Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

- Oh...

C'est là tout ce qu'il a pu dire face aux premiers propos d'Isaac. Il a compris que cela avait été la façon pour Faust de faire clairement saisir au Nugget qu'il ne voulait voir personne et il se retient de soupirer. Lui ? Il appréciait Isaac. Si, au début, il lui faisait un peu peur par ses regards noirs et son côté quelque peu réservé, il avait appris à mieux le connaître et à mieux concevoir pourquoi c'était le meilleur ami de son frère. Même si l'ourson n'a pas été mis au courant de certaines choses, il n'est pas dupe et imagine très bien ce qui peut se passer si Faust se retrouve a être dans un état second et il sait que Isaac est le seul à pouvoir l'aider dans ce genre de situation. Il en vient d'ailleurs aussi à se demander comment Katya a pu survivre sous le même toit... Enfin, bref.

De toute la famille proche de Faust, sa mère est bien l'une des seules dont il n'a quasiment jamais entendu parler. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle l'avait laissé partir et qu'elle l'avait même encouragé dans ses choix, ce qui était une bonne chose pour Faust qui avait voulu voyager. Mais Sam a bien compris que Clive n'avait pas apprécié le départ de son jumeau et qu'il ne partageait donc pas l'avis de leur mère qui, entre-temps, il a saisi, a un lien avec le Régime. Il écoute et retient chacun des informations d'Isaac. Il ne montre plus aucune expression particulière, mais Sam s'en veut, d'un côté, de ne pas avoir su tout ça plutôt et donc de ne pas avoir pu comprendre la douleur de son frère, qui est bien plus grande qu'il n'aurait pu imaginé. Sa mère et son jumeau travaillent pour une organisation qui a causé la mort de son père... Autant dire que Sam aurait sans doute fait exactement la même chose. Il ne sait pas ce qu'il ferait si sa génitrice travaillait pour le Régime; sa situation est bien différente de celle de son aîné, mais cela serait, à coup sûr, un choc difficile à supporter. Toutefois, même si l'Enodril sait qu'il n'est pas seul, sa mère reste sa mère. C'est un peu la seule famille au sens propre qui lui reste, et également celle qui l'a élevé et aimé. Il profite de cette occasion pour remercier Arceus, tiens.
C'est à ce moment-là qu'il regrette toutes les fois où il a pu se retrouver en colère contre son frère. Jamais il n'aurait pu imaginer tout ce qu'il a traversé, mais maintenant que c'est de plus en plus clair, il s'en veut d'avoir été dur à certains moments. S'il avait su l'histoire de son frangin plutôt, peut-être qu'il lui aurait causé moins de soucis...
Et encore, il a failli oublié que la popularité de Faust, ou plutôt de Méphisto, rameute parfois les caméras et autres paparazzis jusqu'à lui, et donc, jusqu'à Alice, qui n'aurait jamais pu échappé aux journalistes assoiffés de ragots toujours plus croustillants sur les stars de l'île. Maintenant que Sam prend peu à peu du recul, il plaint la vie de son frère qui ne doit pas être des plus faciles. Malgré tout, il continue de prendre toujours du temps pour lui... Samaël ne peut que se considérer comme extrêmement chanceux de l'avoir à ses côtés alors qu'il sait depuis quelques temps que le Conseiller a d'autres cadets et surtout bien plus de responsabilités que beaucoup d'autres.. Cela doit être pour ça que l'adolescent l'admire autant...

- Sur ce point-là, on est d'accord, fait-il avec un petit sourire.

Enfin, c'est ce qu'il dit; mais le nounours avoue lui-même que niveau désespérant, il n'est pas franchement mieux. Mais il a retenu la leçon depuis la dernière fois et est bien plus sûr de lui, à présent. Mais peut-être que, en un sens, il comprend Faust. Est-ce que lui-même irait demander l'aide de ses proches parce qu'il ne sentirait pas bien ?... Est-ce que Sam aurait cette audace, vu son caractère ?... Peut-être pas. Ses Pokémons ont toujours réussi à le cerner -heureusement, car ce sont toujours eu qui doivent aller chercher du secours lorsque leur dresseur est trop têtu pour le faire- mais de son plein gré, peut-être qu'il n'oserait pas appeler ses amis à l'aide pour le secourir. Il sait qu'il devrait le faire, mais il y aura peut-être encore longtemps ce sentiment qui fait qu'il n'ose pas se permettre de "déranger" les autres justes pour lui alors qu'il sait que ses relations ont mieux à faire que de venir gérer ses problèmes. Mais Sam sera toujours, bien sûr, le premier à soutenir ses compagnons en cas de besoin et fera toujours passer leurs soucis avant les siens.

- Merci, Isaac. Je vais voir ce que je peux faire.

Il ne promet rien, mais s'il réussit à avoir une discussion "à peu près" normale avec le porc-épic, ça sera déjà pas mal.
Il se lève donc de sa chaise et prend la direction du couloir, qui lui semble alors tout à coup interminable. Il avance droit devant, sans plus d'hésitation. Il a soudain du mal à penser que son grand frère se trouve vraiment dans un état d'autruche et qu'il va devoir l'affronter, qu'il le veuille ou non. Au fur et à mesure qu'il se rapproche, sa motivation grandit, et Sam est bien décidé à faire parler Faust d'une manière ou d'une autre.
Arrivé devant la porte, qui ferait presque monter en lui une petite boule d'angoisse, le petit ours brun prend une grande inspiration pour évacuer tout le stress et se calmer avant de lever son poing. Enfin, il toque doucement à la porte. Il commence à admettre que c'était une bonne idée de l'appeler si Isaac avait réellement envie de lui coller quelques gifles. Sam n'est pas du genre à frapper ou à hurler. Il préfère de loin la tendresse et les méthodes douces. Peut-être que Isaac l'a prévenu parce qu'il a prédit que l'ourson n'allait pas abuser de la violence... Bon, ba maintenant qu'il est là...
Il ne sait pas trop par quoi commencer; mais c'est donc avec la voix la plus aimable et délicate possible qu'il prend finalement la parole.

- Faust ?... C'est moi, Sam.

Sa main passe machinalement derrière sa nuque, gêné. Foutu tique d'un certain Donovan...
Il laisse ses doigts effleurer le bois lisse avant d'émettre un petit rire discret.

- Je sais que tu ne veux voir personne, mais Isaac pense que j'aurai plus de chance que lui.

Les yeux baissés, le sourire effacé, il doit pourtant continuer jusqu'à ce que l'autre finisse par lui ouvrir. Il va craquer, c'est obligé. Ou du moins, c'est ce qu'il espère. Il usera de la téléportation une nouvelle fois si nécessaire mais Faust ne pas pas fuir ses problèmes comme ça lui chante à chaque fois. Son petit frère s'inquiète pour lui, et il doit le savoir.

- Dis, grand frère... tu veux bien m'ouvrir ?...

Sa voix se brise un peu vers la fin. Il n'a pas pu s'en empêcher. Il reste fort, malgré tout, et essaye de garder son calme. Il s'attend à un refus, évidemment. Son aîné n'utilisera peut-être pas un langage fleuri comme avec Isaac, mais il n'y a pas de raison pour que Nugget se fasse rembarrer et pas lui. Cependant, il a vraiment besoin de lui parler. S'il te plait, Faust...

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

- Je crois pas, nan.

Il parle le plus calmement possible, même si un certain agacement manque de se faire percevoir.
Il serre les dents, et ses jointures blanchissent tant il les comprime. *Menteur*. Y'a quelques mois, peut-être qu'il n'aurait pas été plus loin. Peut-être qu'il aurait cru Faust et qu'il serait reparti aussi vite qu'il était revenu. Mais voilà; malheureusement pour le concerné, Sam a appris à le connaître. Il a appris à déceler les mensonges de la vérité quand ils sortaient de la bouche de son aîné. Il a appris que même s'il le voulait, il ne pourrait jamais vraiment abandonner son frère alors qu'il est dans un état si critique. C'est impensable pour lui de se dire qu'il pourrait laisser Faust tout seul alors qu'il a besoin d'aide, même si ce dernier ne l'avouerait jamais. C'est une aide que Sam est venu apporter. Il a essuyé un refus, bien. Alors il recommencera autant de fois que nécessaire pour ouvrir cette fichue porte, de gré ou de force (bien qu'il soit réticent quant à cette dernière méthode. Mais même si cela ne lui plaît pas de forcer son frère à faire quelque chose, il fait ça dans l'unique but de l'aider.

- Ce n'est pas à moi que tu vas faire croire ça, Faust. De plus, Isaac ne m'aurait jamais appelé si tu étais "juste" fatigué.

Nouveau soupir. Lui aussi est fatigué de se savoir inutile alors qu'il sait que Faust a besoin de soutien mais qu'il est juste un peu trop bête pour l'admettre. Sam ne sait peut-être pas trouver les mots justes pour réconforter, et son taux de sagesse laisse à désirer, mais il n'y a pas de bras plus accueillants que les siens et ils seront toujours grands ouverts si jamais Faust a besoin d'un câlin. Ce n'est pas grand chose, mais si au moins l'Enodril peut servir à quelque chose par sa simple présence, cela est amplement suffisant pour lui. Mais tant qu'il n'aura pas passé et cette porte, de toute façon, c'est impossible de laisser l'autre se blottir contre lui comme il le voudrait et comme le besoin s'en ferait ressentir. Que peut-il bien dire, maintenant ?... Simplement la vérité. Dans un souffle las et déchiré, il ose enfin avouer ce qu'il ne s'est pas permis d'énoncer.

- Moi aussi je m'inquiète pour toi.

Il ne peut pas dire autre chose. Il pourrait le prévenir qu'il n'hésiterait pas à utiliser la téléportation si nécessaire, mais cela ne serait vraiment qu'au cas où. Il n'est pas du genre à entrer dans la chambre des gens comme dans un moulin -surtout celle de Faust- mais il faut dire qu'il comprend pourquoi Isaac est énervé contre l'attitude du hérisson, quoi. Ce n'est pas qu'il n'aime pas parler aux portes, mais un peu quand même. Mais ses mots sont presque des murmures, désormais.

- S'il te plait...

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Silence.
Toujours et encore ce lourd silence pesant qui est peut-être bien pire que tous les mensonges de Faust. Au moins, quand il raconte n'importe quoi, il essaye de cacher sa peine, car il en a encore la force. Mais s'il n'arrive plus à le tromper, s'il ne cherche même plus d'excuses, alors cela démontre bien une nouvelle fois de la gravité de la situation. Il aurait voulu promettre à Isaac qu'il arriverait à trouver un moyen de le sortir de sa torpeur, mais peut-il vraiment y arriver, lui ?... Lui qui n'a jamais été qu'une source de problèmes pour ses amis. Lui qui n'a jamais su réconforter les autres mais qui essaye pourtant de tout son cœur. Lui qui a toujours voulu se rendre utile et devenir celui sèche les larmes plutôt que celui les fait couler. Lui qui ferait n'importe quoi pour aider son grand frère.

Il s'adosse contre la porte et se laisse glisser jusqu'au sol. Il sait maintenant que les mots sont vains aujourd'hui. Peut-être qu'ils font de l'effet sur le hérisson, mais celui-ci, reste malgré tout, sourd aux suppliques du cadet qui ne demande qu'à le consoler. Est-ce vraiment trop demander de lui laisser une chance de montrer à son frère qu'il est là pour lui ? Si Isaac n'a pas réussi à le faire sortir, alors il n'y a que lui qui peut; même si ses chances restent minimes. Il croit en Isaac, cependant. Si Nugget l'a réclamé, c'est qu'il a confiance en lui et que Sam peut forcément trouver un moyen de faire parler le Donovan.
Une solution toute simple trotte en effet dans sa tête. Il n'apprécie pas beaucoup l'idée, mais elle reste la plus efficace contre cette tête de mule qui ne veut rien écouter. Samaël ferme les yeux, essayant néanmoins de voir s'il ne pourrait pas résoudre le problème autrement.

Quelques petites minutes passent, jusqu'à ce que l'impatience de l'Enodril soit à bout et qu'il décide finalement de choisir la décision la plus facile. Ouais, c'est le chemin le moins compliqué, mais il n'a pas envie -surtout à une heure aussi tardive- de réfléchir plus longtemps que ça. De toute façon, il aurait dû passer par là un moment donné ou un autre, alors que ça soit maintenant ou plus tard...
Dans un ultime soupir décidé, Sam fait de nouveau appel à son Gardevoir. Pas de besoin de mots pour que le jeune garçon explique la situation, heureusement, et il attrape doucement la main de son Pokémon psy avant de se faire téléporter à l'intérieur de la chambre de Faust. Lui, qui d'habitude, aurait fait attention aux détails pour s'amuser, n'en a que faire à l'instant présent et toute son attention se porte sur l'aîné. Il rappelle son Gardevoir dans sa Pokéball et se rapproche de son frère.
Mais la vue de ce dernier le frappe d'horreur. Livide, le teint blafarde, les yeux rougis par les larmes et sa détresse aussi grande que sa coupe de cheveux manque de le faire tressaillir et pousser un hoquet de surprise. Mais il se retient, bien que cela lui fasse horriblement mal de voir son frangin dans un tel état, alors qu'il a tant l'habitude de ses grands sourire lumineux, surtout ces derniers temps où la venue d'Alice avait fait renaître un peu de joie dans sa vie.
Il contrôle sa respiration comme il peut, bien que cela soit extrêmement dur, et vient calmement s'asseoir sur le lit, devant Faust. Il n'ose plus parler. Il n'ose plus rien dire. Un peu perdu devant tant de tristesse, il pose timidement une main sur son genou replié et plonge son regard inquiet dans le sien. Chaque sanglot est un nouveau déchirement; et il redécouvre, enfin, pour la première fois depuis la mort de son père, le véritable sens du mot "douleur".

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Quand Isaac l'a appelé, peut-être qu'au fond, il savait déjà qu'il allait avoir mal. Savoir son frère dans un pareil état était déjà difficile à supporter, car il savait que cela n'allait sans doute pas être beau à voir. Pourtant, alors qu'il aurait vraiment dû aller se coucher, il a préféré s'éclipser pour venir jusqu'ici. Le moral de son aîné est bien plus important que son sommeil, de toute façon; car il sait qu'il ne pourrait jamais dormir s'il sentait son frère tourmenté. Mais apprendre ça par la bouche d'Isaac et observer les faits de ses propres yeux sont deux choses bien différentes; et c'est à ce moment-là qu'il le comprend réellement. Un coup de poignard, puis deux, puis trois et ainsi de suite alors qu'il ressent jusqu'en lui la tristesse infinie qui émane du hérisson. Ce dernier ne peut même pas affronter son regard, et plonge un peu plus sa tête dans ses bras. Sam ne sait toujours pas ce qui s'est passé, mais il imagine qu'il ne peut pas le blâmer pour sa réaction. Faust souffre depuis le début, mais Sam ne peut plus laisser passer ça. Il s'est promis de l'aider; il s'est promis de faire tout ce qu'il fallait pour le voir heureux. Mais il a échoué, et voilà qu'il est tellement nul pour consoler les autres, qu'il ne sait plus où se mettre et qu'il reste là, impuissant devant le chagrin de son frangin.

L'adolescent se retient lui-même de pleurer lorsque les sanglot du Donovan se font plus forts. Avec un effort surhumain, il parvient heureusement à se contrôler et à même retenir ses yeux de rougir. Il ne doit montrer aucun signe de faiblesse ou de craquage devant Faust à l'heure actuelle, ou la situation risquerait d'empirer. Ce soir, c'est lui qui doit soutenir Faust et le rassurer; le protéger de son malheur, même s'il est le plus faible des hommes. C'est à lui ce soir de réparer cette pauvre âme blessée et meurtrie par une raison qu'il ignore toujours, mais dont il est sûr que Clive ne doit pas être totalement innocent. Par Arceus... il ne sait pas d'où lui vient un telle volonté de cacher ses larmes à son grand frère, mais le fait est qu'il y arrive et qu'il fronce les sourcils au moment où Faust commence à se griffer le crâne. Étrangement, ce comportement n'étonne même pas le cadet. Mais bordel, qu'est-ce que ça l'attriste et l'énerve en même temps...
Agacé, mais essayant de retenir son calme comme il peut pour ne pas s'effondrer à son tour, il s'empare fermement, mais pas trop fort pour éviter de lui faire mal, des poignets du Conseiller.

- Faust, non... ! Non... arrête...

Son regard se fait plus dur, même s'il se demande si l'autre arrivera de nouveau à pouvoir lui faire face.
Doucement, ses mains qui retiennent les bras de son frère glissent sur celles de Faust et il entrelace ses doigts dans les siens pour éviter qu'il ne se griffe encore. Plus que leurs disputes, il a horreur de voir son aîné s'infliger de pareilles souffrances; c'est décidément une vue qu'il ne supporte pas.
Mais il libère bien vite de nouveau ses mains pour essuyer le visage baigné de larmes du hérisson, dégageant quelques mèches gênantes au passage.

- Chhht... Je suis là, Faust. Je suis là.

Il a une envie monstre de l'attirer contre lui pour l'enlacer. Mais il puise dans toute sa détermination pour s'empêcher de le prendre dans ses bras maintenant. Il doit avant tout savoir ce qui s'est passé pour que son frère se mette dans un tel état.
Ses paumes encadrent le visage du dresseur ténèbres, dans l'espoir qu'il relève ses yeux vers lui. Mais il ne le forcera pas s'il n'en a vraiment pas envie et imagine à quel point cela doit déjà être douloureux pour lui de se mettre dans une telle position face à son petit frère. Celui-ci n'en a pourtant que faire. Au diable les humiliations; les seules qu'il a le droit de subir sont pourtant celles qui ne concernent que son statut d'écrivain qu'il renie, mais jamais elles devraient le faire pleurer.

- Je sais que c'est dur, mais... mais je t'en supplie, Faust, dis-moi ce qui s'est passé...

Jamais il n'utilisera la violence pour faire parler qui que ce soit; et ce n'est sûrement pas avec Faust que cela va commencer. Mais il se demande encore de combien de méthodes il devra se servir pour réussir à obtenir les informations qu'il souhaite afin de venir en aide à l'une des personnes qui comptent le plus pour lui.

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Sam se retient de soupirer de soulagement lorsqu'il sent que son frère commence à se calmer un minimum et tente de reprendre une respiration à peu près normale, luttant encore et toujours contre ses interminables sanglots. On dirait que le contact de l'adolescent l'a un temps soit peu réveillé; mais l'Enodril ne veut pas faire de conclusion trop hâtives. Il conserve sa patience et sa douceur, car la méthode d'Isaac ne doit franchement pas être la meilleure -et il ne sait même pas si être tendre est bien mieux, en fait- mais de toute façon Sam n'est pas du genre à s'énerver facilement, surtout contre ses proches. Le nounours ne grimace même pas alors que l'autre ressort des balbutiements incompréhensibles, et se contente de retenir le plus de mots possible pour faire un potentiel lien avec son état déplorable. Mais ce n'est pas simple de comprendre quand on mélange plusieurs langues à la fois; heureusement, Sam est tolérant et imperturbable, pour l'instant. Evidemment, voir Faust ainsi est bien également une souffrance pour lui, mais c'est avec toujours cette impassibilité dans le regard qu'il écoute la suite et sent que le hérisson arrive peu à peu à parler.

Il serre les dents. Clive. Isaac l'a prédit; lui aussi. Ça ne l'étonne pas, ceci dit. Il a compris que chacun des jumeaux est une source de douleur pour l'autre, et que, malgré leurs différents, ils s'aiment autant qu'ils se détestent et qu'ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre.
Faust n'a même pas besoin de terminer sa phrase pour que Sam comprenne le problème. La nouvelle, cependant, affecte l'ourson bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Clive l'a peut-être trompé et kidnappé pour arriver à ses fins, mais malgré tout, étonnement, il ne lui en a jamais vraiment voulu. Tout ce que le hérisson aux poils noirs lui inspire, à vrai dire, c'est de la pitié. Ça l'a chagriné de sentir autant de tensions entre les deux frères et il a été témoin malgré lui d'échanges qu'il n'aurait peut-être jamais dû voir ou entendre, mais dont il ne regrette rien. Au moins, il a l'impression que son frère peut davantage se confier à lui. Mais le fait que Clive veuille se suicider lui pèse. Pas seulement parce qu'il est le jumeau de Faust et qu'il serait anéanti sans lui, mais également parce que Sam aimerait mieux connaître et comprendre Clive. Sa façon d'agir l'a perturbé mais aussi interloqué, et s'il le revoyait, nul doute qu'il essayerait d'en savoir un peu plus sur lui. C'est étrange, hein... Sam devrait le détester; le haïr, même. Mais non; bien au contraire.

- Je vois.

C'est bien là tout ce qu'il peut dire face à une pareille annonce et il comprend mieux pourquoi son frère est si tourmenté et pourquoi il a si mal. Le regard de l'Enodril se veut le plus rassurant possible, et il sait désormais ce qu'il doit faire. C'était assez prévisible, oui, mais ses yeux ne mentent pas sur ses intentions. Le plus tendrement possible, il dépose un innocent baiser sur son front avant d'entourer Faust de ses bras et de le laisser se blottir contre lui. Pendant qu'une de ses mains frotte doucement son dos, l'autre vient caresser ses cheveux dans un geste réconfortant. Il serre un peu plus le Donovan contre lui alors qu'il sent le liquide chaud qui émane de son crâne et soupire intérieurement.

- Calme-toi. Il y a forcément un moyen d'éviter ça; j'en suis sûr.

Il s'étonne lui-même d'avoir une voix aussi posée, mais face au désespoir de son frère, il n'a pas le choix. Il se félicite déjà de ne pas pleurer alors qu'il a pourtant l'habitude de se laisser emporter lorsqu'il voit le Conseiller aussi inquiet et abattu.

- Tu crois que ça a un rapport avec ce qui s'est passé en avril ?...

Oui, le sujet est tabou, mais surtout à surtout à partir du moment où cela concerne Sam. On pourrait croire que rappeler ce fameux jour en présence de l'adolescent lui fait de la peine, mais seulement quand il sait ce qui s'est passé vis-à-vis de la confrontation entre les deux hérissons.

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Impuissant. C'est le mot qui résonne dans son esprit alors qu'il serre toujours Faust contre lui et le laisse mouiller ses vêtements par ses sanglots. Il est impuissant face à la détresse de son frère; pourtant, tout ce qu'il désire, c'est l'aider. Il ne sait juste pas comment; mais si déjà son corps peut servir d'appui, alors il ouvre volontiers ses bras pour l'accueillir. Sam a bien été trop souvent celui qu'on devait consoler. Combien de fois a-t-il rêvé d'être, au contraire, celui qui résiste et qui sait trouver les mots justes en toutes circonstances ?... Jamais il ne pourra devenir ainsi, mais si jamais ses amis, ses proches ont besoin de lui, il répondra toujours présent. C'est bien pour ça qu'il est là, hein. Heureusement qu'Isaac l'a appelé, ou alors il n'aurait jamais su que le hérisson se trouvait dans une pareille situation; et il lui aurait probablement fait la tête pour ne pas avoir été mis au courant. Enfin, vous le connaissez, quoi.

Un mince sourire se dessine sur ses lèvres quand le Donovan se remet à parler. A vrai dire, c'est une question dont il doute parfois lui-même de la réponse. Oui, il a compris ce que son frère voulait dire, depuis le temps. Il arrive de plus en plus à deviner la fin de ses phrases, et peut-être que c'est aussi bien pour Faust que pour lui. Au moins, il ne l'oblige pas à parler jusqu'au bout, sachant pertinemment qu'il souffre déjà même sans parler. Alors il sait qu'il veut lui demander comment il peut ne pas haïr Clive après tout ce qu'il a fait. Le Conseiller a bien raison de s'interroger là-dessus. Toute personne normale porterait une certaine haine à l'égard de son kidnappeur. Seulement voilà, le kidnappeur de Sam fut Clive, et Sam ne peut pas détester Clive. Il ne sait pratiquement rien de lui, hormis son nom, son apparence, son lien avec son grand frère, et quelques anecdotes, mais sans plus. Il ne le connaît pas aussi bien que Faust et ne sait rien de son passé, mais il a tout de suite su, sans qu'on est besoin de lui dire, que le hérisson noir de jais n'a pas toujours été ainsi. S'il était aussi proche avec Faust c'est bien qu'il y a une raison, autre que le fait qu'ils soient jumeaux -car des jumeaux ne sont pas forcément proches- et les dires de son aîné ce jour-là lui ont permis d'apprendre pas mal de choses, notamment le fait que, effectivement, le Clive qu'à connu le dresseur ténèbres est bien différent de celui actuellement.

Alors qu'il est attentif aux propos de Faust, conscient de l'effort qu'il doit faire pour réussir à assembler autant de mots de sorte à faire une phrase au minimum compréhensible par le cadet sans qu'il y ait un peu de japonais qui se balade au milieu, cela ne fait que confirmer ce qu'il supposait jusqu'à maintenant. Peut-être que Clive repense au kidnapping, après tout. Peut-être qu'il regrette, en fin de compte. Mais de quoi se lamente-t-il le plus ? D'avoir enlever un adolescent pour forcer l'autre jumeau à venir ? Ou tout simplement a-t-il eu peur de l'échange qu'ils ont eu et du regard qu'il a perçu chez son frère ?... Sam ne dit rien, mais il imagine sans mal comment pouvait être Clive d'après ce que lui raconte son aîné.

Son dernier aveu, cependant, le gèle sur place. Il arrête ses mouvements quelques secondes avant de reprendre son souffle et de continuer ses caresses, encore plus délicatement cette fois-ci. Ses bras le serrent un peu plus, sans l'étouffer. "J'ai peur." Faust a peur. Pas que ça surprenne le cadet, en fait. Tout le monde a peur de quelque chose; lui le premier, d'ailleurs. Mais entendre son frère l'avouer de lui-même le trouble assez. Sa douleur est alors bien plus grande ce qu'il aurait pu imaginer; et toujours il y a cette impuissance de la part de l'adolescence qui ne pourra peut-être décidément jamais comprendre les tourments de Faust, lui qui ne vit pas du tout la même situation que lui, mais qui ferait pourtant n'importe quoi pour l'aider.
Devant cette déclaration, Sam est un peu perdu. Si seulement il pouvait trouver les mots justes... Mais faut croire qu'il doit constamment puiser dans sa maladresse.

- Je te crois, Faust. Je suis persuadé qu'il n'a pas toujours été comme il est actuellement.

Il pose avec douceur son menton sur la tête de Faust et continue ses gestes consolants, dans l'espoir d'arriver à apaiser Faust malgré son inexpérience et sa balourdise.
Il prend une grande inspiration. Il a failli lui poser une question, non ?... Il ne va tout de même pas obliger l'autre à se répéter alors qu'il a parfaitement compris où il voulait en venir tout à l'heure.

- Il m'a dupé, endormi, ligoté, et s'est servi de moi comme appât pour t'attirer jusqu'à lui. Mais malgré tout... je ne sais pas. Je ne le déteste pas. Je ne lui en veux pas pour ce qu'il m'a fait, mais plutôt pour la souffrance qu'il t'inflige, même indirectement.

Il soupire pour de bon cette fois-ci, le regard las.

- Dans cette histoire, je suis le seul à blâmer.

Oui, il est au courant que la dévalorisation n'est plus censé être à l'ordre du jour étant donné tout ce qu'ils ont déjà dit, redit, et répété, mais il faut savoir qu'il s'en voudra quand même toujours un petit peu pour s'être laissé berné aussi facilement, même si Clive avait, de toute façon, parfaitement bien préparé et réussi son coup.

- Mais ton frère... je... je voudrais juste... le comprendre et l'aider...

Il a plus de mal à parler, mais ce n'est pas parce qu'il a honte de ce qu'il dit; plutôt parce qu'il craint la réaction de Faust. Est-ce qu'il le sermonnerait pour avoir pitié de quelqu'un qui a pourtant essayé de le traumatiser ? Ou peut-être parce qu'il ne veut plus que Sam soit mêlé à cette histoire ? Mais n'est-il pas déjà trop tard, de toute façon ?... Le petit ours brun se sent déjà impliqué dans cette affaire à partir du moment où son grand frère souffre. On peut blesser et tourmenter Sam tant qu'on veut, mais il ne supporte pas l'idée que son frère puisse éprouver un tel chagrin parce qu'il s'inquiète juste pour le sort de son jumeau.
Il déglutit et ferme les yeux à son tour, calant un peu plus confortablement l'adulte contre lui, presque comme s'il le berçait.

- On empêchera l'inévitable de se produire. Ça va aller, Faust. N'oublie jamais que tu n'es pas seul, et que lui non plus.

Par ce "on", il fait surtout référence à lui, en réalité. S'il y a bien une chose qu'il pourrait peut-être essayer de faire, c'est retrouver Clive et le stopper avant qu'il ne soit trop tard. Il se sent en partie responsable de ce qui est en train de leur arrivé. Il ne sait pas s'il pourra vraiment faire quelque chose, mais il souhaite de tout son cœur porter secours à l'un comme à l'autre. Pour ces deux âmes blessées, il donnerait volontiers sa force et sa volonté.

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Oui, ne vous inquiétez pas : il sent bien la pression que les ongles du hérisson exercent sur ses vêtements alors qu'il parle. Il s'attendait à ce que son frère ne soit pas d'accord avec lui, ne vous y trompez pas. Il n'allait quand même pas se dire que Faust donnerait son feu vert pour qu'il revoit volontiers celui qui l'a kidnappé; mais peut-être qu'il avait juste voulu savoir ce qu'il dirait à ce propos... Il avoue aussi avoir volontairement tourné le sujet dans ce sens pour que son frangin arrête de pleurer et se mette plutôt en désaccord avec lui.
Même s'il est séparé à contrecœur de l'autre et qu'il aurait aimé ne pas bouger, il doit quand même affronter son regard désapprobateur et écouter son refus pour confirmer ce qu'il savait déjà. Sa voix a repris un peu de vigueur et il parle déjà plus facilement que tout à l'heure. Au moins, il a toujours les yeux rougis, mais il ne pleure plus. Il doit tout de même garder son calme et ne pas déjà imaginer une potentielle dispute à ce propos. Il n'a pas envie que ça recommence comme la dernière fois. Il n'est pas friand des querelles, comprenez-le. Vous n'imaginez même pas toute la peine qu'il a eu après leur premier désaccord qui fut à la limite du conflit.
Ce que Faust n'a pas compris, c'est que Sam s'obstine à vouloir tout partager avec son frère, y compris les fardeaux et autres problèmes. S'il y a bien une chose que l'adolescent souhaite, c'est soutenir le Conseiller comme lui l'a déjà fait par le passé à son propos. Tout le monde a des ennuis, et le hérisson n'échappe pas à cette règle. Samaël est sûr que, s'il avait un quelconque problème, Faust voudrait être mis au courant et l'aider. Alors pourquoi ne peut-il pas faire de même pour lui ? Juste parce qu'il s'agit de son frère jumeau et que donc, pas conséquent, il n'y a que le Donovan qui peut l'approcher car sinon les autres souffriraient ? Croit-il que Sam va être stoppé dans son projet d'épauler son aîné parce que ce dernier le lui aura interdit de voir Clive ?... C'est bien mal connaître le nounours. S'il a une quelconque chance de venir en aide aux deux porc-épics, il n'hésitera pas une seule seconde, et qu'importe les conséquences. Néanmoins, dans l'état actuel des choses, face à l'adulte, il ne peut rien dire pour se justifier.

- Je... Mais c'est justement pour ça que je... je...

Non; il a beau se chercher des excuses, il ne peut tout simplement pas répondre. Jamais il ne pourra trouver d'arguments valables; il n'a pas assez de sagesse et de raison pour ça.
Il n'arrive plus à parler. Ses yeux se perdent quelques instants dans le vide, avant de se baisser. Il détourne légèrement la tête, perdu, les bras croisés et ses paument frottant ceux-ci, comme s'il avait froid; alors qu'il est juste confus et faible, très faible.

- ... Je sais pas.

Ça y est, il abandonne enfin. Mais en apparence, seulement. Intérieurement, il sait déjà ce qui va se passer, car malheureusement, ils en sont arrivés à un stade bien trop avancé pour faire marche arrière. Il pourra promettre à Faust qu'il ne s'approchera pas de son jumeau, mais il sait parfaitement au fond de lui que les faits sont là. Trop tard, Faust. Trop tard.
Alors oui, si cela arrive, ça ne va pas plaire à son frère. Oui, il va sûrement se faire hurler dessus si jamais il commet l'irréparable et que l'autre est mis au courant, mais il n'en a que faire, désormais, si cela peut aider Clive et Faust. Si jamais il peut éviter à l'un de commettre une grave erreur, alors il le fera, même si cela implique qu'il culpabilise pour la suite parce qu'il aura menti désobéi à l'autre.

- Je ne m'approcherai pas de lui, si c'est ce que tu souhaites.

Ooooh, mais ce n'est pas bien de mentir, mon petit Samiche... Haha... le pire c'est que c'est crédible, en plus.
Pour une fois, il se débrouille remarquablement bien, niveau camouflage d'expression. Disons qu'il affiche réellement une mine triste, car il est peiné que son frère pense toujours qu'il ne mérité pas qu'il porte son fardeau avec lui, mais il arrive à masquer son mensonge malgré tout. Il ne dit pas qu'il va aller retrouver Clive, mais comme dit précédemment, s'il a une occasion de le sauver, il ne voit pas pourquoi il hésiterait.
Il se mord la lèvre, se demandant s'il a vraiment le courage ce soir de continuer. Point positif : il ne voit plus aucune trace de chagrin sur le visage du hérisson. Il soupire une énième fois.

- Mais je t'ai déjà demandé de me prévenir quand tu as un problème. Ne viens pas t'énerver après moi quand je me dévalorise si tu ne me laisses même pas te venir en aide et me prouver que je peux me rendre utile. Me mettre à l'écart alors que tu souffres, c'est sans doute l'une des meilleures façons de me blesser et de me faire constater que si je ne peux pas te secourir, alors je ne sers à rien. Essaye un peu de te mettre à ma place.

Il n'a pas le droit de se plaindre, il le sait. Après tout ce que Faust a traversé, c'est normal que ses intentions soient bien plus légitimes que les siennes. Mais il ne peut pas l'interdire de s'inquiéter pour lui, c'est au-dessus de ses forces.

Comment gérer le cas d'un abruti fini

Samaël Enodril

Sam ne va pas mentir : sentir que son petit discours a fait effet ne le déplaît pas du tout. Il ne disait pas tellement ça comme un reproche, mais plutôt  un fait. Si son frère veut qu'il arrête de se dévaloriser, il doit lui prouver une bonne fois pour toute qu'il n'a pas de bonnes raisons de le faire et qu'il peut se rendre utile malgré tout. Mais si on ne lui donne pas sa chance, il sera difficile pour lui de se convaincre qu'il peut encore trouver sa place en ce monde. Parmi tous les grands frères existants sur l'île, il a fallu que Sam tombe sur le meilleur. Pas évident donc de se dire qu'on vaut vraiment quelque chose lorsque l'aîné se trouve être Faust Michael Donovan, soit Méphisto, soit Noctis. Ça fait gamin, certes, mais peut-être que Sam a juste besoin qu'on le rassure. Il a autant de raisons de douter que de croire en ses capacités; mais seul un œil extérieur et sincère peut vraiment décider pour lui. Sam s'est résolu à être d'accord sur tout ce que le hérisson a dit la dernière fois qu'il se sont vu, au moment le nounours a recommencé à se dévaloriser. Après leur échange, l'Enodril a laissé tomber la dévalorisation, ne souhaitant plus voir son frère se mettre dans de pareils états, et étant de son avis quant au fait qu'il devait cesser de remettre en question ses talents de dresseur et continuer d'avancer. Cependant, ce soir-là montre bien que, malgré tout ce qu'a pu dire Faust sur le compte de Sam, il persiste à faire l'autruche et à se noyer seul dans ses problèmes; ce que son petit frère ne peut tolérer. Il veut faire comprendre au plus grand qu'il ne compte pas l'abandonner mais c'est assez dur dans ce cas-là s'il n'est pas mis au courant par le concerné lui-même. Heureusement, il remercie Isaac de l'avoir appelé; sans quoi, le porc-épic serait toujours en position fœtale à sangloter en pensant à son jumeau.

En parlant d'Isaac, celui-ci se téléporte à son tour avec son Gardevoir jusque dans la chambre et inspecte les lieux, jetant également un regard sur le Conseiller, sans doute pour voir où en est le Donovan et sa misère. Maintenant qu'il détaille Faust à l'heure actuelle, Sam se permet de se féliciter intérieurement pour avoir réussi à faire parler le Conseiller et à chasser sa peine. Si depuis quelques minutes il regarde ses pieds, gêné, ses yeux bleus ont au moins arrêté de sangloter, et il semble aller un peu mieux malgré sa mine encore un peu pâle.
Tout à coup, Isaac ouvre la porte et laisse apercevoir une adorable fillette que Sam reconnaît sans mal tout de suite. Bien qu'un peu ensommeillée, Alice se rapproche néanmoins bien vite des deux frères avec un sourire lumineux que le petit ours brun lui renvoie. Il ne tarde pas à fondre à la vue de la gamine dans les bras de son père et à l'entente de sa petite voix d'enfant.
Un petit rire s'échappe de lui quand il voit Faust grimacer. *J'espère que la prochaine fois, ça sera prévu, hein, Faust...* pense-t-il, comme une sorte de message qu'il aimerait lui faire passer, voulant bien évidemment dire par là qu'il devra l'appeler la prochaine fois qu'il a le moral à zéro.
Lorsqu'Alice se tourne vers lui, Sam se dit avec amusement qu'il ne pouvait décidément pas en vouloir à Faust de l'avoir adopté. Doucement, il caresse la tête de la fillette. Il les aurait bien ébouriffé, mais il se demande si les filles ont la même sensation que les garçons et si c'est une question de longueur. Mais face à la mignonne petite frimousse de la brunette, il ne peut que lui rendre son sourire, bien qu'il ne sera jamais aussi grand que celui d'un Donovan.

- Compte-là dessus, ma puce !

*Mais tu devrais plutôt dire à papa de prévenir tonton, la prochain fois.*
Oui, il chipote, il chipote, mais c'est vrai, quoi. Il ne va pas revenir là-dessus indéfiniment mais cela reste un cas que Faust va devoir régler. Hé, c'est pas si compliqué de prendre son portable et de choisir le bon numéro dans la liste de contacts ! Aheum. Sam a quand même de la chance d'avoir un Gardevoir, d'ailleurs. Il se demande comment il serait rentré, sinon. Il n'a pas vraiment d'autres Pokémons de type ps-...
Oh. Mais c'est qu'il a failli oublier...

- Oh ! Au fait... j'ai un cadeau pour toi ! Ferme les yeux.

D'un regard joueur, il fait glisser ses doigts sur sa ceinture garnie de Pokéballs avant de s'arrêter sur la dernière. Il détache la boule bicolore et prend délicatement la main de la fillette avant de déposer l'objet rond dans sa paume.

- Tu peux les ouvrir. Je... j'espère qu'il te plaira. Je l'ai capturé exprès pour toi.

Il affiche un sourire timide en rougissant un peu, gêné. Il serait embarrassé si la petite Girafarig ne lui plaisait pas. Au pire, il la garderait avec lui; mais il avait espéré l'offrir à Alice, ayant bizarrement imaginé la petite girafe devenir amie avec la fillette, intensément convaincu que les deux pourraient faire une sacrée paire. Mais il ne s'en formalisera pas, si elle refuse. Il trouverait bien un autre Pokémon qui lui plairait, au pire.