Cesar et Charlie {pv.... bah, si tu sais pas lis le titre

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

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« Merci Suzie, tu peux aller te reposer. Toi aussi, Liza. »

Le regard sévère de la Rhinoféros en disait long. Elle avait toutes les raisons de vouloir être présente aux côté de son grand frère après ce qui s’était passé. Après avoir filé au-delà du jardin du manoir, Cesar avait finit par s’arrêter pour accuser le choc. Il avait fixé le sol un moment sans bouger avant que Lisa se rapproche de lui et prenne son bras, le forçant ainsi à avancer et à s’éloigner de ce lieu. Le jeune homme se retourna a plusieurs reprises. Il eut envie d’y retourner, même si Léopold le lui avait formellement défendu. Et Lisa ne l’aurait pas laissé repartir. Et quand une Rhinoféros vous tient par le bras, il est difficile de faire autre chose qu’obtempérer. Et Cesar s’était finalement décidé à appeler sa Békipan à lui pour rentrer à Zazambes, un voyage qui lui parut bien trop long à ce qu’il est en réalité. En fait, il voulait juste rentrer dans son sanctuaire et oublier ce qui s’était passé ce soir là. Cléo avait certainement raison, après tout. Ses propos auraient du lui suffire à mettre fin à sa curiosité et à assister à tout ça. Probablement que sans sa présence, cela ne serait jamais arrivé. Probablement que ce Richard ne serait pas mort, si il n’était pas venu. Mais probablement qu’il n’aurait pas non plus eu ses réponses à ses questions non plus. Maintenant, au moins, tout était clair, et ses années d’enfermement prenaient en quelque sorte sens, même si il ne savait pas encore si il en était heureux ou non. L’essentiel pour lui était d’être rentré, et bien qu’il hésitât un moment avant de passer les portes de l’arène. En avançant pour revenir enfin dans le jardin, Cesar eut peur d’être changé à jamais parce qui lui était arrivé la veille. Il était maintenant la fin de matinée, et il avait l’impression d’être entré comme un voleur, ne faisant volontairement aucun bruit en arrivant. Suzie alla se reposer avec les autres Pokémon, et Lisa collait au train de son grand frère, l’air toujours aussi soucieux. Cesar fit alors comme Charlie le lui avait appris avant tout chose, et s’assit dans un coin du jardin en tailleur, puis ferma les yeux en inspirant profondément. Le calme le gagna progressivement, et sentir la présence de Lisa à ses côté l’y aidait. Cependant, il ne voulait pas que son alliée porte ce fardeau avec lui. Après tout, même si elle fut sa seule famille pendant longtemps, elle ne devait pas se mêler a ce qui était arrivé il y a une dizaine d’heures. A vrai dire, Cesar ne sait même pas s’il pouvait en parler à Charlotte. La mêler à tout ça n’était peut-être pas une bonne idée, et il craignait sa colère vis-à-vis de ce qui lui était arrivé. Et sa pitié aussi. Il ne voulait pas être plaint pour ce qui s’était passé, il voulait simplement rester comme il a toujours été avec elle : lui-même. Il ouvrit de nouveau les yeux, se sentant de mieux en mieux depuis qu’il était rentré à l’arène.

Il y a avait plusieurs raisons à sa nervosité, pour tout dire. Bien entendu, le bazar du manoir Richter en faisait partie. L’autre concernait Charlie. Il sentait avoir beaucoup de choses à lui dire. La façon dont il se sentait depuis quelques jours quand il la regardait. Mettre des mots là-dessus n’est jamais aisé, comme ce genre de choses ne lui était jamais arrivé avant, mais il pouvait quand même avoir une petite idée sur la chose. Son anxiété, était que Charlie ne puisse pas ressentir la même chose de son côté, et qu’il se retrouve aussi gêné et coincé que l’autre soir, le soir du canapé. Il ne savait pas si il voulait que cela se reproduise ou non, et plus encore, il n’avait aucune idée de ce que genre de situation aurait comme effet sur le lien qu’il entretient avec Charlie si cela se reproduisait. Il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps car un bruit à l’intérieur de la maison attira son attention. Il n’avait aucune de comment il eut alors la certitude que c’était Charlie et non pas un de ses nombreux Pokémon. Il savait reconnaitre jusqu’aux bruits qu’elle produisait hors de sa vue. Mais à ces sons, le naturel revint bien vite au galop, et il sauta sur ses pieds. Il ne remarqua pas encore que Lisa avait déjà pris la peine de les laisser quand la jeune femme arriva dans son champ de vision. Et comme d’habitude, il s’élança vers son amie pour la serrer dans ses bras.

« Charlie! »

La suite aurait du être « je suis tellement content de te revooooooir! » et tout le blablabla habituel, néanmoins, la chaleur qui envahit Cesar lui coupa la parole nettement. Cette embrassade n’était comme aucune de celles qu’ils avaient pu échanger jusqu’à maintenant. Il ressentait la même espèce de douceur qu’il avait ressentit en dormais aux côtés de son amie l’autre soir, mêlée d’une certaine peur que Charlie ne sente peut-être pas cette même chaleur au creux de son ventre. Puis, à force de penser, le jeune homme aux cheveux gris se rendit compte que ce câlin s’éternisait peut-être un peu trop pour un câlin entre simple "amis". Cela lui faisait l’effet d’un épine dans le bide, mais il lui fallu bien desserrer son étreinte, par peur que cela devienne trop… Il ne sait pas trop, en fait. Ses joues s’étaient légèrement colorées de rose et il avait peine a garder un contact visuel continu avec son amie.

« T’as vu… J’suis rentré! Tadaaa! »

Bon, plus nerveux, tu meures mais… Il est rentré, youhou! Et il avait beaucoup de chose à dire à Charlotte. Il n’aurait peut-être pas assez de toute sa vie!

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CESARet Charlie

Les jours ont passés, lourds, éprouvants. Tout d’abord, ma rencontre avec un jeune homme exceptionnel et unique, Mika, au lendemain de la fameuse soirée qui a précédé le départ de Cesar. Ensuite ma soirée avec Lily à discuter de ce qui s’est produit, un instant particulier et chaleureux qui m’a ouvert les yeux sur la nature de mes sentiments pour Cesar. Puis tous les lendemains à espérer son retour, à me familiariser avec l’idée de ces émotions profondément ancrées en moi, à jongler avec des espérances vaines et idées tout aussi douloureuses que destructrices, à l’imaginer s’enfuir avec mon cœur pour ne jamais me le rendre, ou encore pire, le détruire devant mes yeux en brisant tout le bonheur que nous avons créé pour nous deux au fil des mois. Puis l’annonce de la grossesse de ma sœur est venu tout changer, m’a redonné espoir en ce que je ressentais et m’a permis de prendre une décision importante : celle que je confronterais mon ami à la chevelure argentée sitôt il serait rentré au bercail, si tel événement devait se produire. Car cette décision prise l’attente s’éternisait et avec elle les doutes se faisaient de plus en plus insistants de voir Cesar me revenir. Je craignais de plus en plus qu’il ne revienne jamais, et pour vivre avec cette angoisse, je me répétais sans cesse le plan. Celui dont j’avais jeté les bases avec ma sœur lors de notre balade qui se termina par ma capture de Gaiya, la Balignon.

Ce plan… n’est pas bien compliqué. Un, j’allais instaurer une ambiance propice à la déclaration, c’est-à-dire que j’allais foutre dehors tous les Pokémon. Avec eux je serais mal à l’aise de m’ouvrir et surtout… qu’ils assistent à la suite peu importe ce qu’elle doit être. Ma sœur m’a parlé de chandelles, mais je trouve l’idée complètement ridicule. Je verrai bien au moment propice, mais l’idée d’un amuse-gueule ou d’un repas me plairait bien. Ensuite, je lui lirai ma lettre, celle que j’ai écrite pour faciliter l’aveu et faire un peu d’ordre dans mes idées. Puis pour la suite, eh bien… nous verrons. Je lui ai acheté un cadeau, un bracelet qu’une amie a confectionné avec des fils. Le tout est coloré, affichant des signes ressemblant à ceux du langage ancien et oublié de la civilisation du Titak. Il est vraiment beau et en voyant la collection de cette amie, je n’ai pas pu m’empêcher de lui acheter. À la fin, je lui offrirai, indépendamment de sa réponse. Il scellera notre amitié ou… plus. Je préfère ne pas y penser pour l’instant. Je descends à la cuisine en compagnie de Toshi et d’Astrid, me préparant un sandwich pour le manger à l’extérieur. La pluie s’est calmée laissant place à une nuit fraîche et agréable sous un ciel dont les nuages percés laissent filtrer des rayons de lune. Je termine ma préparation et laisse mon repas sur la table le temps d’aller placer la table dehors. Sitôt sortie dans le jardin que je sens le Mastouffe et la Pandarbare faire demi-tour, ce qui me déstabilise un instant, jusqu’à ce que mon regard se pose sur une silhouette à quelques pas de moi dans le jardin.

Cesar. Il est là. Il est revenu. Mon cœur s’affole d’une joie que je contiens à peine alors qu’un immense sourire se peint contre mon visage, un sourire ému où mes yeux brillent tels deux charbons dansants. Il s’élance vers moi et je fais de même, en besoin de chacun de ses contacts, de sa présence. Je le serre contre moi et me laisse absorber par cette accolade qui n’a rien de nos câlins habituels. Ma poigne est forte contre lui, assurée, elle en dit long sur ce que je ressens, sur mon soulagement de le retrouver. J’ai tellement envie de lui dire de ne plus jamais partir, mais je me suis promis il y a bien longtemps de ne jamais brimer sa liberté après tout ce qu’il a pu vivre. Je me contente donc de l’exprimer, par cette étreinte silencieuse. Je me demande s’il le sent, s’il le sait déjà. Je préfère ne pas pousser plus loin la réflexion et simplement me laisser bercer par ce moment. Une chaleur incroyable s’est emparée de moi, a chassé ma nervosité qui revient sitôt il y met fin. Oh Arceus le moment est venu. Le plan… Il faut que je me souvienne du plan. C’était quoi déjà?

«Cesar je suis… je… suis tellement contente de te voiiiiir! J’ai vraiment trop de trucs à te dire! Je ne sais même pas où commencer et…»

Bordel, comment ça se fait que j’ai pris la main de Cesar moi? En m’en rendant compte je la laisse tomber en la repoussant vivement, comme si elle portait la peste, alors qu’en fait je l’aurais bien gardé dans la mienne, où elle aurait réchauffé mes doigts et mon âme. Plutôt que de m’excuser ou dire quoi que ce soit, je me contente de le dévisager comme une imbécile, en me répétant intérieurement à quel point il est beau, j’avais même presque oublié même si je passe carrément mes journées entières à penser à lui. Qu’est-ce qui me prend? Je dois mettre mon plan en action et pas rester comme une carpe à le regarder.

«Tu… tu as faim? On dirait que tu as voyagé longtemps. Je pourrais te préparer un truc, tu peux prendre une douche si tu veux et on dînera ensemble tous les deux?»

Je lui offre un sourire timide. Voilà, oui c’était ça le plan! Mettre l’ambiance. J’espère qu’avec cette proposition, Cesar se sentira chez lui. Pour ma part j’ai du mal à ne pas l’enlacer à nouveau, il s’agit vraiment d’une envie insistante que je repousse tant bien que mal en baissant les yeux vers le sol, incapable de réprimer mon sourire.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

Tout ici lui avait manqué. Mais Charlie était un cas particulier. Sentir sa chaleur, son odeur, l’avoir contre lui et entendre sa voix était ce qui lui avait le plus manqué. Maintenant qu’elle était là, pourtant, Cesar n’avait pu s’empêcher de s’éloigner d’elle un peu brusquement, confus par les émotions si fortes qui l’avaient pris alors. Confus, il ne se rendit pas bien compte que son amie l’était au moins tout autant que lui. Mais au fond, l’important était qu’ils soient tous les deux de nouveau réunis, chez eux. Et le bref contact de sa main avec celle de Charlie suffit à rendre son sourire le plus lumineux au jeune homme, qui ne parvenait plus à se détacher du visage de la rouquine qui lui semblait… Vraiment beaucoup plus mignonne et jolie que d’habitude. Ce doit être qu’ils ne se sont pas vus depuis trop longtemps. C’est encore trop le bazar dans la tête du jeune homme pour s’appesantir là-dessus. Mais en attendant, il profite. Après tout, il n’a pas vraiment envie de plomber l’ambiance avec ses histoires de famille. Comme il lui semblait en arrivant, tout cela n’a pas sa place ici, ce soir, s’il veut partager la journée qui se présente avec sa meilleure amie.

« J’suis trop content aussi Charliiiiiiie! »

Fit-il en sautillant sur place, et encore brûlant de la prendre dans ses bras pour fêter l’occasion. Cette fois-ci, il se retint, pourtant, sans trop savoir pourquoi, car normalement, il ne se serait pas gêné. Aussi, il eu une sorte de mouvement des bras vers l’avant puis vers l’arrière qu’il transforma en sorte de danse des bras improvisée l’air fort stupide. Qu’est-ce qu’elle a dit, déjà? Hin, hin! Dieu, qu’il devait avoir l’air con, maintenant, il voulait se foutre des baffes. Mais il aurait eu encore plus stupide, donc bon. Charlie a donc des tas de choses à lui dire… Pourquoi son cœur s’affole plus encore à ces mots, et pourquoi pleins de scénarios plus roses les uns que les autres s’invitent alors dans son cerveau? Est-ce que Charlie voudrait lui dire que… Non, non, non, c’est LUI qui doit lui dire en premier mais… Aaaaah, il aurait du y penser avant et préparer son coup en avance! Au moins aller voler une rose sur le rosier de la voisine, ça aurait été la moindre des choses. Surtout que la voisine, elle a trop de roses dans son jardin, on pourrait en faire une crise d’épilepsie. Enfin, trêve de digressions, pendant que Cesar avait des tonnes de scénarios farfelus et mignons dans la tête, Charlotte avait recommencé à prendre la parole, et le ventre du jeune homme se chargea très bien de répondre à sa place. Faim… Ah, ça oui, il avait complètement oublié de manger depuis au moins hier matin, occupé qu’il était par ses recherches! C’est comme si tout redevenait normal d’un coup, et, oui, il lui fallait vraiment prendre une douche. Non seulement parce qu’il ne doit pas être très propre, mais aussi parce qu’il se sentait un peu sale après les évènements de la veille… Richard était mort, il s’était donné la mort juste quelques mètres au dessus de sa tête, après tout. Se doucher ferait peut-être "partir" tout ça aussi. Charlie a bien raison, il n’était pas parti bien longtemps, mais son voyage avait été long et chargé de rebondissements. Il en était épuisé, pour tout dire. Mais il n’est jamais fatigué, pour Charlie!

« Euh… manger… oui! Et… je vais prendre une douche, je dois puer! Super, alors, j’vais prendre ma douche et.. je te man- EUUUUH ! Et on mange! »

Cesar explosa de rire à son propre lapsus et quand il fut enfin calmé, car il vaut mieux en rire qu'en pleurer, ou encore se retrouver à s’embarrasser et se justifier comme un con. Il s’en fut à l’étage prendre sa douche, après avoir de nouveau bugué en voulant enlacer son amie de nouveau. La douche qu’il prit froide conformément à ses habitude lui refroidit considérablement les nerfs et il put souffler un bon coup. Sauf que maintenant, des souvenirs lui revinrent, dans un ordre chaotique. Le pistolet, les cris, les rires, les larmes, le contact de son frère, le coup de poing… et ce bruit sourd, la chute qui entraina sa fuite. Pris d’une soudaine vague de panique, Cesar se mit à frotter sa peau plus fort que d’habitude comme pour en faire disparaître ce qu’il pouvait rester de la présence de son père, la cause de ses malheurs depuis tant de temps, la cause de son enfermement. Sans Charlie à ses côté, il se sentait de nouveau mal, et il ferma de nouveau les yeux, ne voyant plus le temps passer sous l’eau, et s’éternisant sans s’en rendre compte. Sa respiration se fit de nouveau régulière, et il reprit ses esprits. Charlie devait l’attendre. Elle ne devait pas se faire de soucis ou s’inquiéter qu’il ait pu lui arriver quelque chose. Vite, le garçon aux cheveux d’argent sortit de la douche pour se sécher en vitesse et enfiler des habites propres. Il descendit à toute vitesse, la serviette sur sa tête, encore en train de s’ébouriffer les cheveux pour les sécher. La vue de son amie l’apaisa presque immédiatement. Il la rejoint, retenant l’envie qui lui prenait soudainement de l’enlacer et de déposer un baiser sur ses lèvres ou dans son cou. Non, non. Il se contentera de la reprendre dans ses bras, néanmoins.

« Tu m’as tellement manqué… »

Ses mots avaient quelque chose de… Quelque chose de différent des autres fois. Ils sonnaient comme pleins de promesses. Son ventre se mit à gargouiller de nouveau. Ah, c’est donc tout l’effet que lui fait Charlotte, à celui-là. Merde… Awkward…

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CESARet Charlie

Notre échange n’a rien du naturel dont nous savons faire preuve habituellement. À vrai dire, j’ai l’impression désagréable de me trouver devant un inconnu, mais laissez-moi m’expliquer à ce sujet. Je n’ai jamais eu le talent de la parole ou celui, encore plus difficile à atteindre, du charisme. Échanger avec des gens que je ne connais que peu, voire pas du tout, me rend fortement nerveuse, si bien que plusieurs symptômes de mon malaise se manifestent : sueurs, tremblements, difficultés à parler et à trouver mes idées, etc. En ce moment, tous ces symptômes semblent agir dans une force impénétrable qui dicte à mon corps et à mon esprit la moindre action. Pour mettre mon plan en branle, je devrai être plus assurée, plus confiante. Après tout, Cesar n’est pas un inconnu, mais mon ami depuis plus d’un an. Je n’ai aucune raison de le craindre ou d’appréhender ses réactions à une conversation banale de retrouvailles. Oui, en fait j’ai conscience que cette discussion n’a rien d’ordinaire et que ces retrouvailles signifient beaucoup pour nous deux après ce qui s’est produit la dernière fois. Mais je refuse de m’ajouter une pression inutile sur les épaules en me répétant qu’après les événements d’il y a quelques jours, qu’il me faut assurer pour que tout redevienne aussi lisse et parfait qu’auparavant. Bien sûr, une voix fourbe en moi me rappelle que jamais plus notre relation sera la même après ce que j’ai à lui confier ce soir. Je préfère choisir de l’ignorer et me concentrer sur mon ami qui ne semble pas bien plus à l’aise que moi.

Son propre malaise suffit à accentuer le mien. J’ai espéré en vain que de le revoir serait facile, mais j’oscille toujours entre ma joie de le retrouver et ma crainte exacerbée de la suite qui se profile. Lui-même adopte un comportement étrange que même mon œil naïf ne manque pas de remarquer. Ses bras qui se balancent, son sourire… Je tâche de réprimer mon esprit qui s’en pose une multitude de questions, y parvient à grand peine mais le pire… est cette impression d’avoir tout gâché déjà avec notre soirée de l’autre jour. C’est ma faute. Je suis celle qui a demandé à Cesar si nous pouvions nous rapprocher, puis celle qui a insisté pour passer la nuit tous les deux. Je cherche quoi dire pour détendre l’atmosphère, mais heureusement ma proposition de manger semble lui avoir plu. Il se met à bafouiller quelque chose d’incompréhensible puis à rire de façon frénétique avant de prendre le chemin de la douche, mais laissant en plan avec tous mes doutes. D’un pas lourd je me dirige vers la cuisine, complètement dépassée par les agissements étranges de mon ami.

Une fois à la cuisine, je me bute à une multitude de regards perçants qui attendent tous de moi quelque détail croustillant au sujet de mes retrouvailles avec Cesar. Leur attente me couvre de gêne et je me mets à danser d’un pied à l’autre, avant de leur affirmer que rien d’intéressant ne s’est encore produit. La déception est grande parmi mes alliés, leur réaction tellement exagérée que j’en rirais presque si le sujet m’amusait d’avantage.

«Hé, ne vous en faites pas. J’ai mon plan! Puis la soirée est jeune, il vient de rentrer. Il est parti sous la douche et pendant ce temps-là, préparons-lui un repas. Vous allez m’aider pas vrai?»

Une acclamation de la part de mes alliés, presque tous rassemblés dans la cuisine, me fait reculer d’un pas, puis éclater de rire. S’ils continuent à être aussi bruyants, mon secret n’en restera pas un très longtemps. Je range donc mon sandwich dans un sac de plastique avant d’ouvrir mon livre de recette déjà posé près du four. J’ai une idée parfaite pour ce repas, quelque chose de rapide et de nutritif. J’ai envie de l’impressionner avec un des seuls repas que j’arrive à confectionner sans trop de mal : un sauté de bœuf et de légumes à la sauce asiatique.

«Bon, je vais vous séparer en équipes. Écoutez bien. Edwin, Astrid, Eryn et Carey, vous préparerez la salade. Astrid, aide Carey au besoin. De la laitue, des tomates, concombres et des cœurs d’artichauts. Celena, Hayate, Akemi, vous m’aiderez pour le sauté. Les autres, préparez le jardin, poser les couverts. Je vous fais confiance. Pour ma part, je vais préparer la sauce et Adexan tu seras mon aide cuisinier! Toshi, surveille bien l’arrivée de Cesar.»

La cuisine s’anime alors que tous se mettent en place. Akemi s’occupe de couper les oignons rouges, Hayate de préparer les champignons, et Celena les autres légumes. Ses longues griffes lui permettent de réduire ces poivrons en juliennes avec une facilité étonnante. Il me manque encore quelqu’un pour réduire le bœuf en lanière. Soren s’avance alors de l’ombre de la cuisine pour se proposer, ce qui me réchauffe le cœur. Lui qui reste toujours en retrait, le voilà qui participe! Il utilise Griffe Acier contre la viande par deux coups. Les lanières sont parfaites. Je fais sauter les légumes puis le bœuf avant d’y ajouter la sauce que je prépare avec le Galvaran qui, adorable, prend un grand plaisir à m’aider. Pendant que le tout mijote, je finis de préparer la vinaigrette pour la salade et demande au Phanpy de mélanger, ce qui l’amuse énormément. Je n’ai plus qu’à réchauffer du riz et tout est prêt. J’éteins la cuisinière juste au moment où Toshi jappe pour annoncer le retour de mon ami. Il est resté plus longtemps qu’habituellement dans la douche, j’espère qu’il ne fuyait pas le malaise qui s’est formé entre nous. Cuisiner pour lui m’a aidé à reprendre mon calme, un calme qui s’enfuit à la première occasion quand je pose un nouveau regard sur un Cesar tout propre, les cheveux encore humides. J’avale avec difficulté en le scrutant du regard (oui, je me rince l’œil, bon, on va pas en faire un drame hein!). Il me prend dans ses bras et mon cœur s’affole, d’autant plus qu’il sent magnifiquement bon. C’est drôle comme notre shampooing sent différent sur lui.

Puis ces mots… il les prononce d’une façon telle qu’elle me transporte, me fait brûler d’espoir et je lève le regard vers lui en posant mes deux mains sur sa poitrine, comme pour l’éloigner et le retenir tout près tout à la fois. L’envie de l’embrasser se fait pesante, pressante, ma tête tourne et je dois me détacher de lui dans un petit rire nerveux pour éviter de faire une bourde qui viendrait gâcher toute la soirée. Or, je n’arrive plus à rompre le contact visuel, même lorsque son ventre réclame sa part de façon presque grotesque.

«J’ai… préparé le repas. Les Pokémon ont aidé et…»

Je réalise que la cuisine est vide. Là où une douzaine de Pokémon se tenaient un instant plus tôt… Il ne reste plus que lui et moi. Pour faire taire le malaise, je mets le bol de salade dans les mains de Cesar et prépare nos deux assiettes en y laissant un peu de place pour y ajouter la salade, puis je prends le chemin vers le jardin, silencieuse. Mon silence s’accentuerait presque lorsque nous débouchons dans le jardin. Les Pokémon ont préparé notre table, y posant une lanterne chinoise qui éclairera notre repas. Les lumières de Noël et les autres lanternes ont aussi été allumées, la table toute mise avec une nappe (une nappe!). Le tout est formidablement romantique, magnifique, ce qui ne fait qu’accentuer mon malaise.

«Les Pokémon ont aussi préparé le jardin… haha… j’y suis pour rien… Enfin… tu viens manger?»

Je vais à la table et pose nos assiettes, le cœur toujours aussi affolé. Je commence à manger avant de dire quelque chose de stupide à nouveau, mais le silence qui s’installe est d’autant plus embarrassant.

«Je suis vraiment heureuse que tu sois de retour, Cesar. Tu n’as pas à me raconter tout de suite ton voyage… on dirait qu’il a été éprouvant. J’espère juste que tu te sentes chez toi en ce moment, malgré ce qui a pu se passer l’autr…»

L’autre soir. Non! Il faisait partie du plan de ne pas en discuter, pas avant de lire la lettre! Merde, merde, merde. Je souris et rigole de façon spontanée pour dissimuler mon malaise, avant de boire une grande gorgée d’eau, tripotant nerveusement la lettre que j’ai glissé dans ma poche.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

Cesar ne se formalisa pas trop du fait que son amie s’écarta assez brusquement de lui une nouvelle fois. Après tout, la jeune femme n’a jamais été aussi à l’aise que lui pour ce genre de contacts. Il ne lui en voulut pas et n’en fut pas triste, mais immédiatement après l’avoir laissé se détacher de lui, Cesar se sentit comme seul et vide de nouveau. Il ne s’était peut-être pas rendu compte du point auquel il avait besoin du contact de son amie. Et ce genre de constatation en disait long sur ses sentiments, les éclairait. Son cœur se mit à battre plus fort à cette pensée qui est pourtant évidente depuis le fameux soir ou ils furent si proches de s’embrasser et de peut-être devenir plus que des amis. Ils n’avaient ni l’un ni l’autre osé faire quelque chose à ce moment, et surtout pas lui, leur amitié leur tient trop à cœur. Amitié qui les unit toujours et qui restera à jamais vitale pour Cesar. Il avait songé plusieurs fois à ce qui pourrait se passer alors. Aux situations que cela aurait pu déclencher, aux prolongements… D’ailleurs, il rougissait encore un peu du fait d’avoir imaginé embrasser avoir embrassé Charlie et peut-être plus.

Ses sentiments étaient certainement plus clairs dans sa tête, mais maintenant, le soucis était de se déclarer, et en ce moment, il ne voulait pas briser la simplicité qui a toujours fait le charme des moments passés avec Charlie. Même si… Eh bien, en voyant la façon dont tous les Pokémon et la Championne s’étaient démenés pour préparer un véritable festin, tout ça avait l'air fort particulier, pour de simples retrouvailles. La rouquine lui avait donné quelques plats à porter, et comme Cesar avait des multitudes de pensées en mode furie dans la tête, il avait laissé faire de façon un peu passive… Jusqu’à ce qu’il voit la table mise dehors, éclairé par une lanterne chinoise qui lui rappela intensément leur première soirée ensemble. Sauf que là, c’était beaucoup plus classe qu’une soirée pizza improvisée, et le geste était plus touchant encore, du fait que pendant sa douche, la jeune femme et tous ses compagnons s’étaient tous donné tant de mal. Est-ce que c’est… Pour eux? Pour fêter leur réunion, après cette séparation qui lui avait paru si longue? Une multitude d’hypothèses et d’espoirs concernant les sentiments de Charlie passèrent alors dans l’esprit de Cesar, bien décidés à l’embrouiller encore plus qu’il n’est déjà. Lui avait-il manqué autant, et de la même façon qu’elle lui avait manqué? Cesar se cou la tête, chassant ses pensées qui l’empêchaient d’être lui-même. Finalement, il ne pensait plus à ses soucis, mais… ce n’était pas vraiment plus évident! Bref, bref, il ne pouvait pas rester muet comme ça, en plus! Ce n’est pas son genre, et il allait finir par inquiéter son amie. La vue de la nourriture, heureusement pour lui, arrangeait les choses.

« Wa… Waaaaaaaah! Mais c’est génial! Vous vous êtes donné tellement de mal, pendant que je me douchais! Hé, tout le monde, vous êtes trop… Mais, ils sont passés ou?! »

Cesar tourna la tête nerveusement dans tous les sens. Seuls. Ils sont donc juste tous les deux pour la soirée. Le comportement des Pokémon en dit long, et le jeune homme aux cheveux d’argent commença à se dire que cette soirée serait définitivement spéciale… Et changerait certainement beaucoup de choses à leur relation. Est-ce que Charlie avait quelque chose à lui dire? Quelque chose d’important? Pour se séparer ainsi de ses chers alliés, il y a forcément quelque chose.

« Eh ben… Trop bien! Y’a que nous deux! »

Hm… ça sonne compromettant, ça, non? Cesar aurait mille fois pu se justifier sur le fait que si ils n’y a qu’eux deux, il ne se feraient pas voler par des pique-assiète mais… Non, ce serait stupide. Autant assumer ce qu’il venait de dire comme un homme et le laisser planer. Même si c’est un peu gênant. Les deux jeunes gens finirent pas s’asseoir doucement. Après un nouveau silence inhabituel, Charlie repris la parole. Cesar servait la salade et proposait à son amie tandis qu’elle parlait… Ce qu’elle dit le remplit plus encore de joie, et son sourire s’élargit, et il se remit à fixer Charlie… totalement à l’arrêt, avec les couverte à salade dans els mains. Il devait avoir l’air vraiment stupide. Charlie évoqua son voyage évasivement, et il fut soulagé qu’elle n’insiste pas pour en savoir plus. Il ne se sent pas prêt à en parler encore. Mais donc… Est-ce que son amie lui posait la question de savoir si il se sentirait chez lui ici ou... Elle avait interrompu sa phrase au milieu, en évoquant leur dernière soirée passé ensembles. Cesar déglutit et termina de servir la salade en silence. Il servit de l’eau, également, puis se décida finalement à répondre.

« J’adore être ici, Charlie… Et je suis vraiment trop heureux d’être revenu, et de te revoir. Tu vas trouver ça bizarre, mais même si ça fait à peine dix jours que je suis parti, j’ai l’impression de ne plus t’avoir vu pendant des années. C’est un peu comme si je redécouvrais tout ici et… Oui , j’ai l’impression de découvrir… beaucoup de choses… »

Parlant de sentiments dont i lavait l'impression de découvrir chaque seconde un peu plus la complexité. Cesar joua avec sa salade en essayant maladroitement d’en piquer une feuille avec sa fourchette… Il poussa alors un cri.

« Mince, la vinaigrette! »

Il se hâtât d’asperger les deux assiettes d’un peu trop de vinaigrette, et observa alors le chantier d’un air derpy. N’importe quoi. Ce ne l’intéresse pas de parler de vinaigrette. Il avala donc une feuille trop assaisonnée, grimaça, et pensa qu’il ne pouvait pas laisser Charlie en plan comme ça.

« Tu sais, cette soirée, pour moi euh… c’était un peu… Non, pas "un peu". C'était spécial. Et je… Quand j’y pense, souvent, je me demande si toi aussi… Si pour toi aussi, cette soirée était… spéciale? »

Une partie de ce qu’il voulait dire était lâché à présent. Selon ce que répondrait Charlie, il pourrait peut-être en dire plus, en essayant d’être cohérent… Et peut-être manger sa salade un jour, profiter véritablement de ce beau repas avec la personne la plus chères à ses yeux.

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CESARet Charlie

Cesar me semble un peu pensif, et je me demande si toutes ces attentions le rendent un peu mal à l’aise. J’espère qu’il ne se doute pas de ce que j’ai à lui dire, ou que tout ce flafla pour fêter son arrivée n’est qu’une diversion. En ai-je trop fait en tentant d’instaurer la meilleure ambiance pour favoriser ces fameux aveux? Ce décor féérique et décontracté vend-il déjà le clou de la soirée? Plus nous nous avançons vers la table et que Cesar fait remarquer à quel point nous lui avons préparé tout un festin pour son retour, en plus d’avoir modifié le jardin simplement pour ce repas, plus je suis mal à l’aise et peu confiante en la suite. De toute évidence, il existe des lacunes importantes dans mon plan. Entre la mise en place de l’ambiance et la lecture de la lettre, il me faudra occuper Cesar, et paraître la plus naturelle possible alors que je pue le malaise. Plus il parle, plus je me sens m’enfoncer dans une timidité toujours présente chez moi mais qui frôle des sommets jamais atteints en sa présence. Nous nous installons à table et il semble plutôt content que nous nous retrouvions seuls. Je regarde autour de moi, en espérant justement voir un de mes alliés apparaître. Ce serait tellement plus facile s’ils étaient présents! Déjà que leur absence a rendu mon ami à la chevelure d’argent soupçonneux… Bordel, qu’est-ce que je fais à présent?

«Je… je crois qu’ils se faisaient une compétition amicale ce soir dans l’Arène… Haha, un truc du genre.»

Je me gratte le nez pour faire passer mon malaise, qui ne fait qu’augmenter lorsque j’évoque la soirée qui a tout changé. Il m’aurait vraiment fallu me taire sur ce point. À présent, il faudra bien en parler, et même si j’ai su m’arrêter avant de compléter ma phrase, nul ne doute qu’il a compris. Je tâche donc de respirer de façon égale en avalant une bouchée de riz couverte de sauce. Heureusement pour moi, il ne relève en rien ma dernière phrase, parlant plutôt du fait qu’il est ravi d’être revenu. La fin de son discours me plonge dans la perplexité cependant. Il découvre des choses? Veut-il parler de mes sentiments pour lui? Est-ce donc si évident à ses yeux qu’il le découvre ce soir? J’avale une nouvelle bouchée en rougissant sans vraiment comprendre pourquoi, mon cœur affolé d’espoir lorsque je formule plutôt l’hypothèse qu’à mon contact il se découvre des sentiments semblables, lui aussi. Je sursaute cependant lorsque mon ami verse de la vinaigrette dans ma salade, beaucoup trop d’ailleurs. Je lui offre un petit sourire pour le rassurer, je connais parfaitement son côté excessif et sa difficulté avec les quantités après tout et je ne m’en formalise pas vraiment plus qu’il n’en faut. Au contraire, ce petit défaut, comme beaucoup d’autres, me manquaient. Cesar a bien illustré ce que j’ai ressenti aussi pendant son absence. Comme s’il était parti depuis dix ans et non une dizaine de jours.

«Pour moi aussi c’est pareil tu sais. Pardon pour tout ça… c’est un peu excessif, mais c’est dingue comment tu m’as manqué.»

J’ai à peine marmonnée les derniers mots, prise d’un coup d’émotion qui me fait baisser les yeux vers mon assiette. Je n’ose pas m’expliquer d’avantage, j’imagine qu’il comprendra un peu plus lorsque je lui lirai cette lettre. D’ailleurs, peut-être que maintenant serait l’instant parfait pour procéder à la suite. Plutôt que devoir l’occuper inutilement, n’est-ce pas? Je sors la lettre de ma poche et la pose contre ma cuisse, là où il ne pourra pas la voir de son côté de la table, jusqu’à ce que… à mon grand dam, il se mette à parler de la dernière soirée que nous avons partagé. Son discours m’enfonce de plus en plus dans un grand embarras teinté d’espoir. Cette soirée était spéciale pour lui, et pas qu’un peu. Qu’est-ce que cela signifie? Je brûle de lui demander la définition exacte de ces paroles presque provocatrices à mon sens, jusqu’à ce qu’il me remette ça sur les épaules en me demandant si ce moment était spécial pour moi aussi.

«Spécial? Vrai que ce n’était pas une soirée comme les autres. On a vu un film super Roger… quelque chose? Et puis Alastor et Emiko ont tous les deux évolués. Et on a fait une super cabane. Ouais, c’était plutôt cool.»

Oh mon dieu, je suis sauvée. Voilà que je n’ai pas l’air trop intéressée, comme ça il ne se doutera pas que je pense à ce moment où nous avons failli nous embrasser. Ou le moment où j’ai dormi dans ses bras. Ou le baiser qu’il a glissé contre mes cheveux. Ou à la douceur de nos contacts, notre étreinte contre le canapé. J’ai réussi à m’acheter du temps, du temps j’en ai besoin pour me préparer à la suite. Mais je réalise que peut-être que ce qu’il a trouvé spécial est justement ces choses auxquelles j’ai accroché. Et qu’en parlant de la sorte, je l’ai peut-être découragé. Découragé à quoi? Impossible, Cesar ne partage pas mes sentiments.

«Dis… tout à l’heure tu as dit que tu découvrais des choses ici… Tu… Euh…»

J’ai envie de poser la question. Mais je n’ose pas. Je crains trop ce qui va suivre, et mes doigts se referment contre la lettre que j’ai soigneusement pliée.

«Hé Cesar, j’ai un truc à t’annoncer! Carla est enceinte!»

Oh bordel. Combien la sexualité douteuse de ma sœur vient de me sauver à l’instant. Il est trop tôt encore, beaucoup trop tôt pour parler du sujet qui nous intéresse. Je suis en train de mourir de stress, et même si j’avale de très grandes bouchées depuis tout à l’heure, je n’ai pas du tout faim. Au contraire, une légère nausée m’a prise et je transpire tellement que je crains que mon ami ne le remarque alors que cette soirée est plutôt fraîche après cette pluie de l’après-midi. Je souris pour masquer mon malaise, en partie aussi car la nouvelle m’apporte toujours autant de joie.

(c)Golden

Hors Jeu:

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

Peut-être des choses à ne pas dire, toutes ces paroles désordonnées. Surtout vu le silence de Charlie. Le jeune homme ne sait même pas ce qu’il veut mettre exactement sur des mots comme « special »… Ou même expliciter ce qu’il réalise en revenant dans ce lieu qu’il voit comme son sanctuaire, son oasis. Sans qu’il ne sache pourquoi, il a la sensation que son corps s’est mis à trembler comme de l’intérieur. Il se sent vibrer, très mal à l’aise, et en même temps, trépignant d’impatience face à la future réponse de Charlie. Mais peut-être préférera-t-elle esquiver le sujet, si elle devine d’avance ce qui se cache derrière ces propos. Si elle devine ce sentiment sur lequel Cesar ne saurait pas mettre de mots assez forts ou précis… Le garçon se mit à craindre son silence, à presque le percevoir comme un rejet. Non, non. Il ne peut pas trop lui en demander. La rouquine a toujours été mal à l’aise et pudique pour ce qui est de ses propres sentiments, après tout. Mieux vaut manger cette salade en attendant que le silence gênant ne passe. C’est un peu sa faute, il devrait trouver un autre sujet de conversation, poiur détendre l’atmosphère. Essayer, du moins! Mais, ce n’est pas la peine, car son amie répond finalement à sa question. Après avoir déglutit sa bouchée difficilement, Cesar leva un regard plein d’espoir vers sa vis-à-vis, et ouvrit grand ses oreilles pour être sur de ne pas perdre une seule des ses paroles. Malheureusement, ce n’est pas tout à fait ce qu’il voulut entendre qui sortit de la bouche de la Championne. Il devait s’être mal exprimé, oui, ce doit-être ça, il n’a pas réussi a se faire bien comprendre. Il est un peu bête après tout. Il a beau exprimer son affection facilement, mais quand il faut trouver les mots. Dans tous les cas, pourquoi entendre Charlie parler du film de Roger Lapin, et de l’évolution de ses Pokémon lui donne l’effet d’avoir d’un coup un trou en plein cœur? Ce n’est pas le moment de se décourager comme ça! Charlie s’était remise à parler, revenant cette fois sur ses autres mots. Oui, il découvrait des choses. Et le fait qu’elle s’intéresse de cette façon à ses sentiments lui redonna espoir, et il décida de recommencer à s’expliquer, sans se rendre compte qu’il coupait Charlie en train d’annoncer une nouvelle manifestement bonne.

« Non, Charlie, par spécial je voulais dire… Je voulais dire que pur moi, tu es- HEIN, QUOIIIIIIII?! »

Il s’interrompit en pleine explication et passa d’un opposé à l’autre en une fraction de seconde au moment ou il se rendit compte avoir perçu « Carla » et « enceinte » dans la même phrase prononcée par son amie. La joie le submergea immédiatement et il se leva pour grimper sur la table, en faisant tout de même bien attention de ne renverser aucun des precieux plats préparés par son amie.

« UN BEBEEEEEEEEEEEEE! CHARLIE, TU VAS ETRE TATAAAAAA! C’est trop cool! On va a voir un bébééééééé! Enfin, pas nous, hein! J’suis bête! »

Il se mit à rire de bon cœur, sans prendre garde à ses propos. Il s’en fichait, toute façon, mais alors, complètement, de dire des bêtises, il était vraiment heureux pour son amie. Et puis, quelque part, ce qu’il dit n’est pas complètement stupide, il se sent un peu faire partie de cette famille, désormais, après le temps passé avec Charlie, et parfois avec Carla. Il vit avec cette première depuis un bout de temps maintenant, après tout. Et maintenant qu’il avait hurlé de joie, Cesar sauta de la table pour se précipiter sur son amie, et l’entourer de ses bras. Sauf que…

« Euh… oups.. Waaaaah! »

Ce cri stupide était du au fait qu’en fonçant sur son amie, Cesar avait aussi renversé la chaise. Ils ne tarderaient donc pas à se retrouver tous les deux par terre, à rouler l’un sur l’autre. Chose qui fit étrangement rire Cesar de plus belle, et se serrer de nouveau contre son amie, fou de joie, sans même plus prendre garde au fait qu’il se retrouvait par-dessus elle. Puis, la situation ne tarda pas à lui rappeler celle de l’autre soir. Son regard rencontra celui de Charlie. Il n’eut pas le temps de cligner des yeux qu’une de ses mains venait caresser la joue de son amie, avec le plus de douceur possible, comme si il craignait d’effrayer un animal un peu sauvage.

« Ce que j’voulais dire tout à l’heure c’est que… t’es spéciale pour moi Charlie. Plus spéciale que juste une amie. Pour moi t’es… Plus que ça. Dis? Ca te dérange si je t’embr… t’emb- t’embra…sse…? Euh… P-Pardon… »

Cesar s’était mis à rougir voilement sur cette dernière phrase, mais ne bougea pas d’un poil de façon excessive comme il aurait pu le faire d’habitude. Ses yeux dévièrent en revanche de leur axe initial pour fixer un point invisible dans l’herbe à côté du visage de son amie. Ouhalalalala… Ça sortait d’où, tout ça.. ?

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CESARet Charlie

Tant de questions se bousculent dans ma tête, tant d’espoirs vains et de grands désarrois. À chacune des phrases du gringalet, j’ai l’impression de me changer en analyste expert, en détective investiguant chaque détail, chaque intention dans ses mots que dont je tâche de m’approprier le sens. J’ignore si ma conscience a changé depuis notre dernier échange ou si c’est sa propre attitude qui est différente, mais j’ai une grande difficulté à le déchiffrer, et plus il parle, plus je cède à une certaine panique en ne sachant quoi penser des faits qui se présentent à moi. Au point où j’en suis, je ne peux que supposer, m’avancer à tâtons dans des théories qui ne font absolument aucun sens alors que la solution se pose pourtant sous mes yeux. Mais je peine à y croire, même si mon ami y laisse de nombreux indices que je refuse de voir, trop confuse par mes propres sentiments qui n’en peuvent plus de remuer dans tous les sens depuis son retour à la maison. Impossible, me dis-je incessamment, je me fais des idées, entend ce que je veux bien entendre. Je ne serais pas la première, ni la dernière, à accorder un discours au bien vouloir de mes désirs. Or, je dois me ressaisir, et cesser de prêter du sens à des mots prononcés de façon si candide et dépourvus d’intérêt de la part de mon ami. Arrête, Charlie, il ne t’aime pas comme tu l’aime.

Sa réaction me fait sursauter, d’autant plus qu’il commençait à dire quelque chose avant que je ne l’interrompe de cette bonne nouvelle. Il se lève avant de s’hisser sur la table, ce qui provoque chez moi un petit cri de surprise et d’inquiétude. Je n’ai pas envie qu’il renverse tout ce bon repas que je viens de lui préparer! Mon ambiance est définitivement à l’eau, moi qui souhaitais m’en tenir à mon plan! Je serre un peu plus fort la lettre dans ma main en me laissant gagner par l’enthousiasme de Cesar. Je peux enfin partager cette nouvelle avec quelqu’un qui saura l’apprécier tout autant que moi. Cette réaction, tout aussi colorée et déplacée dans le contexte qui nous entourait jusqu’à maintenant, m’offre un moment de répit, un moment pour être simplement moi-même et non le petit paquet de nerfs qui me représentait jusqu’alors ce soir. J’éclate de rire, émue et soulagée aussi de voir mon ami aussi heureux que moi, émue aussi car il a raison et je serai bientôt tante d’un adorable bébé, un bébé que j’aime déjà, un nouveau membre de cette incroyable famille. Bien sûr, il ne remplacera jamais ceux que nous avons perdus, mais avec lui ou elle nous avons l’occasion de nous reconstruire.

«Ouais. On va avoir un bébé. Notre famille.»

Je souris. J’ai si hâte à ce moment! Dire qu’encore plusieurs mois nous séparent de cet instant fatidique! Je relève les yeux vers Cesar en me demandant s’il aura capté ce que je viens de formuler. Je l’ai inclus dans la famille, et s’il y réfléchit un peu, il saura pourquoi. Au moment où j’envisage lui expliquer et lui lire finalement cette lettre, je suis renversée par le jeune homme qui, en tentant de m’attraper dans ses bras, n’a pas su mesurer sa force, nous précipitant tous les deux dans une chute qui se termine dans une roulade qui fait rire de plus belle mon ami. Contaminée par la joie que je devine dans chacun de ses traits, je ris moi aussi, même après que nous nous soyons arrêtés dans l’herbe. Il se trouve à présent au-dessus de moi, hilare, une hilarité qui le perd rapidement. Son visage devient sérieux, grave, mais aussi très tendre. Comme l’autre fois. Une autre coup de mon imagination? Ses prunelles s’accrochent aux miennes et mon cœur se met à battre d’espoir. Le vertige est si grand qu’il m’étourdit entièrement. Je bois ses paroles alors qu’il me souffle la vérité à son sujet, à notre sujet. À chaque seconde, je réalise, finalement, que mes sentiments sont partagés. Que je suis plus qu’une amie pour lui. Pendant un bref instant de pure terreur, je me demande si Cesar ne me considère que telle une petite sœur, un membre de sa famille, comme intouchable. Or, la question à la fin de son discours, balbutiée et à moitié incompréhensible, vient rayer pour de bon cette hypothèse de mon répertoire.

Car Cesar me propose spontanément quelque chose qui me fait envie depuis cette fameuse soirée et qui m’effraie tout à la fois. Sans détacher sa main contre ma joue, je le repousse doucement pour pouvoir m’assoir et le considérer d’égale à égal. Il a fui mon regard, probablement embarrassé par sa question. À vrai dire, si je me suis détachée de lui c’est parce que je suis complètement terrifiée et j’ai eu peur qu’il ne le fasse –à ses risques et périls- sans attendre ma réponse. Pour le moment je lève les yeux vers lui, considérant chaque détail de son visage, hésitant à le faire moi-même. Or, ma nervosité a pris des proportions douloureuses. Mon ventre me serre violemment, ma tête tourne aussi. Je sens que l’électricité charge chacun de nos échanges et que le reste de notre relation sera influencé par ma réponse. Et tant de pression me rend complètement dingue, plus les secondes s’écoulent dans le silence plus je suis confuse. Je viens poser ma tête au creux de son cou après avoir sérieusement considéré poser mes lèvres contre les siennes. Mon cœur bat au rythme de mon angoisse, pulsant dans chaque pore de ma peau. Je respire avec peine en posant mon front contre son épaule, frissonnant toute entière. Ma voix parvient, toute petite, vulnérable et effrayée.

«Oui. Enfin non… Cesar?»

Ce point d’interrogation. Comme si j’attendais qu’il comprenne ce que je ne sais expliquer moi-même. Je tente de me calmer un peu, mais chaque fois que j’imagine nos lèvres s’unir, la détresse me reprend. Je m’éclaircis la gorge avant de reculer ma tête pour le regarder. Je dois l’affronter. Je cherche ma lettre à tâtons dans mes poches mais elle dû tomber lors de notre chute, quelque part dans l’herbe, toujours soigneusement pliée contre mes secrets.

«C’est ce que je veux, mais j’ai peur, Cesar. Je ne sais pas comment on fait, je vais tout gâcher c’est sûr et tu vas probablement détester… D’autant plus que tu l’as probablement déjà fait avec quelqu’un d’autre et tu verras comment moi je n’y connais rien…»

Un des rares moments où je mesure notre différence d’âge. Près de lui, en ce moment, je me sens si jeune, vulnérable et effrayée devant l’inconnu qui se présente à moi. Je réalise que je m’y défile, encore une fois, lui laissant peut-être croire que ce n’est pas ce que je veux.

«Ce que je veux dire c’est que pour moi aussi tu es plus qu’un ami, Cesar. Tu es vraiment spécial pour moi depuis toujours, mais dernièrement j’ai réalisé que ce «spécial» était devenu différent. Et ce soir je voulais tout t’avouer… Donc… non… ça ne me dérange pas… si tu m’embrasses…»

Je baisse les yeux, incapable de tenir plus longtemps devant le poids de mes aveux. Je crois que je viens de dire à Cesar que je l’aime.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

En ce moment, Cesar ne sait pas si son cœur va se faire la malle, ou s’il va tout simplement s’arrêter au moment ou Charlie lui donnerait sa réponse. Les propos qu’ils échangeaient depuis son retour, leurs regards plus complices et embarrassés que d’habitude, tout ça, ça lui donnait de l’espoir. Il s’était déclaré, en quelque sorte, et ça n’avait pas été si difficile, finalement. Ce n’est pas son genre de laisser trainer ce qu’il a sur la conscience, de toute manière, la naturel lui revient bien vite, et ce n’est pas plus mal. Ce qui est le plus difficile, c’est l’attente. Le garçon est tout aussi persuadé que Charlie lui réponde oui autant que non. L’attente est à la limite du soutenable, et Charlie est tellement près. Mais la raison pour laquelle il n’avait pas cédé à ses envies et préféré demander, révélant au passage ses sentiments tels qu’ils sont, c’est qu’il connait assez son amie pour se douter qu’un contact si intime et si soudain, peut-être un peu brusque, dans le feu de l’action, aurait déplu à la championne. Cela l’aurait certainement effrayée ou fâchée, quelque soient ses sentiments. Charlie a beau être forte, elle semble parfois très fragile, et manque de confiance en elle, surtout quand on en vient à devoir parler de ses émotions. Cesar a la manie d’aimer tout le monde spontanément, mais aimer n’est pas aussi facile pour tout le monde. Et, accessoirement, l’amour que Cesar a pour son amie est assez différent que celui qu’il porte aux autres êtres humains. Embrasser Natsume ou Edwin ne lui est jamais venu à l’esprit, après tout. Ce serait… Non. Pas question! Quelle idée de penser à ça en ce moment! Mais l’attente de la réponse de son amie parait tellement interminable qu’il a eu le temps de s’occuper l’esprit avec tout et n’importe quoi. Puis la réponse de Charlie vient enfin.

Tout d’abord muette, il se laissa repousser avec douceur, et se redressa doucement avec son amie, sans trop oser la fixer. Est-ce que donc… c’est non? Sentir la rouquine se reposer contre lui redonne alors un coup espoir. Cesar baissa les yeux vers elle, comme dépendant d’une réponse prochaine, sous quelconque forme qu’elle soit. Blottie ici, Charlie devait sans mal entendre le battement affolé de son cœur. Si elle pouvait encore douter des sentiments du jeune homme aux cheveux argentés pour elle eh bien… maintenant, elle serait définitivement fixée. En attendant encore et encore, Cesar passa une main rassurante par-dessus l’épaule de son amie. Celle-ci commença enfin à balbutier quelques mots. Et le grand garçon manqua de sauter de joie. Non seulement il avait entendu un oui et… le ton confus de son amie et ses joues rougies en disaient long. Mais, avant ça, Charlie semblait avoir quelque chose sur la conscience. Cesar lui donna donc toute son attention. Ca a l’air important. Elle lui confia d’une voix timide et avec une attitude atrocement craquante des propos qui exprimaient un « oui », mais qu’elle était retenue par la peur de le décevoir ou de n’être pas assez bien pour ce bisou qui serait apparemment le premier pour elle. En même temps… Cesar ne peut pas dire qu’il ait de nombreuses expériences dans le domaine non plus…

« Mais, Charlie, moi, j’suis sur que tu fais des super bisous! Parce que bah… parce que c’est toi! En plus, j’pense pas avoir embrassé trop de filles non plus. Enfin, je me souviens pas hyper bien. »

Puis, quelque part, il n’a pas vraiment envie de ce souvenir. Ça n’a pas tant d’importance que ça. Cette période passée en compagnie de Marian faisait revenir un certain gout d’amertume en lui. Puis, de toute, façon, Cesar ne veut pas que Charlie se sente obligée de se laisser embrasser ou de l’embrasser. Maintenant qu’il sait que ses sentiments son partagés, il est bien assez comblé comme ça. Son cœur s’affola plus encore quand la championne se confia encore une fois à lui, toujours timide, et il eut presque honte en pensant que même son amie pourrait entendre ce vif battement cardiaque sortir de lui. Et elle lui donna l’autorisation. Alors, comme ça, ils pensaient l’un et l’autre à s’avouer leurs sentiments ce soir-là? Le jeune homme ne peut s’empêcher de sourire et de rire brièvement, amusé par la situation. Qu’importe finalement. Ils se seraient trouvés. Les yeux verts du garçon ne quittaient plus le visage de son amie, maintenant, il voulait savourer le moment ou ses doutes se calmaient enfin, et qu’il pouvait sans rougir être si proche de Charlotte. Il n’avait plus rien à lui cacher, de ce côté-là. Ils s’étaient déclarés. C’est peut-être un peu cliché et un peu niais, mais, oui, maintenant qu’il y était autorisé, Cesar ne se gênerait pas trop pour faire ce qu’il avait dans l’idée de faire depuis quelques minutes. Après tout, dans ces situations, un geste signifiant est plus efficace qu'un flot de parole sans aucun sens à propos de sentiments indescriptibles. Sa main vint de nouveau caresser la joue de son amie, pour cette fois achever ce qu’il avait voulu faire déjà bien plus tôt. Avec une douceur semblable, ses lèvres se posèrent d’abord sur la joue de son amie, pour s’en détacher et aller par la suite se poser sur la bouche de Charlie. Ses bras finirent d’entourer les épaule de son émie, pour la serrer tendrement contre lui, sans vouloir la forcer, et lui laissant ainsi le loisir de rompre ce contact intime si il lui en venait l’envie.

Il finit par se détacher doucement, et revint vers son amie, toujours en la serrant un peu contre lui, et poser son front sur le sien. Il ferma les yeux et soupira paisiblement. Cet évènement avait ramené la paix en lui, après tout ce qui s’était passé ces derniers jours. Il voulait profiter, maintenant, et resterait ainsi toute la soirée si il le pouvait.

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CESARet Charlie

Mon esprit vogue à une vitesse fulgurante. Incapable de saisir la moindre pensée, chaque détail me parvient de façon condensée, fragmentée, étrange. Tout d’abord, je nous imagine au moment fatidique, les lèvres pressées les unes contre les autres. J’essaie de m’imaginer ce que ça peut faire, en me disant que ce ne doit pas être bien différent que d’embrasser la joue de quelqu’un. Je cherche encore à comprendre ce qui plaît tant aux gens dans cette action, avant de me souvenir de l’envie grandissante qui m’a saisie l’autre soir alors que nous nous trouvions en toute intimité. La proximité de son visage avait certainement quelque chose de très agréable, d’électrisant et de terrifiant tout à la fois, et je me dis que de l’embrasser doit y ressembler. Puis mon esprit chevauche toutes les barrières de la raison pour s’aventurer dans autant de chemins épineux et douloureux alors que je l’imagine en compagnie d’une autre jeune fille, plus jolie et expérimentée que moi. Jamais je n’ai entretenu ce genre de pensée pour mon ami, jamais laissé la pointe de la jalousie étreindre mon cœur et pourtant, cette fois j’ai du mal à contenir ma frustration à l’idée qu’il puisse me comparer avec une autre et surtout en être déçu. Ses paroles, gentilles et agréables, viennent un peu me rassurer, mais aussi me confirmer que ce moment aura bel et bien lieu. Car s’il a envie de moi et moi de lui, quelle raison subsiste-t-elle pour stopper ce moment qui se dessine?

Cesar vient aussi confirmer en quelque sorte que je ne suis pas la première, même si les autres ne semblent pas l’avoir marqué. Qu’il sache de quoi il en retourne m’effraie et me rassure tout à la fois. Au moins un de nous deux a la tête claire et sait à peu près comment procéder. Mais comme il l’a déjà vécu, il est aussi plus expérimenté et probablement que je passerai pour un boulet total. Comme ma sœur me l’a souvent répété lors de mes trop longues études, il faut bien commencer quelque part. J’étais trop jeune pour me remémorer mes débuts au karaté, mais dans mon inexpérience j’ai su apprendre pour devenir une totale championne. Possible que je le devienne au niveau des baisers? Le moment n’est plus venu de se poser la question. À présent, Cesar a envahi mon visage de sa main caressante, un geste qui m’apaise quelque peu. Si ce contact n’a jamais eu vraiment lieu entre nous hormis ce soir, il est d’un naturel qui me permet de reprendre un peu contenance sur mes émotions et mon esprit emballés. Ma tête se vide alors qu’il s’approche de moi, venant effleurer ma joue de ses lèvres avant de chercher les miennes. La nervosité me reprend alors que l’air se charge d’électricité mais je le laisse faire en suivant son geste des yeux, attentive à la suite des événements.

Je ressens un contact tout d’abord. Quelque chose d’humide et chaud, qui n’est en rien semblable avec la peau d’une joue. La sensation est étrange, vraiment étrange, et bien différente de tout ce à quoi je pouvais m’attendre. Pendant un instant je reste ainsi, les bras ballants de chaque côté de mon corps, immobile, à simplement vivre ce baiser sans oser bouger. Puis les bras de Cesar viennent m’entourer avec délicatesse, augmentant significativement mon bien-être. Une grande chaleur m’envahit et je m’intéresse de plus près aux sensations qui courent contre mon épiderme, plus particulièrement au niveau de ce baiser. Comme animée par l’instinct, mes lèvres se referment finalement sur les siennes, acceptant ce baiser qui me paraît toujours aussi étrange, mais bien loin d’être désagréable, au contraire. Plus les secondes passent plus j’apprécie cet instant, mon cœur s’emballe et ma tête se vide toute entière pour s’emplir de bulles de savon. Alors qu’il se retire pour me presser contre lui dans un geste empli de douceur, je me sens confuse mais baignée de joie. J’en frémis toujours, tentant de remettre un peu d’ordre dans des idées pourtant inexistantes.

L’expérience m’a parue bizarre, mais m’a plu et j’ai certainement envie de recommencer. Je reste blottie dans ses bras, incapable de parler ou de faire le geste qui me fait pourtant envie, m’armant de patience là où je n’ai pas le courage de faire les premiers pas. Je presse ma tête contre la sienne, jouant avec une mèche de ses cheveux. Tout me paraît tellement différent! Nous étions meilleurs amis il n’y a qu’un instant, mais ce baiser… mon tout premier baiser… vient de tout changer. Pour le meilleur et pour le pire, nous ne reviendrons plus jamais en arrière et cette perspective est terrifiante, bien que, en ce moment même, je ne puis que vivre une grande paix. Mon cœur bat si vite, si fort… Je l’attendais depuis si longtemps et je réalise que j’aime Cesar depuis probablement avant le bal de Noël et que je n’ai su le découvrir véritablement jusqu’à l’autre soir. Ma main vient saisir la sienne sans m’éloigner de lui ou défaire notre étreinte. Le jeune homme a su être courageux et poser une question qui a changé notre relation à jamais et maintenant c’est mon tour.

«Cesar tu… tu voudrais bien être mon amoureux?»

Je souris en me pressant un peu plus contre lui.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

Arrivé ici, c’est assez difficile de décrire la façon dont le plaisir, le bonheur et beaucoup d’autres choses indescriptibles venaient de prendre possession du corps et de l’esprit de Cesar. Parler de tout ça sans hyperboles ou sans images douteuse est déjà suffisamment un casse-tête, alors disons seulement que si il pouvait y avoir des montagnes russes dans la tête de Cesar… Bah, c’était le cas en ce moment même. Oui, c’est cliché comme image, mais bon. Au moment ou ses lèvres avaient touché la joue de Charlie, il avait décrété que s’arrêter là était dommage, et décidé dès lors de s’abandonner à son envie et faire ce dont il rêvait depuis une bonne semaine déjà. Il ne s’était pas imaginé ce que lui ferait ressentir la chose par avance, sachant que ce genre de contact est forcément unique sur le moment. Tout peut être différent selon les sentiments que l’on porte à la personne à laquelle on décide de donner cette chose si intime. Le garçon aux cheveux clairs avait désormais bien compris que c’était la première fois pour Charlie, ce genre de choses, il ne s’en sentait pas un privilège particulier, mais s’appliqua à d’autant plus de douceur. Quelque part, il voulait rendre ce geste si particulier unique et inoubliable. Ses lèvres s’étaient posées pour de bon sur celle de Charlie, et quelques secondes s’écoulèrent, donnant le temps à chacun de s’habituer au contact de l’autre, puis le jeune homme laissa son amie venir vers lui à son tour pour lui répondre. Sa main remonta doucement dans la chevelure de sa vis-à-vis, caressant par moment sa joue et son cou dans un geste naturel. Toutes les bonnes choses ont néanmoins une fin, et leurs lèvres se détachèrent sans geste brusque. Cesar pu ouvrir les yeux pour contempler à nouveau le visage de Charlie, et coller son front sur le sien, souriant comme toujours. Son cœur ne s’était pas calmé, et il pouvait presque ressentir les palpitations venant de celui de son amie, tout aussi affolé.

Quelques secondes savoureuses passèrent ainsi, pendant lesquelles les deux jeunes gens n’osaient plus se détacher l’un de l’autre. La timidité des regards semblait être partie, et la rouquine s’étaient blottie contre son ami, lui-même profitant plus encore de son contact en glissant une main dans la sienne et déposant un autre baiser sur son front. Un moment idyllique passa ainsi sans que Cesar ose briser ce silence sacré qu’aucun mot assez juste ne saurait illustrer. Et donc, ce fut Charlotte la première à souffler mot suite à ce premier contact intime. Et bien qu’il fût ravi, Cesar en eut le souffle coupé un moment. Un bruit étrange ressemblant à un hoquet sortit de sa gorge, mêlé d’un « uuh? » des plus bizarres. Lui aussi aurait voulu briser le silence pour demander une chose semblable à son amie… Mais probablement qu’il n’aurait pas trouvé de mots si justes. Et c’est probablement ce naturel et cette justesse qui l’avait pris de court. Il avait la sensation que son cœur avait un instant voulu sauter dehors par le chemin de sa gorge, et dû résister à se pincer pour être sûr de ne pas rêver. Son organe vital palpitait plus encore maintenant, et il n’avait aucune idée de si cela se calmerait un jour. Oh, et puis, au pire, c’est pas si grave. Mais que répondre d’aussi parfait que ce que vient de dire son amie… Enfin, son amoureuse?

« …Tu veux dire… Comme Roger Rabbit et Jessica Rabbit? »

Cesar leva les yeux au ciel et tira une tête blasée à l’égard de sa propre affirmation. Certes, cette soirée et donc, ce film l’avait marqué, mais quand même. Et puis euhm… Bah, c’est vrai que lui, il a un côté ou il ressemble au lapin clownesque et un peu débile du film… Mais lui qui ne voulait rien gâcher eh bien, c’était réussi. Et franchement, il n’a aucune idée de comment Charlie pourrait prendre cette comparaison foireuse. Il se mordit la lèvre et une mini-panique s’instaura dans son regard qui criait alors à son amie « non mais je ne voulais pas dire çaaaaa c’est sorti tout seul, mais ouiii bien sur je veux être ton amoureuuuuuuux! ». Ses sourcils se froncèrent avec détermination. Et lui qui ne voulait pas en faire trop…

« Je veux, Charlie. Je veux être ton amoureux et t’embrasser encore pleins de fois! »

Son cœur allait l’achever, à battre si fort et si vite. Et on dit que parfois, des Lovdisc lancent des attaques Picpic dans les cœurs des amoureux… Eh bien c’est exactement la sensation qu’eut l’impression de sentir à ce moment précis. Ah, mais si il mourrait ici, il serait le plus heureux des hommes. Bien que tout cela était épuisant et éprouvant, hors de question que cela s’arrête. C’est juste trop bon. Sa main toujours dans celle de Charlie, Cesar leva alors son regard vers la table et le repas laissé en plan. D’un sourire malicieux, il laissa Charlie un instant, se détachant doucement d’elle pour se diriger vers la table, d’où il prit les plats pour aller les poser sur l’herbe. Puis une fois la nappe débarrassée, il se saisit de cette dernière pour la poser à terre aux côtés de son amoureuse, et ramener soigneusement dessus tous les plats préparés. Il déposa à terre quelques lampions japonais pour décorer et préserver l’ambiance romantique de la soirée, puis retourna s’asseoir près de Charlie.

« Comme ça, on peut continuer et à se faire des bisous en dînant, et on peut rester tout près! »

Dit-il en ricanant un peu bêtement, et en embrassant de nouveau la joue de son amie, en passant un bras par-dessus ses épaules et en posant sa tête sur l’épaule de la jeune femme, sans pouvoir s’arrêter de sourire une seule seconde. Ça doit-être ça, le paradis.

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AYAYYAA:

CESARet Charlie

J’étais effrayée. Paniquée même à l’idée de ce qui allait suivre. De grandir, même, je dirais, de connaître ce genre de choses. Jamais au monde je ne m’étais imaginée embrasser quelqu’un et encore moins Cesar, qui est mon ami depuis un an maintenant, mon protégé et mon protecteur tout à la fois. Alors que l’issue de notre histoire se déroule sous mes doigts, j’ai cessé d’appréhender la mort de notre amitié. Car comme le phénix, notre relation renaît de ses cendres pour former quelque chose de neuf et vibrant d’espoir, quelque chose d’encore jeune, nerveux et chancelant mais de véritable. Changement ne doit pas toujours rimer avec désespoir ou déception, même si jusqu’à présent dans ma vie il en a toujours été ainsi. Mon déménagement au Japon et l’assassinat de ma famille. Ma nouvelle position au sein de cette Arène et la perte d’un mentor adoré. Non, ce changement ne doit pas nécessairement dire que je vais en souffrir. Au contraire. Cesar est le garçon idéal pour être mon premier amoureux. Il me comprend. J’ai eu le temps de repousser mes barrières habituelles avec lui, jusqu’à l’accepter dans mon cœur. Oui, l’inconnu se dresse devant moi et c’est carrément flippant, mais sitôt je me retrouve avec Cesar que je crains un peu moins tout ce que je ne connais pas encore. Le découvrir avec lui n’est qu’une nouvelle aventure qui se dresse sur notre chemin.

Aux paroles de Cesar, je souris un peu. C’est très enfantin de sa part et je retrouve presque avec soulagement cette naïveté qui le caractérise. Oui, comme Roger et Jessica. Mais en mieux. Oui, parce que nous ne sommes pas des cartoons nous! Je me contente de rigoler en baissant les yeux. Je n’ai pas tellement envie de me lancer dans des explications trop poussées après celles que je lui ai déjà fournies il y a un moment de cela. Moi-même je ne saurais décrire avec précision ce qu’un couple est supposé être. Aux yeux de certains, le couple représente la discorde, la fin de la liberté. Pour d’autres, l’événement le plus romantique et important d’une vie. Puis finalement, certains y pensent comme étant une liaison, un lien ou un partenariat entre deux personnes. C’est plutôt ainsi que j’aimerais y penser. Désormais, Cesar et moi formons une équipe. Nous ne sommes plus vraiment deux individus, enfin… si mais… nous sommes aussi deux. Je nous sens nous rapprocher d’une façon qui est plus profonde que physique, comme si à travers le processus nous en découvrirons encore plus l’un sur l’autre. Et j’ai hâte. Je souris doucement à sa réponse finale. Lui et moi sommes des amoureux maintenant. Cette idée ne me paraît pas si étrange en fin de compte.

Je l’observe faire un instant alors qu’il se détache de moi, puis comprenant son manège, m’avance pour l’aider à porter les plats contre le sol puis à nous installer contre le nappe. Avec la lanterne qui éclaire faiblement notre tablée improvisée, nous avons véritablement créé quelque chose de romantique. Et enfin, je comprends le sens de ce mot, qui me paraissait rose bon et débile avant. Le romantisme n’est pas cette image de fantaisie où tout est rose. Ce n’est définitivement pas la définition de la Saint-Valentin. Il s’agit plutôt de créer une ambiance intime, comme une sorte de monde pour nous deux, et encore une fois nous avons parfaitement réussi. Ça toujours été notre fort après tout. Je me laisse enlacer par mon ami… amoureux plutôt oui! Je suis bien ici et je n’ai même plus faim. Je préférerais les bisous au repas. En tentant d’attraper mon verre d’eau, ma main tombe sur le petit papier où j’ai inscrit ma lettre pour lui. Je l’attrape du bout des doigts et le déplie, un sourire frêle aux lèvres, me mettant à la lire. Maintenant que la pression des aveux est retombée, je n’ai plus aussi peur.

«Cher Cesar. Je ne suis pas très douée avec les mots mais j’ai tenu à t’écrire cette lettre pour t’exprimer ce que je ressens. Je te demande juste de m’écouter attentivement, en espérant que tu veuilles toujours être mon ami après la lecture de cette lettre. Depuis l’autre soir, j’ai réalisé que mes sentiments pour toi ne sont plus comme ceux d’une amie à son ami. Je t’aime beaucoup, Cesar, tu es quelqu’un de très important pour moi, comme un membre de ma famille. Je n’ai pas envie de te perdre maintenant que tu sais quel genre de sentiment que j’ai pour toi. Je crois que je suis amoureuse de toi.»

Je m’arrête en rougissant très violemment.

«Et j’ai signé, Charlie. Je… Je l’ai écrite il y a deux jours, je devais te la lire.»

J’hausse les épaules. Maintenant il en connaît le contenu et sait exactement à quoi s’en tenir. Par gêne, je baisse les yeux, en affichant un timide sourire.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

C’est incroyable comme tout paraît si simple désormais. Cesar n’est pas du genre a compliquer les choses, mais tout semble couler de source, désormais. Ses gestes se remettent automatique en marche pour recréer à même le sol la jolie table dressée par Charlie et ses amis, pour recréer cette ambiance un peu magique qui s’est instaurée depuis quelques minutes. Et ainsi, les deux jeunes gens qui ne se rendent pas encore bien compte de ce qui leur arrive étaient de nouveau blottis l’un contre l’autre. Le ventre de Cesar n’osait même plus gâcher l’ambiance, lui non plus. Il étaient comme seuls au monde, et quelle solitude agréable c’était! Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, pendant lesquelles Cesar laissait ses doigts s’entrelacer avec ceux de Charlie sans rien dire, ne pensant même plus à manger, car il était trop occupé à regarder et à profiter de la présence de la championne a ses côtés, comme si il la redécouvrait entièrement. Leurs regards complices avaient quelque chose de très différent désormais. Est-ce car ils se sont dévoilés leur sentiment que tout paraît à la fois si différent, mais également tellement évident?

Charlie est la première a faire un nouveau geste. Attentif, le garçon aux cheveux clairs la regarda prendre un bout de papier plié posé à terre, et le déplier lentement. Il se demanda un instant quel genre de secret pouvait refermer ce papier… des factures, ou d’autres bizarreries administratives? Il eut un instant peur que cela concerne l’Arène, leur havre de paix. Heureusement, Cesar fut assez malin pour comprendre quelques instants plus tard et donner toute son attention aux mots de son amoureuse qui lui lisait donc une lettre. Une lettre qui lui est adressée. Les mots hésitants coulent a travers les lèvres un peu tremblantes et nerveuses de son amie, puis finir sur ce que la rouquine désirait manifestement lui dire depuis le début de cette soirée, depuis quelques jours, même, on dirait bien. En quelque sorte… Ils pensaient à la même chose, au même moment depuis plusieurs jours déjà. Le sourire de Cesar s’élargit et ses yeux recommencèrent à briller en regardant le visage rougi de son amie. Il ne se moqua pas pour une fois, sachant désormais lui aussi comme ce genre d’aveux est difficile.

« C’est marrant… On pensait à la même chose, en fait. »

Un peu flatté et embrassé quand même par tous ces mots touchants qui lui sont adressés, Cesar passa une main derrière sa tête et se gratta le crâne. Il se tortilla un peu, et c’était plutôt évident que la lettre de son amie lui faisait plaisir. Il bafouilla quelques mots incompréhensibles, témoignant de son état un peu euphorique puis réussi enfin à retrouver la parole.

« Merci Charlie, ça m’a hyper touché, ta lettre! »

Cesar aimerait se donner autant de mal que son amoureuse pour ce soir. C’est vrai, elle avait préparé le dîner, s’était certainement donné du mal pour ça ainsi que pour la lettre. Il reprit sa main, le regard lumineux. Que faire pour lui renvoyer l’ascenseur? Oh, il avait le temps d’y penser encore, mais elle pouvait être sûre qu’il parviendrait un jour à remercier Charlotte pour tout ce qu’elle a fait pour lui, et ce depuis leur première rencontre. Pourquoi dans ce moment idyllique, les pensées de Cesar devaient-elle revenir au galop. Des visions de la nuit dernière, des visages qu’il ne voulait pas voir. Non, ce n’est pas le moment de laisser passer cette ombre sur son visage. Il gâcherait tout, à parler de ce qui s’est passé. Et il ne voulait pas. Sans qu’il ne s’en rende compte, sa main s’était fermement refermée sur celle de son amie. Il la retira vivement… Il aurait pu faire mal à Charlie… Son sourire, au moins, ne disparaissait pas, toujours là pour le couvrir quand il le faut, celui-là.

« Dis… on mange un morceau? Tu dois aussi avoir faim, après tout ça, non? »

Cesar pria pour une rare occasion Arceus, souhaitant de tout son cœur que son sourire ne disparaisse jamais pour Charlie. Après tout, tant qu’il est ici avec elle, le reste importe pour le moment bien peu.

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CESARet Charlie

Tout ceci est tellement nouveau. Avant de me lancer dans cet aveu, je craignais à peu près tout, chaque alternative m’effrayait. Les relations humaines m’insécurisent, je n’y pourrai jamais rien. Mais au final, je crois de me montrer honnête avec Cesar aura été la meilleure option d’entre toutes, aussi effrayante cette nouvelle perspective puisse-t-elle être. Maintenant, mon ami sait parfaitement comment je me sens, et m’affirme même que nous pensions la même chose, ce qui me rassure dans un sens. Pour lui aussi cette expérience est toute neuve et comporte son lot d’insécurités. Nous allons pouvoir nous rassurer mutuellement dans l’avenir et découvrir ce qu’est l’amour à deux. Ce n’est pas si mal au final, je trouve, d’autant plus que j’ai une confiance aveugle en ce jeune homme. Je sais qu’il ne me ferait jamais le moindre mal. Je réalise avec une pointe d’amertume qu’il fait un bon moment depuis la dernière fois où j’ai fait pleinement confiance à quelqu’un ainsi, même à ma propre sœur avec qui j’ai passé de longues années dans le conflit avant de finalement trouver un terrain d’entente. Ma vie commence à changer, depuis un an j’ai l’impression d’avoir perdu tous mes repères, mais pour le meilleur. Je crois que je suis en train de grandir, et aussi terrifiant ce soit de se retrouver en terre inconnue, je crois que je suis prête à passer à la prochaine étape. Nécessairement, cette étape passe par cette relation amoureuse naissante.

L’émotion de Cesar est telle que je devine pleinement son contentement. Un sourire sincère dresse fièrement mes lèvres. Que dire de plus? S’il existe quelque chose au monde de plus délicieux que de faire plaisir à un être aimé, il faut me le dire maintenant avant que j’en devienne totalement accro. Je veux voir ses prunelles briller, son sourire m’étant destiné, son corps s’agiter de petits spasmes de pur bonheur. Je veux être responsable de ces petites réactions, les causer. Le condamner au bien-être. C’est possible vous croyez? Je ne sais pas, mais alors que je reprends place sur la couverture, je me sens moi-même heureuse et détendue. Je suis ravie de l’avoir touché, après tout… les mots n’ont jamais été mon plus grand talent au contraire. Je suis une personne qui s’exprime par les gestes, parfois brutalement même. Au moins j’aurai été capable d’aller prendre écho en lui, de lui signifier ce que je ressens vraiment et même de le toucher. Alors qu’il le propose je continue à manger mais je n’ai plus d’appétit à vrai dire. Je mange pour la forme car mon estomac est déjà plein de papillons qui y prennent tout la place.

Progressivement, je réalise cependant un écho, une présence, un élan malsain. Quelque chose cloche dans ce portrait parfait pourtant. La main de Cesar contre la mienne, prête à la broyer ou presse, le petit éclat de fausseté dans son sourire… Décidément, quelque chose le tracasse et mon sourire s’évanouit aussitôt alors que je le considère avec un grand calme qui ne laisse rien paraître de mon trouble intérieur. Regrette-t-il déjà sa décision? A-t-il des réticences, certaines hésitations par rapport à ce couple maintenant que nous l’avons formé? Des regrets? Je l’observe un bon moment, maintenant parfaitement sérieuse. En d’autres circonstances je n’aurais peut-être pas osé le demander, mais cette fois je ne peux pas m’en empêcher. Nous sommes ensemble maintenant après tout, et si quelque chose le dérange, j’aimerais le savoir.

«Cesar, il y a quelque chose qui te tracasse, je peux le sentir. Est-ce que tu voudrais… m’en parler? Si j’ai fait quelque chose qui t’indispose, je peux comprendre tu sais…»

Je l’observe en tâchant d’être courageuse. N’oublions pas, ceci est une nouvelle Charlie, meilleure et améliorée! Et cette Charlie n’a pas peur d’affronter les situations sociales… Ou du moins essaie de ne pas avoir peur.

(c)Golden

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CESAR ET CHARLIE
avec Charlotte Laurens

Cesar n’a aucune envie que Charlie s’inquiète trop pour lui. Il a peut qu’elle se formalise bien trop de ce qui lui était arrivé il y a 24h a peine, et tombe dans une embrouille qui ne la regardait pas au départ. Il se mordit la lèvre en sentant de lui-même le malaise de son amie poindre. Il se rendit compte que sa main serrait un peu fort celle de son amie, qu’il était transparent. Ce n’est pas leur rapprochement et l’approfondissement tout récent de leur relation qui lui faisait ressentir cela plus intensément, non. Certes, il se sentait plus attentif encore qu’avant à Charlie, mais c’est surtout qu’ils se connaissaient depuis longtemps désormais, et avaient laisser l’autre entrer petit à petit dans leurs univers respectifs. Ils s’étaient laissé apprivoiser. Il n’y a donc rien de bien étonnant à ce qu’ils aient désormais cette proximité. Pourtant, le jeune homme voulait de toutes ses forces cacher ce malaise, cette inquiétude qui le ronge, et qui persévère à vouloir sortir de lui. Et cela est vrai qu’il en aurait bien besoin. Mais pourquoi ce soir entre tous les moments possibles? Comment peut-il oser gâcher ce si joli moment, comment peut-il avoir envie de pleurer, alors? Il n’a pas le droit de foutre ainsi en l’air ce bonheur. Mais même s’il avait tout cela en tête, et que son amie se doutait déjà que ce qu’il cachait n’était pas joyeux, son amoureuse persévéra à vouloir en savoir plus. Que faire? Il ne pourrait pas se défiler bien longtemps, et si il ne disait rien, il risquerait de faire douter Charlotte, de la blesser. Il ne voulait pas la repousser, mais il craignait que tout ce qu’il avait vécu hier soit trop lourd à porter pour elle. Mais une voix intérieur lui suppliait de confesser ce qu’il a sur le cœur depuis de longues heures, interminables. La boule dans sa gorge se renforça, et Cesar lutta de toute ses forces pour retenir quelques larmes qui brillaient pourtant déjà dans ses yeux.

« Pardon Charlie je… J’voulais pas tout gâcher, mais, hier… J’étais à Anula. J’suis vraiment désolé de gâcher l’ambiance je… c’est pas ta faute mais hier, il s’est passé des trucs pas drôles et c’est… »

Il avait peine a trouver ses mots. La scène chaotique d’hier ne voulait toujours pas se mettre dans le bon ordre dans sa tête. Il ressentait une légère nausée rien qu’à tenter de se remémorer le visage de Richard, et celui de Léopold. Celui de Cléo lui apparaissait comme salvateur pour sa part, le détendait, lui rendait foi en ce concept de « famille » dont il espérait tant, mais dont il fut tellement déçu au final.

« C’est à propos de ma famille… Tu te souviens, la fille du Paradis, de Nuva Eja? Je l’ai revue et elle est ma sœur… Et le Monsieur Léopold Richter, c’est mon grand frère. Je les ait tous rencontrés… Même mon père… Richard. »

Quand le mot « père » passa entre ses lèvres, le malaise de Cesar monta d’un autre cran, et un frisson désagréable passa à travers tout son corps. Son regard déjà bas se détourna, ses yeux plus brillants encore de larme, et son corps tremblants de sanglots imminents.

« Je pensais que ce serait une bonne chose de les rencontrer, tu sais… Mais… Mais… »

Il hoqueta et n’arrivait plus à articuler la suite. Il n’y arriverait pas. Pourquoi ne pouvait-il pas garder tout ça pour lui? C’était si lourd, si cruel, si viscéral. La suite, si il arrivait à la formuler, sera ce qui le fera céder aux larmes et s’effondrer finalement contre Charlie.

« Richard nous a menacé, avec un pistolet… Il voulait me tuer! Il disait que tout était de ma faute… Que j’étais un démon… Que j’ai tué ma propre mère… Il a dit que je devais mourir, il voulait que Léopold me tue… Je ne lui ait rien fait! Il me donnait envie de vomir! Après… Il a tiré mais Léopold m’a emmené en bas et m’a dit de partir et puis… On a entendu un autre coup de feu. Je crois que Richard s’est… Mais… C’est pas ma faute, hein, Charlie?! Je sais que je suis pas un montre, ou un démon… J'suis juste moi, non? Je comprenais plus rien. J’ai eu tellement peur… Je sais qui je suis, maintenant… Mon nom, c’est Cesar Richter… Mais je crois que j’aurais pas du essayer de savoir. Ça fait tellement mal… »

Cesar parla longtemps pour vider son sac, dans un ordre chaotique, probablement peu compréhensible, tout en se cachant les yeux dans le creux de son bras et en serrant le tissu de la robe de Charlie dans sa main libre. Il tait complètement perdu, paniqué, se raccrochait à son amoureuse comme à une bouée de sauvetage, le seul vrai repère qu'il avait en ce monde, sa lumière, dans ce sanctuaire. Il finit par se rapprocher encore une peu brusquement pour la serrer fort dans ses bras, toujours secoué de sanglots violents.

« Pardon, Charlie, pardon… J’voulais juste qu’on passe la soirée ensembles… Je voulais te dire comme je t’aimais et oublier tout ce qui s’est passé… J’suis vraiment désolé de tout gâcher. Je veux pas devenir fou comme lui et te faire du mal... Je veux pas... Je t'aime trop. »

Un nouveau sanglot paniqué le secoua. Ses yeux ne se tarissaient pas de larme, et c'est comme si sa douleur partait à travers ces torrents coulant de son regard vert rougi. Oui, il se sentait mieux... Mais à quel prix.

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CESARet Charlie

J’ignore pourquoi je crains qu’il ne me repousse. Probablement car cet instant vient en quelque sorte de mettre au défi notre nouvelle relation. Qu’il vient tester la confiance qu’il me réserve. S’il décide de se taire au sujet de ce qui le tracasse, je ne lui en voudrai pas bien sûr, mais j’ai tout de même besoin d’entendre qu’il ne s’agit pas d’un malaise que j’aurais moi-même provoqué. Probablement car je crains qu’on ne me reprenne ce bonheur tout juste attrapé. Égoïstement, je pense tout de suite que ce qui provoque sa peine tourne autour de moi. L’amour rend probablement un peu égocentrique, même si ici mon intention n’est nullement de le blesser d’avantage. Mon inquiétude provient tout d’abord de son état, qui m’angoisse quelque peu. Je n’ai pas l’habitude de le voir ainsi, troublé par quelque chose qui assombrit son regard. Puis une part de mon inquiétude me vient aussi de mes propres insécurités. De me savoir désirée et aimée par quelqu’un m’est tout nouveau, et je crains qu’à tout moment, mon amoureux puisse changer d’idée à notre sujet ou se rendre compte qu’il avait tort concernant ses sentiments. Bien sûr, ces pensées sont parfaitement ridicules, et probablement que je sais déjà que ce qui le tracasse ne nous concerne nullement, une pensée qui est rapidement confirmée par les dires de Cesar, dont la voix tendue me transperce la poitrine. Par réflexe, j’entoure sa main des miennes, attentive à la suite.

Comme quoi l’aventure qui mena mon ami loin de l’Arène ces derniers jours avait des portées dont je ne pouvais même pas soupçonner l’ampleur. Il débute par des excuses que je n’ose pas contredire, par crainte de le voir se refermer si j’ouvre la bouche. Le reste de l’histoire me sidère. Plus ses mots m’atteignent, plus je sens mon cœur palpiter dans sa cage thoracique, douloureux. Une pointe angoisse envahit mon estomac tant j’ai du mal à y croire et pourtant… Les histoires familiales tragiques je connais, je connais parfaitement bien. Les mots de mon ami sont sincères. Ainsi il a trouvé ce qu’il cherchait, une part des réponses à ses nombreuses questions, réponses douloureuses l’ayant piégé plutôt que de lui apporter satisfaction. Cesar n’était pas voulu. L’a-t-on jeté à l’asile pour cette raison? Car on l’a cru nuisible? À présent, le jeune homme à la chevelure argenté semble le penser lui aussi, après que son père aille mis fin à ses jours. Mes bras viennent l’entourer alors que sa peine se déverse contre ses joues. Je peine moi-même à conserver mon calme. De le voir souffrir est plus douloureux que tout ce que j’aurais pu m’imaginer. Je le serre si fort, si fort. Ses pleurs me sont insupportables. Je respire difficilement en tâchant de réprimer les larmes qui menacent de s’écouler. Quel bien lui ferais-je à pleurer avec lui?

J’ai connu énormément de regards après la mort de mes parents. Des regards de pitié. Je connais la sensation qui accompagne la sympathie. Elle n’a rien de rassurante ou d’idéale, au contraire. Je préférais ceux qui, contrairement à ces gens qui pleuraient avec nous le terrible événement qui a brisé notre famille, se tenaient droits et forts, proposaient leur aide. J’aimerais être de ceux-là, empathique à ce qu’il ressent. Un support immuable à sa propre tragédie. Je respire un grand coup, ma voix tremble toujours lorsque je m’adresse à lui mais je tiens bon.

«Ne t’excuse pas, Cesar… tu n’as rien gâché du tout. Je t’aime aussi. Je crois que tu avais besoin d’en parler, je veux seulement que… tu ailles bien.»

Je le serre un peu plus fort, je vais bien finir par le briser si je continue ainsi, mais son contact m’offre la force nécessaire pour poursuivre mon discours plutôt que de m’effondrer avec lui.

«Tu n’es pas un démon ou un monstre. Tu n’es pas nuisible. Ton père avait des problèmes, c’est évident, c’était un homme dérangé qui a porté ses problèmes sur toi. Mais c’est terminé. Tu ne le laisseras plus te faire sentir ainsi. Maintenant tu sais, tu sais qui il est. Et tu sais aussi qui tu es toi. Tu es Cesar Richter. Tu as eu une famille qui t’a rejetée… ou du moins certains membres… mais tu as survécu, tu as même vécu, sans eux, pendant toutes ces années. Tu as su être quelqu’un. Quelqu’un de vraiment extraordinaire.»

Je viens l’embrasser sur la joue, consciente que mes mots ne suffiront probablement pas pour absorber le choc de ce qui s’est produit, mais qu’ils l’aideront peut-être un peu.

(c)Golden

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