Les dents de la mer II, le retour

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« Dis-moi, est-ce que tu sais nager … ? »

Les yeux écarquillés et un poil paniqués de sa fille en dirent bien assez. Faust l'observa quelques instants, et ses petites mains s'étaient contractées avant qu'elle ne déglutisse. Il n'était pas aussi doué que Natsume pour comprendre et analyser le langage corporel (qui l'étonnait toujours à pouvoir deviner des trucs avec une facilité déconcertante, mais ça c'était un autre sujet), mais il pouvait au moins comprendre que nager n'était pas vraiment une capacité que la fillette avait beaucoup développé. Doucement, il s'approcha et la prit dans ses bras pour la porter, de sorte que ses pieds ne touchaient plus l'eau. Elle se laissa faire sans rien dire, seulement un poil déconcerté par la lueur qui pétillait dans les yeux de son père, et ne pu s'empêcher de se sentir mal à l'aise lorsqu'elle le vit rentrer dans l'eau jusqu'à la taille.

« Si tu veux, je peux t'apprendre. Ça te dirait ? »

Silence. Alice le regarda avec hésitation et une certaine peur dans ses yeux marrons, mais devant le grand sourire lumineux de son père qui avait toujours ce don de la calmer, elle abandonna toute idée de refuser et hocha mollement de la tête. Puis, doucement il s'abaissa, de sorte qu'elle ait de l'eau jusqu'au ventre tandis qu'il gardait une prise ferme sur elle. Au vu de son expression, le conseiller pouvait dire qu'elle n'était pas forcément particulièrement réjouie par l'idée, mais il la rassura du mieux qu'il put et plia même légèrement les genoux pour qu'elle puisse poser ses pieds dessus.

« Tu vois ? Essaye de bouger tes bras comme moi. »

Alors qu'il essayait de lui montrer comment faire exactement, il constata que sa nervosité était tout de même particulièrement remarquable. Soupirant, il guida ses bras afin qu'elle répète les mouvements qu'il lui montrait, ce qu'elle fit avec un peu de peur mais une petite étincelle de courage et de détermination brillante dans ses iris.

« Papa... ?
- Hn ?
- Tu me lâches pas, hein ? »

Le sourire de Faust se fit plus lumineux et doux encore.

« Promis. Tu me fais confiance ? »

Elle hocha faiblement de la tête, et l'adulte essaya de ne pas trop penser au fait que là, il était surtout en train d'improviser. Il n'avait pas appris à ses petits frères à nager, puisque son père s'était chargé de Felix et que Clive s'était occupé d'Eliott à ce sujet. Toutefois, quelque chose lui disait qu'il n'avait pas besoin d'autant d'expérience qu'il aurait pu le croire.

Les dents de la mer II, le retour

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Comme tout le monde, Alice a un peu de mal à nager, ce qui en soit est parfaitement compréhensible puisque cela nécessite pour tous les êtres humains sur terre un apprentissage assez fastidieux, parfois long, qui n'est pas apprécié de tous, loin de là. Mais évidemment, lorsqu'elle échoue à effectuer les mouvements que son père veut lui faire apprendre, il la rattrape avant qu'elle ne boive la tasse, ce qui arrive quelques fois malheureusement, bien que Faust a rapidement compris qu'il devait garder un bras juste en dessous de son ventre pour lui empêcher ce désagrément. C'est compliqué, oui, mais Faust ne regrette pas une seule seconde de prendre son temps pour apprendre à sa fille de nager. Celle-ci, bien que frustrée de ne pas y arriver du premier coup (comme quasiment tous les enfants en sorte, rien de surprenant à ça), continuait d'essayer en écoutant plus ou moins ses conseils (et encore une fois, comme tous les enfants qui refusaient généralement d'écouter avant d'être raté), avec des résultats variables. Elle n'accorda, et c'était si étonnant qu'il fallait le constater, aucune importance à la Remoraid qui passa près d'eux.

Il observait sans rien dire, esquissant de temps à autre des sourires fiers en la voyant progresser, puis, voyant qu'elle commençait un peu à fatiguer, lui fit signe de s'arrêter avant de la prendre dans ses bras pour l'emmener un peu plus loin, jusqu'au niveau où il avait de l'eau jusqu'aux aisselles. La fillette sourit joyeusement, contente de pouvoir profiter un peu de l'eau pour se rafraîchir, et le conseiller garda ses yeux sur elle, ne cherchant pas à déceler l'origine de toute l'affection qu'il ressentait d'un coup en la voyant si heureuse tant il était évident qu'il commençait à gagater plus qu'un petit peu.

« Hé, Natnat ! »

Visiblement, un petit lapin imprudent s'était aventuré à quelques mètres, et Alice l'avait reconnu malgré les mètres qui le séparaient. Faust pu le voir s'immobiliser, et pu presque entendre le 'et merde' qui devait résonner dans sa tête à l'heure actuelle. Avec un rictus, Faust se rua vers le japonais pour attraper son épaule droite avec une main, et passa immédiatement ce bras autour de lui pour l'empêcher de fuir.

« Bah alors, tu nous boudes ? »

Si Natsume se retenait de l'insulter à cause de la présence d'Alice, il n'y avait pas le besoin d'être un génie pour comprendre que le regard venimeux de l'adolescent lui promettait toutes les morts les plus violentes et les plus douloureux. Menace implicite à laquelle il répondit par un sourire mielleux, qui, comme il le savait plus bien, en faisait que davantage faire enrager le cadet.

Les dents de la mer II, le retour

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Faust ne regrette en aucun cas d'avoir poussé Natsume à se jeter à l'eau ; si certes l'y jeter avait été un peu brutal, il n'avait pas la patience de supporter ses conneries et il était hors de question que cet idiot devienne la victime d'une insolation parce qu'il avait du mal à supporter la mer. Le lapin lui en veut certainement un peu, et il le comprend bien, mais Faust fera avec ; avec un peu de patience, Natsume oubliera bien vite, et nul doute que la présence d'Alice l'aide également à ne pas rester de mauvaise humeur. Au bout d'un moment, l'adolescent finit d'ailleurs par se débattre et Faust le relâche, un poil amusé devant son regard meurtrier qui ne lui fait définitivement pas peur. Maintenant que les grands yeux marrons d'Alice se sont posés sur l'éleveur et qu'il y  brille une lueur pareille,  il y a fort à parier qu'elle a envie de quelque chose, et probablement en grande partie de jouer avec le japonais. Celui-ci étant d'ailleurs complètement incapable de lui dire 'non' quelle que soit l'occasion, il était assez facile de prévoir la suite des événements.

« Dis, dis, Nat' ; tu veux bien me montrer comment tu nages, toi ? »

Silence contemplatif du côté du lapin qui fronce légèrement les sourcils devant cette demande apparemment saugrenue pour lui. Mais néanmoins, il obéit et fait un ou deux mètres avant de revenir vers eux, et Faust devine facilement qu'il ne doit probablement pas comprendre la raison qui avait poussé Alice à lui demander une pareille chose. Il était évident que la gamine avait pourtant tout simplement besoin d'un exemple et que, bien qu'observer son père était déjà pas mal pour noter des trucs et des détails, voir une autre personne nager restait bénéfique, puisque chaque technique était différente. C'était un peu comme les combats de pokémon en fait, si on cherchait un peu et si on commençait à partir dans les interprétations et analyses un poil tirées par les cheveux. Puis, après avoir jeté un regard équivoque à Alice, la gamine hocha de la tête pour lui indiquer que oui, elle en a vu assez. Elle se mordit les lèvres quelques instants, l'air pensive, avant de reporter son attention sur son père.

« Papa, si tu me tiens le ventre, tu penses que je peux essayer de nager ? »

Le conseiller hocha de la tête avant de s'exécuter, sous le regard curieux de Natsume qui avait trouvé quelque chose à faire et qui allait probablement les observer en silence, mais Faust n'allait pas s'en plaindre, et puis il était sûr et certain qu'être observée donnerait à Alice la motivation de s'améliorer encore un peu. Ils avaient le temps, après tout. Oh tiens, un Tentacool. Ça c'était inintéressant, par exemple, et c'était juste une phrase bateau pour pouvoir noter ce pokémon à tentacules comme vu dans le pokédex.
Aucune honte, ouip.

Les dents de la mer II, le retour

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Alice était une élève particulièrement attentive et même si au départ, il a été assez compliqué de la mettre dans le rythme, il semble que ses échecs répétés l'ont poussé à s'améliorer, et Faust constate avec beaucoup de fierté qu'elle se débrouille déjà en matière de nage du petit chien, ce qui en soit est une excellente chose puisque c'est au moins un début. Ce n'est pas forcément fameux ni exceptionnel, mais c'est déjà beaucoup. Et puis, vu le grand sourire de Natsume alors qu'il indiquait à la petite comment faire du mieux qu'il le pouvait, il ne regrettait pas un seul instant.
Puis, alors qu'il jetait un regard circulaire aux environs et poussait un soupir d'aise en s'abaissant légèrement dans l'eau pour que ses épaules soient recouvertes d'eau et que sa peau brûlante soit rafraîchir par le contact délicieusement froid de l'eau, il vit une tête surgir devant lui et recula subitement, surpris et un poil apeuré sur les bords. Comme l'idiot qu'il fut, il prit la tasse et en sortant la tête de l'eau, recracha une bonne dose d'eau salée en pestant intérieurement contre la goût dégoûtant de sel qui lui restait en bouche et la brûlure occasionnée dans sa gorge.

Après s'être à peu près relevé, avoir secoué vivement ses cheveux, s'être frotté les yeux et avoir longuement grogné, il finit par poser son regard sur la responsable de tout cela et constata qu'il s'agissait bien d'Izumi, comme il l'avait vu de (trop) près tout à l'heure. Il soupira devant l'air éternellement neutre de l'Amphinobi, qui ne se perdit pas en explciations longues avant de saisir un de ses poignets et de lui montrer la direction de la plage, où Isaac et Nova leur faisait des grands signes de la main. Derrière eux se trouvait un vendeur de friandises telles que des crêpes, des gaufres, des beignets et autres concentrés de sucre qui mirent autant l'eau à la bouche de Faust qu'elles firent demander à la narratrice comment diable un hérisson pouvait se dire qu'en manger une demi-douzaine ne serait pas excessif. Nat' et Alice comprirent bien vite ce que le conseiller voulait qu'il fasse et ils hochèrent de la tête devant son gigantesque sourire équivoque avant de le suivre, non sans mal pour le lapin qui devait aussi porter une gamine de six ans sur son dos, chose assez peu aisée pour un adolescent de seize ans avec de vrais bras de poulet. Mais là encore, l'appel du ventre avait été le plus fort et Faust n'avait pas vraiment pensé logiquement, mais étant donné que le sens du mot 'logique' lui était inconnu, c'était limite prévisible.