It's okay to be gay !

Samaël Enodril

Si l'Enodril aime faire rougir son petit ami ? Eh bien... disons que comme cela signifie qu'il est mal à l'aise, peut-être pas. Mais il le trouve tellement « kawaii » -comme ils disent dans la langue natale de l'éleveur- quand il devient aussi rouge qu'une tomate qu'il a vraiment du mal à avoir de quelconques remords. Et encore, dans le cas actuel, Sam ne fait même pas exprès ; il exprime juste sa pensée. Cependant, bien entendu, si le japonais venait à avoir honte suite à une potentielle humiliation particulièrement dégradante, l'ourson se mettra bien évidemment de son côté. Se faire rabaisser abjectement, il sait plutôt bien ce que ça fait ; il a déjà assez subi les affronts de ses camarades qu'il s'est même demandé un jour s'il avait encore ne serait-ce qu'un peu de dignité en lui. Pour le moment, néanmoins, la nouvelle teinte du hérisson n'est pas du tout une réaction négative et il a même semblé apprécier les caresses de son copain.
Pendant qu'il lui a pris la main avec douceur, il ne peut s'empêcher de jouer un peu avec ses doigts. S'il croit ensuite pendant une seconde qu'il embête possiblement le lapin, ce dernier le rassure en émettant un gloussement et en lui faisant un de ses adorables sourires dont il a le secret. C'était peut-être pas une si bonne idée que ça, de sortir avec un porc-épic aussi chou... Mais si Sam doit mourir jeune, autant que ça soit de diabète.
Mais le mignon petit sourire devient aussitôt un rictus narquois, et l'aîné cligne des yeux, surpris de ce contraste. Il devine qu'il a une idée en tête, mais ne voit pas ce qu'il aurait pu dire qui aurait fait germer une imagination telle qu'il arrive à discerner une lueur de malice dans son expression. Tout à coup, sans crier gare, le cadet se jette au cou du plus âgé en l'entourant de ses bras et ils chutent tous deux sur le matelas. Si le dresseur est surpris, il ne va certainement pas se plaindre de la position dans laquelle ils sont et encore moins du câlin surprise que lui a réservé le Shimomura. Il mentirait s'il disait que sentir ce corps et cette chaleur contre lui après un élan de surprise lui était désagréable. S'il est étonné d'une pareille réaction, il n'a pas l'intention de protester. Au contraire, il sourit, attendri, et passe ses bras autour de la taille de l'autre au moment où il finit enfin par lui répondre. A ses mots, c'est à son tour de rougir, bien que ça soit plus léger, et de laisser échapper un rire cristallin, amusé, qui pourrait être l'équivalent d'un ronronnement sonore, surtout lorsqu'il pose sa tête sous son menton. Jusqu'à hier soir c'était un rêve, mais maintenant, c'est devenu une réalité. Désormais, ce n'est pas qu'un seul étage qu'il devra monter pour aller se coucher. Ce n'est pas dans un lit simple qu'il dormira. Et ce n'est pas sans Natsume qu'il trouvera le sommeil ; car comme son petit ami vient de le dire si bien, si ce n'est pas lui qui vient à Nat, c'est Nat qui viendra à lui. Mais il y a vraiment très peu de chance pour que le compétiteur veuille un jour dormir sans l'autre adolescent lorsqu'il viendra ici, à moins que le concerné soit temporairement absent.

Puis, sa mine se fait soucieuse quand le plus jeune se décale et semble bien plus gêné que tout à l'heure, agissant un peu comme lui il y a quelques minutes lorsqu'il lui avouait le fait qu'il n'avait jamais su ce que ça faisait de tomber amoureux auparavant. Apparemment, c'est le même sujet qui tombe, mais version lapinou. Comprenant mieux d'où vient son malaise, et ses rougissements répétés semblables aux siens, il semblerait en effet qu'il n'ait jamais de relations amoureuses avant lui non plus. Cette information soulage intérieurement le petit ours et savoir qu'il est la toute première (et dernière) expérience de l'éleveur en la matière satisfait sa fierté. Natsume qui prétend ne jamais s'être intéressé à l'amour, Samaël se dit qu'il doit vraiment avoir quelque chose que les autres n'avaient pas pour mériter une telle affection de sa part et être celui qui lui a fait découvrir ce sentiment nouveau. Mais comme tout le monde sait qu'il est extrêmement narcissique (ironie, ironie), il se demande encore ce qui a justement attiré le regard de l'autre sur lui. Mais une petite partie prétentieuse de lui le fait se réjouir d'avoir été également le premier à l'avoir embrassé. Aucune autre personne n'avait en effet pu sceller ses lèvres avec celles de son petit ami et il avoue que cette pensée lui fait l'effet d'une caresse mentale dans le sens du poil. Comment ça, il est mignon mais très con ? Ne me dites pas que vous venez de le remarquer, tout de même ! Enfin bref.

Bien qu'il aurait encore voulu câliner son lapinou encore un peu, son ventre, comme le sien, crie famine. Être amoureux, c'est bien, mais ça serait dommage de crever de faim, quand même. C'est l'avantage d'avoir des cours par correspondance : ils ont toute la journée devant eux pour leur nouvelle relation ; et bien plus qu'une journée, ils ont toute la vie. L'Enodril se lève donc à la suite de son copain, avant de se rendre compte que ce dernier se changeait juste sous ses yeux. Tiens... il n'est plus pudique ? En effet, Natsume retire son haut, sans se soucier apparemment du regard de Sam sur son corps à demi nu dont il profite allègrement de la vue. Il n'est peut-être pas encore bien musclé, mais voir le torse de son petit ami qui d'habitude se cache pour se déshabiller, l'ourson peut vous dire que ça fait de l'effet. Alors soit, il ne bave pas comme les amoureuses transies, mais il laisse quand même ses yeux s'attarder sur le buste du hérisson, ne pouvant s'empêcher de rougir faiblement. Mais quand le Shimomura se retourne pour s'emparer de la tasse et que Sam peut voir l'expression sur son visage, il rit intérieurement. Il va pourtant devoir s'habituer à ma présence, maintenant !
En essayant de dissimuler sa gêne comme il le peut, Nat sort rapidement de la chambre en priant pour que les autres dorment encore. Mais vu l'heure qu'il est, cela étonnerait assez le nounours. Ce dernier ne serait absolument pas dérangé par si le reste de la maisonnée était réveillé, mais il a le pressentiment qu'ils auront le droit à es sourires angéliques sitôt qu'ils apparaîtront devant eux.

Et bien sûr, pour une fois, l'aîné a raison. Au moment où ils descendent et croisent les trois résidents restants, les rictus puant l'innocence trompeuse. Mais contrairement au japonais qui a déjà pris quelques teintes, Sam décide de les ignorer et de leur rendre leur salutation en souriant, comme si de rien n'était. Ils devront s'habituer à ce qu'ils descendent en même temps, à partir de maintenant ; alors pour lui, c'est une matinée presque normale. Si l'éleveur s'étouffe avec sa propre boisson et jette un regard froid au Conseiller lorsque Faust commence par leur demander s'ils ont bien dormi, l'Enodril ne perd pas sa face souriante et s'étire brièvement.

- On n'peut mieux !

Son grand frère veut peut-être les taquiner maintenant qu'ils sont en couple, mais l'adolescent a décidé de faire avec et de montrer que, contrairement à son petit ami, il n'est pas aussi embarrassé que ça de la situation.
Puis, le dresseur cligne des yeux, surpris par l'information du porc-épic le plus âgé. Katya l'a aidé ?...
Ce n'est qu'à cet instant qu'il comprend alors que, comme lui, Nat a dû être incapable de lui-même d'arriver à comprendre ses sentiments et a donc demandé à une aide extérieure pour l'aider à comprendre ses réactions étranges et ce qui clochait chez lui. Si le compétiteur a eu recours à sa mère, il se rappelle que le Shimomura a perdu la sienne et qu'il a donc demandé à Katya de l'aider avec ça. Au fond, c'était sans doute le meilleur choix ; et étant mal à l'aise avec ça, peut-être que l'instinct féminin l'aura au moins éclairé. Que se serait-il passé, sinon ? Peut-être que Natsume aurait été encore paumé, qui sait ; et que leur histoire aurait eu bien plus de mal à se développer. Il comprend alors l'aide précieuse qu'y a apporté la borgne et se promet donc intérieurement d'aller la remercier comme il se doit.
Le petit ours, voyant que Sonic continue de « martyriser » son pauvre lapin, s'approche de l'asiatique avant de se mettre derrière lui et de lui masser les épaules, essayant de le détendre. Enfin, il attend le moment où Natsume n'est pas en train de boire son thé pour lui glisser un nouveau bisou sur la joue, juste devant les autres, pour prouver au spécialiste ténèbres qu'il n'arrivera pas à l'embêter avec ça.

- Je ne manquerai pas de lui dire, répond enfin Samaël à propos de la coordinatrice. J'espère au moins que vous vous êtes bien amusé à nous voir galérer comme des pas doués, termine-t-il en riant doucement, affirmant qu'il ne leur en voulait pas de ne rien leur avoir dit -car sinon ça aurait été bien plus simple.

En jetant ensuite un coup d'oeil à la table du petit déjeuner, le nounours se rend alors compte d'une chose, et lui vient une vilaine idée.
Il enlève ses mains de Natsume pour s'emparer d'une poêle et y casser deux œufs dessus pour les faire cuire. L'odeur des œufs au plat ne tarde pas à se répandre dans la cuisine. Il arrête le feu, dépose les aliments sur une assiette, et la place juste devant le nez du Donovan.

- Des œufs, Faust ?

A son tour, comme son frangin de cœur, il fait son plus beau sourire faussement naïf. Mais malgré les plaisanteries de Faust à leur sujet, l'Enodril n'a peut-être jamais été aussi heureux de sa vie. Ou du moins, cela fait très longtemps qu'il ne s'est pas senti aussi vivant. Il se remémore toutefois qu'il a des excuses à faire à ses Pokémons et qu'il n'est pas vraiment pressé au fond de leur annoncer la nouvelle ; même s'il sait qu'il doit le faire et qu'il le fera. Mais nul doute que la journée d'hier restera gravée dans sa mémoire, et qu'il fera tout pour être le meilleur petit ami possible ; car Natsume l'aime, et il aime Natsume.