Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: De battre mon cœur s'est arrêté [PV Atétris] Mar 10 Mai 2016 - 2:22
De battre mon cœur s'est arrêté
feat deux hérissons
Ourson brisé
Curieux, il est entré dans le laboratoire pour y jeter un œil. Il ne se doutait probablement pas qu'il possédait un tel attirail. Mais au moins, rien n'a pris la poussière, et ça ne ressemble pas à une cave d'enchanteur du troisième âge, c'est déjà ça. Si je fais quelques pas en arrière de manière silencieuse pour commencer à partir afin de le laisser se reposer, mon regard a du mal à se détacher de lui. J'aurais voulu le regarder encore un peu plus longtemps, mais je n'ai pas envie qu'il découvre le pot aux roses concernant notre relation. J'ai déjà l'impression d'avoir été assez indiscret comme ça sans que je ne lui serve la réalité sur un plateau d'argent. Ce n'était qu'un petit mensonge de rien du tout, après tout. De nous deux, actuellement, si je suis le seul à en souffrir, je peux me permettre de le laisser dans l'ignorance jusqu'à ce que nous arrivions à le guérir de son amnésie. Il n'empêche que je fonds toujours à sa simple vue, et me priver de lui alors que nous venons à peine de nous retrouver m'est bien difficile. Presque deux mois d'absence et tout me manquait déjà chez lui. Je dois être désespérant, à le dévorer furtivement du regard. Je laisse malgré tout un sourire tendre et amoureux se dessiner sur mon visage, vieille habitude que j'ai conservé et que je réservais pour son retour. De loin, on ne croirait pas qu'il s'agit d'un autre Natsume. Il est a peut-être tout oublié, mais ce n'est pas ça qui l'empêche d'être un bonbon pour les yeux. J'aimerais tant que ses souvenirs reviennent d'un coup ; qu'à la vision de cette chambre, il se rappelle de tout. Je sais, toutefois, que je vais devoir encore attendre avant de pouvoir me blottir dans ses bras sans qu'il ne me repousse. Arrivé au bout de ce calvaire, je n'hésiterai pas à en profiter, qu'il en soit certain, et qu'il le veuille ou non, il sera couvert d'attention de ma part lorsque j'aurais retrouvé le droit de l'enlacer comme je le faisais avant. Car il m'aura manqué plus que de raison, mais que je dois conserver pour moi cette envie de quérir son affection, sachant que je n'obtiendrai jamais ce que je veux tant qu'il ne se souviendra pas de moi et du lien qui nous unit.
Le Shimomura doit pourtant être harassé de fatigue, alors je soupire intérieurement en étant conscient qu'il faut que je le laisse pour cette fois chercher son sommeil réparateur dans les bras de Morphée, à défaut des miens, et que je ne peux rester là éternellement à l'admirer comme une adolescente de shoujo, même si je m'en sais capable. Je détourne donc mes yeux de mon petit ami et sors de la chambre le plus discrètement possible pour ne pas le déranger, pour revenir au rez-de-chaussée et m'affaler sur le canapé sur lequel j'hésite à dormir moi-même. Maintenant que Natsume est de retour, c'est comme si toute la fatigue que je retenais depuis plusieurs semaines se déversait d'une seule traite sur mes épaules pour m'alourdir davantage. Je rappelle mollement Synkro dans sa Poké Ball afin de ne pas le faire traîner davantage inutilement. Je lève brièvement la tête lorsque j'aperçois l'album de tout à l'heure. Je ne devrais probablement pas le regarder une nouvelle fois. Maintenant que l'éleveur n'est plus à côté de moi, je sens que je pourrais craquer d'un instant à l'autre. La gorge nouée, mon masochisme émotionnel me pousse néanmoins à m'emparer du livre d'images à le feuilleter pour me replonger dans le passé. Certains clichés me compriment la poitrine quand je les regarde encore. La plupart ont été prises il n'y a pas si longtemps, mais elles me paraissent soudainement bien lointaines, à présent. En tournant les pages, je m'arrête brusquement. Natsume n'a pas été jusqu'à feuilleter la fin du carnet, mais j'y trouve, à ma grande surprise, des photos de nous deux dont je ne me rappelais plus. Heureusement que le japonais n'est pas tombé dessus, car nous y sommes extrêmement proches, bien plus que de simples amis ne le seraient. Arceus merci, il n'y en a aucune nous représentant en train de nous embrasser. Je n'ose en effet imaginer le malaise que cela provoquerait si jamais Natsume tombait dessus. Je décide donc, à contrecœur, de retirer les photos qui pourraient s'avérer gênantes, et de les cacher quelque part où il ne pourra pas les trouver. J'ai souffert de devoir cacher mes sentiments auprès de lui, comme si je ne lui avais jamais fait ma déclaration et que je devais encore garder secret ce que je ressens à son égard. J'aurais voulu ne jamais devoir en arriver là, mais je n'ai guère le choix. Je dissimuler tous soupçons qui pourraient l'amener à penser que je suis en vérité bien plus que ce que je prétends être.
J'en profite pour faire de même avec les autres albums qui pourraient poser le même problème. J'en suis peiné, mais je dois bien faire avec la situation. Plusieurs minutes passent sans que je ne m'en rende compte. J'attends le retour de Faust avec appréhension, impatient mais aussi nerveux. Je ne sais même pas comment je vais lui annoncer ça. Mes doigts se tortillent, et alors que je réfléchis à la façon dont je vais devoir répendre la nouvelle aux autres, un bruit me tirent de mes pensées et je sursaute en entendant des bruits provenant du couloir. Natsume revient finalement au salon, accompagné de ses reptiles et... d'un Evoli que je ne connais pas. Il a sûrement dû l'attraper durant son absence. Pour une raison ou pour une autre, le Shimomura n'arrive pas à dormir dans sa propre chambre, qui comporte pourtant un lit diablement confortable. Si j'avais pu me le permettre, je lui aurais répondu, pour rire, que c'était parce que je n'étais pas à ses côtés pour s'endormir. Je me doute bien que ce n'est pas à cause de ça qu'il a dû mal à trouver le sommeil, mais j'aimerais peut-être un peu y croire au fond de moi, pour me rassurer. Mais en dehors du fait qu'il n'arrive pas à se rendre au pays des songes, ce sont ses vêtements qui attirent mon attention, ma surprise... et un pincement au cœur. Il ne le sait pas, j'en suis sûr, mais il porte l'une de mes chemises, que j'ai laissé dans son armoire par mégarde (et par accoutumance). Il n'était pas rare que nous portions les vêtements de l'autre. Nous faisions mine de ne pas faire exprès, et il nous arrivait de vraiment faire l'erreur, mais nous ne nous changions pas pour autant. Par flemme ? Le monde entier sait bien que non. J'aimais simplement sentir son odeur, et il aimait sentir la mienne. Vu notre proximité, il n'était nul besoin cependant de devoir porter sur nous nos parfums ; mais j'avais, de mon côté, ce sentiment de possession. Pas de manière négative, évidemment, mais j'aimais sentir que Natsume était mien. Que son cœur ne battait pour personne d'autre. Que j'étais le seul à avoir la chance d'être aussi proche de l'éleveur, alors qu'il est ce qu'il est. D'une certaine manière, je crois que je suis tout de même ému de le voir porter ma chemise, car il ignore à qui elle appartient et que je suis, dans sa tête, seulement un ami. S'il savait... il l'enlèverait, j'en suis persuadé. Mais je ne lui dirai rien. Il n'a pas besoin de le savoir, de toute façon. Et puis, elle lui va plutôt bien.
Je l'observe s'installer sur le canapé sans prononcer un seul mot. J'en profite pour baisser considérablement l'éclairage du salon afin qu'il ne la gêne pas et qu'il puisse fermer les yeux sans agression lumineuse. Il s'allonge, en laissant son Majaspic lui mettre une couverture, et prend dans ses bras le jeune Evoli qui n'a pas tardé à se lover contre son dresseur. Cela ne me surprend pas, mais un début de jalousie monte en moi. J'envie cette boule de poils brune de pouvoir se coller autant à l'éleveur, alors que cette place devrait me revenir de droit. Si les choses s'étaient passées autrement, c'est moi que Natsume serait venu chercher pour trouver le repos. Il ne m'aurait pas laissé partir de sa chambre. Je me serais amusé de son comportement mièvre, en me flattant du fait que je lui sois indispensable, avant de l'entourer de mes bras pour qu'il m'offre sa chaleur et sa tendresse. Après deux mois, c'est tout ce que je demandais. Mais c'est donc ce Pokémon-là qui prendra désormais ma place. Soit, je vais m'y résoudre. Du moment qu'il arrive à dormir, j'imagine que je peux m'en contenter. Bientôt, Natsume est profondément endormi. À pas de velours, je me rapproche lentement de lui, en m'accoudant au dossier du canapé. Hésitant, mon bras vient descendre jusqu'à son visage assoupi, et mes doigts effleurent ses mèches avec légèreté. Je retombe sous le charme à chaque fois. Il est craquant, même quand il dort et que je sais que je n'aurai pas le droit à de traitement de faveurs à son réveil.
« Fais de beaux rêves. »
En me relevant, j'adresse une brève caresse sur la tête de Fran, en me demandant pourquoi Faust n'est toujours pas revenu. Comme si Arceus avait entendu mon questionnement, un son précipité se dirige vers moi. Dans le salon, une silhouette s'est dessinée. Je reconnais sans mal celle du Donovan, malgré la diminution de la lumière. Il laisse tomber quelque chose au sol, tandis que ses yeux bleus, brillants dans la semi-obscurité, fait le tour de la pièce. Son regard se porte sur moi, puis enfin, sur Natsume. Immobile, je ne dis rien, et fixe mon grand frère de cœur avec cette même peine dans mes pupilles qui me ronge depuis que j'ai appris pour l'amnésie. Avec cette tristesse, cependant, vient se mêler une lueur de soulagement. Mon expression sereine ne quitte pas l'aîné un seul instant. Ce dernier me rejoint, toujours sans rien dire. J'imagine toutefois les questions qui doivent se bousculer dans son esprit à l'heure actuelle. Mais je constate l'allègement qui le parcoure en se rendant compte de ce que ça signifie. Clive, puis Natsume... On peut dire que le plus dur est derrière nous, à présent. Je tressaute un peu quand il m'enlace soudainement. En quelques secondes, mes lèvres tremblent, et mes yeux rouges s'humidifient enfin de nouveau. Mes bras rendent aussitôt l'étreinte du Conseiller, mes mains allant même s'agripper à son haut, comme s'il s'agissait d'une attache. Je finis par enfouir mon visage en larmes dans son cou, et me laisse tomber à genoux dans le silence de mes pleurs. Oui, ce sera douloureux. Pour moi, pour lui, pour tous ceux qui nous sont proches. Mais nous y arriverons. Nous y arriverons.