La tête de Charlie vaut de l’or. Enfin, Charlie vaut de l’or tout court, quoique, non, on achète pas les amis, nan mais. En fait, la jeune fille passa par plusieurs expression différentes, pour le plus grand plaisir de Cesar qui commença à rire, tout d’abord, il cru presque qu’elle lui aurait arraché la tête rien qu’en le regardant, ensuite, elle revira au rouge, puis au violet, puis au vert… Oui, bon d’accord, le violet et le vert, c’est pas vrai. Enfin. Mais le coup de feu du Gun of Love dans le cœur avait marché il faut croire, et même, Cesar observa son faux pistolet mimé avec un certaine fierté, se disant que wow, ça marche, les filles deviennent vraiment folles quand on utilise ce truc! Oui, il le garderait bien au chaud dans un coin de son cerveau. C’est une idée absolument mauvaise, mais tant pis, il apprendra jamais, sinon. Donc, on se retrouve au moment ou Cesar saute au cou de Charlotte tel un chien tout content de voir un bon copain, et ronronne comme un chat. Ouaip, Cesar est en même temps un chien et un chat, c’est fou, non? On s’éloigne du sujet, donc, sans transition, revenons au présent, quand  Charlie devient rouge de nouveau, quand Cesar ronronne, puis va voir si il pleut encore dehors. Il ne pleut plus, donc, ils vont pouvoir sortir de cette cabane, il faut bien le dire, un peu étroite pour tout ce joli petit monde. En plus, Charlotte a retrouvé sa teinte ordinaire et semble ravie de la nouvelle. Cesar se débarrasse donc de sa couverture et part déjà au dehors, son haut encore un peu mouillé à la main, qu’il s’empresse d’aller secouer à l’air du dehors, ou un vent frais caresse sa peau et lui redonne un coup de fouet, et puis, le soleil est lui aussi revenu. Lisa sort à son tour ainsi que Kars a sa suite, et le Frison commence a gambader partout, bien heureux de revoir le soleil, il a horreur de la pluie qui fiche en l’air sa permanente (oui, il est déjà très coquet). Maintenant qu’il a remis son T-shirt, Cesar se tourne vers Charlie en l’entendant parler de rentrer vers l’arène, et lui sourit, encore rigolard de sa scène de tir imaginaire, et de la tête qu’elle a tiré alors.

« OH OUIIIIIIIIII! »

Cesar sauta presque de joie en entendant cette proposition. Il adore vraiment l’Arène de Zazambes, et n’a que des bons souvenirs là-bas, il avait envie de voir les Pokémon de Charlotte, de dormir sur le canapé confortable de la salle de séjour, de manger un bon repas avec Charlotte, de s’entrainer avec Charlotte, de faire plein plein de choses avec Charlotte et ses Pokémon, quoi. Il retourna tout sautillant vers son amie, fou de joie.

« C’est trop bien! J’ai trop hâte d’aller à l’arène! En plus t’as réparé la porte ça doit être trop beau! Et… Hein, quoi, quelles techniques de drague à la con?! C’était dans un film que j’ai vu dans la télé, d’abbord! Ca s’appellait, heuuuu… Ze Gunne… Ze Dune? Ze Gunne offe Love! C’est ça! C’est Marian qui me l’a montré! Et, euh, bah, c’est que le gars dans le film, quand il faisait bang, tout le monde et surtout les filles étaient contentes, alors du coup, je me suis dit que tu serais contente! »

Dit-il, se tenant droit, les mains sur les hanches, imitant la pose de son amie, et tente de se donner un air intelligent, alors qu’en réalité… Il n’a absolument aucune idée de ce que signifie vraiment ce mot, « drague », mais le mot « con », lui, le fait tiquer à coup sur, alors forcément, il a réagi, c’est comme ça. Mais comme Charlotte n’avait pas l’air de penser à mal, le garçon se calma bien vite, et retrouva son sourire habituel.

« J’ai vraiment hâte d’y être! »

Finit-il par dire, en s’étirant de tout son long, en en faisant craquer son cou puis ses jambes. Jojo se rapprocha et observa Charlotte, pour bientôt la reconnaitre.

« Hey Charlie, tu veux grimper sur Jojo avec moi, si il nous porte ça ira plus vite! »

C’était une chose qu’il voulait que son amie essaie a moins une fois, le rodéo de Noadkoko.

Cesar fit de nouveau la moue. Charlotte a toujours eu tendance a être autoritaire avec lui, il ne lui reproche pas car il a pu voir a plusieurs reprises à quel point la jeune femme peut monter un bon fond et être généreuse. Mais, il n’empêche que certaines de ses explications un peu sèches le laissaient perplexe. Le garçon a encore un peu de mal à faire la différence entre réalité et fiction, parfois, c’est qu’il a passé l’essentiel de sa vie enfermé a ne pas pouvoir explorer au dehors, alors sa vision du monde réel reste très idéalisée, et il a de ce fait tendance a croire un peu trop rapidement ce qu’il voir dans les films ou ce qu’on lui raconte. Mais ce qu’il comprend de ce que lui dit son amie, c’est que forcer une fille a tomber amoureuse ou encore lui donner l’illusion de l’être, c’est mal. Et il peut comprendre, être dupé ou utilisé est tout sauf agréable, il a déjà pu en faire l’expérience, et avec ce genre de sentiments d’affection et d’attachement, ce doit être pire encore. Mais tout de même, si on peut plus rigoler!

La suite des choses s’enchaina plutôt vite, ils grimpèrent tous les deux sur la tête de Jojo qui suivit les directions de Cesar et de Charlotte pour se diriger vers l’orée de la forêt, suivi par Lisa, Kars et Suzie qui alla se percher sur l’épaule de don dresseur pour observer la jeune championne avec une lumière malicieuse dans le regard. Le garçon commença à se demander ce qu’elle pouvait bien préparer, puis oublia vite ce détail quand ils finirent par débarquer devant l’arène. C’est au pas de course que Cesar descendit de son ami le Noadkoko pour filer dans le jardin de l’arène qui lui avait tant manqué. L’air est comme différent, dans ce lieu. Il a presque l’impression d’être chez lui, cela le rassure de savoir qu’il a un endroit ou rentrer, ou il peut se ressourcer en cas de coup dur. Alors que Charlotte entre dans la maison, Cesar, lui reste complètement bouche-bée devant tous les Pokémon qui apparaissent alors. Lisa s’en alla chercher Apollon a travers la nuée de Pokémon, uu peu hésitante en premier lieu. Quant a son grand-frère, un Karaclée vint le voir en premier et le salua très cordialement, salut que le jeune homme lui rend, ravi. Mais il est tout de suite bien plus captivé par la grande Pandarbare, l’Hippodocus et le petit Phanpy de Charlotte, des Pokémon colossaux que Cesar affectionne tout particulièrement, bien qu’il ne sache pas grand-chose d’eux, il trouve les grandes créatures magnifiques, et celles côtoyant l’arène de la jeune fille respirent la santé et sont tout bonnement majestueuses, il les envierait presque si seulement il connaissait ce sentiment! Sautillant pour aller saluer tous les Pokémon, des étoiles plus grosses que lui sortant de ses yeux a chaque nouveau Pokémon qui apparaissait. Si il ne se contrôlait pas en la présence de son amie, il laisserait couler un filet de bave. Enfin, niveau contrôle…

« CHARLIIIIIIIE ILS SONT TELLEMENT BEAUX TES POKEMON!! JE PEUX RESTER ICI POUR TOUJOURS?! »

Il est tellement heureux qu’il ne contrôle plus le volume de sa voix et se met à sauter dans tous les sens, il pourrait presque se transformer en Nyan Cat et péter des arc en ciel, à ce rythme là… Ce serait marrant, ça tiens. Et en fait, pour la bave, rectification, quand il rejoint en sautillant son amie à l’intérieur, ou il put admirer la salle de vie désormais complètement aménagée et surtout, il entendit le mot « pizza ». Là, il bava vraiment, allègrement. Et dû porter une main à ses lèvres quand sa Goélise lui signala qu’il allait en mettre sur le sol de la maison de son hôte. Aussi, Cesar se pinça pour s’assurer que tout cela n’était pas un beau rêve. La pizza… Il en avait mangé plusieurs fois chez Marian, et rêvait d’en manger de nouveau depuis au moins cinq siècles. Par Arceus, il pourrait fondre sur le sol de plaisir ou décoller tel une fusée pour crever le plafond tant son termo-bonheur a fait péter le mercure dans sa tête… Ouais, vous voyez Roger Rabbit quand il pète un câble? Bah, Cesar est presque dans le même état actuellement, mais en mode fou de joie.

« UNE PIZZAAAAAAAA! Youpi une pizza! J’adore les Pizza! Charlie, je veux rester ici toute ma vie! »

Surtout, il doit résister à se rouler par terre. C’est les mots de Charlie qui lui firent remettre les pieds sur terre, et qui lui parla de lui remettre ses vêtements, après être allé en chercher de nouveaux. Et ce n’était pas complètement fou, car même si la joie était plus forte que le reste, Cesar ne se sentait pas très confortable dans ces vêtements humides.

« Ben, c’est vrai que mon pantalon et mon slip me collent vachement aux fesses, maintenant que tu le dis… »

Il attendit donc bien sagement dans le salon, car il n’avait pas oublié que la première fois, la championne lui avait formellement interdit de monter dans sa chambre, et elle rougissait pareil à ce moment là. Pourtant, il trouva que juste pour se changer, Charlie mettait du temps à descendre… Est-ce aussi un truc de fille que de mettre du temps pour s’habiller? La curiosité fut plus forte que le reste, partagée avec un peu d’inquiétude aussi, il faut bien l’avouer. Cesar monta donc les marches presque prudemment, jubilant intérieurement de découvrir un peu plus la demeure de Charlotte, il tomba sur une salle de bain et une chambre vide, et déduit que la porte fermée restante était celle de son amie. Il voulut tout d’abord entrer directement, puis se rappela une certaine mésaventure et frappa trois petites coups bien propres sur le bois avant de demander, se tortillant presque sur place, il se sentait très embarrassé une pour une raison inconnue. Tout d'un coup, il a la sensation d'envahir un espace qu'il n'a pas à envahir, et cela le met mal à l'aise. S’approcher d’un lieu aussi personnel pour son amie le faisait se sentir tout bizarre. Il se mit aussi a rougir d’un coup en imaginant qu’elle devait se changer et donc, se déshabiller pour… Ouhla, mais son esprit commence à s’égarer, mais il pensa aussi que Charlotte avait porté ses vêtements à lui et…

« Euh, je… Euh… C’était juste pour, euh…  Pour voir si euh… Si t’étais pas morte! Mais ça a l’air d’aller, hein! Je… je redescends! »

Le garçon aux cheveux d’argent s’exécuta sur le champ et dévala l’escalier quatre a quatre, pour aller s’asseoir sur le pas de la porte donnant au jardin, celle qu’il avait défoncé la première fois. Mais qu’est-ce qui lui avait pris, là? Tout se mélangea dans sa tête, et il se souvint du jour ou il était entré sans frapper dans la chambre de Marian pour le voir allongé sur une fille et… Bref, tout se mélangeait, surtout qu’il comprenait peut-être un peu mieux le pourquoi du comment de la chose désormais et… Enfin, son esprit partait dans tous les sens, mais il se détendit rapidement, en admirant de nouveau les Pokémon de son amie dans le jardin… Qui mettait décidément du temps à descendre, ou alors c’est qu’il avait trop hâte à la pizza. Ah, oui, la pizza! Voila, il était de retour à la normale, rien qu’en pensant à la pizza et à cette petite soirée qu’ils passeraient tous les deux. Oui, ça allait être très chouette!

En attendant son amie la brunette, Cesar eut le temps de refaire le tour du jardin. Il admire véritablement la beauté de cet espace très bien entretenu bien qu’il serve de lieu d’entrainement. Son esthétique japonisante lui donnait un aspect très particulier aux yeux de Cesar qui n’en avait jamais vu de tel auparavant, du coup, si il en voyait un autre du genre, il se mettrait à bouder en disant que c’est copié sur le jardin de l’arène de Charlie. Lisa avait retrouvé Apollon de son côté et semblait toute ravie, Jojo quant a lui était comme Cesar : heureux d’être là mais conscient qu’il prenait de la place, aussi il évitait de courir dans tous les sens. Suzie la Goélise et Kars restaient auprès de leur grand frère, le jeune Frison est un peu intimidé par tant d’autres Pokémon, quant a la mouette blanche et bleue, elle restait plus silencieuse qu’à l’accoutumée, observant toujours de son même regard plein de malice ce lieu qu’elle ne connaissait pas encore… En fait, la perspective de découvrir le lieu de vie d’une amie de son dresseur, qui plus est une amie qu’il semblait réellement apprécier, plus que les autres, tout cela la rend curieuse plus qu’il ne faudrait. Cesar se pressa de nouveau vers la maison quant il aperçu son amie revenir au rez-de-chaussé puis lui donner ses vêtement magnifiquement pliés (si, si), puis elle lui demanda de monter à son tour à l’étage se changer, dans la salle de bain. Le grand garçon s’exécuta en laissant ses Pokémon en bas, Suzie et Kars filèrent donc aux côtés de leur nounou le Noadkoko. Une fois dans la salle de bain, le jeune homme aux cheveux gris put retirer ses vieux vêtements encore un peu humides et aussi un peu odorants, à force d’avoir mal séché. Tout en se déshabillant, le garçon releva la tête en se rendant compte de l’odeur familière régnant dans la salle de bain, l’odeur de Charlotte emplissait cette pièce plus qu’ailleurs, il faut dire. Pas que Charlotte cocote vraiment, hein, c’est simplement qu’il avait reconnu l’odeur de son shampooing, posé sur le borde de la baignoire. Finalement, ses vêtements secs furent vite enfilés, et eux aussi portaient un peu l’odeur de son amie. Il chercha ensuite un endroit ou il pourrait faire sécher ses vêtements, et il trouva un sèche linge juste à l’entrée de la salle de bain, ou il installa ses sapes, puis il rejoint à nouveau le rez-de-chaussé. Là, il ne put que se figer en arrivant dans l’entrebâillement de la porte. Il pensait avoir  vu le paradis en allant à Nuva-Eja, mais, ça… C’est encore mieux. Presque soucieux de mettre du désordre dans ce jardin devenu encore plus onirique, Cesar fit un pas prudent pour s’approcher. Sa mâchoire lui en tombe, et lui donne un air totalement ridicule, et c’est à peine s’il s’en rend compte. Tout ça c’est… parce qu’il est là? Est-ce que ça veut dire que Charlotte et si heureuse que ça de le voir et de l’accueillir? Que cela lui fait plaisir de lui montrer toutes ces lumières qu’elle a du beaucoup s’appliquer à installer? La joie et la fierté de la petite combattante sont presque palpables et touchent le fugitif en plein cœur… Il se demanda alors… Est-ce que c’est ici? Est-ce que sa place pourrait-être ici?

« Charlie, mais c’est… »

Il s’interrompit quand il sentit qu’une larme avait coulé le long de sa joue. Un peu confus et embarrassé, il essuya son visage, en s’apercevant que d’autres larmes venaient rejoindre la première, à un débit de plus en plus incontrôlable. Une boule se forma dans son ventre, la sensation n’était pas désagréable, c’était le trop-plein de bonheur qui faisait couler ses larmes. Cesar parvint tout de même à s’empêcher de sangloter, et quand il eut finit de se cacher le visage avec ses mains et les manches de son pull, il regarda à nouveau son amie et les guirlandes lumineuses de toutes les couleurs auxquelles pendaient des lampions a l’esthétique asiatique, accordés au reste du décor. Il y a encore quelques mois, jamais il n’aurait pu imaginer revoir de telles couleurs, aussi chaleureuses. Il se sent vivre, son cœur bat la chamade devant ce décor magique.

« C’est pas un rêve, hein? Ça va pas s’arrêter… Parce que… C’est trop beau, Charlie, je suis trop heureux… »

Le garçon baissa de nouveau le visage vers le sol, car un sanglot le secoua et fit couler ses larmes à nouveau. Il avait l’impression qu’une partie des douleurs et des angoisses qu’il avait traversé s’évacuaient par ces larmes de soulagement. Et cela lui faisait un bien fou. Mais en même temps, il se sent très honteux d’être dans un tel état face à son amie, et craint de foutre en l’air toute cette belle ambiance. Ses Pokémon étaient venus le rejoindre, pour le réconforter, bien qu’il n’en ait pas vraiment besoin. Puis, après un reniflement des plus sonores, le garçon se fut enfin calmé. Il se rapprocha de la championne, en se tortillant un peu, embarrassé par sa crise de larmes, il n’avait pas pleuré depuis la mort de grand-mère, il faut dire…

« Euh… Pardon… Je euh… J’suis pas triste hein! C’est euh… Ça me fait chaud au… Là… au cœur. P-Promis, demain, je m’enfuirais pas comme la dernière fois… Parce que je suis trop bien ici avec toi et tout le monde… Charlie, je pourrais rester un peu plus longtemps que la dernière fois, dis? »

Il se détourna avec les joues roses après cette dernière question. Il aurait certainement sauté au cou de son amie en temps normal, mais rechignait à le faire, car il voulait aussi garder une certaine contenance face à elle, sa fierté n'était pas si inexistante que ça, finalement! En plus, il venait de pleurer et ne voulais pas avoir plus encore l’air d’un bébé. Puis, il baissa les yeux vers la jolie table et les chaises posées là, là ou ils prendraient place pour manger… Mais il eut l’impression qu’il manquait quelque chose… Ah ben oui, c’est même évident.

« LA PIZZA! Mais ou elle est?! »

Et boum, transformation en estomac sur pattes! Cesar est totalement lunatique, mais au moins, il dédramatisait un peu la situation. Enfin, il avait faim, et les bruits que faisaient son ventre en témoignaient.

C’est pas classe de pleurer devant une fille quant on est un mec. Cesar a tout de même un peu d’orgueil et esquiva a plusieurs reprises le regard de la championne de Zazambes, de peur qu’elle garde trop en elle cette vision de lui en train de pleurer comme une madeleine. C’est certainement un peu tard pour ça, mais bon. Et puis… Comme le jeune homme l’avait fait plusieurs fois, cette fois, c’est à Charlotte de venir l’enlacer. Et vu la signification qu’avait pour lui un câlin, il imagina que Charlotte pensais comme lui, c'est-à-dire qu’elle se sentait proche de lui, qu’il est son ami. Chose qu’elle souligna par des mots peut-être un peu maladroits, mais ça, c’est quelque chose qui ne dérange pas Cesar, lui aussi a du mal à s’exprimer, parfois, il est souvent maladroit et excessif, effraie les gens et les blesse parfois à force de toujours en faire trop sens même le savoir. Lui et Charlotte évoluent sous les mêmes étoiles, bien qu’ils n’aient pas l’air d’être au courant de cela ni l’un ni l’autre. L’étreinte de la petite brune termina de faire sécher ses larmes sur ses joues, il baissa les yeux vers son amie, pas bien grande, elle a l’air tellement frêle, maintenant qu’elle est venue contre lui, il s’en rend compte. Mais cette enveloppe physique est trompeuse, Cesar sait très bien qu’elle referme un mental d’acier et un cœur généreux, comme un force peu commune. En cela il ne cesse pas d’admirer Charlie, qui a tant à lui apprendre, autant pour ce qui est du combat qu’humainement. Cette scène un peu mélodramatique prend  fin quant Charlotte accepte que Cesar reste un peu à l’Arène. Et un sourire ravi orne désormais le visage du garçon. Puis, la sonnette se fait entendre, et sans même lui laisser le temps à Cesar de répondre un « merci » ou de lui rendre son câlin, Charlotte file à la vitesse de la lumière vers la porte d’entrée derrière laquelle doit attendre la pizza!

Pour la course, Cesar est plutôt mal barré, il fonça d’abord dans l’Escroco de Charlotte et roula par terre, se remit ensuite sur ses jambes et se retrouva en quelques secondes aux côtés de son amie qui avait perdu son sourire en apercevant le livreur de Pizza. Il n’avait pas entendu tout le discours qu’il avait tenu à Charlie mais le garçon se mit alors à grogner de la même manière que Toshi et se rapprochant un peu plus de Charlie qui avait finalement gagné la pizza. Son amie n’a pas trop besoin de lui pour se débarrasser de ce relou, pourtant, mais Cesar se décida quand même à en rajouter une couche, même après que la brunette ait claqué avec colère la porte. Il ouvrit alors la porte et s’approcha du type sans gène, pour former un pistolet avec ses mains qu’il pointa vers le front du beau gosse de pacotille, l’observant de haut avec un sourire narquois, il le dépassait bien de quelques centimètres, en plus.

« Et Bang! T’as pas le Gunne of Love, toi! Salut! »

Quand la porte fut de nouveau fermée, Cesar ricana tout seul et se redirigea vers le jardin ou se tenait Charlotte qui avait commencé à servir la pizza. Avec les reproches que lui avait faites la combattante dans la forêt, il avait plus ou moins vu que le jeune homme embêtait son amie en tentant de la séduire, enfin, il avait bien vu son regard, qu’il avait reconnu car il ressemblait à celui du héros dragueur du film. Comme le jeune championne était redevenue silencieuse, son ami le vagabond tenta de capter son regard en se penchant vers elle, un peu triste de ne plus la voir sourire et de la savoir de mauvaise humeur. Il l’aida donc à sortir puis à découper la pizza déjà un peu pré-découpée. La pizza était toute brillante et recourt de fromage et de quelques morceaux de charcuterie qui faisait vraiment envie, avec ça, ils seraient calés pour au moins trois jours ! Enfin, sans compter que les Pokémon avaient eux aussi bien faim et donc… Qu’il faudrait partager.

« Moi non plus je l’aime pas ce gars. Si il t’embête encore, bah je lui mets ma main dans la figure! Mais on s’en fiche, on a notre pizza! »

Fit-il en montrant le carton de la grande tarde italienne qui trône au milieu de la table avec des paquets de frittes. Pourquoi se préoccuper de l’autre abruti quant on a de la pizza, hein? Surtout qu’elle avait l’air délicieuse. Sans trop demander, Cesar prit une part, ou le fromage était particulièrement fondu et manqua de la faire glisser de ses main, mais il la réceptionna en la gobant au vol, de façon assez peu correcte par rapport à l’étiquette formelle, limite porcine, en fait, mais au moins, pas de nourriture gaspillée!

« IIIIIH ! Trop booooooon! Charlie, dépêche-toi de gouter! Wouuups! »

Et voila, la part de pizza lui échappe encore de mains, et cette fois c’est Kars qui la réceptionne pour l’avaler d’un coup!

« Eeeeeeeh! Kaaaars! Les pizza c’est pas pour les Frison! »

Et voila, pas moyen d’être sérieux deux secondes, il se mit à poursuivre son petit frère dans le jardin l’air faussement menaçant, pour revenir s’asseoir ensuite, Kars prenant un peu de place sur ses genoux. Peut-être pas une bonne idée parce que maintenant… Tous les autres Pokémon voulaient gouter et s’approchèrent de la table, l’eau à la bouche…

« … Oups? »

Cesar craignait que la pizza se transforme en champ de bataille car tous les Pokémon étaient fin prêts à sauter dessus du même coup, et c’était presque effrayant. Il hésita à refermer la boite de la pizza sur le champ pour s’enfuir avec et protéger ainsi le diner ; maladroit comme il est, il aurait très certainement dégringolé par terre et gâché leur bonne bouffe… Mais heureusement les vigiles, enfin, le Lucario de Charlotte prend les choses en main et se nomme garde du corps de la pizza pendant que la jeune fille se lève pour foncer vers la cabane située au fond du jardin et fouiller pour sortir de la nourriture pour tous les Pokémon. Ces derniers se ruent alors vers la cabane, laissant les deux humains seuls, à l’exception du Lucario au regard tranchant et de son apprenti le Débugant. Depuis la première fois qu’il l’a vu, Cesar est quelque peu impressionné par ce Pokémon à l’expression plutôt glaciale. Le Lucario semble très fidèle et attaché à sa dresseuse malgré ses apparences, mais il est certain qu’un très haut respect mutuel les lie. Il semble aussi être une sorte de leader pour le reste de la troupe, un peu comme un grand frère ou même un grand-père. Bref, même à Cesar qui a l'habitude de se croire tout permis et assez peu lucides sur ces convenances, il impose silence et respect. Le garçon lança tout de même un sourire aux deux gardiens restés face à lui, en attendant que la championne revienne lui tenir compagnie. Charlotte semble de nouveau de très bonne humeur et entame en vitesse la pizza à son tour. Et le jeune homme ne tarde pas à l’imiter en attrapant goulument une nouvelle part. Sans vraiment faire attention à la façon dont il mange, le fugitif se jette ensuite sur une barquette de frittes et les sauces, et alterne avec des bouchées de pizza. Oui, il se bafre sans aucune grâce, et alors? Bien que Charlotte soit un peu plus « distinguée » que lui, il s’agit quand même de manger avec les doigts, chose un peu moyenâgeuse dans le principe, mais c’est comme ça que Cesar a pris l’habitude de manger, sans s’embarrasser de couverts en métal stupides. Et il faut avouer que c'ets bien plus sympa. Les plats de vident a toute vitesses sous les engloutisseuses impitoyables de Cesar et de Charlotte, et bientôt, il ne reste plus rien, même les miettes ont été englouties jusqu’à la dernière. Les Pokémon aussi semblent rassasiés. Le jeune homme figure que la nuit est tombée et s’étend à son tour sur sa chaise en frappant la peau bien tendue de son ventre.

« J’ai trop mangé, moi! Mais c’était booooooon! »

Les Pokémon s’étaient éparpillés dans le jardin et l’arène, certains regagnant leurs capsules respectives, et le grand garçon put apercevoir dans un coin de la pelouse Lisa qui venait de s’endormir contre le flan d’Apollon. Il se mit à sourire et les désigna en douce à Charlotte, bien content pour eux. Puis, il s’étire sur sa chaise en soupirant d’aise, rassasié et fatigué de cette longue et belle journée passée en compagnie de son amie. Le calme s’est fait dans le jardin, et même les bruits de la ville ne filtrent qu’à peine jusqu’ici. Cesar se hérissa encore un peu en voyant le Lucario qui le fixe de nouveau, il sent que le vieux combattant l’inspecte et semble vouloir comprendre de quoi il est fait, et ce qu’il veut ici.

Pour une fois, le garçon aux cheveux gris se tut et observa lui aussi le ciel. Les étoiles apparaissent une par une, preuve que la nuit avance doucement, le ciel était très clair, calme après la tempête comme le dit bien Charlie. A ces mots, Cesar redirigea son regard dans la direction de sa vis-à-vis, et resta un moment fixé sur son visage si paisible, ou peu souriant, ses yeux fermés, sa peau claire et les quelques mèches de cheveux qui flottaient avec la petite brise envahissant peu à peu l’air. Une belle personne. Charlotte est vraiment une belle personne. C’est ce que se dit le grand garçon, alors. Pas seulement parce qu’il la trouve vraiment jolie en ce moment-là, mais car il se rend compte qu’il a eu de la chance de la rencontrer, la jeune fille est ce qu’elle est, ni plus ni moins. Il l’adore. Tout ça, ce jardin, cette arène, le ciel, la brise, c’est beau. Et Cesar est bien ici. Merveilleusement bien. Il ne trouva pas nécessaire de mettre une avalanche de mots sur ses émotions, pour une fois, mais son cœur bat fort sous le plaisir qu’il éprouve à se trouver ici. Il ferma les yeux à son tour et se laissa caresser par la douce et fraiche brise. Puis, Cesar lâcha un long bâillement sonore, qui ressemble étrangement a celui d’un vieux chien mal réveillé, mais passons, il avait le coup de barre mais ne voulait pas déjà s’endormir. Pas avant son amie, du moins! Quand il regarda encore cette dernière, il lui sembla que sa tête glissait et emportait peu à peu son corps sur le côté dans le sommeil qui l’a finalement happée. Doucement, il s’approcha pour retenir son épaule de tomber et remarquant que son sommeil était déjà profond. Il sa souleva délicatement pour la prendre dans ses bras. Il fut surpris de découvrir Charlotte si légère, pas qu’il l’imaginait lourde, mais… Bon, c’était une drôle de sensation de la porter ainsi. Cesar envoya quand même un regard par-dessus son épaule, à l’adresse de Soren, comme pour avoir son accord. Puis il porta Charlie jusqu’à son lit, à l’étage, passant donc par sa chambre qu’il observa brièvement sans trop oser non plus car le malaise qui l’avait pris tout à l’heure recommençant à l’envahir. Il recouvrit son amie de ses draps puis après lui avoir souhaité bonne nuit et de faire pleins de beaux rêves, Cesar descendit en somnolant e coucher sur le canapé. Il alla aussi dire bonne nuit aux Pokémon encore débout, ils pouvaient encore dormir dehors, la nuit est claire et pas encore froide, et ils sont en sécurité, ici. En se couvrant avec un drap trouvé sur un étagère non loin de là, le jeune homme ne tarda pas à s’abandonner à son tour au sommeil, et demain, il comptait bien rester et voir Charlotte à son réveil, il a vraiment hâte a ce qu’ils pourront faire dès que le jour se lèvera!