Match n°2 (2014-2015)

VS Alexander Nagel

Il n'y a pas un gramme de peur dans le regard de Fae alors qu'elle considère son adversaire. Les avantages de type, elle n'en a strictement rien à faire, tellement habituée à devoir en affronter que c'est maintenant devenu presque une habitude, une anecdote dans sa « carrière » de pokémon de ligue, si on peut s'exprimer ainsi. Son objectif et de tenir face à un coup, puis de riposter avec tant de force qu'elle renverserait toute la situation en sa faveur. C'est quelque chose qui est arrivé tant de fois qu'elle ne voit même pas cela comme de l'arrogance de sa part, puisque c'est bel et bien la spécificité de leur équipe et de son dresseur que d'utiliser les moindres petits détails pour au finale reprendre l'avantage. Et même alors qu'elle voit la baie de leur adversaire qui leur permettra de les dépasser en vitesse, elle ne se laisse pas impressionner et peu importe l'air patibulaire de la Granbull ; elle peut vous assurer que sa mère lui faisait bien plus peur, dans sa jeunesse.
La chienne se précipite, et Fae se prépare à recevoir le coup, de son côté prête à renvoyer l'attaque dès qu'elle en aurait l'occasion. Imperturbable, même lorsque le danger est à quelques centimètres : c'est bien un détail qui émerveille toujours autant Faust, et dont il n'a vu que quelques exceptions depuis le temps qu'elle les a rejoint. Le conseiller ne sait pas si elle tiendra : toute la question est là, et honnêtement, il doit admettre que les deux cas l'intéressent tout autant, même si voir Fae tomber en un coup ne risquait pas d'être très plaisant, surtout car le violence des chocs avait toujours tendance à l'inquiéter.

Le coup arrive. Fae recule, touchée, et est envoyée au sol par la violence du choc. Un petit nuage de poussière s'élève au dessus de la femelle, qui, les dents serrées et la gueule crispée, tente malgré l'état de ses membres affaiblis de se relever, décidée à au moins porter un coup, par fierté personnelle. Mais c'est complètement inutile. Elle n'y parvient pas, en dépit de toute la frustration que cela provoque chez l'Absol, et même si son dresseur lui indique d'un signe de la main qu'elle n'a nul besoin de s'autoflageller autant. Mais c'est Fae ; il est donc prévisible qu'elle soit aussi perfectionniste et refuse jusqu'au dernier moment l'évidence, ce qui par ailleurs provoque toujours l'exaspération de son compagnon et de Faust. Mais l'arbitre finit par la déclarer hors combat, car de toute façon Méphisto s'apprêtait à le sonner de le faire, cela aurait au moins eu le mérite d'arrêter Fae dans son ambition de se relever, chose têtue qu'elle était.
Un petit signe fait s'activer les coulisses alors que le public acclame le vainqueur ; très vite, une infirmière vient récupérer l'Absol pour qu'elle soit immédiatement remise sur pied, tandis qu'il accueille son challenger. Sa remarque le fait glousser puérilement.

« Hmm... Ça dépendra de la suite, je suppose. »

L'implication est clair : il avait envie de le voir défier le maître de la ligue, sans bien évidemment se douter un seul instant ce que cela impliquait, mais nous n'allons pas non plus ricaner trop longtemps de ça, ce n'est plus devenu drôle après la 54448ème fois.
Il déposa le symbole dans la paume de la main du challenger, avant de, avec un grand sourire, tapoter énergétiquement son épaule droite et lui offrir une très brève accolade, et il rit par ailleurs de son air un peu déconcerté avant de s'éloigner.

« Bon, c'est pas tout, mais moi j'ai mes affaires ! Pactes, l'enfer à visiter, tout ça... Félicitations, en tous cas ! »

Il le salua d'un signe de la main avant de retourner en coulisses, l'air décontracté, un sourire amusé sur ses lèvres. Le cri de joie d'une enfant lui sautant au cou quelques instants plus tard fut pour lui sa récompense.