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Nat' est un sale gosse, c'est un fait et personne ne va le nier ; il a un certain nombres de défauts, c'est vrai. Une fierté horriblement mal placée qui donne souvent la migraine à ses proches qui le supportent malgré tout (et il ne chercherait jamais à comprendre comment), une arrogance d'adolescent trop téméraire, inconscient et inexpérimenté avec la vie en général, un trop plein d'assurance qui a tendance à fondre comme neige au soleil devant les gens qu'il respecte, une maladresse à la limite du comique qu'il s'efforce malgré tout de corriger autant qu'il peut (et bien souvent, se rate, ce qui laissait présager un futur assez amusant pour ceux qui le verraient gaffer constamment) et une sorte de constipation émotionnelle à la limite du ridicule. Mais malgré tout, tout ça disparaît bien vite à deux occasions ; devant des pokémon de ses types de prédilections et dans un lieu riche en végétation. Même au japon, il n'avait jamais cessé de jardiner un peu ; il s'était contenté de pots de fleurs, malgré les moqueries de Nagisa à son égard (qui allait tout de même lui acheter des graines au final), et pouvait dire qu'il avait la main verte. Enfin, disons qu'il avait fait suffisamment de bêtises pour ne plus en faire autant qu'avant, et que une fois arrivé chez Faust, il ne lui avait pas fallu longtemps pour se dire que le jardin aurait besoin d'un petit coup de frais.
Le conseiller avait hésité au départ, ne sachant pas si ce serait vraiment utile étant donné le nombre de pokémon qui vivaient par là et les dégâts qu'ils pouvaient causer (Arceus, il suffisait de voir le cirque que faisaient Amphinobi et Dimoret ensemble), mais après de longues négociations et l'influence magique d'Alice, il finit par céder. Il avait même dans l'idée de l'aider dans son projet, et lorsque l'aîné avait dit à Nat' de le suivre sans poser de questions, il avait protesté. Après tout, le convaincre demandait de la patience, et Faust avait répondu avec un grand sourire narquois que, 'de toute façon t'as pas le choix et tu me remercieras'. Sans plus attendre, Faust avait caché les yeux de l'éleveur avec ses mains, à moitié hilare, pendant que son Natu les téléportait.

Ils marchèrent quelques instants, Natsume grommelant toujours devant le comportement de son cousin puéril, qui riait joyeusement en entendant l'autre pester à répétition.

« Roh allez, fais-moi confiance ! Tu vas adorer, j'en suis persuadé !
- Si je pouvais voir, ça serait bien aussi ! » grommela le lapin.

L'aîné lui tapota gentiment le haut du crâne en ricanant, et le cadet leva les yeux au ciel, exaspéré. Ils marchèrent encore cinq bonnes minutes, et Nat' pouvait clairement sentir parvenir jusqu'à ses narines un délicieux parfum délicat mais particulièrement plaisant. En plus de ça, ses pieds étaient sur une surface très plate, et il s'interrogeait de plus en plus sur l'endroit où ils étaient.

« Bon, à trois, tu ouvres les yeux, d'accord ? Un, deux... Hé ! J''avais dit trois ! »

En effet, trop impatient (encore un autre défaut, tiens), il n'avait pas su résister et avait laissé ses yeux noisettes s'imprégner du spectacle qu'il observait dorénavant avec un émerveillement digne d'un enfant.

« Woah... »

C'était peut-être peu, mais c'était un bon résumé de ce qu'il pensait à l'instant ; soufflé et émerveillé, il restait fixe, comme si il n'osait pas perturber ces plaines par ses mouvements.

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« Alors ? J'ai eu raison de t'amener ici, ou non ? »

Trop occupé à gagater comme un gamin de cinq ans découvrant le paradis sur terre, Natsume reste béat à sourire comme l'imbécile qu'il est devant le spectacle que sont pour lui ces plaines fleuries. Pour un amoureux de la nature comme lui, c'est un peu Noël en avance et il se contente d'un grand sourire de débile comme réponse. Alors que Faust, très fier de son coup, observe son air ravi avec amusement. Le lapin se met donc à cataloguer dans son esprit les différentes espèces de fleurs qu'il peut reconnaître en les inspectant d'un coup d'oeil. Il en reconnaît bien une bonne dizaine, et note mentalement de harceler Faust jusqu'à ce qu'il lui dise comment venir ici. Content, il libère la totalité de son équipe pour que ceux-ci puissent profiter du paysage et, vu les bruits de joie qui s'échappèrent de Sayuri et Tetsuya, il avait eu raison. Un petit sourire joyeux dansa sur ses lèvres alors que Ishaku et Toruru, comme à leur habitude, jouaient ensemble. Les deux avaient eu un peu de mal à s'habituer aux autres membres de l'équipe au début, mais avaient rapidement été chaleureusement accueillis par les plus anciens. Même Nagi et Vanitas avaient fait des efforts pour qu'ils se sentent à l'aise, et Yoshiko leur avait même permis de monter sur son dos une fois.
Souriant, il posa son postérieur sur le sol, humant l'odeur des fleurs qui charmait ses narines. Il jeta un regard circulaire aux environs, son visage s'illuminant de joie rien que par le plaisir que cette vision lui procurait. Rien de tel pour lui que d'être à l'extérieur pour être à l'aise, et encore mieux lorsqu'il était entouré de végétation. Un sourire un peu niais refusait de quitter son visage.

« C'est tout simplement magnifique... »

Il avait répondu en un soupir émerveillé.

« Ouais, vrai que c'est pas moche. »

Chacun sa façon de voir les choses, dirons-nous. Il s'allongea et croisa ses bras derrière sa nuque pour ne pas poser sa tête directement sur la terre, ce qui aurait été particulièrement désagréable et vu sa touffe de cheveux aurait pu être l'occasion d'amasser une bonne dose de saleté et d'insectes sur lui. Il poussa un soupire d'aise et ferma les yeux pour profiter de l'air, de la légère brise qui le rafraichissait doucement sans le faire frissonner et fredonna une chanson dans sa tête. Il se sentait si bien qu'il aurait pu s'endormir sur place, en fait, et ça aurait probablement été le cas si il n'avait pas entendu un petit bruit le perturber dans ses rêves de lapin semi-éveillé. Il sursauta et releva la partie supérieure de son corps pour voir qu'à quelques mètres de là, un adorable petit Phanphy s'était écrasé dans les marguerites. L'éleveur cligna des yeux et glousse discrètement pour ne pas être repéré, et vit bien vite Ishaku ainsi que Toruru s'approcher du petit maladroit afin de sympathiser. Au moins, ils pourraient s'amuser un peu, alors que lui, de son côté, avait bien l'intention de se reposer en paix. Il n'aurait jamais être pu être plus à l'aise et avait bien l'intention de faire de ce lieu son coin de repos favori. Il se demandait même si Alice était déjà venue ici, et se dit que si ce n'était pas le cas, il pourrait bien l'embarquer avec lui un coup.

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Comprenez bien que dans la vie du lapin est toujours, et oui le 'toujours' n'est pas juste une hyperbole présente pour le comique de mots, mais toujours interrompue aux meilleurs moments par des évènements franchement pas plaisants. C'est presque une malédiction, comme la fois où il a malencontreusement été poursuivi par un Ponchiot furieux qui lui avait même mordu les fesses pour aucune raison apparente, hormis peut-être le fait que, alors qu'il était sur une balançoire, il ait posé un pied sur un jouet du chien en question. Bref. Tout ça pour dire qu'alors qu'il fermait les yeux et se sentait lentement prêt à se laisser tomber dans les bras de Morphée pour un sommeil qui se promettait réconfortant, confortable et bienfaiteur, il ne s'attendait pas à être dérangé par un foutu matou de mauvaise humeur. Faust était un peu plus loin, occupé à traîner, alors que les membres de l'équipe jouaient un peu plus loin. En fait, il fut au départ réveillé par des miaulements rauques peu agréables à l'oreille, ouvrit les yeux pour constater qu'il s'agissait d'un Chacripan, et comme récompense au sursaut qu'eut le lapin, le sale matou lui griffa le visage. Nat' recula brutalement et se releva, éberlué et un peu confus. Puis, alors qu'il était immobile, il vit le Chacripan lever une patte et sentit quelque chose de chaud contre sa jambe...

« PUTAIN DE MERDE, CE CONNARD ME PISSE DESSUS ! »

Cette charmante exclamation de colère, gracieuse au possible et remplie de charmants mots tous plus poétiques les uns que les autres, elle vient bien de sortir de sa bouche. Contraste total avec ce sa bouille d'adorable gamin naïf et émerveillé de tout à l'heure ? Absolument. Effaré, il vit le Chacripan émettre un son qui ressemblait presque à un ricanement et lui jeter un regard moqueur alors que les autres se retournaient vers eux dans l'espoir de comprendre. En fait, à la surprise de l'éleveur, la première à réagir fut Toruru, puisqu'elle projeta un nuage de spores jaunâtres sur le chat qui fut immédiatement paralysé. Ebahi, le lapin ne pu que témoigner de la coopération de son équipe, puisqu'à sa suite, ce furent les éclats de glace d'Ishaku qui vinrent blesser le Chacripan qui recula, sous le choc. Puis, comme si ils étaient dans un épisode des power rangers, Vanitas sauta et abattit un de ses pieds sur le matou, effectuant pour l'occasion une magnifique attaque Pied Voltige que Nat' aurait admiré si il n'était pas un peu immobile sur les bords à l'instant. Le matou, comprenant qu'il ne risquait que davantage si il restait, s'enfuit à toutes jambes, laissant un adolescent un peu paumé. L'éleveur, surpris et ébahi devant la force rassemblée de son équipe, se contentait de les observer d'un air idiot. Les yeux des deux pokémon se posèrent sur lui et il balbutia des remerciements maladroits.

« Euh, merci... ? »

Il reçut des sourires en réponse, et sentit la main de Faust sur son épaule. Le conseiller l'observait d'un air un peu inquiet.

« Ça va ? »

Nat' grimaça avant de soupirer.

« Ouais, j'suis vivant, mais mon ego est en miettes là... »

Il agita sa jambe humide pour faire comprendre son point, et le conseiller gloussa un peu, s'attirant un léger coup de coude.

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Alors que Nat' terminait de pester et de grommeler quant à sa jambe tachée, il commençait à se dire que la majorité des pokémon de cette île devaient le déteste d'une façon ou une autre. C'était obligé. Non, parce que sérieusement, qu'un Chacripan lui pisse dessus, c'était bien parti pour être un excellent résumé de ce qui lui arrivait la plupart du temps quand il rencontrait des pokémons, c'est-à-dire qu'ils l'emmerdaient. Déjà son arrivée, il avait eu le droit à un Medhyèna qui l'avait sévèrement mordu à la jambe (il en gardait encore une cicatrice d'ailleurs) et qui lui avait donné une frayeur des créatures de cette espèce jusqu'à ce qu'il parvienne à surmonter sa peur grâce au Grahyèna de Faust puis en capturant Nagi, suivi ensuite d'un Mangriff qui lui aurait sûrement arraché ses intestins et d'autres organes si Dalhia n'était pas intervenue pour donner une leçon à cette brute épaisse. Au final, Nat' a fini par se dire que c'était comme si quelqu'un s'amusait à se moquer de lui et à le martyriser constamment, mais nous n'abuserons pas de l'éclatement du quatrième mur parce que rien que caser cette vanne était très facile.

L'accident est vite oublié toutefois, et les autres ont vite fait de retourner à leurs activités. Il pousse un profond soupir exaspéré et se dit qu'après tout, on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut dans la vie et qu'au final, il va falloir qu'il s'y habitue. Mais néanmoins, ce n'était pas comme si il risquait grand chose, entouré comme il était ; ses pokémon étaient peut-être fragiles pour la plupart, mais ils étaient volontaires et quiconque sous estimait le type plante pouvait parfois avoir de très mauvaises   surprises. En ce moment d'ailleurs, il commençait à s'intéresser aux spores produites par Toruru et Charmillon, bien que ses recherches lui paraissaient extrêmement minimes ; il n'en était qu'à comprendre le fonctionnement de ces molécules en ce moment après tout, et déjà là, il pouvait sentir une migraine arriver à chaque fois qu'il se penchait sur le sujet. Toutes les connaissances qu'il avait amassé en la matière à force de feuilleter des livres de biologie et des encyclopédie aussi grosses que sa tête ne suffisaient pas forcément et il découvrait cette vérité avec une déception d'enfant naïf. D'enfant naïf têtu toutefois ; quand on lui refusait quelque chose, il mettait alors tout son cœur dans le projet d'obtenir ce qu'il désire, et ce n'est très certainement pas maintenant que cela va changer, naméoh !

Les fleurs sont jolies, oui ; magnifiques, même. Mais toutefois, ce qui attire le regard du lapin cette fois, ce fut un Pitrouille. La petite citrouille vivante se rapprochait en effet et l'observait avec curiosité, et l'éleveur comprit rapidement ce qui l'intriguait vu son regard. A la force, il avait fini par deviner immédiatement que les gens ne regardaient pas ses yeux mais ses cheveux, et se contenta donc de soupirer en voyant que c'était le cas pour ce Pitrouille. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et, alors qu'il s'apprêtait à caresser le pokémon pour le mettre en confiance, la citrouille sur pattes lévita jusqu'au sommet de son crâne pour utiliser ses cheveux comme nid. Perturbé et un peu blasé, Natsume soupira avant de tenter une nouvelle fois de caresser le Pitrouille. Cette fois-ci, le petit mâle se laissa faire sans protestations, paraissant même apprécier. L'adolescent entendit un gloussement et constata qu'il venait de Faust, et que le reste de l'équipe le regardait d'un air amusé. Ne comprenant pas, il fallu que Kae pointe du doigt une de ses rapide balls pour qu'il voit où ils voulaient en venir. Il hésita longuement, se demandant si c'était vraiment une bonne idée que de capturer un pokémon sur un coup de tête, puis prit une grande inspiration.

« Hé, Pitrouillle ? »

Pour lui qui n'était pas doué avec les mots, ça promettait d'être horriblement maladroit tiens...

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Déglutissant, signe de nervosité plus que grande chez lui, il essaya de se calmer et de ne surtout pas céder à la panique qu'il sentait progressivement s'installer en lui. Bon sang de merde, ce n'était qu'un Pitrouille, pas besoin de paniquer autant ! Mais pourtant, le voilà qui, gêné, en serait presque arrivé à gigoter, mais nous ne sommes pas dans un shoujo débile merci bien et oui cette comparaison est un peu glauque vu le contexte mais fuck it c'était la seule qui venait à l'esprit de la narratrice, alors tant pis. Il prit une rapide ball dans sa main libre et la montra au Pitrouille qui se reposait sur sa tête, et Nat' se disait qu'il devait avoir l'air sacrément stupide d'un coup.

« Euh, je pensais que... Enfin, si tu aimes bien être sur mes cheveux, tu peux rester ? Je veux dire, tu peux venir avec moi, si t'en as envie. Comme tu le vois, il y a quelques autres pokémon qui m'accompagnent et je suis sûr que vous vous entendriez bien, donc... T'es pas obligé hein, mais ça serait cool, je pense. »

Génie de l'éloquence, bonsoir. Alors que la narratrice se facepalme à répétition devant la maladresse verbale du lapin, le Pitrouille paraissait, par un miracle quasi inespéré, considérer l'offre. Toutefois, ça, Nat' ne pouvait pas le savoir puisque la citrouille vivante était au sommet de sa tête et que son expression n'était donc pas visible par l'éleveur qui stressait de plus en plus. Et surprenant même sa joueuse qui commence à se dire qu'il était véritablement un lapin de par sa capacité à paniquer qui relevait presque du génie, il se mit à taper des pieds nerveusement et se gratta la nuque. Remarquant cela, le Pitrouille bougea pour léviter jusqu'à devant le visage de l'éleveur qui, croyant à un refus, s'assombrit un peu et une moue déçue étira ses lèvres. Toutefois, à sa grande surprise, c'est un sourire jovial qui se montre sur le visage du Pitrouille qui, pour lui montrer qu'il était d'accord... Se poussa contre son visage et frotta une de ses joues contre l'une des siennes. Confus, Natsume se laissa faire, se demandant si il était tombé sur un affectueux de service, mais un minuscule sourire, qu'il aurait nié avoir été présent comme l'idiot qu'il était, étire ses lèvres et il glousse, chose qu'il aurait encore une fois nié avec beaucoup d'énergie.
Puis, doucement, il tend la rapide ball au Pitrouille qui y rentre sans plus de discussion, à la surprise de l'éleveur qui commence à se dire que ce n'est peut-être pas aussi compliqué que ça, au final.

« Hé, Nat' … ? »

Le ton de Faust lui fit froncer les sourcils, et son expression sérieuse fit naître de l'inquiétude en lus.

« Je peux te parler ? »

Il hocha maladroitement de la tête, soudainement anxieux.