« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]

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Samaël Enodril
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Samaël Enodril
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MessageSujet: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyMer 27 Avr 2016 - 22:25



De battre mon cœur s'est arrêté


feat Atétris

Golden Wings



Dans un geste de rage, je retire mes lunettes d'aviation teintées, sans même me préoccuper de la légère douleur due à la brutalité de mon mouvement. Après une dizaine de missions, les recherches demeurent infructueuses, à mon grand dam, ainsi que celui des autres. Un soupir m'échappe, las et fatigué. Ma main vient se perdre dans mes cheveux en bataille, que je prends de moins en moins la peine de coiffer. Mes pieds butent à plusieurs reprises sur des petits obstacles, sur lesquels je manque de trébucher. Mes camarades à mes côtés me demandent à plusieurs reprises si je vais bien. Je hoche mollement la tête pour ne pas les inquiéter. Comme d'habitude ces temps-ci, je suis parmi ceux qui se surpassent le plus, alors que ma santé est pourtant alarmante. Mon manque de sommeil et de moral était tel que l'on m'a obligé à prendre des jours de repos pour ne pas être une gêne auprès de mes compagnons si j'étais bien trop harassé pour leur être utile en quoi que ce soit. J'ai été donc dispensé pendant plusieurs jours jusqu'à ce que je retrouve un état à peu près stable, mais je ne peux que les comprendre : à leur place, moi non plus je ne laisserais pas quelqu'un d'aussi abattu m'accompagner alors que nous risquons nos vies à chaque instant. Capricieux, je demande toutefois à participer à toutes les missions qui pourraient me servir pour trouver la moindre piste.

Un mois et demi, bientôt deux, qu'il est introuvable. Désespéré, j'en suis récemment venu à prier Arceus pour qu'il nous revienne très vite. Je ne crois pas aux miracles, mais nos tentatives sont sans résultat, même après tout ce temps. Si je voulais rester optimiste jusqu'au bout, je peine désormais à rester souriant malgré ma tristesse. Même l'entraînement de mes Pokémons s'en trouve désordonné, tant et si bien que je suis soulagé d'avoir tous mes badges, car je ne sais pas si j'aurais eu le cœur à conquérir les arènes comme je le faisais au début d'année, ayant perdu de tout l'enthousiasme dont je disposais. Je refuse de perdre espoir, ainsi que de perdre la face devant mes proches, même s'ils se doutent de la peine immense qui me submerge en ce moment.
Tout le monde y met du sien pour le retrouver, et je leur en suis reconnaissant à chacun. Mais plus d'une cinquantaine de jours et toujours aucune nouvelle. Sa chambre, chaque fois que j'y passe, me paraît de plus en plus vide. Parfois j'y reste que quelques minutes, mais cela peut aller jusqu'à des heures, mais jamais en journée. J'y fais un tour que le soir, lorsque le calme règne enfin et que la nuit m'invite sous son manteau étoilé à ressasser des souvenirs qui font autant de mal que de bien. Moi qui n'avais jamais l'habitude d'aller dans son laboratoire, m'y sentant presque comme un intrus qui ne ferait que le déranger lors de ses expériences, c'est devenu comme un sanctuaire. Je regarde les flacons et les bocaux avec mélancolie, imaginant le Shimomura en train de surveiller que je ne touche pas à ses précieuses poudres pendant qu'il joue au petit chimiste, paré de sa blouse blanche, ses gants et ses lunettes de protection. Pour une raison, mon cœur se serre à chaque regard que je porte sur les différents objets qui s'y trouvent. Si on lui a offert quelques ustensiles comme cadeaux d'anniversaire, le reste a été payé de sa propre poche, à force de travail acharné mais qui le rendait tellement heureux au final quand il recevait sa paye et que je pouvais voir des étincelles briller dans ses grands yeux marrons une fois qu'il avait enfin reçu le microscope de ses rêves.

Une bonne nouvelle, cependant, m'a permis récemment de retrouver un peu d'humeur, et d'enlever un peu de cet état de zombie qui m'habitait. La libération de Clive a été en effet l'événement qui a ramené un peu de lumière en ces temps sombres. Je suis non seulement soulagé pour lui, car il va pouvoir enfin se remettre de ses blessures, mais aussi pour Faust, dont les épaules sont déjà bien trop lourdes et à qui ça fait enlever un poids considérable. C'est une excellente chose que les jumeaux puissent enfin s'entendre, car Clive n'aurait peut-être eu nulle part où aller s'il avait refusé la main qui lui avait été tendue. Même si je crois que je suis un peu blessé à chaque fois que je remarque combien il m'évite. Je ne lui en veux pas, mais je me demande pourquoi il a cette tendance à me fuir. J'ignore si c'est parce qu'il s'en veut pour ce qui est arrivé ou si c'est parce qu'il me déteste. Il faudra un jour que je trouve le courage de lui demander. S'il reste chez Faust encore un moment, nous serons amenés à nous croiser souvent. Ce serait bizarre qu'il ne m'aime pas, car je pense que je le saurais, sinon, mais peut-on dire que nous sommes amis pour autant ? Je ne crois pas qu'il me considère ainsi. Je ne sais même pas qui je suis pour lui, d'ailleurs. Probablement le gamin qu'il a kidnappé avant d'être sauvé par ce même gamin.

Mon pas est lent, et traîne par rapport à celui de mes camarades du jour. Notre mission était de sauver un des nôtres pris en otage par des soldats du Régime. Ce fut une réussite, mais j'aurais largement préféré voir Natsume plutôt qu'un type lambda dont la tête ne me revenait pas. Je sais que mon petit ami ne fait parti de la Résistance, mais je crois que j'aurais préféré le découvrir en même temps que le secourir plutôt que de me retrouver à rentrer bredouille. Je suis satisfait d'avoir pu me rendre utile, bien sûr, mais comprenez que l'absence de l'éleveur me déchire un peu plus chaque jour, et je ne sais plus quoi faire pour faire avancer les recherches. J'ai l'impression que nous tournons en rond, et cela me frustre au plus haut point.
La tête baissée, je suis les autres, tout en restant un peu à l'écart, mais fais quand même acte de présence auprès de Buggy, le Souffle qui nous a envoyé, car c'est grâce à lui si j'ai pu de nouveau intégrer les rangs de la Résistance plus tôt que prévu, quand il a vu que ma motivation m'avait permis de retrouver un peu de santé et d'énergie. Comme il se fait du souci pour moi, j'ai bien été obligé de lui dire pourquoi ma situation était aussi catastrophique. Il n'a pu que compatir à ma peine, ayant lui-même vécu quelque chose de similaire. En échange de faire de nouveaux des missions, je lui ai promis de m'impliquer à fond et de rester toujours aussi solidaire avec les autres. Il s'inquiète que je puisse devenir déraisonnable à cause de ma souffrance, mais il sait aussi ce que je risque à la moindre bavure. Ne serait-ce que pour mes propres objectifs, je dois me tenir à carreaux le temps que Natsume soit de retour. Je laisse le reste de mon groupe parler à ma place, pensant à la seule personne qui manque dans ma vie en ce moment.

« Très bien, vous pouvez disposer. »

Il semble satisfait de notre travail, c'est déjà ça. Il n'y a pas grand chose à dire, de toute façon. Nous avons juste suivi ce qui devait être fait pour le bien de l'équipe et du groupe en lui-même. Chaque Résistant capturé est une occasion en or pour le Régime de soutirer de précieux renseignements afin de leur donner l'avantage. C'est une chance que nous ayons pu au moins sauver des informations qui auraient pu être dérobées, possiblement par d'affreuses tortures comme Clive en a subi. Si c'est ainsi qu'ils traitent l'un des leurs, qui était innocent, je n'ose me rappeler de ce que endurent ceux qui s'opposent à leurs mouvements. En vérité, je sais un peu trop bien ce qu'il en est ; voilà pour quoi je ne préfère pas me dire que Natsume pourrait être dans leurs griffes, alors que je sais très bien que c'est une idée qui ne peut être écartée. Certes, ils ont pris le soin de vérifier les effectifs du maximum de prisons, mais depuis ce temps-là, rien ne leur dit que le Shimomura ne s'est pas fait attrapé au final.

« À l'Ouest, rien de nouveau ? »

Tout le monde est déjà sorti de la pièce, sauf Buggy qui reste pour diriger le repaire temporaire. L'esprit ailleurs, je suis le seul de mon équipe à quitter les lieux en dernier. Mais lorsque je me dirige vers la sortie, l'adulte rompt le silence par ces quelques mots, dont je ne peux que comprendre le sens. Plus que le titre d'un roman, c'est également une interrogation cachée plus discrète pour demander si j'ai des nouvelles de celui que je cherche désespérément depuis presque deux mois maintenant. Dos à Buggy, je faisais quelques pas mais m'arrête quand sa voix me parvient. Je baisse la tête, avant de la secouer lentement.

« Je vois. Préviens-moi, si jamais c'est le cas. Je m'inquiète un peu de te voir comme ça.
- Ça va aller, vous en faites pas. »

Phrase bateau que je me plais pourtant à sortir à qui veut l'entendre, quoiqu'en vrai, personne ne veut de ce genre de réponse, car ils savent bien que c'est un mensonge. Non, ça ne va pas, et ça n'ira probablement pas tant que je n'aurai pas retrouvé Natsume, mais il faut bien que je vive avec son absence jusqu'à ce qu'il soit de retour, même si cela prend du temps. Je veux attendre, attendre...

« Au fait... Tu n'aurais pas vu Athéris ? »

Brusquement, je me retourne, étonné qu'il me pose cette question. Athéris ?.. Oui, je me souviens de lui. Aussitôt, je fronce les sourcils et serre les dents.

« Quoi, lui aussi a mystérieusement disparu ? Et pourquoi c'est à moi que vous demandez ?
- Il est introuvable depuis quelques semaines. Comme vous avez travaillez un peu ensemble, je me suis dit qu-...
- J'en sais rien, moi, j'suis pas sa copine ! Et c'est bien l'cadet de mes soucis ! »

Je quitte les lieux, furieux. Pourquoi me parle-t-il de lui ?! J'ai autre chose à faire que de lui coller aux basques ! Mon petit ami passe bien avant n'importe quelle mission ou je-ne-sais-quel plouc qui décide de jouer aux fugueurs. Mais c'est méchant. Je suis bien odieux, de penser ça, alors que s'il avait s'agit du Shimomura, je serais mort d'inquiétude, autant que je le suis maintenant. Athéris, sous sa véritable identité, a peut-être de la famille, des amis, des gens qui tiennent à lui et à qui il tient, malgré son caractère réservé et horriblement sarcastique. Peut-être juste un masque qu'il ne porte qu'en tant que Résistant ? C'est fort probable. Derrière chaque 'plouc' il y a une histoire que j'ignore. La sienne, je ne la connais pas, et pour tout dire, je m'en fiche, et si ça se trouve, je me fais des films. S'il a déserté la Résistance, ça ne veut pas dire pour autant qu'il est en danger. Mon éleveur, le sachant loin de nous depuis un mois et demi, je suis sûr qu'il lui est arrivé quelque chose de grave. Et je meurs intérieurement un peu plus chaque jour en imaginant le pire. Je n'ai pas donc pas de temps à consacrer à des inconnus.

Mollement, je m'assois sur une pierre quelconque et prends ma tête entre mes mains. Maintenant que j'ai fini et que la nuit ne va sans doute pas tarder à pointer, il faudra bientôt que je pense à rentrer. Vais-je réussir à dormir ?.. C'est désormais la grande question que je me pose chaque soir. Pour le sommeil de Yamamoto, je ne m'inquiète plus. Son père a pris le rôle de le bercer avant de dormir et de jouer le plus possible avec lui la journée. Je découvre chaque fois un peu plus l'instinct paternel de Nakama, en même temps que lui, mais il joue les papas à merveille, ce dont je n'ai jamais douté, au fond. Parfois, même, il l'invite à ses entraînements pour le faire progresser, tout en douceur, bien évidemment. J'encourage moi-même le petit Insécateur, en lui disant qu'il devra montrer tout ce qu'il a appris à son dresseur quand il reviendra. Je crois que je réussis à le motiver. J'aimerais qu'il en soit de même en ce qui me concerne ; car je ne lambine pas non plus. Je fais des efforts pour tout ce qui me posait problème au quotidien, afin qu'il soit fier de moi. J'ai remarqué, pourtant, que je suis toujours aussi pleurnicheur. Mais ça, je ne pourrai sans doute pas le résoudre tout de suite.
Un revenant, néanmoins, refait surface aujourd'hui, pour mon plus grand malheur. En relevant les yeux, en effet, j'aperçois le visage de celui que Buggy cherchait. Je ne peux m'empêcher de lui lancer un regard mauvais.

« Tiens, te voilà, toi ! Pour un peu, tu nous aurais presque manqué. Tss... On n'a vraiment pas besoin de déserteurs ces temps-ci. »

La remarque, elle, est partie toute seule. Je ne suis pas d'humeur à me quereller avec lui, mais disons que la corde n'est pas loin de se rompre.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyJeu 28 Avr 2016 - 0:46



De battre mon cœur s'est arrêté

feat Wingou

« Arrête de pleurer, Fran ! »

Mon ton est bien plus sec et acide que j'aimerais qu'il le soit, mais je n'arrive pas à le rendre plus doux. En parlant aussi brusquement au serpent violet qui baisse la tête, honteux de s'être ainsi fait houspillé, je sais que je ne fais que réprimer un comportement qui serait le mien si je n'étais pas si obstiné. Même Hatori m'adresse un regard mauvais en me voyant ainsi gronder le cadet de leur trio, et je l'ignore en dépit du regret que cela me fait ressentir. Byakuran, lui, n'a pas montré quoi que ce soit depuis que nous sommes partis en dehors d'un vague agacement lorsque nous perdons du temps. Je crois que lui aussi m'en veut, mais qu'il n'a pas d'autre moyen de me faire payer mon choix qu'en étant désagréable. En même temps, pas comme si c'était vraiment différent de d'habitude me dira-t-on, mais disons qu'il a ses façons d'être encore plus mesquin. Je vous assure que c'est presque admirable tant cela peut être ingénieux. Ainsi, je me retrouve sous la cible du mécontentement de mes trois partenaires sans espoir de pouvoir les apaiser, et sans le vouloir également.
Accepter leur demande signifierait reculer. Revenir sur mes pas, m'excuser platement ou inventer une excuse comme je sais le faire sur une raison quelconque qui m'aurait forcé à m'absenter. Énoncé comme cela, ça n'a l'air de rien et ce serait même ce que je devrais faire pour ne pas me comporter comme un ingrat complet qui abandonne les personnes qui l'ont aidé à survivre pendant presque deux mois. C'est que je suis, ne nous leurrons pas non plus, je ne vais pas chercher à justifier mes actes par un long laïus mélodramatique pour faire pleurer dans les chaumières. Néanmoins, le qualificatif m'importe peu. Égoïste ou pas, je refuse de m'installer dans un train-train quotidien qui ne me fait pas davantage avancer que ça. Des souvenirs, je n'en ai récupéré que quelques uns pour l'instant. Pas plus. Et si je continue sur cette voie, je ne serai pas plus avancé dans vingt ans. Je veux récupérer la mémoire, peu importe ce que j'y retrouverai. C'est tout ce qui m’anime et me permet de garder les pieds sur terre.

Je ne vais pas me plaindre de ma situation, attention, ni me mettre à pleurnicher comme un gamin de treize ans qui découvre que la vie est injuste et sera toujours injuste, ni faire une réflexion pseudo-philosophique et surjouée digne d'un adolescent emo en manque d'attention. Mais disons qu'il est impossible de se concentrer sur quoi que ce soit lorsque le doute et les interrogations vous rongent l'esprit, le sommeil et même les songes. Les questions sans réponses sont bien trop nombreuses, et les craintes aussi. Car même si j'ai tenté de me le nier, dans le but de pouvoir supporter mon nouveau statut, c'est cette peur me nouant le ventre qui m'a tant retenu immobile pendant ces deux derniers mois. La stabilité était agréable et réconfortante, mais elle ne couvrait qu'un temps le fait que j'étais bien au courant que je ne faisais que retarder l'inévitable. Peut-être que je reprenais des forces, ou peut-être que je me cachais. Je n'en sais rien. Sûrement que si j'avais agi avant, je serais plus avancé. Mais me flageller de ma lâcheté n'est absolument pas productif. Actuellement, ce qui permet à ma santé mentale de tenir le coup, c'est cette volonté qui m'est relativement inhabituelle, moi qui ait tendance à vouloir me détacher de tout en permanence pour ne pas m'impliquer et ainsi ne pas être blessé quand les choses tournent mal. Je ne ferai pas de discours niais sur la détermination, d'autres le feront bien mieux que moi. Mais pour une fois, cette chose que j'ai tendance à prendre avec condescendance m'est utile.
Depuis que je me suis réveillé, les quelques souvenirs que j'ai récupéré ne me permettent pas en effet de tenir à eux seuls. Ce ne sont au final que des pièces d'un puzzle dont j'ignore à la fois les bordures et le contenu, donc il m'est très difficile de les remettre à leur place originale pour en décrypter le sens. Pour beaucoup, ce ne sont que des formes floues et des couleurs familières, des mots qui dont résonner des sentiments variés et parfois indiscernables. En somme, une pagaille complètement inutile. Enfin, là c'est la frustration qui parle. J'étouffe un grognement alors que je sens la plaie de mon dos se rappeler à moi, comme à chaque fois que l'humidité s'installe dans l'air. Les quelques instants où j'ai l'impression de reconnaître quelque chose lié à mon ancienne vie sont toujours aussi rares, mais au moins j'ai la sensation de progresser. Ce n'est peut-être qu'une sensation, justement, et même si je déteste écouter mon instinct d'ordinaire, je dois avouer qu'il est bien plus alléchant de le croire que de me mettre à penser logiquement. L'ironie de la chose en serait presque drôle.

Yu est encore trop jeune pour comprendre exactement ce qui se passe, il a tout juste une dizaine de jours derrière lui. Mais pourtant à chaque fois que je le libère pour le nourrir, ce que je ne fais que pour cela car le laisser dormir dans le froid n'est pas une solution que je peux accepter. Même si notre 'chambre' là où nous étions avant n'était en rien hermétique, il n’empêche que c'était bien moins austère et que nous n'étions pas directement sous les caprices du vent. Il a besoin d'énergie et de toutes ses forces, et je n'ose imaginer si jamais il tombait malade. J'évite par conséquent les questions que je vois dans ses yeux en l'urgeant à chaque fois de terminer ses maigres repas au plus vite. Au fond, en prenant soin de lui ainsi, sans doute que j'essaie de faire en sorte qu'il ne me regarde pas avec la même déception que mes trois serpents. Et quand j'y pense, le soigner et m'occuper de lui du mieux que je le peux est devenu la seule chose qui me donne encore un peu de fierté en moi, et qui me permet de penser que j'ai encore ma place quelque part. C'est vraiment pathétique, maintenant que j'y pense. Maintenant qu'il a fini de manger, je lui accorde donc tout juste une caresse avant de le rappeler dans sa ball, même si ses miaulements me supplient de lui expliquer la situation. Il sera au chaud et en sécurité là-dedans. Et moi, je pourrais me persuader que tout va bien et que j'ai la situation sous contrôle. Un peu plus et nous serons tout les deux au même niveau de déni de la réalité. Ouais, j'ai conscience que se mettre à rire jaune de son état, c'est généralement mauvais signe pour la santé mentale. Mais honnêtement, je n'y fais plus attention depuis un moment. Un amnésique, c'est déjà un malade pour beaucoup, alors autant se faire plaisir.

En parlant de maladie, mon corps n'apprécie pas trop d'être à court de ventoline. Je le sens à chaque fois que je fais un effort, et lorsque j'ose m'aventurer vers le front pour aller récupérer des blessés et les éloigner de tout cela, ils ont le don de se rappeler à moi. Bien sûr, je ne peux pas faire grand chose hormis ce que je faisais avant, c'est-à-dire fouiner les pharmacies des maisons vides que je visite, mais bien souvent elles ont déjà été dévalisées. La misère touche tout le monde et les médicaments sont une denrée rare et chère, alors inutile de dire que je ne me fais que très peu d'illusion sur le fait de trouver un nouveau tube neuf. Il faudrait que je m'y habitue, et même si l'hypothèse de mourir d'une crise aiguë me déplaît fortement, je n'ai pas d'autre choix que de ne pas y penser. C'est comme ça.
'Ne pas y penser' est une doctrine aussi énervante qu'efficace, malheureusement. Et c'est ça qui me permet de garder ma concentration lorsque je retire des balles dans le corps de quelqu'un, sans savoir si je connais ou non cette personne. L'un des cadavres que je vois régulièrement pourrait être celui d'un de mes proches, si j'en ai eu, et je ne le saurai peut-être jamais. Inutile de dire que le doute n'a pas sa place. Je ne peux me permettre de douter ou de laisser la peur m'entraver le chemin, alors il faut que je me concentre sur mon objectif en priorité. Le reste, aussi cruel que ce soit à dire, doit rester secondaire. Même les sentiments de mes pokémon sont pour l'instant quelque chose que je mets de côté.
J'ai conscience que j'ai tort, mais que je ne suis pas assez fort pour me débrouiller sans cette méthode. Je ne suis pas un héros, pas comme toutes ces figures courageuses et sans-peur dont on nous infecte la tête dès notre plus jeune âge en prétendant que ne jamais prendre conscience des dangers est une bonne chose. Je les déteste, d'ailleurs, ces modèles. Je les méprise depuis longtemps je crois, et ils ne font naître chez moi qu'un vague agacement tant je réalise qu'il m'est impossible, personnellement, d'être ainsi. C'est donc sans grande honte que j'assume n'être qu'un humain égoïste et apathique. J'aurai le temps de m'excuser et de faire des grands discours d'excuse plus tard. Pour l'instant, ça ne me fait ni chaud ni froid. Enfin, j'essaie de faire en sorte que ce soit le cas. Plus dur à dire qu'à faire, de jouer les insensibles. C'est une toute autre paire de manches de le mettre réellement en place.

Retourner dans la résistance pourrait apparaître comme contre-productif. J'estime que non. Si la seule chose dont je me souviens est d'être Athéris, alors il doit forcément y avoir quelque chose à en tirer. Un lien, un souvenir, ou même des connaissances. L'idée est tellement simple que je ne peux que désespérer d'avoir autant pris mon temps, au final. Mon geste n'est donc pas strictement généreux et destiné à aider ceux qui sont dans le besoin, je crois que c'est surtout moi que j'essaie d'aider en faisant cela. Mais même si j'échoue dans l'immédiat, je pourrai au moins me consoler en me disant que je fais quelque chose d'utile. Une des seules choses dont je suis intimement persuadé de leur apport bénéfique. Les certitudes, ce sont mes seules amies depuis peu. Les seules choses rassurantes et qui atténuent au moins un peu les cauchemars qui envahissent mes maigres nuits. J'ai donc suivi les 'on-dit', les paroles d'autres résistants qui m'ont reconnu, et quelques vagues impressions de souvenirs. Impossible d'être sûr de quoi que ce soit, mais je m'y suis habitué.
Mon but, aujourd'hui, n'est pas d'arriver à la vérité, mais de savoir si je m'en approche ou non. Si ça se trouve, je vais même faire du progrès pour une fois ! Mais je ne rêve pas trop. Néanmoins, ce que je sais me donne pour une fois un peu d'espoir. Et pourtant, arceus seul sait que j'exècre ce mot et toute la niaiserie insupportable d'imbéciles naïfs qui en découle. J'évite donc de trop le penser, car sinon je vais par réflexe m'insulter encore et encore. Hatori a remarqué mon expression mais n'amorce pas un geste en ma direction, sachant très bien à quel point je déteste m'épancher sur ce qui m'agace. Exploser de frustration ne réglera aucun de mes problèmes et ne me ferait que m'agacer contre moi-même.

Pourtant, alors que j'approche d'une des bases dont on m'a dit que je pourrais y trouver des connaissances, une voix m'interpelle et je tourne brusquement la tête, en cherchant sa provenance. Le type qui vient de parler, calé contre une roche, me regarde comme si j'avais égorgé des chatons lui appartenant, et n'est visiblement pas un de mes meilleurs amis. Non, rien qu'à la réaction surprise de Fran et aux airs un peu méfiants et soupçonneux des deux autres reptiles, je sais que ce n'est pas le cas. Les trois serpents forment un groupe, maintenant, et me suivent avec calme, du coup ils se sont aussi immobilisés. D'autant plus que maintenant que je le fixe avec un regard froid et aussi tranchant que je peux le rendre, quelques vagues ressentiments de colère me reviennent. Je le connais, je le sais. Quelque chose me hurle que j'ai toutes les raisons de ne pas apprécier sa présence tout autant que la mienne lui déplaît. Et mon cerveau me donne raison, car j'ai vite fait de l'assimiler au type insupportable dont je me suis rappelé, une fois, quand je me disputais avec un autre résistant sur la marche à suivre lors d'une urgence. Je n'ai pas de mémoire, mais je sais que je n'ai rien à gagner à répondre à ses provocations.
Je devrais d'ailleurs le snober entièrement. Ce serait la bonne marche à suivre, et ça ne heurterait pas tant que ça ma fierté, j'en tirerais même une certaine satisfaction, je le sais. Je n'ai pas la moindre seconde à perdre pour quelqu'un qui ne mérite pas mon attention, et je sens que Fran me urge à me déplacer, en tirant sur les bords de mon manteau. Byakuran et Hatori, eux, se fixent avec un air confus sur leur visage ; je ne sais pas exactement ce qui les étonne, mais sans doute se demandent-ils ce que je fais encore ici. Et moi-même je me pose cette question.

Parce que je devrais vraiment, vraiment, vraiment m'éloigner. Partir sans demander mon reste comme je le fais à chaque fois, mais ce que j'entends me hérisse le poil dans le mauvais sens, si bien que c'est un miracle que je n'ai déjà pas craqué. C'est peut-être le semblant de logique que je possède qui est en train de me retenir. Mais l'insinuation, même purement mesquine, me met en rage.
Comme si j'avais voulu tout ça. Comme si j'avais demandé de perdre tout ce que j'ai jamais pu avoir, de me faire torturer et de me retrouver dans la misère et le froid pendant deux mois. Comme si c'était entièrement de ma faute si j'avais vécu tout ça, et comme si j'aurais dû penser au bien-être d'un petit groupe avant de penser à survivre. La critique me reste en travers de la gorge, et je bouillonne, les dents serrées. Peut-être que lui n'a que ça, peut-être qu'il a une petite vie tranquille qui lui permet de penser que tout est simple,  pour se mettre à se prendre pour le plus grand de juges et des hommes. Je n'en sais rien, ou peut-être veut-il tout simplement me rabaisser. Je m'en fiche.
Il me sort par les trous de nez et appuie sur ma patience qui est déjà bien assez fragile comme ça. Je ne suis pas là pour qu'il défoule ses petites humeurs de sale gosse en manque de reconnaissance ou de défouloir. À vrai dire, je ne devrais même pas être là. Je ne devrais pas être en train de perdre le contrôle sur le calme à cause d'une remarque stupide en provenance d'un individu dont le QI doit être responsable de la chute de celui de l'humanité. Et pourtant si. Parce que je suis un putain d'amnésique avec une vie de merde qui tente de se convaincre tous les jours qu'il a une raison de vivre ou qu'il va peut-être finir par s'en sortir, parce que sinon je sais très bien que je deviendrais taré. Et c'est contre une sombre merde pareille que je m'énerve. Putain... Fais chier !

« Vrai qu'on doit tellement avoir besoin de zombies qui ont l'air à moitié crevés, en revanche. Ça doit être indispensable. »

Rien à foutre si je fais une erreur en répondant à sa provocation. Même le rictus mesquin et arrogant qui s'affiche sur mon visage, je ne l'effacerai surtout pas. Mon ton est moqueur et acide, mais bon sang que ça fait du bien de répondre. Si il veut chercher des noises, qu'il vienne, j'ai assez de répartie et de colère accumulée pour me faire une joie de les relâcher ici. J'ignore promptement le regard indigné de Fran qui n'a pas l'air d'aimer que je réponde, mais qui reste contre ses deux compagnons. Eux semblent d'ailleurs étrangement muets et nous observent avec ce que je crois être de l'anxiété. Même si je sais très bien où risque de mener tout cela, je ne m'en préoccupe pas. Pourtant, depuis quelques secondes, le regard d'Hatori s'est fixé sur l'autre résistant, et ce n'est pas de la méfiance qui se lit dans ses iris rouges. Néanmoins je ne le vois pas, plus préoccupé par le fait de fixer mon interlocuteur avec l'air le plus méprisant possible.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyJeu 28 Avr 2016 - 12:56



De battre mon cœur s'est arrêté


feat Atétris

Golden Wings



Il m'énerve. Rien que le regarder me fait remonter des souvenirs pas super sympas à l'esprit. Et juste pour ça, je lui en veux. Facilement irritable, ce n'était vraiment pas le moment pour lui de revenir entre mes pattes. Quoique c'est moi qui le cherche, en un sens, mais c'est presque comme si j'en avais envie. Peut-être ai-je besoin de me défouler sur quelque chose. Sur lui ? Je pourrais. Mais Buggy ne serait pas très très content s'il me voyait donner un coup à l'un de nos soigneurs. L'un de nos camarades. Généralement, je suis moi-même contre les conflits qui peuvent intervenir au sein de notre mouvement. Je suis du genre à dire que l'union fait la force, et tout le tralala, car ce n'est pas faux du tout, et c'est bien l'une des premières choses que j'ai dû apprendre, avant même que je ne m'engage sur les routes. La coopération entre mes Pokémons ou même lors des missions est très importante pour le bon déroulement de celle-ci, les Souffles nous tuent à le répéter. Ce jour-là, nous n'avons pas su nous allier correctement, mais je ne sais pas si je regrette quoi que ce soit, au final. Je ne m'entendrai sûrement jamais avec ce type, alors ce n'est pas une grosse perte. Des coéquipiers, j'en ai eu des tas, et j'en aurai d'autres. Ce n'est certainement pas lui qui me fera culpabiliser pour ce qui s'est passé la dernière fois. Même Tristan, s'il se fait beaucoup moins remarqué par ses actes, démontre une grande intelligence qui surpasse la mienne, et qui nous a été utile à de nombreuses reprises.

Athéris. Dès le début, je ne l'ai pas senti. Quelqu'un de bien trop réservé pour moi, sans doute, mais en même temps, une équipe n'est pas fondée sur l'isolement de ceux qui la composent. Son caractère en lui-même m'exaspère, à croire que sur ce niveau, il n'a daigné à faire que le minimum d'effort pour que notre duo fonctionne, et encore, il ne s'est véritablement mis à marcher qu'à la fin. Il me rappelle, parfois, Natsume à ses débuts. Et encore, même quand il jouait au loup solitaire, il était moins imbuvable, et j'ai réussi à trouver en lui un bon fond qui a su me plaire, au point de me charmer totalement. Je ne tombe pas amoureux du premier venu, après tout, même si je suis loin d'être difficile. Mais Athéris... Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose à en tirer, à part de l'acidité ? Ou de la flemmardise, pendant qu'on y est ? Croit-il vraiment que la Résistance est une partie de rigolade ? Qu'on y entre comme dans un moulin ? Je ne me serais pas entraîné avec autant d'acharnement auprès de Faust si je ne savais pas ce qui m'attendais en devenant un membre à part entière de l'un des deux groupes les plus importants de l'île. Ce qui est drôle, c'est que je le croyais aussi impliqué que moi, lui. Lors du combat contre les soldats du Régime, il arrivait à se débrouiller, et il savait utiliser son cerveau. Mais apparemment, il a pris la grosse tête, et s'est dit qu'une petite absence ne ferait probablement rien. Maintenant que Buggy l'avait évoqué, c'est vrai que moi non plus je ne l'avais plus revu depuis un bail. Sauf que j'en étais plutôt heureux, et c'était vraiment pas plus mal. On aurait facilement pu trouver quelqu'un pour le remplacer, qu'il soit un élément prometteur ou non.

Et il ose, après ça, me répondre avec nonchalance, comme si de rien n'était, ce qui fait serrer mes dents un peu plus. Je tente, cependant, de ne pas trop montrer mon agacement, même s'il doit déjà se remarquer à des kilomètres. Contre moi, Gatsby ronronne déjà à l'idée que je puisse lui en coller une pour le remettre à sa place. Mais je ne lui ferai pas ce plaisir. Le soigneur n'en vaut pas la peine, et cela ne ménerait à rien. Arceus sait pourtant qu'une partie de moi le désire un peu trop ardemment. Je ne me suis pas assez défoulé pour aujourd'hui ; mon corps en redemande, et le destin semble m'avoir envoyé la cible parfaite pour mes pulsions vengeresses. La tension est si forte entre nous qu'un rien pourrait le briser. Je dois m'efforcer de me contenir, cependant, ne serait-ce que parce que j'ai déjà peu de forces en réserves, et que je dois donc garder tout ce qu'il me reste pour retrouver le Shimomura. Je fais mine de garder un certain sang-froid, sans cacher l'amertume de ma voix.

« Fais gaffe, Athéris, je suis pas d'humeur à subir tes sarcasmes. Mais le zombie, lui au moins, il est resté pour se rendre utile. »

Zombie... Est-ce que ça se voit tant que ça ? Son commentaire, même avec toute la mauvaise foi du monde, je ne pourrais nier qu'elle tombe juste. J'ai essayé, pourtant, d'améliorer mon état. Le résultat que j'attends encore tarde à venir, mais il faut dire que je peine de plus en plus à y mettre du mien, depuis quelques temps. Motivé à la fois par le désir de retrouver Natsume, sa disparition me ronge le moral bien plus que ce que je pensais, et m'empêche de réellement faire attention. Ma mère me sermonne assez souvent pour que je puisse me faire rentrer dans le crâne que j'ai besoin d'énergie si je veux avancer dans mes recherches.
Mon teint a blanchi, mon poids s'est allégé, et des cernes encore effrayantes marquent le dessous de mes yeux qui trahissent mon incommensurable fatigue. Je dors mieux, il est vrai, néanmoins ce n'est pas assez. Mon manque de sommeil joue sur mes nerfs et ma patience, aussi je crois qu'en fin de compte, je me demande si je pourrai encore tolérer la présence de l'autre sans bouger s'il continue de m'agacer de la sorte alors qu'il rentre à peine. Par ailleurs, il n'a pas démenti mes propos. Cela veut-il donc dire qu'il était vraiment parti ? Je n'oblige personne à rester si vraiment les Pierres constatent qu'ils ne peuvent vraiment pas tenir leurs convictions au point de risquer leur vie, mais au moins qu'ils préviennent. Ce n'est pas en plus comme si c'était simple, de rentrer dans la Résistance et d'en sortir. Trahisons, agents doubles, tout y passe. Alors des allers et retours louches dont personne n'est au courant, il y a de quoi s'inquiéter, de mon point de vue.
Je finis par me lever, tout en continuant de le dévisager.  

« T'étais où, toi, quand on en avait besoin ? Tu crois vraiment que tu peux nous lâcher du jour au lendemain sans prévenir personne quand ça te chante ? »

C'est bien à lui que je m'adresse. Ou du moins, je veux m'en convaincre. N'est-ce pas, en vérité, ce que je voudrais dire à Natsume ? Au delà de l'inquiétude profonde qui me submerge à chaque instant, je ne peux m'empêcher quelque part de lui en vouloir d'être parti. C'est idiot, car je suis sûr qu'il n'y est pour rien à ce qui a pu lui arriver. Il sait que nous tenons à lui, depuis le temps, jamais il n'aurait pris la fuite sans au moins nous envoyer un message pour nous rassurer, même seulement à moi. Et quand bien même je serais la cause de sa disparition, j'aurais dû trouver un moyen de le savoir. Enfin, je crois. C'est sans doute plus rassurant de me dire ça.
Je n'ai d'ailleurs peut-être aucune réelle raison de m'énerver sur lui. De le sermonner sur son absence. Je me fiche bien de son sort, après tout, ou même du fait qu'il ait décampé sans demander son reste. Comme je l'ai dit, je n'ai pas besoin de lui pour vivre, et je ne peux même que me porter mieux quand il n'est pas là. La fatigue, la colère, la tristesse... Tant de choses qui peuvent me contrôler lorsque je suis poussé à bout et qu'il n'y a plus rien pour me retenir, et ce n'est certainement pas mon Ectoplasma qui essayera de me convaincre de ne pas laisser mon chagrin parler et agir à ma place. Je ne le voulais pas au départ, mais je constate amèrement ma déchéance un peu trop rapide. Dans peu de temps, je succomberai à ma douleur. Moi qui ai peur des serpents, je ne porte même pas attention à ceux qui l'accompagnent, et pourtant Arceus sait que je devrai.

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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyJeu 28 Avr 2016 - 20:27



De battre mon cœur s'est arrêté

feat Wingou

Qu'est-ce que je fous ici, sincèrement ?
Je le sais très bien, que je perds mon temps et que je devrais être passé devant lui depuis bien longtemps. C'est d'une telle logique élémentaire que personne ne serait surpris de l'entendre, et je sais que je me répète mais constater que mes actions vont en complète contradiction avec mes pensées me frustre. Et pourtant, arceus seul sait à quel point j'ai eu le temps de me rendre compte que je n'étais pas en état d'agir raisonnablement et de façon mature, alors j'aurais dû voir venir le conflit à des kilomètres. Je le savais dès que j'ai choisi de parler, que je ne ferai rien pour l'apaiser, et j'en suis même encore très fier. C'est mal, mais je ne regrette absolument rien sur le moment, en dépit de ce que ma conscience essaie de m'enfoncer dans le crâne.
Qu'ils aillent tous se faire foutre, de toute façon, les donneurs de leçons du genre. Je n'ai de compte à rendre à personne et ce type n'est très certainement pas ma mère. Même si je pourrais lui tirer des informations sur mon passé, vu à quel point il a l'air de me détester, je n'en ai rien à faire et préfère encore ne rien savoir. L'idée même de lui poser une question m’écœure. Une partie de moi a envie de foutre le camp et l'autre refuse catégoriquement de lui laisser le dernier mot, à ce sale connard prétentieux et imbus de lui-même. Si il croit que je vais lui expliquer quoi que ce soit... Pauvre petit chéri frustré, madame la diva n'a pas tout ce qu'il veut à chaque fois. Bouhouhou, sa vie est tellement dure, j'vais me mettre à verser des larmichettes.
Fran n'aime pas du tout ce qui se passe. Je le vois presser Byakuran et Hatori par des petites morsures rapides pour les pousser à agir, mais les deux aînés refusent et retiennent leur cadet. Ils me cachent quelque chose, et cela ne m'aide surtout pas à me calmer. Non, au contraire, cela ne fait que renforcer mon impression que j'ai perdu tout contrôle sur tout ce qui se passe autour de moi depuis que  j'ai perdu la mémoire. Et ça me rend dingue, parce que ne pas avoir pied est quelque chose qui me hérisse le poil et dont je suis tout juste en train d'essayer de m'en sortir. Je n'ai certainement pas besoin qu'un type quelconque se mette à penser ce qui est mieux à ma place. Moi, franchement, je suis passé à un stade où je me fiche complètement de ce qu'on peut penser. Si cela lui fait plaisir de s'imaginer des trucs, qu'il s'amuse à combler sa petite vie de merde par des grognements de gamin énervé.

Ce que j’entends continue de mettre de l'huile sur le feu et c'est sans surprise que mon regard s'est fait plus mauvais. Bordel, que je rêverai qu'il fasse une combustion spontanée, là... Non, ça encore ça serait trop doux. Une bonne  mort lente au bûcher, tiens, ça aurait au moins le mérite d'être divertissant et de me permettre de me faire cuire un pop-corn ou deux. Mais bon, ça finirait sûrement par choper le goût de la pourriture alors autant laisser tomber.
Je lève les yeux au ciel alors qu'il continue de parler. Oh bon sang, aidez-moi je vous en supplie à supporter ce flot de connerie constant qui menace de me noyer sous un torrent d'ennui et d'agacement. Je pense qu'il ne se rend même pas compte de sa débilité totale et c'est bien ça qui est le plus drôle, d'ailleurs. C'est lui que je devrais prendre en pitié, là, avec les grands airs qu'il se donne alors qu'il ressemble davantage à un cadavre ambulant qu'à un être humain. Moi-même, j'ai considérablement maigri et je suis fatiguée tant physiquement que mentalement, mais il n'a l'air vraiment mieux que moi, et je ricane dans ma barbe en l'entendant mitonner sur sa supposée utilité. Mais bien sûr.  Une personne en particulier a toujours tellement d'importance dans une gigantesque groupe organisé. Mais c'est quoi ce petit naïf qui croit encore au père noël ? La résistance c'est comme le régime, si une pièce dégage on la remplace. Lui comme moi ne sommes en rien indispensables, mais inutile d'essayer de ramener la logique sur la table, il ne la verrait pas.

Ses critiques me paraissent donc complètement injustifiées et idiotes à la fois. En plus de m'énerver avec son ton de petite diva insatisfaite de ses caprices, je crois bien que ma patience est en train d'être poussée à bout. Je le savais en m'engageant dans cette discussion que ça allait prendre ce chemin, c'est même peut-être ce que j'attendais. Je suis sûrement aussi stupide que lui, maintenant que j'y pense, car ce que je fais ici n'a d'autre but que de me défouler et me permettre de penser pendant quelques instants à autre chose. Je suis tout simplement en train de relâcher ma frustration sur quelqu'un parce qu'il tend le bâton pour se faire battre et parce que je viens de trouver une raison pour m'énerver sans trop avoir à culpabiliser. C'est plus facile de me dire qu'il le mérite que de vraiment me poser des questions ou d'adopter un comportement raisonnable, en fin de compte. Parce qu'être raisonnable, c'est ce que j'essaie de faire depuis deux mois, et j'ai l'impression que la soupape est sous le point de rendre à cause de la pression. Il m'offre donc une excellente occasion pour laisser cette accumulation de négativité se libérer. Je 'devrais' avoir honte, mais non. Faut croire que supporter de la merde finit par étioler ma pitié et ma gentillesse.

« Fais tes menaces à quelqu'un que ça impressionne. »

Ma voix est plus acide que tout à l'heure, et je ne me gêne pas pour le fixer avec un mépris et un mécontentement évident. Pour qui il se prend ? Il croit quoi, que je vais me faire dessus et lui présenter des excuses en lui cirant les pompes ?  Faudra que quelqu'un lui dise un jour qu'il représente pas autre chose qu'un individu lambda sur cette planète, parce que là sa tête a pris encore plus de place que son odeur de merde et ça devient inquiétant pour la couche d'ozone. Mes dents se serrent. Bordel, pourquoi je reste calme, moi, pourquoi je ne donne pas à ce sac à merde ce qu'il mérite... Parce que bon sang de chien... NOM DE DIEU DE BORDEL DE MERDE TU VAS LA BOUFFER TA CONNERIE ESPÈCE DE TOCARD ?! SAC À MEEEEEEERDE ! Nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère ! Qu'est-ce que j'en ai à foutre de tes humeurs de fragile à deux balles qui est pas foutu de se mêler de ce qui le regarde ?! En même temps quand tu dois passer devant la glace tu dois pas pouvoir te différencier du contenu de tes chiottes !

« Je ne te dois rien que je sache, non ? Certainement pas des explications et me fais pas croire que t'en as quelque chose à foutre, mes raisons  ne te regardent pas. »

Mais vas-y continue de me prendre pour le roi des cons pauvre tanche, tu va voir c'est génial ça va tellement bien se finir ! Je sais ce qui risque d'arriver, et pourtant je ne fais rien pour apaiser la situation, au contraire. Mais c'est trop, ma patience est à bout et je sens bien que je suis en train d'agir délibérément. Mes dents se serrent. La colère me fait bouillir de l'intérieur et je me retiens grâce à un sang-froid dont je ne me savais pas capable de crier.

« Épargne-moi tes leçons de morale dont je n'ai rien à faire. Si t'as que ça à foutre pour compenser, c'est pas mon souci, alors remballe tes grands airs et fous-moi la paix. Et si t'étais si utile que ça, tu serais pas en train de casser les couilles à un type que tu supportes pas, regarde un peu la vérité en face. Mais en même temps ça te demanderait de réfléchir et c'est peut-être un peu trop. »

Ouais, bonjour l'hypocrisie, je sais. Et je réponds à ses provocations alors que je ne devrais pas, mais j'en viens à réaliser que nous sommes peut-être tous deux dans le même cas. Et moi, je fais ce que je fais à chaque fois que ma patience est sur une corde fine : je cherche un moyen d'évacuer, même si cela doit tomber sur quelqu'un d'autre. Mais je me fiche de ses raisons. Tout ce qui me parcoure, à l'instant, c'est cette douleur et cette colère qui bouillent en moi depuis que j'ai perdu la mémoire. Et il semble que je n'ai pas pu résister au fait de craquer quand on m'offrait sur un pareil plateau d'argent l'occasion de lâcher ma rage. Ce pauvre con n'est rien pour moi, mais je suis pourtant en train de laisser de côté toute la retenue que je me suis acharné à contenir. Je suis à bout, tout simplement.


Dernière édition par Natsume Shimomura le Ven 29 Avr 2016 - 14:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyVen 29 Avr 2016 - 1:59



De battre mon cœur s'est arrêté


feat Atétris

Golden Wings



Je devrais m'éloigner. Rentrer chez moi et laisser tranquille ce demeuré qui se croit tout permis. J'en ai déjà marre de sa tronche, même cachée par un foulard. Il m'agace. Vraiment. Lui faire la morale ne servira à rien, j'suis pas con à ce point-là, mais j'avais l'irrésistible envie de lui donner une leçon, et maintenant que la conversation est engagée et que j'ai pu le mettre en rogne, je sens que je vais bien m'amuser à me défouler verbalement sur lui. La violence, je ne veux pas l'utiliser contre lui. Il ne mérite pas que je prenne cette peine. L'écouter et lui répondre est déjà bien trop d'honneur pour cet enfoiré qui se permet quelques vacances alors qu'il vient d'arriver et qu'il ose en plus me critiquer alors que, si je ne suis pas non plus aussi ancien que Noctis, cela va bientôt faire deux ans que je suis dans la Résistance, et j'en ai vu des plus coriaces que ce débile profond. C'était qu'une impression, mais bordel, il était vraiment moins chiant en mission, et déjà à ce moment-là je le trouvais insupportable. Comment ont-ils pu laisser entrer un connard aussi imbuvable ? Je sais qu'on se fout un peu du caractère et que seul compte ce qui peut nous être bénéfique, mais quand même, nous imposer de pareils imbéciles c'est de la véritable torture, on devrait l'interdire. C'est parce qu'il semblait intelligent, c'est ça ? Mes fesses, ouais ! Les responsables ont jamais dû devoir faire équipe avec lui, c'est certain. Tout ce que je vois devant mes yeux c'est un gamin. Un gamin prétentieux qui croit vraiment me faire peur avec ses serpents alors que j'ai une team avec moi qui pourrait lui faire rabattre son caquet une bonne fois pour toutes. Quoique même bien amoché je suis sûr qu'il essayerait encore de se convaincre qu'il peut m'intimider. Si j'ai survécu à l'entraînement du Donovan c'est certainement pas pour me faire humilier par des vaniteux dans son genre.

Il a raison sur un point : j'en ai clairement rien à foutre. J'ai vraiment autre chose à faire que de parler à lui et répondre à ses provocations. Je pourrais m'entraîner, aider ma mère pour les tâches ménagères, demander si Faust a besoin que je lui donne un coup de main, ou aller chercher Nagisa et Isaac pour savoir s'ils ont trouvé des traces de Natsume. Oui, c'est vrai, je pourrais faire tout ça. Je suis certain que ça m'avancerait bien plus que tout ce blabla inutile et digne de deux gosses puériles. Je ne vis en ce moment que pour retrouver mon petit ami, ce n'est même pas exagéré. J'ai même mis les matchs en pause pour me consacrer uniquement à sa recherche. Il est de toute façon devenu assez difficile pour moi de me concentrer sur la suite de mon aventure tout en sachant que le Shimomura ne sera jamais là pour m'accueillir après les combats et qu'il est peut-être en danger pendant que je m'amuse à jouer au compétiteur.
Mais je ne pars pas. Depuis tout à l'heure je reste ici, à côté de ce crétin qui m'exacerbe de plus en plus. Bientôt, je vais craquer, je le sens. Toujours collé à moi, Gastby me supplie encore de donner à l'autre couillon une bonne correction, en ronronnant pour essayer de m'amadouer. L'envie est très, très, très tentante. Cela ne va rien m'apporter, si ce n'est de la satisfaction, et il va falloir que je lui renvoie les coups qu'il me donnera tout de suite après si jamais je l'attaque d'un coup. Après cette journée, ai-je toujours la motivation pour commencer une baston ? Oh, apparemment pas besoin de poser la question, il me donne tout le nécessaire pour avoir le cœur à lui en coller une.

Difficilement, pourtant, je me retiens toujours. Je mets une main dans ma poche, à la recherche de l'inhalateur de l'éleveur que je garde constamment sur moi au cas où je le retrouverai et qu'il serait en difficulté. On ne sait jamais ; on ne peut pas être sûr qu'il ait vraiment amené avec lui un de ses médicaments lors de sa disparition. Peut-être n'en a-t-il pas eu l'occasion. En plus de pouvoir lui être utile si jamais je retrouvais sa piste, cela me permet de me détendre. C'est ce petit objet qui permet à Natsume de respirer, de pouvoir vivre normalement. De toutes les choses lui appartenant, j'ai choisi son remède, car il lui est familier, qu'il m'a permis un jour de lui sauver la mise, et qu'il n'est pas très encombrant à transporter. Sa inhalateur me permet de trouver l'espoir et le courage à chaque instant, de me convaincre qu'il attend peut-être que je la lui apporte, et d'avoir l'impression que le japonais me suit partout. Ou du moins, une petite partie de lui, qui n'a été en contact qu'avec ses lèvres. Je tiens symboliquement un peu de sa vie dans mes mains, et cela me fait sentir étrangement plus responsable.

Mais même faire passer la Ventoline entre mes doigts n'arrive pas à m'apaiser. Pas loin, mes lunettes gisent encore par terre. Sans prêter attention à l'autre, je marche, en serrant les poings, et passe à côté de lui pour le doubler et récupérer mes verres teintées d'aviation. Je les ramasse, les remets à leur place, et fait mine de ne pas entendre les paroles de l'autre. Je ne peux cependant pas rester sourd à tout ce qu'il me dit malgré moi, et sa dernière remarque fait définitivement bouillir le sang dans mes veines. Sentant ma colère monter progressivement à une vitesse fulgurante, mon Ectoplasma s'agite, avant d'émettre un rire glacé. C'est trop tard ; je me suis perdu. Impossible de faire marche arrière. Athéris n'est qu'à quelques centimètres de moi.
L'air de rien, je caresse ma capuche. Puis, d'un geste vif, je me retourne vers le soigneur en lui lançant un regard froid, avant que Gatsby ne se détache de moi à une vitesse folle afin de se coller comme une sangsue aux yeux verts du dégénéré qui m'a servi de partenaire. Profitant de son aveuglement temporaire, je le prends par le col avant de lui donner un coup de poing au visage qui le renverse à terre.

« T'as pas compris que j'en avais rien à foutre, de ta gueule ? Je veux juste prouver que t'es pas digne de la confiance qu'un Souffle t'accorde ! »

Contre ces beaux discours, je n'ai rien d'autres à lui accorder. Mais de toute façon, il est hors de question que de gaspiller plus longtemps ma salive pour un connard pareil. Je ne voulais pas en arriver à de telles extrémités, vraiment. La haine et la peine qui me rongent ont eu raison de moi, et je ne peux que plier devant elles. Mis à bout par cet égocentrique, j'ai vraiment le sentiment qu'il arrivera toujours à empirer la situation, peu importe comment. On dirait qu'il est né avec le don de me foutre en rogne, et le pire, c'est que ça marche très bien. Qu'on ne lui lance pas des fleurs pour autant, j'aurais sûrement pu garder mon calme si cela avait été un jour différent. Si je n'étais pas en train de devenir taré à cause des inquiétudes grandissantes qui m'effraient un peu plus à mesure que le temps passe. Gastby revient à son poste, prêt à en découdre. Je crois que, de toute évidence, je n'ai pas le choix. Pardonne-moi, Natsume, je sais que tu n'aimes pas la violence. Mais il faut croire que j'en ai fait un besoin.

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Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 18 Sep 2016 - 1:08, édité 1 fois
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyVen 29 Avr 2016 - 3:33



De battre mon cœur s'est arrêté

feat Wingou

Je crève d'envie d'en finir, avec cette histoire. Je sais, je le sais jusqu'au fond de mon cerveau que ce que je fais est stupide et purement inutile. Me montrer avec cette arrogance en mettant délibérément de l'huile sur le feu est immensément stupide. Mais je n'en ai plus rien à faire, tout simplement, et j'ai conscience de ce que je fais, c'est même volontaire. J'ai envie de me relâcher, de cracher ma bile à la gueule de cette pauvre tâche qui se croit au dessus de tout le monde par je ne sais quel miracle. En fait je me fous bien de sa gueule, mais je me sens maintenant justifié de ce qui risque d'arriver, et je ne fais qu'attendre le bon moment. Bordel, je suis pathétique. Je ne suis pas si différent que ça, contrairement à ce que j'aime bien me dire, du type que j'étais il y a un mois. Au fond, je suis encore ce gars incapable de gérer ses sentiments et qui ne fait que les relâcher sur tous ceux qui l'entourent, et ceux à qui je n'accorde aucune importance sont ceux sur lesquels je libère tous mes sentiments négatifs. Pas de bol pour lui pour le coup, il était arrivé à un très mauvais moment.
J'aurais dû reculer en le voyant arriver. Après tout, j'ai d'assez bons réflexes pour me douter de ce qui va arriver, et je ne suis pas non plus complètement naïf. Vu le chemin qu'a pris cette discussion, il n'y a pas des masses d'opportunités. Et pourtant je reste, le fixant d'un air mauvais comme pour le défier d'aller jusqu'au bout de son entreprise. Dès qu'il aura porté le premier coup, ce ne sera que que de la légitime défense et je pourrais même m'en sortir avec les mains propres. Oui, je suis une sale race et un connard de manipulateur dans ce cas-là mais eh, qu'est-ce que j'en ai à foutre quand le mec en face de moi n'est rien d'autre qu'un abruti ? Et pour le coup, quand il a saisi mon col avec la force d'un mec qui aime se prendre pour le John Rambo du dimanche, je me suis même permis un rictus mesquin. Bingo.

La douleur, je m'en tape. Son petit coup de poing, là, c'est rien à côté de ce que mon dos m'a fait subir pendant des semaines. En fait, je ne m'en préoccupe déjà plus, mais je m'occupe davantage de me relever et d'épousseter mon manteau qui vient de rencontrer le sol. Bah, c'est inutile vu ce qui va arriver me dira-t-on, mais c'est une habitude, que voulez-vous. Je ne me sens même pas humilié et je le fixe avec un sourcil haussé, une moue méprisante sur le visage. Je suis persuadé qu'il est satisfait en plus, ce sac à merde. Jamais vraiment compris le délire, mais moi je m'en fous, ça me donne une occasion de me défouler.
Mais en l'entendant parler, je ne peux m'empêcher de ricaner. En fait, quand il a terminé, c'est un éclat de rire qui m'échappe et je ris à gorge déployée, sans cacher une seule seconde ma moquerie.

« Putain mais au royaume des cons t'es sur le trône, toi. »

Et je continue de ricaner, complètement captivé par l'absurdité de la situation. Ah putain, n'empêche, une fois que toutes ces conneries seront finies et que je serai loin d'ici, j'aurai au moins de quoi rire. D'ailleurs en parlant de partir, voilà que je décide de faire comme si c'était la décision que je prenais, en continuant de passer pour un snobinard satisfait de lui-même. En même temps, c'est tellement facile que ce serait dommage de s'en priver. Et puis, vous savez, les serpents sont des sales races qui attendent le bon moment pour frapper. Moi, je n'ai certainement pas leur classe et leurs forces, mais j'ai cette même habitude. C'est vicieux, lâche du point de vue de certains mais peu importe, du moment que ça marche. L'honneur c'est pour les gens qui aiment bien crever pour rien.
C'est donc au moment que je passe à côté de lui, en faisant signe à mes serpents qui ne sont pas au courant de mes manigances que nous partons, que j'en profite pour lui coller le coup de pied le plus virulent possible dans l'estomac. Quitte à frapper, autant aller fort dès le début, il ne s'en est pas privé, et je ne compte certainement pas me laisser faire.
Inutile de dire qu'une seconde plus tard, nous sommes en train de chercher mutuellement à cogner sur l'autre. Je ne saurai pas dire à quel moment c'est passé des petits coups à la véritable empoignade relativement violente, ou du moins à une bagarre de chiffonniers. Je m'en fous, en fait, et j'ignore à chaque fois la douleur pour chercher le point où frapper pour riposter. En fin de compte, j'oublie très vite la raison futile de ce ''''combat''''. Car ça n'en est pas un, je n'ai pas dégainé mon arme et ne la dégainerait très certainement pas pour quelque chose d'aussi sommaire, par arceus, le but n'est pas de le tuer. Non, le but est, pour moi, simplement de cracher ma haine sur quelque chose. Et si cette chose est vivante, tant pis, pour le coup, je peux calmer ma conscience réfractaire en lui rappelant qu'il a commencé, même si j'ai délibérément provoqué tout ça.

Ainsi, c'est toute ma frustration accumulée depuis ces deux derniers mois, tous les sentiments d'injustice et de colère viscérale qui se retournent contre l'autre résistant. Je me fiche complètement des raisons qui ont pu provoquer cette animosité mutuelle, à la base. Nan, je profite de ce moment pour frapper et frapper encore, même si je rate plusieurs fois et que je sais que mon corps finira par lâcher. Je ne sais même pas si je cherche à toucher ma cible, au final. Je suis affaibli, loin d'être dans mon meilleur état, et en plus ma respiration ne m'aide pas. Je me fiche de ce qui arrivera à ce moment, mais jusqu'à là, je compte bien profiter de chaque seconde pour lui faire payer. Quoi, je serais incapable de dire exactement. En fait, je crois que c'est un tout. Je cherche à lui faire payer tout ce que j'ai vécu ces derniers temps et c'est injuste, je le sais. Mais le monde est injuste de toute façon, alors pour le coup je me sens moins mal d'en rajouter un tout petit peu, même si ça va à contrario de tous mes principes.
J'entends Byakuran pousser un sifflement mécontent. Sûrement qu'il n'apprécie pas, et qu'il a conscience des risques que je prends, avec mes blessures. C'est sans doute pour cela qu'il s'était mis à glisser sans plus d'attente vers nous, l’œil mauvais. Je ne crois pas qu'il soit d'humeur à être extrêmement chaleureux, vu la lueur dans ses yeux, et je saisis bien vite pourquoi. Après ce qui s'est passé la dernière fois, il ne supporte plus l'idée que ça puisse recommencer. Alors voir qu'on me blesse doit le rendre fou de rage. Moi, je ne veux pas qu'il s'approche. Je lui peste de dégager d'ailleurs, entre deux beignes échangées, mais il ne m'écoute pas et s'apprête à sauter tous crocs devant sur mon opposant. C'est un Ectoplasma venu du vêtement de l'autre résistant qui le retient, et voilà que je les entends se battre, maintenant.

Même si en temps normal j'aurais tout arrêté dès lors que mes pokémon s'en seraient mêlé, je n'ai pas envie, là. J'ai juste envie de le dégager avec un bon coup et de me tirer d'ici, mais hors de question de fuir comme un lâche, alors je continue. Pourtant, mon souhait ne s'exauce pas, puisque je sens alors les écailles glacées d'Hatori se serrer avec fermeté contre mes épaules. L'enfoiré s'est glissé près de nous avec la furtivité et la rapidité qui est la sienne, tout cela pour me saisir et me retenir. Sa force est telle que malgré le fait que je continue de me débattre, je sais parfaitement que c'est inutile. Je ne le fais que pour continuer de défouler ce qu'il me reste d'énergie : un serpent est tout à fait capable de retenir un être humain sans même y mettre toute sa force. Ces reptiles ont une puissance bien supérieure à celle d'un pauvre petit homo sapiens. Encore plus pour son espèce qui se spécialise dans cela, justement. Et même si il met bien plus de délicatesse qu'il ne le ferait avec une proie, je sens bien qu'il ne m'accordera rien aujourd'hui. Il ne laissera passer aucun de mes caprices. Il ne me fait pas mal, mais à appuyer ainsi, je sens bien qu'il se retient. Il pourrait pourtant me briser les os en une seconde si il le voulait.
Alors qu'il me tire vers l'arrière, je peste, jure, crache, beugle encore et encore. J'ai davantage l'air d'un chat feulant que d'autre chose, à l'heure actuelle, mais peu importe. Je me sens trahi et déçu, de la part de celui qui est mon partenaire par excellence. Si Fran et Byakuran sont des alliés, Hatori est celui qui me comprend le plus et inversement. Cette dualité que nous arrivons à maîtriser est ce qui fait que je lui fais confiance plus que quiconque ; il me laisse d'ordinaire mener à bien tout ce que je veux, tant que je ne risque rien. Alors pourquoi diable intervenir dans une situation pareille ?! Pourquoi m'entraver le chemin alors que je ne fais que chercher à me libérer de ce qui me dévore ? Je ne comprends pas et cela ne fait qu'augmenter ma colère. J'en viens même à oublier qu'à me débattre ainsi, je risquerais de rouvrir les cicatrices qui ornent désormais suffisamment son corps pour qu'elles soient plus que visibles. J'ai plus ou moins oublié tout ce qui m'entoure.
Fran, quant à lui, s'est glissé contre l'autre résistant pour faire de même. Même si il tente d'être délicat, il est clair et net que l'Arbok n'est pas à l'aise et veut juste éviter que la situation s'aggrave. Il nous regarde d'ailleurs tous les deux avec une pitié que je ne saisis pas pleinement, comme si il savait quelque chose que nous ignorons. Pour peu, je suis sûr qu'il se mettrait à pleurer. Ma poitrine se serre en voyant ce que j'inflige à mes alliés, et cela me rappelle à quel point je suis ingrats envers eux ces derniers temps. Mais au lieu de me convaincre de tout lâcher, la sensation me pousse à me libérer de cette étreinte qui me fait culpabiliser et me donne envie de hurler, de m'éloigner de leurs regards pleins d'une pitié que je ne mérite pas. La nausée me parcoure et je finis par crier pour la première fois depuis un petit moment. Nous sommes à terre, mais ce n'est pas le ridicule de notre situation qui me sort de cet état de quasi-folie.

« Lâche-moi, Hatori ! »

Son surnom m'a échappé dans un beuglement de rage où je me reconnais peu. Le serpent tire alors un peu plus, et je bouge frénétiquement ma tête pour chercher une échappatoire que je sais inutile. Je suis déjà éloigné de l'autre maintenant, et notre ridicule petit 'combat' ne reprendra pas, mais je refuse que mon allié me retienne. Une seconde à peine s'écoule entre mon cri et ce qui en découle.
C'est un faux mouvement qui met un terme à tout cela. En me secouant désespérément, j'ai forcé Hatori à bouger, et j'entends un petit 'clic' sonore résonner. Inconscient de ce qui se passe, ou disons simplement que je suis encore trop plongé dans mon état de rage pour m'en rendre compte, je ne réalise le problème que trop tard. C'est lorsque je sens l'air passer derrière ma nuque et mes cheveux prendre le vent que je comprends enfin que ma capuche est tombée, révélant mon visage au grand jour. Le foulard tombe en même temps logiquement par la faute du mécanisme. Fran s'est figé, tout comme le Majaspic qui pour le coup relâche sa pression par réflexe.
La réalisation me fait l'effet d'une douche froide et je cesse de me débattre. Si me battre comme un chiffonnier est une chose, révéler mon identité par accident, même si je ne la connais moi-même pas, en est une autre. Et il avait fallu que ce soit lui... Merde, merde, merde !
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyVen 29 Avr 2016 - 18:01



De battre mon cœur s'est arrêté


feat Atétris

Samaël Enodril



Assez. Assez de tout ce cirque. De ce chagrin qui me fait souffrir, de cette absence indéterminée qui semble s'échapper un peu plus loin de moi, de cet acharnement qui s'abat sur nous depuis le début, de tout. Assez de tout. C'est pas si compliqué, ce que j'ai demandé à Arceus, juste de le revoir lui. Qu'y a-t-il de mal à ça ? J'ai plus le droit d'être heureux ? Il faut encore qu'on m'enlève quelqu'un parce que j'ai pas eu assez d'emmerdes, c'est ça ? Bordel. Alors oui, j'ai osé frappé môssieur Athéris, et quoi ? Je m'en fiche, désormais, maintenant que le coup est parti, c'est trop tard. Et j'éprouve une certaine satisfaction, de lui avoir mis une beigne, tant pis si cela confirme ses dires et que j'en deviens le connard de service, car je m'en fous. Depuis le temps, je suis sûrement plus à ça près, de toute façon. Et je recommencerais bien, tiens. Mais c'est ce qui va arriver. Car il va riposter, et je vais lui en coller une autre, et ça va se répéter, jusqu'à ce que nous n'en puissions plus. Je le sens venir comme un ouragan. Ce n'est pas ma première baston, après tout, je sais très bien comment elles se passent. D'habitude, avec ou sans mes Pokémons, j'arrive généralement à avoir le dessus, car sinon je ne serais pas là aujourd'hui, mais privé de mes forces et harassé par la tristesse et la colère, j'ignore de quoi je suis réellement capable. Au pire, si je suis en difficulté, je sais pouvoir compter sur Gatsby pour me donner un coup de main. Le spectre n'en fait peut-être qu'à sa tête, mais j'ai fini par comprendre qu'il tenait à ma vie, et j'ai réussi malgré les obstacles à faire de moi son dresseur. C'est un allié de premier choix, lors des batailles. Vu la mine de l'autre pas franchement meilleure que la mienne, je crois néanmoins que je n'aurais pas besoin de son aide pour ce coup-ci.

Même son rire ignare ne me fait plus rien. Ris, pendant que tu le peux encore. Je te garantis que tu le feras moins une fois que je t'aurais assommé. Oui, non, je compte pas le buter quand même, même ma connerie a des limites, vous savez. Lui faire fermer son clapet sera déjà un miracle, vu à quel point il a l'air grande gueule, encore plus que d'habitude, j'veux dire. Une tape forte mais brève derrière la nuque et hop, dodo. Enfin, si j'arrive à le toucher à cet endroit et si ses vêtements me permettent une frappe correcte. Il ne me laissera certainement pas mener mon projet à bien, mais dans ce cas, j'utiliserai une autre solution. Tout pour qu'il me laisse tranquille. Et si jamais Buggy nous surprend, tant pis, je ne répondrai plus de rien. Je perdrai peut-être de son estime mais je ne pouvais pas laisser ce salaud s'en tirer à si bon compte, quand bien il n'a techniquement rien fait de mal, hormis s'attirer ma frustration et mon agacement, au lieu de m'ignorer comme il aurait dû le faire. Même son insulte ne me fait plus rien, elle me flatte, même. L'idée d'avoir un trône à moi, c'est déjà pas si mal, surtout que celui-là me correspondrait. Quoiqu'il ne serait pas loin de le mériter à ma place.

Sa ruse, toutefois, ne prend pas avec moi. Il veut partir ? Cela m'étonnerait. Comme si c'était son genre, à lui, de rester sans rien faire alors qu'une trace rouge est déjà visible sur sa joue. Il me croit si stupide ? La fatigue me rend peut-être moins énergique, mais pas moins intelligent. Quoique... En fait si, quelque part, mais pas à ce point-là. Je sais encore discerner le vrai du faux, et son action est clairement une feinte, que même un aveugle saurait voir. Je fais comme si j'y croyais, pourtant, pour mieux me préparer à une contre-attaque. Malgré moi, je jette rapide regard vers ses serpents, et c'est ce qui me trahit fortement. Je finis par me faire surprendre en dépit de tout ça et reçois un coup de pied dans l'estomac, qui me fait tituber, surpris par la puissance dont il dispose encore. J'en viens à me demander pendant un instant s'il n'est pas devenu plus fort que moi, mais je mets ça sur le compte de mon manque de sommeil, car je m'entraîne bien plus dur depuis récemment, justement, et que cela me frustrerait de voir que je n'arrive même pas à lui tenir tête. Alors sans autre forme de procès, je me jette sur lui pour me venger pour de bon, en poussant un râle fulminant que je ne retiens plus.
Il a réussi à me mettre hors de moi. Non seulement je n'étais pas du tout d'humeur à me contrôler malgré mes efforts et ma patience, mais en plus il fallait que ça soit sur lui que ça tombe. Furieux, je ne retiens plus mes coups. Ils sont peut-être maladroits, mais qu'importe. Tout ce que je veux, c'est lui faire du mal. Me défouler, mais si cela est inhabituel de ma part. J'agis comme un véritable enfant en pleine crise, et je n'en ai même plus conscience au moment-là. Nous roulons au sol tous deux et nous nous battons, de manière la plus infantile qui soit. Pareils à deux chatons en train de feuler, l'autre ne doit pas en avoir, en plus de ça, un état mental mieux que le mien. Je frappe dans toutes les directions sans trop faire attention. Sur le point de demander de l'aide à mon Ectoplasma, ce dernier se détache soudainement de moi. Je crois à une trahison, jusqu'à ce que mes yeux dorés se portent sur le Séviper d'Athéris, en train de se diriger dangereusement de moi. Mais Gatsby s'interpose devant lui et me protège de son venin, ainsi que de ses crocs. Pour la première fois, j'ai l'impression que mon allié veille sur moi. Mais ces quelques secondes d'inattention font reprendre l'avantage au soigneur, et je me bats encore plus férocement pour ne pas perdre face à lui.

Natsume... Cette peine, cette souffrance, c'est toi qui les provoque indirectement. Je ne sais pas pourquoi tu es parti, mais ta disparition m'alourdit, me plonge dans l'irréalité, me fait basculer vers un côté plus sombre de ma personne que je soupçonnais encore moins que celle que j'avais appris à connaître au fil des années. Je te rassure, je ne suis pas fier de ce que je suis devenu, mais l'amour rend stupide, l'amour rend fou, et il me maltraite encore par la distance qui a été mise entre nous. Ces coups que j'envoie, ils ne sont pas destinés à Athéris ; je les envois bien plus loin encore, vers ce destin qui nous a séparé alors que je croyais la paix être revenu. Car nous méritions une paix, une tranquillité durable, afin que nous puissions vivre nos vies normalement. Toi en étudiant les sciences, et moi en défiant les arènes, en nous encourageant mutuellement dans nos domaines respectifs. Je ne sais même plus à qui j'en veux. Peut-être à personne, peut-être au monde entier. Que faut-il, pour qu'on puisse enfin m'entendre ? Ai-je vraiment mérité de me faire enlever la personne que j'aime ? Faudra un jour qu'on me dise ce que j'ai fait de mal, à la fin. Bien évidemment que je ne pouvais pas rester le petit ange que j'étais autrefois, mais quitte à blesser quelqu'un, ça pouvait être moi, au pire, pas la peine de s'en prendre à mes proches, à mon petit ami. Mais dans mon cas, si nos places étaient inversées, c'est lui, qui serait en train de souffrir, et je ne le veux pas non plus. Qu'il me revienne vivant, c'est tout ce que je demande. Si possible en entier, mais surtout en vie. S'il devait lui arriver quelque chose de très grave, je ne le supporterai pas.

Nous aurions pu continuer comme ça pendant encore longtemps. Des heures, s'il l'avait fallu. Mais ce sont des pressions sur nos épaules personnelles qui nous distancent de quelques centimètres l'un de l'autre, et nous nous faisons immobiliser par des serpents. Le contact des écailles me fait frissonner. J'aurais bien voulu m'en passer, mais je tente pourtant de me débattre en ignorant comme je peux la peau violette qui m'étreint. Je croyais que ses Pokémons allaient arriver en renfort, qu'ils allaient me renverser pour me tuer. Cependant, si la pression exercée sur mon corps ne manque pas de poigne, elle ne m'étouffe nullement, et ne me fait même pas mal. J'arrête de m'agiter peu à peu pour tourner la tête vers le Arbok qui s'est jeté sur moi afin de m'arrêter. Je le supplie du regard de me libérer, mais il tient bon, et refuse de me lâcher. De l'autre côté, c'est le Majaspic qui a enserré son dresseur pour le paralyser et l'empêcher de se battre.
Les deux reptiles veulent mettre fin à notre querelle incessante et déraisonnable. Je ne peux pas leur en vouloir. Objectivement, c'est sans doute mieux ainsi. Je veux pourtant continuer à me défouler. J'en ai besoin, je dois libérer ma frustration sur lui, c'est la cible parfaite. Bien agaçant, et moi, si irritable, je suis sa proie toute désignée. Nous sommes pourtant stoppés dans notre élan. Du sang s'échappe de mes lèvres pour couler sur mon menton, je dois avoir des bleus partout, et mes articulations sont douloureuses. Mais je veux continuer. Je le dois. Il le faut. Athéris semble du même avis. Il beugle encore plus fort que moi. Il rage, se sentant probablement trompé par ses propres frères d'arme. C'est néanmoins eux qui ont raison, même s'ils ne peuvent pas comprendre pourquoi nous avons tant besoin de nous jeter l'un sur l'autre afin de s’entre-déchirer. Enfin, nous-mêmes il se peut que nous l'ignorions vraiment.

Un seul cri cependant m'immobilise tout à fait et je cesse brusquement de me débattre.
Hatori ?..
Je secoue la tête, croyant avoir mal entendu. Suis-je parano à ce point ? Mais non. Un Majaspic portant ce nom, je n'en connais pas des centaines, et cela ne peut qu'être du hasard. Je fronce les sourcils, alors que je scrute l'Arbok et le Séviper. Celui-ci et Gatsby ont d'ailleurs arrêté leur propre duel pour nous observer. Un Majaspic, un Arbok, et un Séviper. Les seuls Pokémons de l'éleveur qui manquent à l'appel. Nous avons pensé qu'ils avaient disparu en même temps que leur dresseur. Comme ils sont de plus en plus souvent ensemble, cette supposition nous avait paru plausible. Mais est-ce une coïncidence ? Je peine encore à y croire. Ce serait bien trop beau pour être vrai.
Et pourtant... Et pourtant le masque tombe, littéralement et métaphoriquement, en même temps que la capuche de mon adversaire, qui révèle des cheveux ébouriffés que je ne connais que trop bien. Le foulard qui se détache par la suite me fait découvrir la réalité dans son intégralité. Une réalité qui a beaucoup de mal à passer. Je voudrais me dire que c'est impossible. Que celui que nous cherchons désespérément depuis bientôt deux mois se trouve là, juste devant moi, et qu'il s'y trouvait déjà depuis quelques minutes maintenant. Sans le savoir, le fameux Athéris avec lequel Golden Wings et Noctis ont chacun fait équipe se trouvait être plus bien plus proche d'eux qu'ils n'auraient sans doute pu l'imaginer. Ma surprise est telle que je n'arrive même plus à parler, quand bien même ma bouche s'ouvre sous le coup de l'étonnement, et qu'elle voudrait bien lâcher un cri pour exprimer mon désarroi absolu. Tout ce qui sort de ma gorge est une respiration coupée et des petits sons sourds indissociables qui ne veulent rien dire. J'essaye de reprendre mon souffle, en lâchant malgré moi de légers bruits aiguës. Tout mon corps est secoué de tremblements incontrôlables. Mon cœur, lui, tambourine à une vitesse folle et manquerait presque de sortir de ma poitrine.

Les cheveux de Natsume. Le visage de Natsume. Les yeux, d'une couleur différente, de Natsume. Tout coïncide parfaitement, à présent. Mais comment, ne serait-ce que par la voix, ai-je fait pour ne pas le reconnaître avant ? C'est le but d'un déguisement, en un sens, et il a tout fait pour dissimuler les attraits qui auraient pu dévoiler sa véritable identité. Mais étant sans doute la personne la plus proche de lui, du moins physiquement, j'aurais cru qu'un jour je pourrai le découvrir, si jamais il venait à entrer dans la Résistance. En fin de compte, en dépit de toutes ces réticences et de ce qu'il pensait du conflit, il a fini par y choisir une place. Je ne peux rien dire quant à son appartenance, et sans doute que nous sommes tous les deux trop têtus pour nous écouter l'un l'autre si jamais une discussion à ce propos devait avoir lieu. Mais non seulement je ne suis pas aussi hypocrite, mais en plus, ce n'est pas le moment de penser à ça. Il... Il est là, sous mes yeux. Et il est vivant. Affaibli, et un peu cassé, mais vivant.
Inconsciemment, j'abaisse mon propre capuchon. Pas de perruque aujourd'hui, la fatigue me la fait souvent oublier. Mes cheveux bruns et lisses, récemment coupés, tombent sur ma nuque, en laissant quelques mèches rebelles glisser sur mon front. Mon autre main, d'un geste lent, fait descendre mes lunettes jusqu'à mon cou, dévoilant mon regard doré, cette fois-ci orné d'une stupéfaction rare, mais également d'une lueur d'espoir. Mes pupilles se mettent à briller, ma vue à se brouiller. Mon visage se tourne légèrement vers l'Arbok. Je me détends aussitôt en le reconnaissant. Le serpent violet me scrute avec des yeux de chiot battu. Ce n'est que maintenant que je comprends pourquoi il est si attristé de nous voir nous battre aussi sauvagement. Sa mine me fait de la peine, mais il faut dire que l'Arbok de Natsume est bien le seul dont je réussis à ne pas avoir peur. Il est adorable, un vrai puppy, et c'est l'un des seuls serpents dont j'oserais m'approcher, car je sais qu'il ne me fera jamais de mal, même si j'avais un peu de difficulté avec lui au début à cause de mes expériences passées.
Doucement, une de mes mains vient se poser sur sa peau pour la caresser.

« Fran... »

Fran. L'adorable reptile du Shimomura, qui malgré les apparences (et encore même physiquement il a une tête d'ange inoffensif), est une boule d'affection qui quémande souvent des câlins. C'est un peu grâce à lui que je reprends peu à peu mon courage devant les serpents et que je me permets de m'en approcher davantage. Il est tellement mignon que le voir dans cet état me brise le cœur.
Même le Séviper, qui est tout le contraire de son cadet, je suis heureux de le revoir. Mon regard se tourne vers lui, puis enfin, vers le Majaspic, le plus proche du japonais des trois.

« By... Byakuran... Hatori... »

Je déglutis quand mes prunelles jaunes se posent sur Hatori, et l'humain qu'il a libéré. Natsume... Je n'arrive toujours pas à le croire. Cela paraît surréaliste. Suis-je en train de rêver ? C'est trop beau pour être vrai. C'est trop beau pour être vrai ! J'ai dû respirer une de ses poudres sans faire exprès, ce n'est pas possible autrement. Mais ses bocaux, je le vérifie moi-même, sont hermétiquement fermés avec soin depuis que Faust l'a sermonné la dernière fois. Plus aucun accident ne s'est produit depuis, mais il se peut qu'un des contenus en verre soit...
Mais en même temps, je ne veux pas que ça soit une illusion quelconque. Je veux que ça soit vrai, qu'il soit réellement devant moi. Et la douleur que je ressens, associé à la peau écailleuse bien présente de Fran me rassurent immédiatement. Mes doigts glissent jusqu'au sol pour le griffer. Je sens la terre juste en dessous. C'est réel. C'est réel ! Tout est réel !

« Na... Natsu... »

Ma voix tremblote. Des soubressauts m'empêchent de continuer. Je hoquette même plusieurs fois. Les larmes, pour de bon, coulent sur mes joues, et ne s'arrêtent plus. Je gémis, encore choqué par ce qui est en train de se passer. Pourtant je n'ai qu'une hâte. Je rassemble mes forces pour me lever du mieux que je peux, et cours en direction d'Athéris. Non... Non ce n'est pas Athéris. Il n'a jamais vraiment été Athéris.

« NATSUMEEE ! »

Je manque de trébucher en allant à sa rencontre. Mais qu'importe si je tombe. Qu'importe ce qui arrive, car je sais, à présent, que c'est bien la réalité. Ai-je un jour été plus heureux et rassuré ? Même le soulagement de la fois où il s'était éclipsé juste après s'être fait poignardé n'est en rien comparable à celle qui me submerge à présent. Je veux sourire, je veux crier. Mais je ne fais que courir, et pleurer. Des larmes que je retiens depuis plusieurs jours maintenant, car je refusais de les relâcher. Je voulais rester fort devant l'adversité, même si je savais que c'était vain. Même si je savais qu'un jour je finirai complètement par craquer. Je ne voulais pas penser que ce jour n'arriverait jamais ; toutefois il vient d'arriver. Pardonne-moi, Natsume, pardonne-moi. Je ne savais pas que c'était. Je ne savais pas que les coups que je te donnais t'étais dirigé directement. Je ne savais pas que tu te trouvais durant tout ce temps de moi. Je ne savais rien de tout ça. Maintenant je sais.
Je n'attends plus une seconde, désormais. Entre des reniflements et des pleurs, je me jette sur lui, non plus pour le frapper, mais pour lui offrir une étreinte que je lui réserve depuis trop longtemps. Mes bras entourent son cou, mes doigts se plongent dans ses cheveux hérissés pour admirer une nouvelle fois leur forme, et je ferme les yeux pour profiter de son odeur et de cette présence qui m'a tant manqué. Arceus merci, je l'ai enfin retrouvé.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyVen 29 Avr 2016 - 23:55



De battre mon cœur s'est arrêté

À ce stade je sais plus

Un courant d'air glacé me parcoure. La sensation d'effroi est telle que je suis paralysé sur place, incapable de me mouvoir ou même de m'échapper de la prise d'Hatori qui s'est considérablement affaiblie, tellement que ses écailles glissent contre moi jusqu'à tomber au sol. Je devrais me précipiter loin de tout ça et me dépêcher de réajuster ma capuche, mais mon corps s'est immobilisé, ce traître. Je ne sais pas si c'est l'horreur de la réalisation, la fatigue ou la douleur qui m'empêche de bouger. Peu importe au fond, mais je sens au creux de mon ventre que j'ai commis une grave erreur. Bien plus importante que celle de me battre stupidement avec un imbécile de premier ordre, bien au delà de quelques querelles inutiles ou des choix douteux que j'accumule depuis que j'ai perdu la mémoire. Me mettre en danger n'est pas tant le problème ici, c'est davantage ce qui en découlerait si jamais j'étais enfermé ; je n'aurais pas de réponses. Je serais condamné à vivre dans cet état d'incertitude jusqu'à la mort. C'est pour ça que je dois vivre. Que je ne dois en aucun cas donner le pouvoir à quelqu'un d'autre d'entraver mon chemin, et c'est précisément ce qui vient de se passer. J'ai révélé à quelqu'un, qui en plus est mon ennemi, assez pour causer ma potentielle chute.
Tout ça pour un stupide conflit d'ego... Quel imbécile je fais ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Est-ce que j'étais si stupide que je n'ai pas pu envisager quelque chose d'aussi simple ? C'est pourtant ce que je m'impose en permanence, d'analyser chaque possibilité et chaque risque encouru. C'est ce que je juge comme étant le seul comportement valable, et pourtant j'ai laissé mes sentiments négatifs primer sur cela. J'ai laissé place à l'obscurité qui me ronge, je l'ai laissée me contrôler comme une marionnette sans même me me remettre en question, je suis allé à l'encontre de tous mes principes dans l'espoir naïf de soulager ma douleur de n'importe quelle manière. Je n'ai été rien de plus qu'un imbécile arrogant et naïf, tellement naïf que cela me fait bouillonner de l'intérieur.

Qu'est-ce que j'ai cru ? Que je pourrais oublier tout ce que je me suis obstiné à contenir en me laissant engloutir par ma colère ? Que laisser mes poings et mes pieds frapper pourrait être un exutoire ? Est-ce que je suis tombé si bas que je refuse maintenant de voir ce qui est évident ? La réalité me frappe de plein fouet et j'ai l'impression de prendre un coup bien plus violent que tout ceux que l'autre m'a infligé. Non, peu importe à quel point je tente de voir les choses différemment, peu importe toutes les formes que je donne à mes interrogations, je connais par avance la réponse. J'ai mis en danger tout ce qui me motive à survivre, et bien plus que ça, j'ai fait risquer énormément à mes alliés.
Il y a comme quelque chose qui a cliqué, quand je me suis rendu compte que mon visage était à découvert. La rage s'est évaporée, et avec elle le bouclier de colère qui me protégeait de mes doutes. Et voilà qu'ils réapparaissent plus brutalement que jamais, et ma culpabilité me perce le cœur. J'étoufferais presque en voyant l'expression triste et peinée de Fran. Il semble au bord de la crise de larmes, et lui aussi a maigri. Lui aussi est fatigué, sans doute au bout du rouleau depuis longtemps. Hatori n’est pas en reste, je le sais sans même le regarder. Les cicatrices qu'il a sur le flanc continuent de le torturer et j'ai bien senti que les cauchemars ne l'épargnaient pas non plus, vu qu'il était avec moi quand je me suis fait torturer et qu'il a assisté à la scène. Byakuran, plus discret, est rongé par la culpabilité et je le sais. Nous avons tous les trois passés deux mois horribles. Alors pourquoi diable est-ce que je ne le réalise que maintenant ?! Pourquoi est-ce que je me suis renfermé ainsi ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que je menaçais de rompre, j'ai préféré fuir et envoyer tout voler ? Qu'est-ce qui cloche dans mon putain de cerveau ?!  

J'en sais rien. Je ne sais rien du tout, et c'est bien pour ça que je perds peu à peu la raison. Que je fais des choses qui me dégoutteraient rien qu'à les imaginer d'ordinaire. Je ne peux pas nier que je ne suis qu'une épave qui tente de combler le creux dans sa poitrine par tous les moyens, quitte à blesser tous ceux qui se trouvent autour de moi. Le peu que j'ai, je le brise parce que je suis incapable de me concentrer sur ce qui me reste. L'autre n'est qu'un abruti, certes, mais il ne méritait certainement pas mon attention. J'aurais dû l'ignorer dès le début, et je le savais pourtant, bon sang... Mais j'étais tellement satisfait de moi-même, et le cynisme dont j'ai fait preuve me révulse. Comme si chercher à provoquer quelqu'un déjà à bout pour pouvoir me défouler était honorable... Mais merde, qu'est-ce qui m'est passé par la tête ?
J'ai encore quelque chose à perdre, malgré tout ce que je crois. J'ai ces trois serpents, avec leurs défauts et leurs qualités, qui m'ont accompagné sans jamais rechigner depuis le début, qui m'ont protégé quand j'étais affaibli et qui m'ont soutenu quand j'étais au bord du gouffre. Et moi je les ai oublié parce que j'étais centré sur ma petite personne. Imbécile, imbécile ! Ma propre lâcheté me révulse. Bordel, qu'est-ce que je vais faire ?

Je n'ai néanmoins pas le temps de réfléchir davantage à cela. Contrairement à tout ce que j'aurais pu penser, l'autre n'en profite pas pour me coller une autre beigne ou pour se moquer de ce qui vient de se passer, mais il abaisse lui aussi son déguisement. Je m'immobilise, incapable de comprendre ce qui est en train de se passer. Qu'est-ce qui lui prend ? Un de ses neurones vient de sauter, ou quoi ? C'est certainement pas son genre de 'rendre la pareille' pour s'assurer qu'aucun de nous ne divulgue quoi que ce soit, alors pourquoi ? Et bon sang, pourquoi est-ce que Hatori et Fran ont soupiré en voyant cela ? Quelle raison peut bien pousser l'Arbok à le regarder avec tant d'affection et de tristesse dans le regard ? Qu'est-ce qui se passe, putain de merde ?!
Quelque chose est en train de se passer et je n'y comprends rien. J'essaie de donner un sens à tout ce que je vois, mais il semble que je sois le seul à ne pas réaliser ce qui se passe, comme à chaque fois j'ai l'impression. Tout m'échappe, et quand j'essaie vainement de me raccrocher à des certitudes, elles volent en éclat. Pourquoi diable est-ce que mes alliés se mettent-ils à regarder une personne insupportable et détestable avec autant de douleur dans leurs yeux ?
Et plus que tout, pourquoi est-ce que j'ai sursauté quand j'ai vu son visage ? Pourquoi est-ce que toute la rancune et la colère se sont dissipées en une seconde à peine ? Pour quelle raison est-ce que j'ai senti mon cœur manquer un battement ? La vérité m'est inconnue, mais il y a quelque chose de familier chez lui et cela m'horrifie de le réaliser. Je manque de m'étrangler en comprenant ce que ça peut signifier.

Mes craintes, malheureusement, se voient confirmées alors que j'aperçois son expression stupéfaite. C'est quand il prononce le surnom de l'Arbok que je m'immobilise un peu plus, épouvanté. Oh non, dites-moi que je rêve... Je tremble un peu, encore plus horrifié que lorsque ma capuche est tombée, et je manque de m'étrangler en voyant Fran pousser sa tête contre la main qui le caresse. Dites-moi que c'est un cauchemar. Mon cerveau, lui, contrairement à ce que je voudrais, est déjà en train d'analyser chaque action, de rassembler les pièces du puzzle. Peu importe à quel point j'aimerais me tromper ou me mentir pour ne pas réaliser. Les réactions de mes reptiles parlent bien assez. Le fait qu'il connaisse leurs trois noms est un autre coup que je prends en fermant les yeux pour essayer de me cacher. Non, non, non, c'est pas vrai !
Et finalement, il me regarde avec un visage qui n'exprime rien d'autre que le bonheur et la tristesse tout à la fois. Les premiers mot qu'il prononce me déconcertent, et je n'arrive même pas à être surpris par ses pleurs. Je m'en serais moqué si jamais la situation n'avait pas pris un tournant pareil, mais ils m'effraient encore plus. Je pourrais presque sentir mes poils se hérisser et un poids s'installer tout au fond de mon estomac.
Le prénom qu'il prononce me donne envie de hurler. Je ne peux pas faire comme si je ne comprenais pas ce que ça veut dire, mais je reste là à le fixer avec des yeux écarquillés et ébahis. Mes doigts se serrent sur le sol que je griffe, comme pour essayer de retrouver le contrôle de mon corps qui n'est plus qu'un poids lourd et statique. Toute l'assurance que j'avais avant a fondu comme neige au soleil. Le froid glacial qui me traverse est aussi tranchant que celui dans lequel j'ai dormi pendant ces dernières semaines. Je suis terrorisé et je serais incapable de le nier. L'atmosphère est devenue tellement oppressante pour moi que je suis incapable de même imaginer prononcer un mot.

Puis, finalement, voilà que je le sens sauter sur moi et m'entourer de ses bras, tandis que ses mains glissent dans mes cheveux, comme si c'était quelque chose d'aussi naturel pour lui que le fait de respirer. Mes muscles, statufiés, refusent de bouger. Il y a quelque chose de bien trop familier à ce contact. Les airs rassurés de mes serpents ne m'aident pas à me calmer, et encore moins lorsque je vois que Hatori semble plus inquiet que les autres. Lui a compris ce qui me passe par la tête. Il sait exactement comment je réagis et donc ce que je vais faire face à l'enchaînement d'événements qui vient de se produire. Il n'y a rien de glorieux à ça, et je ne sais pas, mais... Je ne sais pas c'est tout ! Je ne sais rien, putain ! Mais apparemment, le premier connard sur lequel je tape en sait bien plus sur moi que tout ce que j'ai pu comprendre en deux mois. Et j'ai beau retourner le problème dans tous le sens, je ne peux pas nier cette constatation. Il me connaît. Si il a pu entendre les prénoms de mes pokémon par le passé, je ne peux pas nier la vérité au point de passer à côté des comportements de mes alliés et de la sensation de familiarité qui m'a parcourue tout à l'heure. Même moi je ne peux pas nier la réalité à ce point. Ironiquement, je sais sans savoir.

Et je ne sais pas pourquoi je réagis ainsi. N'était-ce pas tout ce que je désirais, de retrouver la piste de qui j'étais ? N'était-ce pas mon seul rêve depuis le début ? Pourquoi, même si la situation semble absurde et complètement improbable, est-ce que je me sens si mal ? Maintenant que j'ai un début de chemin, qu'est-ce qui me pousse à l'éviter ? Plus rien n'est logique. J'aimerais me dire que je suis en train de faire un rêve, ou un cauchemar je ne saurais pas dire, que c'est statistiquement impossible que la première personne dans la résistance que je croise soit liée à moi. Et pourtant...
Le prénom qu'il a prononcé, c'est le mien, n'est-ce pas ? 'Natsume', c'est moi. C'est ce que je cherchais à connaître depuis deux mois mais je ne sens pas un seul gramme de satisfaction en l'entendant. Non, à la place, je me retrouve à espérer ne pas avoir été là. J'aimerais ne pas savoir. Aussi stupide et idiot que ce soit, j'aimerais avoir été sourd, avoir été loin, loin de tout ça. Quelque chose me rebute, je ne sais pas quoi, mais je crois que c'est le choc. Ma poitrine est lourde, et je respire de plus en plus difficilement. Ma méfiance naturelle revient au galop et hurle au danger. Trop près, bien trop près, beugle mon instinct de conservation.

Alors, sentant que je peine à emmagasiner de l'air dans les poumons, je repousse assez brutalement l'autre résistant, sans toutefois le frapper. J'en serais incapable, vu mon état. Avec précipitation, je me relève et les regarde tous d'un air ébahi. La respiration rapide, j'ai l'impression d'avoir couru un marathon, et je ressens des pointes de douleur dans mes poumons. Mes yeux sont écarquillés, horrifiés, et je ne saisis pas exactement ce qui m'arrive. Les épaules relevées et contractées, j'essaie d'analyser encore et encore, sans succès.

« Je-, que-... »

Rien de cohérent ne sort de ma bouche. Ce ne sont que des balbutiements sans aucun sens et que je sais moi-même sans but. J'essaie de calmer ma respiration et je vois Hatori se contracter, inquiet. Il a compris, lui, les émotions contradictoires et chaotiques qui me parcourent. Il sait à quoi je pense, et il a sans doute saisi à quel point je pourrais être un danger pour moi-même, à cet instant. Je fais deux pas en arrière, dans l'espoir de reculer et de m'éloigner de tout ce que je comprends pas. Tandis que ma main se dirige vers ma sacoche pour en sortir une bombe de fumée, la queue du serpent vert s'enroule autour de mon poignet et l'immobilise. Nos regards se croisent et il hoche négativement de la tête. En dépit de ma nervosité évidente, il refuse de me laisser m'enfuir comme le dernier des lâches, alors que c'est tout ce que ma peur me dicte de faire. Je sais que c'est stupide, mais je ne sais pas ce que je suis censé faire, je ne sais pas ce qui passe et bon sang, je ne sais juste pas ce qui m'arrive !
Néanmoins, le regard du Majaspic est porté sur mon dos, et je passe une main dessus par curiosité, avant de grimacer en sentant quelque chose de chaud contre mes doigts. Merde. Ma panique m'a fait oublier la douleur, et voilà que mes plaies se mettent de nouveau à saigner. Je n'ai même pas l'énergie de me plaindre, et fixe la tâche rouge sur ma main avec une expression étrangement plus calme.

Même si je tremble et que je serais strictement incapable de discerner le vrai du faux à cet instant, mon regard se pose sur celui que j'ai rejeté. Je ne cherche même pas à cacher mon air confus et perdu, alors que les questions se multiplient dans mon esprit. La nausée qui me parcoure n'a pas disparu et je ne saurais pas dire exactement ce que je ressens, ni ce que je cherche à faire maintenant. Je ne crois pas que Hatori ait une idée non plus, et c'est bien pour ça qu'il me fixe avec autant d'attention, comme si il était prêt à m'arrêter en une seconde si il le fallait. Fran lui-même pousse des couinements tristes en ma direction ; il essaie de réveiller quelque chose chez moi qui, je le crains, est trop profondément enfoui pour l'instant.

« Qu'est-ce que, qui... »

Pourquoi est-ce que j'ai autant de mal à parler ? J'en arrive à mélanger le japonais et le français, et je ne m'en rends compte qu'après, car mon cerveau est bien loin d'arriver à analyser quoi que ce soit. Ma gorge est nouée, à l'instar de mon estomac, et j'ai l'impression que je vais vomir d'un instant à l'autre. J'étouffe. L'incompréhension a fait naître une telle peur que j'en suis devenu incapable de garder le contrôle. Mes jambes toujours flagellantes, j'essaie de garder une certaine contenance alors que je me rends pourtant bien compte que c'est complètement impossible, dans mon état. Ce n'est qu'un doux songe que je ne prétends pas pouvoir réaliser, et de toute façon j'aurai bien tort d'y croire, j'en ai la preuve à chaque seconde qui passe.

« Qui... »

Il me faut plusieurs secondes, temps que j'utilise à calmer un peu ma respiration rapide, pour arriver à parler. J'avais cru ne jamais y parvenir.

« Qui es-tu... ? »

Je suis finalement parvenu à poser la question qui me dévore depuis tout à l'heure. Les yeux écarquillés, je continue de le fixer en essayant de poser un nom sur son visage. Je ne comprends pas la sensation rassurante qui s'oppose à celle de panique que je ressens en le voyant, ni pourquoi quelque chose dans mon esprit me susurre de lui faire confiance alors que ma logique crie au danger. Je ne comprends plus rien, et les questions se bousculent. Tout va trop vite. Je le dévisage en essayant désespérément de sortir quelque chose de ma mémoire trouée. Seul une poignées d'images me viennent en tête.
Je n'arrive pas à les comprendre. J'entrevois une chambre d'hôpital et un petit Insécateur, un Roucarnage volant par dessus des nuages sous un ciel de nuit, et des images dont j'arrive à peine à percevoir la forme ou les couleurs. J'attrape ma tête entre mes mains, incapable de discerner quoi que ce soit là dedans et tente de me calmer, sans succès. Essoufflé et perdu, je fixe le sol avec des yeux écarquillés, alors que je me retiens difficilement de me griffer le crâne tant la panique est intense. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, comme si il allait rompre d'un instant à l'autre. Qu'est-ce qui se passe, putain ?!
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptySam 30 Avr 2016 - 18:09



De battre mon cœur s'est arrêté


feat on sait pas trop

Samaël Enodril



Pour la première depuis plusieurs semaines, un véritable sourire vient orner mes lèvres. Maintenant que je le revois enfin, je ne veux plus jamais me détacher de lui. J'ai l'impression d'avoir retrouvé une partie de moi, ce qui est probablement le cas, considérant l'importance qu'il a mes yeux. C'est presque désespérant à quel point il a pu me manquer. J'étais dans un tel état, durant tout ce temps, si seulement il savait... Il me sermonnerait probablement pour ne pas avoir assez fait attention à ma santé. Mais j'espère qu'il sera satisfait de moi quand il saura que j'ai pris bien soin de sa chambre et de ses affaires pendant son absence. Je nettoyais régulièrement son laboratoire pour ne pas qu'il prenne la poussière, en utilisant de l'eau distillé comme il m'avait montré un jour. Avec le plus grand soin, je veillais à ce que rien ne soit cassé, car je sais que des ustensiles de chimiste peuvent coûter cher, et je les savais durement gagnés par le Shimomura au prix de nombreux efforts. Faust n'aura plus à culpabiliser, Nagisa sera peut-être plus douce avec nous, et tout le monde sera soulagé quand il rentrera parmi nous. Encore faut-il qu'il rentre, et je ronronne intérieurement en sachant que ce sera grâce à moi ! Mais je suis bien, si bien contre lui, que je ne veux pas partir tout de suite. Nous avons tant à nous dire, je le sens, mais je veux encore profiter de sa chaleur. Même si j'ai une sensation étrange qui me parcoure, mais que j'ignore volontiers pour me concentrer sur la présence de l'éleveur.

Il fallait bien un jour ou l'autre que je le ramène auprès de Faust, de toute façon. Mais je voulais rester comme ça encore un petit peu. Profiter de son odeur, même si elle a un peu changé, et de cet instant où je peux enfin le serrer dans mes bras. Néanmoins je me sens repoussé. Assez violemment, Natsume me rejette, comme si j'étais un être nuisible. Je retombe en arrière et le fixe, stupéfait et interdit. Jamais il ne m'avait traité comme ça. Comme si j'étais un étranger, et qu'on ne se connaissait pas. Pourtant je ne me trompe pas. C'est bien mon copain qui se trouve devant moi. Celui qui a mystérieusement disparu pendant plus d'un mois. Je l'ai reconnu lui, j'ai reconnu ses serpents, et même ces derniers ont su m'identifier, se rappeler de qui j'étais. Abasourdi, je cligne des yeux, cherchant des réponses auprès du Shimomura. Normalement, il ne devrait pas tarder à m'en donner. Car, moi, je veux pouvoir encore l'enlacer, lui dire à quel point il nous a tous manqué, qu'on l'a cherché partout, en vain. Tant d'autres choses dont j'aimerais lui parler, ne serait-ce que pour entendre de nouveau sa voix. Celle que je connais, pas celle de tout à l'heure, qui portait des airs cyniques et vaniteux au possible, qui ne lui ressemblent pas du tout.. J'imagine néanmoins, en vue de son état et de celui de ses alliés, qu'il n'a pas dû vivre des choses faciles. Je comprends tout à fait qu'il soit encore un peu choqué de me retrouver. Au moins, désormais, il sera en sécurité ; une perspective qui me soulage d'avance.

L'éleveur se relève d'un bond, essouflé. Tour à tour, il nous scrute d'un air ahuri, comme s'il était perdu. Moi-même à cet instant, je ne saisis pas bien ce qui lui arrive. Sa respiration est saccadée. On aurait dit qu'il tentait de s'échapper de quelque chose. Je me redresse à mon tour, pour observer les environs. Aurait-il peur de quoi que ce soit ? Qu'on nous suive ou qu'on nous espionne, peut-être ? Parce que nous avons enlevé nos déguisements ? Je n'y avais même pas pensé. Natsume a toujours été plus futé que moi. Je ne serais pas étonné s'il essayait de me faire passer un message à travers son comportement inhabituel. Aux aguets, je n'entends cependant rien autour de nous. Personne à l'horizon, et si c'était le cas, nos Pokémons les aurait probablement entendu. Nous sommes donc seuls. Est-ce que Natsume serait devenu paranoïaque durant son absence ? Il faut que je sache. Nous nous sommes tous tellement inquiétés pour lui. Je me souviens encore de la peine que je lisais dans les yeux de Charlotte la dernière fois qu'elle est passé chez Faust. Est-ce que Natsume se rend au moins compte de toutes les personnes qui pensent à lui ? Oui, probablement. Du moins, je veux m'en convaincre. Je veux même oublier le fait qu'il fasse partie de la Résistance. Ce n'est pas le sujet du jour, et je préfère éviter de l'aborder.
Des mots, ou plutôt des sons, sortent de sa bouche. Une flopée de balbutiements sans aucun sens qui confirme mes doutes. Il semble complètement paumé, et le regard de ses reptiles en disent bien assez. Je ne me permets plus de tenter une approche pour l'instant, de peur qu'il me repousse une nouvelle fois. Un mauvais pressentiment m'agite, mais je refuse d'y penser. J'ai réussi à mettre la main sur Natsume. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?.. Rien. Rien du tout. C'est ça, rien du tout. Tout ira bien, désormais, n'est-ce pas ? Je dois juste l'emmener dans un endroit sûr pour qu'il puisse se reposer confortablement. Le pauvre, il a dû vivre des choses terribles... Je suis là, désormais, Natsume. Je suis là, et je vais prendre soin de toi. Tu n'as pas à t'en faire. Et je n'ai pas à m'en faire non plus... n'est-ce pas ?

Je mords ma lèvre inférieur pour ne pas laisser mes inquiétudes revenir. Car même si je ne comprends pas ce qui cloche, je devrais être sûr que rien n'est anormal. Car je ne vois pas ce qui pourrait être anormal. J'ai dressé un plan dans ma tête, je n'ai plus qu'à le suivre, point. Mais depuis qu'il m'a repoussé, je n'ose plus le brusquer. Il faut peut-être que je commence par aller doucement, avec lui. Seuls ses Pokémons ont une idée de tous les tourments qu'ils ont traversés. Heureusement qu'ils ne sont pas tombés sur quelqu'un d'autre, leur situation aurait très bien pu empirer. Ai-je seulement raison, de ne faire comme si je ne sentais pas quelque chose de bizarre dans l'air ? Impossible d'éviter le problème éternellement, j'en suis conscient. Mais pour une fois, cela doit seulement être mon imagination, non ?.. Non...
Je ne le remarque que maintenant, mais il y a bien un truc qui ne va pas, du moins chez Natsume, qui reste le plus suspicieux. Je sursaute même lorsqu'il semble prêt à sortir quelque chose de sa poche. Toutefois, il est arrêté dans son élan par le Majaspic, avec lequel ils échangent un regard qu'eux seuls comprennent. Gatsby revient à une vitesse folle près de moi et se remet à sa place habituelle, comme si nous allions engager un nouveau combat. Mais plus question pour moi de le frapper. Mon petit ami, en revanche, j'ignore totalement à quoi il joue, et Arceus sait que je suis en train d'avoir de plus en plus de doutes. Est-ce qu'il allait... me faire du mal ? Ce n'est pas le genre de Natsume. Il pourrait me blesser, mais seulement involontairement, je le connais assez pour savoir ça. Le Shimomura que je tiens devant moi me paraît inconnu, comparé à celui que j'avais l'habitude de côtoyer, de serrer dans mes bras, car c'était tout naturel, pour moi.

Je pousse un hoquet en voyant les traces de sang qu'il est venu chercher de derrière son dos. Par Arceus... Est-ce moi qui lui ai fait ça ?! Je ne me suis pas rendu compte de ma force. Bordel, mais qu'est-ce qui m'a pris ! J'étais furieux à ce point, pour lui faire du mal ainsi ? Si seulement j'avais su... Je ne sais si je devrais remercier l'ironie de la situation pour avoir fait en sorte que celui que je prenais pour un péquenaud était en fait le même que je cherchais, ou la détester au contraire pour ne pas avoir été averti avant qu'il s'agissait de mon propre copain que j'étais en train de malmener, alors que je n'en rien à faire du moment que j'avais quelqu'un pour me défouler, et Athéris était idéal pour laisser éclater ma frustration de manière très stupide.
Son regard émeraude se pose sur moi. Il semble particulièrement confus, comme si tout ça lui échappait. Embrouillé, nébuleux, je crois avoir créé, sans le vouloir, un chaos dans son esprit, toujours en me demandant ce qui lui prend, et pourquoi il agit aussi bizarrement. J'ai raté un grand, très grand épisode, apparemment, et cela me met étrangement mal à l'aise. Il en vient même à mélanger le japonais et le français, comme s'il n'avait plus conscience de ce qu'il disait. La folie l'aurait-elle atteinte ? Il n'y a même pas cinq minutes, quand il était encore sous Athéris, il paraissait à peu près normal. Tout aussi pathétique que moi, mais normal. Depuis que sa capuche et que son foulard ont été enlevés, il agit d'une curieuse façon, mais je ne dis rien. Je ne prononce pas un mot, car on dirait qu'il veut parler, qu'il essaye de me dire quelque chose. J'attends, patiemment, qu'il trouve le moment adéquate, tout en restant sur mes gardes. Je déglutis, en sentant quelque chose de terrifiant. Une certaine peur s'installe, mais je ne saurais trouver son origine. Le mauvais pressentiment refait surface, et je n'arrive cette fois pas à la contrôler, à la refouler. Elle stagne et devient plus importante, menaçante, comme une bombe sur le point d'exploser.

Et sa question, si elle lui paraît évidente à poser, me paraît effrayante à entendre. Je crois rêver, ou plutôt cauchemarder. J'aimerais avoir mal compris. Je sais pourtant que ce n'est pas le cas. Que j'ai bien écouté, mais que je refuse d'admettre qu'il ait vraiment pu demander. J'écarquille les yeux, ébahi et pris au dépourvu. On ne saurait désigné le plus incertain de nous deux. Le pire, c'est qu'il est torturé mentalement, et ça se voit. Par qui, par quoi, je ne sais pas. J'aimerais bien, pourtant, trouver le problème. C'est mon rôle, à la base.  Pendant le laps de temps où nous étions loin l'un de l'autre, des événements sur son chemin ont eu lieu. J'ai eu la malchance de ne pas y assister. De ne pas voir ce qui le ronge. Mais je suis tout aussi désireux de l'apprendre.
Je ne veux pas rester impassible, mais une angoisse singulière tend à me stresser. J'essaye de garder mon calme et mon sang-froid. Avec tendresse, je prends ses mains dans les miennes, pour l'empêcher de se faire du mal, et pour qu'il me regarde. Ma voix, douce, n'a pour but que le guider et l'éclaircir.

« Natsume... Natsume, c'est moi, Sam. Samaël. Tu te souviens ?.. »

Pourquoi... Pourquoi ne se souviendrait-il pas ? Il n'y a aucune raison pour qu'il m'ait oublié, aucune. Impossible. Je suis son petit ami. Je l'aide, je lui remonte le moral, je le détends, je le soutiens, et je suis toujours à ses côtés. Je l'aime, plus encore que ma propre vie. Il ne peut pas m'avoir oublié. Il ne peut pas. Je ne veux pas.

« Tu-tu m'en veux pour t'avoir frappé, c'est ça, hein ?.. A-allez, c'est pas drôle. On s'est tous beaucoup inquiété, ça fait des semaines que nous te cherchons. »

Un léger rire jaune m'échappe. Lâche, je préfère mettre ça sur le compte d'une rancune inexistante à mon encontre. Il n'en est peut-être rien. Mais je me rassure comme je peux. J'en ai besoin. Il ne me reste rien d'autre pour chasser cette alarme qui sonne dangereusement dans ma tête, pour m'informer de ce que je refuse pourtant d'entendre.

« Je-je suis désolé. Je sais qu-que t'aimes pas la violence, mais... j'sais pas ce qui m'a pris. Depuis ton départ, je... je... Oh, attends ! »

Me rappelant soudain de ce que j'ai dans ma poche, je sors l'inhalateur de Natsume. Il n'a peut-être pas pu en trouver un, là où il était. J'ai constaté ses grimaces et sa respiration sifflante. Je sais par ailleurs que ses poumons peuvent le faire terriblement souffrir. Je veux éviter ça. Au moins, il aura sa Ventoline quand il la lui faudra. Elle ne me sert plus, à présent. Comme il est perdu, je lui mets l'objet dans sa paume pour qu'il la garde. La fatigue doit l'encombrer plus durement que ce que je pensais, à voir son air vague et obscur.
Si je suis soulagé, la tristesse s'en est allé pour laisser place à l'anxiété et l'inquiétude. Mais maintenant qu'il est là, je ne dois le gérer seul. Il me faut l'aide de Faust, d'Isaac, Nagisa, tout le monde. Nous devons comprendre ce qui lui est arrivé, et ce qui l'a mis en état de choc. De ma ceinture de Poké Balls, j'attrape celle de mon Gardevoir et fait sortir celui-ci pour qu'il nous téléporte chez le Donovan afin de lui parler du retour de Natsume. Voilà une nouvelle chose pour laquelle il arrêtera de se faire du mouron. Sans aucune brusquerie, je tends la main dans sa direction pour qu'il puisse la prendre.

« Tu viens ?.. J'te ramène à la maison. »

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Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 2 Mai 2016 - 1:18, édité 1 fois
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyDim 1 Mai 2016 - 18:51



De battre mon cœur s'est arrêté

À ce stade je sais plus

Hatori n'a pas bougé depuis tout à l'heure, et je n'ose pas le faire puisqu'il me fixe avec insistance. Si jamais j'essayais de fuir ou de faire un quelconque mouvement brusque, je sais qu'il m'arrêterait en une seconde. Il en serait tout à fait capable et n'aurait même pas à se forcer, vu mon état actuel. Moi-même, je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne pourrais pas assurer quoi que ce soit sur mes pensées à l'instant. Ce ne sont plus qu'un amas chaotique de mots fuyants et hasardeux, plus ou moins flous, s'entrechoquant encore et encore. Je ne peux rien en tirer, et cela m'effraie d'autant plus que j'ai conscience qu'il n'y a absolument rien que je comprends. Je n'ai aucune base solide ou stable, aucune connaissance qui puisse m'assurer une quelconque sécurité ou une stabilité rassurante. Il n'y a rien que je contrôle à l'instant, et même si j'essaie de trouver une faille à cette hypothèse, toutes mes déductions ne font que le confirmer. Je ne peux même pas me fier à mes alliés, qui refusent de me laisser faire comme bon me semble. L'impression d'être coincé s'additionne à mon angoisse, que j'essaie pourtant d'apaiser. C'est loin d'être aisé. Comment diable pourrais-je le faire quand je n'ai rien qui me permette de penser que la situation n'est pas si grave ?
Alors c'est vrai. Je ne suis pas mort, je ne vais pas non plus me faire découper et jeter dans une rivière, et voilà que je me retrouve avec une piste sur mon passé. En toute logique, je devrais me réjouir, non ? Sourire, exprimer mon enthousiasme d'une façon quelconque, bref, être heureux. Mais non. Maintenant que je suis près de la vérité, j'en ai peur. Comme un insecte près d'une flamme, je m'en suis rapprochée car elle m'attirait, mais je viens tout juste de réaliser les dégâts qu'elle pourrait me faire. Ou du moins, c'est ce que me hurle ma conscience et mon instinct qui s'agitent depuis que ma capuche est tombée. Pour peu, j'en viendrais presque à regretter que ce soit arrivé. Par pure et simple lâcheté, et j'en ai honte, mais je sais qu'une partie de moi préférait être encore dans l'ignorance. Bordel, je ne suis même pas foutu de savoir ce que je veux. Ça serait presque drôle si ce n'était pas si pathétique, et que je ne l'étais pas tant à l'instant.

Les épaules contractées et serrées contre mon cou, je serre ma tête entre mes mains, essayant désespérément de calmer le flux d'images vagues et multiples qui continuent de m'assaillir. J'en viendrais presque à m'étouffer tant l'afflux d'informations est dense. Mes poumons, eux, semblent décider à me jouer un mauvais tour et si je ne sens pas de crise pointer le bout de son nez, il m'est toutefois compliqué de respirer convenablement. Putain, à ce niveau je n'ai même plus à me demander si je suis une épave ou non, je viens d'en avoir la confirmation. Mes reptiles me fixent avec pitié, hormis Byakuran qui semble plus agacé, mais je n'ai même pas la force de me sentir indigné. Je suis déjà incapable de me concentrer que autre chose que ce qui est immédiatement à ma portée.
Je me gèle lorsque l'autre, dont j'aimerais pourtant désespérément oublier la présence, saisit mes mains avec ce que je ne pourrais pas qualifier autrement que de la douceur. Les yeux ronds, je le fixe pour chercher à comprendre ce qui peut bien se passer, incapable de me dire que l'individu qui me traite comme si j'étais un ami était celui avec lequel je me battais il y a quelques minutes à peine. Tout, ici, m'est incompréhensible. Je n'arrive même pas à saisir pourquoi une partie de mon esprit est étrangement d'accord avec ce qui est en train de se passer. Je déglutis, mal à l'aise et toujours sur mes gardes, le cœur encore tambourinant dans ma poitrine. Rien ne fait sens. Absolument rien.

Samaël, donc. Je fouine dans mon esprit à la recherche du moindre petit indice, mais rien ne me vient, hormis le silence peu rassurant que m'offre toujours ma mémoire. Peu importe à quel point je remue le peu de souvenirs que j'ai, je ne parviens qu'à la réalisation toujours aussi glaçante que je n'ai absolument rien qui me permette de poser un passé derrière les mots. Pourtant, quelque chose dans mon esprit s'agite tellement que j'ai l'impression que mon crâne va exploser, comme si j'oubliais un élément extrêmement important. Quelque chose de vital. Cette sensation s'accompagne d'un creux dans ma poitrine qui continue de m'intriguer. Le malaise que je ressens ne fait que grandir au fur et à mesure que les secondes passent et que mon désarroi grandit.
Si je n'ai plus qu'un pied sur la réalité à l'instant, lui ne semble pas non plus comprendre ce qui se passe. Rien qu'à son expression et à ses propos, je comprends qu'il n'a toujours pas compris, mais je ne le corrige pas, trop perdu. Je suis déjà incapable de bouger ou de faire un seul mouvement, alors comment pourrais-je prendre la parole ? Mon corps a comme arrêté de fonctionner, hormis pour ma poitrine qui s'abaisse et se soulève au rythme de ma respiration rapide. Je ne saurais pas dire lequel d'entre nous est le plus déconnecté de la réalité, et je m'en fiche complètement. Tout ce qui m’obsède pour l'instant, c'est le chaos dans lequel j'ai l'impression de me noyer.

Néanmoins, le mot 'nous' me fait sortir de ma torpeur. Je ne pourrais pas être plus immobile qu'à l'instant, mais mes yeux se sont encore écarquillés sur le coup de la stupeur, et j'ouvre légèrement la bouche, ébahi. Je n'arrive pas à en croire mes oreilles, et je lui demanderais de répéter si j'y arrivais. Ce que cela signifie me fait déglutir nerveusement. Alors il y a vraiment eu des personnes importantes, dans ma vie ? Combien de noms et de visages ai-je oublié ? Je m'en étais douté, mais en avoir la preuve est une toute autre affaire.  Si ma curiosité s'affole, je suis incapable de l'exprimer.
Ses excuses m'importent peu, vu la situation. Ce qui s'est passé avant, si cela m'a donné des raisons de me méfier de lui, n'est toutefois pas ma priorité. Non, pour l'instant, je veux simplement comprendre, et je n'y arrive pas. C'est tellement frustrant que j'arrive à peine à garder l'inhalateur qu'il me donne et qui finit de confirmer qu'il n'est vraiment, vraiment pas en train de mentir. C'est la preuve ultime que tout ceci n'est pas juste une imagination de son cerveau et une coïncidence hasardeuse, et ma respiration s'accélère un peu lorsque je le comprends. Bon sang, pourquoi est-ce que je panique autant maintenant que j'ai ce que je veux ? Je veux bien comprendre que c'est un choc, mais j'ai l'impression que je vais m'écrouler d'un instant à l'autre. Mes jambes tremblent tellement que je ne les sens même plus.

C'est lorsqu'il sort un Gardevoir et qu'il me fait signe de le suivre pour retourner à la 'maison' que je réagis alors vraiment. Vivement, je fais deux pas en arrière, les yeux écarquillés, effrayé. Je ne parviens toujours pas à calmer ma respiration, et ma main se serre sur l'inhalateur comme pour y trouver un point d'ancrage.

« Je... »

Je balbutie et peine à trouver mes mots. Mes jambes continuent de trembler. Me sentant comme piégé, j'inspire et j'expire tandis que des sons aigus commencent à sortir de ma gorge. La main qui m'est tendue me fait bien plus peur que ce qu'elle ne devrait.

« Je ne... »

Pourquoi est-ce que je ne peux plus parler ? Il y a quelques instants, j'arrivais à le mépriser sans aucun problème et à le provoquer pour pouvoir défouler sur lui toute ma colère. Fran avance un peu vers moi, l'air apitoyé et inquiet, mais je fais un autre pas en arrière, et je m'apprête à en prendre un autre. C'est à ce moment que choisit Hatori pour m'infliger un coup de queue dans le dos, relativement léger par rapport à sa force, mais au vu de la douleur que je ressentais déjà, c'est suffisant pour me faire tomber en plein sur le Majaspic qui se tenait là pour me réceptionner. Sans doute craignait-il que je prenne la fuite d'un instant à l'autre. Les yeux fixés sur le sol, je mets plusieurs secondes pour arriver à parler.

« Je ne me souviens de rien. »

Mes épaules se sont serrées instinctivement près de mon cou, et j'en viens à m'accrocher aux écailles d'Hatori tant la nervosité me dévore.

« Absolument rien. »

Le Majaspic soupira et ferma les yeux. Je peste des jurons étouffés, incapable de faire le moindre mouvement. Un peu de sang coule sur les écailles d'Hatori. Je ne lui en veux pas pour ce qu'il vient de faire. C'était la seule méthode pour m'empêcher de partir en courant, et il a fait ce qu'il croyait le plus juste. Mais même maintenant que je l'ai dit, je ne peux pas m'empêcher de trembler. Ma gorge s'est nouée et je n'en suis plus qu'à prier qu'à un moment donné, n'importe quand, tout cette situation finira par avoir du sens.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyMar 3 Mai 2016 - 1:45



De battre mon cœur s'est arrêté


feat on sait pas trop

Samaël Enodril



Ma main, toujours tendue, tremble légèrement. Je suis nerveux, pour une raison qui m'est inconnue. Je devrais être heureux. Je le suis, d'ailleurs. Je n'ai jamais été aussi rassuré. Alors pourquoi est-ce qu'un malaise me prend soudain à l'estomac ? Pendant ces longues semaines, je n'ai jamais désiré autre chose que de le revoir. Lui faire des câlins. Pouvoir de nouveau dormir avec lui et combler son lit vide qui perd peu à peu de son odeur. L'attendre dans ce dernier alors qu'il griffonne des choses incompréhensibles sur des bouts de papier qu'il noircit à l'aide de calculs qui n'ont aucun sens pour moi. L'admirer secrètement en train de manipuler ses fioles d'une manière un peu maladroite, mais presque experte. Nos soirées pizzas et Mario Kart avec Faust et Isaac me manquent, même si le Shimomura se trouvait parfois découragé par nos habitudes alimentaires pas franchement équilibrées. Il pouvait parler, lui, à se goinfrer de glaces sans vergogne jusqu'à ce que son estomac lui dise d'arrêter le massacre. On avait beau lui dire de se modérer sur sa consommation de crèmes glacées, il répétait sans cesse que ça valait le coût, même si cela lui donnait pas mal de maux de ventre. Quand l'éleveur a disparu, nous avions moins le cœur aux rires et à la détente. Une joie de vivre qui s'était progressivement tarie, ce que je regrettais, mais pas autant que l'absence de celui qui était devenu bien trop important pour moi.

J'attendais son retour avec tant de hâte... Pourtant, je ne peux nier ce sentiment étrange qui me parcoure depuis qu'il m'a repoussé avec une rudesse des plus étonnantes, venant de lui. Même quand nous ne sortions pas ensemble et qu'il rêvait de voir ma tête sous une guillotine, il n'avait jamais était aussi brusque. Il faut dire aussi qu'à ce moment-là, je n'osais jamais me jeter sur lui de cette façon. Mais je l'aime, et il m'aime. Quoi de plus normal pour moi que de vouloir me blottir contre lui pour l'enlacer, alors que cela fait des jours et des jours que cette envie ne m'était pas accessible. Que je devais patienter jusqu'à ce qu'il revienne auprès de moi. Et tout ça pour finir par me faire repousser, comme si j'étais porteur de la peste. Je sais bien que je ne me suis pas très bien comporté avec lui au départ, et que j'aurais sûrement dû agir de façon un peu plus mature. Je le prenais tout simplement pour quelqu'un d'autre. C'était une grave erreur de ma part, et je m'en veux de l'avoir frappé ; car jamais je ne le ferais en temps normal, c'est une évidence. Bien que je voudrais le croire très fort, je commence à penser de plus en plus que ce n'est pas parce que je l'ai provoqué qu'il a décidé de faire comme s'il ne me connaissait pas. Il ne me boude pas pour m'être battu avec lui. Il semble sincère, et c'est ce qui me fait le plus peur. Une ruse de sa part ? Impossible. Il n'est pas aussi vicelard, et surtout pas avec moi. Il lui est arrivé de me troller royalement, mais jamais aussi sérieusement. Or, la peur qui grandit en moi veut me faire comprendre que le problème est beaucoup plus grave que ce que je peux croire.

Le fait qu'il ait du mal à parler, déjà, ne m'indique rien qui vaille. Natsume peine à trouver ses mots, alors que sa répartie de tout à l'heure lui était fidèle en tous points et répliquait immédiatement à chacune de mes remarques désobligeantes. On aurait dit tout à coup un étranger qui ne parlerait pas la langue. Ses débuts de phrases se perdent dans des sons aigus qui m'alarment. Sa respiration sifflante et irrégulière me fait déglutir. Je ne devrais pas céder à la panique, mais mon angoisse ne cesse de croître. J'ai l'impression qu'il va s'évanouir dans la minute qui suit. J'ai du mal à comprendre pourquoi il hésite tant. Ou alors, si une part de moi se doute de quelque chose, je préfère taire cet avertissement strident qui ne m'annonce rien de bon. C'est puéril de vouloir fuir la réalité, mais après tant de mois de galère, je considère en avoir assez des mauvaises nouvelles. La tranquillité n'est pas pour tout de suite, me murmure une voix dans ma tête qui m'agace de plus en plus.
Synkro, à mes côtés, est déjà surpris de voir que Natsume a finalement été retrouvé. Je peux néanmoins sentir son apaisement. Lui-même, s'il s'inquiétait bien évidemment du sort de l'éleveur, était encore plus attristé de constater ma déchéance petit à petit. Mon moral n'était pas tellement au beau fixe ces derniers temps, et j'avoue, avec grande honte, que je demandais parfois à mon Gardevoir de me faire revivre mentalement de doux moments passés avec mon petit ami et nos proches afin de chasser temporairement mon chagrin et faire en sorte que je puisse mieux dormir la nuit. De précieux souvenirs aussi agréables que douloureux, dont le Pokémon psy avait essayé de me refuser l'accès ces derniers jours, car il savait que je me faisais encore bien plus de mal en agissant ainsi. Têtu et égoïste que j'étais, je me disais qu'il ne pouvait comprendre ce que je ressentais, avant qu'il ne me remette à ma place en me montrant que j'affolais mes Pokémons et qu'il fallait que je me ressaisisse, ce que j'ai donc tenté de faire, avec une certaine difficulté prévisible.

Je sursaute quand Hatori donne un soudain coup dans le dos de Natsume, un geste qui me surprend venant de la part du serpent le plus proche du japonais. Du sang s'est remis à couler, et je songe à l'emmener rapidement se soigner avant d'envisager quoi que ce soit. Je tends immédiatement mon bras quand il tombe en arrière, mais le Majaspic, plus rapide que moi, le rattrape avant que je ne puisse même le toucher et le réceptionne. Il a l'air tellement affaibli... Le voir comme ça fait apparaître une boule dans ma gorge. Je ne l'ai pas vraiment aidé à aller mieux, en me défoulant sur lui. Je sais que ce n'est pas le moment de culpabiliser ; pas alors que je viens de retrouver Natsume et qu'il a l'air d'avoir grand besoin que je m'occupe de lui, à condition que j'arrive à le convaincre de me suivre sans qu'il n'ait envie de s'enfuir loin. Pas question de le perdre de vue encore une fois, mais je me sens mal à l'idée de le forcer.

Enfin, il arrive à aligner une phrase correctement. Mais elle se dévoile comme un véritable coup de tonnerre qui me foudroie sur place, et qui m'immobilise, alors que j'allais m'approcher de l'éleveur. Mon cœur, en silence, semble se déchirer, alors que je réalise peu à peu ce qu'il vient de déclarer. Il précise un peu plus ses dires, et ma respiration se bloque tout de suite en un hoquet. Mon Gardevoir n'en mène pas plus large, et sa surprise est telle qu'elle transparaît en légères ondes qui n'arrivent même pas à me surprendre. Ma respiration se fait plus faible, et mes yeux, levés vers mon copain, s'abaissent lentement vers le sol avant de se parer d'un voile brumeux et plaintif. Je ne peux pas y croire, tout simplement. Définitivement, mon cerveau refuse de considérer la vérité. Je scrute avec désespoir le regard des reptiles. Mais les prunelles rouges d'Hatori sont formelles, et confirment mes doutes affreux, qui me font de nouveau trembler. Mon nez picote, mes yeux rougissent, mes jambes flagellent.

« Quoi ?... »

Ma voix est étouffée. Elle finit sur une note aiguë qui exprime mon désarroi et l'attaque que je viens de prendre. Rien. Absolument rien. Un mois et demi que je cherche l'élu de mes pensées sur cette fichue île, et quand je le retrouve enfin, c'est pour récupérer... un amnésique ? Non. Arceus se fiche de moi. Ce n'est pas possible autrement.

« Non... Non !.. Tu ne peux pas... Tu... »

Synkro pose une main sur mon épaule, avant de secouer la tête dans un geste désolé. Il sait que Natsume dit vrai. Et je le sais aussi. J'ai beau refuser de l'admettre, je ne peux pas nier l'évidence, quand je me rends compte que tout coïncidence, maintenant qu'il a exposé clairement ce qui n'allait pas. Mon regard se perd dans le vide, fixant un point invisible au sol. Je titube, j'expire de manière pénible, cligne des paupières pour m'empêcher de craquer, mais me laisse tomber malgré moi sur le sol quand mes pieds ne peuvent plus me retenir à cause du violent choc que j'ai reçu tout à l'heure. Je porte une main à ma bouche et ferme brièvement les yeux. Synkro se baisse à ma hauteur pour me soutenir comme il peut, chagriné et impuissant devant la situation et pour ce qu'elle signifie.
J'ai envie de hurler. Pourquoi doit-on subir tout ça ? N'avons-nous pas déjà assez souffert ? Je n'ai pas assez souffert ?! Juste... non. Je ne peux pas. Comment veulent-ils que j'admette que mon propre copain ne se souvient même plus de moi, ni de tous les moments que nous avons passés ensemble et qui ont construit notre relation ? Comment vais-je annoncer la nouvelle à Faust, à Nagisa, à Charlotte ? Amnésique. Sa mémoire est perdue, peut-être pour toujours, qui sait. Pourrait-on seulement lui faire revenir tous ses souvenirs ? Cette solution doit pouvoir exister. Je ne pourrais pas croire qu'elle nous est inaccessible. Je dois... Je dois...

« Eno... dril. Samaël... Enodril. Je... Je suis ton... ton... »

Son quoi ?.. Eh bien plus rien, désormais. Je ne suis plus rien à ses yeux, à part un pauvre type dépressif et pâle comme un mort-vivant qui l'a insulté, tabassé, pour au final se jeter dans ses bras et pleurer comme une merde parce que j'étais heureux de le revoir et que je constate qu'il ne se rappelle même plus de moi. Pendant tout ce temps où nous étions séparés, je n'existais même pas pour lui. Ni moi, ni personne d'autre. Nous étions là, quelque part, à le rechercher en fouillant Enola de fond en comble, et il ne le savait même pas. Tout ça parce que quelque chose, ou peut-être quelqu'un, lui a fait tout perdre. J'ai l'seum, mais je peux rien faire, hormis accepter la dure, très dure réalité qui s'impose à moi et qui me fend le cœur.

« Je suis... ton meilleur ami. On est plutôt proches, tous les deux. C'est pour ça... que j'étais si inquiet. »

Un silence a passé avant que je ne lui réponde d'un ton étrangement posé et neutre. C'est un regard fatigué que je pose sur lui, alors que Synkro écarquille ses yeux pourpres, interdit. Il secoue mon bras, mais je l'ignore complètement. Je n'ai pas envie de lui donner d'explications. Plus tard, il comprendra mon choix. En temps normal, ce serait plus juste que je sois honnête avec Natsume en lui disant la vérité, mais je ne m'en sens pas du tout capable. Je ne peux pas lui dire que nous étions bien plus que des amis. J'ai bien trop peur de sa réaction si jamais il l'apprend ; car de toute façon, cela ne changera rien. Si jamais il le sait, il pourrait, au contraire, m'éviter davantage pour ne pas que je devienne un peu trop proche de lui physiquement. Je ne pourrais plus me comporter comme si nous étions toujours en couple. Ce Nastume-là ne m'aime pas. Et rien que faire cette constatation me tue. C'est dur, très dur, d'avaler tout ça. Mais la vue du sang par terre qui continue de se répandre lentement me ramène dans le présent, et me rappelle ironiquement quelle a été l'une des premières choses que j'ai osé faire lorsque j'ai rencontré le Shimomura pour la première fois.

« Je te dirai tout ce que tu dois savoir. Mais il faut d'abord que j'arrête tes saignements. Je sais qu'on se connaît à peine, mais tu dois me faire confiance. Je ne te ferais jamais de mal. Enfin... tu m'as compris. »

J'aurais bien voulu pleinement lui dire ça sans penser au fait que je lui ai effectivement donné des coups tout à l'heure et que je n'avais strictement rien à faire de savoir s'il souffrait ou pas. Je ne supporterais désormais pas si je venais à lui infliger la moindre douleur. J'ai déjà l'âme en peine, pas besoin d'en rajouter à cause de ma stupidité sans limite. Je devrais au moins me réjouir de l'avoir retrouvé vivant et en un seul morceau. Mon expression est pourtant dépourvu de la moindre émotion positive, comme si moi-même j'étais vide de l'intérieur. Un manteau de mélancolie et d'abattement s'est déposé sur moi pour m'enlever encore un peu plus d'énergie. Il m'en reste néanmoins assez pour me relever mollement et me diriger vers Natsume afin de l'aider à tenir debout en passant un de ses bras par dessus ma nuque. Mon Gardevoir se redresse à son tour en soupirant et pose une de ses paumes sur ma tête pour établir un contact avec lui. Nous attendons que les serpents se soient installés près de nous afin de les emporter dans la téléportation, et la lumière, enfin, nous entraîne avec elle.

« Au fait, ton nom c'est Shimomura. Natsume Shimomura. »



Nous atterrissons dans le salon de Faust. Par un rapide coup d'œil, je devine qu'il n'est pas encore rentré. D'ailleurs, il n'y a aucun bruit, ce qui ne peut signifier qu'une seule chose chez le Donovan : il n'y a personne. Seul doit rester Clive, qui se repose probablement dans la chambre de son jumeau pour se remettre de son emprisonnement. Je dirige Natsume et ses reptiles sur l'un des canapés et y dépose mon 'meilleur ami' le plus délicatement possible.

« On est chez Faust, un cousin à toi. C'est aussi ici que tu vis. Attends-moi là, je vais chercher de quoi te soigner. »

Si je ne montre rien de l'extérieur, je sais que quelque chose est sur le point de se rompre. Dès lors que je me serais éloigné de lui, je ne tarderai pas à m'effondrer. En silence, je quitte le salon pour rejoindre le couloir, laissant Synkro, Byakuran, Fran et Hatori veiller sur Natsume. Je dois aussi prévenir Faust de ce qui vient de se passer. Un message devrait suffire ; je ne pourrai pas assumer de l'avoir au téléphone. Ma voix me trahirait probablement tout de suite. Je peux peut-être faire comme s'il n'y avait rien devant le japonais (et encore, mon affliction doit se sentir à des kilomètres), mais aborder le sujet avec mon frère de cœur serait un peu plus compliqué oralement.
Heureusement, la salle de bain n'est vraiment pas loin. J'y pénètre donc, en silence, avant d'ouvrir les armoires pour en sortir les trousses qui contiennent les affaires de soin dont j'aurai besoin. Je suis loin d'être un expert, mais j'ai quand même eu le droit à quelques bases. Je m'attarde une dizaine de secondes devant le miroir au dessus du lavabo. Si je n'étais pas aussi fatigué, je serais en train de rire jaune devant ma mine affreuse. Vrai que je ressemble à un zombie. Dommage que Halloween soit déjà passé.
Je pose la boîte de secours dans le lavabo, avant de me coller contre la porte et de m'y laisser glisser. Je sors mon portable de ma poche, et ouvre une nouvelle fenêtre de texto pour l'envoyer au Conseiller. Pendant une minute entière, mes doigts refusent de bouger, et ma vue se brouille rapidement. Même envoyer un simple SMS pour décrire la situation est devenue horriblement compliqué. J'essaye quelques phrases, mais aucune ne veut se terminer. Elles buguent toutes lorsque je viens à parler de l'amnésie de Natsume. Je laisse mes larmes couler quelques instants pour qu'elles sortent enfin, et je finis par écrire à Faust de venir dès qu'il le pourra car 'c'est urgent'. Je ne précise rien d'autre. Je devrais. Je n'en ai pas le courage. Alors je laisse comme ça. Il verra bien de ses propres yeux, de toute façon. Je trouverai la foi de tout lui raconter lorsque le moment sera venu, mais pas tout de suite. Une fois le message envoyé, je sèche mes pleurs avant de reprendre la trousse et de sortir de la salle de bain.
Je reviens finalement dans le salon et me place aux côtés de Natsume, en sortant les ustensiles qui me seront nécessaires.

« Il faudrait que tu enlèves ton... haut. »

Même ça. Même ça, c'est devenu bizarre à demander, étant donné les circonstances. Et pourtant nous avions pris l'habitude de dormir l'un contre l'autre, torses nus, car sinon nous avions bien trop chaud. Mais ça, c'était avant. Quand Natsume m'aimait encore. Mais aujourd'hui, ce serait peine perdu ; car Natsume ne m'aime plus.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyMar 3 Mai 2016 - 4:11



De battre mon cœur s'est arrêté

À ce stade je sais plus

Honnêtement, je ne saurais plus dire qui est vraiment le plus sain d'esprit entre nous deux, à l'instant. Entre moi qui ne tient plus debout et continue de trembler comme une feuille et lui qui me fixe avec cet air horrifié, je crois qu'on pourrait presque faire un concours. Oui, je choisis le mauvais moment pour faire de l'humour, mais à ce stade je crois que c'est tout ce qui me permet de m'accrocher à ma santé mentale. De toute façon, qu'est-ce que je peux faire d'autre, hein ? Tout m'échappe et j'ai l'impression d'être noyé dans un océan d'informations que je ne comprends pas. À ce niveau, autant ne pas faire du chichi sur ce qui est acceptable ou pas.
La nouvelle semble le frapper de plein fouet. Je ne vais pas dire que je comprends pas, j'ai moi-même mis du temps à l'accepter. Il m'a fallu un temps, pendant que je récupérais, pour apprendre à faire avec. En fin de compte, admettre que je n'avais pas le choix avait été la seule chose qui me permettait de n'y penser qu'occasionnellement. Si Fran paraît inquiet du malheur de l'autre résistant, je dois avouer être mitigé. Si une part de moi a du mal à éprouver de l'empathie pour quelqu'un que je n'ai objectivement rencontré qu'il n'y a qu'une heure à peine et avec qui je me suis battu, l'autre est étonnement silencieuse. Comme frappée, cette petite voix qui me rendait fou il y a tout juste quelques secondes s'est faite discrète, terrée quelque part au fond de ma conscience. En dehors du malaise certain que je ressens à le voir visiblement torturé par une douleur interne, il y a aussi le fait que j'ai l'impression que quelque chose m'échappe encore. Je ne fais jamais confiance à mon instinct par défaut, et pourtant aujourd'hui, c'est comme si il me hurlait de l'écouter. Un élément manque au puzzle. Enfin, tout manque d'ailleurs, mais c'est la pièce centrale qui est vitale ici, et je suis persuadé qu'elle est tout près.

Je le fixe sans trop oser parler en l'entendant avouer que nous sommes amis. Cela concorderait avec toutes les informations que je récupère depuis tout à l'heure, même si un petit rien au creux de mon esprit s'agite en entendant cela. Néanmoins, puisque je n'ai rien qui me prouve que ce n'est pas le cas, je dois dire que c'est ce qui paraît le plus sensé, même si j'ai du mal à m'envisager avec un meilleur ami. En somme, c'est ce qui rendrait ses réactions plus ou moins logiques et expliquerait pourquoi mon cerveau semble agité depuis le moment où il a retiré son déguisement. Si j'avais vu les expressions surprises de mes pokémon, j'aurais trouvé ça plus bizarre, mais ce n'était pas le cas.
Si cela semble logique, je ne peux pas être sur et certain que ce soit la vérité : après tout, je ne le connais pas et je n'accorde que rarement ma confiance, que ce soit un défaut ou une qualité. J'ai donc du mal à accéder à sa requête, mais ce sont les regards de mes reptiles qui finissent par me convaincre. Si j'en veux un peu à Hatori pour son comportement, je comprends néanmoins qu'il ne m'aurait jamais fait ça si il n'estimait pas être pleinement justifié. Eux au moins ont encore leur mémoire. Je dois donc tout confier aux autres en espérant que tout se passe bien. Ahaha. L'ironie de la chose me frappe de plein fouet.

De toute façon, ce n'est pas comme si je peux vraiment partir maintenant. J'ai bien trop mal, et je ne sais que trop à quel point la douleur m'empêchera de ma déplacer. Au départ, je ne pouvais après tout même pas me relever seul. Hatori n'a pas fait cela pour rien. C'est donc sans débattre que je laisse l'autre me soulever, même si j'étouffe un grognement en sentant ma cicatrice me brûler atrocement. Entre la réouverture d'une partie et le coup que m'a donné le Majaspic, inutile de dire que je vais le sentir passer pour au moins un ou deux jours... Si Max savait, elle me découperait en morceaux.
La pensée me tire un peu de la situation. J'ai en effet évité de penser à mes compagnons de rue depuis que je suis parti sans demander mon reste, tout simplement pour que la culpabilité ne me dévore pas de l'intérieur. C'était plus simple, tout simplement. Mais maintenant, je me demande si cela valait vraiment le coût, de les laisser. Si je n'aurais pas plutôt dû rester là où j'étais, quitte à ne jamais retrouver de piste. Ai-je vraiment le bon choix... ? Les informations dont je dispose maintenant ne font que me faire me poser plus de questions. Sûrement qu'il n'y a pas de réponses à cela et que je pense de manière trop stupide ; je manque de données pour faire une analyse. Mais la question reste. Et elle restera longtemps, je crois.

Je ne proteste donc pas au fait d'être téléporté dans un endroit que je ne connais pas, en dépit du nœud dans ma gorge. Même entendre mon véritable nom ne me satisfait pas, et je marmonne un 'merci' qui a du mal à sortir. J'aimerais bien dire qu'à ce stade, ce n'est plus qu'un détail parmi tant d'autres qui m'angoissent déjà bien assez comme ça. Mais peu importe au fond.
Une fois arrivés, je dois dire qu'il me faut un instant pour redescendre sur terre. J'inspecte le lieu, surpris par le fait de ne pas être surpris, justement, par tout ce que je vois et qui se dessine devant mes yeux. Les lieux sont familiers, sans surprise, et le désordre évident ne me saute même pas aux yeux alors que j'ai d'ordinaire cela en horreur. Les serpents semblent même aller bien mieux rien que par le fait d'être ici. Si je vis vraiment ici, comme vient de le dire celui qui s'appelle Samaël, alors ce n'est pas vraiment surprenant, et tout cela n'était pas juste le fruit de mon imagination. Je n'émets pas un mot, et tente de retenir le nom du propriétaire des lieux. Vu la gueule de la baraque, il doit y avoir du monde qui vit par ici... Je reconnais de là où je suis des jouets d'enfant, des livres aux sujets divers et variés, aussi scientifiques que loufoques, et tout un tas d'objets extrêmement différents. Pendant un instant, ma curiosité a pris le devant sur mon inquiétude et je me surprends à être aussi l'aise, moi qui a pourtant mis des semaines avant d'accepter que quelqu'un d'autre ne puisse m'approcher pendant mon sommeil. Quelque chose ici réveille une partie de moi que j'avais tenté d'étouffer pour ma propre survie.

Sans doute est-ce pour cela que, maintenant que mon regard rencontre celui de mes serpents, et surtout celui de Fran qui, toujours aussi affectueux, s'est collé contre moi à la manière d'un enfant en manque d'affection, ou même d'une mère inquiète. Je lui accorde les caresses qu'il désire tant, et soupire bruyamment en me rappelant à quel point j'ai été un idiot avec eux. J'ose d'ailleurs relever le regard vers Hatori,qui nous fixe sans rien dire, contrairement à Byakuran qui s'est déjà couché pour profiter du repos qu'il sait qu'il peut prendre, dorénavant. Dehors, j'entends l'orage gronder et les éclairs déchirer le voile opaque de silence dans laquelle la nuit s'est drapée.

« Je suis désolé. »

Le Majaspic hoche négativement de la tête, signe que peu lui importe ce qui s'est passé avant. Je ne lis aucun jugement ni rancune dans ses iris rouges, et je comprends vite que c'est tout simplement parce qu'il m'a déjà pardonné. L'imbécile. Moi-même, je n'en suis pas capable, et pourtant... Mais ce serait de l'irrespect que de remettre en question son jugement en le faisant, donc je garde le silence. Il y aura peut-être un temps pour cela, mais sûrement pas maintenant.
C'est à ce moment que mon 'meilleur ami' revient. Fran bougea un peu de sa position pour se mettre tout au fond du canapé. Hatori, lui, même si il désirait obstinément rester debout, était un peu accoudé à un fauteuil ; la fatigue devait de plus en plus jouer sur lui, je crois. Moi-même, je suis aussi dans ce cas, mais je refuse complètement d'y céder. Trop d'interrogations se bousculent encore dans ma tête pour que je puisse me permettre d'aller somnoler.

La demande de l'autre ne me dérangea pas tant que ça. Ma pudeur s'est envolée, en presque un mois, mais ce qui me gêne réellement est ce qu'il verra si jamais j'enlève ce haut. Haut qui ne doit pas sentir très bon, d'ailleurs, même si j'ai tenu à le laver à la main quand je le pouvais. Mais peu importe. Vu à quel point les reptiles semblent d'accord avec cette hypothèse, et en plus du fait que j'espère un peu que cela fera moins durer le moment, je finis par bouger après plusieurs secondes d'immobilisme et de gêne visible. Fran m'aide un peu pour cela, puisque j'ai du mal à lever mes bras complètement, et je grimace en voyant que le sang a continué de me tâcher. En plus des hématomes et autres coupures que j'ai dorénavant au torse à cause de notre ''''affrontement'''' (car honnêtement, c'était plus une bagarre de chiens galeux et mourants qu'un véritable combat), la cicatrice dans mon dos s'est un peu rouverte. Pas totalement, évidemment, je ne serais pas du tout capable de bouger et je me viderais de mon sang si c'était le cas, mais ça saigne un peu. Et encore, ce n'est pas aussi laid que les premiers jours, quand je me demandais encore comment Max avait pu tenir devant ça sans avoir envie de recracher ses tripes.
Rien que la sentir me brûler me met mal à l'aise. Ctte chose, j'ai désespérément tenté de l'éviter pendant ces deux derniers mois, et que quelqu'un la voit m'embête encore plus. Ce n'est pas un complexe de midinette sur mon apparence, arceus je n'en ai rien à faire, mais c'est la preuve de la faiblesse que j'ai dû supporter à ce moment. C'est une preuve de mon échec à survivre seul, et de tout ce qui m'a amené dans cet état. Mentalement, elle m'est donc insupportable. C'est donc sans surprise que je me décide à changer de sujet le plus vite possible, rien que pour pouvoir moi-même ne plus penser à cela.

« … Alors je vis avec mon cousin et... D'autres personnes ? Je n'ai pas de famille ? »

Étrangement, je ne serais pas triste si c'était le cas. Vivre sans souvenir ni aucune attache vous apprend à ne pas être touché lorsque vous découvrez qu'il vous en manque certains. Alors que je parle de tout ça, ma voix est étrangement calme et tranquille, pleine de curiosité. J'outrepasse ma méfiance par le besoin d'avoir des réponses, les premières que j'obtiens en deux mois. L'inquiétude et la peur sont toujours là, mais elles paraissent plus légères face au besoin vital de découverte.

« Qu'est-ce que je... »

J'ai du mal à poser ma question, surtout parce que cela me met mal à l'aise de demander des informations aussi vitales à quelqu'un que je ne connais pourtant que très peu, en plus de mon état actuel qui n'est pas vraiment au beau fixe. Contrairement à comme j'ai l'habitude de paraître, j'ai plus l'air d'un type paumé. Franchement, j'ai pas l'air très fin. Et j'ai vraiment hâte qu'il ait fini de me soigner, que je puisse remettre ce haut et oublier cette maudite cicatrice. Au pire, si il fait n'importe quoi et se trompe, je pourrais toujours le rappeler à l'ordre. J'ai pris l'habitude de me soigner moi-même.

« Qui est-ce que j'étais ? »

Car c'est bien le doute qui m'habite et me ronge depuis tout ce temps. J'ai volontairement tourné l'interrogation au passé, bien conscient que je suis sûrement un inconnu, maintenant, une personne différente sans l'être pour autant. Mais même si j'ai peur de ce que je vais entendre, je ne peux pas me permettre de fuir maintenant. Il faut bien que cela arrive, non ? Alors autant que ce soit moi qui décide quand. C'est une pensée stupide et puérile, mais qui m'aide pourtant à calmer ma panique interne. Je tiens encore fermement l'inhalateur que je serre un peu dans ma paume, comme pour me rassurer. Peut-être que la réponse ne me plaira pas, ou peut-être que si. Peu importe. Je n'ai pas tout quitté pour rebrousser chemin maintenant.
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Samaël Enodril
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De battre mon cœur s'est arrêté


feat on sait pas trop

Samaël Enodril



Cette situation ne m'est pas tellement étrangère, à bien y réfléchir. Cela me rappelle cette soirée d'il y a trois ans, lors de ma rencontre avec Faust. Un gamin perdu qui se retrouve blessé, et l'autre qui se retrouve obligé de l'emmener chez lui pour le soigner. Je n'irais pas jusqu'à dire que la scène se répète, mais j'y vois des ressemblances qui arrivent à me distraire très légèrement du moment actuel. Je n'aurais jamais imaginé, en cette nuit de novembre, toutes les conséquences qui s'en sont suivies depuis. Moi qui étais si intimidé par le Conseiller la première fois que je l'ai vu, je remarque aujourd'hui que ce refuge est comme une seconde maison, dans laquelle se trouve ma seconde famille. J'y pénètre avec une aisance que je n'aurais jamais soupçonné il y a quelques années. Il faut dire que je suis devenu un visiteur récurent, et que les habitants de cette maison m'ont tous vus grandir. L'un d'eux l'a juste oublié.
Et c'est bien pour ça que c'est désormais à moi de m'en occuper. Pas seul, bien évidemment, mais j'ai fini par gagner le rôle du sauveur pour cette fois, signe peut-être que j'ai grandi. Faust aurait aimer nous garder sous son aile encore un peu plus longtemps. Il ignore que je le désirais moi aussi, quelque part. J'aurais voulu ne pas me préoccuper de tout ce qui se passe en ce moment. J'aurais voulu que le Donovan veille sur moi comme il le faisait avant. J'aurais voulu être protégé de tous dangers. Mais je sais que jamais je n'aurais vraiment désiré tout ça. Me reposer sur les épaules du hérisson ? Impossible. M'engager dans la Résistance, décision que j'ai prise pour égoïste au début, se révélait être en vérité une étape importante pour me forger, et je crois que cela m'a permis d'entrer un peu plus dans la réalité, même si je rêverais de retourner en enfance et d'y échapper une nouvelle fois pour ne plus avoir à souffrir.

Lentement, Natsume exécute ma demande et enlève donc son haut sans broncher. Pour plaisanter, dans d'autres circonstances, j'aurais fait mine de l'aider à le défaire à sa place, mais il va falloir que je me réhabitue à ma nouvelle vie de... célibataire ? Ouais, je crois que c'est comme ça qu'on dit. Plus de dodo avec lui le soir, plus de camping ensemble où il me parlait des heures durant du moindre insecte et de la moindre plante que nous trouvions sur le chemin, plus de longues balades passées à déguster des glaces les jours de beau temps, plus de cours de mathématiques où je préférais fondre devant son expression sérieuse qui lui allait si bien plutôt que de me concentrer sur mes exercices, et pas mal d'autres choses qui s'avéreront compromises à partir de maintenant. Je ne suis pas un romantique, loin de là. Lui non plus, d'ailleurs. Il y avait cependant de bons, voire de très bons côtés à être dans une relation plus qu'amicale. Les matins où je me réveillais avec une présence chaude et rassurante contre moi, par exemple. Les câlins et les baisers que nous nous échangions pouvaient sembler assez banals, mais ce sont des souvenirs agréables qui me restent encore et que je me plais à me remémorer quand le moral n'est pas à son fort ; et je sais que, au contraire de moi, le Shimomura ne pourra plus en faire usage, quand ils ont, comme j'ai eu le regret de l'apprendre, disparus de sa mémoire. Deux ans de relation et de développement envolés. Il y aurait de quoi déprimer.

Bien sûr, quand j'ai vu ce sang qui s'écoulait dans son dos tout à l'heure, je me suis dit qu'il devait avoir une blessure importante, ce qui n'a pas fait baisser mon angoisse. J'étais loin pourtant de concevoir ce que j'allai observer. Alors quand je vois enfin la balafre en forme de croix qui se trouve dans son dos et d'où le sang s'échappe, j'ai un petit instant de bug, où je me stoppe net. Les cicatrices m'horrifient tellement, qu'un hoquet s'échappe de moi. Mais je n'apparais pas plus stupéfait ou choqué que ça, contrairement à ce que je devrais ressentir en temps normal. Mes yeux se perdent sur le tracé de la potentielle larme qui lui aurait infligé ça, et des images mentales m'apparaissent malgré moi, plus douloureuses les unes que les autres, quand j'essaye de penser à ce qu'il a dû vivre pendant ces dernières semaines. J'ai de nouveau envie de pleurer. Je me retiens, cette fois-ci, mais intérieurement, je hurle et je gémis. On avait beau essayé de faire comme si Natsume était naïf, on savait très bien que ça ne prendrait pas, du moins pas éternellement. Qu'il se doutait, ou se douterait de quelque chose, et qu'il faudrait qu'on en parle quand le moment serait venu. Le japonais a déjà eu sa mémoire effacée. Mais pas complètement, seulement une partie, et il s'agissait uniquement des informations concernant mon identité de Résistant, afin que nous soyons tous deux en sécurité. En fin de compte, ça n'aura servi à rien, évidemment, étant donné que j'ai retiré mon costume devant lui, mais il s'agissait sans doute de la meilleure chose à faire à ce moment-là, et je n'ai aucun regret. Je devinais déjà, quand il était venu me voir à l'hôpital l'an dernier, qu'un jour ou l'autre, nous serons de nouveai confrontés au même problème.

Mon cœur se serre à la vue des séquelles des jours passées, que je désinfecte tout de même. J'en oublie de le prévenir que cela pourrait piquer un peu, mais je suis encore trop chamboulé parce que je vois pour même l'avertir. Je le montre le moins possible, mais ma douleur s'épaissit davantage en constatant mon impuissance. Nous préservions Natsume pour rien, au final. Encore, s'il n'avait s'agit que de l'histoire d'Athéris, cela aurait été moins grave. Mais nous avons affaire à un événement plus important. Quelqu'un ou quelque chose lui a fait ça. Je n'ose y songer davantage, car un mal de crâne m'oblige tout à coup à plisser les yeux, et à garder mon sang-froid pour ne pas faire d'erreurs sur ma manipulation. C'est avec miracle que j'arrive à refouler mes larmes, et que l'envie de craquer est repoussée progressivement. Me focaliser sur les soins que je prodigue à l'amnésique me permettent de m'attarder sur la blessure en elle-même, et sur le chagrin qui pèse sur moi, comme le monde pesant sur Atlas.
J'évite, tout naturellement, de lui poser la moindre question pour l'instant. Si je suis l'une des seules choses qui le rattachent encore à son passé et qu'il doit, de ce fait, rester près de moi pour chercher des réponses, il ne me fait pas encore totalement confiance. Heureusement, la curiosité semble être forte chez lui, et ses serpents, au moins, sont de notre côté car ils savent que nous sommes des proches de leur dresseur. Mais je ne suis pas dupe au point de penser qu'il nous fait déjà pleinement confiance. Il aurait encore des raisons de se méfier, surtout après ce qu'il a dû traverser, et c'est pour ça que je dois lui donner des raisons pour lui prouver que nous ne voulons que son bien. Difficile, après ce qui vient de se produire, je sais. J'espérai avoir l'occasion de me racheter plus tard, à commencer par ces plaies que je panse avec douceur, mais sans pour autant lambiner. Je ne veux pas faire de mal à Natsume, mais je veux que ce traitement lui soit bénéfique ; alors si je ne suis pas expert en médecine, je fais du mieux que je peux pour faire en sorte que ces bandages tiennent la route. Par chance, Synkro et les reptiles sont là pour me prêter main forte, et leur aide m'est assez précieuse. Peu à peu, les pansements ressemblent finalement à quelque chose malgré ma maladresse évidente qui continue de se voir.

Moi qui n'ose pas poser de questions sur son parcours, c'est lui qui commence à parler en m'en donnant sur sa vie. Il a l'air attentif à ce que je pourrais lui raconter, mais je sais qu'il ne goberait pas forcément tout ce que je lui disais. Petit à petit, je prie pour que les informations que je lui donnerai puissent lui permettre de retrouver un peu de sa mémoire. Mais en lui racontant tout ce que je sais, j'ai conscience que cela ne suffira pas. Il en faudra bien plus, si je veux retrouver mon petit ami, à commencer peut-être par lui faire associer des visages aux noms. Si je lui dis que Faust est un hérisson, il va passer longtemps à le différencier d'Isaac, et, encore pire, de Clive, qui est le portrait craché de... bah de son jumeau. Si les caractères de Faust et de Clive s'opposent, ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau ; je n'ose imaginer la galère que ce sera pour Natsume de les différencier physiquement alors que moi-même j'ai du mal.
Pour lui répondre, je décide alors de me lever pour chercher un des albums du Donovan, avant de revenir pour lui montrer des photos, et pointe du doigt l'une d'elle où on peut voir le Conseiller en train de jouer avec sa fille.

« Lui, c'est Faust. Elle, c'est sa fille, Alice. Sur la photo d'à côté, c'est Isaac, le meilleur ami de Faust. Vous étiez quatre à vivre ici. Depuis quelques jours, le frère jumeau de Faust, Clive, vous a rejoint. Vous êtes donc cinq au total. Mais tu as également une sœur aînée, Nagisa. Elle nous a aidé dans nos recherches pour te retrouver. »

Pas de photos de la concernée, cependant. Il est non seulement assez dur de prendre un cliché d'elle, mais il faut dire que nos relations ne nous permet pas une telle proximité avec la jeune femme, même s'il s'agit d'une alliée, et que Natsume compte plus que tout au monde pour elle. Grâce à ses pouvoirs psychiques, Synkro fait voler quelques photos pour que le Shimomura puisse les admirer. Je dois m'occuper quant à moi du reste de ses blessures, et m'attaque à ses hématomes pour qu'il puisse regarder les images tranquillement s'il le désire. Tout est bon pour que les souvenirs remontent à la surface, et je me dis que des photos pourraient déjà être un bon début. Je suis au courant que nous ne sommes pas dans un anime et que donc il faudra bien plus que ça, mais je conserve une certaine impatience à l'idée de retrouver le Natsume que je connaissais.
Volontairement, je ne lui parle pas de ses parents. Un autre jour, s'il le souhaite, je lui raconterai. Mais c'était une longue journée et j'estime qu'il doit déjà retenir les informations principales qui lui serviront à l'avenir. S'il doit cohabiter avec Faust et les autres, c'est le minimum que je puisse lui dire. Lui-même doit être exténué par toute cette histoire, et j'imagine que nous devont le réhabituer petit à petit. Tout lui révéler ne ferait que lui compliquer la tâche et il pourrait se mélanger tout seul, aux milieux du flots de renseignements, si nous lui en donnons trop. J'ignore quelle sera sa réaction en apprenant que sa mère est morte et que son père n'est qu'un immonde salopard, mais il apprendra le reste plus tard, quand le moment sera venu.

J'attends d'autres interrogations. D'autres questionnements. D'un air plus las, sans doute à cause de la fatigue et des récentes nouvelles qui sont tombées, j'applique les bandages et les pommades à administrer, toujours accompagnés de Hatori, Fran et Byakuran. Je ne sais pas si j'ai bien fait de prévenir Faust tout de suite, finalement. Il risque de rappliquer d'une minute à l'autre, s'il a emporté un Pokémon qui puisse utiliser la téléportation. Et qu'est-ce qui se passera ? Le Donovan risque probablement d'agir comme n'importe lequel d'entre nous qui ignorerait que Natsume a perdu la mémoire et qu'il ne se rappelle de rien. J'aurais dû le prévenir directement. Je ne pensais pas toutefois que lui faire l'annonce sous forme de SMS était une bonne idée, alors je ne lui ai même pas informé du retour de son cousin. Avouer en toutes lettres que le Shimomura est devenu amnésique est encore difficile.
Il me faudra du temps avant d'accepter complètement qu'il ne sera plus le même qu'avant et qu'il s'agit là d'un étranger. Ou du moins, un étranger qui dissimule tout ce qui faisait du lapin ce qu'il était. Je ne pourrais pas admettre ou même croire que le Natsume d'autrefois a complètement disparu en même temps que sa mémoire. Ce serait comme me dire que je ne reverrai plus jamais mon petit ami. Le garçon qui m'a accompagné durant ces deux dernières années et pour qui mon cœur n'a cessé de battre depuis que je me suis rendu compte que je l'aimais. Que je pouvais vraiment éprouver et confier de tels sentiments à quelqu'un. Nous avons eu des hauts, et des bas, des moments parfois difficiles et douloureux, et un développement qui nous a permis de trouver un certain équilibre qui nous convenait. Natsume est peut-être un nerd, mais d'une façon que je n'explique parfois toujours pas, il a su s'ouvrir à moi comme il ne l'avait jamais fait pour personne, et nous en étions arrivés à partager bien plus que ce que nous aurions pu imaginer au départ. J'en étais heureux. J'en étais comblé. Je croyais même avoir trouvé ce qui manquait réellement à mon bonheur. Puis ça a fini par déraper. Il est parti. Il a oublié. Et tout s'est envolé.
Alors je refuse de céder à sa vision des choses et de faire comme si celui que j'aime s'en est définitivement allé. Je n'ai pas tant souffert pour que Arceus en décide autrement.

« Un éleveur. Tu es un éleveur. T'adores les Pokémons de type Plante et Insecte ; tu en as même une trentaine. Tu étudies les sciences à l'université d'Amanil. T'es claustrophobe, tu joues de la guitare, t'as un tatouage en forme d'étoile sur l'épaule droite et une brûlure au niveau de ton bras gauche. T'es travailleur, sarcastique, intelligent, altruiste, maladroit, nul en cuisine, cynique, pessimiste, sensible, têtu, et insolent quand tu veux. »

Sans même le regarder directement dans les yeux, j'ai récité ce que je savais de lui sans m'arrêter, comme si j'avais appris par cœur cet enchaînement. Je n'invente rien, et pas besoin d'improvisation pourtant. J'ai juste à être honnête. D'un air neutre, je continue sur ma lancée, d'un ton un peu plus doux, en souriant légèrement.

« Mais quand on te connaît mieux, tu es attentionné, affectueux, compréhensif, généreux, souriant, audacieux, créatif, et adorable. »

Je m'arrête brusquement en me rendant compte de ce que je viens de dire et me reprends immédiatement en ignorant les quelques rougeurs qui ont commencé à prendre forme.

« Euh... J'veux dire... 'abordable' ! On t'approche plus facilement, voilà. »

Je déglutis en me rendant compte de mon état plus que pathétique et en essayant d'oublier le ridicule de la situation. Je suis aussi discret qu'un Rexillius dans un magasin de figurines collectors là, c'est pitoyable. Je n'ose plus rien dire, encore moins lever le regard sur lui, et me contente de terminer les soins. Cela devrait à peu près être correct, mais je suis loin d'être un expert et il se peut même que les pansements tiennent moins de vingt-quatre heures. J'espère néanmoins que mon traitement permettra à son corps d'aller un peu mieux et que ses blessures les plus subalternes pourront guérir. Je range le tout dans la boîte en lui tendant son haut pour lui indiquer qu'il peut se rhabiller, et pousse un bref soupir discret.

« Écoute... Je sais qu'on... que tu me connais à peine, désormais. Je ne te demanderai jamais ce que tu as traversé, même si j'aimerais le savoir. Tu aurais sans doute toutes les raisons de te méfier. »

Je marque une pause, ne le quittant pas des yeux cette fois.

« Mais sache que je ne te ferais jamais de mal, et que je ne veux que ton bien. Alors je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider à retrouver la mémoire. »

Milles choses. Il y a milles choses que j'aimerais lui dire, si seulement je pouvais être complètement honnête avec lui. La seule chose que je lui cache est le véritable lien qui nous unit tous les deux, mais je ne peux pas faire comme si cela n'était pas important. C'est sans doute l'une des informations les plus capitales que j'aurais pu donner à son sujet, et c'est le seul détail sur lequel je me suis permis de lui mentir, car j'en suis un des principales concernés. Il mérite de tout savoir, c'est son droit, mais comment lui révéler la vérité ? Comment lui expliquer que je connais le goût de ses lèvres, et son odeur corporelle comme s'il s'agissait de la mienne ? Vous connaissez le dilemme. Je ne peux rien dire pour l'instant. Je dois faire comme si nous étions simplement amis. Comme si toute notre relation s'était évaporée. Un ami. Juste un ami.
Gardevoir utilise la télékinésie pour ranger un peu les photos, mais laisse les albums ouverts au cas où Natsume voudrait les consulter. Silencieusement, le Pokémon Psy s'approche et me fixe. Au moment où je me détourne vers lui, je peux voir son regard triste et peiné ancré dans le mien, comme s'il essayait de lire à travers mon esprit. Il est chagriné à cause du mensonge et de la distance que je dois imposer entre l'éleveur et moi, car il sait à quel point je souffre de prendre une telle décision. Ce ne sera pas facile. Je vais sans doute avoir mal, très mal. Mais je n'ai pas le choix. Je dois laisser derrière mon amour pour le Shimomura.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptySam 7 Mai 2016 - 1:12



De battre mon cœur s'est arrêté

À ce stade je sais plus

Je n'ai pas l'impression de progresser d'un centimètre, étrangement. En dépit du fait que j'ose poser des questions et que j'ai évidemment fait un pas en direction de la vérité, rien ne m'indique vraiment que ce que je fais importera au final. Ou du moins, j'ai du mal à me convaincre que je suis en train de prendre la bonne décision. Sûrement qu'il n'y a pas de solution toute faite, même si j'aimerais y voir un peu clair, pour une fois. Depuis deux mois, j'ai l'impression d'être un aveugle dans un labyrinthe et de me cogner encore et encore à des murs que je ne parviens même pas à percevoir. Mon esprit n'est pas plus clair alors que je connais mon nom, le lieu où j'habite et que j'ai connaissance d'un de mes anciens 'proches'. Au contraire même, je ne fais que me poser davantage de questions ; c'est une véritable hydre. Une en moins, et deux réapparaissent. C'est à ne jamais en finir, sérieusement, et j'aimerais arriver à en rire, vraiment. Mais non, faut croire que j'ai autant d'humour qu'un poisson mort dans ce cas.
Qu'est-ce que je peux faire, de toute façon ? Entre le fait que j'ai l'impression que mon corps va lâcher d'un instant à l'autre à cause de la fatigue, la confusion totale de mon cerveau et les questions sans réponses... Ça me frustre de l'avouer, mais il va falloir que je commence à accepter le fait que je ne vais pas retrouver le contrôle en un claquement de doigts. Pourtant, je me motivais en me disant que j'avais peut-être mes chances, si jamais j'avais une piste, de vite retrouver la mémoire. Conneries. Putains de conneries de naïf. J'enrage rien que d'y penser et je serre les dents. Je ne suis même pas dégoûté ou déçu, juste fatigué. Fatigué d'essayer, fatigué de ne rien comprendre, fatigué de souffrir, fatigué du froid et de la faim qui me tiraille encore l'estomac, fatigué de devoir me méfier de tout et rien pour pourvoir survivre.

J'aimerais pouvoir oublier tous ces petits réflexes dont j'ai hérité après ces deux mois, mais c'est complètement inutile. Rien que le fait de laisser quelqu'un d'autre me soigner m'a mis mal à l'aise et m'a fait me crisper. Déjà, pour que j'accepte que Max s'approche de la même façon que moi, il avait fallu plusieurs semaines, pas mal d'insultes et d'autres joyeusetés. Inutile de dire que je ne suis pas méga fana de l'idée, mais il faut faire avec, et je fixe Fran pour me distraire ainsi que me calmer. Hatori s'endort peu à peu, et je ne cherche pas à le réveiller. Tant mieux si il parvient à trouver le sommeil, il en a grandement besoin. De toute façon, même si je me méfie par réflexe, je sais que je ne risque pas grand chose ici. Quelle logique y aurait-il aux réactions de l'autre, sinon ?
Je n'ai pas foi en l'humanité, du tout même, et je suis l'exemple même de quelqu'un qui met des années à faire confiance, mais je suis capable d'analyser ce que je vois. Et visiblement, vu ses réactions, tout porte à croire qu'il est honnête quand il dit être un proche. Sauf si il tenait juste à pouvoir me découper personnellement après, il n'a aucune raison de se comporter autrement. Je ne lui ferai pas entièrement confiance tout de suite non plus, mais ma logique est de mon côté, ce coup-ci. C'est ce qui fait que je suis plus ou moins immobile.

Je serre les dents alors qu'il désinfecte, n'appréciant pas vraiment la sensation. Mais peu m'importe, je m'en fiche, il faut bien passer par là. J'apprécie au moins le fait qu'il change le sujet et ne pose aucune question sur la cicatrice, car je n'aurais vraiment pas voulu répondre. Je n'ai déjà rien dit à mes 'amis' de l'extérieur à ce sujet, alors je ne vais certainement pas parler à un inconnu, en dépit du fait qu'il se comporte amicalement avec moi. De toute façon, il ne pourrait pas me tirer les vers du nez, je suis très fort pour éviter les réponses. Et c'est quelque chose que je garde pour moi, cet épisode, vu à quel point j'essaie d'éviter d'y penser malgré les cauchemars.  
Sous mes yeux un peu surpris, il ramène un album photo. Je hausse un peu les sourcils, surpris mais en même temps pas forcément rassuré par ce que je risque de trouver. Que voulez-vous, on ne se refait pas... C'est ma curiosité qui prend le dessus, et je me surprends à ouvrir de grands yeux, fixant chaque détail pour les graver dans mon esprit. La première photo me fait m'immobiliser, et je ne lâche pas l'image des yeux, surpris par le vif sentiment de familiarité que je ressens. Il n'a même pas le besoin de me préciser que je les connais pour le savoir, je le sens du plus profond de moi. Pas de flash, pourtant, ici. Pas même une petite once de souvenir. Mais je ne sais pas pourquoi, à un moment donné, j'ai ressenti comme une... Sorte de vague d'affection ? Je ne sais pas, c'est comme un sentiment chaud dans ma poitrine, que j'essaie de chasser sans succès. J'écoute l'autre parler sans un mot, comme si j'essayais de mémoriser un cours.

Tous ces visages sont nouveaux. Je sursaute en apprenant que j'ai une sœur. Bizarrement, l'idée ne m'était jamais passée par l'esprit, et je dois avouer avoir du mal à enregistrer l'information. De ce que j'entends en tous cas, je n'entends rien au sujet de nos parents, alors j'en viens à me dire qu'ils sont peut-être morts, ou quelque chose du genre... Cela expliquerait son 'omission'. Ou alors il a peut-être vraiment oublié et je me fais des idées. De toute façon, je ne peux pas vraiment faire confiance à ce que j'imagine maintenant, vu qu'une partie de ma logique a été mise en friture devant l'afflux massif d'informations. Je n'ai pas un air de niais émerveillé, mais mon visage s'est quand même considérablement éclairci depuis tout à l'heure. Je suis tellement concentré sur les pages qui se tournent que je ne fais plus attention du tout aux petits sursauts de douleur que je ressens.
C'est quand il finit par répondre à mes questions que je détourne mon attention des photos. Interdit, je l'observe en silence alors qu'il parle, et j'écarquille peu à peu les yeux au fur et à mesure. On pourrait m'offrir une médaille, vu à quel point j'ai détourné les yeux. Ok, c'est gênant en fait. Genre beaucoup. J'ai l'impression d'être mis à nu psychologiquement alors qu'il énonce chacun de mes traits et c'est vraiment, vraiment difficile à supporter pour quelqu'un comme moi qui accorde une grande importance au fait de garder un jardin secret et de ne confier mes pensées que rarement. Je comprends qu'il est en train de répondre à ma question, mais j'aurais aimé qu'il soit moins... Bavard à ce sujet, on va dire. À ce rythme il va finir par me donner ma taille de pantalon et mentionner le grain de beauté sur ma fesse droite que ça serait pas surprenant !

J'ai du mal à enregistrer toutes les informations que j'entends. Ça en fait beaucoup d'un coup, vraiment. Certaines choses ne me surprennent pas, comme le goût pour le insectes et les plantes que j'avais déjà remarqué, depuis le temps, à tel point que je finissais par être laissé seul quand je commençais à déblatérer à ce sujet. La claustrophobie, aussi, j'avais eu l'occasion de la voir remarquer. Mais ce qui fait me manquer de m'étouffer surplace, c'est le nombre qu'il mentionne. TRENTE ?! Trente putains de pokémon ?! Nom d'un chien, c'est une blague ? J'écarquille grand les yeux. Bordel, déjà que j'avais du mal à m'habituer à la présence d'une personne... Mais trente !
Je suis coupé dans ma stupéfaction lorsque j'entends le mot 'adorable'. Les joues plus rouges que d'ordinaire, j'essaie de me convaincre que j'ai dû mal entendre. Rajoutons un glaçage de gêne sur le cupcake de malaise, quoi. Il semble tout aussi embarrassé que moi et se rattrape, et je pousse un petit soupir rassuré. Ok, là au moins c'est pas le paroxysme de la situation awkward, ça arrive à tout le monde de faire une erreur en parlant. D'autant plus qu'à parler aussi vite, pas étonnant que sa langue ait fourché au bout d'un moment. Tout ceci est parfaitement normal.

Je remets assez rapidement mon haut lorsqu'il me le tend, pressé de me couvrir et de pouvoir ne plus penser à l'horreur dans mon dos. Fran m'aide sans rien dire et je poussa un soupir satisfait en constatant que je vais peut-être moins sentir la douleur, d'ici peu. Une ou deux nuits complètes et tout devrait aller. Enfin, physiquement. Pour le reste il faudrait que je m'y habitue, il n'y a pas de solution miracle de toute façon.
Je me contracte un peu quand il reprend la parole. Nan, j'y peux rien, mais je suis encore bien trop mal à l'aise face à cette situation qui m'est encore difficilement compréhensible. Toutefois, je ne me mette pas sur mes gardes et l'observe sans rien dire, le regard inexpressif. Je ne confirme pas que je ne compte pas parler de ce que j'ai vécu, déjà incapable d'y penser par moi-même. Toutefois, il gagne quelques points dans mon estime en ne cherchant pas à poser de questions. Nul doute que si c'était vraiment un proche, il avait toutes les raisons de vouloir comprendre, mais je dois admettre que j'apprécie qu'il évite l'indiscrétion. Au moins, cela évite un conflit superflu. Je ne suis pas d'humeur à élever la voix de nouveau ; la fatigue est telle que je me surprends de pouvoir encore parler de façon cohérente.

Je ne lâche pas son regard, y cherchant une quelconque trace qui trahirait un manque d'honnêteté. Mais non, il a l'air sincère, ce qui me déconcerte légèrement, moi qui ait une vision si cynique de mes congénères. Je ne sais pas vraiment comment prendre ses propos, incapable de choisir entre non-réaction ou acte qui me distinguerait de l'expression quasi-robotique que j'ai adopté. Plus facile, de se montrer neutre et supposément insensible même si c'est loin d'être le cas. J'ai beaucoup trop de mal à accepter la notion qu'on puisse vouloir m'aider, et cela même si on m'en fait la preuve depuis que j'ai perdu la mémoire. Que voulez-vous, je suis un exemple parfait d'imbécile obstiné campant sur ses positions pourtant sans cesse remises en question. On devrait m'appeler l'éducation nationale.
Sur le coup, je n'ai pas répondu immédiatement. J'ai pris quelques secondes, diablement nécessaires pour trouver mes mots et ce que je vais dire, car je ne peux pas vraiment me permettre de garder le silence après cela. Je ne sais pas vraiment ce que je fais, ni pourquoi quelque chose dans mon esprit s'agite et me pousse à vouloir le rassurer. Comme un sentiment de culpabilité, mais plus fort et moins malsain, moins douloureux. Plus prenant toutefois, comme une corde dans la poitrine qui  me serre le cœur, encore et encore. Quelque chose me pousse à vouloir atténuer ses inquiétudes et ses craintes, ce que je ne comprends pas et qui m'agace en même temps. Depuis la fin de notre 'combat', j'ai l'impression que mon cerveau est parti frire dans un coin de l'univers, me laissant seul. Aujourd'hui, rien ne fait sens.

« Parfois, j'ai des... Disons des images, dans ma tête. Des flash, si on veut. »

Je n'aime pas vraiment parler de ça, mais je fais confiance à une partie de moi qui me pousse à le faire. Ses paroles, qui avaient probablement vocation à me rassurer ou quoi que ce soit d'autre avec tellement de bons sentiments que c'en serait nauséabond, m'ont en fait plus apitoyé sur son état. Je ne suis pas doué du tout pour lire les gens et les comprendre, je suis bien meilleur lorsqu'il s'agit de trouver des manières de provoquer même un saint. Mais je ne sais pas, quelque chose chez lui m'a interpellé, comme si un petit rien me disait qu'il y avait plus derrière ce qu'il disait que des propos généreux. Je me doute qu'il souffre de la situation, j'ai eu l'occasion de le voir lorsque ma capuche est tombée. Quant à lui, ses yeux rouges ne trompent personne. Contrairement à ce que je préfère faire croire pour ne pas être blessé, je suis loin d'être insensible et je n'aime pas voir les autres malheureux. Et c'est peut-être l'ancienne partie de moi-même qui ne supporte pas qu'il ait l'air ainsi non plus.
Comment, sinon, expliquer le fait que sa simple vision tout à l'heure ait suffit à provoquer une crise de panique ? Ou même cette espèce de malaise qui m'assèche la gorge et me rend encore moins prompt à discuter que d'ordinaire. Je ne suis pas sous le choc ou une autre connerie du genre, je suis juste mal à l'aise. La situation, en plus d'être maladroite, me gêne sans que je ne sache vraiment pourquoi. Mais ça, c'est supportable. Intriguant et frustrant, mais tolérable dans ce cas. En revanche, je ne parviens à lui offrir le traitement froid et indifférent que je réserve à la majorité des gens, même ceux que j'apprécie.

« Je ne sais pas ce qu'elles signifient. Pour être honnête, je n'en comprends même pas la moitié. Et je n'ai aucune idée de comment elles arrivent, ou ce qui les fait remonter à la surface. »

Quelquefois, j'avais cru arriver à décrypter des souvenirs. Des fragments ici et là couplés aux explications de mes amis (même si j'ai dû mal à penser au terme, bon sang j'ai des problèmes dans ma tête) m'avaient permis de me rappeler de ce que j'avais vécu lorsque Sulfura avait attaqué la ville de Vanawi. Du moins, en partie. Juste que je m'étais retrouvé en ville à ce moment-là, qu'une Absol chromatique m'assistait et... C'est tout. Mais c'était déjà, avec quelques autres souvenirs comme celui-ci, bien mieux que rien. Immensément frustrant, en revanche, maintenant que j'avais l'impression d'avancer contre un mur.

« Des fois, je... Je ne sais pas. Ça revient, comme quelque chose que j'ai toujours su. Ou alors je bloque. Je sais pas si je réussirai à tout récupérer. »

J'expire lourdement. Rien que le dire à haute voix me prend à la gorge, et je démène pour me débarrasser des nœuds qui se sont installés dans ma trachée et mon ventre. Ce n'est pas une hypothèse que j'apprécie, mais je ne peux non plus l'ignorer avec toute la mauvaise foi du monde.

« Je me doute que retrouver un étranger après ces... Deux mois ? Je sais même pas si ça fait vraiment deux mois que j'ai disparu. Je me réfère juste au moment, enfin, où... »

Je baisse le regard, et un frisson me parcoure alors que je me rappelle de ce qui s'est passé. Par réflexe, mes poils se sont hérissés et j'ai serré les dents, ne supportant pas de repenser à ce moment même durant une seule seconde. Toutefois, je ne souhaite pas m'attarder sur ce détail, aussi douloureux soit-il. Il y a d'autres priorités que de me lamenter sur ma pauvre petite personne, et j'avais quelque chose à dire de bien plus urgent que de penser à mon état.

« Enfin, je veux dire que j'ai conscience que... Je ne suis probablement pas celui que vous vouliez retrouver. Ou que tu espérais que je sois. »

Je ne mentionne rien, ne souhaitant pas partir dans un débat à l'heure actuelle. Déjà que je me demande comment mon cerveau fonctionne normalement entre la fatigue, la faim et la confusion générale... Je ne suis pas sûr qu'il marche d'ailleurs, ceci expliquerait cela, et même mon comportement plus sentimentaliste que d'ordinaire. Mon ton est calme, plutôt tranquille quoique teinté d'une hésitation palpable. Je le fixe d'un air à la fois paisible et empli de regrets, en me demandant ce qui me prend d'être aussi franc. Ce n'est pas dans mes habitudes, normalement. Mais pourtant, là, ça m'a l'air naturel, comme quelque chose d'aussi normal que de respirer.

« Ça va sûrement... Prendre du temps. Je sais pas. Je veux les retrouver, ces souvenirs, mais c'est pas si simple. Je veux dire, je comprends pas la moitié des choses qui se passent autour de moi, ça ne va pas revenir en une journée. »

C'est difficile à avouer, tout ça. Très difficile et même assez lourd à dire à haute voix, c'est même quelque chose dont j'ai honte, stupidement. Je déteste ce genre de moment. Toutes les discussions portant sur les sentiments, les choses moins logiques qu'une simple addition ou la subjectivité ont tendance à me désarçonner, de toute manière.
Même si j'aimerais terminer cette conversation là, je ne le fais pas, conscient que ce serait une forme de fuite odieusement lâche et je n'en suis pas réduit à ça non plus. Je veux bien admettre être pathétique, mais il y a des limites que même moi suis capable de voir. Il y a en effet quelque chose que je dois dire, en dépit du fait que ma fierté me bloque et beugle dans un coin dans ma tête. De toute façon, les événements d'aujourd'hui l'ont brisé en morceaux depuis longtemps.

« D'une certaine manière je dois te... Remercier. Je pense. Je sais pas comment ça marche, les situations bizarres comme ça. »

Manière détournée et franchement pas fine de m'excuser et de lui signifier que j'apprécie son aide, même si je suis complètement incapable de le dire honnêtement. Qu'on me donne une médaille de l'imbécile, vraiment. Néanmoins, maintenant que c'est fait, je retrouve un dilemme que pour lequel je ne vois pas beaucoup d'autres idées que celle que j'ai en tête à l'heure actuelle.

« Alors, je euh... Je suppose que je peux tenter d'être un peu moins un trou du cul que tout à l'heure. Si on était pote, il devait y avoir des raisons, je crois. Je suis pas con à ce point, quand même. Enfin j'espère. »

Je tends ma main, pas vraiment sûr de ce que je fais. Mouais, soyons honnêtes, j'ai aucune idée de ce que je fais depuis deux mois, en vrai, je suis juste très bon à me convaincre du contraire. Si j'avais conscience de ce que j'ignorais, toutefois, je serais sûrement désolé de ce que je lui inflige, mais ce n'est pas le cas. Je suis le seul ici à méconnaître la vérité, et je ne m'en rends absolument pas compte, mettant mes doutes sur le dos de mon amnésie.

« Merci de... D'avoir été honnête. »

Un sourire naît sur mon visage, pas forcément adroit et même un peu timide et bancal, que j'efface bien vite, gêné. J'ai jamais été doué pour les discussion mais là c'est la preuve par excellence... Dans un soupir exaspéré, je me masse la nuque, espérant en vain que cela me fasse un peu l'oublier l'état des choses. On fait comme on peut pour gérer, messieurs dames.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyDim 8 Mai 2016 - 23:29



De battre mon cœur s'est arrêté


feat on sait pas trop

Samaël Enodril



J'imagine que je vais devoir vraiment vivre comme un ami, pour lui, désormais. Moi qui ai manqué de câlins durant ces dernières semaines, ce n'est sûrement pas vers son bord que je vais me diriger pour en avoir. Ou du moins, sans doute pas de la façon dont je l'aurais espéré. Des accolades modérées sont à prévoir, étant donné que je lui ai indiqué une fausse piste quant à notre relation. Arceus sait pourtant que je rêve de ses bras, de ses lèvres, de son odeur, de sa chaleur, et de l'affection qu'il avait l'habitude de m'offrir généreusement et avec plaisir quand je le réclamais. Je vais encore devoir attendre, à avant de pouvoir de nouveau sommeiller auprès de lui, dans le même lit. L'un contre l'autre, la chaleur de l'île n'aidait certainement pas, mais nous nous en accommodions bien, car nous ne dormions jamais mieux qu'ensemble. Aurai-je un jour le courage et le besoin de lui avouer la vérité, à force, s'il ne retrouve pas la mémoire avant un bout de temps et que je ne supporte pas de le tenir aussi éloigné ? Pourra-t-il même recouvrer ses souvenirs un jour ? Cet espoir est-il réellement possible ? Et sinon... devrai-je faire en sorte qu'il retombe amoureux de moi ? Ce ne sera sans doute jamais pareil. J'ai beau me dire qu'il s'agit toujours de mon Natsume, c'est comme s'il s'agissait quand même d'une nouvelle personne. Encore heureux, son caractère n'en a pas été changé. J'ignore par quels moyens sa mémoire a pu être enlevée, mais je suis convaincu qu'on peut l'aider d'une manière ou d'une autre. Je ne sais pas si je serais prêt à m'embarquer dans une aventure avec un autre Natsume, de toute façon. C'est l'ancien, que j'aimais, que je connaissais. Celui que je veux revoir.

Ses beaux yeux en amande ne me quittent pas. Il doit probablement se demander si je lui mens depuis tout à l'heure ou s'il peut me croire sur ce coup-là. Après tout, pour l'instant, je suis le seul repère qu'il possède quant à son passé. Il y a bien ses Pokémons qui lui permettent de comprendre à qui il peut faire confiance, mais aucun des trois serpents n'a le don de la parole. Je suis donc certainement la première personne qui peut clairement lui donner de ce qu'il désire, c'est-à-dire des informations sur qui il était avant qu'il n'oublie tout. En voyant la tête ébahie qu'il tirait quand il regardait les photos, je crois qu'il s'agit d'un bon commencement. Je me demande d'ailleurs si Isaac n'aurait pas des connaissances en ce qui concerne l'amnésie, tiens... N'est-ce pas un de ses rôles dans la Résistance, de trifouiller un peu le cerveau des gens ? Ce n'est peut-être pas la même chose, mais on ne sait jamais, ça vaudra le coût de se servir de son expérience dans ce domaine.
Il me parle tout à coup de flashs qu'il a déjà eu. Des images mentales qui lui seraient revenues ?.. J'aurais pu penser que, parmi elles, il y en aurait me concernant, mais puisqu'il ne s'est pas souvenu de moi et qu'il n'a pas remis en doute le fait que je ne puisse être pas plus qu'un ami malgré ce qu'il aurait pu voir, cela signifie sûrement qu'il n'a pas eu de visions qui auraient remis en question mon petit mensonge. Je n'aurai donc pas de justifications à lui donner, c'est déjà ça.

Cela ne doit pas être simple, pour lui. D'avoir ces images qui arrivent brutalement, mais qu'il n'ait aucun moyen de les comprendre. Si encore elles avaient pu lui donner des indices, mais il semble complètement perdu. J'imagine à quel point il peut être frustré de recevoir ces hallucinations au hasard. Cela l'empêche aussi peut-être de dormir. Il a l'air tellement fatigué, lui aussi... Je suis content de l'avoir retrouvé pour me dire qu'il aura enfin le droit à un bon lit afin de se reposer, car je me doute qu'il n'a pas dû baigner dans le grand luxe jusqu'à maintenant, et je ne parle même pas de ses repas. Avec ironie, je me dis que, si jamais il a dû mal à nous faire confiance, le confort et l'accueil qu'on lui réservera lui donnera probablement envie de rester. Il est bien mieux avec nous qu'ailleurs, de toute évidence.
J'ai cru, avec un peu d'espoir, qu'il aurait une idée de comment faire remonter ces images à la surface, comme on le ferait pour ramener ses souvenirs. Le Shimomura a toujours été très malin, après tout. Mais je ne peux pas lui en demander tant non plus. S'il n'arrive pas à savoir comment déclencher ces flashs, ce n'est pas grave. Nous y arriverons de nous-même, d'une façon ou d'une autre. Ce n'est pas comme si on avait le choix, après tout. On pourrait décider de laisser ce Natsume tel qu'il est et de faire avec, mais je pense que les autres seront d'accord avec moi pour tout essayer afin que le japonais ne soit plus amnésique. C'est également ce qu'il veut, après tout, et c'est bien normal. N'importe qui voudrait combler des trous dans sa mémoire. Je remarque d'ailleurs comme c'est drôle, de voir que l'éleveur a vraiment fini par perdre totalement ses souvenirs involontairement alors que la première et seule tentative qu'il ait jamais fait s'était révélé efficace. Mais en même temps, il avait eu affaire à un professionnel dans la matière à ce moment-là. En parlant de ça, je me rends compte que cela n'aura pas servi à grand chose, au final, maintenant qu'il sait de nouveau mon identité de Résistant ; et hors de question qu'il ait à souffrir encore une fois à cause de ça.

Ma poitrine se comprime devant ses craintes. Il a raison, il ne réussira peut-être pas à tout récupérer. Mais cela revient à dire qu'il est condamné à ne plus jamais être le même qu'avant si cela arrive, et je ne veux pas. Je ne veux pas me dire que je ne reverrai plus jamais mon copain, que je l'ai perdu pour toujours. Et si... et s'il retombait amoureux de quelqu'un d'autre ? Si on réussissait à voler son cœur avant que je n'ai pu réparer son cerveau, que se passera-t-il ? Je sais bien que nous parlons de Natsume, mais si j'ai réussi, moi, alors ce n'est pas impossible. Je devrais faire avec et me dire que je n'aurai plus jamais mon lapin près de moi ? Même si les enjeux sont différents, je partage sa crainte de ne pas tout récupérer. Quelques souvenirs peu utiles ne paraissent pas non plus indispensables, mais s'il n'arrivait pas à retrouver les plus importants ? Et encore, rien ne dit que, s'il se souviendra que je suis son petit ami, il sera de nouveau amoureux de moi. Je dois avouer que je ne sais pas trop comment ça fonctionne ; il est possible que j'ai peur pour rien, après tout. Je ne vais pas dire que je ne pourrais pas vivre sans mon Natsume. Si jamais je devais me passer de lui parce qu'Arceus en aura décidé ainsi, alors je devrais le supporter, même si cela sera sans doute affreusement douloureux et que je mettrai du temps avant de me remettre d'une telle injustice. Oui, c'est injuste, ce qui nous arrive ; personne n'arrivera à me convaincre du contraire. Nous ne méritions pas d'être séparés l'un de l'autre, que ce soit physiquement ou émotionnellement. Je n'ai, certes, pas une énorme estime de moi, mais je ne crois pas que ma vie avait besoin de telles nécessités pour qu'elle fonctionne.

Et cela ne touche pas que moi, qui plus est. Faust, Alice, Nagisa, Katya... Nous étions tous très chamboulés lorsque nous avons constaté sa disparition. Inquiétude, angoisse, culpabilisation... Nous avons fait tout ça pour retrouver le Shimomura. Je ne considère donc pas le garçon devant moi comme un étranger. Ses souvenirs n'ont pas complètement disparus. Ils sont stockés, là, quelque part, attendant que nous les fassions revenir, et c'est ce que nous ferons. J'ai envie de dire, même si c'est égoïste de ma part par rapport à lui, que nous n'avons pas fait tout ceci en vain, pour revoir un inconnu. C'est son corps, son esprit, son caractère. Tout. C'est Natsume, il n'y a aucun doute. La seule différence est son amnésie. Alors un étranger... Non, je ne veux pas l'appeler ainsi. Plutôt un masque que je dois briser pour regagner l'éleveur que nous connaissions, car il existe encore.
Alors c'est vrai que je m'attendais à autre chose quand je l'ai revu pour la première fois depuis presque deux mois. Je m'attendais à pouvoir sauter dans ses bras et lui dire à quel point il m'avait manqué. Par des mots, des gestes, des attentions, n'importe quoi. Lui en vouloir faussement pour nous avoir abandonnés. Reprendre une vie normale et en essayant de ne pas trop le surprotéger malgré sa disparition car il n'aurait pas aimé. Mais ce n'est pas de sa faute. Ce n'est pas de sa faute ce qui lui est arrivé, et je le sais. Lui aussi veut retrouver la mémoire le plus vite possible, et comprendre les images qui ne cessent de défiler dans sa tête. Ce ne sera sûrement pas simple, comme il l'avance, et cela prendra du temps. Il faudra encore que je patiente pour réellement retrouver celui que j'aime. La seule chose qui compte, pour l'instant, c'est qu'il soit en vie. Je n'aurais pas supporter d'apprendre sa mort. Alors tant pis s'il ne se rappelle plus de moi, et tant pis si je vais devoir jouer au célibataire pendant quelques temps. Je peux endurer ce rôle le temps qu'il faudra.

Je ne m'attendais pas, en revanche, à ce qu'il me remercie. Mais aussitôt que ses mots me parviennent, je me surprends à rougir légèrement. Je ne pensais pas qu'il le ferait, pour tout dire. À partir du moment où je le savais en vie, je ne faisais pas vraiment attention au reste. Toutefois, il est amusant de remarquer que notre situation actuelle ressemble de plus en plus à celle qui s'est déroulée lors de notre rencontre. C'est comme nous recommencions notre histoire, d'une certaine façon. Peut-être que c'est ce qu'il faut faire pour l'aider à retrouver la mémoire... Ce serait impossible de refaire chaque journée depuis qu'il est arrivé ici, mais il se peut que j'arrive à quelque chose si je lui donne des impressions de déjà vu en recréant des conditions similaires à celles que nous avons déjà vécus ensemble, comme cette journée au skatepark, qui, quand j'y pense, cachait déjà probablement le début de quelque chose entre nous.

Sa bonne volonté me touche. J'apprécie qu'il veuille essayer de renouer un contact, même s'il est loin de se douter de la vérité. Il veut faire des efforts. Je n'aurais jamais cru que cela irait si vite, pour tout dire. Je pensais qu'il allait être plus méfiant, que j'aurais du mal à l'approcher à cause de ce qui s'est passé, que ce soit pour tout à l'heure ou par rapport à tout ce qui lui est arrivé depuis un mois et demi. Selon les rencontres qu'il a faite, vu qu'il n'avait personne à qui se rattacher à part ses Pokémons, il aurait pu être perdu question relation humaine. Apparemment, les efforts que Natsume a fait tout au long de son séjour sur Enola pour s'ouvrir aux autres n'ont pas complètement disparus, ou alors ils sont dissimulés dans son subconscient.
Je devrais sûrement avoir honte de moi et de ce que je lui ai dit à propos de nous deux. Il mérite que je sois sincère avec lui jusqu'au bout. Mais en faisant ça, je lui rends aussi service. Je ne veux pas qu'il ait à vivre en sachant que l'amour que je ressens pour lui n'est pas partagé à cause de sa mémoire manquante. Cela pourrait inutilement le rendre mal à l'aise, et ce n'est pas ce que je veux. En lui faisant croire que nous étions simplement des amis, ce sera également moins gênant quand nous serons amenés à nous croiser et à nous parler à l'avenir, jusqu'à ce que nous arrivions à tout lui remémorer.

« Y'a pas d'quoi. »

Je lui rends son sourire, l'air de rien, et lui prend la main de façon amicale pour la serrer doucement. Si je l'avais pu, j'aurais profiter de ce geste pour lui tirer le bras et l'attirer contre moi afin de lui voler un baiser. Néanmoins, c'est impossible. Chacun de nos contacts doit être platonique et je vais devoir me comporter comme un 'pote', donc. Ce sera pénible, très pénible. Bien plus, sûrement, que ce que je peux imaginer pour le moment. Mais j'ai décidé de l'assumer. Au moins, il est en vie, c'est tout ce qui importe.
Je retire ma main, à contrecœur, pour me lever du canapé.

« Tu dois probablement être fatigué. Viens, ta chambre est à l'étage, je vais te la montrer. »

Je lui fais signe de me suivre et commence à avancer dans le couloir sans trop me presser afin qu'il ne se perde pas. La maison de Faust est très grande, et ça m'étonnerait pas qu'il se perde durant les premiers jours. Je monte les escaliers du premier étage, puis ceux qui mènent aux combles, là où se trouve sa chambre et son laboratoire. Je m'arrête quelques secondes devant la porte, alors que ma main est sur la poignée. Cette chambre, j'y suis allé tellement de fois sans lui, en espérant chaque jour que j'y reviendrai le lendemain en sa compagnie, que de me trouver juste devant, à ses côtés, m'est un peu étrange. Mais je suis à la fois soulagé en me disant que le calvaire est terminé, et qu'il va pouvoir de nouveau habiter les lieux. Sans moi, bien sûr, mais pour lui, ça ne lui posera aucun problème, étant donné l'absence de sentiments amoureux à mon égard. Sentiments qui étaient encore partagés il y a deux mois de cela. Cela me peine, quand j'y pense, mais je n'y peux rien, et lui non plus. Je finis par ouvrir la porte et entre dans la chambre de Natsume, accompagné par ce dernier, qui ne doit pas y reconnaître grand chose.

« Voilà. Ici, c'est ta chambre. Telle que tu l'as laissé avant de... disparaître. Regarde, là, tu as même un laboratoire. »

Je m'avance jusqu'à la porte qui mène à la pièce en question pour la lui montrer. Mon regard fait d'ailleurs le tour du lieu, comme il l'a déjà fait des tonnes de fois ces derniers temps. Je le laisse admirer le coin où il avait l'habitude de dormir.

« Je... J'ai pris soin de toutes tes affaires pendant que... que... Enfin, pendant ton absence. »

Rien ne dit qu'il voudra y rester, d'ailleurs, mais le propriétaire de ces combles est de nouveau parmi eux. Intérieurement, je m'amuse un peu de sa réaction quand il verra tous ses Pokémons. Ils doivent tous êtres impatiens de le revoir. Kaede arrêtera de s'inquiéter, et pourra veiller sur lui comme elle le faisait avant. Mes yeux se tournent vers le lit double, vide depuis que j'ai arrêté d'y dormir dedans quand la disparition de Natsume m'était devenue trop insupportable. Une chose est sûre, désormais : je ne risque plus de me replonger dans ces draps, tant que le Shimomura ignorera que je suis en réalité son petit ami.

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Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 18 Sep 2016 - 1:10, édité 1 fois
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris]   De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] EmptyLun 9 Mai 2016 - 3:14



De battre mon cœur s'est arrêté

C'est compliqué

Je vous ai déjà dit que c'est pas ma spécialité, les excuses, remerciements et autres choses dignes d'un shonen mièvre ? Ben ouais, vous le savez, parce que je ne fais que me répéter depuis tout à l'heure, vu que les mêmes questions continuent de se suivre dans ma tête. Mais le fait est là, je ne suis pas vraiment à l'aise avec la situation et j'aimerais bien m'en extirper. Pourtant, c'est moi qui l'ait amenée, à vouloir le remercier alors que je n'ai pourtant pas tant que ça de preuves sur son honnêteté. Sûrement est-ce parce que mes reptiles n'ont pas protesté à un seul moment et qu'ils semblent lui faire aveuglement confiance que je me permets de le croire honnête. De toute façon, je verrai bien si j'ai eu tort ou pas par la suite... Ou pas. Mais je préfère ne pas y penser, même si c'est une hypothèse que je ne peux pas me permette d'ignorer par simple mais tellement répugnante lâcheté. Pour l'instant, je préfère me rassurer en me disant qu'il y a quelque chose de solide dans un coin de ma tête. Pathétique, hein... ? D'avoir tellement besoin que ça d'un peu de stabilité qu'on finit par s'accrocher à la première chose qu'il ne s'écroule pas tout de suite. Ahaha. La bonne blague qui ne fait même pas rire.
Je serre sa main brièvement, et la retire assez vite. Le contact physique, je préfère le réduire avec tout le monde, mais en plus de ça, sa présence me met mal à l'aise. Je ne sais pas si c'est parce que mon cerveau est un joyeux bordel incompréhensible, si c'est parce que j'ai du mal à  faire ce geste simple, ou pour une raison que j'ignore. Je n'y pense pas plus que ça, ne souhaitant pas rajouter encore une interrogation sur celles qui me malmènent déjà l'esprit. J'aurai le temps de disséquer tout ça plus tard, même si j'ai du mal à envisager l'idée de m'endormir. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude, vraiment, depuis le temps. J'ai pris la manie de faire des tours avec mes pokémon, même si ils avaient tendance à protester, de dormir quatre ou cinq heures grand maximum, et encore, quand j'y arrive. Ne parlons même pas des réveils fréquents, accompagnés de sueurs froides et d'images affreuses gravées au fer rouge dans ma rétine.

Je ne proteste toutefois pas lorsqu'il décide de m'accompagner dans ce qui a été ma chambre à une période. Je blâme la curiosité pour ça, vraiment. Il faudrait vraiment que j'arrête de la laisser me contrôler, d'ailleurs, vu tout ce qu'elle me pousse à faire. Un jour, je fais finir par sauter d'un ravin pour voir l'effet que ça fait, tiens... Mes yeux se perdent dans les couloirs de la maison, que j'observe sans prononcer un mot. Certains coins me semblent familiers, tandis que d'autres sont complètement inconnus au bataillon. Je soupire, fatigué de chercher des réponses qui ne viendront de toute façon pas même si je les cherche. Je n'ai pas l'énergie de m'agacer ou de m'exaspérer de cette sensation bien trop familière et frustrante. Peu importe, maintenant. J'en viendrais presque à désirer être encore à la rue. J'en sais rien, en fait, de ce que je veux. Est-ce que je l'ai déjà su, de toute façon ?
Ma chambre, telle qu'elle est, ne me surprend pas au vu de sa composition. Ne serait-ce qu'à l'organisation, à ce qui s'y trouve, je n'ai pas de mal à croire qu'il s'agit de la mienne. D'autant plus que quelques images passent dans ma tête alors qu'il me montre le laboratoire ; j'entrevois très brièvement quelques manipulations réalisées dans le plus grand des calmes. Bizarrement, ce calme semble brisé lorsque mon image se floute, et que j'entrevois ma version passée se retourner brusquement et beugler quelque chose, dérangée et agacée. La vision disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Désarçonné, j'inspire un peu plus rapidement que d'ordinaire et me dépêche de reprendre contenance le plus rapidement possible. Je ne partage pas avec l'autre ce qui vient de se passer, déjà peu sûr de ce que j'ai vu, et encore moins de ce que cela veut dire. Sûrement rien, mais bon, je peux bien espérer, nan ? C'est bien tout ce que j'ai là, des espoirs couplés à un optimisme vomitif. C'est maigre, certes, mais je n'ai pas le luxe de me plaindre à ce niveau.

Je cligne des yeux en entendant qu'il a lui-même pris soin de mes affaires. Cela m'étonne un peu, mais semble aller dans une direction à peu près logique. Il faut croire que nous étions vraiment très amis, si il accordait autant d'importance à ma personne. Ce zèle me surprend, mais étant donné qu'il s'est jeté, en larmes, sur moi tout à l'heure, ce n'est pas tellement contradictoire. Étonnant, mais j'arrive à penser que ses propos tiennent la route. Oh, à quel point ces pensées allaient être remises en question, et si j'avais su à ce moment-là... Mais je n'ai rien vu, encore trop perdu pour me rendre compte de ce que j'aurais remarqué très rapidement en temps normal.
Lorsqu'il me laisse seul, je déglutis un peu. Fran s'est déjà lové sur mon lit, prêt à me servir d'oreiller comme il le fait si souvent, tandis qu'Hatori m'attend au bout. Byakuran, lui, s'est glissé en dessous du bureau comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Je suppose qu'eux connaissent encore tous leurs endroits favoris, à mon contraire. Je fais quelques pas dans la pièce, cherchant si possible à ramener quelques souvenirs, sans succès.

Tout est familier mais étranger à la fois. Je pose ma sacoche sur le bureau et fais un pas dans le laboratoire, dont j'allume la lumière avec hésitation, peu sûr de ce que je vais y trouver. Vu ce que j'avais sur moi en tant qu'Athéris, je ne sais pas à quoi m'attendre. Je me souviens encore de la petite fiole, discrète mais si puissante, que je gardais sur moi secrètement. J'ai encore en tête les gémissements de douleur de ma tortionnaire lorsque je lui ai administré. Même après ce qu'elle m'avait fait et même si je savais qu'elle ne mourrait pas, j'avais quand même eu la nausée, dégoûté par ce que j'avais fait. Mais je n'avais pas le choix, pas vrai ? J'en sais rien. Et je soupire de soulagement en voyant qu'il n'y a rien d'autre que des produits non létaux. Je me permets même une expiration profondément rassurée. Si il y a quelque chose que je n'aurais jamais supporté, c'est de m'être découvert meurtrier sans scrupules. C'est peut-être la première chose vraiment rassurante de la journée.

Pourtant, malgré le fait que je fouille cette pièce, tout comme l'autre, je ne retrouve rien qui m'aide. Tant pis. Frustré, je cherche des vêtements au hasard dans mon armoire et j'en sors un pantalon, en plus d'une chemise certes un peu plus grande que moi mais relativement confortable et qui ne pue pas trop non plus. Oh, si j'avais su à qui elle appartenait à ce moment-là, je n'aurais pas été si calme... Mais bon, l'ignorance et la naïveté sont des qualités, il paraît. Et dans ma situation c'est mieux que rien. La mienne puait à cent mètres, de toute façon.
J'essaie de poser ma tête sur l'oreiller pour me détendre et me glisser dans les bras de Morphée. La chaleur de la couverture couplée à celle de Fran est diablement rassurante, et le matelas est bien plus confortable que tous les sols froids et durs sur lesquels j'ai dormi pendant deux mois. C'est comme un océan de coton uniquement destiné à me permettre d'oublier la lourdeur de mon corps. Tellement d'ailleurs que cela me dérange. Je ne sais pas pourquoi, mais je m'agite alors même que je tente de faire quelque chose d'aussi simple et naturel que de respirer. Je soupire, bougeant toutes les cinq minutes dans l'espoir naïf de réussir, cette fois.

Rien, néanmoins, ne semble marcher, et la vérité s'impose à moi de façon tellement absurde que je ne peux m’empêcher de ricaner jaune. Oh bordel, c'est stupide. Tellement, tellement stupide... Je ne peux pas dormir tellement c'est confortable. Exaspéré, je prends ma tête entre mes mains et grommelle des injures pas franchement très distinguées. Mais quelle blague.
J'ai libéré Yu en espérant que sa présence m'apaiserait, mais rien à faire. Même l'Evoli me regarde d'un air agacé, sans doute prêt à s'endormir d'une seconde à l'autre. Je ne m'excuse même pas, et saisit un oreiller dans ma main. Je ne réponds pas à ses geignements et quitte la pièce. Je descends les escaliers, Yu et les reptiles sur mes talons, sans répondre un seul instant à leurs interrogations muettes. Je suis sur les nerfs, ou du moins je ne sais pas où j'en suis et je suis bien incapable d'amorcer un geste en direction de mes pokémon. L'Evoli, qui prend pourtant le temps de découvrir les lieux, me suit de très près. De tellement près qu'il finit d'ailleurs par se poser sur le canapé avant moi. Je ne sais pas combien de temps a passé, mais il a dû s'écouler une demie heure, tout au plus. C'est pour cela que, en m'apercevant que mon 'ami' est toujours dans le salon, je me permets de prendre quelques secondes pour lui expliquer ma présence ici. Ma voix est fatiguée, témoignant d'un agacement que je ne prends pas la peine de cacher.

« Peux pas dormir en haut. »

Putains d'habitudes. Je me pose lentement sur le canapé et m'y allonge, tandis que Yu se love contre moi, décidé à trouver le sommeil. Déjà, c'est bien moins moelleux, ce qui est positif dans mon cas. Et même si je grogne un peu en voyant que Hatori est parti se servir pour prendre une couverture et me la passer dessus, son regard noir me fait vite se taire. Vrai que contrairement à moi, et même si ce n'est pas vrai dans les faits, il est loin d'être un étranger et peut donc faire ce qu'il veut. Tch. Saleté de serpent plus malin que moi.
Contrairement à ce que j'aurais pu penser, il ne m'est pas si dur de m'endormir, au bout d'un moment. Je ne sais pas vraiment si c'est à cause de la fatigue que mon corps a accumulé, grâce à la chaleur rassurant de mes pokémon ou bien tout simplement parce qu'une partie de moi-même a reconnu son chez soi, mais je glisse peu à peu vers un sommeil réparateur. Mes paupières se font lourdes et je ne sens même pas ma conscience s'effacer peu à peu à peu au profit du sommeil. Yu miaule doucement en se calant contre mon torse, y cherchant la chaleur, et me poussant à le câliner un peu plus. C'est devenu ma peluche depuis son éclosion, et il ne proteste pas contre la traitement que lui réserve. Je me soupçonne d'ailleurs de dormir avec quelque chose, ne serait-ce qu'un vieux doudou, rien qu'à cause de ce geste un peu trop habituel. Mais je n'ai pas le temps de chercher à comprendre, puisque le marchand de sable a déjà fait son œuvre sur moi. L'heure des questions viendra plus tard, arceus soit loué.


Essoufflé, Faust remercia Daryl de son geste et poussa un soupir exaspéré, le dos lourd de tout ce qu'il tenait sur lui. Arceus, il avait fallu que ce soit maintenant qu'il décide de le contacter... Il savait qu'aller chercher les affaires de Clive chez leur mère allait prendre du temps, alors il avait sottement laissé son téléphone en silencieux dans un coin de son sac. Maintenant qu'il l'avait retrouvé, il s'était précipité vers la maison, alerté par le message de l'Enodril. Il laissa tomber quasi immédiatement ce qu'il tenait dès qu'il eut fait un seul pas dans la maison et jeta un coup d’œil circulaire dans le salon.
La première chose qu'il vit fut Samaël. La deuxième chose fut la silhouette endormie et paisible de Natsume, couchée sur le canapé, couverte par une couverture et entouré par trois de ses pokémon, dont deux dormaient tout près de lui. Il ne remarqua que plus tard le quatrième, l'Evoli qu'il tenait fermement dans ses bras et qui souriait légèrement. Sous le choc, il écarquilla les yeux et ne parvint pas à dire quoi que ce soit en premier lieu.

La gorge nouée, il se tourna vers son frère de cœur, cherchant dans ses yeux la preuve de la réponse à ses questions. Mais puisqu'il n'arrivait pas à en poser ne serait-ce qu'une seule, il expira longuement et difficilement, la respiration plus rapide. Il lâcha toutes ses affaires au sol, se fichant complètement du fait qu'il faudrait les ranger plus tard, et fit quelques pas en direction du plus jeune dresseur.
Une fois arrivé près de lui, et à cause du fait qu'il n'arrivait tout simplement pas à lui dire tout ce qui passait par sa tête, il resta silencieux. Il ne pouvait pas oser imaginer ce qu'il avait ressenti maintenant qu'il était de retour parmi eux, même si il ne connaissait rien des détails et se doutait qu'il y aurait sûrement plus que ça à découvrir. Mais pour l'instant, devant ampleur de l'émotion qui le déstabilisait et qui lui nouait la gorge, il ne vit comme choix d'action que celui de l'enlacer le plus vite possible, dans l'espoir un peu naïf que les choses allaient finir par s'arranger. À cet instant, c'était tout ce qu'il espérait et désirait du plus profond de son cœur. Et peut-être que c'était aussi parce qu'il l'avait l'impression déstabilisante mais tellement rassurante qu'ils étaient tous les deux vers la fin d'un long chemin difficile et douloureux. Il y aurait beaucoup à faire, mais c'était déjà tellement qu'il n'avait pas l'énergie d'être négatif à ce propos, pour une fois.
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