Cesar avait passé tant d’années enfermé qu’il venait parfois à s’ennuyer de cet enfermement. Ou plutôt, de cet espèce de sécurité, de cette « protection » qui lui était ainsi assurée. Il ne souhaite pour rien au monde y retourner, bien entendu. Mais il se posait de plus en plus souvent la question. Qu’il demande « pourquoi » sans arrêts est une manie chez lui, bien entendu, le grand garçon découvre encore le monde, il lui reste tant à trouver et à apprendre… Des choses qu’il n’aurait jamais appris enfermé dans un asile. Mais justement… Confronté directement au monde, voila qu’il se rendait compte du si long chemin qui lui restait. Aurait-il assez de sa vie pour comprendre qui il est, ce qu’il fait ici? Tout. Savoir ou il est né, a-t-il une famille? Cesar se force a balayer ses craintes qui enserrent son cœur chaque jour un peu plus, il sait qu’il ne pourra plus les ignorer, le moment venu. Là encore, les médicaments de l’asile lui permettait de tout oublier, de dormir et de ne plus s’inquiéter de rien. Voila plusieurs mois que Cesar était passé du stade végétatif au stade d’humain, et il en découvrait autant les bonheurs que les douleurs. Pourquoi vivre ça fait si mal? Il en a marre de se sentir si ignorant, de faire semblant, d’inventer toujours une histoire différente… Il est un enfant. Mais avec la façon dont les gens le regardent, le jeune homme a fini par comprendre que non, il n’est plus un de ces enfants des rues que les gens regardent avec compassion. Car il reste encore de l’espoir pour eux. C’est tentant de profiter d’un simplet comme Cesar, mais en contrepartie, on le pense perdu, trop bête pour devenir meilleur. Le grand garçon ne le formule pas ainsi, pourtant, il n’arrive pas encore a mettre des mots et un cheminement logique à ce genre de pensées. Tout ce qu’il ressent est un malaise de plus en plus profond. Cesar commence a craindre pour sa vie, tout simplement. Il prend conscience de sa différence, petit à petit, et ne sait pas quoi en faire.

Le garçon secoua la tête alors qu’il marchait au cœur de la forêt d’Erode, qu’il arpente depuis plusieurs jours. Il y a même établi un peu son camp. Cesar se risque à devenir un peu sédentaire, maintenant qu’il n’a plus croisé les gens de l’asile. Cette nouvelle l’avait grandement soulagé, il se sentait bien moins oppressé au quotidien, et pouvait marcher dans les bois et même dans les rues des villes sans devoir piquer de sprint au bout de 15 minutes de balade. Soupirant et oubliant ses craintes, il leva les yeux vers le ciel gris de nuages de plus en plus sombres. Ça, il sait ce que ça veut dire : une grosse pluie allait s’abattre dans très peu de temps. Lisa et Kars n’aiment pas vraiment la pluie, à l’ inverse de Jojo et de Suzie qui s’en délectent à chaque fois qu’une averse s’abat sur eux. Ce n’est que quand de grosses gouttes lui tombèrent dessus brusquement que Cesar réagit et se mit à courir avec ses Pokémon pour aller retrouver sa cabane. C’était une maison faite de branches et de larges feuilles, qui résiste plutôt bien aux intempéries, de plus, il y avait mis un certain temps, mais la cabane pouvait l’abriter lui et quelques de ses compagnons (et pour cela, c’est plutôt bien que Kars n’ai pas encore vraiment sa taille adulte, car Lisa, elle, avait énormément grandi depuis quelques semaines…). Mais au moins, ça leur permet de se tenir chaud ! En arrivant en vue de la cabane, Cesar et ses compagnons s’immobilisèrent à une dizaine de mètre de leur abri.

« Lisa… Tu as senti, toi aussi? »

Cesar sentait, ou plutôt avait le pressentiment qu’il y avait quelqu’un dans la cabane. Sa première pensée fut de craindre qu’on l’ait retrouvé. Que quelqu’un lui veuille encore du mal et l’enfermer et qu’on l’attende dans… Le plus prudent aurait été de faire demi-tour, de trouver un autre endroit. Sentant l’anxiété de son maitre et de sa grand sœur, Kars, lui, ne trouvait pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter. Le jeune Frison n’avait pas vécu ce que ses grands frères et sa sœur avaient vus et subi avant leur départ pour Nuva Eja… Aussi, il jugea que c’était stupide de rester planté là à se laisser tremper jusqu’au slip et il en avait vraiment marre que sa permanente soit fichue en l’air par l’humidité. Donc, il se remit à courir vers la cabane sans demander son reste.

« Kars! Attends-nous! »

Cesar ne réfléchit pas une seconde en voyant partir son petit frère, et se retrouva bientôt devant la cabane, et en explora l’intérieur un peu sombre du regard, un regard farouche.

« Qui est là? C’est chez moi, ici. Touche pas à Kars si non je te-! »

Demanda-t-il sur un ton agressif et inquisiteur. Puis, il vit le petit Frison revenir vers lui, et eut un déclic quand ses yeux n’eurent besoin que d’une seconde pour voir dans la pénombre et reconnaitre la silhouette qui était venu s’abriter chez lui.

« …. Charlie? ... Lisa, c’est Charliiiiiiiiie!»

Un sourire éclaircit le visage du jeune homme et lui et Lisa se précipitèrent alors dans la cabane, encore trempés. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas vu un visage rassurant, depuis la jeune fille de Nuva Eja qui lui avait semblé si familière pour des raisons qu’il ignore toujours. Kars se secoua et éclaboussa au passage tout le monde. Cesar chercha un moment ses vêtements de rechange et s’aperçut que la jeune fille les avait sur elle.

« Ah bah… Eeeeeeeeeeeeeeh! Mais c’est mes habits ça! »

Normalement, il aurait insisté pour les reprendre, mais il se souvint de la gentillesse dont avait fait preuve Charlotte à son égard, et de l’hospitalité qu’elle lui avait offerte, et se calma aussitôt en y repensant.

« … Mais c’est pas grave! Pourquoi t’es là, dis? »

Fit-il en se rapprochant, Lisa et Kars se serrant contre lui pour tenter de recouvrer un peu de chaleur, Cesar prit aussi une sorte de vielle couverture dans un coin de la cabane pour s’en envelopper après avoir retiré sa veste. Dehors, Jojo et Suzie jouaient sous la pluie battante, sans trop se soucier du reste.

Cesar fut surpris de voir que Charlotte me semblait pas très à l’aise depuis son arrivée. Il avait du un peu l’effrayer. Enfin, actuellement, il était trop content d’être sous une couverture entre ses deux Pokémon pour véritablement s’en préoccuper, il était heureux d’entendre de nouveau une voix humaine, car il faut bien le dire, ça faisait maintenant plus d’une semaine qu’il n’avais croisé personne… Et Charlotte, il savait qu’il pouvait être lui-même avec elle, contrairement à la plupart des autres gens qu’il croise. Elle, elle en savait plus sur lui que de nombreuses personnes… la personne qui le connaît le mieux, ironiquement, devait être Marian. Son « ami » lui manquait, mais autre part, il sentait un profond malaise lorsqu’il visualisait mentalement son visage et les moments qu’ils avaient passé ensemble. Cesar cessa de penser à tout cela et commença à retirer son T-Shirt trempé qui le faisait se refroidir a cause du vent venant de l’extérieur, et se tourna vers Charlie qui avait décidément l’air mal à l’aise. Ses joues avaient pris une teinte rougeoyante plutôt particulière sans qu’il ne comprenne pourquoi elle était soudain si confuse, mais l’entendit parler de lui rendre ses vêtements pour remettre ses fringues trempées d’eau. Cesar ne comprenait pas vraiment ce qui dérangeait la jeune fille… Après tout, lui, il s’était incrusté chez elle aussi, et ça ne le dérange pas qu’elle soit ici. Il réagit donc un peu brusquement et retint Charlotte alors qu’elle s’approchait d’un coin de la cabane pour se changer de nouveau.

« Charlie, arrêteuh! Je t’ai dit que c’était pas grave! Attends… »

Il s’étendit à son tour vers les vêtements de son amie et l’aida à les tordre pour les débarrasser des masses d’eau dont ils se sont gorgés, et comme il avait appris à le faire à Nuva Eja, comme il s’était souvent baigné et que certains de ses habits devaient sécher ensuite, il chercha un endroit ou les étendre , les coinçant sur une des branches formant l’armature du toit de la cabane. Puis il réajusta la couverture sur ses épaules tout en la frottant contre lui pour se réchauffer. L’averse ne faiblissait pas encore et il ne savait pas combien de temps ils seraient bloqués ici. Enfin, il a vécu bien pire qu’être bloqué avec un de ses très peu nombreux amis dans une cabane de sa construction!

« En plus, j’ai pas même pas froid! J’ai pas besoin de mes habits! Et tu es ma… mon… Euhm, comme on dit déjà… ma… mon invitée? »

Fit-il avec un grand sourire, camouflant le fait que son corps tremblait légèrement de froid sous sa couverture, mais Cesar sait que cela ne tarderait pas à se calmer. Un silence s’installa et il se rapprocha de Lisa qui avait un peu froid elle aussi, et n’avait pas quitté Charlotte du regard depuis son entrée dans la cabane. La Rhinocorne finit d’ailleurs par changer de place comme elle le pouvait pour se placer entre son grand frère et Charlie. Elle frotta affectueusement sa tête contre la jambe de la brunette, lui faisant comprendre qu’elle était heureuse de la revoir, et qu’elle était la bienvenue ici. Kars regardait la scène d’un air attendri, placé dans un coin de la cabane, mais préférait rester près de Cesar, un peu intimidé et encore surpris par l’apparition de la jeune inconnue. Le grand garçon regardait tout content sécher les vêtements de son amie, il n’était pas peu fier de son installation. Puiq il se tourna une nouvelle fois vers Charlie, pour simplement la regarder, tenter de déceler des changements physiques, il avait le sentiment qu’il ne l’avais pas vu depuis des année. Et son regard finit sur la petite boule de poil orangée sur ses genoux. La Ousticram endormie déclencha instantanément un instinct presque paternel chez le jeune homme qui passa soigneusement une main sur elle, caressant doucement sa tête, totalement gaga.

« Elle est trop mignonne… »

Il constata l’air soulagé de la jeune femme quand il l’autorisa à garder sa vêtements. Charlotte semblait confortable, comme ça, et il n’est pas assez cruel pour oser la priver de son confort. Cesar s’intéressa de plus près à la Ousticram dans les bras de Charlotte, qui rechignait apparemment à être touchée par quelqu’un d’autre que sa dresseuse. Le jeune homme ne s’en formalisa pas, car après tout, il avait croisé plus de Pokémon que d’humains, et des peureux comme des féroces, et il se doutait bien que la petite Emiko avait besoin de temps pour s’habituer à la présences des autres personnes que Charlotte, et Cesar avait bon espoir de pouvoir peut-être bien s’entendre avec elle un jour. Son amie excusa le comportement de la Ousticram, chose à laquelle Cesar répondit par un de ses grand sourires de débiloïde de compétition. Il allait faire peur à quelqu’un un jour, avec ce sourire, bien qu’il soit totalement innocent et inoffensif, certaines personnes finiront par mal le prendre. Il retenta de donner une caresse à la petite guenon de feu, se penchant un peu plus vers Charlotte par la même occasion, mais ne parvint encore une fois pas à l’atteindre… Peut-être une autre fois. Il se décolla de son amie sans trop broncher et se pétrifia l’instant suivant en voyant les flammes de colères qui embrasaient les pupilles de Charlie, elle qui était encore si confuse et peu sure d’elle il n’y a pas quelques secondes. Sans souffler mot, Cesar se recula encore, soudain apeuré par le regard de son amie qui pourrait presque pu le transpercer. Puis, il obtint son explications quelques secondes plus tard.

« Euh… ben… »

Fit-il, hésitant. Il n’avait pas intérêt à dire n’importe quoi, là. Le soucis, c’est qu’il ne savait pas quoi répondre à ça. Bien entendu, Charlie était son amie, et il s’était senti triste de la quitter, plus qu’une personne lambda. Mais… c’est qu’il avait toujours procédé ainsi. Partir sans dire au revoir, c’est loin d’être la première fois que cela lui arrive. Et généralement, les gens ne lui courent pas après ou ne cherchant pas à le retrouver, il faut dire qu’il est une véritable source de catastrophes et qu’il préfère désormais partir avant d’être foutu dehors Marian Style ou de rentrer chez son bienfaiteur ou sa bienfaitrice pour y trouver une mauvaise surprise. Mais ça, Charlotte ne l’entendrait probablement pas de cette oreille, et il ne saurait pas lui sortir tout le discours qui figure ci-dessus. Donc, le voila silencieux et bien embêté. Il ne savait pas que fuir de la sorte pouvait mettre la brunette si en colère… Il était vraiment péteux. Car il a  actuellement bien du mal à concevoir son erreur et a mettre des mots dessus, et donc, il lui est difficile de se confondre en excuse, comme Charlie l’attendait peut-être…

« Charlie, c’est que euh… Je fais toujours comme ça, en fait! »

Si la jeune fille attend des excuses, j’ai bien peur que Cesar oublie de lui en offrir… A la place il se réjouit presque de sa propre bêtise. Il a oublié d’apprendre à s’excuser, déjà que le réflexe du remerciement n’est pas totalement acquis. Mais, il devait bien avouer quelque chose à son amie, alors.

« Mais quand je suis partie de chez toi… C’était pas pareil que quand je partais de chez n’importe qui. J’étais triste, mais en même temps, ben, j’étais complètement sûr de te revoir un jour! »

Ça ne répond pas à la question que sa vis-à-vis lui a posé, mais bon…

« Alors, euh… J’espère que tu ne seras plus en colère contre moi. Si tu veux, je penserais à te dire au revoir la prochaine fois! »

Les excuses, j’vous le dis, il va falloir revenir dans trois ans. Enfin, le voila qui sourit de nouveau à Charlie, tentant comme il le peut de se faire pardonner, et d’atténuer la rancœur présente dans le regard de la Championne. Son sourire est plus sincère que n’importe quel discours d’excuse, en tout cas.

« Tu sais, en plus… Je voulais beaucoup te revoir. J’ai pleins de choses à te dire, Charlie! »

Bien entendu, son passage sur l’île du paradis, mais il y a quelque chose de bien plus important. Cesar posa même sa tête sur l’épaule de son amie combatante, cherchant malgré tout un réconfort face à la nouvelle qu’il s’apprête à annoncer.

« Les messieurs de l’autre fois… Ils ne me suivent plus! Ça veut dire que je suis libre! »

Enfin, ça, c’est ce qu’il suppose. Si il était moins insouciant, il aurait certainement compris qu’il y avait anguille sous roche… Mais ne gâchons pas son enthousiasme, pour une fois qu’il dit la vérité!

La réaction de Charlotte fut un grand soulagement pour Cesar, au moins elle n’avait plus cette expression furieuse qui faisait un peu peur à voir et aussi un peu de peine. Le jeune homme se sentit plus à l’aise et se rassit tranquillement, se couvrant un peu plus avec la couverture car le vent commençait a refroidir sa peau. Au moins, les deux restés dehors ne semblaient pas dérangés par la fraicheur et l’humidité, et comme ça, ils avaient plus de place à l’intérieur de la cabane, bien que le plafond soit un peu bas. Charlie est décidément pleine de surprises pour Cesar et quand il la vit tout d’un coup se rapprocher de lui pour lui demander des « nouvelles » de ses poursuivants disparus, il fut plus qu’heureux. Heureux de voir la jeune fille aussi soulagée que lui, heureux de la voir avec les yeux brillants de curiosité et d’enthousiasme. Oui, elle était toute jolie comme ça, se mit-il à penser en lui offrant son plus beau sourire. Enfin, il ne s’appesantit pas sur cette pensée et réfléchit avec quels mots il pourrait rendre le plus épique possible la façon dont il sema les deux gros balèzes des services sociaux. En fait, le voila qui jubilait très clairement, il n’était pas peu fier, maintenant qu’il était presque complètement sur de ne pas les revoir. Il commença donc son speech avec un débit de parole assez impresionnant, qu'il accompagna bien entendu de grands gestes.

« Ahahaha! T’aurais du voir comment on les as semé! Je voulais prendre une navette sans me faire voir par personne! Et là, ils sont arrivés, j’me suis planqué derrière un gros machin… Mais il m’ont trouvé et m’ont attrapé… j’ai cru qu’il allait vraiment m’emmener, ils avaient aussi eu Lisa, et les Jojo s’étaient enfuis. Puis, le plus gros a pris son toki-woukie… euh, tall kiki? Bref, son truc pour telephoner… A monsieur Lé… Lélé… Je sais pu. Mais là, Jojo a évolué et il est venu les foutre par terre et HOP! On s’est enfuis sur l’île du paradiiiiiiiiis! »

Il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Ça faisait tellement longtemps qu’il ne s’était pas senti si bien, il avait envie de hurler à la terre entière à quel point il se sentait heureux, en ce moment. Un enfant, un vrai enfant fier de raconter ses découvertes. Et il n’arrivait pas à s’arrêter.

« Et après, on a passé plein de temps sur l’île du paradis! C’était trop beau, avec des champs de fleurs, j’me suis mis sur la tête de Jojo et on a couru, couru, couruuuuu! Raaaaah c’était trop coool ! Faudra que tu essaies avec moi, ça va super vite! Puis, à un moment, j’ai eu envie de rentrer. Juste avant que je parte, j’ai fait un combat avec une super jolie fille avec des yeux violets, et j’ai gagné un œuf! Et c’est Kars qui est sorti de l’œuf et… Waaaaaah, c’était trop bien! »

Encore tremblant de fierté et de plaisir rien que de repenser à tous ces bons moments, le grand garçon rit un coup et se retourna encore vers Charlie, plus que bienheureux. Il avait a présent bien reprit son souffle et il lui tardait d’écouter les histoires de son amie, maintenant. Il avait tellement appris pendant ces quelques semaines, et il pouvait que souhaiter à la brunette de vivre le même genre de choses.

« Donc, ouais, j’suis libre… Et… j’sais pas ce que je vais faire. Je voudrais faire évoluer tous mes Pokémon et ensuite euh… j’sais pas, construire des cabanes, que tu m’apprennes encore à me battre, revoir la fille du paradis, ptet! »

Il se roulerait presque par terre de joie, et tenta bien de la faire, mais il du vite s’arrêter dans sa folle initiative, car il manqua de faire s’écrouler un pan de la cabane. Donc, il se ressaisit et se tint tranquille dans son coin, un peu rabroué par sa petite sœur.

« Et toi, Charlie, t’as fait quoi? T’as réparé la porte? T’as fait des combats? »

Il voulait que ce moment ne se finisse jamais. Cesar se sentait si bien, en ce moment. C’est peut-être ça, le bonheur?

Ce que Charlie avait bien pu faire pendant tout ce temps intéresse Cesar au plus haut point. Il veut tout savoir, au risque d’être un peu brusque. Mais cela ne vient pas d’une mauvaise attention, car il est tout simplement ravi de parler avec quelqu’un, en particulier Charlotte, et tout autant de l’écouter. Le garçon n’est jamais allé à l’école, en ce qui le concerne, enfin, il ne pouvait pas sortir de l’orphelinat comme les autres, mais pouvait participer aux quelques cours de soutient en français et en sciences parfois donnés à l’orphelinat. Ce qui fait qu’il savait tout de même lire et compter, et de ce fait, il avait pu lire quelques livre, même avec son débit de lecture fort lent et encore a perfectionner, il pouvait donc se repérer dans une ville ou avec une carte sans trop de soucis. En l’entendant parler de son nouveau métier, puis de ses dix-huit ans, Cesar n’était plus vraiment sur de son âge à lui, il n’était pas non plus sur de sa date de naissance, à vrai dire, on ne lui avait pas fêté beaucoup d’anniversaires, a part quelques grandes personnes gentilles avec lui, à l’orphelinat. Hochant la tête en souriant à chaque nouvelle information qu’il intégrait à propos de son amie et qu’il grava dans un coin de sa mémoire, le jeune homme tiqua quand même à l’annonce du prénom d’un garçon, et trouva que Charlie était tout de même très rouge… Décidément, il ne savait pas pourquoi les filles devenaient si souvent rouge, Nova avait aussi eu ce genre de réaction, quand il l’avait rencontrée!

« Eh ben… Bon anniversaire en retard, alors! »

Fit-il avec une petite hésitation dans la voix, le fait que Charlie ait eu 18 ans et qu’il ait raté ce jour lui faisait un peu de peine, au fond, bien qu’il ne sache pas ce que cet âge particulier signifiait dans les mœurs.

« Et j’ai trop envie de voir tes autres Pokémon, je suis sûr qu’il sont géniaux! D’ailleurs, il va bien Apollon? Il manque beaucoup à Lisa, je crois! »

La Rhinocorne tilta et releva la tête à l’évocation de son ami le Nidorino, et eut l’air presque embrassée face à la candeur de son grand frère qui, sans aucun tact, dévoilait un semblant de quelque chose qu’elle ne voulait pas voir dévoilé comme ça. Enfin… C’est Cesar, il ne se rend pas compte. Puis ce fut le tour de Charlotte de poser de nouvelles questions. A propos de ce monsieur que le gros balèze avait eu au téléphone…

« Moui… Euh… Peut-être. Je ne me rappelle pas bien, mais… Il a parlé d’un Monsieur Léo, ça commençait comme ça. Et après de quelqu’un d’autre… Un riche. Richeurre? Un truc comme ça. Mince, j’ai du mal à me souvenir… Mais t’auras pas te battre, je sais me défendre depuis que tu m’as appris! »

Ce n’est pas si facile, d’autant plus que ce n’est pas après une demi-journée d’entrainement qu’on peut prétendre être devenu imbattable. Charlie changea de sujet et reparla de la fille du paradis.

« Oui, c’est ça, Nuva Eja! C’était génial et… Euh, j’sais pas trop si c’est ma copine. J’veux dire… Toi, t’es ma copine, Nova et Katya sont aussi mes copines, mais elle, j’ai juste fait un combat puis elle est partie… Je la connais pas vraiment… Mais son Aeromite était super jolie aussi! »

Il s’accorda une petite pause pour laisser un peu de répit à son amie. Le soucis, c’est qu’elle continuait d’être toute rouge, et ça, il voyait bien que c’était inhabituel. Et il ne put pas s’empêcher de demander. On ne sait jamais, peut-être avait-elle trop chaud, ou peut-être ne se sentait-elle pas bien.

« Charlie, euh… t’es sûre que ça va? Tu es toute rouge et… Ca m’inquiète un peu. »

Cesar voit bien que Lisa se retient de sauter de joie en entendant les mots de Charlotte a propos de son Nidorino, des petites étoiles s’allument dans son regard et il on l’entend presque ronronner quand Charlotte vient lui caresser le museau. Son grand frère sait mieux que personne a quel point la Rhinocorne apprécie Charlotte et Apollon, ainsi que l’arène de Zazambes, un lieu qui inspire vraiment la sécurité et la chaleur humaine. Après tout le première fois qu’il y avait mis les pieds, ne l’avait-il pas nommé sanctuaire. C’est ça, comme cette prairie fleuries sur Nuva Eja, il y a une autre lieu ou Cesar sait pouvoir retourner si il se sent perdu un jour, c’est chez Charlotte, dans cette arène. Penchant la tête sur le côté, il sourit de nouveau à son amie qui recommence à s’inquiéter, comme si il veut lui montrer que quelque soit l’obstacle, il va  bien présentement,  alors, elle n’a pas à tant se préoccuper de son sort. Le jeune homme ne saisit pas encore que le bonheur d’un jour peut basculer d’une minute à l’autre face à un enchainement de circonstances malheureux. Cette  vérité ne doit pas être un argument pour voir tout en noir mais pour profiter de la vie, et ce facteur n’entre pas dans la manière qu’à Cesar de voir les choses. Mais il pense que comme lui est en paix, alors, le reste du monde est aussi en paix. Malheureusement, c’est bien plus compliqué que cela, et Charlotte vient de le souligner, ce discours lui fait un peu plus appréhender le fait qu’il existe d’autres personnes, donc d’autres égos, d’autres rêves, d’autres idéaux, et aussi des gens malintentionnés. Ces derniers, il en a déjà connu, après tout, alors il lui est plus facile désormais d’assimiler ce que Charlotte veut lui faire comprendre. Mais, en même temps, on ne peut pas empêcher ce drôle de personnage un peu idiot et avec les deux pieds a l’envers sur Saturne de rêver : il n’a pas eu le temps d’être un enfant, alors c’est maintenant qu’il en profite.

«  Peut-être, mais j’ai pas peur d’eux! Et même si j’ai encore des choses a apprendre, j’ai beaucoup progressé! »

Il dit ça avec une fierté évidente dans la voix, bombant presque le torse pour le souligner. Mais il se rappela à l’instant que cela n’était pas uniquement de son fait à lui.

« Et c’est aussi grâce à toi Charlie! Il faut encore que tu m’apprennes pleins de choses! Parce que, l’entrainement, c’est travailler encore et encore et encore, c’est toi qui me l’a dit! »

Fit-il, ravi, en montrant du doigt sa vis-à vis. Il se serait bien jeté sur elle pour lui faire un câlin, chose qu’il n’avait pas encore fait, si elle n’était pas aussi rouge et que cette teinte un peu étrange que Charlotte semblait vouloir cacher ou atténuer à tous prix, et que cela ne le préoccupait pas autant. Il la vit même se relever brusquement pour se cogner la tête au plafond puis revenir vers le sol pour lui expliquer la chose. Cesar ne comprit pas tout, et surtout, pourquoi ce que lui expliquait son amie la mettait dans un état pareil? Une copine, c’est quelqu’un dont on est très proche? Comme Charlie, donc, comme elle est assise près de lui… Mais non, cela semble plus complexe que ça, et le garçon dut mobiliser toute sa concentration pour bien faire les connections nécessaires entre tous les mots de Charlie, et ce qu’il signifient. La voir se donner autant de mal ne pouvait que le toucher, d’autant plus que la chose ne lui semblait pas aisée à elle non plus, peut-être que… Elle ne sait pas trop de quoi il s’agit, elle non plus. Une copine, c’est donc une fille dont on est amoureux, et être amoureux, c’est tout le temps penser à elle, et se sentir bizarre auprès d’elle, mais en même temps, c’est une chose qui a l’air très agréable, d’être en couple avec quelqu’un qui nous aime aussi. Avec les mots de Charlie, Cesar faisait en même temps le lien avec des gens qu’il avait vu s’embrasser, se câliner dans la rue, ou juste se tenir la main. C’est un peu d’instinct qu’il faisait tous ces rattachements avec ce qu’il avait pu voir ou entendre d’autres gens, mais cela lui semblait presque clair.

Pendant toutes les explications pendant lesquelles la jeune fille était passée de la tomate à l’écrevisse un peu trop cuite, si l’on parle de camaïeu de rouge , Cesar avait toujours ponctué ses mots de « mmmh-mhhh! » et de « aaah » et de « oh » pour montrer qu’il était tout ouï et qu’il intégrait bien toutes les informations. Puis, son amie semblait avoir fini son petit cours, elle se tut puis détourna plus encore le regard, semblait hésitante par rapport à on ne sait quoi. Le grand garçon, lui, se mit a se gratter le menton en regardant le sol, un peu embarrassé lui aussi, mais pas vraiment conscient du pourquoi. Il se mit à trouver désagréable et un peu irritant le silence qui suivit ou plus personne n’osait dire mot. Même Lisa et Kars s’étaient tus, et ce dernier regardait les deux humains sans rien comprendre de ce qui venait de se passer. Puis, Cesar eut un éclat, il se redressa brusquement, un grand sourire aux lèvres, et se remit à parler, certainement motivé à dédramatiser l’ambiance.

« Mais alors…. Ça veut dire que Lisa est amoureuse d’Apollon! Bwarf! Lisa! Arrêteuh! Qu’est-ce qui te prend?! Tu vas faire tomber la cabaaaaaaaneuh! »

Sa petite sœur venait de se jeter littéralement sur lui, lui écrasant à moitié le visage avec ses grosses pattes un peu boueuses, en faisant attention à ne pas le blesser. Si elle n’était pas faite d’une carapace minérale, elle aurait certainement rougit. La voila qui grognait pour manifester son indignation puis se rassit en grattant le sol pour y enfouir un peu sa gueule. Couvert de terre humide et de feuilles mortes, Cesar se redressa en s’époussetant et débarrassant ses cheveux des saletés venues s’y inviter.

« Baaah… Faut croire que non en fait… Elle est pas amoureuse. Roh, c'est bizarre les filles! »

Il haussa les épaules. Ah, si seulement il comprenait mieux les filles, alors il aurait entravé que c’était tout l’inverse. Mais Lisa, elle, était bien contente qu’il n’ait pas compris et soupira avec soulagement, aussi en voyant que la pluie commençait à perdre en intensité, et n’était plus que des gouttes discrètes battant parfois sur le toit de feuilles de leur maison végétale.

Huhuhuhu:

Comment ça "bah"? C’est pas une évidence. Cesar grogna un peu quand Charlotte revint au naturel pour lui faire part d’une nouvelle vérité. Non, là, elle ne peut pas le contredire, les filles, c’est bizarre, point. Cesar n’avait pas rencontré beaucoup de filles non plus, et si l’on en croit ses expériences sociales, il avait eu autant de mal à comprendre les filles que les gens de son sexe. Enfin, passons. Seulement, Charlotte lui avait expliqué ce que c’était d’être amoureux, et ça lui semble quelque chose d’agréable, pas quelque chose qui provoque qu’une Rhinocorne nous marche sur la tronche, même si les filles n’aiment pas qu’on les sache amoureuses! Avec une moue incrédule, il écouta pourtant son amie lui expliquer que les filles aiment cacher certaines choses, et rassurer Lisa sur les sentiments d’Apollon, tout en la calmant grâce a de nouvelles caresses. Et en l’entendant dire cela, Cesar se mit à ricaner un peu bêtement. Hinhin, ils sont amoureux! Bah, oui, il faut bien qu’il passe par ce stade aussi, si il a tout à apprendre, tout ça car d’un coup, la perspective  que Lisa aime Apollon et réciproquement l’embarrassait, alors il ricanait, à la place, c’est tellement plus intelligent et mature, n’est-ce pas? Il croisa les bras sur son torse, toujours avec la même moue, en voyant que Lisa le foudroie encore du regard, alors qu’elle est tout miel avec Charlie. Le grand garçon se mit à renifler bruyamment, manifestant son début d’agacement et se mit à marmonner pour lui.

« Mouais, n’empêche que quand les filles elles sont ensembles, bah… Voila! Moi, ça m’énerve! »

Jolie maturité, Cesar. Son regard dévia de nouveau vers les murs de la cabane, il se sentait tout à fait stupide de sa dernière réflexion qui ne veut rien dire et se renfrogna plus encore, s’enfonçant sur lui-même dans sa couverture. Puis, il y eut de nouveau les mots de Charlotte. Et ce fut au tour du jeune homme de rougir. Non pas par gêne, mais parce que ce que venait de dire la brunette lui faisait vraiment, mais alors vraiment trop plaisir. Cesar s’arrêta de bouder dans la seconde et tourna son regard vers son amie, les yeux brillants de lumières émerveillées, et un sourire béat venant renforcer son expression comme si il n’avait pas encore l’air assez sot comme ça. Quelques instants passèrent puis il se mit à ricaner de plus belle, toujours un peu rouge. Le voila qui jubile, Cesar est content, très content, et ça doit se voir. En plus de ses "hihihi" débiles, il se dandine en observant Charlotte, puis Lisa, puis Emiko, puis la cabane, puis l’extérieur ; oh oui, il est content Cesar! Il est presque sur le point de sortir une graaaaaande déclaration d’amour à Charlotte comme il avait déjà fait la première fois, mais après la conversation qu’ils avaient eu, il a comme le pressentiment que ça ne serait pas bienvenue alors… Oui, il allait répéter une vieille réplique vue dans un film dont il a totalement oublié le nom, mais dedans, le mec était tellement cool qu’il lui suffisait de faire ce genre de répartie pour que toutes les filles soient folles de joie (et folles de lui, mais ça, Cesar ne l’avait pas exactement compris comme il le fallait). Imitant le sourire de beau gosse qu’il avait vu, il se recoiffa d’une main et se tourna vers Charlotte, ce regard de lover flamboyant dans les yeux.

« Ouais, moi aussi j’suis content d’être là… »

Plus narcissique tu meurs, le gars du film avait visiblement un égo surdimensionné, mais attendons de voir la suite… Même si franchement, ça arrangera peut-être pas trop les choses.

« ...Avec toi, baby! Bang! »

Sur le "bang", Cesar mima un pistolet en direction de son amie et tira en direction de son cœur, toujours avec la même expression de mâle alpha complètement débile. Il souffla sur son pistolet virtuel et termina son numéro, très content de lui. Puis, au final, il ne put plus résister et revint à lui-même pour se jeter au cou de Charlie, chose qu’il avait voulu faire depuis la première fois, et il ronronnait presque, son visage frottant comme un chat contre l’épaule de son amie.

« Voui, j’suis content que tu sois là aussi… »

C’est à ce moment là que Jojo s’imposa dans l’entrebâillement de la porte de la cabane pour signaler qu’il ne pleuvait plus dehors, il y avait bien quelques gouttes qui tombaient encore des arbres, mais l’averse avait définitivement cessé, désormais. Cesar se détacha de son amie, et s’approcha a quatre pattes de la porte pour inspecter l’extérieur et tendit sa main pour vérifier les dires de son Noadkoko.

« Charlie, t’as vu, il pleut plus! »

La tête de Charlie vaut de l’or. Enfin, Charlie vaut de l’or tout court, quoique, non, on achète pas les amis, nan mais. En fait, la jeune fille passa par plusieurs expression différentes, pour le plus grand plaisir de Cesar qui commença à rire, tout d’abord, il cru presque qu’elle lui aurait arraché la tête rien qu’en le regardant, ensuite, elle revira au rouge, puis au violet, puis au vert… Oui, bon d’accord, le violet et le vert, c’est pas vrai. Enfin. Mais le coup de feu du Gun of Love dans le cœur avait marché il faut croire, et même, Cesar observa son faux pistolet mimé avec un certaine fierté, se disant que wow, ça marche, les filles deviennent vraiment folles quand on utilise ce truc! Oui, il le garderait bien au chaud dans un coin de son cerveau. C’est une idée absolument mauvaise, mais tant pis, il apprendra jamais, sinon. Donc, on se retrouve au moment ou Cesar saute au cou de Charlotte tel un chien tout content de voir un bon copain, et ronronne comme un chat. Ouaip, Cesar est en même temps un chien et un chat, c’est fou, non? On s’éloigne du sujet, donc, sans transition, revenons au présent, quand  Charlie devient rouge de nouveau, quand Cesar ronronne, puis va voir si il pleut encore dehors. Il ne pleut plus, donc, ils vont pouvoir sortir de cette cabane, il faut bien le dire, un peu étroite pour tout ce joli petit monde. En plus, Charlotte a retrouvé sa teinte ordinaire et semble ravie de la nouvelle. Cesar se débarrasse donc de sa couverture et part déjà au dehors, son haut encore un peu mouillé à la main, qu’il s’empresse d’aller secouer à l’air du dehors, ou un vent frais caresse sa peau et lui redonne un coup de fouet, et puis, le soleil est lui aussi revenu. Lisa sort à son tour ainsi que Kars a sa suite, et le Frison commence a gambader partout, bien heureux de revoir le soleil, il a horreur de la pluie qui fiche en l’air sa permanente (oui, il est déjà très coquet). Maintenant qu’il a remis son T-shirt, Cesar se tourne vers Charlie en l’entendant parler de rentrer vers l’arène, et lui sourit, encore rigolard de sa scène de tir imaginaire, et de la tête qu’elle a tiré alors.

« OH OUIIIIIIIIII! »

Cesar sauta presque de joie en entendant cette proposition. Il adore vraiment l’Arène de Zazambes, et n’a que des bons souvenirs là-bas, il avait envie de voir les Pokémon de Charlotte, de dormir sur le canapé confortable de la salle de séjour, de manger un bon repas avec Charlotte, de s’entrainer avec Charlotte, de faire plein plein de choses avec Charlotte et ses Pokémon, quoi. Il retourna tout sautillant vers son amie, fou de joie.

« C’est trop bien! J’ai trop hâte d’aller à l’arène! En plus t’as réparé la porte ça doit être trop beau! Et… Hein, quoi, quelles techniques de drague à la con?! C’était dans un film que j’ai vu dans la télé, d’abbord! Ca s’appellait, heuuuu… Ze Gunne… Ze Dune? Ze Gunne offe Love! C’est ça! C’est Marian qui me l’a montré! Et, euh, bah, c’est que le gars dans le film, quand il faisait bang, tout le monde et surtout les filles étaient contentes, alors du coup, je me suis dit que tu serais contente! »

Dit-il, se tenant droit, les mains sur les hanches, imitant la pose de son amie, et tente de se donner un air intelligent, alors qu’en réalité… Il n’a absolument aucune idée de ce que signifie vraiment ce mot, « drague », mais le mot « con », lui, le fait tiquer à coup sur, alors forcément, il a réagi, c’est comme ça. Mais comme Charlotte n’avait pas l’air de penser à mal, le garçon se calma bien vite, et retrouva son sourire habituel.

« J’ai vraiment hâte d’y être! »

Finit-il par dire, en s’étirant de tout son long, en en faisant craquer son cou puis ses jambes. Jojo se rapprocha et observa Charlotte, pour bientôt la reconnaitre.

« Hey Charlie, tu veux grimper sur Jojo avec moi, si il nous porte ça ira plus vite! »

C’était une chose qu’il voulait que son amie essaie a moins une fois, le rodéo de Noadkoko.