Les dents de la mer III, la vengeance

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L'appel de la bouffe, ça parle à tout le monde et ce sans la moindre exception ; Faust n'en est pas une d'ailleurs, et se jette allègrement sur la possibilité de se nourrir. Il ne meurt pas de faim non plus, mais l'odeur des crêpes, gaufres et autres churros lui monte au nez si rapidement qu'il a vite fait de sortir de l'eau pour rejoindre Isaac qui leur fait des signes de la main depuis tout à l'heure pour attirer leur attention. Pas besoin de signes néanmoins maintenant que l'estomac de Faust a été ainsi appelé, et c'est sans plus d'attente qu'il se rue vers la plage, suivi de peu par Alice et Natsume, ou du moins Natsume qui tient Alice sur son dos. Il se secoue un peu une fois sorti de l'eau et pousse un soupir d'aise avant de s'étirer, et se serait presque mis à ronronner si il en avait été capable. Après cette séance de nage, se remplir l’estomac serait un très bon plan qu'il avait bien l'intention de mettre en place.
C'est avec beaucoup de difficultés qu'il tente de convaincre Alice ainsi que Natsume de ne pas se jeter sur les glaces, mais c'est peine perdue ; il finit par abandonner en moins de cinq minutes, et le sourire victorieux de la fillette est encore une fois la preuve qu'il est bien incapable de lui refuser quoi que ce soit, parfois. Il ne la gâte pas trop non plus, n'allez pas vous tromper, c'était bien différent.
Katya et Nova préfère elles respectivement une crêpe et une gaufre. Ce sont Faust et Isaac qui sont eux plus désespérants, avec leurs gaufres nutella-banane-chantilly puant tellement le sucre et le diabète naissant que c'en est littéralement criminel. Parce que bien évidemment, quand on s'appelle Faust Michael Donovan, on ne peut pas se contenter d'une toute petit gaufre de rien du tout et qui ne causerait pas un début de gangrène rien qu'après la première bouchée. Ouais ouais, 'yolo' si on veut même si cette phrase est immensément stupide.

Ils retournèrent vers les serviettes pour déguster leurs repas improvisés et bourrés de sucre sans autre forme de procès. Tandis qu'Alice passe de la crème solaire sur le dos de Natsume et qu'il se retrouver à lambiner en dégustant sa gaufre, son regard se perd dans l'étendue de sable. Il se surprend à passer ses pieds sous la terre d'or fine, comme un enfant. Un léger sourire étire ses lèvres alors qu'il observe les autres avant de reporter son attention sur le bleu de l'océan. Oui, définitivement, il se sentait tout aussi bien aujourd'hui que lorsqu'il était enfant.

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Il faut croire que c'est trop demander que de vouloir un peu de paix dans les environs, même pour Faust qui est plutôt du genre à faire avec tout. Alors qu'il continuait de manger sa gaufre bourrée de sucre sans la moindre considération pour son taux de cholestérol, une mouette vint s'écraser près d'eux, ou du moins à quelques centimètres du conseiller, et la chute de la Géolise recouvrit légèrement le hérisson de sable. Celui-ci pesta et se releva brutalement par réflexe, souhaitant à tout prix conserver sa friandise loin du sable, mais c'était déjà trop tard ; sa gaufre en était déjà complètement couverte, et il poussa un long soupir blasé. Bordel de merde, et lui qui n'avait eu le temps que d'en manger la moitié... En un sens, cette Goélise venait peut-être de lui épargner une crise de foie, mais tout ce que Faust retenait, c'était qu'il avait mangé deux fois moins que prévu et ça, ça avait le don de le frustrer à un point inimaginable. Vraiment. En grommelant, il aida la pauvre mouette à se sortir la tête du sable, puis, se rendant compte qu'il ne pouvait plus manger sa gaufre, donna le reste en soupirant à l'oiseau qui le remercia brièvement en poussant un petit cri avant de saisir le morceau dans son bec et de s'envoler.

Après s'être étiré, il décida de se relever et se refaire un tour en marchant. Il se surprend à profiter de l'air marin comme un enfant, mais au fond, il sait déjà que c'est parce qu'il en est toujours resté un. Grandir, c'est pour les autres ; il a choisi de garder son âme d'enfant, et tant pis pour ce qu'on penserait et dirait de lui. De toutes façons, à ses yeux, ceux qui fustigeaient ceux qui, comme lui, choisissaient de vivre avec l'esprit léger étaient des personnes qui étaient décidément trop tristes.
Il s'amusa à frapper l'eau avec le bout de ses pieds sans raison particulière puis se mit à fredonner une chanson quelconque, réfléchissant soudainement à ce qu'il pourrait bien faire. Tiens, Alice était déjà de retour dans l'eau... Quelque chose lui disait qu'elle avait sûrement une excellente raison à cela, tiens. Il n'y avait plus qu'à aller poser la question, et vu l'étincelle dans les yeux de sa fille, il n'avait aucun doute sur le fait qu'il n'allait sûrement pas tarder à être bien occupé.

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Pour être parfaitement honnête, lorsque Faust avait vu Alice glisser discrètement quelques rapide balls dans sa sacoche, il avait eu de gros doutes. Il n'avait rien osé dire de peur de se tromper, mais vu que la gamine observait l'horizon et la plage avec une insistance inhabituelle, le conseiller était maintenant sûr et certain qu'elle était bel et bien en train de chercher un pokémon. Après, lequel, ça... Il ne savait pas. Il avait bien sûr remarqué l'affection naissante de sa fille pour les pokémon psychiques, ce qui avait fait grandement ricaner Isaac par la même occasion, et Faust sentait que le suédois allait finir par la prendre sous son aile à un moment donné, mais il savait assez que sa gamine était imprévisible et qu'elle pourrait bien être du genre à chercher un Krabby, par exemple. Chercher à prévoir ce que ferait Alice, c'était chercher la migraine ; il l'avait appris à ses dépends bien des fois, sérieusement. Faust avait comme l'impression que parfois, elle-même ne savait pas ce qu'elle faisait et improvisait au fil du temps, ce qui était sûrement peu loin de la vérité quant on y pensait un peu. Il s'en était rendu compte le jour où elle avait décidé de faire pratiquer sa Munna en lui donnant la lourde tâche de la maintenir en l'air, et ce sans faire attention au fait qu'elle pourrait sûrement tomber. Tomber à quelle hauteur, me demanderez-vous ? Oh, juste du haut du toit. Ouais, cette gamine avait de sérieux problèmes d'estimation du danger, mais ça devient presque habituel dans cette famille.

En avançant, il remarqua qu'un tas de sable cachait un Ramoloss aux jambes d'Alice. La créature rose à quatre pattes était en effet en train de chercher des câlins, que la gamine lui rendit avec tant d'empressement que Faust ne pu que soupirer légèrement, amusé, en constatant qu’il était plus que probable qu'elle allait revenir avec une nouvelle ball à sa ceinture. Par Arceus, elle n'avait que six ans, bientôt sept d'ailleurs, et elle allait déjà avoir quatre pokémon... En se maudissant de sa faiblesse, il ouvrit sa sacoche et prit une rapide ball qu'il garda dans sa main.

« Alice, ma grande ? »

La fillette sursauta et posa ses deux grands yeux marrons sur lui ; elle dû reculer un peu pour attraper la ball qu'il venait de lui lancer, et jeta un regard curieux à son père qui lui répondit par un sourire malicieux. Soudainement d'excellente humeur, Alice présenta la rapide ball au Ramoloss, l'air excitée et trépignant presque d'impatience. Impatience ne rimant pas avec Ramoloss, elle dû atteindre un peu avant que le pokémon ne pose finalement sa tête contre la sphère bicolore et ne se laisse être aspiré à l'intérieur. Toutefois, elle compensa ce manque d'activité en sautillant sur place après coup.

« Papa, t'as vu, t'as vu ? J'ai un Ramoloss ! »

Faust gloussa doucement en hochant de la tête, attendri. Il était peut-être trop gaga, des fois, mais qui allait lui en vouloir ?

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Il n'avait pas porté tant d'attention que ça au fait que sa Léopardus paraissait être une adepte de la nage, chose qui pouvait paraître tout simplement surnaturels pour les félins ; rares étaient ceux qui ne transformaient pas les mains de ceux qui tentaient de leur donner des bains en gruyère râpé, ou en tous cas l'équivalent un peu plus sanglant, certes. Faust avait jugé ça comme pratique, voilà tout, et c'était très avantageux aujourd'hui. Après avoir ramené Alice près des serviettes pour qu'elle fasse connaissance avec son Ramoloss, il était revenu sur le bord de l'eau pour venir quoi comment allait la Léopardus. Celle-ci était couchée sur le sable, laissait les vagues lui passer de temps à autre sur le pelage, sans jamais être entièrement recouverte. Elle ronronnait si fortement que Faust aurait pu jurer qu'elle allait rivaliser en matière de bruit avec un moteur d'avion nucléaire. Si ça existe ? Absolument pas, mais la narratrice est une fainéante de service qui ne prend même pas la peine de chercher une alternative possible par pure flemme d'aller sur google. Ouais ouais, ça vole pas haut, mais en même temps, est-ce que ça a jamais volé ? Bref. Tout ça pour dire que le conseiller venait de s'accroupir à côté de la femelle, en lui caressant doucement l'arrière de l'oreille. La Léopardus lui mordilla légèrement la main, signe qu'elle n'avait pas envie d'affection à l'instant et il comprit bien vite qu'il fallait mieux ne pas insister quand elle était dans cette humeur. Nul doute qu'elle préférait profiter de la vue et de l'eau qui lui léchait le pelage régulièrement. Mais elle risquait de revenir tout à l'heure, en la connaissant.

Alors qu'il venait tout juste de poser ses fesses sur le sable et s'apprêtait à laisser ses jambes tremper dans l'eau, un bruit de pince arriva à ses oreilles. Se rappelant de quels pokémon à pinces pouvaient vivre dans les environs, ses yeux s'illuminèrent d'avance devant la probabilité que la créature produisant actuellement un tel bruit soit... Un Ecrapince. Dans sa tête, Faust se mit à sautiller et à crier sa joie avec une intonation tellement aiguë que cela percerait les tympans de tout le monde aux quarante kilomètres autour. Si certes il ne fit pas cela, ayant un peu conscience que cela serait totalement ridicule, la lueur dans ses yeux en disait bien assez. Il se releva en un éclair et considéra l'Ecrapince du regard, curieux. Son envie de combat était bien visible, et il n'était pas assez stupide pour ne pas sauter sur l'occasion ; il aurait fallu être un peu fou sur les bords.

« Winnie, s'teplait ? »

La Léopardus émit un miaulement agacé et plaintif avant de se relever, en jetant un regard à moitié à son dresseur, un 'non mais t'as vu ce que je fais pour toi quand même' qui fit tout juste glousser Faust. Puis, comme d'habitude, une fois qu'elle eut étiré ses muscles, une étincelle joueuse passa dans ses yeux et elle se concentra ensuite sur son adversaire du jour.

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Winnie n'est peut-être pas la plus entraînée ou la plus puissante de son équipe, mais elle a appris à combattre aux côtés d'autres pokémon qui regorgent d'expérience et de force. Si elle a certes eut du mal à admettre qu'elle avait énormément à apprendre, elle avait fait preuve de bonne volonté et n'avait pas hésité à galérer pour arriver à ce niveau. Pour dire, la voir maîtriser des techniques comme Aéropique ou Cage–Éclair aussi facilement avait été impressionnant, et alors qu'elle fait un bond en avant vers son adversaire, toujours aussi agile et rapide, un sourire malicieux étire les lèvres de Faust. Il bien eu le temps de repérer les étincelles qui s'échappent du pelage de la Léopardus, et qui, lentement, se jettent sur l'Ecrapince à une vitesse impressionnante. La paralysie fait son effet, mais la surprise ne suffit pas à l'empêcher d'attaquer ; Winnie n'esquive Pince-Masse que de justesse. Après avoir reculé, elle attend. Elle tente d'épuiser son adversaire en le poussant à bouger, mais l'autre femelle est plus maligne et se contente d'augmenter sa force brute avec Danse-Lames.

« Winnie, Tranche-Nuit. »

Une de ses techniques favorites, si ce n'est la seconde après Vibroscur. Si il faut frapper fort et vite, ça, la Léopardus en est bien capable. Des ombres opaques et brumeuse prennent la forme d'un bec au devant de Winnie et elle l'abat alors sur l'Ecrapince en laissant une traîner noirâtre derrière elle. Le coup est décisif ; si certes l'écrevisse ne tombe pas, elle grimace fortement et a l'air désavantagée. Toutefois, avec cette force obtenue en utilisant Danse-Lames tout à l'heure, elle peut alors porter un coup dévastateur que la Léopardus ne peut éviter, brièvement incapacité par les quelques secondes qu'il lui faut pour retrouver ses réflexes après son attaque. Winnie est brusquement repoussée, et respire à un rythme irrégulier.
Faust inspecta les deux adversaires en silence, puis, avec un sourire, prit la parole.

« Merci, Winnie. Tu peux t'arrêter. »

La Léopardus, comprenant où son dresseur voulait en venir, salua l'Ecrapince avec un léger sourire avant de repartir vers les serviettes pour s'allonger un peu et se reposer. Le conseiller s'approcha lentement de l'Ecrapince, avant de poser ses fesses à côté d'elle. Ce geste suscita la curiosité de la femelle qui l'observait d'un air interloqué. Faust sourit légèrement, et lui tendit une rapide ball vide sortie de sa ceinture.
Autant dire qu'il n'y eut pas beaucoup d'hésitation, non.