What if? |Weston|

Sujet: What if? |Weston| Mar 2 Sep 2014 - 16:13

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Trois semaine et demi. Une sorte de répit? En quelque sorte. Plutôt un moment de recul. Une pause pour réfléchir. Un an à Enola, un an de toutes sortes d'aventures, plus que dans tous mes rêves réunis. De nouvelles amitiés, des espoirs brisés, des cauchemars, des réussites, des rires, et l'amour. L'amour que je ne croyais jamais pouvoir retrouver de ma vie, l'amour sur lequel j'ai encore mis un trait. La douleur terrible d'une peine causée par l'amour, à tenter de se guérir. Loin des yeux, loin du coeur. Pense-t-il vraiment que je peux avoir oublié ces mots? Qu'il ne peut plus m'aimer maintenant que je me suis montré honnête avec lui. Même encore maintenant, je ressens encore la souffrance causée par notre séparation. J'aimerais tellement ne pas penser à lui, alors que je récupère mes bagages du tourniquet. Y suis-je véritablement parvenue, pendant ce temps passé à la maison? Non pas vraiment. Son ombre m'a poursuivie partout où je suis passée. Je me suis efforcée, grise et triste, à affronter cette réalité. Au fond... je le comprends un peu. Dans une situation inverse, j'aurais agi de même. Mais cela ne m'empêche pas de lui en vouloir. Férocement. Mon dernier bagage récupéré, je soupire, me dirigeant sans conviction en direction des douanes. La file est longue, je serai présente un moment. J'imagine que je devais m'y attendre tout juste avant les inscriptions pour la nouvelle année.

De l'autre côté des lignes, mes Pokémon m'attendent. J'ai tellement hâte de les retrouver, tous autant qu'ils sont. Pour m'accompagner, il n'y avait que Kinu, Shadaya et Nueria, les trois alliés offerts par le journal. Je me souviens avec un sourire de mon retour au bureau d'ailleurs. Un des moments les plus marquants de ma carrière. Sitôt entrée qu'un tonnerre d'applaudissement a retentit. On m'a applaudi... MOI! C'était carrément incroyablement émotif et gratifiant, soulignée ainsi par mes propres collègues. Ils m'ont alors appris que l'Aligatueur, la Luxray et la Colimucus resteraient avec moi, qu'il s'agirait d'une sorte de cadeau. De toute façon, dans aucun monde on aurait pu me les retirer. Kinu n'aurait jamais laissé passer une telle chose. Je me demande si mes autres alliés ont beaucoup pensé à moi. La séparation a été particulièrement difficile d'autant plus que je venais toujours de vivre cette rupture avec le Champion d'Anula et que je peinais à ne pas pleurer devant eux pour cette raison. Golden a failli me convaincre de l'emmener avec moi. J'ai du me montrer ferme. Et à présent je n'ai qu'une envie, me blottir contre eux, et surtout... me reposer.

Vingt-quatre heures de voyagement, à ne faire rien d'autre que de me gaver de nourriture infecte. Une histoire d'horreur pour une hyperactive dans mon genre. Il m'a fallu user de tout mon sang-froid, et surtout de m'occuper l'esprit à l'aide de films ou autres trucs du genre. À présent je me tiens mollement contre mes bagages, vidée de toute énergie et en attente de retrouver ma maison, ma douche, mes amis. Une pointe d'effroi se pointe lorsque je pense au fait que dans deux jours je devrai affronter Solène, et que demain ma journée sera entièrement consacrée à l'entraînement. Je soupire. Heureusement que ce vol atterrissait à Amanil en fin d'après-midi. Je pourrai aisément reprendre l'horaire enolian de cette façon, éreintée par ces heures passées dans l'avion. Environ trente minutes plus tard, j'arrive finalement aux douanes. Tout est ordre semble-t-il, et je suis libérée. Enola. M'y voilà, de retour pour de bon, pour y habiter, pour y découvrir qui je suis, pour me battre. Cette année sera différente. Aussi douloureux soit le fait de revenir, je me sens plus motivée que jamais. Je suis prête à affronter ma destinée.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mar 2 Sep 2014 - 21:41

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

Mes tripes se resserrent, créant chez moi un profond malaise. Une partie de moi désir fuir en courant, ne jamais revenir ici. Ne jamais la revoir. L’oublier, simplement. Et pourtant, mes pieds me mènent ici, dans un automatisme que je maudis. À mesure que je m’approche des arrivées, je peux sentir mon estomac se resserrer sur lui-même, menaçant de rendre le peu que j’ai réussi à avaler ces derniers jours. Je veux mourir, je veux m’évaporer. Et surtout, je ne veux pas l’affronter, elle. Et pourtant, c’est bien pour cette raison que je me trouve ici. C’est pour cette raison même que je me sens aussi mal. Pour cette raison que j’ai si peu dormi, si même j’ai dormi, au cours de ces trois semaines qui m’ont parus une éternité. Pour cette putain de raison que j’ai finis par me mener lourdement jusqu’ici. Malgré tous les signes de mon corps qui me demandent de fuir, il y a encore cette petite partie de moi… Celle qui me murmure de ne pas l’abandonner. Celle qui me demande d’essayer, même si ce n’est que pour me faire rejeter une nouvelle fois, de la confronter. De m’excuser. De lui faire savoir qu’elle est toujours la même pour moi. Et ce, même si j’en doute moi-même. Même si je ne suis pas encore certain d’être capable de la traiter comme j’ai traité cette autre femme. Même si j’hésite encore à lui dire que je l’aime. Même à ça, cette petite voix me supplie d’y aller. Et elle possède de bons arguments. Elle m’offre, pour me convaincre, des paroles douloureuses, en boucle. Elle hante mon esprit de manière à me torturer, simplement pour s’assurer que je ne tournerai pas les talons. Parce qu’elle connait mes faiblesses. Elle connait mes peurs. Et elle a eu droit à la même révélation, ce matin. Elle a elle aussi assistée à la triste vérité. Elle a elle aussi réalisé que la vie était une salope. Une garce qui n’en fait qu’à sa tête. Et qu’elle peut nous retirer ce que nous avons de plus précieux en un instant. Alors on ne peut pas gâcher le temps qu’il nous reste. Et qui sait combien de temps il me reste, à moi? Si lui, il est malade, alors qui sait ce qui m’arrivera, à moi? Si Maxwell fait face à la mort, alors qu’il n’a jamais rien fait de mal, alors qu’il prend si bien soin de lui, alors qui sait si je ne souffrirai pas du même sort? Personne ne peut savoir, et c’est exactement l’argument dont se sert la petite voix en moi. Celle qui m’a mené jusqu’ici. Celle qui ne cesse de me répéter que « je ne peux pas mourir sans avoir arrangé les choses avec celle que j’aime ». Et elle est prête à tout pour me forcer à l’écouter.

Blême et épuisé, je finis par venir me poser devant cette foule de monde qui vient à peine d’arriver. Est-elle parmi eux? Je ne la vois pas, et je pense même pendant un instant l’avoir manqué. Ce serait trop facile. J’ai beau espérer, je sais qu’elle finira par sortir. Je finirai bien par voir paraitre cette tête rose, au beau milieu de cette masse sans importance. Et alors, je n’aurai plus le choix. Il me faudra prendre mon courage à deux mains. Il me faudra l’aborder. Cesser de fuir l’inévitable. Nous devrons régler cette histoire. Il n’y a pas d’autres issus. Et si elle décide de conserver sa décision? Si elle décide de me dire adieux? Eh bien alors au moins j’aurai essayé. J’aurai tenté de la ramener vers moi. De m’excuser pour avoir même penser du mal à son égard. De l’avoir blessé, alors que j’avais promis de ne jamais le faire. Elle m’a menti. Elle a brisé ma confiance. Et elle m’a brisée, moi. Mais moi j’ai brisé ma promesse. Et peu importe combien elle m’a fait souffrir, je n’avais pas le droit de le faire.

Une nouvelle masse de personnes s’avance en ma direction. Que des visages inconnus. Que des visages sans importances. Jusqu’à ce qu’elle apparaisse. Elle, à la chevelure rose. Elle que je reconnaitrais entre mile. Elle que j’ai tellement envie de fuir, jusqu’à ce que la petite voix frappe encore. « Fais ce que tu as à faire, Weston. Vas lui parler. » La gorge sèche, le cœur battant, les mains moites, je m’approche de la jeune femme, à petits pas. Je n’arrive même pas à sourire, tant je suis nerveux à l’idée de l’approcher. Après ce qui me semble une éternité, je finis par arriver à ses côtés, pour me buter devant elle.

-Hey…

Voilà la seule parole qui parvient à s’échapper de ma bouche légèrement entrouverte, avant que celle-ci se referme aussi vite qu’elle s’est ouverte, pour nous offrir un silence d’enterrement, interrompu de temps à autre par les conversations enjouées des autres voyageurs retrouvant leurs amis et familles.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mar 2 Sep 2014 - 22:48

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Plan de la soirée : retour tranquille à la maison tout d'abord. Mettre mes valises dans un coin histoire de les défaire demain. Sauter dans la douche, une douche fraîche, ou peut-être même un bain tiens, avec beaucoup de mousse! Puis, préparer le souper pour tout le monde, préparer l'arrivée des Pokémon, prévue pour dix-neuf heures. Puis le reste de ma soirée? Dédiée à eux, à eux seulement. Dodo vers 22 heures, histoire de bien récupérer et d'être entièrement en forme et dédiée pour notre important entraînement de demain. Oh, qu'il sera bon de retrouver ma maison, mes effets! De revoir la bouille adorable de mes monstres! D'entendre à nouveau leur vivante cacophonie, qui tranchera certainement d'avec le sous-sol morne de chez ma mère. Combien j'aime cette maison, et cette île! Soudainement toute excitée, je me fonds dans la foule en manquant de renverser plusieurs passants. Mon coeur bat à la chamade. J'aurai du mal à ne pas appeler Damien sur le champ pour qu'il m'envoie mes compagnons plus tôt à la maison, mais vu la façon terrible dont je me suis adressée à lui la dernière fois... Il vaut mieux que je m'abstienne. Puis un peu de temps avec moi-même ce soir me permettra de tout préparer pour rendre mon chez-moi apte à tous les recevoir à nouveau. Que de câlins nous échangerons, que de rire. Ils m'épuiseront certainement, mais franchement, je m'en fiche. Je veux seulement les retrouver.

Un bon plan de la soirée, oui. Mais qui se retrouve complètement bouleversé lorsque mon regard se pose... sur lui. Sur lui... Je veux Weston Elric. Sa venue est tellement inattendue que je me fige sur place, au détour d'un couloir, que j'éclate presque de rire devant le ridicule de la situation. D'accord. Pourquoi il est là? Je dois être en train de l'halluciner. Je fixe son visage, comme pour m'assurer qu'il ne s'agit pas de lui. Mais oui. Ce l'est. Cet homme qui m'a souri. Qui m'a offert à boire. Qui m'a renversé de ses baisers. Qui m'a fait l'amour. Qui m'a appris l'amour. Pour mieux me briser. Un fantôme, un esprit. Une mauvaise blague de mon inconscient. Il n'est pas véritablement présent, n'est-ce pas? Ce serait bien trop drôle. Revenu me hanter, à l'aéroport, simplement pour voir s'il reste encore quelque de ma poitrine là où il a arraché mon coeur. C'est presque drôle. Sauf que ce ne l'est pas, pas du tout même. Parce que sa vue provoque une douleur incomparable dans tout mon corps, et tout ce que j'ai construit depuis trois semaines et demi s'envole comme si je n'avais jamais fait l'effort de guérir. De la douleur, mais aussi une affection sournoise et non désirée envers lui. Je... je l'aime toujours. Et cette pensée roule sous mon esprit confus, si bien que je fais un pas vers l'arrière sans même le réaliser.

Mon visage prend une teinte livide. Oh combien j'ai souhaité qu'il me laisse en paix. Oh combien j'ai pensé ne jamais le revoir, une idée qui me plaisait bien. Car d'affronter ses mots et sa haine encore une fois est au-dessus de moi, alors que simplement le regarder me consume toute entière. Je veux me soustraire à lui, à son regard azuré, à sa présence qui m'empêche de respirer. Je le dois. Je ne veux plus le voir, pas un seul instant, et je lui en veux d'être venue me voir. Parce qu'il est vrai, n'est-ce pas? Il ne force pas mon imagination ici. Il est bien là, beaucoup trop près. Glissant un «hey» d'un air pathétique. Je n'y réponds pas. N'y tenant plus, je me retourne vivement et me propulse de l'avant pour mettre le plus de distance possible entre moi et lui. Lui et moi qui ne devons plus jamais nous trouver dans la même phrase. Or, comme rien ne va pour moi cet après-midi, je rencontre violemment le mur, qui se trouvait à moins d'un mètre de moi, de façon tellement brutale que je m'assomme à moitié tandis que mon nez fait un «crack» très peu rassurant. Étourdie, je tombe à la renverse... directement vers lui.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mer 3 Sep 2014 - 1:18

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

C’est elle. La même fille à qui j’ai offert ce verre. La même fille avec qui j’ai tant partagé. À qui j’ai offert mon cœur. La même fille qui me l’a brisé. C’est bien elle, c’est Victoria. Ou Mercedes. Ou peu importe comment vous voulez l’appeler, c’est elle, avec son grand sourire inoffensif. Ce sourire qui m’a fait fondre à plusieurs reprises, et qui menace de le faire une nouvelle fois. Toutefois, ce sourire ne dure pas. La seconde où la jeune femme m’aperçoit, ce sourire dont je me suis tant ennuyé se dissipe pour laisser place à une autre expression. Une plus approprié dans ce contexte. Une à laquelle je m’attendais. La peur. La fureur. La tristesse. Un mélange que je ne connais que trop bien, et que je comprends tout autant. Des sentiments qui m’ont tout autant habités ces derniers temps, aux côtés d’autres dont je ne saurais même pas nommer le nom. Un mélange que j’aimerais tant chasser chez elle. Je voudrais tout lui retirer. Je voudrais tout régler d’un coup de baguette magique. Et pourtant, la magie n’existe pas. Il n’y a que moi qui peut le faire. Il n’y a que moi qui doit le faire.

Je m’apprête à chercher mes mots, à tenter de trouver une manière d’exprimer le fond de ma pensée sans trop me faire de mal, mais avant même que je ne puisse ne serait-ce que réfléchir à la question, Mercedes fait volteface, prête à partir en courant dans la direction opposée. Me fuir. M’éviter. Ne plus jamais me revoir après ce qui s’est passé entre nous. Une partie de moi désir la laisser faire, et même peut-être l’imiter. Oublier ce que nous avons vécu. Oublier les sentiments que nous avons partagés. La classé comme une simple aventure qui aura été agréable le temps qu’elle aura durée. Mais il y a encore cette petite partie de moi, celle qui m’élance vers l’avant, celle qui me pousse à interpeller la jeune femme.

-Victoria, attends…!

Je lui en demande tant. Je nous en demande tant. Mais je n’ai pas le choix. Elle doit se retourner. Elle doit m’écouter. Elle doit cesser de me fuir, ne serait-ce que pour entendre ce que j’ai à dire. Mais elle n’en fait rien. Déterminé à s’éloigner de moi le plus qu’elle peut, la rose s’élance dans la direction opposée, pour finalement terminer sa course… contre un mur. Littéralement. Dans un bruit sonore me faisant sursauter, la jeune femme heurte un mur avec une violence telle qu’elle tombe à la renverse. Par réflexe, je tends mes bras, ne réalisant que trop tard ce qui vient de se passer. Ce contact… Celui qui nous a tant électrisés. Celui dont nous nous sommes tant ennuyés. Celui que j’ai tant craint ces derniers temps. À son contact, je peux ressentir cette sensation chaude au creux de mon ventre, avant de finalement comprendre ce qui se passe. Et alors, tant de mots me viennent en tête. Des mots que je veux lui avouer. Des mots plus forts que moi. Je veux lui dire je t’aime. Je veux lui dire tu m’as manqué. Je veux lui dire je regrette. Mais je sais que nous avons autre chose à régler avant.

Avant que la jeune femme ne panique complètement dans mes bras, je l’aide à se redresser, sans toutefois la quitter du regard. Je sais très bien qu’elle serait tout à fait capable de partir en courant, malgré son étonnante quantité de bagages, et ça, je ne peux pas le laisser se produire.

-Écoute, je crois qu’il faudrait qu’on parle… Alors je te propose de te raccompagner chez toi, et là tu pourras écouter ce que j’ai à dire. Et ensuite je partirai, si c’est ce que tu veux. Je te laisserai tranquille. Je ne t’empêtrerai plus. Mais avant il faut que tu m’écoute. S’il-te-plait.

J’ai tout lancé d’un coup, sans pause, sans hésitation. J’ai fait ma part. Et à présent, la décision lui appartient. Elle peut décider de me suivre, et de m’entendre. Ou alors, elle peut décider de me laisser ici, devant le corridor des arrivées, et ne plus jamais me revoir. Le choix est sien.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mer 3 Sep 2014 - 2:28

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Wham! Je dois dire que de rencontrer un mur en se retournant brutalement et en faisant un grand pas vers l'avant ne fait pas vraiment de bien. Au contraire, je peine à voir droit, complètement étourdie et le visage douloureux. Je ne me sens presque pas tomber vers l'arrière tant la douleur est intense, jusqu'à ce qu'un bras me retienne et m'ancre solidement à cette réalité que je tentais de fuir. Je reconnaîtrais ces bras entre mille. Ceux dans lesquels je me suis abandonnée si souvent et qui me retiennent à présent prisonnière. Sa peau contre mes bras nus provoque une sensation grisante dans tout mon corps. Cette chimie... cette foutue chimie! J'ai bien tenté de l'oublier, de la retrouver avec quelques garçons de Montréal, sans jamais la retrouver. Weston est unique, nos contact aussi, je ne peux pas le nier. Et qu'il me touche me chavire, me transporte, fait battre mon coeur d'espoir, tout en tordant mon estomac d'une nausée violente. J'ai envie d'hurler et de me défaire de lui, de sa proximité lancinante, de son odeur qui m'a si souvent enveloppée dans les nuits les plus sombres, ses cheveux, l'arc dessiné par son cou, la masculinité de son menton, l'éclat un peu sauvage de son regard... C'est trop, trop, trop. Et ça fait mal, beaucoup trop mal d'être près de lui. Parce que c'est si bon. Je retombe en enfance à ce contact, au rang de pauvre gamine éperdue.

Il m'aide à me redresser rapidement et je me passe une main dans le visage afin de m'assurer que rien n'est cassé, mais aussi pour fuir son regard qui pèse sur moi. J'ai pris une teinte rouge très intense, qui n'a rien à voir avec ce contact brutal avec le mur. Je me sens toute petite, si fragile, vulnérable comme jamais et tellement, tellement effrayée. Je veux simplement qu'il s'en aille et me laisse en paix, en paix! Ne comprends-tu pas Weston Elric que nous, c'est fini? Que nos caresses, que nos rêves, que notre fucking complicité de merde, tu peux bien te la mettre où je pense, je m'en fiche! Vas t'en et laisse-moi tranquille. J'en ai soupé de te pleurer, assez de me convaincre que tu n'existes plus simplement pour avoir moins mal... Moins mal de t'avoir espéré, de t'avoir aimé... Aimé tellement... Le sais-tu? Qu'il n'y a personne dans mon monde comme toi? Que tu as révolutionné ma vie, que tu m'as comprise, que tu me complètes, mais que tout ça, je dois vivre sans à présent? Disparais, je t'en supplie, et oublie-moi, je tenterai de faire pareil, parce que de te voir c'est pareil que de se prendre un mur en pleine figure, et même pire. Heureusement d'ailleurs pour cette douleur qui m'élance le nez, car sinon tu me verrais peut-être pleurer, encore une fois, ou gueuler, ou tout en même temps. Et pendant un moment j'ai si mal que j'envisage même de lui balancer Kinu à la tronche, juste pour voir ce que ça fait.

Mais il est là, n'est-ce pas? Pourquoi il est là? Pourquoi putain de merde? Pourquoi il est venu aujourd'hui pour me voir à l'aéroport? Après avoir dit que je suis une pauvre menteuse en qui il n'aurait jamais du avoir confiance. Après l'avoir dit et avoir eu raison. Et tant de questions s'entrechoquent dans ma tête et plus rien ne fait de sens. Surtout pas lui, qui me demande de parler, qui veut me raccompagner chez moi, et lorsqu'il prononce ces mots j'en échappe un de mes sacs de voyage et je dois me pencher vivement pour le ramasser, en manquant à nouveau de tomber. Et j'ai tellement envie de pleurer, que rien d'autre que de le regarder m'en empêche. Mais de le regarde provoque en moi beaucoup trop d'émoi. Mon coeur s'accélère tellement que je pose une main contre ma poitrine, respirant avec peine. Pourquoi je le laisse me voir comme ça? Faible, malléable, vulnérable. Je déteste être vulnérable, surtout devant un homme. Mais la curiosité l'emporte, et surtout la certitude que Weston tiendra sa parole. Si j'écoute ce qu'il a à me dire, il me laissera tranquille. Je me mets à trembler, probablement assez fort pour qu'il le voit, mais tant pis. Lentement, je reprends contenance, tentant de paraître aussi crédible que possible. À bien y penser, il n'en mène pas bien large non plus. Quelques regards se sont tournés en notre direction, et je rougis à nouveau en pensant que nous ne sommes pas exactement un couple qui passe inaperçu. Weston Elric le Champion dresseur d'Anula, et Victoria Hills la dernière aspirante au titre de gagnante de la Compétition. Respire. Respire Mercy.

«Me raccompagner chez moi? Mais tu n'as pas de place sur ta moto pour tous mes bagages...»

Tentative quand même de m'y réchapper, je ne m'appelle pas Mercedes Blanchett pour rien. Je baisse les yeux cette fois. Le regarder m'est trop pénible. Je revois son visage ce soir où... Nous avons cessé d'être nous.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mer 3 Sep 2014 - 3:20

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

Des erreurs, j’en ai fait. À la pelleté. Sans doute plus que je ne pourrais en compter. Mais qui n’a jamais fait d’erreurs? Qui n’a jamais merdé? Qui n’a jamais foutu le putain de bordel? Moi, j’ai merdé grave. J’ai détruit la seule chose que j’avais. J’ai foiré. Dur. Alors que les choses commençaient à bien aller pour moi, alors que je commençais juste à aller sur le bon chemin, j’ai tout balancé. Je l’ai rejeté, elle, sur un coup de tête. J’ai brisé ce « nous » sur lequel nous avons tant travaillé. Mais je ne l’ai réalisé que trop tard. Que lorsqu’elle était loin. Que lorsqu’elle est partie. Que lorsqu’elle m’a quitté. Et à présent, je ne peux que me blâmer en la voyant ainsi. En la voyant amère à mon sujet. Comment lui en vouloir, Arceus. Comment ne pas l’imiter. Comment ne pas me détester? Eh bien, justement, je me déteste. Je me déteste d’avoir agis ainsi. D’avoir hésité à venir. Je m’en suis voulu pendant ces trois putain de semaines, sans vraiment m’en rendre compte. Je l’ai blâmé. J’ai cru que c’était contre elle que j’en avais. Mais l’imbécile, dans cette histoire, c’est moi. C’est moi et moi seul.

Un air sérieux au visage, j’attends la réponse de Mercedes, sans me soucier ne serait-ce qu’un instant de ces regards qu’on nous offre. Mon cœur bat à tout rompre, prêt à sortir de ma poitrine à tout moment. Ma nervosité est sans doute aussi palpable que celle de la jeune femme, qui évite désespérément mon regard de tous les moyens possibles, avant de finalement m’offrir une excuse plutôt bien songée. Ou enfin, elle aurait pu être valable, si seulement ce cher Weston n’avait pas pensé à tout. La remarque de la rose me tire un léger sourire ainsi qu’un petit rire étouffé. Si seulement elle savait… Dans un geste rapide, je m’empare de la valise qui doit sans doute peser une tonne et demi avant de m’adresser à sa propriétaire.

-Vrai, sauf que justement, je ne suis pas venu en moto.

Un sourire énigmatique sur les lèvres, je n’attends pas les protestations de la demoiselle avant de m’éloigner, sa valise en mains, vers la sortie de l’aéroport. Malgré tous nos moments passés ensemble, la miss ne connait pas encore toutes mes facettes cachées. Sans doute aurait-il été préférable, pour moi en tout cas, qu’elle ne découvre pas celle-ci en particulier. Mais il s’avère que ce cher Weston possède de très mauvaises habitudes. Car en plus d’être un putain d’alcoolique, de fumer plus qu’il ne respire, de jouer tout ce qu’il possède devant une table de poker, eh bien il s’avère aussi être un foutu dépensier lorsqu’il se sent seul. Et se sentir seul, eh bien, ça n’a pas été ce qui manquait. Alors me voici, cinquante milles Opals et des poussières dans le trou, en possession d’un joli petit bijoux. Ayant pratiquement oublié notre situation, je conduis la jeune femme jusqu’au stationnement où nous attends le tout nouvel ajout à mes possession : une putain de BMW. Et pas n’importe laquelle. Car oui, il a du goût le monsieur. Parce que la putain de BM, non seulement elle est rouge, mais elle est décapotable, pour couronner le tout. Fier comme un paon, je m’empresse de ranger les bagages dans le coffre avant de sauter dans la voiture, à la manière des films américains pourris, et de faire ronronner la bête. Comme un enfant le matin de Noël, j’envoie un sourire radieux à Mercedes, juste avant de me rappeler la situation, et d’effacer ce trop-plein d’énergie de mon visage.

-Tu vois qu’il y a la place. Alors, je t’accompagne?

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mer 3 Sep 2014 - 21:42

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Fuir est une technique de survie largement utilisé dans le monde animal. Les plus rapides et les plus vifs d'esprit parviennent à survivre, à distancer leurs ennemis. À se reproduire et à transmettre ces gênes aux autres générations. J'ai envie de survivre, moi aussi. Alors oui. Je fuis. C'est lâche. C'est immature. C'est facile. Très facile même. Mais il me faut trouver une issue au plus vite, où je vais encore me briser. Où je vais le laisser gagner une fois de plus au jeu de l'amour. Est-ce pour cette raison qu'il me propose de m'accompagner? Parce qu'il a envie de fricoter une dernière fois pour mieux disparaître plus tard? Non. Je ne le laisserai pas faire. Il m'a repoussé, ce soir là. Il a repoussé tout ce que je suis véritablement, il m'a rejetée. Il m'a insultée, il nous a détruit. Une destruction à laquelle j'ai participé sans doute, moi aussi. Je suis fatiguée de récupérer les fragments de mon être aux quatre coins, emportés par les vents de la vie. Je n'ai plus la force de l'affronter. De lui dire à quel point il a été difficile de l'oublier. Et que sa soeur présence met un terme à tous mes efforts. Je veux prouver qu'il a tort, qu'il a oublié le plus essentiel, qu'il ne me mérite pas. Me soustraire de son regard. Malheureusement pour moi, plutôt qu'un silence déconfit, je me bute à un rire presque triomphant, qui me fait me redresser.

Il sourit. Une chaleur sans nom s'empare de moi. Il est tellement beau... Pas dans le sens de séduisant. On se fiche de son physique au final, bien que celui-ci me soit toujours aussi attrayant. Je veux dire... Il est beau. Profondément, de tout son être, une véritable lumière malgré toute la douleur qu'il représente à mes yeux. Et de voir à quel point j'ai attendu ce sourire m'est tel un couteau en plein coeur. Je titube lorsqu'il s'empare de ma valise sans m'offrir l'occasion de répliquer. Une autre excuse. Je peux en trouver une. Il me faut simplement user de mes neurones. Neurones fatiguées par ce long voyage et passablement indisposées par la présence du blond à mes côtés. Pas grave je vais... Trop tard. Le jeune homme s'est éloignée avec ma plus grosse valise. D'un geste rageur, je récupère mes derniers sacs et lui emboîte le pas, en tâchant de conserver une distance assez grande entre nous deux. Je fixe la valise afin de ne pas m'attarder à son dos, celui qu'il m'a tourné il y a trois semaines et demi. Me demandant bien ce qui me prend de le suivre alors que je n'ai qu'une envie: de m'en éloigner le plus possible.

Je sursaute lorsqu'il s'arrête. Un éclat rouge m'envahit le visage, et je relève les yeux pour voir dans le stationnement une impressionnante voiture de cette teinte. Une BMW décapotable. Du genre que j'ai toujours eu envie de conduire, ou même monter à l'intérieur. Je laisse ma main parcourir la carrosserie sans siffler un seul mot ou même faire attention à Weston. Les voitures. Elles me rappellent mon père, celui que je viens de laisser derrière moi. Mon coeur se serre. Ma famille me manquera à nouveau, terriblement. Mais ma mère a promis de me visiter cet hiver, et j'ai bon espoir que ce projet se concrétisera. Je soupire avant de relever la tête. Il s'est dirigé à l'intérieur et fait maintenant rugir le moteur. Mon coeur manque un battement alors que je croise son regard. Pendant un moment, si bref soit-il, j'ai oublié. Oublié ce qui nous a séparé, oublié que l'amour ne fait plus partie de notre vocabulaire. La mort dans l'âme, je me maudis d'accepter sa proposition. Je ne veux rien entendre de ses paroles. Silencieuse et confuse, je m'installe du côté passager, m'installant dans un mutisme obstiné alors que nous décollons en direction de la maison.

Devant mes yeux défile ce paysage qui m'est devenu si familier. Ces longues routes ponctuées de champs et de forêts tropicales, ce ciel d'un bleu limpide. L'odeur de l'air enolian. Tout ceci qui me rassure et m'inquiète tout à la fois. Revenir ici a été une décision difficile, malgré tout, et j'ai longuement hésite devant la porte de l'avion. Et je me demande pourquoi à présent. Cette île, c'est ma maison, peu importe ce que j'ai pu y vivre. Anula se dresse bientôt devant nous, et avec elle ces rues que j'ai appris à aimer. Nous nous frayons un chemin dans la ville jusqu'aux confins de la jungle, où j'habite. Ma maison m'attend comme toujours, aussi accueillante et belle que d'habitude. À peine le moteur arrêté que je me précipite vers la valise de la voiture afin d'y récupérer mes effets. Pas question qu'il déplace mes bagages encore une fois. Sans lui adresser un seul regard, je déverrouille la porte et entre, posant le tout dans un coin du salon en soupirant. Home sweet home. Dans le couloir, je passe devant un miroir... cette sale tête! Oui, les bagnoles décapotable c'est extraordinaire, mais attention les cheveux après. Nerveuse, je passe mes doigts entre mes mèches afin d'y dresser un peu d'ordre, avant de me retourner vivement vers Weston. Ah oui, il est là lui...

«Hum... Tu veux un truc à boire? Je peux préparer de la limonade, ou sinon j'ai de la bière au frigo, et du vin quelque part aussi... Ou du soda, de toutes les sortes euh... Seven Up, Coka Cola, il me semble avoir de l'orangeade aussi...»

Aussitôt, je m'éclipse dans la cuisine. M'écrasant contre une chaise. Je dois respirer. Respire. Tout va bien Mercy. Il s'en va bientôt. Tout va bien.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Jeu 4 Sep 2014 - 20:39

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

J’ai toujours aimé conduire. Traverser cette île à une vitesse folle. Laisser le décor défiler devant mes yeux sans que je n’y porte attention. Mais aujourd’hui, je n’ai qu’une envie en tête : arriver à destination. Mettre terme à cette balade des plus lourdes. Un silence de cadavre règne dans la voiture, et nul besoin de dire que je ne m’en sens pas affecter. Le chemin vers Anula, qui n’est pourtant jamais bien long, me parait durer une éternité. Et le fait de ne pas être en mesure de me faufiler entre les voitures n’aide absolument pas. Je dois donc prendre mon mal en patience, et endurer la pression qui se fait de plus en plus sentir. J’ai envie de lui parler, de vider mon sac. Mais sans doute serait-ce plus approprié de me lancer une fois chez elle, ne serait-ce que pour éviter les malentendus. Il est tellement facile de transformer les mots, dans un environnement bruyant…

Nous arrivons enfin devant la vieille maison qui est restée inhabitée durant l’absence de la jeune femme. Garé devant la demeure, je reste un instant sur mon siège, à simplement contempler la maison, laissant Mercy sortir ses bagages. Cette maison où nous avons passé des nuits entières à peindre, à défaire des boites, à fixer ces foutus portes d’armoires qui grinçaient… Cette maison où nous avons fait l’amour à même le plancher. Où il a déjà été question de vivre, tous les deux, dans un avenir éloigné ou rapproché. Cette maison, je l’observe, sans rien dire, avant de finalement me décider à y entrer une nouvelle fois. Cette fois, l’ambiance n’est plus pareille. Ce ne sont plus nos rires qui résonnent dans les petites pièces, mais simplement nos pas sur le plancher grinçant. J’hésite un instant à sortir du hall d’entrée, ne me sentant soudainement plus le bienvenu ici. Je n’y ai plus ma place. Je n’ai plus le droit de me mettre à l’aise comme je l’ai fait il n’y a pourtant pas si longtemps. Et je ne peux pas dire que l’offre de la jeune femme ne réussisse véritablement plus à me mettre à l’aise. Elle me propose à boire comme on le ferait à un vendeur de fenêtres, ou à un témoin de Jéhovah.

-Je dirais pas non à une bière.

Toujours aussi mal à l’aise, je finis par me rendre à mon tour jusqu’à la cuisine. Après un petit détour vers le frigo afin de me prendre cette fameuse bière, je vais me poser à table, juste en face de la jeune femme. Je n’ose d’abord pas la regarder, préférant de loin lire les ingrédients de ma bière. Qui aurait cru qu’il y avait tant de choses là-dedans… Mais aussi intéressant que cela puisse paraitre, je sais qu’il faudra l’affronter un jour où l’autre.

-Écoute, Mercy…

Mon estomac s’est noué. Tant de choses à dire. Tant de difficulté. Je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas comment m’exprimer. Habituellement, c’est elle qui s’occupe des choses importantes à dire, et moi, je ne fais qu’y répondre. Je ne sais pas comment m’excuser. Je ne l’ai jamais su. Je ne me suis jamais excusé à personne, et à présent, je dois le faire. Je dois m’excuser à la personne la plus importante à mes yeux. Je ne peux pas foirer. Je ne peux tout simplement pas.

-Je sais que j’aurais jamais dû réagir comme ça avec toi. J’aurais jamais dû te parler comme ça. Mais j’ai flippé. J’ai eu peur, Mercy… Faut que tu comprennes…

C’est tant lui en demander. C’est peut-être même trop lui en demander. Comprendre ma réaction, alors que je n’ai pas compris la sienne. Alors que je n’ai fait aucun effort pour comprendre ses raisons. Et pourtant, je dois lui demander cet effort surhumain.

-Il faut que tu comprennes, Mercy… J’ai eu tellement peur… Peur que tu me dise que tout était un mensonge. Peur que tu n’aies jamais existé. Peur que tu ne m’aies jamais aimé… Alors que moi je t’ai aimé. Alors que moi…

Je cesse de parler. La voix tremblante, je n’arrive pas à prononcer la suite. Je n’arrive pas à m’exprimer. Ma gorge est sèche. Mes mains sont moites. Et mon esprit est engourdit. Ma tête tourne. Jamais je ne me suis senti aussi mal. Jamais. Jamais les aveux n’ont été aussi difficiles à faire.

-Alors que moi je t’aime…

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Ven 5 Sep 2014 - 0:24

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Je tente vraiment de mettre de l'ordre dans ma tête. D'afficher une expression stoïque alors qu'il me suit dans la cuisine, se servant lui-même sa bière dans le frigo comme il l'a fait maintes fois. Cet endroit était le sien à une certaine époque, aussi. Il frôlait le parquait tel un animal sauvage, le sourire aux lèvres, prêt à affronter le monde entier. Même si au fond j'aurais préféré que ce soit autrement, il habitait cette maison encore mieux que moi, y emmenant la vie, l'espoir et les rêves. À présent, ses épaules affaissées, sa démarche hésitante... Comme un intrus. Un intrus il est. Dans mon coeur, dans ma vie. Il l'a toujours été, comme une tache de vin contre un chandail de blanc. Une erreur, une marque indélébile que je ne peux pas retirer. Laissée à coups de couteau. J'aimerais tellement dire que de le voir ici m'est égal, que je n'écouterai pas un traître mot de son stupide discours à la con, or, je ne bernerais personne. Sa présence m'étouffe, me rend tellement nerveuse que je peine à ne pas me briser en morceaux contre ma chaise alors qu'il se déplace pour se placer juste devant moi. Un animal en chasse? Prêt à offrir le coup de grâce à sa proie? C'est ce qu'il cherche à faire n'est-ce pas? Oui, mais après il me laissera tranquille. Il a promis. Puis il n'a pas bien plus envie que moi qu'il soit là. Alors finissons-en au plus vite.

Écoute, Mercy. Mon nom, dans sa bouche. Mon véritable nom, je veux dire. Il m'offre des frissons. Je dois gémir un peu. Il me fait mal de lui entendre le dire. Presque comme s'il l'avait accepté alors qu'il l'a rejeté avec tant de hargne il y a près d'un mois. Alors que ce nom est devenu une insulte, un monde entre nous deux. Pourquoi me nommer ainsi? Alors qu'il déteste tellement ce que je suis, cette garce menteuse hein? Je ne veux pas écouter. Je veux m'enfermer loin de lui et prendre le temps de m'en remettre, me concentrer sur ma carrière. Aimer les miens, ma nouvelle famille d'Enola, je veux dire. Être une marraine exemplaire pour Céleste, m'installer sur cette île... Vous voyez ce que je veux dire? Je veux prendre soin de moi, et mettre tout ceci derrière moi. Et pourtant le voilà qui admet son erreur. Le voilà qui reconnaît qu'il n'aurait pas du réagir ainsi. Pourquoi ne s'en prend-il pas à moi? Pourquoi il est celui qui dit qu'il a eu peur? Il n'a pas eu peur. Il m'a rejetée. Il a dit qu'il n'était plus certain de pouvoir m'aimer. Mais il continue. Il s'explique. Sauf que rien ne fait plus de sens.

Surtout pas quand il dit qu'il m'aime. Alors je réalise que mes mains se sont posées contre mes tempes, que je tremble comme une feuille dans un ouragan, blanche et couverte de sueur. Je me lève. Non. Il ne m'aime pas. Il me l'a dit, et j'ai passé des semaines à m'en convaincre. Alors de quel droit se permet-il de venir jusqu'ici pour me dire le contraire? Pourquoi m'imposer tout ceci? Pourquoi! Je me déplace jusqu'au comptoir, lui offrant mon dos comme il l'a fait auparavant, respirant avec peine. Enfonçant mes doigts contre mes tempes presque jusqu'au sang, tirant mes cheveux pour reprendre conscience de ce qui m'entoure.

«Pourquoi tu es venu Weston? Pourquoi?»

Je me retourne vers lui. Mon visage est pâle, presque maladif, mes yeux hagards, mes lèvres tremblantes. Je m'entoure de mes bras.

«Tu avais dit que tu ne m'aimerais plus. Et... et... je t'ai cru, d'accord? Alors j'ai fait une croix sur toi. Et je me suis dit que je repartirais à neuf. Que je guérirais de toi. De cette promesse brisée.»

Je m'arrête, les yeux rivés sur le sol.

«J'ai toujours été là. J'ai toujours été la même. Putain Weston je ne t'aurais jamais menti sur des mots comme «je t'aime». Sais-tu à quel point ça m'est difficile de le dire à quelqu'un? Sais-tu que tous ceux à qui je l'ai dit m'ont brisé le coeur?»

Je pleure à présent, quelques larmes silencieuses s'échappant de mes larmes.

«Pourquoi tu es venu? Tu veux qu'on se remette ensemble? Tu veux qu'on s'aime à nouveau?»

Cette idée est si bonne. Un véritable coup de hache en pleine poitrine.

«Tu veux qu'on s'aime encore, Weston? Tu veux qu'on...»

Je me tais. Je n'ai plus la force de parler. Ou de le regarder.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Ven 5 Sep 2014 - 3:42

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

Mon regard s’est abaissé pour se poser sur la bouteille avec laquelle mes doigts jouent nerveusement. Je ne peux pas dire non à une bière, et pourtant, je ne l’aurai au final même pas ouverte. Je me contente simplement de sentir son contact frais contre ma peau brûlante, et d’y poser mon regard lorsque je ne parviens plus à la regarder sur Mercy. Mercy dont le trouble est palpable. Elle dont la peine peut se traduire par ses moindres mouvements. Elle qui semble prête à exploser à tous moments. Qui n’ose même pas me regarder. Et qui ne peut pas supporter mes paroles. Oui, je t’aime. Oui, je t’aime, malgré ce que j’ai pu dire. Tu as beau ne pas vouloir l’entendre, il en a toujours été ainsi. Et je t’aimerai toujours, même si tu me chasse de ta vie à tous jamais. Victoria ou Mercedes, je t’aime. Plus que tout. Plus que quiconque dans ce monde. Il n’y en a pas deux comme toi, Mercy. Il n’y en a pas deux comme toi, à qui je veux murmurer des paroles venant tout droit du cœur. Je t’aime, et tu ne peux rien y faire. Tu peux crier, tu peux me frapper, tu peux me tourner le dos… Jamais ces sentiments ne changeront. Jamais ils ne changeront, mais peut-être ne pourrais-je plus jamais les exprimer librement. Peut-être serais-je condamné à l’aimer de loin. Peut-être serais-je obligé de l’endurer aux côtés d’autres hommes. Peut-être devrais-je la laisser me maudire, alors que moi je l’aime. Cette pensée me traverse l’esprit, l’espace d’un instant, alors qu’elle s’éloigne de moi, peut-être à tout jamais. Je sens la fin arriver. Mon cœur se ressert. Le moment est-il arrivé? Est-ce maintenant que je dois partir? Partir et ne jamais revenir? Elle m’a écouté, et à présent, je dois remplir ma part du contrat? Le regard baissé, je m’apprête à me lever lorsque la voix de la jeune femme fend le silence s’étant installé dans la pièce.

Surpris par sa question, je ne réponds d’abord pas. Pourquoi? Bonne question. Pourquoi suis-je ici. Pourquoi suis-je venu la rejoindre. Pourquoi n’ais-je pas pu cesser de penser à elle. Pourquoi. Tant de questions, et si peu de réponses. En toute honnêteté, je ne sais pas comment lui répondre. Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je ne sais pas. Mais je sais qu’il le fallait. Je sais que je le voulais. Que je n’aurais pas pu vivre avec moi-même si je ne l’avais pas fait. Si je n’avais pas essayé, même si c’était pour me buter à un mur. Mon cœur se tord, à l’entendre parler. Et de plus en plus je me demande pourquoi je suis venu. Pourquoi je l’ai abordé, dans ce bar. Pourquoi je lui ai offert ce verre. Pourquoi, alors que j’allais lui briser le cœur. Alors que nous allions nous briser le cœur mutuellement. Pourquoi. Pourquoi. La question est si complexe, et pourtant, la réponse qui me vient en tête est si simple. Si simple que j’hésite à lui donner ma réponse.

-Tout ce que je veux, Mercy…

Ce gémissement qu’est ma voix se brise, m’empêchant de continuer. Je prends quelques secondes afin de me reprendre, en profitant pour poser sur la jeune femme un regard brisé, faible, impuissant.

-Tout ce que je veux c’est te voir heureuse, Mercy. Si c’est en retournant ensemble, crois-moi, j’en serais plus qu’heureux. Et si c’est en me voyant disparaitre à tous jamais, eh bien… Eh bien alors je le ferai. Je partirai, et je te laisserai tranquille.

C’est si simple, et pourtant si compliqué. Si facile, et pourtant pratiquement impossible. La rendre heureuse. Se plier à ses moindres désirs. Pourquoi ais-je l’impression que cette promesse me bannira à tout jamais de sa vie. Pourquoi ais-je l’impression que ces paroles viennent de m’achever. Et pourtant, aurait-il véritablement pu en être autrement? Sans doute pas. Parce que je l’aime, justement. Je l’aime comme un fou. Et il n’y a eu aucun mensonge dans mes paroles. Aucun. Alors une dernière fois, avant de partir à jamais, je murmure à nouveau ces paroles, les larmes aux yeux.

-Je veux juste que tu sois heureuse…

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Sam 6 Sep 2014 - 13:23

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Ça me frappe, comme une tonne de briques. Je n'ai pas envie qu'il parte. J'ai envie qu'il me dise qu'il m'aime à nouveau. Qu'il me tienne dans ses bras. Qu'il me protège du monde entier, et surtout de moi-même. Comment avons-nous pu être aussi sots? Je pleure à présent. Je pleure parce que tout ceci ne fait aucun sens. Je ne devais pas tomber amoureuse, et je l'ai fait. J'ai voulu me protéger, m'éloigner de lui, mais c'est impossible. J'ai combattu pour rien, je me suis fait du mal. Tellement de mal. Alors que dans mes temps les plus sombres, il fut ma seule lumière. Mon ami, mon guide, mon étoile. J'ai beau le nier, je l'aime toujours autant. Et c'est bien ce qui me fait mal. De savoir que je me nourris de l'espoir que nous allons laisser tout cela derrière nous, qu'il est venu pour me convaincre, pour nous convaincre d'avancer malgré les souffrances ressenties de part de d'autres. Je refuse de le regarder pour que cet espoir ne s'enflamme pas d'avantage. Je n'ai plus envie de souffrir avec cette histoire. Je veux être en paix. Je veux avancer. Et pourtant il se trouve là, à me dire qu'il a mal réagi, qu'il a eu peur, et qu'il m'aime toujours. Et moi alors? J'ai vécu terrorisée pendant des semaines, à appréhender le monde avec un oeil qui fut le mien il y a sept ans.

Je fus cette personne brisée et seule qui s'est remis de Jonas. Exactement la même. Et c'était pénible, de me revoir dans cet état. Sauf que cette fois, plutôt que de me cacher, j'ai assumé pleinement mes émotions. Après tout, c'est de ma faute. Ce secret n'aurait pas eu lieu d'être si j'étais partie sans faire de bruit ce matin-là où nous nous sommes rencontrés. C'est ma faute, parce que j'ai manqué de professionnalisme, je me suis laissée distraire par tout le reste. Parce que je l'ai laissé tomber amoureux de moi. À partir du moment où nous nous sommes attachés l'un à l'autre, j'ai su que je nous condamnais. Car maintenant que je savais avoir confiance en lui, je réalisais briser la sienne. Il n'y avait aucune issue possible que celle-ci, et pourtant le voilà qui défie les statistique en me bravant avec un courage que je ne lui ai jamais connu, au bord des larmes, à me dire qu'il veut simplement que je sois heureuse. Et bien malgré moi, ces mots m'apaisent, même si au final, notre séparation me fait toujours aussi mal. Bien déterminée à ne pas le fuir, je m'avance finalement, avec un bon nombre d'hésitations, tremblante et incertaine.

«Je n'ai jamais voulu te faire de mal, Weston. Toi et moi, ça ne devait jamais arriver. Mon mandat était de passer inaperçue, de me fondre dans ma couverture jusqu'au point d'oublier qui je suis réellement, mais avec toi c'était impossible. Parce que tu me... tu me fais sentir moi-même... Et pendant un long moment j'ai douté de toi, à cause de tout ce que j'ai vécu et... il faut le dire aussi, je suis une mauviette. Mais lorsqu'il m'est apparu hors de tout doute que je pouvais avoir confiance en toi, alors j'ai du te le dire. Je ne pouvais plus vivre avec moi-même de te mentir, Weston. J'aurais pu ne jamais te le dire, c'est ce qui s'est produit avec la plupart de mes amis sur cette île. Parce que si je me fais attraper, pour de bon cette fois, je ne donne pas cher de ma peau. Je serais pendue sur la place publique comme Eliza Turnac. Alors comprends-tu à quel point j'avais confiance en toi? À quel point je t'aimais pour te divulguer cette vérité? Et même après... notre... Je n'ai jamais cesser de croire que tu protégerais mon secret, peu importe le mal que je t'ai fait.»

Je m'arrête, le dépassant pour aller m'asseoir à une chaise, lasse et fatiguée.

«Je ne sais pas ce qui me rendra heureuse à présent, Weston. J'ai cru que je t'avais oublié, mais ce... ce n'est...»

Je me mets à rougir et à blêmir tout à la fois.

«Ce n'est pas le cas. Je t'aime encore... aussi douloureux ce soit pour moi de l'admettre. Et je ne sais pas... Je ne sais plus... Je suis tellement perdue... Perdue et effrayée... J'ai peur d'avoir mal, tu comprends? Ou encore pire, de te faire mal à nouveau.»

Je baisse la tête sur mes doigts entremêlés.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Dim 7 Sep 2014 - 0:15

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

Lorsqu’un homme prononce ces paroles, c’est qu’il sait avoir perdu. C’est qu’il sait qu’il n’a plus aucune chance. C’est que la femme qu’il aimait a fait son choix. Et elle l’a fait, son choix, n’est-ce pas? Elle a fait son choix. Et je ne peux plus rien faire. À part lui souhaiter le meilleur. Lui souhaiter de rencontrer un mec gentil qui l’acceptera dans sa totalité. Qui n’explosera pas aux moindres petites imperfections. Qui l’aimera dans les hauts et les bas. J’ai voulu être cet homme. J’ai tout fait pour l’être. Mais au final, je n’y suis jamais parvenu. J’ai tenté de combattre qui j’étais, j’ai tenté de laisser derrière moi ce qui me décrit. Mais bien entendu, combattre qui nous sommes ne sert à rien. Et je viens de me le prouver une énième fois. Nous n’étions donc pas faits l’un pour l’autre. Mais encore, suis-je vraiment fait pour qui que ce soit? Il semblerait que non. Ces choses devaient arriver, un jour ou l’autre. Et vaut mieux partir maintenant que dans dix ans. Vaut mieux faire face à l’indéniable maintenant plutôt qu’en étant marié avec des gosses et une hypothèque. Pas vrai? Les yeux fixant le sol, je libère un soupir discret. J’ai beau tenté de me convaincre, rien n’y fait. J’aime cette fille, et lui dire au revoir sera difficile. Encore plus à présent que j’ai tenté ma chance. Encore plus à présent que je sais qu’il y aurait eu une chance. Encore plus en la voyant pleurer ainsi, par ma faute.

Ne voyant plus aucune manière de m’attacher à cet endroit, je m’apprête à me relever, quand soudainement la voix de la jeune femme perce le silence. Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Serait-ce une seconde chance, qu’elle m’offre? Une dernière chance de me rattraper? De lui prouver une bonne fois pour toute que je tiens à elle, malgré tout? Je veux y croire, malgré l’improbabilité de la chose. Alors je reste figé, la fixant des yeux, le cœur battant. Attendant des mots qui me rendront espoir. Ou du moins des mots qui m’éclaireront un peu plus sur le déroulement des choses. Mais plus elle parle, et plus je m’emmêle. Plus elle parle, et moins je ne comprends ce qui se passe. J’étais prêt à partir. À disparaitre de sa vie. À la laisser guérir. J’étais prêt à me plier à sa volonté. Mais à présent, je ne connais plus sa volonté. Je ne sais plus ce qui se passe. Je ne sais plus ce que je dois faire. Des contradictions. De l’espoir mêlé à de la résignation. De l’incompréhension. Elle m’avoue ne pas m’avoir oublié. Elle m’avoue ne pas en être capable. Et pourtant, je sens tant d’hésitation dans sa voix. Tant de peur. Tant de regrets à simplement se tenir devant moi. Alors que faire à présent? Que penser? À quoi m’accrocher? Plus mêlé que jamais, je me contente de l’écouter, et endurer la douleur qui s’installe doucement en moi en la voyant ainsi. Blessée. Sans doute aussi troublée que moi. Hésitante quant à la suite. De toute évidence, elle non plus n’est pas prête à oublier tout ce que nous avons pu partager. Elle n’est pas prête à laisser aller ces sentiments. Mais elle n’est pas non plus prête à effacer ce qui s’est passé avant son départ. Comment pourrait-elle. Moi-même je ne pourrai jamais oublier. Faire comme si de rien était. Continuer à sourire égoïstement. C’est impossible. C’est tellement compliqué. Je n’ai pas la réponse à tout. Et cette fois encore moins. Cette fois, je suis impuissant. Tout comme elle.

-Alors on fait quoi, maintenant? Je sais plus quoi te dire, Mercy. Je sais plus comment m’excuser. Comment me rattraper. On a tous deux vidé notre sac, et maintenant, je ne sais plus quoi te dire. Mais je sais que si… si tu me laissais une petite chance… Une petite chance pour me rattraper…

Une toute petite chance. Je frissonne à cette idée. À cette idée, mais surtout à l’idée qu’elle refuse. Qu’elle ne prenne pas la chance de se blesser une nouvelle fois.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Dim 7 Sep 2014 - 2:28

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Je me retrouve devant ce dilemme. Devant ce choix, palpable, cette frontière qu'il me faut franchir alors que chaque pas me semble si lourd. Je suis fatiguée et profondément confuse. Mon cerveau n'arrive plus à enligner deux idées cohérentes, et je doute que je résisterai longtemps à un craquage en bonne et due forme. Je l'ai tellement détesté. Je lui en ai tellement voulu. J'ai juré sa perte. Je me suis dit que s'il osait un jour reparaître devant moi, je le détruirais comme il m'a détruit. Mais un seul regard a suffit, un seul regard et je pouvais déjà nous imaginer réunis, je me nourrissais déjà de cet espoir. Cet espoir malsain. N'ai-je donc rien appris? Nous sommes une bombe à retardement, un véritable champ de mines. Et rien n'y changera rien. Lui et moi ne fonctionnons pas. Et pourtant, nous nous réparons mutuellement. Sincèrement, la haine ne nous fait pas. Nous n'avons jamais été destinés à nous détester, et même si je l'ai fait beaucoup plus qu'il ne s'en doute probablement, je réalise que je n'ai plus envie. Que de tenter de lui en vouloir est inutile à présent. Oh, je suis toujours aussi blessée, et je mettrai un long moment à m'en remettre entièrement. Mais à présent, je me retrouve devant ces deux chemins, devant cette décision. Continuer notre aventure ensemble ou tout terminer avec lui?

Continuer est de prendre le risque de se blesser encore plus, de se faire du mal. Or, je crois que nous savons tous deux hors de tout doute que notre histoire n'en a pas fini de rencontrer la tempête. Que peu importe nos bonnes résolutions, l'un ou l'autre finira toujours par souffrir. Nous ne vivons pas le grand amour comme celui de Damien et Solène. Nous n'y avons jamais aspiré, au final. Et pourtant, l'affection que nous ressentons l'un pour l'autre est tout aussi pure, et sincère. De poursuivre avec lui serait peut-être de nous condamner tous les deux, mais peut-être aussi de prendre la chance de s'aimer pour de bon. Qui sait si l'homme de ma vie ne se trouve pas réellement devant moi, qui sait si je n'ai pas encore beaucoup à apprendre de Weston Elric? Tout terminer voudrait dire de dire adieu à une profonde amitié, à réduire en cendres ce que nous avons construit et que j'ai mis tellement de temps à accepter. À me refermer à nouveau, alors que j'ai fait tellement d'efforts pour guérir de mon ancienne vie, de Jonas et de tous ceux qui m'ont blessé. Ce serait aussi l'occasion pour moi de prendre du recul et me refaire à neuf. Sauf que je connais bien cette île. Elle finira bien par me condamner à nouveau. Et alors que ferai-je sans lui?

Je ne peux pas traiter de ce sujet comme n'importe quel autre. Je ne peux pas être raisonnée. Impossible. Il n'existe aucune solution facile. Alors je le regarde. Longtemps. Le silence devient pesant, je le réalise. Mais il a choisi de remettre son sort entre mes mains. Il a admis ses erreurs. J'ai admis les mienne. Il a raison. Nous nous trouvons à ce point-ci désormais. Mon coeur bat à la chamade. J'aimerais tellement que Golden soit présente, à me tenir la main, à me dire quel chemin prendre. Bientôt je la reverrai. Que pensera-t-elle si je me remets avec lui, après m'avoir vu pleurer et hurler ce fameux soir? Ce n'est pas important. Golden me comprend et m'aime. Elle a vu le meilleur et le pire de notre relation. Il ne s'agit pas d'elle, mais de moi. Je dois suivre mon instinct. Et mon instinct me porte vers l'avant, aussi incertaine que je suis. Vers l'avant, vers lui. Je lui prends la main, l'incitant à se lever. Puis sans m'annoncer, avec une lenteur doucereuse, je me glisse dans ses bras, contre sa poitrine. Je me blottis près de lui, comme j'avais l'habitude de le faire, respirant son odeur, sa présence, sa chaleur.

«Je... Je veux bien essayer. Mais j'ai peur Weston. T'as peur toi? Tu me diras que j'ai toujours peur dans ces cas-là. Tu aurais raison.»

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Mer 17 Sep 2014 - 19:57

• What if •FEAT. Mercedes Blanchett

Ce silence, ce lourd silence, nous ne le connaissons que trop bien. Il a tant de fois fait partie de notre relation. Il a tant de fois hanté nos soirées. Nous qui sommes si jeunes, nous qui ne nous connaissons depuis si peu, nous avons vécu l’enfer. Les pires engueulades, les pires prises de têtes. Et pourtant, nous nous sommes toujours relevés. Nous avons toujours su passer à travers, et continuer à nous aimer. Nous aimer à notre façon. Est-ce le cas, encore aujourd’hui? Sommes-nous véritablement prêts à repartir à zéro, à laisser derrière nous le passer, à nous concentrer sur l’avenir? Sur un avenir à deux. Honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de cet avenir. Je ne sais pas s’il durera. Mais je veux y croire. Je veux croire qu’il existe, et qu’il perdurera malgré nos différences. Alors si elle est véritablement prête à m’offrir cette chance, je n’hésiterai pas une seconde à sauter dessus.

Le cœur battant, je sens sa main se glisser sur la mienne, m’invitant à me relever, à la rejoindre. Elle me l’offre, ma chance. Alors je n’hésite pas. Je me redresse, osant enfin poser mon regard dans le sien. J’ose enfin affronter l’émotion sur son visage. Et malgré toutes les larmes qui ont pu couler sur ce visage, je ne peux m’empêcher de la trouver belle. De me trouver chanceux de l’avoir. Et bête d’avoir risqué de la perdre. Mais ceci est du passé. Plus jamais. Plus jamais, par Arceus. La jeune femme se glisse contre ma poitrine, et comme par réflexe, je referme mes bras sur elle. Comme ce contact m’a manqué. Sa chaleur, son odeur, la douceur de sa peau… Ses cheveux me chatouillant le menton. Et la sensation de ses petits doigts contre mon torse. Je ne veux plus jamais me défaire de ces sensations. Ne plus jamais la relâcher. Elle et moi, nous n’étions peut-être pas faits pour être ensemble. Mais nous le sommes. Nous sommes ensemble. Alors maintenant, il ne nous reste plus qu’à tout faire pour que ça marche. Malgré les épreuves, malgré la peur, malgré tout.

-Bien sûr que j’ai peur… Mais je veux que ça marche. Alors même si j’ai peur, je veux avancer. Je veux essayer. Je veux être avec toi.

Pour le meilleur et pour le pire. À travers toutes les épreuves qui se mettront à travers de notre chemin. Je veux essayer. Je veux le faire. Mes bras se resserrent un peu plus sur le corps de la jeune femme, la pressant légèrement contre mon torse. Et tout doucement, je dépose un tout petit baiser sur sa tête. Et sans un mot, je l’invite à me suivre jusqu’au salon, où nous prenons place, toujours en silence. Je sais que nous ne sommes pas prêts à oublier. Je sais qu’il nous faudra à tous les deux du temps avant que tout revienne comme avant. Mais je sais aussi qu’il ne sert à rien de continuer à pleurer sur notre sort. Et si nous voulons guérir, il faut bien commencer quelque part.

-Alors, t’as fait quoi, de retour au Québec? Raconte-moi, je veux savoir.

Je lui offre un petit sourire tendre. On recommence. On repart à zéro. Et tranquillement, avec le temps, nous redeviendrons ce jeune couple follement amoureux que nous avons déjà été. Oui, il nous faudra du temps, mais je suis confiant.

(c)Golden

Sujet: Re: What if? |Weston| Jeu 18 Sep 2014 - 0:11

♦ WHAT IF? ♦feat. Weston Elric

Être contre lui est un sensation tout simplement incroyable. Comme un grésillement dans mon être. La machinerie recommence à fonctionner. Les poulies se remettent en marche, l'engrenage reprend son travail. Fonctionnelle, à nouveau, dans cette relation qui ne fait aucun sens. Et qui pourtant guide mon existence, pas à pas. Funambule, pendue sur fil à quinze mètres du sol. Ce vide pouvant me happer à tout moment. Ce fil? Nous. Nous, entité qui nous relie l'un à l'autre, fragile. Je danse sur ce fil en ne sachant si j'en tomberai un jour, craignant la chute, craignant de me briser en contrebas. J'ai peur, comme toujours avec les autres. Car les autres me font du mal, ils m'ont toujours fait du mal. Cette fois, j'ai bien envie d'y croire. D'y croire pour avancer, pour soulager un peu ce poids enfoui dans ma poitrine. Weston me le dira probablement. Que j'ai toujours eu peur de lui, de cette relation, que j'ai tenté plus d'une fois de nous mettre des bâtons dans les roues. Quelque part en moi, je vis la crainte d'avoir causé notre perte, en lui annonçant qui je suis vraiment, de l'avoir souhaité. Pourtant à présent je suis certaine de ceci. J'ai besoin de lui. Il a besoin de moi. Nous ne sommes pas ce genre de couple à qui on promet le parfait bonheur, un mariage éclatant et une marmaille abondante. Nous sommes handicapés par la vie, par nos expériences respectives et traumatisantes.

De nous relancer n'est pas facile. Lui aussi dit avoir peur, ne relevant même pas mes insécurités pour me les remettre en pleine figure, alors qu'il aurait pu. Qu'il aurait du. Un jour, nous devrons en parler, je devrai être rassurée à ce sujet. Mais déjà, si je fais ce pas vers lui, si je me tiens contre lui, le nez enfoncé contre son torse, c'est bien que je crois être capable de me guérir. Que je veux avancer moi aussi, que je veux que ce «nous» empoisonné fonctionne. Qu'au final nous passons par-dessus nos difficultés pour devenir des gens bien, des gens sains et heureux. C'est possible ça? Je l'ignore, mais ça ne coûte rien d'essayer. Et c'est ce que nous faisons. Nous essayons. Nous verrons bien où ça va nous mener. Je ressens un frisson au plus profond de mon être lorsque le jeune homme dépose un baiser contre mon front. Le premier d'une série d'autres. À quand ira notre premier vrai baiser? Je ne sais pas. Nous prendrons notre temps. Je le sens, comme un promesse non verbalisée, flottant dans l'air. Il nous dirige vers le salon en me demandant ce que j'ai fait au Québec, et un léger sourire étire mes lèvres. Je me demande comment il réagirait face à mon monde d'extrêmes, à la chaleur étouffante de l'été et du froid mordant de l'hiver. À la grandeur de Montréal. À l'atmosphère de la ville. Sa multi culturalité. J'essaie de l'imaginer dans mon salon de l'Ouest de l'île, devant ma mère, et l'idée est tellement étrange.

«Okay. Je te raconte. Mais je t'avertis, je vais parler longtemps.»

Car oui, j'ai vécu beaucoup d'aventures là-bas. J'ai d'abord revu ma famille après plus d'un an. Je suis retournée au bureau, où on m'a fait une grande fête. J'ai reçu deux offres de contrat, un avec mon journal, et un autre avec... Le New York Times. Ouais. Celui-là. Avec des articles à soumettre tous les mois, mais tout de même! Je lui parle très longuement de cet épisode, maintenant que je n'ai plus à cacher cette part de moi. Je suis fière, et cela transparaît dans ma voix, tendue par l'émotion. Finalement je lui raconte l'épisode où j'ai revu Jonas, les menaces que je lui ai faites si jamais il ose me faire du mal à nouveau. L'après-midi se mute rapidement en soirée, et nous préparons le repas ensemble, tout juste à temps pour accueillir mon équipe. La réunion est touchante, et je pleure énormément. Il est vingt-deux heures lorsque l'animation se calme enfin et que je prends place avec Weston sur le sofa. Nous écoutons un film, mais en toute sincérité, je ne vois pas vraiment de quoi ça parle. Presque timidement, je me suis couchée contre lui, et une fois ma tête posée contre ses genoux que je m'endors, repue de fatigue. Ainsi se profile notre nouveau départ.

(c)Golden

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