Salut m’man,
Ça fait un bail hein ? (insérer rire gêné ici) Oui, je vais bien, j’étais bien occupée a Noël,  désolée de pas t’avoir appelée (rire gêné). Enfin… Voila, du coup, nouvelle année, je propose qu’on remette les compteurs a zéro, ok? C’est vrai que je t’en ai voulu pour ce que tu sais (peut-être du blabla inutile en plus ici) , et qu’on se fait la gueule depuis plusieurs mois et je trouve ça débile, moi. On devrait oublier, ok? Mais, ce serait cool que tu me laisses un peu, tu sais, rencontrer mon père, par exemple. Mais bon, t’en fais pas, j’ai un peu du mal et

Julianne s’arrêta d’écrire en pleine phrase et leva les yeux aux ciel. N’osant plus appeler Reine depuis des mois, elle avait décidé de marquer à l’avance ce qu’elle lui dirait au téléphone. Mais, donc, ce n’était pas très concluant. Elle fit la moue et prit la direction de la sortie du PDT, et fut abordée en chemin par un de ses subordonnés.

« M’dame Noriko! Vous allez ou? Couvrez-vous bien, il fait froid aujourd’hui. »
« Mais naaaan… On est sur une île tropicale, il fait jamais froid. »
« Mais… Mais… nous laissez pas comme ça, j’veux dire, on a besoin de vous, ici! Avec 2015 qui arrive demain et… »
« Fuck 2015. »
« Mais…. mais, maiiiiis..! »
« Oh, allez, c’est pas parce que j’ai dit que selon Evangelion, l’apocalypse c’est pour 2015 et qu’il faut qu’on ait fini un modèle Eva-like, qu’on a pas le droit de se détendre un peu. »
« Mais… L’autre jour vous avez tellement crisé qu’il a fallu vous mettre sous sédatif et… Les ingénieurs se posent tous la même question… Et si on est pas prêts?! »

L’Officier fit volte face et posa ses mains sur les épaules du jeune secrétaire/homme à tout faire/chargé de communication du PDT. Il est souvent après elle et encore plus inquiet à propos de Julianne que les autres, probablement car il a tout le temps la trouille pour tout, le pauvre… Elle avait rapidement retenu tous les prénoms et les visages de ceux qui peuplent le PDT, et se préparait à sortir un discours d’encouragement un peu maternel à ce jeune homme complètement paniqué comme d’habitude, Ling-Han.

« Ling-Han, j’vais pas être sortie longtemps, j’ai juste quelques coups de fils à passer, et comme ce soir, c’est le nouvel an, je vais en profiter pour aller faire des courses, et tu peux faire passer le message à tout le monde qu’on va se faire une bouffe d’enfer ce soir, avec un karaoké spécial geek! D’ailleurs, ça m’fait penser que j’devrais appeler Kuudere-kun! »
« Vous êtes gentille aujourd’hui, M’dame Noriko… C'est un peu préoccupant. »
« Quoi? Mais je suis tout le temps gentille! »
« Euh… bah… La dernière fois, vous avez failli me taper avec le bras du MIRAI pour voir si il marchait bien... »
« Eh, dis-donc, tu voudrais pas que je te colles un procès pour insubordination, Ling-Han Wang?! »
« Nooooooooon! »

Et donc, il partit sans demander son reste. Pas peu fière, Julianne s’éloigna vers la rue pour penser un peu, son baladeur dans les oreilles. Rock le Flingouste était perché sur son épaule et se planquait entre les mèches de cheveux de sa maitresse, lorsqu’un passant les croisait. Tout l'inverse de Bara qui les accompagne aussi, mais lui est bien plus sur ses gardes, prêt à défendre sa maitresse si il le faut. Parce qu'il faut bien le dire, dans le genre prudente, Julianne ne casse pas la baraque. La crevette bleue s’était bien vite attachée à l’ingénieure, malgré ses sautes d’humeur fréquentes. Ils avaient laissé le labo sous la surveillance de Ryuko, la Léviator, dont il avait fallu un peu agrandir l’aquarium depuis son, évolution. Cela fait du bien à l’ingénieure de se détendre un peu. Les derniers jours ont été longs et chargés… Sans parler du soir ou elle s’était donnée bien plus à fond que d’habitude pour garder les jumeaux d’Aloïs : Maëlle et Noah. Adorables en tout points, et bien assez mignons pour faire se rouler par terre Julianne de gagatisme. Enfin, ça, c’était une autre histoire un peu honteuse, que l’ingénieure conterait un jour, peut-être. Et a force de réfléchir et de rêvasser, elle venait de louper le magasin. Flûte.

Probablement qu'avec tout ça, Julianne venait de perdre son chemin. Pourtant, elle est censée connaître la ville. Ce doit être son point faible : son sens de l'orientation. C'est ça de penser à autre chose quand on a des priorités. L'ingénieure n'est pas vraiment perdue, elle a juste du mal à se retrouver. Probablement parce que d'ordinaire, elle ne prend pas cette rue dans ce sens là ou... Tiens, un nouveau bâtiment. Drôlement moderne en plus, on dirait bien un boitier magnétique dernier cri, ça! Pendant que la jeune femme sautilla pour aller admirer le boitier de sécurité et la porte de plus près, et en demandant à Bara de monter la garde pendant qu'elle démontait l'engin avec un mini-tournevis pour en inspecter le circuit intérieur. Non, ce n'est pas de l'espionnage industriel, ce n'est que de la curiosité! Se dit-il elle en commençant à siffloter comme si de rien était, comme si siffloter pouvait la rendre plus discrète.

Ce qu'elle ne vit pas, c'est que Bara se trouva nez-à-nez avec un Skitty qui commença à lui faire les yeux doux. La Machoc bagarreur bomba le torse pour lui montrer que lui, malgré sa taille, c'est un vrai dur! Sauf que voila, le chat rose se mit à se moquer, chose qui agaça quelque peu le Pokémon combat, qui se gonfla encore d'avantage. A force de gonflette, Julianna constata qu'il avait doublé de taille et s'interrompit dans son ouvrage pour prendre peur que le Machoc explose. Mais, à la place, sa silhouette se modula en brillant par endroits, rendant sa carrure plus robuste qu’auparavant. En voyant l'humanoïde doubler de taille, le Skitty prit peur et s'enfuit sans demander son reste... Là, il aurait pu se prendre une vilaine mandale. Julianne siffla un coup, impressionnée par l'évolution tant attendue de Bara.

"Eh bah, tu l'auras mérité ta nouvelle forme! C'est cool, Bara, que de muscles!"

But this is not even my final form! Sembla dire le Machopeur. Julianne gloussa en regardant l'air fier de son allié, qui commença a rouler des mécaniques au milieu de la rue.

Julianne en eut bientôt fini avec son espionnage industri- euh, avec son inspection du boitier de sécurité, et remit tout en place bien proprement avant de repartir en direction de... Zut, elle devait aller ou, déjà? C’est un peu honteux, elle n'a pourtant pas grand chose à penser et pourtant, elle oublie l'essentiel... Oh, mais il faut dire que je pense tellement tout le temps! Se dit-elle pour se trouver des excuses presque valables. Dans tous les cas, elle reprit le chemin de la rue, en suivant Bara qui lui, n'avait pas zappé ce qu'était leur destination. Au moins, en suivant le Pokémon combat, elle pouvait rêvasser tranquille sans penser à regarder son chemin. Sauf quand une espèce de vomissure dégueue passa juste devant so visage pour s'écraser à ses pieds. L'espèce de flaque qui s'étendait alors fumait et puaient a peu près autant que les toilettes des sous-sol de la grande maison quand Azazel ne les a pas nettoyés, et on dirait même que dedans, il y a de l'acide qui était en train de bouffer le bitume.

Ouhlaaaah... Mais, maiiiiis... au départ, je veux juste me balader dans la rue, pas me faire attaquer par des fontaines de vomi, qu'est-ce que c'est que ça encore?! Je dois aller à la supérette. Ah... Aaaaaah! La supérette, j'me souviens, maintenant!

Elle se prépara à repartir, mais voila qu'un autre misille puant vint l'attaquer. Elle tourna la tête et tomba sur un Gloupti à l'air patibulaire, apparemment très agacé qu'on se soit approché a moins de deux mètres de sa poubelle.

"Si tu tiens tant à ta poubelle, mon gars, tu vas y rester."

Elle claqua des doigts et Bara se chargea de prendre la poubelle et de la balancer plus loin et le Gloupti avec. Au moins, maintenant, ils devraient avoir la paix.

"Tous les relous sont de sortie aujourd'hui ou c'est moi? Pas moyen de se balader tranquille..."

Et là, c'est le drame. Non, plus sérieusement, le plot-twist le plus improbable du monde intervint précisément à ce moment. Julianne s'arrêta quand elle entendit non pas la poubelle se ramasser sur le sol, mais un bruit plus léger, un simple "dong" contre le métal. Elle se retourna pour voir la poubelle voler dans le sens inverse dans lequel Bara l'avait envoyée, et elle observa le magnifique envol de la poubelle magique dans le ciel dans un silence assez désolé. Y'a vachement plus glamour comme vaisseau spacial, quand même. Par ailleurs, la poubelle entra par une fenêtre ouverte de l'autre côté de la rue. Ce qui ne fit qu'à peine ciller Julianne, qui se mit à ricaner, parce que de toute façon, elle l'a toujours dit, que ces fenêtres, elles étaient mal fichues comme tout et qu'en plus d'être super pas pratique pour se protéger du vis-à-vis, elles se ferment mal. Voila, la prochaines fois, ils feront leurs courses ailleurs. Julianne se tourna vers l'auteur de ce magnifique home-run, et leva son pouce avec un sourire d'epic win, pour féliciter le Pokémon combat. celui-ci lui répondit d'un salut de la main, en partant de son front, bien content de son coup.

Oh, chouette, 'me suis fait un pote! Wait... C'est un Pokémon. Bordel ,j'suis pas cap de me faire des amis humains. Pas grave. Enfin, quand même un peu. Mais non. Oh, puis merde, on s'en fout! D'abbord.

Et avec tout ça, Julianne n'avait toujours pas trouvé la supérette. Oh, toute façon ses subordonnés peuvent bien l'attendre un peu... Il n'est qu'à peine 16h, après tout.