Ce soir, j’ai encore trouvé Weston dans un était totalement larvesque au fond de son salon, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais j’étais bien décidée à le savoir et à l’écouter vider son sac si il le faut… Enfin, encore faudrait-il qu’il accepte de le faire. Je l’ai emmené dans ce bar, ou il a ses habitudes, ou je l’ai d’ailleurs rencontré et qu’on s’était envoyé des verres de gnôle jusqu'à ramper par terre pour rejoindre la sortie… Mais ce soir, quelque chose me dit que ça ne va pas se passer ainsi. La tronche de mon ami blond fait carrément peine à voir, et c’est à peine si il a réagit quand je l’ai trainé jusqu’au bar. Il a beaucoup plus de conversation normalement. Ne serais-ce que pour dresser un classement comparatif de toute les jolis culs qui dansent sur la piste avant de choisir son favori, ça normalement, c'est presque un rituel, et même si c’est totalement con et macho, bah ça a le mérite de me faire marrer. Enfin. Je pige pas ce qu’il à, je sais qu’il n’est pas lui-même et qu’il a du lui arriver un truc pas cool. Ça va faire plusieurs jours que je viens le voir et que je le vois dans le même état… Il est en train de passer une formation spécialisation épave, ou quoi? Il se prépare pour le casting du prochain film des misérables version 2014?! Rah, bref, il m’a fallu tout ce temps pour le trainer ici… Peut-être bien que ça ne lui plaît pas, en fait. Rectification : Weston n’est pas bien dans ce bar, alors que je sais que c’est son préféré. Voila qu’il se plaint des regards que lui lance une rouquine pulpeuse à l’autre bout du comptoir, qu’il ne veux plus coucher avec n’importe quel bouche trou pour satisfaire sa libido et gnagnagna. Ouais bah, mon gars, tu te gênais pas trop pour peloter trois nanas en même temps et boire ton whisky coca avec ta main libre, de ce que je me souvenais! Quand je le vois s’étaler littéralement sur le bar, mon regard compatissant commence a s’emplir d’une irritation palpable. Soupir.

« Hey, West, si tu me disais ce qui va pas, au lieu de te plaindre? J’peux rien faire pour toi si tu dis rien… »

Ses mots ne font qu’à peine sens les uns avec les autres, et je ne vois pas ou il veut en venir en disant qu’aucune de toutes ces paires de nichons sur pattes ne sont pas jolies… D’ailleurs, je dois bien lui accorder ça. Que des thons, ce soir. Bref. J’ai beau faire des plans sur la comète et m’inquiéter, si pépère ne se décide pas à me causer, je ne serais pas d’une très grande aide. Et puis, weshe, je suis quand même venue jusqu’à Anula juste pour lui, quand même!

« Weston, regarde-moi au lieu de rouler des gades a ce foutu comptoir! J’ai compris, t’as pas envie de te taper la grosse vache à lait orange ce soir, ok. C’est ta bite, tu la mets ou tu veux. Bref. C’est quoi ton problème? Allez, dis tout à Tata Riku. »

Pendant qu’il joue encore à embrasser le comptoir, je prends quelques gorgées de mon Mojito et mate d’un regard mauvais la rousse qui joue a faire des lèvres de poulpe et à remuer sensuellement (enfin, je suppose que cette parade de miches est censée être sensuelle) ses fesses sur son tabouret trop petit pour elle et à écraser sa poitrine de façon à la mettre en valeur. Sérieux… Mon regard en deviendrait presque meurtrier. Ah, la réputation de ce pauvre garçon qui pleure a moitié sur le comptoir le précède, c'est dur la vie!

« Tiens, et je peux aller foutre le coup de boule à cette pétasse rousse, si elle te dérange à ce point! T’as juste à me donner un feu vert! »

Je suis sûre qu’un petit cat fight ça lui changerait les idées, tiens! Là, il pourra pas dire que j’ai tout essayé!

Weston m’a souvent parlé de ses histoires de fesses. Trop souvent, je connais pas mal sa vie sexuelle, on va dire. Diantre, alors que je n’ai pas 20 ans, quelle vie de débauchée je mène, oh my god! Bon, ça va les mères prudences, on la ferme. Qu’est-ce que je disais? Ah oui. Les histoires de cul et de cœur de Weston. Déjà, c’est plutôt rare qu’il complimente les qualités au lit d’une fille sans complimenter les siennes les premières, ça prouve que cette nana n’était pas comme les autres. Pour ma part, je ne l’ai pas rencontrée et ne peut donc pas m’imaginer la chose en détail (pas que j’en ai particulièrement envie, hein), enfin, tout ce que je comprends des propos de West quand il parle de cette jeune femme, c’est qu’il devait tenir à elle. Peut-être même qu’il était amoureux et qu’il l’est toujours mais ça, j’éclaircirais ce fait plus tard, pas envie de l’accabler avec ça tout de suite. Je suis de son côté, après tout. Et cela me fait plaisir qu’on me parle et me prenne d’égal à égal contrairement aux innombrables fois ou on s’adresse à moi comme à une gamine de dix ans, comme quoi, peut-être que je peux être de bon conseil et aider quelqu’un. Ok, c’est pas ma spécialité, de donner des conseils. En général, mes conseils c’est plutôt des trucs comme « allez, fumes un coup, bois un coup, sniffe-moi ça, pètes un coup ça va passer, yo », mais parfois, mon optimisme peut donner du courage, sait-on jamais! Encore que sortir des discours à la « oh t’en fais pas tu vas la retrouver! », j’ai pas trop l’habitude d’en déployer des tas non plus, je ne suis pas tant partisane des relations sérieuses sur le long terme, qu’on le sache. Finalement, la vérité dans tout ça c’est que Weston est mon ami alors je l’écoute, en hochant la tête quand il me parle de sa copine la déesse de son pieu.

Apparemment, ça se passait bien mais ça s’est pas bien fini. Une histoire de confiance trahie, comme on en voit souvent, sauf que c’est pas marrant du tout à vivre. On croit aimer quelqu’un et au final on aime pas réellement celui ou celle qu’on croyait. Mon visage s’obscurcit un peu, restant compatissant. Je ne sais pas si cette fille est allée jusqu’à jouer avec lui ou le manipuler, mais si c’est le cas, j’aurais de bonnes raisons de la faire descendre dans mon estime.

« J’me souviens ouais… Vic… Victoire? Victoria? C’est elle qui t’a plaqué? »

Tandis que j’essaie de remette un prénom sur la fille en question je cherche mes mots, dans l’optique de faire en sorte que Weston se relève un peu de son etat zombiesque. Faut dire que c’était marrant, et qu’au moins, il se sent assez bien pour faire un peu d’humour. Mais dans ces cas-là, on a plus recours au sarcasme, pas vrai? Je pouffe un peu quand même puis avec un sourire en coin, lui met une tape encourageante sur l’épaule, tout en continuant de boire ma bière. Si il lui en voulait réellement, il ne serait pas là à se lamenter. Cette pensée me traversa l’esprit un instant, quand on est colère, on réagit pas forcément comme ça, je sais que Weston est un mec plutôt fier qui aime justement montrer qu’il est le mâle alpha, alors le voir tel un loque, ça prouve qu’il y a une truc pas normal dans ce qui s’est passé avec cette Victoria.

« J’vois ça, moui. Mais, West, il s’est passé quoi, en fait? Parce que… Enfin, si tu lui en voulais vraiment, tu serait pas dans c’t’état là. Moi j’en suis restée au stade « elle est bonne », mais, il s’est passé d’autres trucs, hein? »

Je sens que je m’aventure sur un terrain un peu houleux, malgré moi, mais c’est aussi mon rôle d’être franche.

« T’étais amoureux? Enfin, ptet tu l’es encore, hein. »

Quand les sentiments s’en mêlent, c’est toujours plus compliqué. En plus, il a bien dit que les filles qui se pavanaient comme des stars sur la piste n’étaient pas belles.

« Dans ces cas-là… Même si c’est douloureux c’est toujours mieux d’aller la voir et de lui parler franchement, nan? Si tu l’aimes, sérieux… Fonces. »

Je dois pas avoir l’air hyper fine. Ce discours, il a du l’entendre un milliard de fois déjà. Mais je sais pas quoi lui dire de plus. Je suis moi-même une fille et je suis pas totalement à même de comprendre ce que ressentent les filles quand elles repoussent un garçon. Mais je sais que si quelqu’un que j’ai connu et apprécié, ou même un ex venait me dire clairement ce qu’il ressentait, j’en serais touchée. Pas sûre que j’accepte ses sentiments après, mais a moins d’être sans cœur, ce genre de choses ne laissent pas les gens insensibles.

Sérieux. Victoria Hills. Pourquoi il m’a jamais dit que c’était CETTE Victoria?! Rien que ça, quoi, c’est juste la championne de la 100ème Competition d’Enola, dans la catégorie dresseurs. Je l’ai croisée au gala de clôture, pour sur et… Mouais, j’ai voulu nouer quelques liens, je crois, mais on avait pas l’air destinées à s’entendre. Pas que ça a été violent verbalement, hein, non, y’avait juste un truc qui passait pas, ça arrive, parfois. Puis… ça ce doit être de l’orgueil débile, mais j’ai du mal avec les filles plus belles et mieux foutues que moi… Parfois j’aimerais bien passer du statut crevette mignonne au statut langoustine sexy et canon. J’aimerais bien qu’on me trouve pas « juste » mignonne des fois et… C’est une autre histoire. Bref, j’en étais ou. Ah, oui Victoria. Quel batârd, ce Weston, il aurait pu me mettre au courant qu’il sort, enfin, qu’il sortait avec la star de la compétition. Je suppose que les amourettes entre Champions et compétiteurs, ça doit arriver, surtout dans le cas du blond que je vois bien draguer ses challengeuses pendant le match. C’est p’tet comme ça qu’il l’a eue.

« Eh ben mon cochon, t’as tapé dans le high-level… »

Fais-je seulement avec un clin d’œil complice. Je ne suis pas attirée par les femmes, mais ça ne m’empêche pas de me dire que certaines filles sont jolies ou canon… Même si ça m’agace beaucoup de vraiment le reconnaître. Du coup, j’écoute Weston qui essaie de m’expliquer tout en zappant de me dire le principal, mais visiblement,  si il ne le fait pas, c’est qu’il ne peut pas. C’est suspect, et j’y comprends pas grand-chose. Apparemment c’est la faute de madame Victoria si tout cette petite idylle s’est terminée. Et… comme je suis du côté de West, cette nana commence à réellement m’agacer. Elle l’a vraiment zappé de sa vie comme une pauvre merde, et il a  beau dire que c’est compliqué, moi ce que je comprends, c’est qu’elle s’est bien jouée de lui pour au final le planter. En plus, le discours que poursuis mon ami blond me fait clairement penser qu’il l’aimait, qu’il l’aime encore vraiment. Alors je veux bien que Weston soit un obsédé débile et franchement pas fin, parfois carrément vexant et chiant, mais quand même… Je sais aussi que je m’éclate bien quand je suis avec lui, qu’il est marrant et… Et merde on a échappé a des mafieux et à une partouze avec un travelo nommé Rambo qui avait planqué une tonnes de billets dans la baignoire et troué le slip de West avec… avec je sais pas quoi, en fait, et je préfère que ça reste entre eux. Bref, n’importe qui aurait pu me laisser dans la merde, à la place de Weston, quoi! Et on ose quitter ce mec! La, il me pardonnera que je monte sur mes grand chevaux.

« Wow, wow, West! La j’t’entend parler et… Merde, mais cette dinde était vraiment qu’une sale ingrate! Si j’avais su je lui aurais fichu sur la gueule à la compet, nan mais oh! Sérieux… Si elle s’est servie de toi comme ça, crois-moi, vaut mieux que tu l’oublies vite fait bien fait! Nan, c’est vrai, te laisse pas faire par une pareille… Merde, si j’ l’insulte pas c’est par respect pour toi! Et depuis quand j’ai du respect pour toi… J’sais pas. Surtout en ce moment, quoi, tu fais pitié! »

Ouais, là, je suis un peu en pétard. Je pourrais même lui en vouloir à cette fille! Je grogne, de ne pas être plus efficace et de ne pas savoir quoi faire de plus, car Weston a déjà refusé tous les pétards et les verres que je voulais lui offrir. Et donc, je commence limite en l’engueuler. Nan, c’est vrai, fais-toi violence, mec, tant que t’es vivant! Encore, si il avait un truc à se reprocher… Bah, on a forcément un truc à se reprocher dans ce genre de cas, j’ai envie de dire. Mais alors, j’imagine qu’il était vraiment mordu pour se mettre dans un état pareil. Je soupire et me rasseoie tranquillement pour boire une gorgée de mon verre, et le terminer… Merde, pourquoi c’est moi qui bois au final?! Cette histoire commence à pomper l’air, je sens que je vais finir par dire des conneries.

« Nan mais elle est partie… En plus elle a fui, quoi. Nan mais, ou est-ce qu’elle est allée, en plus?! Tu vois, là, tout de suite, moi à ta place, si elle est pas encore partie, j’irais lui causer et lui dire le fond de ma pensée à cette… Bah, t’as compris! Putain d’ingrate… »

Je comprends que West ait les boules, avec une ingrate pareille. J’aurais réagi comme lui, probablement. Ca sert à quoi de faire tant d’efforts si ils ne sont pas récompensés au final, si la personne fait juste semblant de nous rendre un amour factice qui ne peut en aucun cas compenser, ou du moins égaler ou satisfaire le nôtre, simplement avoir l’espoir de le décevoir. Bien sur, l’amour n’est pas affaire de compte, mais il est usant quand il est simulé, et surtout quand on nous balade d’un bout à l’autre. C’est vraiment pas cool ce que lui a fait cette Victoria. Le succès lui est monté à la tête, à cette espèce de greluche? Si je la tenais ce serait pour lui faire passer un sale quart d’heure! Je vois que tout ça fait un peu reprendre du poil de la bête à mon poto blond, le supportant par des « yeah! » alors qu’il fait la liste de tout ce qu’il a fait pour elle et qu’il a vu bafoué… Wow, sérieux… Reprendre l’école?! Elle se prenait pour sa daronne ou quoi? Aussi, je crois que j’ai un coup dans le nez car je commence vraiment à m’enflammer, moi, en gueulant mes interjections encourageantes de plus en plus fort, faisant se retrouver les gens présents dans le bar. Puis, je lève mon verre pour terminer de l’avaler cul sec.

« Mais graaaaaaaaaaaaave West! T’es un mec libre maintenant! You’re a pirate! Do what you want cuz a pirate is free! »

Puis, je me rassois en, tapant sur la table, jurant en congratulant la qualité de cette bonne  bière. Là, ça commence a me plaire, là il commence a parler mon langage, ce con de Weston! Surtout que maintenant, il finit par causer de défonce. Ah ouaiiiiiis… Là, mec, ça commence a me tenter. Je sais, il avait tout refusé en bloc quand je suis venu le chercher, et si j’étais pas partie dans mon délire, peut-être bien que je m’en préoccuperais un peu plus, mais là… Ca y est, j’ai mis mon doigt dans la spirale et même si à moi aussi, Alex m’a carrément engueulé plusieurs fois pour ça, je m’en fous. Tous ces reloues, peuvent-ils ne serait-ce que comprendre à quel point planer libère? Et puis… j’aime les choses interdites. Comme Weston en  parle et dit que ça lui manque… Ouais, il a enclenché la mauvaise Riku. Et alors? La bonne Riku, c’est laquelle? Celle qui chiale tout le temps et dépend de son cousin? Elle me saoule, celle-là… Genre, tellement alors… Ouais, tais-toi, la gamine, laisse les grands s’amuser.

« Là, tu m’intéresses, mon gros West… Ca te dit on s’arrache d’ici, j’connais un endroit ou il vont pouvoir nous refiler le matos qu’on veut. Allez, j’suis pas radine, j’t’invite! »

Fis-je avec une flamme a l’air presque dangereuse dans les yeux. Ca y est, la décharge d’adrénaline, le piment qui te dit « tu vas faire un connerie et tu vas aimer ça » arrivent et intoxiquent mon organisme de frissons d’impatience. Je cours payer les consommations au bar et reviens vers Weston pour l’attraper par le poignet, l’entrainant hors de ce bar.

« On s’arrache! »

Je connais un autre bar pas loin, ou là, ils nous donneront ce qu’on veut. Dans celui d’où on vient, y’a bien quelques dealeurs qui trainent, mais je les connais pas et j’ai pas confiance en eux. Autant aller dans un endroit plus connu, et puis, c’est à a peine deux rues.

« T’imagines pas comment ça m’a manqué aussi! Mais t’sais quoi? On les emmerde hein! Tous des putain de relous qui croient qu’il ont raison et qu’ils pensent savoir ce qui est bon pour nous. FUCK THEEEEEEEEEEEEEEEM! »

Criais-je au ciel. N’importe quoi. Sérieux… Qu’est-ce que je fous, là? Je m’en fous, je veux même pas savoir, même pas m’écouter une seconde. Pas de questions. Je veux juste… Aider un pote? Mais est-ce que je l’aide vraiment, là? Voila qu’on est devant l’entrée du nouveau bar, un type sort de sous le porche et me sourit en me reconnaissant. Il sait pourquoi je suis là, bien sur, et il commence a nous vanter sa marchandise, en nous disant qu’on pourrait même aller consommer à l’intérieur si on veut. Fuck. Pourquoi j’me mets à hésiter, d’un coup? Trop tard, c’est payé. Emballé, pesé.

« West… Tu viens? »

Fis-je a mon ami encore en retrait, lui indiquant l’entrée du bar. Pourquoi d’un coup, j’ai l’impression de tout faire de travers, pourquoi j’espère qu’il se dégonfle? Merde…

Fuck. Fuck de fuck de fuck. Qu’est-ce que tu fous West, tu m’aides pas, là! Oh, super, t’as marché dans mon supeeeeer projet d’aller de défoncer la tronche jusqu’à plus soif et… Merde, je peux pas me dégonfler si toi tu te dégonfles pas aussi! Je me mords la lèvre et ricane bêtement en brandissant le paquet de beu’ que je viens d’acheter en entrant dans cet endroit glauque ou j'ai souvent trop trainé. D'ailleurs, y'a des gugusses qui me reconnaissent. Les gens sont tous raides dans le coin, et on se dirige vers le bar pour s'asseoir. Fucking shit. On est partis, c’est trop tard. On est déjà dans ce truc insalubre, et même si j’ai rien pris, je me sens déjà mal. Voila que je fixe le matos que je viens d’acheter avec un regard vide. Certes, c’est du fric, faut pas le gâcher, mais depuis quand je me préoccupe de mon argent, moi? J’ai jamais été hyper dépensière, a part pour les fringues, mes quelques guitares et la drogue, faut avouer. Mon sourire forcé se veut téméraire, comme pour montrer que j’ai pas peur. Pas peur de prendre de ce truc dont je connais un peu trop bien le gout et les effets. C’est vrai, quoi, pourquoi ça me fout les jetons? J’ai survécu a des pires cuites que celle-là! C’est pas parce que j’en reprends ce soir encore que ça va changer ma vie du tout au tout. Allez, une fois pour la forme, et j’me sentirais vachement mieux ensuite! Et puis, personne le saura. C’est ça, à part Weston, personne a besoin d’être au courant! Et merde, j’ai le droit de m’autoriser ça. Même Miss Anarchy peut faire des conneries, ça arrive à tout le monde. Alors que j’ouvrais le paquet de poudre pour en faire des petits rails blancs sur le comptoir, je m’arrête en plein geste. Est-ce que Anarchy ferait ça pour se sentir plus forte? Elle en a pas besoin. Elle est déjà trop forte. Mais c’est dommage. Je ne suis pas Anarchy. Pas ce soir. Ce soir, je le sais déjà, c’est cette foutue poudre blanche qui sera mon maitre. «Ni Dieu, Ni Maitre », que dit mon foutu tatouage? Ils sont partis loin cette nuit, mes foutues illusions de gamine. Je ne suis plus une gamine. Les rêves d’enfance, ça va bien deux secondes, mais à un moment ça doit s’envoler. Je me retourne encore vers Weston, cherchant dans ses yeux une ultime échappatoire… Pitié, West, fais marche arrière. On n’a pas besoin de ça, hein? Me dis-je alors que des petites voix malicieuses m’assurent le contraire, et je ne peux les contredire.

« Waaaaah, putain j’ai un problème ce soir, moi j’suis ralentiiiiiiiie! Scuse, j’dois te faire attendre, mais t’inquiètes, j’ vais t’en laisser! »

Fis-je en dernière tentative avant de me pencher vers le comptoir avec un billet roulé en cylindre dans la main. En fait, je crois que si j’ai inspiré un peu trop vite et que j’ai visé un peu à côté, c’est qu’un type s’est ramené en trombe dans le bar insalubre en gueulant des trucs que j’ai pas compris car sur le coup, tout le monde a commencé à flipper et à se bousculer vers la sortie, et je me suis retrouvée la tronche dans la poudre. Hein, quoi? Les flics?! Il a bien dit les flics?! Merde, les flics se ramènent?! J’ai l’esprit embrouillé et avec la poudre que je viens bien malgré moi de respirer. C’est mollement que je me lève, pour me faire bousculer de nouveau.

« West…. Merde West, on fait quoi, là, maintenant, tout de suite?! »

Je titube un instant avant de me rétamer sur le sol, entre les chaises. Il y a bientôt plus personne dans le bar et je me relève en m’appuyant sur le comptoir. Mon cœur bat à 100 à l’heure quand j’entends des éclats de voix venir de l’extérieur. Mes sens continuent d’avoir du mal à répondre. Je cligne des yeux pour retrouver mes marques, et les euphorisants de la drogue commencent à faire effet, même si j’en ai prit qu’une petite quantité.

« Putain de merde! W-W-West, j’veux pas me retrouver en taule, on fait quoi là?! Si il nous trouvent avec la came… »

Et, là je réalise qu’après tout… C’était mon idée… Non, la sienne. Merde, c’était l’idée de qui?

« Tout ça c’est ta putain de faute, Weston, on en serait pas là si t’avais pas parlé de se défoncer! »

Ah ben bravo, Riku, vive l’amitié. Je regrette déjà mes paroles. Les éclats de voix se rapprochent. Au risque de me répéter… On fait quoi, là?

Oh merde. On est vraiment bien, bien profondément dans le caca mou, là. Je commence a manquer de vocabulaire pour exprimer à quel point on est une fois de plus tombés bas. Parfois, je me demande pourquoi j’arrive a être encore surprise de pouvoir penser que quand je traine plus d’une heure avec Weston, je peux encore espérer que tout ira bien et qu’il ne nous arrivera aucune connerie du genre. Je suis naïve, tellement naïve que ça me donnerait presque envie de pleurer. Enfin, en attendant, pendant que je suis en train de ruminer et d’un peu culpabiliser de tout mettre sur le dos de Weston pour éviter de craquer en crise de panique et de larmes, voila que notre destin se présente à nous. On a même pas eu le temps de ses planquer, les flics nous matent avec un sale regard. Je dois bien accorder quelque chose à Weston, c’est qu’en effet, on a rien fait… Lui, du moins, pour une fois, il a rien fait. Et moi, c’était pas exprès, si seulement le con de tout à l’heure m’avait pas poussé et que jetais pas blanche de poudre et pas très fraiche à cause de lui, on ne serait pas aussi mal barrés que des fautes d’orthographe. Hagarde, je me mords la lèvre et observe les flics, totalement paralysée et à court d’idées géniales pour nous sortir de ce pétrin. Et même pas assez en forme pour aller minauder avec les filcs, ou même câliner un des deux Caninos… Quoique, c’est des molosses ces machins, ils grognent et jappent pour rien, en s’approchent de moi en reniflant la poudre qui s’est répandue sur mes vêtements. J’ai jamais aimé les clébards, moi… Enfin, pas ceux qui en sont presque à me mordre les mollets, du moins. Je grince des dents alors que les keufs s’impatientent d’en savoir plus sur mon état, et de comprendre le pourquoi du comment de notre jolie petite histoire. Et franchement, si Weston m’avait parlé de son idée super géniale (ouais, c’est un sarcasme) , bah je me serais démerdée pour trouver autre chose parce que là ! C’est une vengeance, j’en suis sûre… Parce que j’ai osé remettre la faute sur lui en tentant de me détendre. Je lui lance un regard qui dit « je vais te tuer » alors qu’il m’appelle Carole et me fait passer pour une débile mentale. Je fais quoi, je joue son jeu ou je le fais passer pour un con? Bon, je vais pas le lâcher là, ce serait pas sympa, et on est tous les deux dans le même bateau. Mais il va me le payer. Bordel , il va me le payer très cher, ce coup de pute!

Je retourne a mon regard vide et force un sourire béat et une démarche des plus connes possibles… Bordel, je me vengerais… Ah, et je m’excuse vraiment auprès de tous les trisomiques pour les faire passer pour de tels… Des je sais pas quoi, d’ailleurs, mais mon imitation risque de ne pas être très flatteuse.

« … Ou… Oui! Carole…. Débile! Débile!  Carole aimer la p-p-oudre… poudre blaaaaaaaaaanche joliiiiie! »

Dis-je d’une voix forte, et forcée, je bute volontairement sur mes mots et répète ceux de mon frère temporaire en me grattant le nez. Puis, je frotte ma tête contre l’épaule du blond, laissant couler un filet de bave sur ses vêtements. Bordel. Je veux crever. Je veux crever, si y’a une caméra dans ce bar, je ferais en sorte que les archives disparaissent à jamais de cette terre… Et tant qu’à faire si les flics, Weston, et moi aussi, et même les Caninos pouvaient tout oublier, ce serait encore mieux. Je vais vraiment tuer ce connard de Weston, si on s’en sort…

« Carole… aimer amis! … débile! Grand frère… Débile! »

Puis, je me détache de West, la bave encore au coin des lèvres pour courir vers un des flics, dans un élan d’affection surjoué.

« Copaaaaaaaaaain… Bisou copain! »

Et voila que j’enlace un des deux flics en frottant ma tête contre son torse, couvrant au passage son uniforme de poudre. J’en profite pour jeter un coup d’œil en arrière, vers Weston, en le foudroyant du regard au passage. Tu vas crever, je vais te faire souffrir après ça espèce de sale… de sale blond! Quant aux deux policiers, ils échangèrent nombre de regard mitigés, et celui sur lequel je suis littéralement en train de baver semblait plutôt crédule. Faut dire que quand quelqu’un te bave dessus, tu as envie de penser que la personne en question est bel et bien stupide. Hmm… Faut pas qu’ils pensent que je suis défoncée, non plus. Enfin, une trisomique défoncée, c’est… Bah ,je sais pas, mais ça doit bien ressembler à ce que je suis en train de faire, non?  Le type finit par me repousser avec un regard dégouté, et essuie la bave tombée sur sa veste.

« Ok, ok c’est bon lâches-moi, Carole! Carole, il ne faut pas fuguer ou sniffer de la poudre, c’est mal! »

Ah, bah on dirait qu’il est pas si méchant, lui. L’autre, à côté à l’air plus relou et sceptique, en revanche. Il nous éclaire la tronche avec une torche, et  fait la moue, continuant de nous mater de travers.

« Mouais…  N’empêche que si ta sœurette a sniffé, va falloir l’emmener au poste. »

Et merde!  Je pourrais jamais faire l’idiote aussi longtemps, y’a un moment ou je vais craquer!

« Pas sniffé! Weston me gronder sinon! Poudre blanche… maquillage! Carole jolie avec m-maquillage de poudre blanche! »

Ouais, j’imagine vraiment qu’une bêtise pareille va passer. Y’a des gens qui disent que plus c’est gros, mieux ça passe. Puis comme j'ai de la poudre sur la face, ça devrait passer, non? Bah, c’est ce qu’on va voir!

C’est ça, West, rajoutes-en trois tartines pendant que t’y es! Continue comme ça et tu vas moins rigoler quand je te péterais les rotules si on s’en sort! Zen, Carole, zen… Merde, non, c’est pas moi Carole. Bordel, ce rôle commence a me rentrer dans la peau et c’est pas bon du tout! J’intériorise trop Carole, là, si je continue je vais me faire bouffer par la fichue fausse sœur d’un blondin aux idées foireuses! Moi c’est Riku. Riku. Riku Anarchy Nagel. Coucou, je me suis manquée! Respire, respire, la blague du maquillage va peut-être marcher qu’est-ce que tu en sais, hein? Bon, cet abruti va devoir cesser immédiatement de m’appeler Gollum, en revanche sinon… Bah, sinon euh… Bah je vais m’énerver! Il continue en inventant tout un background loufoque à Carole, et le pire c’est que… Bah, ça tiendrait presque debout. C’est du bon, son impro! J’aimerais bien pouvoir en rire, là tout de suite. C’est vrai que… Bah, je connais pas de trisomiques, personnellement, mais j’imagine que la logique, ils connaissent pas nécessairement, alors l’histoire de me maquiller avec nawak, ça peut faire sens… A voir comment les deux flics réagissent, il croit certainement qu’il leur faut quelque chose de plus gros, encore. Et donc le champion d’Anula invente qu’en plus, je mords quand je m’énerve! Et… Bah, ça par contre, faut avouer que c’est pas mal badass. Même sans être Carole, je mords pour me défendre, en plus. Alors que Weston déballe d’autres conneries dont j’aurais vraiment beaucoup ri dans un autre contexte, entre autre que la trisomie peut-être contagieux (whaaaaat?!), je lève un visage encore couvert de poudre et de bave vers le dénommé Bill, puis lui fait un grand sourire plein de dents blanches, et là, je jubile intérieurement de le voir sursauter avec un air de moins en moins assuré sur le visage.

J’ai le sentiment de pouvoir enfin respirer de nouveau et de reprendre forme humaine quand enfin, les policiers décident de se rétracter en admettant les propos de mon faux frère, comme quoi, comme je suis trop conne, bah, même si j’avais sniffé, ce n’était pas ma faute. Gentil petits flics! Je reste tout de même dans le rôle jusqu’au bout, feignant des sanglots lorsque que mes copains s’en vont.

« Bill et Carole toujours amiiiiiiiiiis! »

Et avec un air hagard, un sourire bien mongolien scindant mon visage et penchant la tête sur le côté, j’adresse un au revoir de la main aux deux hommes en uniforme. Ils disparaissent en fin et je laisse tomber doucement mon bras. Nous attendons un moment de ne plus entendre un bruit, et d’être certain que les flics sont partis pour de bon, puis c’est Weston qui se détend le premier, en allant s’affaler sur le premier siège qu’il trouve. De mon côté, je m’attarde tout d’abord a débarrasser mon visage poudré et bavouilleux, et je finis par imiter mon ami, en m’asseyant à ses côtés. Je hoche la tête, encore essoufflée, en l’écoutant parler. Puis, je darde un regard mauvais sur lui quand il me parle de le remercier. Après avoir reniflé bruyamment, je lui assène un bon gros coup de poing dans l’épaule et le pousse jusqu’à le faire tomber de son foutu tabouret.

« WESTON ELRIC, BORDEL DE CHIOTTES! Je dois te remercier de quoi, là?! Grâce à toi j’ai dû passer pour la plus grosse débile du coin! Espèce d’enfoiré! Je te jure que ma vengeance sera fucking terrible! »

Je continue à faire tomber une avalanche de coups de poings d’une force digne de celle d’une gamine de dix ans, puis m’étale sur le parquet du bar désormais désert, reprenant mon souffle de nouveau.

« Fucking shit… C’était vraiment une idée de merde! J’me demande encore comment ils ont pu marcher, ces cons! »

N’y tenant plus, je me mets soudainement a pouffer et j’explose dans un fou rire monumental qui résonne dans le bar. En riant, je me tiens le ventre et roule dans la poussière (on est plus a ça de passer pour une débile, hein.).

« West, you fucking crazy guuuuuuuuuy! »

Fais-je en lui foutant d’autre coups de poing au passage, sans cesser une seconde de m’esclaffer. L’air vient même à me manquer, et je me redresse tant bien que mal, en tentant de calmer mes gloussements. Quand je suis finalement au repos, enfin, de ce que je crois, j’inspire un bon coup et regarde mon pote d’un air plus sérieux, plus coupable, aussi.

« Au fait… J’suis désolée de t’avoir trainé ici. C’était pas l’idée du siècle finalement, hein! »

Je ricane encore, mais plus nerveuse, cette fois. Mine de rien, je l’adore, Weston. C’est un pote. Quand je le vois je suis certaine que je vais me retrouver dans les plans les plus pourris et foireux du monde, et pourtant, j’arrive pas à regretter ce qui vient de se passer, ni ce qui était arrivé la dernière fois, avec Rambo. C’est quoi, la prochaine fois? On va se retrouver dans un goulag russe avec des bouteilles de smirnov greffées au cul et des pissenlits violets dans les trous de nez? J’dois pas déconner là-dessus, ça pourrait arriver, on sait jamais. Donc, ouais, il nous a sauvé la mise, alors je peux bien m’excuser, nan? Comme ça, on va dire qu’on est quittes.

On s’ennuie pas une seconde avec ce taré, je crois qu’il a pris mon « fucking crazy guy » comme un compliment. Certes, y’a que la vérité qui blesse, mais c’est plutôt flatteur, comme vérité. Dans mon langage, ça l’est du moins. Nous voila tous les deux avachis sur le sol à glousser comme deux grosses dindes. On est aussi cons l’un que l’autre, et même West s’en excuse. On s’en fout finalement, de qui a fait quoi, l’essentiel c’est qu’une fois de plus, on s’en est sorti d’une façon totalement improbable et stupide. Probablement qu’on est les deux andouilles les plus chanceuses de l’univers, finalement. Comme dit West, tous les moyens sont bons pour oublier, parfois. Pour le meilleur et pour le pire. Je souris, un peu narquois. Autant rire que pleurer de l’état pathétique dans lequel on arrive parfois à se retrouver, et se dire que le lendemain, y’aura plus rien, que les séquelles, ça existe pas. Se voiler la face et zapper, c’est toujours mieux, hein? Avec un soupir d’ironie, je vois West reprendre un ton plus morose et s’installer la tête sur mes cuisses, pour enfin déverser ce qui lui pèse réellement sur la conscience. Ca n’a pas du faire du bien de nier tout ça en bloc depuis tout à l’heure, même si c’était involontairement. Ma main passe dans les cheveux blonds de mon ami, dans un geste rassurant, destiné à le calmer. Mon sourire persiste malgré tout, alors que comme une conne, l’envie de verser quelques larmes me vient aussi, sensibilité à la con. Le voila qui regrette ses actes, qui comprend et accepte le fait qu’il l’aime, et que c’était elle… Elle quoi? La femme de sa vie, je suppose. C’est comme ça que son discours a l’air de sonner. La personne qu’il aime le plus au monde et sans qui il ne se sent plus d’avancer. Je ne saurais pas dire si je comprends ou non ce sentiment. J’ai toujours préféré faire la route seule, et je n’ai jamais vraiment invité grand monde à m’accompagner bien longtemps. Qu’est-ce que ça fait quand on décide enfin que quelqu’un doit être la personne pour marcher à nos côtés, et comment est-ce qu’on le sait, j’en sait trop rien… Et comment on fait pour la récupérer et arranger les choses… Bah, j’sais pas. J’en sais foutre rien. Mais West attend une réponse, donc je décide de lui dire le fond de ma pensée, après plusieurs de secondes de silences, pendant lesquelles je m’attelais a ravaler mes quelques larmes. Quelle potiche je fais, des fois.

« Je… Euh… Franchement, je sais pas trop, West… J’ai jamais vraiment rencontré de personne comme ça dans ma vie. Comme toi avec Victoria, je crois. Mais n’empêche que quand toi, tu te rends comptes que c’était bien elle avec qui tu voulait être le restant de ta vie… Enfin, j’dis pas que vous devez absolument vous marier et tout… Enfin bref. J’pense que quand tu as ce genre de déclic avec une personne, ça peut pas être à sens unique. »

Sodomie de mouche, quand tu nous tiens. Je suis confuse, et ça doit s’entendre dans mon discours. Espérons que le blondinet un peu con-con sur mes genoux ne se soit pas encore endormi. J’ai le regard dans le vague, et je n’ose pas baisser les yeux vers lui, je dois avoir l’air fucking ridicule.

« Enfin… Tu vois… Ce que je veux dire… C’est que… l’amour, c’est jamais complètement a sens unique… c’est con a dire comme ça, mais si elle a reçu tes sentiments, elle va pas les oublier comme ça alors, bah, faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud! »

Quelle expression à la con! Y’a que moi pour sortir des trucs qui foutent autant la honte.

« J’sais pas comment t’aider, moi! Tu vois, j’me vois mal aller voir ta nana et lui dire "weche, West il t’aime, va le voir"! C’est a toi de faire, cette fois… Euh… Je sais pas, va lui offrir des fleurs! Des… Fait lui un diner de la mort qui tue, emmène là en vacances dans un chalet et mangez de la fondue, un truc qui lui montre qu’elle est unique pour toi et que c’est.. bah, que c’est elle! »

J’ai tellement la honte, sérieux… Je m’éclaircis longuement la gorge pour faire passer ma gène. Je me rends compte que j’ai vraiment du mal avec tout ce qui touche aux sentiments. Bon, c’est pas nouveau, ça mais bon… Si j’étais West, je serais bien déçu de la réponse, parce que sérieux, je dois avoir l’air d’avoir 12 ans, tout au plus.