« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 I'm waiting for you, so wait for me too IV (OS, Evolution)

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Riku A. Nagel
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Riku A. Nagel
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Âge du personnage : 22 ans, née un 29 septembre
Métier / Études : Championne Coordinatrice de Zazambes
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MessageSujet: I'm waiting for you, so wait for me too IV (OS, Evolution)   I'm waiting for you, so wait for me too IV (OS, Evolution) EmptyDim 17 Aoû 2014 - 10:53



I'M WAITING FOR YOU,
SO WAIT FOR ME TOO



Je déteste les vaches. Encore plus depuis que je suis là. Avant, je pensais que c’était sympa, ces bestioles. Enfin, trop con pour être méchant du moins. Et bah laissez-moi vous dire que les vaches sont de vraies salopes. Jamais contentes, elles se prennent pour des foutues princesses et te fichent des coups de sabots dès que tu t’approches. J’avais pas encore eu à m’occuper d’elle car Soltan était du genre très soucieux et papa poule quand il s’agit de ses laitières. Et par les Doc Martens de Darkrai le marginal, que l’hystérique rentre dans l’étable pleine, c’était l’éléphant dans le palais de porcelaine! Enfin, je pouvais pas crier sur grand-chose ce matin, vu l’heure. A défaut de ne pas dormir et de ne pas pouvoir baver sur mon oreiller, je bavais quand même, un filet de bave disgracieux pendait à ma bouche entrouverte (je devais avoir l’air d’une sacrée débile, avec les cheveux en pétard en plus). L’odeur de bouse et de boue m’agressa le narines et me retourna l’estomac dès mon entrée et je dus me tenir fort le ventre et porter une main à ma bouche pour ne pas dégobiller mon petit déjeuner déjà avalé à la va-vite.

« Comment tu peux t’habituer à ça? J’ai envie de gerber… »
« A quoi? Je sens rien de spécial, moi. »


C’est ça ouais, je suis certaine qu’il sait très bien de quoi je parle et qu’il se fout de ma gueule. Ou alors il se la pète. Bref, avant de partir en ville faut traire ces espèces de pouffiasses qui m’ont empêchée de dormir une heure de plus. Je grogne et me laisse choir contre une barrière a peu près pas pleine de bave bovine et soupire de plus belle. C’est alors que Soltan fait sortir une Ecremeuh de son étable (qu’elle a pour elle toute seule), celle-ci retient un peu plus mon attention pur une simple raison : elle possède une peau chromatique. Je passe sur la fait que c'est terriblement ironique qu'un type achromate possède un shiney, et m’approche de la bête, espérant ne pas me recevoir un coup de sabot entre les deux yeux, mais la vachette m’observe et commence a me faire la fête comme si elle me connaissait déjà, snobant au passage son maitre qui avait prit le parti de la traire, et il dut passer à autre chose en constatant son échec. L’Ecremeuh semblait visiblement ravie de me rencontrer, et continuait de faire des grimaces vers Soltan, pour des raisons que j’ignorais. Enfin quelqu’un de pas rabas-joie dans cette ferme glauque!  Bob, Carlos et Lemmy nous avaient rejoint, interrompant leur repos au fond de l’étable et virent nous rejoindre, discutant avec la vache avec qui ils avaient déjà bien fait connaissance, apparemment. On dirait qu’elle voulait me réconforter, tout en roulant des yeux en désignant son maitre.

« Riku, bouges ton cul et viens m’aider au lieu de glander! »


C’est si gentiment demandé… Que j’ai vraiment pas envie d’y aller. Je foudroie le vieux con comme je peux, puis l’Ecremeuh se rapproche de moi comme pour me garder avec elle et en profite pour tirer la langue à la grande asperge qui lui sert de maitre.

« Dolores. Tu- Oh et puis faites ce que vous voulez, je me débrouille mieux sans vous. »

Fit-il en s’allumant sa -déjà- deuxième cigarette de la journée. Pourquoi il est aussi irritable ce matin, il est plutôt calme à en devenir agaçant, normalement. Parce que je monopolise sa vachette favorite ou c’est moi? Pas que je m’en préoccupe vraiment, à vrai dire. La traite dure tout de même plus d'une bonne heure et je suis invitée a suivre le fermier quand il s’apprête à descendre à la ville. J’ai une certaine réticence à prendre le chemin de Baguin. J’ai peur d’y croiser Alex sans y être encore préparée. Rectification, j’y suis totalement pas prête. Je recule donc d’un pas quand Soltan s’apprête a m’inviter sur sa Rapasdepic, mais quand je vois le soupir de ce dernier, j’ai l’impression que j’ai pas trop le choix. Yui n’est pas encore en état de voler, elle… Il me tend sa main et je monte derrière lui, je n’ai que le temps de m’apercevoir que Carlos s’est incrusté en rentrant dans sa Pokéball avant que Soltan ne me conseille fortement de m’accrocher, je comprends vite pourquoi quand Camya, la Rapasdepic fonce presque en piqué vers la ville en contrebas. Mon petit déjeuner ne va décidément pas faire long feu dans mon estomac mis à mal depuis ce matin.

Nous débarquons enfin en ville, un peu à l’écart cependant pour ne pas trop attirer l’attention et commençons à marcher dans les rues. Ce petit retour à la civilisation n’a pourtant pas sur moi l’effet positif que j’aurais escompté. Ces rues, je n’arriverais plus à les voir de la même façon, maintenant… Je ne regarde qu’à peine ou nous allons et m’arrête au milieu du chemin, l’air effrayée par tout ce que je vois.

« Riku, calme-toi. Avec moi, tu ne risques rien. »
«C’est… super rassurant venant d’un tueur. »
« Fais-moi un peu confiance. Si il arrive quelque chose, je te protégerais. »
« What… Pourquoi tant de générosité, d’un coup? »
« J’en connais un qui me casserait les oreilles pendant des mois si il t’arrivait un truc et que je regardais sans rien dire. Ce serait d'un ennui mortel. Et potentiellement irritant. »
« Vive le conditionnel. Tu parles, j’suis sûre qu’il s’en fout. »
« D’après ce que tu m’as dit, je ne crois pas. »


Le fait est que cette conversation a occupé un peu mon esprit et que je me suis remise à marcher. Tout me parait défiler avec un lenteur infinie depuis quelques jours. J’ai l’impression de ne plus avancer d’un iota. Que ma vie s’est arrêtée, que j’ai freiné des quatre fers. J’ai peur de ce qui viendra plus tard. J’ai soudain peur de ce symbole que j’ai remporté, de cette renommé que j’ai gagné,  tout ça… Je le mérite? Savent-ils à qui ils ont donné cet honneur? J’ai peur de ne plus jamais être à la hauteur. J’ai peur de ne plus pouvoir faire de coordination comme avant. Mes Pokémon m’encouragent, mais je ne peux plus me sortir toutes ces idées noires de la tête, je marche dans le noir sans savoir vers ou aller. Je me fous de me savoir en sécurité ou non, à vrai dire. Ce n’est pas d’un possible assaillant que j’ai peur, mais du fait que je serais capable de me détruire encore plus moi-même. A ce propos, je m’arrête devant une ruelle que j’ai l’impression de connaître… Trop bien. Juste devant, un type me fait un signe que je connais. Il en vend. Juste un peu… Ça pourrait me rendre la paix un tout petit moment… C’est tout ce dont j’ai besoin. Je laisse Soltan s’éloigner un peu et m’approche du gars, fouillant dans mes poches discrètement et lui demandant son prix. Je m’en fous. Son prix sera le mien. Puis, le gars est soudain soulevé du sol et jeté par terre dans la ruelle comme vielle chaussette pourrie. C’est à peine si je crie, je crois que ça aussi, j’y suis devenue imperméable. J’ai le temps d’entendre la voix de mon très cher protecteur qui demande au mec de se casser.

« Même pas tu me laisserais avoir une minute de paix, toi, putain. »
« Une minute de paix qui te rendrait totalement inapte à travailler. J’ai pas besoin de ça. »
« Fais pas comme si tu t’inquiétais pour moi. »


Comme tout réponse, il me tend son paquet de cigarette. J’aime pas ces trucs-là, parait qu’il y a plein de saloperies chimiques dedans. Mais je me laisse tenter et lui pique son briquet au passage pour allumer la cigarette et enfonce mes poches dans mon pantalon de travail qui ne m’a pas quitté depuis quelques jours. On arrive finalement devant un magasin à l’air abandonné depuis un bail, mais dès qu’on a passé quelques portes, je m’aperçois qu’il s’agit tout bêtement d’une armurerie clandestine. Soltan va au comptoir et moi je ne peux m’empêcher de toucher à tout ce que je vois. Je me fais vite rabrouer et jeter dehors avec un coup de pied au cul. Assise plus loin,  sous le porche d’un vieil immeuble, j’attends qu’il ait fini ses conneries. Finalement, je ne supporte pas longtemps de rester au même endroit. Je file vers le centre de la ville qui craint moins, passe dans la rue marchande, ou quelques magasins sont déjà ouverts. Ça me manque vraiment, mes vêtements habituels… je ne résiste pas à entrer dans ce magasin à la vitrine l’air branché un peu punk dans mon look, quoi. Je fouille quelques minutes, sous le regard d’un vendeur piercé de partout qui se demande certainement d’où je sort avec ces fringues pleines de boue. Pff… Même à ça j’ai plus le gout… Est-ce que ça me représente si bien que ça? C’est alors que mon Gloupti sort et se pose à mes côtés, et m’observe avec un regard étrange… Admiratif?

« Me regarde pas comme ça Carlito… Tu sais que c’est plus pour moi ces trucs-là. J’devrais arrêter, on doit penser que je suis plus à la hauteur. »

Même mes cheveux commencent à perdre leur coloration, j’ai des racines brunes qui apparaissent ça et là. J’oublie de mettre mes lentilles le matin. Je n’ai plus la force d’être Riku Anarchy Nagel. Pourtant, c’est aussi moi. J’aimais être elle. Mais je ne m’en sens plus capable, maintenant. Mais Carlos insiste, en agitant ses moignons, il semble pester contre mon attitude. Ahah, venant de lui, c’est bien normal. Je l’envie, je l’ai toujours envie de s’assumer totalement comme ça, en se foutant totalement du regard des autres. Il sent pas bon, il est assez ridicule, il est pas bien malin, mais il s’aime comme il est. Et il aime les autres tels qu’ils sont, il sait voir ce que les autres ont de beau chez eux, il a toujours su me percer à jour. Et au fond, il sait que je ne veux pas abandonner, que si j’avais la force, je repartirais de plus belle, dans la direction que je me suis donnée, sur ce chemin ou j’ai tant appris et tant aimé être celle que je suis. Mais je connais rien à la vie, je recule face à la première difficulté, je suis une trouillarde et je pleure tout le temps. Je baisse le regard… En suis-je vraiment capable? Le vendeur commence à me houspiller sur le fait que les Pokémon ne devraient pas sortir dans le magasin, surtout que le Gloupti en tendance à suinter sur le sol… Je n’ai pas le temps de m’excuser que pour toute réponse, Carlos se dresse devant moi, de ce que son petit corps lui permet, et se met soudain à briller. Son corps mou et suintant passe progressivement du vert au violet, et il double, triple de taille… Wow… Au point d’en devenir plus grand que moi! Je l’observe, a la fois surprise, et émerveillée, un peu terrifiée aussi. L’Avaltout qui s’est planté devant moi vient de me couper le souffle. Bordel Carlos… Comment tu peux être aussi génial? Mais j’ai compris. Je crois. Je veux réessayer. J’échange un sourire maliceux avec mon ami alors que le vendeur s’arrache les cheveux qu’il n’a pas en s’apercevant que le Pokémon Poison suinte encore plus qu’avant. Je ne perd pas un instant de plus et dévalise le magasin pour qu’il oublie ce petit incident, flashant entre autre sur un manteau de cuir rouge, un peu long et grand pour moi mais auquel je ne peux résister. Je fais chauffer ma carte de crédit et sors, changé dans une apparence qui me convient définitivement mieux, les bras chargés de paquet comme une star qui sort de chez D&G. Un peu plus tard, je suis revenue devant cette fichu armurerie, et attend l’autre grande andouille qui ne tarde pas à sortir avec une grosse boite noire sur l’épaule. Bah bonsoir la discrétion. Il semble un peu surpris en voyant mon changement de dégaine mais ne trouve visiblement aucune réflexion à faire là-dessus.

« Yo. T’as mis le temps! »
« Ils voulaient m’arnaquer, j'ai du être persuasif. »
« Cool. Bon, tu viens? J’te paye un truc à boire. »


Je lui dois bien ça. Enfin, je crois.




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