Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

Feat le Pape

De temps en temps, la vie de Natsume est normale. 'De temps en temps' étant le mot clé puisque bien souvent, vu l'excentricité de son entourage et la capacité dudit entourage à provoquer des situations tout bonnement inexplicables, loufoques et bien souvent complètement stupides, eh bien... Il était rare qu'il n'y ait pas de problème, en fait. Il avait fini par s'adapter à ce train de vie, et s'y était en quelque sorte attaché : au final, que des choses inhabituelles arrivent, c'était devenu... Habituel. Une constante dans sa vie, et Natsume aimait que les choses ne changent pas ; c'était bien plus relaxant pour quelqu'un qui avait vécu dans l'instabilité durant les seize, presque dix-sept si on voulait chipoter, premières années de sa vie. Bon, bien sûr, il y avait des exceptions que nous ne citerons pas aussi sous peine de divaguer tellement qu'on en approcherait mars. Donc même si bien souvent il est tiré de son quotidien par des raisons tellement diverses, variées et loufoques qu'il aurait sérieusement pu faire une liste (et la joueuse le considère vraiment à partir de maintenant), il ne cherche même plus à y échapper et accepte les choses telles qu'elles sont.
Aujourd'hui pourtant, il n'aurait pas cru qu'il arriverait un pareil évènement. De temps à autre, il se rendait dans différents marchés et boutiques des nombreuses villes de l'île pour faire le stock de plantes ou en découvrir de nouvelles espèces, voir parfois juste parce qu'il y prenait plaisir, sans jamais vraiment être capable d'expliquer pourquoi, à simplement parcourir ces rues emplies de l'odeur des végétaux, un sourire débile aux lèvres. Le marché de Vanawi était d'ailleurs particulièrement à son goût, ce qui n'était pas surprenant puisque l'agriculture et l'élevage étaient bien plus simples dans la région est d'Enola, et que Vanawi était réputée pour la grande activité de son marché. Il n'était donc pas si rare que ça qu'il vienne ici, même si la quantité de personnes présentes aurait pu le faire grimacer si il n'avait pas cet amour inconsidéré pour tout ce qui se rapportait à la nature.

Bref. Ce blabla inintéressant n'est pas vraiment ce qui fera avancer le shmilblick aujourd'hui. Tout ça pour dire que l'adolescent, accompagné de sa Papinox qui se tenait bien gentiment au dessus de sa chevelure, parcourait les rues sans trop savoir ce qu'il cherchait et désirait faire. Néanmoins, un cri de son nom (déformé certes, mais on n'allait pas chipoter non plus inutilement) attira son attention et il se retourna brusquement, surpris en plus de ça par les bruits et cris qu'il entendait. Les yeux écarquillés par l'incompréhension la plus totale, il reconnut sans mal Cesar, un ami visiblement proche (si il avait été d'humeur à se moquer gentiment il aurait rajouté un 'très') de Charlotte qu'il avait rencontré à l'occasion de la soirée de Noël à Nuva Eja à la fois du mois de décembre. Bon, d'accord, le Frison aussi avait attiré son attention, mais disons que... Euh...
Bon, très sérieusement, est-ce que quelqu'un s'est sérieusement attendu à ce qu'il puisse se concentrer sur une seule chose à la fois, là ? Entre la tête de l'autre jeune homme, les poulets qui beuglaient à en réveiller tout le quartier, la poule dans les bras de Cesar, une statuette visiblement bien chère juste à côté, trois personnes à ses trousses et des cris indignés de fermière en fond... Oui, il y avait beaucoup de choses à faire.

Et Natsume, tel le gamin intelligent qu'il était, fit la chose la plus logique à ses yeux. C'est-à-dire qu'il prit la poule qui se trouvait dans les bras de Cesar et lui mit le coup de pied au cul le plus magistral jamais donné pour l'envoyer comme un boulet de canon hurlant des 'COT COOOT' paniqués vers les poursuivants. Il resta interdit quelques secondes, mortifié par ce qu'il venait de faire ; il ne s'était même pas rendu compte de ses gestes, et par conséquent... Il avait mis un coup de pied au cul d'une poule. Dans la liste des choses improbables qu'il avait fait dans sa vie, ça c'était trèèès bien placé.
Après avoir réalisé ce qu'il avait fait, et même si Sayuri le regardait d'un air horrifié, il attrapa le poignet de Cesar, ayant compris que la meilleure solution était sûrement de fuir.

« COURS ET NE TE RETOURNE SURTOUT PAS ! »

Courant à perte allure, il ne fit pas attention à où il courrait, et ne remarqua donc pas la camionnette rouge des pompiers... Ni le fait que l'un d'eux était en train d'ouvrir la valve. Oui, vous voyez où la narratrice veut en venir et non, elle n'a absolument pas honte. Natsume, dans sa maladresse habituelle et aussi à cause du fait qu'il était en train de fuir et donc que gérer sa trajectoire était assez difficile, renversa un des pompiers qui tenait le fameux tuyau, que Natsume rattrapa, et... Qu'il laissa projeter des quantités astronomiques d'eau avec une violence assez forte un peu partout, en passant par les magasins, les stands ou tout simplement les gens, la petite mémé qui boitait, une fillette de cinq ans, un paraplégique... Comme dans une partie de Duck Hunt sauf que non, dans la vraie vie on est pas supposé faire ça.
Il finit par lâcher l'objet, et complètement paniqué, il se remit à courir en pressant Cesar pour qu'ils avancent plus vite.

« ON POURRAIT PAS MONTER SUR LE DOS TON FRISON POUR AVOIR UNE CHANCE DE SURVIVRE ? »

Oh, maintenant ils avaient les pompiers aux trousses aussi. En plus de la fermière qui les avait rejoint depuis tout à l'heure et de quelques autres mécontents aspergés d'eau, ça faisait donc moins d'une dizaine de personnes.
Aaaaah, le marché... La bonne humeur est là, généralement. Mais avec deux abrutis, c'était surtout le bordel.

Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

Non sérieusement, est-ce que quelqu'un lit ces sous-titres ?

Natsume avait vu beaucoup de choses ridicules, dans sa vie. Lui-même était une chose ridicule après tout, et la majorité des événements les plus importants de sa vie s'étaient déroulés de façon loufoque, si bien que des fois, il avait du mal à croire ce qui lui arrivait pourtant tous les jours. Mais on s'y faisait, en fait. Ainsi, lorsque les fontaines se mirent à asperger d'eau les trottoirs et les autres personnes hormis eux, il ne fut pas si surpris que ça, et se contenta d'une tête blasée assez magnifique. Tant mieux, si le monde avait pour une fois décidé de les aider, ça ne serait pas de trop vu la quantité de personnes qui les suivaient et le fait que la situation paraissait empirer de seconde en seconde. Il n'attendait plus que le moment où ils tomberaient sur un trampoline, en fait.
Cesar était émerveillé, visiblement, et ne semblait pas comprendre les conséquences qu'amènerait le fait de se faire attraper. Natsume lui-même ne le savait pas en réalité, mais il pouvait tout de même se douter que ce ne serait pas fabuleux ; vu ce qu'ils avaient fait... Oh bon sang, si ils échouaient à s'enfuir, ils étaient morts. Enfin, pas littéralement, mais... Quoique. Il ne préférait pas envisager cette possibilité, mais restait qu'elle existait et que c'était terrorisant. Ça aurait dû le paralyser d'effroi, mais vu le bordel qu'était actuellement la situation, euh... Disons qu'il préférait se concentrer sur la maigre chance de ne pas se casser un os. 'Des os', en fait, serait plus adapté.

Jouer à Mario Kart sur le dos d'un Frison n'était pas quelque chose que l'on faisait tous les jours, non, et l'éleveur se doutait que ce n'était pas l'idée la plus brillante du siècle. Vraiment, il aurait pu faire une liste des activités plus intelligentes à réaliser à ce moment, mais cela aurait pris bien trop de temps et il n'était pas en position de le faire à l'heure actuelle, d'autant plus que cela priverait la joueuse d'un bon moment à rire comme une abrutie toute seule, comme si elle n'était pas déjà assez folle comme ça, arheum. En tous cas, il valait mieux que Cesar s'occupe de lancer les trucs, oui, étant donné que Natsume n'était pas assez calme, car pour vous donner une idée actuellement il se cramponnait au Frison comme il se cramponnerait à sa ventoline dans une usine de production de produits chimiques et oui cette métaphore est merdique. Le seul problème, c'est que la conduite du Frison restait de sa responsabilité... Et que Natsume n'est pas vraiment un modèle d'adresse. D'autant plus qu'à chaque fois qu'il avait désiré chevaucher Reiko, la Brutapode ne s'était pas laissée faire et par conséquent, le lapin n'avait aucune expérience en la matière. Les quelques fois où il était monté sur le dos de l'Arcanin de Faust ne comptaient pas vu qu'il ne le dirigeait pas, et quand il tentait de voler sur Yoshiko, il commençait à chouiner dès arrivé à deux mètres du sol à peine. Breeef. Tout ça pour dire que tout cela était une trèèès mauvaise idée, mais nous n'en sommes plus à ça près, n'est-ce pas ?

Un Corboss. Un putain de Corboss. Natsume connaissait suffisamment cette espèce pour savoir qu'il ne fallait pas en provoquer un ou être la cible de sa colère ; celui de son cousin le lui avait prouvé à de nombreuses reprises. Ce qu'il omettait de dire, c'est que Hadès n'avait parfois pas hésité à le porter sur le toit pour se venger de l'avoir réveillé, et de le laisser ainsi jusqu'à ce que quelqu'un ait pitié de lui et aille le récupérer. Mais ça, c'est du HS complet et on va essayer de retourner au sujet, ça serait cool.
Et pour en rajouter encore un peu, une alarme de police se faisait clairement entendre. L'adolescent déglutit nerveusement, sentant la panique emplir son corps ; ce n'était plus juste quelques personnes maintenant, il était réellement en train de se faire poursuivre par la police... Oh bon sang de merde. Entre ça et les braquages de banque, il les voyait bien trop, les gardiens de la paix (rajoutez le 'avant tout' si vous le souhaitez, la joueuse a la flemme). Pas qu'il ait un problème avec les flics, ou du moins qu'il soit du genre à les insulter à la moindre possibilité qu'il avait de le faire, mais disons plutôt que plus ils se tenaient loin de lui, mieux il allait.
Et là, enfin, le saut. Les yeux écarquillés, le visage déformé par la peur et sa bouche ouvert en une grimace d'épouvante, il ne pu s'empêcher d'exprimer assez vocalement son avis sur la situation actuelle.

« MAIS C'EST QUOI CETTE VIE DE MEEEEEEERDE ! »

Accroché au Frison comme si sa croupe contenait toutes les réponses aux mystères de l'univers, il priait pour ne pas mourir et paniquait comme un enfant de cinq ans, en poussant au passage un cri que l'on aurait pu qualifier de moins viril que celui d'une gamine de six ans. L'atterrissage fut quelque peu brutal, et Natsume grogna face au fait que son popotin n'aimait vraiment pas être transporté ainsi, mais disons qu'entre ça et le fait de se faire arrêter, il avait vite fait son choix.
Enfin, l'aspect le plus important n'était pas là parce que voyez-vous, si c'était si simple, ça serait teeeeeeellement moins marrant. Il fallait bien qu'il atterrisse quelque part, hein... Oui oui, aucune honte n'a la narratrice et le pire c'est qu'elle est contente, cette quiche.
Car bien évidemment, il FALLAIT qu'en sautant par dessus les travaux, le Frison finisse par atterrir sur un stand de fruits et légumes qui se trouvait à la toute fin du marché, répandant donc tout le contenu de ses étagères partout et surtout sur le sol, faisant chuter de multiples personnes innocentes et créant à certains endroits des amoncellements de corps.
Si je meurs aujourd'hui, je veux qu'on sache à quel point ma vie était ridicule. Sérieusement.

« Hé, non non nononononon ! »

Pourquoi s'agiter autant, me direz-vous ? Oh, rien, juste parce qu'ils venaient de rentrer dans un restaurant... En étant toujours sur le dos du Frison, à tout allure, avec des poursuivants aux fesses.

« MAIS C'EST PAS VRAIIIIII ! »

Si si. Renversant donc de multiples tables, chaises, couverts et personnes aussi, ils traversèrent toute la pièce jusqu'à passer par l'arrière-boutique qui les mena à une cour plus en retrait des rues. Il fallut passer au dessus d'une haie ou deux pour retourner dans les rues... Et se rendre compte qu'au final ils avaient maintenant les clients du restaurant, les employés et le chef à dos, et Natsume pouvait dire que se faire menacer avec des poêles et des rouleaux à pâtisserie avait quelque chose de tout particulièrement menaçant.
Sauf que voilà, le temps de choisir une nouvelle direction, l'un des hommes en blanc monté sur un Corboss était descendu à leur hauteur. L'oiseau accrocha le haut du t-shirt de Natsume qui, si il remerciait tous les dieux et surtout sa joueuse que les serres du Corboss ne se soient pas enfoncées dans son dos, était toutefois en train de s'accrocher bien plus au Frison pour ne pas aller faire une petite visite aérienne des environs. Sayuri, qui était encore accrochée à l'épaule de son dresseur, crut alors bon de faire quelque chose : virer le Corboss à coup de tornades... En oubliant que ceux autour n'étaient pas immunisés.

Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

Deux et trois font quarante-sept

Le monde aime bien se foutre de la gueule de Natsume. Enfin, le monde se fout de la gueule de tout le monde me dira-t-on et ce n'est pas faux du tout, mais le hasard d'aujourd'hui était si immense qu'il avait au moins le besoin de le penser. En tentant désespérément d'échapper à l'emprise du Corboss sur ses bras de poulet, et en priant d'ailleurs pour qu'il n'y mette pas davantage de force, il ne put que gueuler comme un dément, à la fois par panique et à cause de son vertige, mais aussi et surtout parce qu'il était furieux. Enfin, furieux, le terme est bien lourd pour la réalité des faits... Disons outré, voilà. Vraiment outré. M'enfin aussi ça paraît évident et c'est du captain obvious en or et BORDEL cessons de parler pour ne rien dire. Le sujet de base, c'était que Cesar, en s'accrochant à son pantalon pour l'aider, ou du moins à sa ceinture, avait par la même occasion descendu ledit pantalon jusqu'aux chevilles de l'adolescent qui mourrait actuellement de honte tandis que, alors qu'ils étaient soulevés au dessus du sol, le jeune homme aux cheveux argentés hurlait à s'en arracher la gorge au sujet du caleçon de Natsume. Caleçon qui au passage était blanc à la base, mais qu'Alice avait eu la gentillesse de décorer avec des dessins de fleurs, de chouettes et de bestioles à cornes bien glauques ; très sincèrement, l'éleveur ne savait pas pourquoi il l'avait mis ce matin, alors il mettait ça sur le compte du fait qu'il avait mal dormi la nuit dernière. En geignant désespérément dans l'espoir de remonter son pantalon, sans succès, il ne put que subir ce que la vie lui lançait dans la face. Comme d'hab, d'un côté.

Il ne peut pas non plus s'empêcher de crier de panique et prie pour qu'à son enterrement on ne mentionne pas les détails de cet événement déplorable ; non, sérieusement, il aurait bien aimé garder pour lui les restants de sa dignité maltraitée, même juste pour la forme.
Ils tombèrent alors et roulèrent sur la pelouse, et le japonais geint plusieurs fois en se disant que pour l'amour d'Arceus, il allait garder des hématomes pendant des jours et des jours. Oui parce que maintenant, il fallait comprendre que c'était sa seule préoccupation et à force de prendre des coups, il n'y réagissait même plus. Il poussa quelques grognements en tentant de retrouver son équilibre, et hocha faiblement de la tête en direction de le Cesar pour lui assurer que sa tête était toujours attachée à son corps. Sayuri, qui les avait suivi comme elle l'avait pu malgré le fait qu'elle était maintenant à bout de souffle, s'approcha de son dresseur avec inquiétude. Il lui assura qu'il allait bien par un sourire bref, avant de relever les yeux et de voir que le Corboss venait de se poser près d'eux.
Et là, Natsume eut un brain fart. Ou du moins, il fit la première chose qui lui vint à l'esprit, et ce en dépit de tous les risques que cela amènerait.

« Ramène Kars dans sa ball, dépêche-toi ! »

Il se fiche pas mal du fait qu'il ignore un peu toutes les règles de politesse, pour l'instant. En quelques secondes, il appuie sur les différentes boutons des autres sphères de capture à sa ceinture et trois papillons se manifestent, juste derrière un Empiflor et une Jungko.

« Takashi, Tetsuya, Yamato, foutez-moi ça à terre, paralysez-le si il le faut. Kaede, Shoichi... On va faire de l'escalade. »

La Jungko et l'Empiflor le regardèrent avec de grands yeux surpris, mais aussi un peu à cause de l'effroi causé par le fait que le lapin paraissait un peu, euh... Disons pas dans son état naturel, mais ça c'était surtout parce que la situation le poussait dans ses retranchements. Au passage, en remarquant leurs regards sur son caleçon, il se racla la groge et releva son pantalon après avoir remis sa ceinture le plus dignement possible.

« On discutera des conditions de sécurité plus tard, bon sang ! Cesar, euh... Ne panique pas. »

Sans plus d'attente, les quatre papillons vinrent se mettre devant eux et battirent en symbiose des ailes, créant une bourrasque surpuissante qui permit de renverser le Corboss et son patron ; Tetsuya profita de ce moment d'inattention et de faiblesse pour venir déposer une dose assez importante de poudre paralysante sur l'oiseau et sur son dresseur, pas de quoi blesser mais juste assez pour leur laisser le temps de fuir. Natsume rappela ensuite les quatre papillons tandis que Kaede le laissait grimper sur son dos malgré l'angoisse qui le parcourait en pensant à ce qu'il avait l'intention qu'ils fassent.

« Ok, j'avoue, c'est pas terrible, mais... J'espère que t'as pas la vertige. Et promis, il ne te mangera pas... J'espère. »

L'Empiflor rapprocha ses lianes de l'autre jeune homme et l'enserra au niveau de la taille, assez fermement pour pouvoir le soulever à volonté et surtout le porter sans soucis, avant d’ouvrir en grand la bouche et le placer à l'intérieur, en faisant bien attention à ne surtout pas trop le serrer. Ensuite, avec ses lianes, il s'accrocha à ses enseignes de la rue pour faire l'équivalent du trapèze, en sorte, tandis que Kaede sautait de murs en murs à la manière d'un assassin dans Assassin's creed. Le pire c'est que c'était sérieux.

« KAEEEEE DOUCEMEEEEENT ! »

Il aurait peut-être dû penser à faire un truc plus intelligent, comme remettre la statuette et espérer ne pas se faire tuer, mais c'était trop tard pour ça.

Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

You just lost the game

Natsume a rarement des idées brillantes. Aussi malin qu'il puisse être et doué quand il s'agit de comprendre la biologie et la biochimie, il n'en reste pas moins que dans la vie de tous les jours, il a tendance à prendre des décisions tout particulièrement stupides à cause du fait qu'il n'a souvent pas le temps de réfléchir et que, aussi impulsif qu'il puisse être parfois, il n'était vraiment pas doué pour ce qui était de l'improvisation. Bien souvent, il réagissait de façon si stupide qu'il engrangeait davantage de problèmes avec juste un seul mouvement. Et donc dans ce cas-là, motivé par l'idée de s'enfuir et d'éviter des ennuis si importants qu'il en entendrait sûrement parler jusqu'à la fin de sa vie, il avait fait la première chose à laquelle il avait pensé. Il lui était arrivé une fois de finir dans la même position de Cesar, une fois lorsqu'il avait dû passer au dessus d'une large marécage et que Shoichi en avait eu l'idée. Mais là encore, il restait un Empiflor et retenir ses sucs gastriques demandait de nombreux efforts : ce n'était donc qu'une solution temporaire.
Il fut toutefois rassuré en entendant Cesar crier de joie, se disant qu'au moins il n'avait pas le vertige... Pas comme lui. Oui parce que aussi agile et douée qu'était Kaede, d'une part à cause de son espèce et de l'autre parce qu'elle prenait souvent un malin plaisir à sauter d'arbres en arbres lorsqu'il passait en forêt, Natsume ne pouvait juste pas oublier son vertige du jour au lendemain, surtout que là, si il tombait, il finirait comme une crêpe, c'est tout. Pam, plus de lapin. Un tas de bouillie immonde éclatée au sol, et basta. Il s'accrochait donc désespérément à la Jungko comme à sa vie, poussant de temps à autre des geignements paniqués à chaque fois que ses yeux avaient la bêtise de regarder en bas, raffermissant sa prise de temps en temps en priant pour que son idée stupide ne l'emmène pas à sa perte la plus totale. Pour l'instant, il pouvait toujours rêver.

Tandis que Kaede s'accrochait à la façade d'un mur et l'enseigne d'un café, un cri paniqué arriva à ses oreilles. Il tourna violemment la tête, oubliant soudainement sa peur pour se concentrer sur le fait que Cesar paraissait en danger, et écarquilla les yeux en entendant dans quel problème l'autre jeune homme était embourbé. Mais ce cri déconcentra l'Empiflor qui tombe alors... Et s'écrasa sur un toit, tombant par conséquent dans un bâtiment, qui au passage avait une forme extrêmement particulière. Néanmoins, plus intéressé par la survie de Cesar, il ne s'en préoccupa pas énormément, bien qu'il aurait vraiment, vraiment dû le faire au vu de l'originalité de l'architecture.

« CESAR ! PAS LE DROIT DE MOURIR ! »

Oui Natsu, ça sert de dire ça, si tu veux. Il fit signe à la Jungko de se dépêcher et celle-ci hocha de la tête avant de sauter de murs en murs jusqu'à ce qu'ils arrivent au d'où l'autre était tombé. Ils regardèrent ce qui se trouvait en bas d'un regard, mais le hurlement de désespoir de Cesar les convainquit qu'il fallait se rapprocher et lui venir en aide. Il ferma les yeux à cause de la peur lorsque Kaede les fit descendre. Quand il rouvrit les yeux, toutefois... 'Oh seigneur Arceus par le cul de Kyogre', comme aurait dit Natsume lui-même. Il grimaça de dégoût devant la décoration pour le moins... Oui, abominable était le bon mot. Il aurait besoin d'une sacré dose de javel pour oublier l'image de fresques de Tarpauds humanoïdes nus comme des vers ; il sentait encore sa rétine hurler à quémander la pitié. Tandis que son compagnon d'infortune tentait de remonter dans Shoichi qui faisait comme il le pouvait pour ne pas paniquer non plus, l'éleveur eut la joie de remarquer que les fanatiques se rapprochaient de plus en plus, et que leurs masques de Tarpauds étaient horriblement proches. Bien trop proches pour le lapin qui eut l'air d'un cerf en face des feux d'une voiture, n'appréciant pas tellement d'être si près d'une bande de fétichistes bizarres à poil.
Et là, puisqu'il fallait qu'ils aient au moins un peu d'espace pour partir et que Kae ne pourrait décemment pas le porter jusqu'au trou du toit qui se situait à une hauteur bien trop importante, Natsume dû se rendre compte que sans stratagème, ils étaient foutus. Et Arceus, il ne voulait PAS savoir ce qui se passait si ces tarés les prenaient vraiment pour des divinités envoyées par un quelconque dieu grenouille aux lubies bizarres. Donc Natsume fit quelque chose qu'il ne devrait jamais faire : il improvisa.

« Euh, euhm... Sa majesté, euh, notre prophète désire observer cet endroit pour savoir si il est digne de sa présence et repérer les pécheurs et les corrompus ! Que tous ceux qui se trouvent ici se mettent à terre et ne le regarde sous aucun prétexte, sous risque que leurs yeux soient brûlés par le pouvoir divin qui émane de lui ! »

Nan nan, aux dernières nouvelles il ne fume rien d'illégal (ou de légal d'ailleurs). Ils avaient besoin d'une excuse pour sortir, ou du moins le lapin en avait besoin alors il embarquait sans grande honte Cesar dans son pétrin quoique on lui opposerait que leur situation actuelle était déjà en grande partie de la faute du japonais qui aurait sérieusement besoin qu'on l'assomme de temps en temps, au moins pour son bien et sa survie.

« Agrouuu ! Craiiiignez les pouvoirs des piquants ! »

Beugla-t-il en pointant du doigt ses cheveux et en mimant des potentiels coups de tête à ceux qui s'en approchaient trop. Oui, c'est absolument ridicule, il le sait et il remercie juste tous les dieux du monde pour que personne ne puisse enregistrer ce moment. Tandis qu'il faisait signe à Shoichi d'avancer vers la porte qui menait à un large escalier avec Kaede, il se mit à beugler des onomatopées plus ou moins variées, toutes extrêmement stupides, allant du 'bawawa', 'kataka', 'kagilimesata-kadokak' et autres du même genre. Il pouvait sentir ses joues devenir écarlates au fur et à mesure qu'il faisait usage de ses... 'capacités ' d'acteur pour s'enfuir, sous le regard de quelques personnes qui commençaient juste légèrement à se méfier. Quand ils furent dans l'escalier par ailleurs, en remarquant que des murmures incertains se diffusaient dans les rangs des fanatiques, il se pencha légèrement vers Shoichi, Cesar et Kaede, son visage aussi neutre que possible.

« Alors, euh... Cesar, t'as déjà vu des films où les gens glissent sur des rampes d'escalier ? Ben on va faire ça. Vite ! »

La Jungko saisit son dresseur sans plus attendre tandis que les fétichistes se rendaient compte qu'ils avaient été victimes d'une belle entourloupe et poussaient des cris de rage en se dirigeant vers eux avec visiblement une intention assez différente de celle de leur offrir le thé. Kaede glissa sur la rampe de l'escalier tandis que l'éleveur se demandait si il était vraiment en train de vivre ça et combien de temps son estomac tiendrait encore à la force de faire de pareils cercles. Sauf que la Jungko chuta au derniers moment, ou du moins son pied rencontra un obstacle, et elle fut donc envoyée voler en l'air, Natsume dans ses bras, qu'elle recouvrit d'ailleurs comme elle le pu en attendant la chute. Les deux atterrirent tout droit dans une espèce de piscine boueuse pleine de terre qui se trouvait au centre du hall, pleine de saletés et sûrement de nombreuses horreurs dont l'éleveur ne pouvait pas connaître l'existence. Même l'odeur lui donnait envie de vomir. Il se releva tout seul comme un grand, toussa plusieurs fois pour recracher de la terre qu'il avait malencontreusement avalé (vive le fait de prendre la tasse à ce moment là, vraiment), et ses yeux remarquèrent alors une chose. Une chose très importante qu'il n'aurait même plus cru parvenir à voir.
Une porte. Une PORTE nom d'un Caninos ! Il aurait pu mourir de bonheur. Mais restait que...

« Cesar ? Shoichi ? Cesar bordel t'es où ?! C'est pas le moment du tout de jouer à cache-cache ! »

Oui, remarquez, vu comment il était regardé maintenant, il aurait peut-être dû se cacher. De une, il avait perdu l'autre jeune homme de vue et secundo, vu que certains des... Oh bordel il vomissait encore intérieurement de la vision à laquelle il avait le droit à chaque fois qu'il apercevait un de ces tarés au masque de Tarpaud... Bref. Vu que certains des habitants de ce bâtiment paraissaient déterminés à bloquer la porte, il aurait peut-être à forcer un peu le passage avec Kaede, quitte à devoir utiliser d'Exploforce. Mais avant ça, il fallait déjà qu'il retrouve l'autre : qu'allait dire Charlie si il lui disait que Cesar avait été sacrifié à la gloire d'un Tarpaud humanoïde ressemblant fortement à Musclor, hein ?

Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

Pas d'idée pour un sous-titre

Il y avait fort à parier que ce soir, Natsume se précipiterait vers la douche et son lit pour oublier comme il le pouvait cette journée. Recouvert de boue et de transpiration, il émane de lui une odeur si infecte que même Kaede en était dégoûtée. Mais bon, voyez, il y avait d'autres priorités à l'instant que cela. L'éleveur rêvait tout de même du moment où toute cette folie cesserait enfin et où il pourrait respirer un grand coup et se dire qu'il était loin de tout danger loufoque ou stupide. Mais non, visiblement, il n'en avait pas le droit. En entendant la voix de Cesar, il se retourna pour voir que le jeune homme aux cheveux argentés était en train de se battre en frappant avec un poisson, image qui aurait dû l'ébahir mais à ce niveau c'était bien la chose la plus normale qui se trouvait dans son champ de vision et sincèrement il n'était plus à ça près. Shoichi vint alors les rejoindre et il hocha de la tête quand Cesar leur fit signe de courir.
Sans plus d'attente, Kaede forma dans ses mains une orbe brunâtre de la taille de son ventre qu'elle envoya sans la moindre pitié vers les impertinents qui voulaient les empêcher de sortir. La porte, car oui il y en avait eu une avec un dessin très... Artistique, disons, d'un Tarpaud, mais Natsume avait vu assez de ces créatures pour en être terrifié à vie, maintenant. Une fois la sortie dégagée, il fit signe à ses pokémon de le suivre et ils sortirent alors, rapidement rejoint par Cesar qui était monté sur Kars pour aller plus vite. L'éleveur rappela son Empiflor dans sa ball et laissa Kaede le porter, bien que la Jungko arrivait peu à peu au bout de ses forces et s'épuisait de plus en plus. Ils continuèrent de fuir jusqu'à un coin plus calme, où ils furent assurés qu'ils étaient bien éloignés de cette bande de fou furieux et qu'ils étaient (enfin) en paix, miracle. La respiration rapide, Natsume tenta de reprendre son souffle tandis que Kaede le débarrassait de la boue qui le couvrait, l'air vaguement agacée.

Mais toutefois, Cesar paraissait paniqué. Compréhensible, en même temps, vu ce qu'ils venaient de vivre, et l'éleveur ne savait vraiment pas si il pouvait dire qu'ils étaient sortis d'affaire.Mais le plus vieux avait raison : cette statuette était visiblement la cause de tous leurs problèmes, et même si elle avait été défigurée par les sucs gastriques de Shoichi, il y avait fort à parier que cette chose avait une quelconque forme de valeur, même si le japonais s'en fichait pas mal et voulait juste la voir disparaître. Sa question le prit au dépourvu toutefois, et il grimaça, sentant l'angoisse monter en lui alors qu'il réfléchissait.

« Même si on continue à fuir, tellement de personnes nous ont vu qu'il va sûrement y avoir des portraits robots de nous faits, et donc ça servira à rien de courir partout si c'est pour au final se faire attraper parce que ça aggraverait juste la situation m-mais en même temps on peut pas vraiment faire quoi que ce soit hormis.. Hormis... »

Il déglutit et geint en comprenant ce qu'ils allaient devoir faire. Parce que oui, il aurait pu réfléchir à tous les stratagèmes possibles, mais il savait aussi que même si cela réussissait, la résolution ne serait que temporaire et le problème reviendrait tout aussi rapidement qu'il aurait été chassé. Alors dans ce cas...

« On va devoir se r-rendre, je crois. Et prier pour que les policiers soient compréhensifs. »

L'adolescent entendit alors un son, et il vit Kaede se mettre à grogner en se postant défensivement devant son dresseur, l'air méfiante et prête à attaquer alors que le japonais ne voyait rien dans son champ de vision qui aurait pu... Oh. Oh non.

« … Je crois pas qu'on puisse faire autre chose, de toute façon. Maintenant, mets tes mains en l'air, Cesar, pitié. »

Ils étaient encerclés par les forces de l'ordre. Génial.

Cesar et Natsume et la statuette mystérieuse

That's all, folks

Ce n'était pas véritablement la première fois que Natsume se retrouvait dans une situation semblable, en fait. À cause de ses fréquentations assez peu recommandables au Japon, ou du moins son habitude de traîner avec des gosses de son âge qui passaient leur temps à s'amener des problèmes en faisant tout et n'importe quoi, il lui était parfois arriver de voir débarquer la police, et bien souvent il avait dû prendre la fuite le plus rapidement possible pour éviter d'être mêlé à des affaires qui ne le regardaient nullement. Il s'était fait rattraper à une seule occasion, toutefois, et se souvenait encore du sermon que lui avait passé Nagisa et surtout du fait que ses tympans avaient été explosés par les cris furieux de sa sœur aînée. Folle d'inquiétude, elle avait dû traverser toute la ville, passer des heures avec les policiers en leur assurant que son abruti de petit-frère n'avait rien à voir avec tous les autres loustics attrapés, et l'éleveur se souviendrait toujours du lourd, très lourd silence qui s'était installé entre eux peu après ça, jusqu'à ce qu'ils rentrent à la maison et qu'elle se mette à hurler. Alors disons que maintenant qu'ils étaient encerclés, la seule chose que Natsume allait faire, c'était bien sagement lever les mains en l'air et priorité pour que les policiers soient sympathiques et ne leur fasse pas manger le sol rien que pour le trouble qu'ils avaient causé.

« Kae, arrête, s'il te plaît ! »

La Jungko continuait en effet de grogner, méfiante, mais le rappel à l'ordre de son dresseur la calma et elle se contenta d'expirer, agacée par la situation qui lui plaisait de moins en moins avec les secondes qui passaient. Pour une fois, il était le seul à être à peu près calme, remerciant toutes les situations extrêmes et loufoques qu'il avait vécu en an pour lui avoir construit une certaine résistance à ces types de moments. Cesar était quant à lui plus en train de paniquer, et l'éleveur ne put que faire un maigre sourire devant sa question qui ressemblait plus à une plainte désespérée qu'à autre chose. Même si il aurait aimé le rassurer, il lui semblait que ses mots se bloquaient dans sa gorge.
Puis, finalement, un policier à l'air plus âgé que les autres s'approcha d'eux et leur intima de les suivre bien gentiment, et le japonais hocha de la tête, ne voulant pas aggraver leur situation en protestations. Kaede n'eut pas l'air d'appréciée d'être rappelée, mais se laissa faire tout de même après avoir jeté un regard d’avertissement aux autres ; complètement inutile, mais la Jungko avait ses mauvaises habitudes. Vu qu'ils étaient coopératifs, on leur épargna d'être menottés et ils montèrent tous les deux dans la voiture qui les emmena vers le commissariat. Le silence fut assez lourd, surtout parce que difficile d'avoir envie de parler dans ce genre de situations. Dans son esprit, Natsume était déjà en train de compter le nombre d'heures qui lui restaient à vivre avant qu'il ne se fasse massacrer par Faust ou Katya. Arceus, il était dans une sacrée merde, et même admettre l'évidence ne réduisait pas l'angoisse qu'il ressentait.

Une fois arrivés au poste, ils furent séparés et interrogés sur ce qui s'était passé et sur leur implication dans l'affaire, et l'éleveur crut qu'il allait hurler de frustration à force de répéter quatre cent fois la même histoire, espérant silencieusement que cela se terminerait rapidement. Son souhait fut exaucé quand la femme qui l'interrogeait lui fit signe de le suivre pour qu'ils aillent dresser des portraits robots des gens qu'ils avaient croisé dans leur... Disons 'affaire'. Mais maintenant qu'ils patientaient dans un couloir, surveillés par des policiers intimidants à l'air assez sévère.
La question de son ami le désarçonna un peu et il ouvrit la bouche pour parler, mais se ravisa. Non, dire que lui-même ne risquait pas grand chose parce qu'il était mineur mais que l'autre aurait sûrement plus de soucis n'était pas une bonne chose à faire, surtout en prenant en compte la capacité de l'autre jeune homme à paniquer. Natsume resta donc silencieux, un sourire gêné et bancal sur son visage plus pâle que d'ordinaire.
En apprenant ce que leurs actions avaient amené, l'éleveur ne sut pas si il devait rire ou juste pousser un gros soupir frustré en se disant qu'il avait vraiment, mais vraiment, besoin d'une douche et d'une longue nuit de sommeil. Sûrement un bain, en fait. Oui voilà, un bain plein de bulles bien relaxantes et une grasse matinée pour le lendemain, même si d'ordinaire il n'en faisait jamais. Il se dit qu'au moins, il aurait un argument pour sa défense quand il se ferait arracher les oreilles.

Quand on leur annonça qu'ils ne seraient pas gardés en détention et pas poursuivis, Natsume ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement, remerciant tous les dieux qu'il connaissait dans au moins trois langues. Ne restait plus qu'à supporter l'arrivée de son tuteur qui allait sûrement ne pas être très content de sa petite mésaventure d'aujourd'hui.
Et en parlant de tuteur, une seconde tête à pics apparut alors dans le couloir, la mine assez sombre, l'air agacé. Le regard bleu meurtrier de Faust croisa celui de Natsume et le japonais se sentit alors très, mais très mal à l'aise, et pas mal intimidé par son air furieux. Le conseiller alla parler pendant quelques instants aux policiers, saluant brièvement Cesar avec un sourire sympathique, mais dès que ses yeux se posèrent sur Natsume, il reprit immédiatement son air sévère. Une fois qu'ils eurent terminé, l'aîné fit signe à l'éleveur de se lever et celui-ci obtempéra en silence, honteux.

« On rentre. Et tu es de corvée vaisselle et ménage pour quinze jours, en plus du nettoyage de voiture. Tu as une idée de la quantité d'argent que ça coûte de payer des réparations pour un quartier ENTIER ?
- ... Pas grand chose pour un conseiller ?
- Sois heureux qu'on ne soit pas à l'extérieur et que je ne puisse pas te frapper sans être inculpé pour coups sur mineur.
- ... Y'a quoi, dans ton sac ?
- Oh ? Une tenue de travail manuel. Tu vas gentiment aller refaire les peintures et le ménage dans les commerces que tu as bouleversé dans votre petite escapade. Ils m'ont dit qu'ils en seraient ravis.
- Mais... !
- Ah et oui, tu commences demain matin. »

Après avoir geint, il se retourna un peu vers Cesar avant de lui faire un maigre sourire bancal et de lui faire un salut rapide après avoir prononcé un 'bonne chance'. Mais il n'était vraiment, vraiment pas pressé de sortir, et comme prévu, les quinze jours suivants lui rappelèrent de ne jamais, oh grand jamais, se trimbaler des statuettes bizarres et de foutre des coups de pied aux culs des poules.