'approche du bar pour déposer café et biscuits, lançant un regard indisposé au Malosse qui grogne sous la table. Justin surveille le cador, je ne le dirais pas, mais je n'ai jamais aimé les chiens, si ce n'est Sophie -mais elle, elle sait marcher sur deux pattes, au moins-. Et je suis encore occupé a fixer ma vis à vis pour chercher une réponse, a la recherche de la réponse qu'elle attend. Mais à quoi s'attend-elle au juste?
Je casse un biscuit, brisant ainsi le silence, puis je plonge un des bouts dans mon café pour offrir le suivant à Justin, et sans quitter Diablotine des yeux, j'agite le sucre dans ma boisson noire. Mon visage se détend et je lui adresse un sourire amusé.
"Ne sois donc pas si tendue! Je ne suis pas vraiment là pour ça, tu sais. Nous sommes simplement censés faire connaissance... En tant que futurs collaborateurs."
De nouveau taquin, je me penche par dessus la table pour rapprocher mon visage du sien et lâcher quelques mots plus bas à la destination de son oreille seule.
"Oh, et, simple avertissement, normalement, on ne tutoie pas si facilement un officier supérieur, Mademoiselle. Mais, je ne t'en tiens pas rigueur du tout, tu ne savais pas, hein!"
C'est vrai! Qu'est-ce qu'ils peuvent tous m'emmerder les gros bonnets avec leur vouvoiement. J'aimerais autant qu'ils aillent se faire voir chez les grecs. Sur ces mots, je commence à boire mon café. Absolument dégueulasse, un jus de chaussette comme on les aime.
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Jeu 29 Aoû 2013 - 12:26
Ristretto
Elise s’était toujours dit qu’une rencontre avec le Régime se soignait. Qu’elle aurait le temps d’enfiler son plus beau chemisier et de s’exercer à parler avec naturel. Sur le ferry qui l’avait guidé jusqu’à Enola, elle en avait parlé à son frère. Faire bonne impression lui paraissait tellement important, Learco l’avait raillé en lui disant que le Régime était imprévisible. La brunette s’était fendue d’une moue boudeuse, persuadée qu’elle, elle ne se laisserait pas surprendre. Pourtant assise face à Alexander qui sirotait tranquillement son café en grignotant à petite bouchée son gâteau, Elise se sentait prise au dépourvue. Le style atypique du garçon y était pour beaucoup c’est vrai mais tout de même. Elle n’avait pas l’habitude de se sentir ainsi, c’était comme si on venait de l’acculé et qu’elle était vulnérable. Il était horripilant de manquer de contrôle, la Pampelune avait sans doute était trop choyée pour passer par-dessus ses petites habitudes impériales sans rien dire. Elle jouait avec ses doigts, manie de gamine irrépressible qui l’insupportait. Sa position de faiblesse la poussait à être infecte, elle aurait de loin préféré être calme et sereine, mais l’incertitude de ce « rendez-vous » faisait ressortir ses traits d’enfant pourrie gâtée. Muette pour l’instant, elle examinait de son regard vif son interlocuteur. Il abordait un sourire, un sourire amusé et énigmatique sur lequel Elise ne parvenait pas à avoir d’avis. Comment pouvait-il être aussi détendu ? Elle était tellement nerveuse que l’air semblait remplit de poudre qui n’attendait qu’une étincelle pour exploser d’un coup.
"Ne sois donc pas si tendue! Je ne suis pas vraiment là pour ça, tu sais. Nous sommes simplement censés faire connaissance... En tant que futurs collaborateurs."
Et vlan. Une claque, déjà il l’avait parfaitement cernée, oui elle était tendue. Et l’espoir que son stresse passe inaperçu venait d’être réduit à néant par la gueule d’ange qui lui faisait face. La riche héritière s’en voulut d’avoir cru qu’elle l’avait compris, c’était peut-être un gosse de riche et un extravagant, mais il était loin d’être aveugle. L’emprise qu’elle pensait avoir sur lui venait de prendre un coup. Savoir qu’il était « sensible » à sa détresse l’incité à la méfiance, ce n’était pas comme ça que les choses étaient censées se passer. La cadette avait l’habitude de garder le secret sur ses états d’âme et de mentir effrontément. Remarque il n’était pas trop tard. Elle plissa le nez avant de prendre une expression décontractée, décidée à ne pas se laisser cette première rencontre devenir un cafouillage total.
« Je ne suis pas tendue, c’est… C’est cet article que j’étais en train de lire. En tant que collab… »
Et là, Elise réalisa qu’elle n’avait pas prévu ce qui était en train de se passer. Focalisé sur la première partie du discours de son interlocuteur, elle avait totalement oublié la seconde partie de son discours. Quoi ?! Comme une équipe ?! Mais… Mais bordel ! Personne ne l’avait prévenu qu’elle devrait faire équipe avec quelqu’un ! La Pampelune avait pour ambition de rejoindre l’unité de son frère, mais travaillait en binôme avec un rival qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam ce n’était absolument pas planifié. Pourquoi ces choses-là n’arrivaient qu’à elle. La brune en aurait balancé son café de dépit. Déjà qu’elle n’en menait pas large quand il l’avait appelé par son pseudonyme et qu’elle avait était incapable de répondre du tac au tac. Son esprit était en ébullition, la jeune femme était frustrée d’avoir été dans l’ignorance juste au bout. Son penchant pour les caprices et les scènes menaçait de faire son retour. C’était une véritable lutte intérieure pour ne pas se mettre à hurler dans le lieu public des absurdités avant de partir se cacher dans sa grande demeure. Méchante erreur, l’Italie était bien loin désormais. Le regard ambré de la gamine s’assombris et elle en oublia le blond qui se penchait maintenant près d’elle. Le contact de son souffle près de son oreille la fit frémir et ses pupilles se dilatèrent à la façon de celle d’un fauve.
"Oh, et, simple avertissement, normalement, on ne tutoie pas si facilement un officier supérieur, Mademoiselle. Mais, je ne t'en tiens pas rigueur du tout, tu ne savais pas, hein!"
Il avait une voix douce et amusée, les voix qui vous foutent la frousse devant un film d’horreur et qui vous berce au lit. La proximité perturba Elise qui mit bien quelques minutes à comprendre le sens des paroles que « l’officier » venait de prononcer. Son cœur battait à la chamade, comme le tambourinement des sabots d’un cheval lancé au triple galop. La vérité était loin, comme si on avait percé l’armure de la gamine avec une facilité si déconcertante que la désarmée avait du mal à s’en remettre. Elise avait joué avec des couteaux petite, en vieillissant un vieil homme venue d’inde lui avait appris à viser les points vitaux d’un ennemi avec. Pourtant son interlocuteur avait dépassé ce qu’elle considérait comme son seuil de contact avec une simplicité qui l’effrayait. Ainsi c’était un officier ? Un officier jeune, imbu et malin qui serait en plus son co-équipier, elle était dans une de c’est merde… Elise s’en voulut terriblement d’avoir pris de telles libertés, sa première rencontre avec ses « collègues » était bel et bien foirée. Un agacement semblable à celui que l’on ressent après une longue journée harassante où on aurait mille fois préférée être éleveuse d’écremheu à la campagne, s’empara d’elle. La brune toisa Dio en affichant cette moue à moitié boudeuse, à moitié méprisante qu’elle appréciait tellement. Foutue pour foutue, elle n’allait pas faire d’effort pour être quelqu’un qu’elle n’était pas. Prise d’une impulsion, elle prit sa tasse de café et en déversa le contenu dans le vase derrière elle. Adieu liquide dégueulasse.
La Pampelune mit ses coudes sur la table et prit sa tête entre ses mains. Elle fronça ses grands yeux ocre comme si elle pouvait percer à jour Alex grâce à ce simple geste. A l’évidence le garçon était trop expérimenté, trop sûr de lui, ils jouaient dans la même cours tous les deux. Le considérait comme son larbin ne servirait à rien. En plus elle avait déjà Leborgne pour ça. Il était son égal bien que cela soit dur à admettre quand on le voyait débarquer avec ses barrettes et son visage de petit blond parfait.
« Ok Sieur Dio. Je ne suis pas très doué pour les présentations, en plus je n’aime pas les grandes conversations dans les lieux publics, ça te dit qu’on quitte le café ? »
Sans attendre qu’il termine son café ou même son approbation Elise se redressa. Elle dégageait cette grâce mondaine qui transpirait le fric et le mépris. A vrai dire, elle n’espérait pas qu’il se comporte comme son chien ou qu’il accède à toutes ses requêtes. La brune avait en contrepartie décidé qu’elle ferait quand il lui plairait. Ce n’était pas vraiment comme ça qu’elle avait imaginé ses relations dans le Régime, mais cet entretien imprévu avait eu le mérite de la déridé. Elle serait telle qu’elle. Son blazer époussetait, elle désigna son malosse avec une certaine indifférence. Le clébard dardait toujours un regard noir en direction de l’étranger, à croire qu’il avait quelque chose contre lui. L’héritière ne se fit pas de films non plus, Leborgne avait toujours des manies bizarres avec les inconnus.
« Lui, c’est Leborgne. Il est méchant, mais pas bête. »
Ce constat plaisait à Elise. Elle adressa un regard presque joueur à Alex. Sa réaction l’intéressée. Elle était debout, appuyée sur une chaise pour lui faire face et avait balancé quelques pièces dorées sur la tables pour régler l’addition.
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Jeu 29 Aoû 2013 - 15:32
Roger, un Muscadet!
Le trouble était lisible sur le visage de la jeune Lilith. Je m'en régalais, sa face de petite peste si sûre d'elle se décomposait littéralement, elle ne s'attendait pas à être percée à jour ainsi, on dirait. Tous les membres du Régime en sont un visage différent, je ne suis qu'une interprétation de notre pouvoir infini. Imprévisible et effrayant, voilà ce que je veux rendre de ce qu'est le Régime. Nous sommes sous le même étendard avec Diablotine, l'effrayer d'avantage serait m'éloigner d'une alliée potentielle. C'est donc après avoir déposé le souffle de mes paroles au creux de son oreille que je m'éloigne pour l'observer la laisser reprendre cette assurance qui lui appartient et lui va bien mieux que l'enveloppe du doute. Les traits froncés détaillant son humeur désormais froissée par mes faits et gestes, la brunette déversa le contenu de sa tasse sur une plante verte adjacente. Avec une telle pourriture en tasse, je ne donne pas cher de la santé de cette jolie fleur. Lilith semble apprécier ce geste qui a dû la soulager et laisse tout de même quelques sous en remerciement pour le jus de chaussette. En époussetant des grains de poussière invisible, Diablotine darde ses yeux d'or sur moi qui n'ai pas encore bougé et me propose de partir de cette terrasse. Mais... mes biscuits...
Nous échangeâmes un regard avec Justin, ce n'était pas prévu, mais je ne déteste pas les imprévus. Je me lève alors à mon tour, sans vraiment approuver clairement, je règle également mon addition et offre les biscuits restants à mon Scalpion, qui vient alors se jucher sur mon épaule. Nous nous dirigeons vers la sortie de la terrasse quand Lilth prit le parti de me présenter son compagnon. Ce cador étrange, que je ne peux m'empêcher d'observer sans un haussement de sourcil éloquent et interrogatif sur la valeur esthétique d'un tel Pokémon.
« Alors, enchanté... Je suppose? »
Partagé mais pas moins poli, je fais à mon tour les présentations de mon subordonné.
« Voilà Justin, mon Scalpion-Dactylo-Secretaire-Artilleur à plein temps. »
Je souris à nouveau à ma collègue et explore les environs de la terrasse des yeux, balayant du regard la rue commerçante. Du shopping? Je n'ai besoin de rien, et certainement que Diablotine n'a rien à acheter non plus mais... Quand on a de l'argent, pourquoi ne pas le dépenser? Je laisserait la jeune femme me guider, elle connaît Anula mieux que moi, après tout.
« Ou veux-tu aller dépenser ta fortune très chère? Officiellement je ne suis qu'un touriste à Anula, et officieusement aussi, d'ailleurs! »
Blague à part, je pensais soudain à un jeu vidéo qui avait attiré mon attention l'autre jour, dans un magazine. Mais ce genre de trucs, en tant qu'officier, je ne sais pas vraiment si je dois le laisser apparaître. Je ne lui ait toujours pas dévoilé mon véritable rôle au sein de notre belle association, je ne suis pas un meneur d'hommes ni de femmes, je suis plutôt du genre à agir en solo. Notez que la torture n'est pas un jeu ou on peut jouer à quinze à la fois! Les victimes sont bien plus réceptives quand elles sont seules face à une seule personne qui, même plus faible en apparence, a tous les pouvoirs d'abus sur eux. Je ne torture ni n'abuse de le brunette, en revanche, nous sommes collègues. Mais tout de même, les jeunettes comme elle ne sont pas souvent affiliés de façon si engagées dans le Régime, et cela m'interroge. Nous descendons la rue et je me rends compte que beaucoup de question harcèlent mon esprit.
« Pourquoi tu as rejoint la maison, Lilith? J'ai beau chercher je ne trouve pas de réponse sans demander plus de détails. Tu as un rêve à réaliser, peut-être? »
Comme cela est innocent. Oui, un rêve. Moi, je suis prêt à tout pour réaliser mon rêve au sein du Régime, et si des gens se mettent en travers de mon chemin... Même si ces personnes sont Diablotine ou Yumi, elles ne me retiendront pas. Alors autant éclaircir cela de suite, si je devrais à l'avenir considérer les idéaux de Lilith comme mes ennemis ou pas.
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Ven 30 Aoû 2013 - 11:32
Ristretto
Elise le vit échangé un regard dépité avec son scalpion. Le prendre par surprise était une sensation délectable. La jeune femme avait l’impression que les forces s’équilibraient, elle trouvait doucement ses marques. Elle le vit jeté une poignée d’opals à son tour, la brune n’avait plus aucun doute sur ses origines. Le geste était si naturel qu’on aurait pu croire que le blond avait passé sa vie à l’accomplir. Ce qui n’était peut-être pas si loin de la vérité. La Pampelune se fendit d’un sourire en le voyant délaisser à regret ses biscuits pour son pokémon. Sans vouloir interférer dans le dressage du garçon, nourrir ses pokémons d’autres choses que de croquettes spécialisées était une mauvaise habitude, elle l’avait lu. La brunette se demandait même si l’information n’était pas cachée dans l’un des articles du torchon que représentait l’ « Enola Times » à ses yeux. Le pauvre journal gisait sur la table. L’héritière hésitait entre s’en emparer vivement histoire que personne ne s’en empare ou l’abandonner à la merci des commère ou des sans le sous. Une vieille histoire disait qu’on n’avait pas toujours ce qu’on voulait et la demoiselle était plutôt encline à la croire. Elle rangea donc le papier dans son sac pendant que son interlocuteur se redressait.
Son expression avait toujours cet aspect moqueur si dérangeant à première vue et plaisant une fois qu’on s’y habitué. Elise était encore dans l’entre deux, elle le toisait de haut s’en parvenir à se décider sur sa réaction vis-à-vis d’une telle tranquillité. Nous avions pris le pas pour sortir de cette terrasse qui me paraissait bien moins avenante maintenant qu’elle grouillait de touristes et d’hommes d’affaires de bas étages. C’était quelque chose dont il fallait qu’elle se souvienne, on pouvait venir ici, mais il fallait veiller à ce que le soleil ne soit pas encore trop haut. Elise ne se référait jamais à des heures, ça l’horripilait. Les gens autour d’elle devait le sentir puisqu’il était rare qu’on lui donne des rendez-vous calculé à la minute. La riche héritière se faisait une idée de l’avancée de la journée grâce au soleil et n’avait jamais compris l’intérêt d’avoir une montre. Elle avait la fâcheuse tendance de fuir les transports en commun où les horaires étaient affiché partout en énormes. Ces lieux la rendaient dingue et elle finissait toujours au bord de la crise d’angoisse. Alex lui présenta son scalpion, Justin, pourquoi pas. Ça devait sonner mieux que Leborgne dans les oreilles de son acolyte. Le soldat de fer transpirait l’obéissance et l’efficacité, Elise ne l’imaginait pas autrement qu’ainsi. C’est vrai que l’idée de voir l’un de ses frères câlin et affectueux avait quelque chose de dérangeant. C’était comme Leborgne, le voir en chien de salon avait de quoi donné la nausée.
Nous étions maintenant dans les interminables rues d’Anula. Les commerces ouvraient rivalisant en slogan et en couleur pour attirer les visiteurs. Facilement reconnaissable ceux-ci commencer à parcourir les rues armé de leur appareil photo et de leurs lunettes de soleil. La Pampelune n’était pas vraiment très proche des touristes, ils lui faisaient la même sensation qu’une multitude de mouche qui tournent autour de vous et posent leurs sales pattes sur absolument tout ce qui vous appartient. Cette vision lui tira une grimace boudeuse, la foule gâchée son plaisir. La voix rieuse d’Alex la tira de ses pensées.
« Ou veux-tu aller dépenser ta fortune très chère? Officiellement je ne suis qu'un touriste à Anula, et officieusement aussi, d'ailleurs! »
Alors comme ça lui aussi passait ses journées à explorer les environs en faisant chauffer la carte bleu ? Intéressant. Elise fit la remarque qu’en tant qu’officier il devait tout de même avoir quelques missions ardues qui devait manger sur sa vie de chômeur. Et puis, ne nous faisons pas d’illusion, la brune avait besoin de se bouger. Si le Régime et l’île ne lui fournissait pas assez de travail elle s’arrangerait pour trouver un emploi merdeux où elle pourrait distribuer des ordres en toute impunité. Son argent… Elle pensa au petit rectangle bleu rangé dans sa poche arrière gauche et à sa garde-robe bien vide. Mauvaise idée. Certes être franche envers Dio lui tenait à cœur, mais certainement pas au point de l’entraîner dans une boutique de fringues pour filles. Quoique sa tête si elle faisait un telle annonce était tentante. Surtout si elle précisait qu’elle voulait faire le plein de lingerie, très tentante… Enfin El ! Elle secoua la tête pour en sortir toutes ces idées absurdes et répondit presque immédiatement.
« Hum… J’ai mon permis scooter depuis plusieurs années et l'habitude de rouler, sauf j’ai dû abandonner mon cher deux-roues en venant à Enola . Autant remédier à ce problème. »
La demoiselle lui fit son plus beau sourire, alors que nous descendions une rue que je connaissais plutôt bien. Le paysage ne lui était pas encore tout à fait familier, mais un sens de l’orientation plutôt aiguisé lui avait toujours permis de s’orienter dans l’inconnu. Heureusement quand on savait que plus jeune, Elise passait son temps à explorer l’Italie sans savoir où elle mettait les pieds. Leborgne avait cet avantage que depuis qu’il traînait près d’elle, elle n’avait plus besoin d’être accompagnée. C’était peut-être pour cette raison que le rappeler dans sa pokéball lui aurait paru si incongru. Le blond semblait perdu dans ses pensées, les sourcils fronçaient par des contrariétés qui ne regardaient que lui. Enfin, c’est ce que croyait la cadette, il plongea vivement son regard bleu interrogateur dans le sien. Elise était méfiante. Elle ne savait pas si cette lueur curieuse était bon signe.
« Pourquoi tu as rejoint la maison, Lilith? J'ai beau chercher je ne trouve pas de réponse sans demander plus de détails. Tu as un rêve à réaliser, peut-être? »
Un rêve ? Quel drôle d’idée. Pourtant dans la bouche d’Alex ça sonnait bien, comme si cette bouille de bambin angélique qu’il avait trouvé enfin un sens. Il avait vraiment intéressé par la réponse. La Pampelune savait déjà qu’il serait déçu, c’était inévitable. Elle avait décidé qu’elle n’embraserait plus de rêves, désormais elle les éteindrait un à un. Les rêves c’était pour les enfants, et on faisait bruler les enfants qui ne voulaient pas grandir dans le monde réel. Peut-être qu’Alex aussi vivait dans les résidus de son enfance choyée, une enfance ù le rêve a toujours parfaitement sa place, où il prend des allures de « possible ». Tôt ou tard pourtant le rêve prend fin et il ne reste que son propriétaire brisé pour le pleurer. Non, Elise avait renoncé à cette idéologie du rêve. Des songes elle en faisait la nuit et cela lui suffisait. Maintenant la brune avec des idéaux. Des choses qu’elle tenait ardemment à défendre et atteindre. Peut-être que c’étaient aussi des rêves avec un autre nom, mais pour la jeune femme ça faisait toute la différence. Elle prit son temps avant de répondre d’une voix posée.
« Non, je n’ai pas de rêve. Mais j’ai des idéaux et ces idéaux me poussent à être chaque jour plus forte. Le Régime n’est qu’un moyen pour devenir meilleure encore. C’est mon frère qui m’a mise sur la piste. »
Sa réponse était un peu évasive. En même temps dévoilé toutes ses ambitions à ce garçon qu’elle ne connaissait pas la veille lui aurait paru inapproprié. Le calme des rues d’Anula étaient agréable. Les touristes dérangeaient un peu la sérénité des lieux, mais depuis qu’ils avaient atteint les bijouteries où les prix n’étaient pas affichés en vitrine, ils étaient moins nombreux. Cette question avait piqué la curiosité de la brune. Elle cherchait une bonne excuse pour lui poser ses propres questions, hésitante sur la marche à suivre. Rho, et puis c’était quand même son coéquipier. Ils étaient ensemble pour faire connaissance il l’avait dit lui-même, autant en profiter. D’autant plus que c’est lui qui avait commencé à poser des questions. La dresseuse n’avait rien à se reprocher, elle pouvait questionner en paix.
« Et toi ? Pourquoi le Régime, en tant qu’officier tu es là d puis longtemps, non ? Natif d’Enola ou ces plutôt un concours de circonstances ? »
La boutique que je cherchais nous faisait maintenant face. Elle était très sobre et épuré, elle jouait sur l’aspect graphique et le blanc dominait. A l’intérieur différent modèle était exposé. Des motos noyées sous les gadgets au scooter de ville, rien n’était oublié. Leur entretien et leur qualité était bien visible grâce aux immenses baies vitrées qui constituaient les murs du magasin. Elise adressa un sourire gamin à l’officier et ouvrit sa main en direction du commerce, l’invitant à entrer le premier.
Dernière édition par Elise A. Pampelune le Mar 3 Sep 2013 - 13:50, édité 1 fois
Alexander Nagel Administratrice
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Mar 3 Sep 2013 - 12:17
Roger, un Muscadet!
Vraiment, un scooter? On aura tout vu. Inconcevable pour un fanatique de Mercedes comme moi de m’imaginer rouler en deux roues. D'ailleurs, même Diablotine ça serait sacrément louche de la voir rouler sur une bécane pareille. Enfin, peut-être qu'elle aime les vielles pétrolettes un peut vintage, comme les vielles Vespa ou que sais-je. A moins que ce soit encore un truc comme l'histoire de stage de Pilote de tout à l'heure? Un code que je dois me démerder pour comprendre! Décidément, cette petite à le talent d'embrouiller mes pensées. je ne suis pas stupide, mais j'aime autant qu'on soit clair avec moi.
"Je ne t’imaginais pas vraiment sur un scooter, pour tout te dire. enfin, chacun son truc, hein!"
Pas besoin d'en dire plus... Mais j'ai toujours du mal à me représenter tout ça. Nous passons à côté de belles boutiques de vêtements et d'autres trucs de riches, et pour le coup, Elise n'y prête pas vraiment attention. Elle n'est pas si méchante si elle n'a pas décidé de m’emmener dans une boutique typiquement féminine ou j'aurais été ridicule. Elle me dit aussi qu'elle n'a pas vraiment de rêve mais souhaite simplement être plus forte. Je comprends, je suis un peu comme ça aussi. Nous avons des choses en commun, et la principale c'est que nous avons chacun un être cher qui nous accompagne dans notre tâche. D'ailleurs, je crois que cette question, venant de moi était fort interpellant car elle s'y plongeait encore suite à sa réponse, et me la retourna, demandant aussi ma provenance.
"Oui, j'ai un rêve, enfin, nous. On est deux, avec Irina. Irina, c'est ma sœur jumelle, elle est à la même enseigne que moi. On vient pas d'Enola, mais d'Allemagne, on a plus ou moins fuit, je crois qu'on peut dire ça comme ça, ouais! Quand à notre rêve... Tu verras quand le temps viendra!"
Je ne cache pas un certain enjouement à parler de ma sœur et de nos projets, mais autant ne pas alerter tout le monde avec la vraie nature de ce dernier. Contrairement à Lilith, je faisais tout avec Irina, nous collaborions, pour dire les choses froidement. Mais ma collègue semblait plutôt suivre quelque chose, son frère? Elle suivait son exemple? Les histoires de frères et soeurs, ça m'a toujours intéressé. C'est un truc qui me touche, également. Les fraternités séparées, c'est cruel, j'en sais quelque chose.
"Comment s'appelle ton frère? Vous êtes pas d'ici non plus, pas vrai?"
Les étrangers finissent souvent chez le Régime, m'étais-je dit un jour. Ils n'ont pas subi tout ce que les natifs ont pu vivre... Il ne sont pas touchés de la même façon par l'injustice, et ils préfèrent se ranger chez les plus forts, par distance des événements. Je n'ai pas eu ce raisonnement, mais j'ai simplement choisi le coté qui me donnerait le plus facilement les moyens d'assouvir mes pulsions violentes et mon gout pour le sang. Et la route du massacre est empruntée par le Régime, d’où mon attachement à ce dernier. Après, Régime ou Résistance, aucun ne nous empêchera de réaliser nos projets avec Irina.
Au final le magasin de motos arrive dans notre champ de vision, Diablotine me propose de rentrer le premier. Je préféré lui ouvrir la porte pour qu'elle passe devant, ce n'est pas moi qui vient acheter une bécane, après tout! Je n'ai vraiment pas l'habitude de ce genre de boutiques, ça sent l'asphalte et l'huile de moteur... Pourtant ce n'est pas un garage, cette échoppe présente tout ce qu'il y a de plus propre. L'homme derrière son comptoir nous aborde pour demander ce que le "jeune couple" désire. J'observe Lilith d'un œil intrigué... On a vraiment l'air d'un couple? Ce doit être nos vêtements riches, on dirait qu'on fait la paire.
"Non, non, je suis l'escorte de la demoiselle, monsieur. Et elle voudrait un scooter."
Mince, j'ai l'air d'un larbin là...
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Jeu 5 Sep 2013 - 20:46
Ristretto
Alex avait le chic pour parlait sans se défiler apparemment. Elise dû se contenter d’une moue méfiante quand il lui fit par de se surprise vis-à-vis de son scooter. C’est vrai mince !? Pourquoi les gens avaient tant de mal à l’imaginer sur un de ses magnifiques scooters dont elle avait bourré les oreilles de ses parents pendant de longs mois. Le projet initial visait une moto, mais en fine manipulatrice Elise avait très bien cerné jusqu’où elle pouvait pousser les limites de l’esprit surprotecteur de ses parents. Et puis, cela revenait au-même. La Pampelune adorait sentir la vitesse la grisait et narguer ces abrutis de cyclistes. Elle le vouait une haine aussi farouche qu’inexplicable. Peut-être était-ce l’image du petit parisien sur son vélo avec sa baguette et son béret qui venait la hanté à chaque fois que l’un d’entre eux croisait sa route ? Ou alors, il s’agissait simplement de ce looser d’Antoine qui s’amusait à la charriait comme quoi il était bien meilleur en vélo qu’elle. Ce genre de gamineries froissait hautement la brune qui ne prenait jamais la réplique à la légère. Ah… Cette délicieuse journée d’été quand elle avait vu sa gueule de trois pieds de longs, sa splendide vespa noire enfourchée. Il lui faudrait des petits plaisir comme ça plus régulièrement. C’était tellement rafraîchissant. Le blond enchaîna sur son « rêve » et sa sœur. Comme quoi les fratries avaient l’air de pulluler au Régime, c’était intéressant pour la suite. De plus il s’agissait de jumeaux et l’héritière ne doutait pas qu’un lien puissant se soit tissé entre eux.
Peut-être faudrait-il gardé un œil sur leurs affaires, juste au cas où. La brune savait estimée ses adversaire et du haute de ses dix-neuf ans, elle ne pouvait ignorer le danger potentiel représenté par un duo. Le fait que Sieur Dio reste vague sur ses ambitions était aussi un élément qui pesait lourd sur la balance. La curiosité et la méfiance d’Elise venaient de se rallumer d’un coup, elle n’aimait ni les secrets, ni l’incertitude. Les paroles de l’officier ne la ravirent pas beaucoup plus. Elle n’avait envie qu’il devienne intrusif, surtout au sujet de son frère. La cadette avait tellement peur de donner une information compromettante, surtout en présence de ce personnage qui avait quand même un minimum d’influence au sein du Régime. Mieux valait opter pour une réponse mitigé, elle toisa le visage sérieusement intrigué du garçon avant de répondre. Avec ses habits de luxe et son air tranquille, il se rapprochait de ce qu’elle connaissait, ce qui l’incité à d’autant plus de prudence au final. Elle savait que l’opium du peuple nourrissait les cœurs fragiles d’intentions démesurées. De l’autre côté de la balance il y avait ses barrettes et sa gueule d’ange. Autant d’argument qui poussait Elise à croire qu’il n’y avait pas de raison de se fermer comme une huitre. Son extravagance était en quelques allées passantes devenue un atout, elle donnait à la brune le sentiment qu’il était différent des autres gosses de riches. L’intuition révélatrice qu’il était plus qu’un simple garçon asservi par le pouvoir et l’argent. Du bout des lèvres, comme si c’était la déclaration la plus décisive de sa vie elle finit donc par lui lâcher.
« Dans v… Nos rangs, il s’appelle Fitz, il a six ans de plus que moi et c’est un des meilleurs. Je le sais. »
Ses yeux or luisaient de la fierté que lui inspirait son frère. Elle n’avait pas totalement tort en plus. Learco narrait ses exploits aux travers de nombreuses lettres qui attestaient de sa suprématie sur l’équipe qu’il avait lui-même formé avec les membres de son dortoir. Peut-être qu’au-delà de la simple réponse, elle défiait un peu Alex. La brune lui disait ça avec assurance de ceux qui veulent connaître la réaction. Le blond oserait-il mettre ses propos en doute ? Elle en doutait leur relation était encore trop neuve et puis, pourquoi irait-il chercher des noises au frère d’une gamine qu’il connaissait à peine ? Ils étaient partenaire de mission, pas meilleurs amis.
La boutique était vraiment splendide. Elise s’efforçait de ne pas se jeter sur un modèle au hasard pour essayer tous les boutons, ses vilaines manies de petite fille ayant la fâcheuse habitude de refaire surface. Elle se contentait donc de lorgner discrètement les plus beau modèle, ses prunelles pointilleuses suivaient les courbes et détaillaient les finitions des différents modèles avec un plaisir non feint. Ce fut la voix hypocrite du vendeur qui la tira de son analyse. La voix en elle-même n’était pas un problème. Un peu trop forcée peut-être, mais la Pampelune s’efforçait de ne pas être trop exigeante sur la qualité de ses interlocuteurs. Le problème se situait au niveau des mots qui en sortaient, accablant. Elise n’était pas un jeune couple, par quand elle traînait avec un blond excentrique. Féministe dans l’âme ce stupide préjugé l’atteignait en plein cœur, elle adressa un regard plus noir que noir au mariole qui espérait peut-être un charment sourire. C’est bien ce qu’elle pensait. De la SOUS-qualité, il était vêtu d’un ensemble chic tellement mal repassé et si usé qu’il fallait voir l’effigie de la marque pour faire le rapprochement. C’était un trentenaire avec ses lunettes qui le vieillissait et son sourire commercial, la Pampelune le détesta immédiatement. Elle s’apprêtait à lui sortir ses quatre-vérités, puis entraîner Alex vers la sortie en maudissant l’enseigne du magasin pour les quatre générations à venir, mais Sieur Dio la devança :
"Non, non, je suis l'escorte de la demoiselle, monsieur. Et elle voudrait un scooter."
Sans explication, avec le naturel de la joie des meilleures surprises, un sourire immense s’étala sur les lèvres d’Elise. Elle était tout à coup une gamine de huit ans qui avait le pouvoir absolu et total sur l’ensemble du monde. Elle ignorait totalement ce qui avait pu passer par la tête de l’officier, mais elle s’en fichait complétement. La scène était juste aberrante, il allait se retrouver à jouer le majordome pendant qu’elle pourrait se délectait de cet intense partie. Une occasion pareille n’avait que peu de chance de se représenter et la Pampelune avait la ferme intention d’en abuser. Je crois que j’ai tiré le gros lot. Le pénible, non, pardon, l’odieux vendeur blêmit comme s’il réalisait qu’Elise devait vraiment être péter de tune pour avoir un garde du corps pareil. Tant mieux, ça lui apprendrait à lui et à ses idées tout faites sur les clients. Il bredouilla et la brune crut l’espace d’un instant qu’il allait directement tomber dans les pommes ce qui aurait été très drôle à voir. Histoire de pimenter un peu les choses, elle fronça le nez et se fit de l’air avec un brochure sur les plus beaux sites d’Enola.
« Alors ? J’attends, vous avez quoi dans votre bicoque exactement ? »
Avec son garde du corps, Elise pouvait bien se permettre d’être un peu peste. Le vendeur parut s’étouffer, continuant à marmonner des inintelligibles. Elise fronça franchement les sourcils cette fois, elle tourna vers Sieur Dio et lui adressa un regard rieur avant de reprendre son air faussement contrarié.
« Dio est-ce que tu aurais l’amabilité d’aider ce garçon à retrouver ses esprits si tu vois ce que je veux dire ? »
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Dim 8 Sep 2013 - 15:23
Roger, un Muscadet!
Je pensais que j'allais me couvrir de ridicule, mais celui qui faisait vraiment pitié, c'était plutôt ce pauvre vendeur de pétrolettes qui se sentais vraiment bête, et Lilith ne faisait pas grand chose pour arranger son malaise. Cette petite n'avait pas la langue dans sa poche et c'était un bon point pour elle... Dans tous les cas, elle avait l'air de prendre son pied depuis que je m'étais auto-proclamé son garde du corps. Ou quelque chose comme ça. Je n'ai rien des gorilles que se trimballent les riches en général donc le vendeur devait plus me prendre pour un gigolo de service avec ma bouille d'ange. Qu'il n'en dise pas plus, c'était mieux, je risquerait de mal le prendre.
Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand Elise me demanda de faire reprendre ses esprits au gros plein de soupe devenu blemme. Il allait nous clamser entre les bras, si ça continuait. Elle avait ajouté "si tu vois ce que je veux dire"... Quand on dit ça, c'est qu'il y a quelque chose qu'il ne faut pas dire à voix haute devant tout le monde. Et cette chose, c'est ce que j'étais ordonné de faire là maintenant tout de suite. Voyons voir... Une chose que je fais et que les gens ne sont pas censés savoir que je fais ce serait par exemple... Mon sourire de requin naturel revint au galop sur mon visage, bien sûr, je prenais toujours du plaisir à faire mon travail, surtout quand il s'agit de torture, sous toutes ses formes. Tout doux, Alex, tout doux dit une petite vois dans ma tête, je devais lui faire reprendre ses esprits, pas le faire tourner de l’œil. Je rangeais alors de suite mon cutter que j'avais commencé à sortir de ma poche.
Le type était encore plus blanc qu'il y a une minute, je pense que j'avais du l'observer avec mon humeur de prédateur bien brillante dans mes pupilles. Du calme Alexander, tu ne vais pas tuer ce type, d'accord? D'accord! Je me rends au comptoir et fais claquer mes doigts devant le regard vide du bibendum pour réveiller ses sens. De plus près, il craint encore plus que de loin, l'âge, ça pardonne pas, hein.
"Monsieur, monsieur, on se réveille, là, allez! Vous savez plus accueillir les clients ma parole! Autant aller ailleurs si on est pas servi ici!"
Je finis par m'asseoir sur le comptoir sans aucune gêne et rapproche mon visage de son faciès grotesque, pour en remettre encore une couche, articulant de façon totalement exagérée pour remettre les points sur les "i" à ce demeuré fétichiste des trucs à deux roues.
"Le. Client. Est. Roi."
Ce regard de poisson mort à vraiment le talent de m'agacer... Juste pour le plaisir, j'avais bien envie de le faire un peu souffrir, ce type, lui picoter le gras du bidon pour lui stimuler quelques connexions nerveuses, que l'info circule plus vite jusqu’à ses membres inactifs. Je soupirais pour contenir mon agacement, et regardais de nouveau Diablotine qui semblait tout aussi lassée. Mais j'avais encore quelques idées dans mon sac.
"Dites, patron, vous avez devant vous Mademoiselle De Rosyeres, elle a fait du chemin exprès pour son scooter, bon sang. Sachez que si vous ne vous secouez pas un peu plus rapidement le cul, le déshonneur que vous lui avez fait subir auront de graves conséquences... Votre vie pourrait en pâtir."
Je haussais les épaules, piochant un bonbon dans un vase prévu à cet effet.
"Enfin, votre vie, c'est un exemple."
Tiens, on dirait que Papy était finalement sorti de sa torpeur, on l'avait choqué, le pauvre vieux. Avec un sourire mielleux echoeurant, il sortit de derrière son comptoir pour aller vers "Mademoiselle". Il se frottait les mains, décidé à faire affaire. Il commença à montrer plusieurs modèles à Lilth, gardant un bonne distance de sécurité.
"Et pensez surtout pas à faire du bénef' sur notre dos, hein."
Je prenais un autre bonbon. C'est bon les bonbons!
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Mar 10 Sep 2013 - 20:41
Ristretto
Les lumières qui papillonnent. Elise n’aurait jamais cru possible de voir un homme se faire menacer physiquement. Elle avait toujours cru à un mythe, les gros caïds de son père étaient là pour dissuader. La petite brune se réveilla momentanément. L’imperceptible changement dans l’attitude de Dio ne la frappa immédiatement. Pourtant quand elle y repensait, cette lueur féline, ces doigts impatients sur la poche de son pantalon, quoi d’autre sinon le prédateur face à sa proie. Il se détacha des mobylettes qui avaient vaguement attiré son attention pour fixer minutieusement le vendeur. Le pauvre gaillard devait avoir senti le vent tourné. S’il était pâle quand on lui avait parlé de garde du corps, sa face ronde était devenue un disque lunaire. Ses mains s’agrippaient au comptoir, il dégageait une nervosité qui titillait mes sens de chasseuse. Devinait-il, le malheureux, que pour son plus grand déplaisir de membres du Régime venait de se taper l’incruste dans son magasin miteux ? Alex eut tôt fait de lui asséner un de ces petites remarques si bien tournées qu’elles en devenaient charmantes. La Pampelune en était admirative.
Le blonde dégageait un telle assurance. Comme si une flamme fourbe et perverse l’autorisait à consumer tous les imbéciles qui se mettraient en travers de son chemin. La brunette en était radieuse. Que c’était plaisant de le voir mettre son côté menaçant au service de sa personne. Enfin… Si on oubliait les barrettes et le côté précieux bien entendu. On ne pouvait se permettre de refuser des serviteurs en plus de toute façon. Alex était l’esclave idéal aux yeux de la gamine, qui se réjouissait déjà. Persuadée, que si Dio pouvait obéir dans un magasin de deux-roues, il le pourrait aussi quand ils seraient en mission. Il s’était assis sur le comptoir et dévisageait l’infortuné commerçant du regard. Pour avoir toisé les yeux de son partenaire, Elise devinait que l’intéressé devait être en train de chier dans son froc. La demoiselle regrettait de ne pas être plus proche pour admirer le spectacle. Elle devait me cantonner au morceau de faciès totalement flasque et mièvre de la cible. Pfff… Vexée, la gamine en devenait méprisante. Elle faisait mine de se ventiler avec une brochure et regardait avec agacement le reste de la boutique.
Une menace de mort eu raison de la léthargie de la pauvre victime qui sa hâta en direction d’Elise. Il commença à lui parler d’une voix mielleuse, il avait complétement perdu les pédales. Il lui proposait des réductions sur ses meilleurs modèles en fait la seule chose qu’il voulait vraiment, c’était voir ces deux visiteurs quittés les lieux au plus vite. Quelle emprise ! Elise se sentait reine et elle avait du mal à masquer l’admiration que lui inspirait désormais son coéquipier. Elle interrompit le vendeur au milieu de son discours sur l’alliage de premier choix offert par l’établissement et adressa à Dio qui était en train de se faire la boîte de bonbon.
« Sieur Dio, c’était génial je veux qu’on recommence ! »
Elle darda sur lui son regard le plus impérieux, sans parvenir à masquer son impatience de voir d’autres esprits faibles pliés sous le regard lourd de conséquences d’Alex. Elle repoussa du plat de la main le vendeur de mobylette, traînassait dans cette boutique ne l’intéressait plus du tout. Même les avantages qu’elle aurait pu gagner à enfourcher un scooter lui semblaient ridicules en comparaison de son « garde du corps ». Le rôle sied à merveille au blond et des centaines d’idées fourmillaient dans son esprit. Le vendeur dont la voix obséquieuse commencer à fortement porter sur les nerfs de la demoiselle, fut gentiment ramené à l’ordre.
« Si vous aviez l’amabilité de fermer l’orifice qui vous sert de bouche, garçon. Je m’entretiens avec un ami au cas où cela vous aurez échappé. »
La voix âpre et téméraire de la brune sonna plus dangereuse que la pire des menaces. Il n’était pas dans les habitudes de la riche héritière de laisser les roturiers lui mettre des bâtons dans les roues. Son visage de gamine rayonnante se tourna encore une fois vers Dio. Elle l’aimait bien le garçon, avec ses grands airs, ses manies de psychopathes et son côté décalé finalement. A moins que ça ne soit l’attrait du pouvoir qui fasse pencher la balance en sa faveur ? Qu’importe puisque le résultat était le même.
« Aller, on va quand même végéter dans cette bicoque plus longtemps, si ? »
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Sam 21 Sep 2013 - 1:39
Roger, un Muscadet!
Les bonbons, c'est tellement bon, en même temps. Quand j'eus fini mon discours et mes menaces, je restais là à observer les réactions de Lilith et les performances bien pitoyables du bibendum commerçant. Mais les bécanes n’intéressaient plus diablotine, dommage pour lui. Plutôt qu'écouter les paroles suinteuses de niaiserie et d'hypocrisie commerciale de Mr Scooter, elle m'avais observé faire, et c'est avec des étoiles pleins les yeux qu'elle me demandait de recommencer. Attends, c'est un jeu, pour toi, c'est ça? Je pensais que cette fille était un minimum sérieuse, mais en fait, c'est une gamine! Je ne pus retenir ma surprise face à cette demande, ma foi originale, quand je faisais ce genre de choses, on me demandait généralement de fermer ma grande gueule. Mais là, on me réclamait, comme si j'avais obtenu un rappel après avoir fait un one-man show. Sans souffler mot, je regardais Lilith faire fermer sa gueule au maitre de la boutique -qui n'était plus ni maître de sa boutique ni de lui-même au passage- et décréter qu'il était temps de partir autre part amuser la galerie. J'observais ma collègue, curieux de savoir ce à quoi elle pensait. Un truc me dérangeait, elle pensait avoir l'ascendant sur moi, que j'étais son compagnon de jeu et non pas son supérieur. Mais je devais être honnête... Je m'amusais aussi dans l'histoire, et je n'avais qu'une seule envie, continuer... On m'avait dit de faire connaissance avec la brunette, pas de l’assommer de discours sur le respect des aînés. Et si elle se montrait trop arrogante, je saurais très bien lui faire comprendre qu'on ne me marche pas sur les pieds. J'en était donc à lui tenir la porte en adressant un signe de main tout innocent au vendeur et nous sortîmes dans la rue.
« Ravi de voir que le show t'a plu. C'était pas un show au départ, mais bon. Qui veux tu regarder se liquéfier dans ses chaussures maintenant? »
Mon regard se baissa vers Lilith, j'eus un sourire de requin en constatant qu'elle aimait voir les gens se faire casser, ratatiner. Cela faisait d'elle une perverse, quelque part. J'étais aussi un pervers, cela tombait bien. Mon sourire s’élargissant, je me pliais légèrement en avant pour lui glisser quelques mots.
« Tu es une sadique en fait... Ça fait un autre point qui nous rassemble. »
J'affirmais mes mots, je n'en doutais pas une seconde. Bien sûr, elle ne savais pas encore jusqu’où j'étais capable d'aller, elle pouvait commencer à se douter de mon occupation au sein du Régime, mais je la laissait chercher encore un peu toute seule. Elle était maligne. Je retournais marcher dans la rue, fredonnant plein de bonne humeur, en passant devant les boutiques riches d'Anula ou les plus grandes marques se côtoyaient. IL y avait des portiers par ici... Voila qui était problématique, je n'avais aucune envie de me retrouver ceinturé par un gorille... A moins que...
« Celui-là, il faudra être deux pour le prendre d'assaut. Le gros à l'entrée, il faut l'amadouer, si tu vois ce que je veux dire. Ces types me verront comme un petit merdeux, tu crois pouvoir faire quelque chose pour qu'ils deviennent doux comme des agneaux? »
Je lui disais, tout sourire, en désignant un magasin de chaussures hors de prix, ou un vigile montaient la garde. C'était le moment de tester Lilith à mon tour, il n'y a pas de raison qu'il n'y ait qu'elle pour en profiter. Une fois à l'intérieur, je ne me gênerais plus, par contre. J'avais hâte d'essayer le plus de paires de pompes possibles avant d'envoyer tout chier.
Invité Invité
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Sam 1 Mar 2014 - 19:44
Ristretto
Dio lui ouvrit la porte en grand seigneur et c’est avec le plaisir des petites choses que la demoiselle prit tout son temps pour franchir cette dernière. Souveraine du monde, c’est avec délice que la brune imaginait le faciès trempait de sueur du pauvre vendeur qui allait peut-être partir en vacances plus tôt que prévu cette année. C’était de notoriété publique que le Régime gagnait en assurance et que ses membres n’hésitaient plus à semer la panique au milieu des civils. Il fallait bien mettre un peu d’action dans la vie morne de tous ses hommes ! Que serait-il si les milices armées ne venaient pas remplir leurs bars de ragot, sans autorité, Enola devenait un troupeau de Wattouats sots condamnés à une mort certaine. Heureusement, la dictature avait restauré un peu d’ordre dans cet orchestre incompétent. De nouveau dehors, Elise se sentait reine su pétrole. Elle avait sur son pale minois un sourire noble et narquois. Aux côtés de son acolyte les choses prenaient une tournure différente, ils étaient comme de chats moqueurs lâchés dans la maison désertés des maîtres. S’ils débordaient en pillant les boutiques ou en intimidant les autorités, il n’y aurait personnes pour les chasser. Autant dire que leur terrain de jeu était devenu cette chère ville d’Anula dont le tourisme exige était la principale faiblesse.
Mais l’imprévisible blond n’oubliait les propos de la recrue. Elle voyait bien qu’il scrutait avec attention les entrées des différentes boutiques, sans doute en quête d’une nouvelle cible, un jeu pour leur faire passer le temps. La cadette Pampelune n’avait plus qu’à se tourner les pouces en l’observant choisir avec la précaution d’un appétit luxueux leur victime. C’était le genre de tâche qu’elle lui laisser sans regret, la partie pouvoir et intimidation était bien plus drôle à ses yeux. Il repéra enfin ce que ces yeux clairs cherchaient depuis déjà plusieurs minutes. Il s’agissait d’une boutique de souliers. Enfin souliers, si un escarpin de vingt centimètres de haut en cuir d’Ecremheu et piqueté de pierres précieuses rentraient encore dans cette catégorie. La soldate faillit pouffer, le magasin étalait avec une vulgarité qui frôlait le ridicule son opulence et c’était une catastrophe dans les vitrines. La voix chaleureuse et défiante souleva son intérêt. Ah ? Le garde voulait la voir à l’œuvre. Avec malice, la demoiselle jugeait sa demande prenant le temps d’accepter comme le font les gens de grandes importantes. Après avoir fait semblant de réfléchir en jetant un coup d’œil à l’homme grassouillet mais baraqué qui attendait droit comme un piquet devant la porte, la peste laissa tomber d’une voix traînante.
« Soit, j’en fais mon affaire. »
Elle ajouta un clin d’œil parce que son caractère de souveraine avait beau la pousser à sous-estimer son acolyte, elle n’oubliait pas que le garçon était son allié et hiérarchiquement son supérieur –du moins pour l’instant – et qu’il ne fallait pas déconner non plus. La brune voulut faire bonne impression, autant dire que la présence de Leborgne était indésirable. Sans un mot elle rappela le cabot dans sa sphère. C’était un geste auquel, elle ne parvenait à s’habituer et qui devrait bientôt faire partie de son quotidien. Sans le chien mal aimé près d’elle, la demoiselle se sentait nue, sans défense et à la merci du moindre toquard que l’infortune voudrait mettre sur son chemin. Du calme, gamine, nous sommes ici pour prendre un peu de bon temps, c’est toi qui décide des règles. Cette pensée l’apaisa. Lilith recentra son attention sur sa cible. Le vigile avait l’air honnête et tranquille, sans doute un homme ferme qui faisait respecter l’ordre sans jamais trop sévir. Elisa jeta un œil admiratif au blond, en quelques minutes il avait repéré la cible idéale. Ce n’était pas un hasard. Dans le Régime, rien n’était hasard.
Dans sa tenue habillée, inutile de s’abaisser à jouer les gueuses. Non, il lui fallait un personnage plus fin et une situation catastrophe. L’Italienne ferma ses prunelles de chat, visualisant ce qui allait suivre. L’improvisation n’était pas vraiment sa tasse de thé, elle abhorrait bien trop le ridicule pour ce permettre ce genre de coup de poker. Une fois le scénario bien en place, la brune inspira discrètement et se lança.
Sa démarche s’était faite titubante, pleine d’hésitations, ses pas se précipitaient sur la pavé mais elle tournait en rond. Chaque croisement, chaque panneau ou indication, la faisait rebrousser chemin, elle avait tout de ces passants égarés, avalés par l’immensité des villes inconnues. Son visage était barbouillé de doute, il avait pris un couleur blême et ses yeux s’agitaient avec désespoir dans leur orbite. Sans conviction d’abord, l’actrice s’approcha du magasin de chaussures. Le garde de l’entrée l’avait déjà repérée, depuis une bonne minute il observait ses déplacements maladroits les sourcils froncés. Ses grosses lunettes noires opaques masquaient son regard mais la manipulatrice ne doutait pas un instant qu’il marchait dans son jeu. Désireuse d’accélérer le processus, la dresseuse se hâta vers lui. Elise lui attrapa la manche, l’emprisonna de ses yeux qui brillaient de larmes énormes.
« Je… Je… Monsieur, je me suis perdue. Je vous en prie, je ne connais personne ici et impossible de remettre la main sur mon téléphone. Monsieur, je vous en prie ! »
Et elle l’entoura de ses bras en mimant de lourds sanglots. Ce geste la repoussait mais il était VITAL que l’homme soit dupe. Le stratagème fonctionnait déjà à merveilles. Le pauvre vigile en bégayait, mal à l’aise et incapable de trouver la réaction adéquate, il tentait de détacher les bras de la jeune fille qui s’était solidement accrochée. Le visage calait sur son épaule de façon à ce qu’il ne puisse rien voir, Lilith adressa une moue victorieuse à El Dio. C’était à lui de jouer maintenant.
Alexander Nagel Administratrice
Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Re: Ristretto ↻ With Alexander Sam 8 Mar 2014 - 14:03
Ristretto
Je n’en attendais pas moins, pas comme si elle aurait eu d’autre choix que de faire sa part du boulot. Oh, je pense pas que je lui aurait fait de mal, hein, puis, de toute façon… Ah oui, pas les nouvelles recrues parce que si tout le monde maltraitait les nouvelles recrues eh ben on aurait plus de nouvelles recrues. C’était donc ça! Léger sourire quand Lilith se décide finalement à aller vers le gorille posté à l’entrée avec une démarche plutôt... Euhm. Ah, non, ça fait partie du jeu, suis-je con. En bon observateur qui ne doit pas se faire remarquer dans le contexte, je faisais mine de pianoter sur mon smart phone en m’éloignant du milieu du trottoir. Je souris en entendant la jeune fille gémir en se jetant sur le gros lard à l’entrée et elle commença à minauder en exprimant toute sa détresse. C’est qu’on s’y croyait carrément! On dirait la petite vendeuse d’allumettes en mode remix actuel. Si, si. Je crois qu’elle aurait fort bien pu recevoir le César des mains d’Oscar ou l’Oscar des mains de Malcom avec une pareille performance! Je dois me retenir de ne pas exploser de rire car le mec a vraiment l’air con. Je dois quand même garder une certaine concentration pour être crédible par la suite dans mon propre rôle. Et on dirait que ça va être mon tour d’entrer en scène. On va donc enfin voir ce qu’il y a dans ce magasin de chaussures absolument infâmes… Avec une démarche des plus snobes –de ce côté-là j’ai pas beaucoup d’efforts à faire- et avec un accent allemand à couper au couteau -facile aussi-, j’arrive vers le duo et presque larmoyant, je m’adresse au vigile. « Oh mein gott! Quel scène touchante, je… J’ai vu cette jeune femme tituber vers vous et… Mais laissez-la entrer à l’intérieur, ne voyez vous pas qu’elle pourrait attraper la mort, à rester à l’extérieur?! » Le vigile m’observa de travers. Quoi? J’ai pas l’air du péquenaud, pourtant. « Ne vous en faites pas mon bon monsieur, je ne vais pas vous demander la charité pour cette jeune femme, voyez vous… Je me nomme son bienfaiteur, je serais votre meilleur client de la journée! Allons, allons, acceptez donc ce petit cadeau et ouvrez-nous les portes de ce palais de la chaussure! »
J’en fais des tonnes et le mec me regarde comme si il avait vu un extra-terrestre mais on s’en fout car dès que j’eus sorti un gros billet de ma poche pour le mettre direct dans celle du costard du vigile, il ne discuta plus vraiment mon jeu d’acteur carrément forcé, et ouvrit les portes du donjon des… Heu, je sais pas encore.
« Fraulein, je vous en prie. »
Avec une révérence elle aussi carrément forcée, je laissais Diablotine alias la petite marchande d’allumettes entrer la première, et j’espère qu’elle n’a pas les yeux trop sensibles car j’ai cru que j’arriverais jamais à me retenir de vomir sous le choc du viol visuel que je subis alors. Le terme « kitsch » est des milliards de fois insuffisant pour décrire cet endroit. Ça brillait de partout avec des faux diam’s à profusion sur tous les murs, le plafond, le sol, les meubles, les statues de chats, de chèvres et de goéland (je ne fais que décrire ce que je pense voir, pardon pour mon manque de certitudes) un mec était même en train de les astiquer, les gens présents dans le magasin portaient des habits du même acabit, et pour les distinguer dans le décor, je devais plisser les yeux. D’ailleurs… Elles étaient ou les paires de chaussures? Il parait qu’il y avait des étagères, tout autour de nous comme nous confia la vendeuse, mais avec tous ces truc brillants, impossible de voir quoique ce soit. En m’exclamant plusieurs fois que ce magasin était WUUUUUUUUUUNDERBAAAAAAAAAAAAAR - aha. je ne le pense pas une seule seconde -, je sortais mes lunettes de soleil pour changer de mes lunettes de vue parce que faut pas pousser, non plus, je veux pas être aveugle en sortant… La vendeuse nous présenta des sièges… Ooooooh! C’était des sièges? Je m’asseyais avec une certaine appréhension, j’avais peur que les diamants me piquent le derrière… Mais en fait ça aussi, c’était trompeur, car c’était juste un imitation dessinée sur le coussin. Foutre Arceus, mais qu’est-ce qui était vrai dans cet endroit?! « Ma bonne dame, pourriez-vous avoir une collation pour la Fraulein que voila? »
Je croise une de mes jambes sur l’autre alors que la vendeuse s’exécute et me met à l’aise face à la petite vendeuse d’allumettes, enfin, Lilith. « Fraulein, considérez que tout ici est à vous. »
Ne pas perdre l’objectif de vue, le but n’est pas de se faire entuber et de tout acheter, justement, mais de subtilement couillonner nos chers représentant de la société de consommation violeuse d’yeux qui sont aujourd'hui avec nous. Pourvu que je sois assez patient car toutes ce dorures, ce pourpre, ce bleu et ces camaïeux de fuchsia commencent à m'irriter.