Match n°2 (2013 - 2014)

VS John Lewis Armstrong

Lorsque Faust a appris le nom de son challenger, il a ri. Pas un ricanement ni un véritable éclat de rire, mais un gloussement un peu moqueur à la pensée de la tête qu'allait faire le jeune homme en le redécouvrant sur cet angle-là ; cela faisait pourtant un certain nombre de temps qu'il l'avait vu (approximativement sept ou huit mois si sa mémoire était bonne) mais cela n'avait rien changé au fait qu'il avait longuement attendu de voir son nom dans les inscrits pour avoir le plaisir de l'affronter véritablement. Il n'avait pas mis longtemps à décider qui partirait au combat, tant cela avait été une évidence à ses yeux. En tous cas, il est venu en avance aujourd'hui, portant difficilement le masque de calme et de sérénité de Méphisto alors qu'intérieurement, il rigolait déjà tellement fortement que cela aurait rendu n'importe qui sourd. Bon, d'accord, c'était peut-être un peu cruel de sa part d'imaginer sa tête, mais au moins, cela le détendait un peu. Et de toute façon, il y avait bien Dalhia à ses côtés, comme d'habitude et ce à chaque fois qu'il arrivait, qu'elle combatte ou pas, qui elle-même était intriguée. Il fallait rappeler que le dresseur en question avait battu Arthur, dorénavant un fier Arcanin d'ailleurs, et qu'elle mourrait d'envie de voir qui avait collé une raclée au chien de feu, son petit protégé aussi, lorsqu'il était encore complètement inexpérimenté et trop arrogant pour son propre bien.
Il ne fait pas attention aux applaudissements de la foule lors de son arrivée, plus concentré sur l'endroit où va se tenir son challenger, retenant difficilement son impatience. C'était pour ça qu'il adorait combattre, pour voir ces dresseurs qui avaient tant grandi durant leur année de compétition, pour les voir surpasser leurs limites et devenir aussi forts que tous ceux qu'il avait dû vaincre pour outrepasser les obstacles qui s'étaient trouvés sur leur chemin. Faust est d'ailleurs peut-être tellement admiratif de cela que ses propres défaites lui font même plaisir, et son sourire dans ce genre de cas ne manque jamais de désarçonner ses adversaires. Aujourd'hui en plus de ça, il s'agissait d'un challenger qu'il avait vu en tant que tout jeune débutant et cela ne rendait donc les choses que plus intéressantes. Bien plus intéressantes, oh que oui.

Difficile de ne pas retenir devant sa tête éberluée et son exclamation, quoique vulgaire mais il aurait été franchement hypocrite de faire des leçons sur la politesse étant donné ses propres lacunes dans ce domaine, si bien qu'il ne pu faire disparaître le rictus moqueur et puant la jubilation devant cet étonnement. Il gloussa un peu, définitivement amusé et oh Arceus il remerciait les caméras d'avoir enregistré cette tête ; si un jour il avait besoin de rire un bon coup, il y repenserait. Son sourire ne disparu pas, amusé plus que que mesquin.

« Le plaisir est le mien ; recevoir des dresseurs aussi talentueux est toujours aussi plaisant. » répondit-il d'un ton joueur.

Oh, bien sûr que oui qu'il l'a reconnu, et il espère que le jeune homme l'a compris.

« En attendant, aujourd'hui, ce sont des ténèbres dont vous devrez triompher. Une fois cela fait, les escaliers de la ligue seront encore à gravir, mais je suis persuadé que vous en avez les capacités. »

Il passa sa main sur la tête de Dalhia pour la caresser et la chienne poussa un grognement de satisfaction.

« Dolly, s'il te plait ? »

Le choix avait été fait avant le match après tout, et de toute façon il n'aurait pas choisi un autre pokémon que la Démolosse. Celle-ci s'avança sur le terrain, fière et calme, patiente avant tout.

« Vous aurez besoin de donner du meilleur de vous-même. Allons-y. »

Il jeta un très bref coup d’œil dans les gradins, et il lui suffit de voir que sa fille s'y trouvait pour être encore plus motivé. La petite se tenait sur les genoux de Nova, et était apparemment très impatiente de témoigner pour la première fois d'un des matchs de son père. Son existence étant encore secrète, il se rabroua mentalement d'avoir posé trop longtemps ses yeux sur les gradins et offrit alors un grand sourire à John, prêt.

Match n°2 (2013 - 2014)

VS John Lewis Armstrong

La Minotaupe qui se dresse devant Dalhia respire la force et l'expérience ; nul doute que le jeune homme l'a bien entraîné. Faust ne se souvient pas l'avoir vu le jour où il a rencontré l'autre, mais en tous cas, cela ne fait que confirmer son impression comme quoi le jeune homme devant lui est bien devenu un excellent dresseur. Le conseiller accorde un regard bref à Dalhia, qui sait déjà ce qu'elle a à faire sans même qu'il le dise, et sourit devant toute l'assurance de la chienne ; celle-ci ne tremble même pas à l'idée de subir une attaque sol. Elle qui s'entraîne si régulièrement avec Déméter la Tyranocif a une idée de la douleur que lui fait ressentir un tremblement de terre puissant, mais elle n'a pas une once de peur en elle, et ce dû à la multitude de combats qu'elle a vécu. Faust sait être lucide au sujet des capacités de ses pokémon et sait que la Démolosse peut parvenir à imposer son rythme, mais il sait aussi qu'elle n'est pas la plus résistante. Il se prépare à claquer des doigts pour lui donner le signal, mais alors qu'il ne s'y attendait pas...
Un changement de pokémon. Faust hausse les sourcils, autant par surprise qu'incompréhension la plus totale en voyant arriver son nouvel adversaire ; un Dracolosse. Le conseiller est certes relativement impressionné de voir que John possède un tel pokémon, dont la rareté n'est même pas à discuter tant les dragons sont affreusement complexes à trouver, mais toutefois, il n'est pas rassuré. Pas rassuré pour son adversaire, surtout ; Dalhia comprend tout de suite, rien que par un bref échange de regards, ce qui va suivre. Bien sûr qu'il a considéré un changement de pokémon possible, il les considère toujours, mais cette fois, il semble que l'autre, dans la panique, a préféré envoyer son pokémon le plus puissant dès le départ. Le conseiller grimace. Oh il sait très bien que Dalhia ne tiendrait pas longtemps face à un tel colosse, mais justement, c'est là le petit détail que John semble avoir oublié : si il peut changer, alors Faust en a tout autant le droit.

Faust n'aime pas faire ça. Toutefois, son adversaire lui a laissé une telle ouverture que même si il l'apprécie et désire le voir continuer dans la ligue, il ne peut pas outrepasser cette erreur. Il ne le ferait pas pour quelqu'un d'autre. Il soupire et après avoir confirmé ses intentions d'un hochement de tête à la Démolosse, celle-ci retourne à ses côtés et vient s'asseoir en silence à ses pieds. Il n'a pas énormément d'hésitation sur qui envoyer et il commence véritablement à se demander si son challenger a ne serait-ce qu'une seule fois pensé à aller étudier son équipe dans la totalité avant de venir se présenter devant lui. Si l'autre n'a pas de stratégie véritable en tête après cela, alors l'avantage est définitivement dans le camp du conseiller et il déteste ça, car il sait pertinemment que l'autre est capable de lui offrir un match dantesque. Cette décision a-t-elle été prise dans la panique ?
La Démolosse est donc remplacée par Nero le Dimoret ; un choix plus qu'évident mais qui sera soit décisif pour une victoire, soit fatal si l'autre a considéré ce choix avant d'envoyer le Dracolosse. Le Dimoret émet un petit cri semblable à un rugissement de satisfaction d'être choisi ; il est vrai qu'il est rarement utilisé en combat, sauf dans les cas où Faust a une stratégie poussée en tête. Ce n'est pas que le hérisson n'a pas confiance en son partenaire, mais il sait surtout que Nero est celui possédant la résistance la plus discutable, malgré sa vitesse prodigieuse et sa force brute qui a donné des cauchemars à de très nombreux challengers.
Il soupire, avant d'envoyer un regard moins chaleureux et plus ferme à l'encontre de John.
Ressaisis-toi.

« Nero. Mon ami, ici, suis ton instinct. »

Le Dimoret se contente d'un rictus. Pour ce genre de chose, le pokémon des glaces n'a aucunement besoin des ordres précis de son dresseur. Faust espère secrètement qu'un seul coup ne suffira pas.

Match n°2 (2013 - 2014)

VS John Lewis Armstrong

Rapide, c'est ce que Nero est. Ce Dimoret qu'il a capturé en tant que petit Farfuret frêle et voleur, il s'y est attaché si rapidement que cela l'étonne parfois. Il faut dire que le pokémon des glaces n'est pas le plus affectueux, ni même le plus sympathique ; toutes les farces qu'il fait subir à son dresseur et au reste de l'équipe (notamment à cette pauvre Izumi encore en entraînement qui doit supporter ses boutades) en sont des preuves notables. Toutefois, il existe entre lui et Faust ce vieux lien qui ne s'est jamais vraiment entaché, et ce malgré toutes les épreuves qu'ils ont pu traverser ensemble. Nero n'est pas celui qui le jugera, ni qui l'arrêtera. C'est peut-être l'un des pires même, celui qui ne cille jamais lorsque son dresseur agit de façon très discutable, mais il a une loyauté indéfectible qui fait que Faust n'en sera jamais à le juger. Ils ont subi défaites et victoires ensemble, chagrins et colères, de sorte qu'aujourd'hui, être arrivé à ce niveau ne tient nullement de la simple chance. Il est peut-être devenu conseiller ainsi, sur un coup de tête de son mentor, mais l'entraînement a été la seule recette qu'ils ont suivi durant toutes ces années. Arceus, la vitesse de Nero, en plus de sa force prodigieuse, est l'un de ses plus gros points forts. Il est de loin le moins résistant et celui qui tombe le plus vite en combat, mais Faust peut-être fier de ses qualités. Toutefois, il a une liste de défauts longue comme le monde. Mais ça, après, c'est une toute autre histoire.

Sans surprise aucune pour le conseiller qui a vu plus d'un dragon se dresser devant le Dimoret, c'est Nero qui est plus rapide et qui assène à son adversaire toute la force de son Poinglace, attaque ô combien travaillée et longuement, en plus de ça. Malheureusement pour les deux dresseurs, que ce soit pour des raisons évidentes pour l'un et plus égoïstes pour Faust, le Dracolosse tombe, vaincu. Le hérisson retient un soupir, un peu déçu mais pas surpris de voir cela ; ce genre de scène s'est tant de fois joué devant lui qu'il a pleinement conscience des retombées. Néanmoins, il n'ose pas perdre espoir quant aux chances de l'autre de réussir.
Faust n'aime pas le chemin que prend ce match. Vraiment pas. En venant ici, il n'avait en aucun cas espéré que ce combat prendrait cette direction, et il s'attendait plus à voir l'autre s'imposer au bout de ce match, de lui prouver à quel point il avait progressé. Pourtant, une simple erreur d'inattention et de précipitation venait de lui donner un avantage plus que net. Faust ne se réjouit pas et se contente d'un regard rapide envers son Dimoret pour que celui-ci comprenne qu'il a bien fait.

« Il est vrai que je suis ici plus dans mon élément. » répondit-il d'un ton absolument neutre.

Plus dans son élément qu'avant, que lors de ce match. Combat bien plus basique, affreusement même, qui avait pourtant diverti Faust. Immensément diverti même, et qui l'avait motivé à revoir son challenger. Ces souvenirs font naître de nouvelles paroles.

« Si les émotions obscurcissent notre jugement, alors il sera impossible de retrouver le chemin que nous avons perdu de vue. »

Il sait qu'il ne devrait pas se permettre de dire une chose pareille, surtout vu que c'est une référence claire au conseil qu'il lui a prodigué il y a maintenant bien longtemps, mais il ne manque pas de voir que son adversaire se laisse peu à peu aller au défaitisme. Il refuse de voir ça, aussi égoïste que cela soit. En tous cas, Nero restera. Même si Faust sait que le Dimoret risque gros à rester, il n'a pas l'intention de reculer. Jamais.

Match n°2 (2013 - 2014)

VS John Lewis Armstrong

Donner le meilleur de soi-même, c'est la véritable clé de la victoire contre le conseil. Il faut réfléchir, préparer des alternatives et surtout, en aucun cas venir avec le défaitisme en tête ; celui-ci poussa n'importe qui aux plus grandes erreurs et aux mauvais choix, chose que Faust a bien eu le temps de voir malgré le fait que son arrivée à la ligue ne date que d'il y a deux ans. Il n'a pas le talent de certains dresseurs ou même le génie d'autres qui ne cessent jamais de l'impressionner, mais il sait pourtant que la motivation est la clé qui permet d'ouvrir certaines portes que l'on croit, à tort, fermées à tout jamais. C'est ce qui a poussé tant de dresseurs ici, et Faust a bien l'intention de voir ça aussi chez son jeune challenger. Même si celui-ci doute, même si la situation paraît désespérée, perdre espoir est, sans la moindre erreur possible, la meilleure façon de subir un sort plus que discutable sur cette île en proie aux conflits. Il est sûrement le pire des hypocrites de penser cela, mais il n'en a pas honte. Si il y avait honte de chacune de ses erreurs, alors il ne serait sans doute plus de ce monde depuis longtemps, et n'arriverait pas à regarder les gens devant lui.
Il pense à sa fille, brièvement, qui observe dans les gradins avec de grands yeux émerveillés, avec ses caches-oreilles pour ne pas être effrayée par les bruits trop forts. Lui, il se bat pour tout ça. Pour cette petite lueur de joie dans les yeux des gens, pour pouvoir être témoin de son existence plus longtemps, et au diable tout le reste.
Un petit sourire fier danse sur ses lèvres, et il sait déjà ce qu'il va dire.

« Ne perds pas de vue ce qui est important. »

Ceci n'est pas un ordre. Le Dimoret n'a pas besoin d'ordre de son dresseur, ayant déjà plus d'une fois affronté pareille créature par le passé et sachant déjà ce qu'il doit faire, c'est-à-dire faire du mieux qu'il peut, mais il grogne tout de même, signe qu'il a bien compris. Un coup d’œil rapide, accord silencieux, et Nero a la confirmation de ce qu'il doit faire. Non, ces paroles sont pour John, un conseil amical et emprunt d'une certaine complicité alors qu'ils sont pourtant en train de se vouer un combat acharné dont les deux parties ont bien l'intention de tirer leur épingle du jeu. Force et volonté se mêlent dans un ardent désir de prouver leur valeur, ou du moins c'est ça que Faust voit, et peut-être que faire partie du conseil en plus d'être romancier a un peu trop embelli sa vision des choses. Pourtant, il a vu dans le creux des iris de ceux qui l'ont vaincu bien plus d'émotions qu'il aurait jamais crû en voir dans sa vie.
Même si Nero sait que face à un tel pokémon et à une pareille volonté, ses chances sont quasi-nulles, cela ne l'empêche pas de se jeter dans le combat avec un grondement rempli de joie et de détermination bestiale, un rictus joueur aux lèvres. Ce n'est pas la défaite qui lui fait peur, car dans le cas contraire, Faust et lui ne seraient jamais arrivés à un tel niveau.

Match n°2 (2013 - 2014)

VS John Lewis Armstrong

Prévisible. Agréable retournement de situation certes, mais prévisible tout de même. Faust cille à peine lorsque le Dimoret, après avoir correctement exécuté son attaque Tranche-Nuit, est dévasté par la puissance de l'attaque Close Combat. Il fronce les sourcils, d'ailleurs, se demandant si son challenger n'a pas perdu les pédales à utiliser une pareille attaque qui diminue par conséquent sa résistance et augmente grandement les chances du conseiller de pouvoir placer une attaque fatale ici et là. Nero a bien combattu et grimace, au sol et vaincu, et Faust le remercie d'un sourire discret ; il a connu pire, et nul doute que cette défaite le motivera encore plus à s'opposer aux attaques Surpuissance de Fae. Calme est de mise, surtout devant un adversaire aussi puissant, mais Faust ne connaît le mot 'peur' que lorsqu'il fait référence à la sensation terrible qui l'habite lorsqu'un danger plane au dessus de ses proches, et ce n'est pas une si petite goutte d'eau dans un vase qui va le faire paniquer. Le conseiller sourit brièvement à son adversaire, et se met alors à réfléchir. Il a une dizaine de secondes tout au plus pour choisir qui continuera le combat, et ses pensées vont immédiatement vers Hadès le Corboss. Il n'est certes pas rapide, mais il arrivera à supporter une attaque Close Combat et pourra alors déchaîner toute la force de sa Canicule sur le Lucario dont les défenses sont déjà réduites par l'utilisation de son attaque. C'est le choix le plus maîtrisé, même si Faust sait parfaitement que la Minotaupe encore en réserve saura, de par sa vitesse et sa force d'attaque fabuleuse, renverser la situation à son avantage.
Il y a d'autres possibilités, comme prier pour que Fae soit assez rapide pour infliger une Surpuissance, ou penser à Déméter et ses capacités de type sol, mais non. Il n'est pas assez sot pour risquer un pareil jeu, et alors qu'il saisit la pokéball de l'oiseau d'ombre, un grognement bref l'arrête dans sa lancée.

La Démolosse observe, depuis tout à l'heure. Elle est patiente, et un peu frustrée de ne pas avoir eu droit au combat qu'elle attendait, mais le Lucario a attiré son attention et la façon dont il a vaincu Nero en une seule attaque ne manque pas de l'intéresser. Sa queue fouette l'air et ses yeux aussi noirs que son pelage sont fixés sur le canidé. Elle veut. Il est bien rare que l'attention de Dalhia soit ainsi retenue, mais Faust esquisse un sourire, amusé tout autant que ravi de voir que la Démolosse partage le même enthousiasme que son dresseur.

« Amuse-toi, très chère ! »

Pas besoin de conseil ou d'ordre supplémentaire. C'est Dalhia. Elle sait ce qu'elle a à faire, et un sourire joueur étire ses babines pour dévoiler ses crocs et sa gueule d'où s'échappent déjà quelques petites flammèches innocentes. Elle a envie de s'amuser avant tout, et elle compte bien démontrer qu'elle n'est pas la moins importante de l'équipe, même si il elle n'est pas aussi impressionnante que Déméter ou imprévisible que Hadès.