Il a deux explications à ça. Soit le subconscient est une énorme p… prostituée, soit Julianne a oublié que pour ne pas se tromper de numéro, on peut aussi passer par le répertoire et ça évite de genre de situation gênante. Quoique, à ce rythme, ce n’est même plus gênant, ça a juste l’effet de lui donner l’impression d’être coincée dan un huis-clos à la secret Story, avec pour seul et unique désir que les téléspectateurs votent contre elle pour qu’elle sorte de ce taudis multicolore à la con. Métaphore douteuse, certes. Enfin. A part balance des « oh merde » des « masaka » et pleins d’autres mots caractéristiques de sa confusion actuelle qui ne faisaient que perdre plus son interlocuteur, qui n’avait pas raccroché, bien sur, c’est dire qu’il est tenace et qu’il tenait à savoir qui était à l’autre bout du fil. Bref, si en plus l’autre andouille au bout du fil dont elle se doute très bien de l’identité car elle aurait juste composé un mauvais numéro, elle aurait vite fait de raccrocher bien rapidement. Mais… Donc, oui, à un moment, il va falloir assumer ses erreurs, même si il faut bien avouer que rattraper 27 ans en un coup de fil, c’est pas la chose la plus évidente du monde. Après avoir fini ses enchainements d’interjections plus loufoques les une que les autres, l’ingénieure qui s’était pétrifiée au milieu du trottoir fut accompagnée par son Machopeur qui la fit s’asseoir sur un banc et commença à lui masser les épaules pour qu’elle se détente un peu et reprenne du poil de la bête. Enfin, qu’elle recommence a s’exprimer de façon a peu près civilisée, pour commencer, ce serait bien. Enfin, sauf quand ça commence par un :

« Euh je en fait c’est euh je voulais appeler ma mère mais je en fait c’est gênant parce que euh goldorak me numéro c’est euh quelqu’un qui te accordéon connaît et que je euh enfin c’est tu vois quoi. »
« Oh! Je vois, c’est un message codé. »
« Mais, euh, non. »
« Eh.. Bah c’est quoi alors? »
« Eeeeeeeeeeuh… Z’êtes bien M’sieur Eriksen? »
« …Oui. »
« …Bon, alors. Euh… C’est pas facile à dire. C’est… euh… je… Je m’appelle euh… Julianne Eriksen  et je euh…  Je suis la fille de… dededede… De Reine. »
« ….REINE A UNE FILLE?! »
« PAS LA PEINE DE CRIER! Mais oui. Donc il est possible que tu, que vous soyez mon p… mon p… »
« Patronus? »
« NAN ANDOUILLE! »
« … Julianne, vous avez quel âge? »
« C’est quoi cette… Ah. Euh… 27 ans…… ? »

Le silence qui suivit paru interminable. Julianne était tellement stressée actuellement qu’on pourrait presque la voir vibrer. Néanmoins, ce qui suivit changea son état du tout au tout. Il faut dire que les automatisme des geek, ça se met parfois en route a des moments pas très appropriés.

« Donc en fait… »
« …Q-q-quoi? »
« Pardonnes-moi d'avance pour cette blague. »
« Gné? »
« Julianne, je suis ton père. »
« …Non… ce n’est pas vrai… C’est impossible! »
« Lis dans ton cœur, Julianne, tu sauras que c’est vrai! »
« NNNOOOO- Euh, chotto matteyo, what the hell?! »

Ajoutez ici un effet de musique qui s’arrête brusquement pour créer un effet comique. Et attendons l’apparition de Pokémon le temps de se renouveler niveau idées pour le dialogue. Arhem.

Est-ce que réciter les répliques les plus célèbres d'une certaine saga de space-opéra avait détendu Julianne? Oui, non, peut-être. Au moins la personne à l'autre bout du fil était certainement au moins aussi étrange qu'elle. Mais pas vraiment possible de dire si ça la rassurait ou non. Et si Reine avait raison de lui avoir interdit de le retrouver, au fond? Bah, elle est grande, elle peut bien attendre de se faire son propre opinion et se défendre. Par contre, peut-être qu'elle hallucinerait un peu en voyant sa facture téléphonique par la suite. Enfin. Certainement que pour un coup de téléphone a son paternel qu'on a pas connu depuis... qu'on a jamais connu. Ça compense. Julianne eut un rire nerveux bref, en écho avec celui de Zlatan. Bon, ils avaient l'air cons. Et le fait qu'une Elektek passe par-là et commence à dévisager l'ingénieure, qui se replaça avec embarras sur sa chaise, tentant d'échapper au regard du Pokémon électrique intrusif, qui voulait apparemment épier sa conversation téléphonique.

"Ouais, bon, c'est marrant tout ça, mais euh... Enfin, j'sais pas, je croyais que tu, enfin... Que tu le prendrais... Moins bien? Ça doit faire bizarre de devoir avaler un truc pareil, nan? Et puis, bah, tu m'a cru au premier coup, comme ça?"
"Ouais, mais bon, si je comptais toutes les choses bizarres que j'ai vues et fait dans ma vie, hein, tu sais... Savoir que tu es la fille de Reine, ça suffit. J'veux dire, a l'époque... Enfin, tu vois. Disons que je ne l'ai pas oubliée. Et quelque part, ça me rassure un peu, qu'elle ait fuit pour t'élever, et qu'lle n'ai pas fait de conneries. J'ai jamais pu savoir avant aujourd'hui ni te rencontrer, ou avoir des nouvelles de Reine."
"Je sais, elle m'a toujours dit de ne pas te chercher. Alors qu'elle m'a donné ton nom de famille, pour commencer... C'est con, hein? Elle m'a même refilé un Lewsor qui m'avait partiellement effacé la mémoire... Elle est trop parano. M'enfin, Rei dans toute sa splendeur. Donc, bah... J'suis contente, quelque part... que mes souvenirs soient pas des faux, à ton sujet."
"Je sais que tu as 27 et que tu dois certainement pas mal te foutre du sort d'un vieux de 44 ans, mais, je dois te prévenir quand même : pour satisfaire ma curiosité, je risque de quand même avoir à te poser des questions. Et notamment sur cette histoire de souvenirs, ça m'a l'air intéressant. Et puis, parce que bah... tu es quand même ma fille, hein."
"Euh... ok."

La conversation prit rapidement fin après cela. Enfin, il est possible que Julianne aille occasionnellement lui rendre une visite. Histoire d'être vraiment fixée sur l'individu. Cela lui permettrait d'avancer encore, quelque part. Elle fait ça pour elle-même avant tout. Après avoir raccroché, Julianne se sentait plutôt molle, étrange. Enfin, que ne le serait pas après un coup de fil comme celui-là. Bara lui massa encore les épaules, et Julianne se releva finalement pour regarder l'heure. Hm... il serait grand temps de rejoindre un jour ce supermarché, depuis le temps qu'on en parle!

Julianne ne risquait pas de rater le super marché, du moins elle fut interpellée par la Lewsor qui traine devant, et s'approcha du Pokémon psy pour l'observer de plus près. Elle a déjà Enkidudu dans ses alliés, mais Lewsor reste une espèce des plus intéressantes à ses yeux. Même si c'est ce même Pokémon qui lui avait autrefois modifié la mémoire, autrefois. En l'absence de clients dans le super marché, le Lewsor avait l'air de se sentir seule. Dans un élan de générosité, Julianne fit sortir Enkidudu pour qu'elle s'amuse un moment avec sa camarade Lewsor, pendant qu'elle allait faire quelques courses. Bara l'aiderait à tout porter, car elle n'aurais peut-être pas assez de ses deux bras pour tout ce qu'elle achèterait. Bah, oui, il faut bien nourrir une trentaine d'ingénieurs qui seront certainement affamés, là!

Le tour de la supérette s’effectua relativement rapidement, Julianne se contenta de remplir trois paniers de choses plus ou moins diététiques (comprendre pas fitness du tout), de quelques boissons, et passa à la caisse, mandant l'aide de son Machopeur pour porter tous les paquets. Elle fit même appel à l'aide de Buster, son Blidépique, comme ça, elle n'avait vraiment plus rien à porter. Il est donc temps à présent de repartir vers le PDT. Jullianne fit signe à Enkidudu de prendre congé de son amie, et ils commencèrent à marcher sur le chemin du retour.

Bien entendu, le retour ne pouvait pas se faire sans aucune encombre. Julianne n'avait pas espéré que les rues deviennent tout à coup désertes de Pokémon, ah, ça, il ne faut pas demander l'impossible. Alors que le PDT était enfin visible au détour d'un carrefour, un nouveau Negapi, après le Negapi hurleur fit son apparition. Sauf que lui, il ne se contenta pas de rester à chialer dans son coin, lui, il commença carrément a agresser le groupe de Juju sans crier gare. L'ingénieure fut bien entendu rapidement irritée par son attitude, et eut une envie assez folle de démocratiser le lancer de Negapi par coup de pieds au cul aux prochain jeux olympiques d'été. Et elle comptait bien en détenir le premier record. Avec un sourire des plus mielleux, elle s'avança près du lapin électrique qui se prend pour la caid du coin, et arma son pied pour lui balancer vite fait bien fait dans le bide, et le Negapi s'envola effectivement bien plus haut que prévu, et fut rattrapé dans sa chute par une maman Corboss qui passait dans le coin. Bon. Tout est normal. Et tout est bien qui finit bien, surtout. L'ingénieure fut applaudie par ses Pokémon et dévisagée par les regards médusés des passants, et c'est contente de son coup qu'elle put regarder le PDT sereinement.

Ling-Han lui fit bien entendu un discours pour lui dire a quel point il s'était inquiété et tout le bazar. Comme l'heure avait bien avancé, l'Officier fit arrêter à ses subordonnés leur travail en cours pour l'aider a faire les installations pour la fête de ce soir. Ça allait être une soirée d'enfer. Yeah, man.