« RIKUUUUU! REVIENS ICI ESPÈCE DE SALE FESSE DE PIZZA A TROIS PATTES! »

Fuck, j’aurais peut-être pas du piquer dans le garde-manger ce matin. Ca fait maintenant cinq minutes qu’un blond enragé me couse dans le manoir en hurlant. La scène doit être digne de la séquence finale de poursuite d’un film burlesque. Nous sommes partis de la cuisine, ou j’avais encore la bouche pleine, alors avaler la fin de mon repas m’a ralenti et il a failli me choper au passage, ensuite, j’ai du le perdre en me cachant dans une armoire, puis en sortir a pas de loup pour aller chercher mes affaires dans ma chambres. C’est là que j’ai pigé que je dois vraiment cesser d’être si bordélique, car chercher des pokéballs qui ne contiennent pas forcément mes Pokémon et devoir toutes les ouvrir et faire sortir toute la bande des Pokémon d’Alex dans le salon et la hall a eu pour effet d’encore plus énerver Alex quand Berthold a commencé à se prendre au jeu et à lui faire des croche-pattes. Les Pokéball, c’est fait, maintenant, il me faut mettre mes chaussures tout en courant, me faire un mini-sac encore en courant et en évitant les bouquins qui me volent à la tronche. Oh fuck shiiiiit, c’était pas un bouquin, ça , c’était un couteau! Ok, je connais, là, c’est le moment ou je me barre. Je sors en vitesse par la terrasse et Yui qui barbote dans l’eau de la piscine se secoue et s’envole pour le cueillir au passage et m’emmener à l’abri. Bon, eh bien, je pense que la bête sera calmée ce soir quand je reviendrais. J’arrive pas à croire que je commence à m’habituer à ce genre de trucs, quand même.

Enfin, maintenant que je suis là je n’ai rien à faire, donc comme il est déjà quinze heures passé, je vais aller emmerder le vieux con qui vit dans les montagnes. Oui, j’ai une existence passionnante et constructive, d'utilité publique, même. A vol d’oiseau, la ferme n’est pas bien loin, et je ne tarde pas à atterrir devant la maison. Monstro vient m’accueillir comme à son habitude et je le salue en demanda au panda patibulaire de me faire un gros hug. Nan parce que un hug de Pandarbare, c’est juste un gros hug de gros panda, alors qui n’en a pas rêvé, au moins une fois? Puis, comme je lui demande si son maitre est dans le coin, il fait la moue et se tourne vers l’étable, l’air de dire que c’est pas le moment. Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres. Je vois, cet andouille s’est encore endormi dans le foin! Malgré les avertissements du Pandarbare et de l’Ecremeuh shiny qui vient de nous rejoindre, je m’en vais en sautillant vers le fond de l’étable, et monte sur l’échelle qui conduit vers là ou les bottes des paille sont stockées. Et là, il y a un énorme truc roulé en boule en train de ronfle. Parce que oui, cet espèce de machin de deux mettre qui a le même regard qu’un Fermite qui aurait pas bouffé depuis 3 jours, dort en boule comme un gros chat. Et non, c’est pas mignon. Du tout. Enfin, visiblement, c’est pas l’avis de Janis qui descend de mon bras pour ramper jusqu’à Soltan. Je l’interpelle, ce qui a pour effet de réveiller le pachyderme qui se met a grogner, et donc, Janis part se planquer dans le foin en vitesse. Enfin, comme je sais qu’il ne va plus me massacrer, autant lui sauter dessus direct pour lui tirer les cheveux. Je sais qu’il aime ça! Euh… Commencez pas à imaginer des trucs. C’est immonde. Sérieux.

« … Shizune? … Ah, non, c’est juste toi, Riku… »
« Caches ta joie! T’es pas content de voir ta bonne vieille Riku? La fille la plus cool et branchée d’Enola en chair et en os! »
« Qu’est-ce que tu fous-là? Je faisais un super rêve. »
« Tu fais des rêves, toi? Tu rêves que tu chevauches de vaches volantes vertes à pois roses? »
« Euh… Non, pourquoi? »
« Non pour rien, c’est vrai que j’avais oublié que tu déééééétestais les vaches… »
« Non, ça c’est pas vrai! Les vaches c’est… »
« Ta gueule, on a pas le temps! Alors? Tu rêvais de Shizune? Han-haaaaaaaan… Tu me racooooontes? »
« Fous-moi la paix. »
« Quoi, c’était un rêve inavouable? J’en étais sûre! »
« T-Tu t’imagines des choses! »
« Wooooow tu devrais voir ta tronche, c’était vraiment un rêve coch- »
« Oui, peut-être! Et tu m’as réveillé, saleté de naine rouge! »
« Te vexes pas! C’est bon, ça arrive à tout le monde. Moi, la dernière fois c’était… »
« Pas envie d’en parler. »
« Arrêtes de faire la gueule, bordel! J’y peux rien si… »
« Je sais, tu n’y peux rien si t’as exactement la même voix qu’elle… Et qu’en plus tu lui ressembles. »
« Super, le cassage d’ambiance. Tu mériterais presque un prix Nobel pour ça... Je te rappelle des mauvais souvenirs? »
« Pas vraiment. Bons et mauvais, à vrai dire. »
« Qu’est-ce qui lui est arrivée en fait… A Shizune? »
« … »
« Si… euh, si tu veux pas en parler, c’est pas… »
« IIIH! OH MOTHERFUCKING HOLY COW! RIKU ENLEVÉS MOI CE TRUC! »

Hein, hein? Quoi, qu’est-ce qu’y a? Ah, rien, c’est juste Janis qui est sortie de la paille pour aller… Euh, réconforter Soltan, je suppose? Enfin, au moins, pour dédramatiser au moins, elle a plutôt bien fait, car moi, je suis morte de rire en voyant le fermier terrifié à ce point par la Abo qui s’enroule autour de son bras et qui semble être trop effrayée pour lâcher prise. Oh, ça va, chochotte, eh, elle aurait pu aussi se glisser dans son calebutte! Bon sang, j’aurais tué pour voir sa gueule, dans ce cas. Enfin, au bout d’un moment, je commence un peu à piger qu’il panique un peu… parce que euh… C’est moi ou, Janis est plus grande qu’avant? Et elle continuer de grandit en brillant en plus. Je m’esclaffe de plus belle en réalisant que ma Abo est en train de devenir une majestueuse Arbok, et que c'est un contexte bien insolite comme façon d’évoluer, mais qu’importe…. Enfin, j’en connais un, un certain blond, qui, si il avait été présent, ne se serait pas gêné pour balancer un commentaire du genre « ah, je savais que t’aimais le tentacle porn, Soltan! », bref c’est infâme, mais je peux plus m’arrêter de rire. Janis revient vers moi sans oublier de donner une dernière accolade encourageante au fermier qui continue de la fixer avec un air médusé, et je lui réclame un câlin pour prendre le temps de la féliciter. Elle est tellement belle, ma Arbok, je la voyais encore un peu comme un bébé, mais j’avais tord, elle a bien de la ressource! Je soupire un coup et reprend mon souffle entre deux éclats de rire. J’ai bien fait de venir jusqu’ici, c’est toujours mieux que d’être poursuivi par un psychopatate blond.  

« Hé, sinon, au lieu de déprimer dans ton coin, tu voudrais pas me refiler de la bouffe et du lait? Parce que j’ai pas de thune et que Alex m’interdit de piquer dans son garde manger. »
« Je me disais aussi… T’es pas venue pour rien. Tu sais, c’est pas bon pour la santé de manger uniquement des laitages et des protéines. »
« M’en fous. C’est oui ou c’est non? »

Au moins, j’ai de quoi manger pour une bonne semaine, maintenant.