Précédemment, je crois que après avoir fait pas mal de rencontre assez bizarres et bricoler un boitier électronique de porte en sifflotant, il ne s'est pas passé grand chose. Ah, mais si, j'ai vu une poubelle voler. Sinon... C’est une journée comme les autres, quoi.

Désormais rendue un peu loin du supermarché ou elle a ses habitudes, à cause de ses détours, l'ingénieure était un peu embêtée à l'idée de devoir faire bêtement demi-tour. Elle n'a jamais aimé revenir sur ses pas, c'est probablement bête de penser ainsi mais voila. Du coup, car Juju est trop fière pour reprendre le même chemin dans l'autre sens, elle décide d'encore une fois se rallonger la route en passant par des petite rues parallèles à la grande rue dont elle vient de sortir. Certes le quartier restait nanti et moderne, cela n'empêche qu'on y trouve des ruelles plus petites. Et puis, si il n'y a pas de nouvelles technologie d'ouverture des portes à ouvrir dans le coin, ça fera ça de moins qui ne pourra pas distraire l'Officier. Si, si, comme quoi tout à arrive, et Julianne parvient parfois à être raisonnable.

Elle ne s'était toujours pas départie de ses deux alliés : Bara et Rock. Ce dernier, la crevette bleue avait changé d'air pour se percher plutôt sur la tête du Machopeur. Le Pokémon combat, d’abord réticent, avait tenté de faire dégager le Flingouste de sa tête, mais ce dernier avait esquivé les coups de Bara à chaque fois. Comme il s'était senti vaincu par la langoustine, le Machopeur avait déclaré forfait, et une complicité de rivaux avait naquit entre les deux Pokémon. Leurs chamailleries avaient en plus eu le mérite de faire ricaner leur dresseuse. Bien que cette dernière manque parfois de temps pour s'occuper d'eux, cela ne l'empêchait pas de les apprécier quand même, même si elle n'est pas très démonstrative pour ce qui est des démonstrations d'affection.

Au moins, ces rues ne manquent pas d'offrir du spectacle. Rien que pour ça, vivre dans un monde Pokémon, c'est quand même chouette. Les ruelles sont particulièrement plus animées, du fait que les bestioles préfèrent rester éloignées des grandes rues. Tout comme cette bande de Charpenti, occupés à s'affairer devant un bâtiment désaffecté. Julianne et ses alliés s'arrêtèrent un moment pour les observer faire. Bien que maladroits pour le moment, Julianne comprit pourquoi certains charpentiers faisaient appelle aux membres de cette espèce pour les aider dans leurs travaux... Là, en bande, ils semblent un peu bordélique, cela ne les empêchent pas d'être efficaces. Le leader se tient fièrement devant ce beau spectacle; scandant ses ordres à droite et à gauche. L'ingénieure remarqué cependant un soucis dans l'équilibre du mur qu'un petit groupe tentait d'installer, en équilibre sur un échafaudage bancal. C'est pas bon, si ils n'équilibraient pas la construction, il courraient un grave danger!

"Eh, le chef, fais gaffe, l’échafaudage, là-bas, il tient mal!"

Au moment ou elle prononça ses mots, un des Charpenti perdit l'équilibre, entrainant la chute de l’échafaudage et du mur qu'il soutenait. Julianne lança un regard a Bara, qui fonça en quelques enjambées vers la chute Cela fait, il se dégagea et laissa tomber le mur par terre... Julianne grimaça. Elle n'aime pas voir des constructions se casser la gueule comme ça. Ca lui est déjà arrivé, et ça lui arrive encore, bien qu'elle se garde d'en parler... La dernière fois, c'est quand elle montait un circuit, mais que ce dernier s'était endommagé au moment ou elle l'avait attaché au modèle qu'elle souhaitait faire marcher... Le robot en question avait explosé, et tout était à refaire. Aussi, elle lança un regard compatissant au leader Charpenti.

"Bon, euh... Courage, hein, vous pourrez le refaire. Mais faites gaffe, hein."

Les Charpenti la remercièrent de son aide et se jetèrent, aussi sur Bara pour lui montrer leur reconnaissance. Le trio reprit son chemin, et Julianne remarqua les sourires mielleux de ses Pokémon sur elle. Ce qui lui fit tirer la tronche et grogner et pester en japonais. Oui, bon, pourquoi ça surprenait tant tout le monde, quand elle tentait d'être a peu près gentille, à la fin?!

En fait, elle aurait du rester avec les Charpenti un peu plus longtemps. Aux, ils faisaient du bruit, certes mais… Ah, les bruits de marteaux sur le métal, des ouvriers qui s’affairent à leur tache… Oui, bon, ok, Juju ne peut pas dire que les marteaux-piqueurs avec leurs bruits infernaux soient franchement appréciables mais… Bordel, tout ça est tellement plus supportable que ces foutus cris de Négapi! Ok, Juju, tu te calmes, et tu ne vas pas tordre le cou à ce petit lapin bleu tout mignon. Non, le Buster Beam n’est pas une option, tout comme le Giga Drill Breaker… L’ingénieure fulminait de l’intérieur. Décidément, ce genre de petite machin mignons pleurnichards, ce que ça peut l’agacer. Elle n’a jamais aimé les trucs mignons. Sauf Lana. Elle préfère les trucs balèzes et badass. Comme ses inventions, quoi. Et si vous vous posiez la question de « eh mais elle a pas gardé les jumeaux d’Aloïs l’autre jour? Elle les as pas trouvé mignons et adorables? », eh bien elle vous répondra pas, parce qu’il y a effectivement des trucs mignons comme par exemple Noah et Maëlle qui la font totalement fondre en cupcake sur le sol, mais voila, elle assume pas, la Juju, que voulez-vous. Elle assume pas qu’au fond d’elle, elle aimerait bien être un peu maman et avoir sa petite vie de famille en plus de son boulot et… Ca devient trop rose tout ça, ça donne envie de mordre à l’ingénieure je crois.

Trop fière pour courber l’échine face aux suraigus qui sortent de la gorge du Negapi, Julianne ne se boucha pas les oreille, supportant tant bien que mal, tout en foudroyant du regard le lapin insupportable. Si elle s’appelait Dio, elle l’aurait déjà réduit en charpie. Sauf qu’elle n’est pas ce foutu tortionnaire blond et elle va éviter de l’imiter, ce serait assez moche, le résultat. Donc, maintenant que l’épreuve du Négapi beuglard venait de passer, et que la supérette était encore a une vingtaine de minutes à pieds, Julianne eut la pensée qu’il allait peut-être lui falloir passer 12 épreuves. Elle avait eu le terrible sourire de la luxure avec la Skitty, la puanteur des miasmes de la mort avec un Gloupti, la tour de Babel (de la mort) avec les Charpenti, et maintenant, les cris encore plus infernaux (de la mort) avec ce Negapi. Mais quelle épreuve l’attend ensuite? Elle le saurait bientôt! Et donc, bien contente de penser que d’autres épreuves l’attendent, Julianne commença à chantonner pour se donner du cran. Elle triompherait, parbleu!

Quelle est la prochaine épreuve? Par quel côté l'ennemi va-t-il venir?! C'est en marchant à la manière d'un cow-boy que Julianne arpente désormais les rues, les sens aux aguets, tournant la tête dans une direction et une autre, foudroyant au passage du regard tout ceux qui ont l'audace de l'observer bizarrement. Nan mais. C'est fou ce qu'on s'amuse avec si peu de chose... Juste avec son imagination en fait. Et surtout, pour le coup, on dirait pas trop que l'ingénieure a 27 ans depuis aout dernier... 27 ans, vraiment? C'est dingue ce que le temps passe vite! Il y a des fois ou Juju aimerait bien retourner en arrière pour un peu profiter de son adolescence, de sa jeunesse... Pas qu'elle soit vraiment vieille, c'est juste que ces années, elle les a passées en très grande partie cloitrée, soit dans sa chambre, soit sur les bancs de l'université, soit dans un laboratoire. Les sorties entre amis du temps du lycée et de la fac, elle n'a jamais connu, elle fuyait toujours l'occasion en prétextant du travail a faire...  Ce qui n'était pas toujours faux comme elle avait toujours un nouveau modèle sur lequel bosser. Mais parfois, elle préférait juste geeker toute la nuit ou faire un marathon d'anime. Après tout, si elle n'avait pas eu cette vie, peut-être bien qu'elle ne serait pas la meilleure dans son domaine à son âge. c'est ça, il lui avait fallu faire un choix, et elle ne le regrette pas une seule seconde. Et puis... Des amis, elle commence tout juste à s'en faire, à un peu bouger de sa torpeur, les choses changent autour d'elle, et elle change aussi. Ses subordonés du PDT, Kuudere-kun, Ouji-sama, et Lana-chan, elle est bien heureuse d'avoir rencontré ces gens qui ne cherchent pas à la changer comme beaucoup de monde auparavant... Comme sa mère, pour la nommer la première. D'ailleurs... Ne devait-elle pas lui téléphoner?

Après avoir esquivé de justesse un boulet de canon vert qui lui passa juste au dessus de la tête... Un OVNI?! Eh, non, ses espoirs s'évanouirent quand elle vit le projectile en question (un Gloupti) se prendre un pur et glisser jusqu'au sol, visiblement exténué. Bon, tant pis, ce ne sera pas un OVNI qui la fera encore procrastiner sur ce coup de fil... Tout en continuant de marcher, elle composa le numéro qu'elle connaissait par cœur, et attendit qu'on lui réponde, un peu plus anxieuse à chaque tonalité du combiné. Et pourtant, même si elle était certaine de ne pas s'être trompée de numéro... Eh bien, ce n'est pas tout à fait la voix qu'elle attendait qui se fit entendre à l'autre bout du film... A moins que Reine ait laissé le plombier répondre à sa place, ou l’électricien, ce serait plus logique mais... C'est bizarre, cette voix lui paraît familière. Après un échange de "euh" de "allo" et de "mais qui ça peut-être" des plus awkward, Julianne détacha le téléphone de son oreille pour vérifier le numéro qu'elle avait inscrit, et blêmît en se rendant compte de qui elle venait d'appeler.

"Oh putainnnnnnn..."
"...Pardon?"

C'était bien la peine de procrastiner pendant 27 ans, alors que sa mémoire, elle avait retenu par cœur le numéro que lu avait transmis son grand cousin. Bon, bah... Voila. On peut plus faire marche arrière, désormais.

Et meeeeeeeerde... Pitié, Gurren Lagann, viens me sauver!