Ce à quoi mènent des disputes {PV Sam

Ce à quoi mènent des disputes

Feat Samaël Enodril

Nat' ne sait pas trop ce qu'il s'est passé dans la cuisine il y a quelques instants, mais il est quasiment certain d'avoir entendu Faust beugler un 'sale gosse' clair et net. Néanmoins, il ne va pas chercher à savoir ce qu'ont pu se dire ces deux-là ; de un, il s'en fout, et de deux, ça ne va pas changer sa vie ni le faire avancer dans son ménage. Ménage qui, même si il l'agace au plus haut point, n'est nullement regretté par l'éleveur qui peut au moins dire qu'il s'est amusé, et sans la moindre hésitation. Et puis bon, de toute façon... Ouais, nan, son argument d'avant suffit ; il n'a non plus besoin de chercher à se justifier vingt ans, parce qu'il se fiche un peu des conséquences pour le coup. Alors certes, la mine furieuse de Faust lui fait un peu peur, mais il se dit qu'affronter ça, ce n'est pas si grave au final, et il se fout pertinemment de perdre une part de gâteau aux noix de pécans (il n'est pas du tout gourmand en plus, alors bon). En tous cas, le ménage finit par l'achever et pour lui qui s'est levé aux environs de sept heures, tenir encore debout tient du miracle complet. Tous ses muscles demandent le repos et c'est en poussant un long soupir fatigué, semblable à un geignement, qu'il écrase sa carcasse molle sur le canapé, la tête la première. Gah. Sérieusement, qu'aurait-il donné pour une bonne nuit de sommeil, là... Probablement sa part de gâteau si il ne l'avait pas déjà donnée à Faust mais bref, inutile de s'attarder sur ça. Tout ça pour dire qu'il était tout bonnement épuisé et presque sur le point de s'endormir. Tant pis si il avait des courbatures le lendemain ; il était tellement fatigué que sur le coup, la fainéantise commençait lentement à prendre le dessus sur le peu de logique que son cerveau bousillé lui permettait de garder

Lorsque Samaël l'interroge quant à une possible recherche d'un Balignon de sa part, il manque de rire. De rire très jaune même. Mon dieu, combien d'heures a-t-il passé dans cette foutue clairière à chercher désespérément un petit champi, hein ? Il ne savait pas vraiment si c'était sa malchance légendaire qui lui avait joué des tours ou si il dégageait une espèce d'aura nauséabonde pour tous les Balignons des environs, mais restait qu'il n'en avait même pas aperçu un. Il avait tout fait pour trouver ; chercher les zones où se trouvait la nourriture favorite de ces petites bestioles, suivi les empreintes de pas, demandé de l'aide à Nagi, passé parfois des heures entières durant ses matinées à attendre. Il avait même campé une fois, pour l'amour d'Arceus ! Et pourtant, rien. Il avait fini par se résigner, puisque même son obstination à la limite de légendaire ne pouvait pas grand chose face au 'nope' gigantesque que le destin lui envoyait dans la face depuis son arrivée sur Enola. Enfin bref. Tout ça pour dire que oui, Samaël n'avait probablement aucune idée d'à quel point sa question pourtant innocente était ironique. Ou alors il le savait et se foutait complètement de sa gueule, mais il était trop fatigué pour même considérer l'hypothèse que quelqu'un puisse ricaner de sa malchance, idée qu'il trouvait tout simplement absurde.

Il cligne des yeux, confus, et essaie de comprendre ce qu'il se passe, parce que mine de rien, il est plutôt perdu sur le coup. Lui qui est si perspicace devrait comprendre rapidement pourtant, mais pour les trucs qui le concernent, Natsume est long à la détente. Trèèèèèès long à la détente, si bien qu'il ne parvient pas tout de suite à assembler les pièces du puzzle et à comprendre ce que veut dire l'Enodril en lui tendant la Balignon qui crie quasiment instantanément de joie en le voyant. Il manque de s'étouffer avec sa salive en entendant sa proposition et fait de grands yeux ronds, avant de se demander si il n'est pas en train de faire une petite hallucination auditive et visuelle, tiens.
Comment dire qu'il ne savait absolument pas comment il était supposé réagir ? Devait-il sourire, devait-il refuser par politesse, devait-il garder une neutralité totale ? Impossible de savoir, mais on dirait bien qu'il n'a pas besoin de parler (et Arceus heureusement, il aurait été incapable de faire autre chose qu'être silencieux et observer bêtement l'aîné), puisque Samaël s'explique alors quant à sa proposition. Il cligne des yeux bêtement, et ne peut pas dire qu'il n'est pas gêné par ce qu'il entend ; les compliments, aussi sympathiques qu'ils soient pour son ego et son arrogance, il ne sait vraiment pas comment les gérer. Vraiment pas.

Puis, pour bien terminer de lui donner une crise cardiaque, voilà que le Blizzi désire également venir. L'adolescent croit sérieusement qu'il est en plein bad trip, bien qu'il n'ait aucune idée de comment la chose fonctionne, parce que hormis une création de son cerveau sous hallucinogènes, la scène qui se produit devant lui ne peut tout simplement pas exister pour de vrai. Cela ressemble presque à une blague, sauf que, et il est bien obligé de l'avouer, ça tout l'air sauf faux.
Il y a un instant de flottement après le discours du dresseur, durant lequel Nat' essaie de récupérer ce qui lui reste de neurones pour réagir correctement. D'abord, il pose son regard sur la Balignon et, un peu nerveusement maintenant qu'il ne sait plus vraiment comment réagir, lui caresse doucement la tête. Dans un éclair de génie, et oui le sarcasme n'est pas là pour faire joli, il se rend soudainement compte que Samaël ne tient pas la Balignon dans le but de la lui montrer mais sûrement pour qu'il la prenne dans ses bras aussi. Il est très hésitant et maladroit sur le coup, parce que sérieusement, il avait l'impression d'être en train d'essayer de comprendre le scénario d'une certaine série de jeux vidéo japonaise au sujet de portes, de clés et de gel à coiffer, ce qui était donc particulièrement compliqué et donnait comme l'impression d'avoir bu au final.

Doucement, il porte la Balignon qui, à sa grande surprise, semble être ravie et se blottit contre lui. Il jette des regards hésitants entre le Blizzi et Samaël pour s'assurer qu'ils sont certains de leur choix, mais il semble qu'il n'y ait pas trop le besoin de parler, puisque le Blizzi vient lui présenter sa main et, se demandant encore si il est en train d'halluciner, Natsume la serre et frissonne devant la froideur de la chose. Un petit sourire orne ses lèvres, immensément bancal.

« Si vous voulez, alors c'est d'accord. »

Il est loin de se considérer comme le meilleur dresseur du monde. Vraiment pas. Il connaît ses faiblesses sur ce point et il sait qu'il en a une bonne dizaine, même si l'avouer rien qu'à lui-même est blessant pour son ego. Puis, finalement, une impulsion lui vient, et sans un mot, il dépose la Balignon au sol et sourit de façon rassurante aux deux pokémon pour leur assurer qu'ils n'ont rien fait de mal et qu'il désire juste faire quelque chose avant. Son cerveau est un peu déconnecté en fait là, et l'idée qui lui vient n'a pas du tout été vérifiée par la partie 'conscience'. Conscience qui a dû, au passage, se faire la malle depuis une bonne dizaine d'années ou un truc du genre, probablement depuis le moment où, enfant, il avait posé ses doigts sur une plaque chauffante allumée pour 'voir comment ça faisait mal'. Mais ne nous attardons pas sur sa stupidité évidente, ce serait une perte de temps autant considérable que tout à fait ridicule.
Il repose son regard sur Samaël et, sans crier gare, lui saute au cou pour l'enlacer. Assez brusque me direz-vous, mais Nat' n'est franchement pas un spécialiste de la douceur et il lui faudra du temps pour qu'il le soit un peu plus. C'est ce que son cerveau lui a dit comme étant la chose la plus logique à faire, alors il a suivi sans rien dire, parce que fuck you that's why et plus spécialement la logique qui, mes amis, est partie depuis longtemps avec l'amant secret de sa conscience défunte. Il n'est pas aussi impulsif que Faust, mais parfois, ses idées ne passent pas du tout par la case 'vérification de ce qui est acceptable' et ce genre de résultat est alors quasiment prévisible. Il est peut-être un peu lourd pour l'Enodril et du coup peut-être est-ce un peu dangereux puisque l'autre pourrait tomber et cela serait alors maladroit, et du coup, puisque une pensée logique a fini par surgir dans son cerveau, il réalise ce qu'il est en train de faire et bzt. Redémarrage du cerveau, réalisation dans trois, deux, un... Impact !

Et ça pour être un impact, c'en est un. Il se recule immédiatement, gêné au possible alors que ses joues flambent : putain de cerveau mal fonctionnant, sérieusement ! N'y avait-il pas au moins une partie de ses neurones qui bossaient pour l'amour du popotin d'Arceus ?! Il finit par se racler la gorge, presque désespéré à faire rapidement oublier ce qu'il vient de faire, parce que mine de rien maintenant qu'il y repensait c'était horriblement humiliant pour lui-même. Ses yeux étaient fixés sur tout sauf sur la victime de son impulsion subite.

« Hm, enfin, euh... Voilà, si tu, si vous êtes sûrs, tous autant que vous êtes... Je promets pas d'être très doué, mais voilà. Bref. »

Offrez la médaille de l'éloquence à ce gamin, rien que pour le motiver à essayer un peu plus. Ou un dico. Ouais, un dico, c'est une bonne idée.
Frappez-le avec en fait.

Ce à quoi mènent les disputes

ft Lapinou

Samaël Enodril

Après que l'autre se soit écrasé sur le sofa comme une crêpe, Sam en vient tout à coup à se demander si c'est vraiment une bonne idée de lui faire cette proposition maintenant, à une heure aussi tardive. Ce n'est pas que le nounours a un peu oublié que minuit est passé depuis longtemps, mais si, c'est exactement ça, et avec tout ce qui est arrivé ce soir, l'Enodril n'a pas vraiment vu le temps passer, pour ne pas dire pas du tout. Mais même si le ménage retarde encore le moment de se coucher, c'est sans regret que Sam l'a fait aux côtés de son "acolyte", et ils ont terminé bien plus tôt qu'il ne le pensait.
Reste à savoir maintenant si les neurones de l'autre sont encore en état de lui répondre; et vu le temps de réflexion du lapinou, l'ourson fait bien de se poser des questions sur son mental actuellement. Peut-être aurait-il mieux fait de faire cette demande le lendemain, lorsqu'ils seraient tous les deux plus frais. Mais il sentait depuis tout à l'heure que la Balignon était pressée, et ses yeux étincelants n'avaient pas quitté Natsume de toute la soirée. Est-ce sa coupe de cheveux qui l'intrigue tant ? Ce n'est sûrement pas Sam qui l'impressionnerait avec la sienne, en tout cas. Le plat de sa chevelure contraste assez avec toutes les crinières improbables des hérissons qu'il côtoie et la différence est presque amusante.

La requête du petit ours brun semble pour le moins déconcertante à ses yeux, qu'il écarquille sans ménagement. Comme Samaël s'y attendait, il est surpris. Mais il espère au fond de lui qu'il acceptera quand même, malgré le fait qu'ils viennent de se rencontrer, que leur premier contact n'a pas été vraiment amical, et qu'ils connaissent que le minimum l'un sur l'autre. Tout cela n'a pas empêché Sam de lui confier ses deux Pokémons; sans savoir pourquoi, il a le pressentiment qu'il ne fait pas une erreur et que cela ne pourra être bénéfique pour eux. La Balignon a l'air en tout cas bien décidée à se joindre au porc-épic; Blizzi aussi, d'ailleurs, mais il a également envie de rester avec son amie, même si cela implique d'être sous l'aile d'un autre dresseur. Le nounours a bien vu en plus que l'arbrisseau faisait la paire avec Natsume et il pense que, avec la carrure de l'éleveur, un Pokémon tel que Blizzaroi ne sera pas de trop dans son équipe.

La petite champi à pois verts arrête tout de suite de gigoter lorsque l'adolescent vient caresser doucement sa tête. Le dresseur sourit en croyant l'entendre ronronner. Mais c'est seulement quand Natsume prend la Balignon dans ses bras et que cette dernière se blottit contre lui qu'il commence sérieusement à se demander s'il ne va pas fondre. Il fait bien souvent des bourdes, le nounours; mais dans ces conditions, étrangement, il ne se trompe jamais. Il a, semblerait-il, l'art de forger des amitiés et de réunir les bons compagnons ensembles, lorsqu'il s'agit de Pokémons.
Son visage s'illumine davantage lorsque le Blizzi vient tendre sa main au lapinou et que celui-ci la serre, concluant alors l'accord avec cette simple poignée et les mots qui viennent ensuite. Suite à l'affirmation du cadet, les deux amis de type plante laissent exprimer leur joie, l'une sautillant toujours près du jeune garçon, et l'autre exécutant des pas de danse particuliers sur lesquels Sam se retient de ricaner gentiment.

Ce qui suit, en revanche, est bien la dernière chose à laquelle Samaël s'attendait. A vrai dire, se rappelant qu'il était bien plus d'une heure du matin, le fait que l'éleveur repose le Balignon dans le but de monter se coucher aurait été tout à fait plausible. Peut-être que la Balignon était trop lourde et qu'il avait juste envie de dormir pour reposer ses bras fatigués qui avaient subi une agression, un traitement pas très agréable, une bataille de polochons, et le ménage. Mais non; Natsume se contente d'offrir un sourire rassurant à ses nouveaux alliés.
C'est quand il reporte son regard sur Sam que ce dernier sent venir quelque chose arriver. Il ne sait pas ce qui va se passer, mais il prévoit déjà que quelque chose va se passer. Cependant, il ne s'attendait vraiment pas à ce que l'autre l'enlace. C'est pourtant bien ce qui se passe. A sa grande surprise, le Shimomura saute au cou de l'Enodril. Si le premier est presque inconscient de son geste, le deuxième sent déjà ses neurones partir lui aussi. Immobile, étonné, et les yeux qui clignent plusieurs fois, Samaël croit, comme l'autre avant lui, fait une hallucination. C'est pas possible autrement. Natsume ne peut pas théoriquement pas être en train de lui faire un câlin. Quoiqu'en fait, vu le cadeau qu'il vient lui-même de faire, ça ne devrait pas l'étonner qu'ils en arrivent à ce stade. Comme si... comme s'ils étaient amis, quoi; alors qu'on ne le répétera jamais assez : les présentations se sont légèrement mal passées. Difficile alors pour lui de croire que ce sont bien ces mêmes bras meurtries qui l'entourent en ce moment et que leur propriétaire semble être dans un état à peu près assez normal pour écarter l'idée qu'il soit drogué.
L'Enodril est un nounours affectueux; ça, tout le monde le sait. Mais en général, c'est surtout lui a tendance à donner les câlins surprises. Là, il se fait prendre à son propre jeu et c'est à lui de rougir désormais. Car oui, ses joues sont en train de gagner une jolie teinte rouge pivoine qu'il peine à maîtriser. Ce n'est pas qu'il est un pingouin non habitué aux câlins, mais c'est si soudain qu'il ne sait pas quoi dire et n'ose même pas refermer ses bras sur le cadet, comme il le fait en temps normal. Son cerveau peine à comprendre ce qui est en train d'arrivé et finit par lui dire "fuck" avant de s'éteindre et de laisser seul avec cette présence humaine qui était pourtant bien partie pour devenir son ennemi. Mais c'est devenu impossible, maintenant. Ils ne peuvent pas se détester comme ils le pensaient chacun de leurs côtés. Alors quoi ? Ils vont apprendre à mieux se connaître et devenir potes ?... Ouais. Peut-être que ça se passera comme ça...

Les câlins, peu importe de qui, tant que ça vient d'une bonne intention, Sam ne les refuse jamais. C'est un simple geste tendre qui remplace à merveille ce que certains n'osent pas dire. Pas besoin de mots, en effet, quand on mouvement pareil suffit. Alors oui, le compétiteur est surpris, mais il ne va certainement pas se plaindre.
Mais comme s'il se rendait brusquement compte ce qu'il est en train de faire, Natsume s'éloigne bien vite et laisse donc au cerveau de l'ourson le temps de se reconnecter. Les joues de l'autre sont aussi rouges que les siennes, et il se retient de rire de toute cette gêne occasionnée. Pourquoi tout à l'heure cela semblait beaucoup moins gênant, d'ailleurs ?...
Samaël voit bien que ses yeux semblent le fuir. Il prend conscience alors qu'il est bien plus à l'aise sur ce terrain-là que Natsume et émet un petit rire cristallin.

- Je te fais confiance; je suis sûr que tu y arriveras. Crois-moi, je ne confie pas mes amis à n'importe qui...

Comme pour appuyer ses propos, la Balignon et le Blizzi hochent tous deux la tête d'un commun accord avec leur ancien dresseur. Le "don", s'est vite effectué, mais leurs deux petits amis sont déjà ravis d'avance de faire mieux connaissance avec ce hérisson lunatique. Mais la façon dont Natsume s'est comporté avec la femelle plante montre bien son expérience avec les Pokémons de ce type et c'est pour cette raison que ni les Pokémons, ni l'aîné ne s'inquiète quant aux compétences de Natsume. Il a encore des choses à apprendre, certes, mais s'il sait déjà donné l'affection dont ces deux-là ont besoin, alors nul doute qu'il est le mieux placé pour s'en occuper.

- Au fait... merci pour cette soirée. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé.

Il lui offre un sourire doux, sincère, mais tente de cacher son reste d'embarras en passant une main dans ses cheveux, comme si cela allait vraiment l'aider. Il devait le dire; il avait senti le besoin de le lui dire. Il se rend compte maintenant que c'est véritablement avec des gens comme Natsume qu'il pourra encore oser faire des batailles d'oreillers et jouer comme des gamins. Car ce sont des gamins. Le nounours se serait donc trouver un partenaire de jeux et de conneries ?... Allez savoir ce que l'avenir leur dira...
Mais ce n'est pas le moment de faire une nuit blanche, et les deux compères sont déjà bien assez ensommeillés comme ça. C'est donc en scrutant une dernière fois la pièce rangée et ordonnée qu'un sourire satisfait s'étire sur les lèvres du plus âgé. Il reporte ensuite son attention sur Natsume.

- Bon, et bien... bonne nuit !

C'est dans l'espoir de cacher encore les traces de rose sur sa face de petit ours qu'il se dirige automatiquement vers les escaliers, après avoir bien évidemment donné une caresse affectueuse à la Balignon et au Blizzi. Ses yeux dorés se posent une dernière fois sur le porc-épic et il monte jusqu'à l'étage supérieur où il sait déjà que les bras de Morphée l'attendent.
Mais il n'oubliera pas de sitôt cette nuit, ça, c'est une certitude !

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Ce à quoi mènent des disputes

Feat Samaël Enodril

Au moins, Nat pouvait voir que l'autre avait une idée de la notion de 'gêne' et Arceus, il lui était grandement reconnaissant de ne pas appuyer davantage sur ce point car dans le cas inverse, il était sûr et certain que le lapin se serait caché. On est pas doué ou on ne l'est pas, voyez-vous, c'est là toute la grandeur de la chose. Tant mieux ; au moins, il n'aurait pas à expliquer son geste causé par une impulsion subite qu'il n'avait pas contrôlé, ou avait même jamais eu l'envie de s'en empêcher, mais ceci est une toute autre histoire. Il faudrait vraiment qu'il apprenne à réfléchir un peu plus tiens, parce que sérieusement, ça commençait déjà à devenir embarrassant de laisser son cerveau en mode auto-pilote. Il suffisait de voir à quel point ses brillants neurones avaient fonctionné depuis son arrivée sur l'île, comme lorsqu'il avait, tel le graaaaaand génie qu'il était, dit à Sayuri que cracher de la soie suffirait pour qu'elle évolue. Le résultat avait été catastrophique évidemment, de sorte qu'elle avait au final complètement échoué par sa faute et s'était alors mise à courir partout dans la maison parce que, paniquée, elle n'arrivait pas à contrôler le flux de soie qui s'échappait d'elle. Nul doute que si Mina n'avait pas bien réagi, elle aurait transformé la baraque en œuvre d'art contemporain, chose qui aurait été particulièrement dommage vous m'en conviendrez. Il n'était pas maladroit, mais... Enfin, disons que 'pas doué du tout avec les mots' serait le meilleur terme pour quelqu'un d'aussi direct que lui, qui préférait aller directement au principal plutôt que de blablater sur le reste. Chose qui rendait les explications quant à ses gestes amenés par les émotions extrêmement compliquées, puisqu'il fallait alors parler de ce genre de choses et que sa réaction serait d'ordinaire plutôt 'si je tape, ça s'arrangera forcément'.

C'est avec difficulté qu'il arrive finalement au bout d'une dizaine de secondes à calmer ses joues, après s'être giflé intérieurement plusieurs fois de se donner l'air si ridicule pour quelque chose d'aussi stupide. Bah, ce n'était pas comme si l'autre lui en tenait rigueur, alors il pouvait bien se permettre de se dire que la faute était partagée. Voilà, partagée. Bon dieu qu'il était stupide me direz-vous, et vous auriez totalement raison parce que même la narratrice commence à envisager de prendre une assurance en cas de traumatisme crânien causé par le nombre de facepalms et autres facedesks qu'elle effectue tous les jours. Le Blizzi et la Balignon (à qui il faudrait sûrement trouver des noms, tiens, mais il y penserait plus tard sérieusement) les observaient d'un air confus, ne comprenant pas vraiment, mais Nat' essaya de ne pas y faire attention pour ne pas se distraire davantage.
Et encore une fois, les compliments de l'autre caressent son ego dans le sens du poil, et il n'a pas le temps de le remercier, heureusement, car cela aurait probablement été maladroit. Il fallait sincèrement qu'il pense à dire à Samaël qu'il pouvait lésiner un peu sur les compliments, rien que pour ses joues, quoi. Ou alors qu'il supplie Katya de lui apprendre à faire la meilleure poker face du monde, quoique l'éleveur pensait honnêtement que c'était naturel chez elle. Un sourire un peu bancal étire ses lèvres, seule chose qu'il arrive à utiliser comme réponse. Et lorsqu'il mentionne qu'il ne s'était pas autant amusé depuis longtemps, Nat' pense sincèrement qu'il exagère un peu ; c'est vrai quoi, n'avaient-ils pas trèèèèès mal commencés ? Pourtant, il mentirait s'il disait qu'il n'a pas trouvé plaisir à jouer comme ça et à faire le con, et donc peut comprendre ce que l'aîné veut dire. Il se contente d'un 'y a pas de quoi' discret, parce que vraiment, que peut-il dire d'autre ?

« Bonne nuit, ouais. »

Il le salue d'un geste de la main, tout comme Blizzi, et Balignon qui n'a pas de mains doit donc se contenter de sautiller. Il hésite un peu sur ce qu'il doit faire, mais après avoir souhaité une bonne nuit à Faust, il rejoint sa chambre pour aller se laisser choir dans les bras réconfortants et doux du sommeil. Pour l'occasion, il laissera Blizzi et Balignon dormir dans un coin de la pièce, pour qu'ils s'y habituent. Alors qu'il ouvre la porte de la chambre d'ami qui lui est réservée, il réalise soudainement quelque chose. Il vient seulement de s'en rendre compte, mais il va probablement croiser ce type souvent, voir très souvent. Bizarrement, cela ne le dérange pas le moins du monde, et ce à son grand étonnement. Il ne restait plus qu'à voir ce que l'avenir réserverait tiens, mais Arceus, il n'aurait vraiment pu jamais deviner par lui-même.

» A quoi ça te fait penser ?
» C'est les vacances, donc je pars quoi.
» [-18] Les chiffres sont comme les gens. Si on les torture assez, on peut leur faire dire n’importe quoi [PV Alex Nagel]

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