Le match touche à sa fin. Berthold, plus rapide, s’élance toujours le premier, et endommage grièvement l’état de son adversaire fleurie. La Rosélia est cependant assez dure à cuire pour résister au coup de poing enflammé, et elle riposte en utilisant une attaque sangsue. Ingénieux, il faut bien l’avouer, une attaque qui joue sur l’attaque et la défense en même temps : ce peut-être très irritant pour l’adversaire, et usant, sur un plus long terme. Pourtant,  même en parvenant à se reconstituer un tant soit peu, Rosa ne résiste pas au second assaut de Berthold. Ce qui signifie notre victoire! Celle-ci à une signification bien plus lourde de sens à mes yeux : la fin de la première partie de la compétition, le début de ma véritable ascension. C’est là que tout commence, comme on dit. Mon cœur bat plus fort que d’habitude suite à la victoire, cette fois-ci. Et aussi, l’échéance approche, cela signifie qu’il viendra sur Enola prochainement. Je n’ai pas vraiment hâte d’y être en fait. Tout ça, plus la douleur à l’intérieur de mon flanc m’empêche d’apprécier la victoire à sa véritable valeur. Je dois pourtant garder la face assez longtemps et lui sort mon sourire le plus victorieux en obtenant le Badge Volonté des mains de Gloria. La Volonté, hein. Ce n’est pas quelque chose dont j’ai jamais manqué, obsessionnel que je suis. Néanmoins, je ne crache pas dessus. Pour la troisième fois de ma vie, il est possible que je tombe de haut dans les mois qui viendront, et de la volonté, il m’en faudra pour affronter cela.

« Merci. Et peut-être à la prochaine. »

Dis-je entre deux grincements de dents tandis que la douleur se réveille. J’ai manqué d’inspiration cette fois et donc je suis allé au plus simple.  Ne pas me courber pour soulager la douleur en sortant n’est pas aisé, mais je parviens à rester droit et imperturbable. En revanche, une fois seul, je ne perds pas de temps pour me plier en deux sur une chaise, mais féliciter quand même Berthold au passage, en le highfivant de ma main qui n’est pas entrain de tenir mon côté douloureux. Je crois que mon appendicite va mourir. Huhu. Puis, Riku entre en trombe accompagné par un mastodonte.

« Aaaaaaah, Riku, tu tombes bien… Ouille. Je crois que mon appendicite vient… euh… comment dire… d’exploser! »
« Tu serais mort si c’était le cas. »
« …hein? C’est mortel l’appendicite? »
« Chez mes vaches, oui, c’est même létal. Et toi aussi si ça s’est infecté. »
« Heiiiiiiiiiiin?! Mais je veux… guh… je veux…  pas! »
« Putain Alex, t’es vraiment qu’un pauvre taré! Soltan, tu le portes. Fous-lui bien la honte. »
« Je veux pas mourir, grouilles toi… et… ah, non… pas comme une princesse. C’est la honte! Ce... c’est quoi cette seringue, là? »
« Sédatif pour les bovins, au moins c’est sur que tu ne bronchera plus. »
« SOLTAN NE FAIS PAS- »

J’ai perdu connaissance très rapidement. Après, je sais pas trop comment ils se sont démmerdés, mais je vais certainement me réveiller dans un lit d’hôpital. Tu parles d’un enchainement de circonstances un peu pathétique, après une victoire.