Very nat trip {PV Samiche

Very nat trip

Feat ta mère

Dans la généalogie des mauvaises idées, Natsume doit peut-être être l'ancêtre commun à la majorité d'entre elles. Ce ne serait pas étonnant, d'ailleurs, vu sa propension ces derniers temps à enchaîner les décisions catastrophiques. On pourrait le dédouaner un peu de sa responsabilité en faisant remarquer qu'à la base, ce n'était pas vraiment lui qui avait commencé. Une autre journée gâchée à essayer de retrouver ses souvenirs après une balade avec Nagisa, qui tentait de ranimer chez lui des noms et des moments pourraient se révéler cruciaux. La seule chose qu'il en avait tiré, c'était un détail. Pas le plus aisé, d'ailleurs, et pas vraiment celui dont il avait hâte de découvrir l'existence. Voyez-vous, quand on découvre, encore amnésique, que sa mère est morte et que son père ne serait pas gêné si il lui arrivait la même chose, il y a plusieurs genres de réactions. Et Natsume n'avait pas vraiment su réagir lorsqu'une image de sa génitrice en train de s'étouffer dans son propre sang lui était revenu en tête.

Bien évidemment, il ne l'avait pas confié à Nagisa. Il avait gardé le silence malgré le choc que cette image avait provoqué dans sa tête, et avait tenté de calmer ses mains tremblantes et son teint livide au mieux. Il fallait croire qu'il était relativement bon acteur, puisqu'elle n'avait rien remarqué et l'avait laissé chez « lui » après. Même dire ça le faisait rire jaune, vu qu'il peinait toujours à considérer ce domicile comme le sien. Mais pour le coup, quand il s'était retrouvé seul avec ses pensées dans cette maison, avec comme seul compagnon le silence pesant qui lui alourdissait encore plus le cœur, il n'avait pas su quoi faire. À la base, il avait juste voulu prendre un verre de jus de fruits, n'importe quoi pour faire passer son médicament contre l'asthme dont il avait bien besoin, vu sa respiration un peu fatiguée.
Il était alors tombé sur une bouteille de tequila laissée ouverte, avec un verre de cocktail qui appartenait sûrement à Faust, dont l'absence l'étonnait. Sans doute était-il parti avec Clive et Alice, vu qu'ils n'étaient pas là non plus. De ce qu'il s'en souvenait à cause des tentatives de Yann, l'alcool et lui ne faisaient pas bon ménage ; il n'était en tous cas pas très doué pour en tolérer la présence de son organisme, puisqu'il ne le tenait pas du tout. Mais son cerveau s'était déjà débranché, et une chose en avait suivie une autre. Il en était alors à deux verres. Puis trois. Et il commençait à se rendre compte que mine de rien, l'heure tournait, et que le ciel était déjà devenu noir. Il ne devrait sans doute pas rester là, puisque rien qu'à sentir sa propre haleine, il savait qu'il n'était plus vraiment sobre et que ça ne plairait sûrement pas. Mais voilà, il avait fallu que la porte s'ouvre au moment précis où il pensait cela.
Oups.

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Ta mère

Faust m'a prévenu qu'il ne serait pas là ce soir. Ni lui, ni Alice, ni Clive, ni personne, d'ailleurs. Ou si, peut-être Natsume. Peut-être mon copain amnésique avec qui j'ai une relation plus que compliquée désormais, et que j'ai bien du mal à gérer ça sans qu'une douleur me transperce la poitrine quand je dois me rappeler que je ne pourrais pas non plus dormir avec lui cette nuit-là encore. Au fond, en vérité, cela ne me dérange nullement, de dormir seul. Je m'y suis accomodé depuis toujours. Mais je crois que je me suis habitué à sentir son odeur près de moi, et à sentir son corps entre mes bras, comme on serrerait une peluche. Même s'il finissait par se coucher tard à cause de son travail, il arrivait toujours tôt ou tard par venir s'allonger à mes côtés, et je dors jamais aussi bien qu'avec lui. L'effet est immédiat, alors que j'ai plutôt un sommeil léger. Cela me fait juste étrange de ne plus rester dormir après les parties de jeux vidéos et autres que nous passons chez Faust. Grâce à la téléportation qui m'est bien pratique, je peux rentrer chez moi à l'heure que je veux, mais même si des chambres d'amis sont disponibles et que cela ne dérange pas le Donovan que je reste pour la nuit, je ne me le permets plus quand même. Je préfère retrouver ma mère pour profiter de ses câlins réconfortants, car c'est l'une des choses dont j'ai le plus besoin en ce moment.

Je suis heureusement libre de mes mouvements au sein de la demeur du Conseiller car il me fait confiance, mais on se demanderait pourquoi j'y ferais un tour alors qu'elle se retrouve vide, ou presque. Mais justement. C'est parce qu'il y a une chance au moins qu'elle ne soit pas complètement vide, et que je sais quel est le dernier habitant qui risque le plus de s'y trouver. Je suis au content de passer du temps avec lui que cela m'attriste. Toutefois, depuis que nos rapports se sont légèrement améliorés, j'ai bon espoir de ne plus me comporter aussi maladroitement en sa présence, même si je pense avoir quand même quelques difficultés. Si le Shimomura est là, alors peut-être que je resterais. Mais si je suis seul, alors je m'en irai. Je n'ai aucun intérêt à m'attarder davantage, car constater l'espace silencieux du salon, qui est d'ordinaire si animé, ne fera probablement que me déprimer encore plus.

Grâce à mon Gardevoir, je pénètre donc dans la cuisine du hérisson, afin de voir si un certain lapin n'est pas actuellement en train d'engloutir cinq ou six glaces, par le plus grand des hasards. Mais non, personne à l'horizon près du frigo. En revanche, il y a bien une lumière allumée, et c'est celle du salon. Je crois déjà savoir qu'il s'agit du japonais, mais je m'avance quand même dans le couloir jusqu'à trouver la porte fermée. Pas à clé, bien sûr, mais je constate qu'il y a effectivement une personne présente de l'autre côté en vue en entendant un bruit sourd. J'ouvre donc la porte du salon, fébrilement, pour découvrir l'impressionnante touffe de mon petit ami, assis au bar, avec une mine étrange. Autre moment, un autre jour, je lui aurais sûrement donner mon plus beau sourire avant de lui envoyer une remarque amusante sur le fait que, pour une fois, il n'est pas devant une feuille composée de calculs interminables. Mais le voir maintenant provoque juste en moi un pincement à la poitrine qui est, malheureusement, devenu presque trop habituel. Mon expression ne se fait même pas chagrine, juste neutre et surprise, en le découvrant avec une bouteille à côté de lui. Une bouteille en verre. Les yeux ronds, je devine entre ces mots un liquide qui n'est certainement pas de l'eau, et reconnais, malgré moi, de la pure tequila.

« Woooh hé, hé ! »

D'abord immobile lorsque je vois la scène pour un premier coup d'œil, je ne tarde pas à m'approcher rapidement pour lui confisquer la bouteille d'alcool, quitte à lui arracher des mains s'il le faut. Un peu sous le choc de voir mon copain avec pareille boisson alors qu'il carburait généralement au jus de fruit et que le monde entier sait la vitesse à laquelle il peut se retrouver bourré, je réagis sans trop réfléchir aux conséquences et à ce que je devrais penser en temps normal de la situation actuelle.

« On s'calme, hé ! T'es pas un peu fou ?! Baaaaaaka ! »

Oui, je sais, j'ai l'air eeeextrêmement crédible et autoritaire, mais de toute façon, s'il est plus tout à fait sobre, ça devrait faire l'affaire pour son compte. Non ?..

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Il était conscient que sa décision de s'enfourner de l'alcool dans le gosier ne serait pas vraiment très appréciée de quiconque finirait par rentrer en premier. Encore, si cela avait été Clive, peut-être qu'il n'aurait fait que le pousser à venir traîner dehors avec lui, et c'était peut-être ce qu'il espérait le plus. Malheureusement, ce n'était pas l'air blasé et fatigué du hérisson en fauteuil qu'il allait découvrir, mais celui de Samaël. Il en aurait ri, tiens, vu à quel point c'était ironique que ce soit lui qui arrive alors qu'il faisait partie de ces choses qui était à la source de sa frustration et de son incompréhension. En le voyant du coin de l’œil, Natsume sait déjà que son activité du moment est finie. Le connaissant, il était peu probable qu'il le laisse continuer en paix, même si il espérait secrètement qu'il continue son chemin et fasse comme si il ne l'avait pas vu. Cela aurait rendu tout ça bien plus simple, et franchement, il n'aurait pas été contre.
Il geignit quand l'autre lui retira la bouteille des mains, et encore plus en l'entendant monter le ton. Ses tympans sensibles n'étaient pas extrêmement heureuses, en tous cas. Il agita le bras pour récupérer la bouteille, bien qu'il n'en avait au fond aucunement envie. C'était tout simplement qu'il n'aimait pas qu'on décide à sa place, alors dans sa mauvaise foi spectaculaire, il préférait la récupérer et continuer juste un peu pour lui prouver qu'il faisait ce qu'il voulait quand il voulait. Oui, il est puéril, mais à ce stade il ne s'en rendait tout bonnement plus compte du tout. Et croyez-moi, c'est généralement pas bon signe lorsque que ses inhibitions quant à garder l'air digne disparaissent. Ou en tous cas ce n'est pas une bonne chose pour ceux qui se trouvent autour.

« T'es pas ma mère-euuh ! »

Ironiquement, d'ailleurs, c'était le sujet qu l'avait mené à échanger son jus de fruits contre l'horreur avec laquelle il s'est brûlé la gorge. En agitant les bras sur son tabouret, il fit malencontreusement ce qui ne devrait pas être fait par quelqu'un qui n'est plus vraiment très sobre et qui ne dispose donc pas d'un équilibre spectaculaire. En gesticulant ainsi du popotin pour récupérer son précieux (#gollum), il chuta donc vers le côté, emportant son verre avec lui. Le verre s'écrasa au sol, tout comme son possesseur dont le derrière venait d'atterrir sur quelque chose de moelleux. Enfin, pas aussi moelleux que les boobs de Laure sur lesquels il avait tendance à s'endormir parfois, mais c'était pas mal aussi. Il ne remarqua qu'après quelques secondes qu'il avait emporté Samaël dans sa chute, et qu'il était dorénavant à moitié avachi sur lui. Pas franchement gêné et amusé pour un rien dans cet état, il éclata d'un rire clair, suivis de quelques gloussements puérils.

« Tiens, ç'plus confortable que le ta-tabou... Tabouret j'crois ? C'est moche n'empêche comme mot... »

Mouais, c'est mal barré. Si en plus il commençait à mélanger sa langue natale avec le français...

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Ta mère

Voir Natsume picoler n'est certainement pas ce que j'aurais préféré trouver en rentrant. Sauf un jour particulier où Faust et Isaac l'avaient emmenés dans un bar (et par Arceus, que je m'étais énervé après eux ce jour-là), je n'ai jamais connu le Shimomura avec une bouteille d'alcool. C'est loin d'être son genre, et faut dire que c'est toujours mieux de le laisser avec ses fioles de potions bizarres plutôt que de la vodka ou que-sais-je encore. Certes, sa mémoire a peut-être altéré été oubliée, mais j'avais cru comprendre que cela ne changeait en rien son comportement ou ses goûts, alors pourquoi est-ce que je le retrouve en train de s'enfiler un pichet, ça, je l'ignore, mais j'aimerais bien le savoir. Car ce n'est pas pour rien sans doute qu'il a soudainement décidé de boire, alors que ça ne lui ressemble guère et que, pour une fois, il n'est pas sous l'influence de son cousin. Une mauvaise nouvelle qu'il vient d'apprendre ? C'est fort probable. Je ne lui ai rien dit à propos de ses parents, mais de ce que j'ai entendu, il a déjà pu avoir des discussions avec Nagisa alors ça ne m'étonnerait pas que sa sœur ait abordé le sujet avec lui.

Toutefois, vu ce qu'il me dit, je me demande vraiment s'il a été mis au courant. Ferait-il des blagues à propos de sa mère, s'il savait ce qui lui est arrivé ? Je ne crois pas que ça soit son genre d'avoir de l'humour aussi noir le concernant. D'ailleurs, dirait-il la même chose s'il s'avait que j'étais son petit ami ? Mon but n'est pas de remplacer sa génitrice, mais je suis quand même là pour l'arrêter quand je vois qu'il dépasse les bornes, car je sais que ça pourrait très mal finir, cette histoire, et je suis bien content d'être arrivé avant qu'une quelconque catastrophe ne se produise, parce qu'on ne sait jamais, avec lui. Il n'est peut-être pas habitué à boire, mais justement, cela me donne une raison de plus pour me méfier et garder un œil sur lui. Il a beau en être inconscient, c'est mon rôle, après tout.

Tant pis si on doit gesticuler des heures comme des abrutis, il est hors de question que je lui rende sa tequila ou je-ne-sais-quoi ! Comme je suis plus grand que lui de quelques centimètres, je lève le bras bien haut pour qu'il ne puisse pas récupérer son bien, et le regarde faire de grands mouvements ridicules de la main pour tenter de reprendre son précieux, en vain. J'aurais ricané de la situation si je ne la devinais pas grave et si le voir ainsi ne me fendait pas le cœur, mais bientôt Arceus semble avoir pitié de moi car voilà qu'à force de bouger dans tous les sens, Natsume finit par tomber, et il m'emporte avec lui dans sa chute. Je retombe au sol, sur le dos, en lâchant la bouteille d'alcool qui roule un peu plus loin, et accueillant sur moi un poids que je ne m'attendais pas à recevoir. Aussitôt, étant donné qu'il n'y a pas trente-six choix concernant celui qui est désormais avachi sur moi, je me surprends à rougir légèrement, surtout après qu'il ait dit plus ou moins clairement que j'étais... confortable ?

« Na... Na... Natsu ! A-Arrête de faire l'enfant ! »

Ma voix se fait moins forte que tout à l'heure en raison de la gêne qui a commencé à s'emparer de moi, et étrangement, mais mes gestes se font aussi plus mous. Peu importe comme je me mets, je me rends compte de notre proximité improbable. Je redresse mon dos, toujours embarrassé, et mes mains peuvent difficilement l'éviter. J'aurais cette envie folle de le serrer contre moi si la raison ne prenait plus le contrôle de mon cerveau, mais comme j'ai encore un peu de bon sens comparé à l'énergumène amnésique, je retiens mon désir de nous rapprocher davantage et me préoccupe plutôt de le relever, en encerclant son torse avec mes bras (don't judge me).

« Mais enfin, qu'est-ce qui t'as pris ? Depuis quand tu te mets à boire, toi ? T'as de la fièvre ? »

Je vérifie sa température en mettant ma paume contre son front, mais non, sa chaleur corporelle n'est pas plus élevée que d'habitude, et je peux vous dire que je la connais, moi.

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Ses épaules sont animées de soubresauts alors qu'il ne peut s'empêcher de glousser stupidement, amusé par sa propre bêtise. En réalité, il ne sait même pas pourquoi il rit autant, ni pourquoi il pouffe aussi régulièrement, mais c'est fait. Et ce ne sont très certainement pas les protestations de l'autre qui vont calmer son hilarité, comme incontrôlable maintenant. Il ne réagit même pas en le sentant le relever, et tangue un peu, encore moins stable que tout à l'heure. Il continue pourtant de ricaner comme un enfant stupide, très heureux de sa connerie. Devant les questions de son interlocuteur, il ne peut toutefois s'empêcher de faire une blague.

« Ç'toi qui me donne d'la fièvre, hehe. »

Il éclate une nouvelle fois de rire, amusé par sa propre vanne. Pas franchement frais, il continue de pouffer et se pose contre l'autre, sans vraiment se rendre compte de la tâche de bavouille assez phénoménale qu'il laisse sur le t-shirt de celui qui l'empêche de tomber. Il pose sa tête comme si il s'agissait d'un oreiller, et sourit avec l'air du plus grand imbécile heureux au monde. Même si sa tête tangue, que ses oreilles ne sont que moyennement efficaces et qu'il ressent une sensation assez forte de nausée, il continue de garder sur son visage cet air étrangement souriant. Sûr que d'un seul coup, la situation était plus simple à vivre... Sur le coup, alors que l'alcool mettait sa conscience en veilleuse, il n'était plus envahi par les pensées noires, pour une fois. Un instinct de repos après presque trois mois sans pouvoir fermer les yeux et oublier les craintes.

« Magique... Ça va pu mal d'un coup, plus d'images, zouh ! »

Nouveau rire, un peu plus fort, alors qu'il fait un large mouvement de bras sur le côté pour illustrer son propos. Néanmoins, il n'aurait pas vraiment dû faire cela, puisque cela secouait trop son estomac déjà bien malmené par de l'alcool ingurgité trop rapidement. Il eut le réflexe de s'éloigner et se détacher brusquement, comme si l'intelligence venait de taper à la porte de son cerveau. Après avoir senti un goût acide désagréable dans sa gorge, il recracha une bonne partie du contenu de ses tripes sur le sol. Un peu hagard et pâteux, il prit quelques secondes avant de glousser.

« Ça r'ssemble à un zozio. »

Mouais, écrasé par une voiture alors, l'oiseau.

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Je me frapperais bien si je le pouvais. Son compliment, même s'il l'a prononcé en étant bourré, m'a fait l'effet d'un courant d'air chaud, car ses mots gentils à mon encontre sont devenus assez rares, depuis son retour. Lui qui était méfiant au départ, ce n'est plus du tout le même lapin que je vois devant moi, à tel point qu'une vidéo serait presque drôle à lui montrer le lendemain, si j'étais vraiment mesquin, mais ce n'est pas du tout mon genre. Pour le moment, j'essaye juste de l'aider à ne pas faire de bêtises, car qui sait ce qu'il aurait pu faire s'il avait vidé à lui tout seul cette bouteille, et les quelques autres que Faust cache encore dans sa cuisine. J'espère juste qu'il ne se souviendra de rien au petit matin, car c'est déjà assez gênant pour moi, mais ce sera pire s'il se rappelle ce que nous avons fait et ce qu'il m'a dit. Ce qu'il me dit actuellement aussi, d'ailleurs, car apparemment l'alcool lui fait sortir pas mal de conneries, comme cette blague qui aurait dû me faire rire en tant normal si j'avais vraiment été l'ami qu'il croit que je suis, mais qui est, en dans les faits, un peu douloureux à entendre, et surtout, s'il savait qui je suis en réalité, elle serait de mauvais goût. Je prie en fait pour qu'il dise ça sans pour autant avoir découvert mes sentiments car cela voudra dire qu'il se moque de l'affection que je ressens pour lui, mais à priori, il ne devrait pas savoir ce qu'il y a entre nous, même si je ne suis pas connu pour ma discrétion.

Alors tandis qu'il continue de glousser en se reposant contre moi, en lâchant de la bave qu'il ne contient pas, bien évidemment, je fais de mon mieux pour qu'il ne tombe pas et le retient contre moi de mes deux bras, me giflant intérieurement d'apprécier le contact qui se crée entre nous. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça, et encore plus quand je sens que ça ne va pas fort niveau moral, car l'alcool n'est pas connu pour être l'ami de la bonne humeur. Même si dans le cas de cet idiot, ça le fait beaucoup rire. Et puer la tequila, aussi.
Je deviens un peu plus attentif à ses paroles quand il parle d'images, et je comprends alors qu'il buvait pour... oublier, littéralement. Même si en soit c'est assez ironique, car son but est justement de se remémorer, pas l'inverse. Je devine qu'il n'a pas dû voir d'images joyeuses, sans doute des souvenirs de quand il était petit ? Sans doute, car ils restent les pires de sa vie. Je ne me rappelle pas d'un jour sur Enola qui ait été pire qu'un quelconque moment de sa vie passée au Japon, et pour cause, ce fut un nouveau départ, de quitter son père, et il a dû être vachement soulagé de ne plus devoir le supporter. Mon visage se fait plus inquiet, mais je ne lâche pas le japonais pour autant, décidé à le coucher malgré tout pour qu'il prenne un repos qui lui fera le plus grand bien.

C'était sans compter sur la brusquerie de son mouvement soudain, que je ne compris quand lorsqu'il recracha au sol le contenu de son estomac, chose qui devait arriver tôt ou tard avec tout l'alcool qu'il a dû ingurgiter. La vue est loin d'être belle à voir, et même moi ne peut m'empêcher de jouer les midinettes et d'afficher une grimace en voyant la scène peu ragoûtante. Même le commentaire ô combien stupide de l'éleveur lui-même stupide n'arrive pas à me donner une facepalm tant les événements se déroulent plus vite que prévus et que je n'ai pas le temps de donner une opinion sur chacun d'eux. Je ne sais plus où j'en suis, et j'aimerais vraiment sur le coup que Isaac ou Faust soient là pour une fois car j'ignore totalement quoi faire dans ce genre de situation, faut d'habitudes dont je me passe assez bien pour tout avouer. Mon premier réflexe reste tout de même celui de me mettre dans son dos pour le prendre doucement par le bras afin de le guider au sein du refuge jusqu'à sa chambre.

« Bon, on arrête de raconter n'importe quoi et on va faire un gros dodo Natsu, d'accord ? »

En vérité je ne lui demande même pas son avis, je fais ça pour son propre bien et l'emmène sans autre forme de procès à l'étage supérieur tout en faisant attention à ce qu'il ne perde pas l'équilibre dans les escaliers, en restant derrière lui (shaddup) pour assurer ses arrières. Mais d'abord, avant la chambre à coucher, direction la salle de bain. C'est pas que l'odeur de vomi est trèèès écœurante, mais si.

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Il n'y a pas vraiment à hésiter quant à l'affirmation qu'une fois de nouveau dans son état normal, il sera sûrement mort de honte et voudra absolument oublier cette soirée. Mais manque de pot (ou heureusement pour le reste de sa fierté), l'alcool avait fait sauter le peu de logique et de dignité qui lui restait, et sa seule réaction en voyant la tâche de vomi sur le sol était le rire. Il rigolait un peu trop d'ailleurs, de telle sorte que même si il persistait dans un gorge un arrière-goût dégoûtant, il n'en avait rien à faire. Il sursauta et gigota un peu en sentant l'autre saisir son bras pour le guider, en geignant puérilement pour se déloger, pas vraiment fana de l'idée de se laisser emmener il ne savait où. Mais bon, vu qu'il n'était plus sobre, inutile de dire qu'il n'avait pas vraiment la force de faire sa loi et que hormis vaguement bouger et grommeler, il ne pouvait pas faire grand chose.

« Maiiiiiis-euuuuuh ! Méchant ! »

Il cessa de protester une fois qu'ils furent arrivés à l'étage supérieur, et cligna des yeux en apercevant la salle de bain. Vrai que même lui devait avouer que l'haleine de vomi ne lui plaisait pas des masses... Il ne se fit donc pas prier pour se diriger vers le lavabo. Au départ, bien sûr, son but était de se laver les dents comme un être humain normal et à peu près doué de sens logique. On aurait d'ailleurs pu croire qu'il aurait pour une fois agi comme un adulte raisonnable. Sauf que non.

« Héhé... C'est joli en fait ! »

Car ce n'est pas drôle si il n'est pas intenable, évidemment. Avec le dentifrice sorti du tube, il avait commencé à dessiner des figures sur le miroir ; oiseaux, têtes de chats et autres petits cacas. De plus, il en avait profité pour se faire de larges traces sur ses joues, comme pour imiter des peintures de guerre, sauf que celles-ci sentaient bon la menthe-eucalyptus fraîcheur de matinée de printemps des Bahamas. Sans surprise, il se remit à sourire stupidement, puis rit à grands éclats. Une fois qu'il se fut tourné vers Samaël, il passa ses doigts pleins de pâte sur le visage de l'autre, pour y dessiner un smiley sur son visage, ou un sourire de Joker, parce que ça ne ressemblait pas vraiment à grand chose.

« Souriiiiis ! T'es mieux quand tu souris, hehe. »

C'est qu'il était fier de lui, en plus.

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Je passe outre ses gamineries en levant les yeux au ciel, fatigué de son comportement enfantin provoqué par la dose d'alcool bien trop importante pour lui qu'il a actuellement dans le sang. Jamais ô grand jamais je n'aurais imaginé cette scène arriver un jour, car nous sommes bien les derniers dans cette baraque à abuser de la boisson. Heureusement je n'ai pas pour habitude de gérer ce genre de situation car elles me sont encore étrangères et que je m'en porte mieux ainsi, mais je crois que je vais vite être dépassé si les choses s'enveniment. Bon, déjà, il n'a plus la bouteille en main, c'est un début. Et je suis arrivé à temps pour qu'il ne fasse pas plus de grabuge, Arceus merci. D'ailleurs, Faust m'en remerciera, un jour ; qui sait ce qui aurait pu arriver au refuge si je n'avais pas arrêté ce taré. Naïvement, j'espère que, maintenant que je suis là, tout s'arrangera pour le mieux. Je vais lui donner une haleine un peu plus charmante, aller le coucher, nettoyer ses dégâts dans le salon, et... je verrais plus tard pour le reste.
Se brosser les dents, c'est simple, c'est rapide, c'est du tout cuit. Je me dis à ce moment-là qu'il s'agit de la partie la moins compliquée du programme, avant de me rendre compte de ma bêtise une nouvelle fois. En effet, chercher sa brosse à dent, si je ne la vois pas tout de suite, prend quelques secondes maximum. Quelques secondes durant lesquelles j'ai stupidement relâché mon emprise sur l'autre.

« Mais qu'est-ce qu-... AAAAH ! »

Les yeux écarquillés, les mains sur les tempes et la bouche ouverte en mode panique, j'observe, hagard, les dessins faits au dentifrice sur le miroir. Avec un sourire immensément stupide, Natsume gagate sur ses créations artistiques qui feraient mourir de jalousie la Joconde si elle les voyait, tandis qu'il a même commencé à décorer son propre visage.

« C'est fini, oui ?! »

Excédé, je lui prends les poignets en essayant de ne pas y aller trop fort pour qu'il arrête de foutre du dentifrice partout, mais c'est à ce moment-là qu'il en profite pour me dessiner un semblant de sourire pâteux et coloré sur la bouche, assez immonde. Surpris et agacé, je fais une nouvelle fois l'erreur de retirer mes mains de ses poignets pour m'enlever le dentifrice autant sur lui que sur moi et retirer les dessins débiles qu'il a fièrement peint sur le miroir. Plus facile à dire qu'à faire, toutefois, et je m'emparerais presque du pommeau de douche pour me simplifier la tâche, si l'autre idiot ne l'avait pas déjà dans les mains, pour mon plus grand malheur.

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Vraiment, Da Vinci lui-même aurait été jaloux en voyant la beauté sublime des créations de Natsume sur le miroir. Parce que entre les petits cacas et les oiseaux atrophiés, il y avait de quoi refaire la déco de la galerie du Louvre en quelques secondes. Mais il ne s'arrêtait pas là, décidé à remettre un peu de bonne humeur dans cette maison, sans vraiment se rendre compte qu'il ne faisait qu'aggraver la situation et rendait la vie impossible à son 'ami'. Ou alors il s'en foutait comme de son petit orteil gauche un tout petit peu plus gros que le droit. Mais le fait était là, il était devenu intenable et franchement agaçant pour quiconque devant le supporter. Les reproches du plus âgé, d'ailleurs, ne lui firent faire qu'une moue blasée et agacée, un peu joueuse sur les bords. Comme un enfant à qui on aurait volé son jouet, il poussa un petit geignement de frustration une fois qu'il n'eut plus le dentifrice dans les mains. Mais bon, au moins, maintenant, il était débarrassé de l'autre pour quelques secondes, et pouvait donc se mettre à voguer où il voulait dans la salle de bain... Et inutile de dire qu'il venait de trouver de quoi s'amuser. Beauuuucoup s'amuser.

« V-vais laver! »

Un grand sourire fier de lui sur son visage, l'air très sûr de lui, il releva et abaissa le levier de chaleur du pommeau de douche. Gloussant bêtement rien qu'au fait de voir l'eau sortir en trombe ou s'arrêter d'un coup, il prit quelques secondes avant de pointer l'objet en direction du miroir. Bien évidemment, dans son état, viser était quelque peu compliqué... Du coup, quand il ouvrit l'eau et laissa un torrent glacé se précipiter vers sa cible, il tangua un peu et l'eau toucha tout autant le miroir, que le sol, le mur, et bien évidemment Samaël aussi. Le japonais gloussa.

« Zut ! Bah, t'es mignon comme ça ! »

Il rit bêtement, avant de faire un sourire encore plus grand. Même si il le pensait, il n'était toutefois absolument pas conscient de ce qu'il avouait et racontait, perdu dans l'instant et incapable de réfléchir à ce qu'il racontait plus d'une seconde.

« Attends, j'vais éteindr-blblblblbrgl ! »

Dans son génie, l'éleveur avait retourné le pommeau de douche vers lui pour chercher "l'interrupteur", et avait donc dirigé le jet d'eau vers son visage... Donc près de sa bouche ouverte, avec laquelle il faisait maintenant des gargarismes forcés pour ne pas se noyer, en gigotant de partout pour se débarrasser de l'agression soudaine. Avec l'eau sur le sol et ses mouvements déséquilibrés, ce qui devait arriver arriva, et il chuta les fesses sur le sol, le pommeau d'eau glacé lui faisant encore la joie de sa présence.

« C'est froiiiiiiiid ! »

J'ai jamais dit que c'était logique, hein.

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N'allez pas croire. J'aime l'eau. J'aime me laver et prendre des douches ou des bains parce que ça fait sentir bon et c'est diablement agréable. Mais voyez-vous, les jets surprises, en général, c'est pas bon signe. Autant en été on a tendance à allumer le tuyau d'arrosage ou à faire appel à nos Pokémons pour se rafraîchir, autant là je suis sûr qu'il va se passer une couille quelque part et que ça va mal se finir si je n'interviens pas rapidement. J'aurais volontiers laissé le pommeau de douche entre les mains de l'autre en temps normal, mais connaissant son état, je suis contre le fait de lui donner un objet avec lequel il fera encore plus de ravages. J'avais un trèèès léger espoir quand il ne faisait qu'ouvrir et fermer le courant pour s'amuser car j'ai cru qu'il s'en contenterait, mais je n'avais pas pris réellement conscience de ce qu'il voulait faire et donc de la cible qu'il visait, c'est-à-dire le miroir, et par conséquent, indirectement, moi.

Alors à peine ai-je eu le temps de me retourner complètement vers lui que je me reçois un jet glacé en pleine tronche qui me fait crier comme une fillette et tanguer, au point que je dois me raccrocher au lavabo pour ne pas tomber ; sans succès, cependant, car je glisse sur le tube de dentifrice resté au sol et que mon popotin s'y retrouve par la même occasion, laissant échapper un nouveau filet de pâte à dent qui vient se rajouter à la montagne de dégâts que nous avons déjà fait. Qu'il a déjà fait, plutôt. Alors certes, si je suis encore habitué à me prendre des attaques eau de la part de Tsume quand il est d'humeur chieuse, je commence à être au bout de ma patience. Même son 'compliment' ne me fait rien et provoque l'effet inverse ce que c'était censé faire, car en l'entendant rire, j'en viens à me dire qu'il se moque complètement de ma face, et j'ignore comme je peux l'insupportable sentiment de peine qui accroche ma poitrine.

Natsume essaye d'éteindre mais moi-même à ce stade, je savais qu'il aurait du mal. La scène de lui en train de se prendre son propre jet est glorieuse, cartoonesque, même, et nul doute que si Faust était là, il aurait pris une vidéo avec grand plaisir pour la montrer au concerné afin de rabattre davantage la honte sur lui. Car j'ai certainement bien hâte, là, de voir sa tronche demain matin afin de lui rappeler exactement tout ce qu'il a fait, par simple plaisir sadique. Mais pour l'heure nous n'en sommes pas encore à là, et je dois d'abord l'aider à éteindre ce fichu pommeau, même si le voir dans une telle panade est assez drôle à voir, car j'y vois là une leçon du karma quant à la mauvaise décision qu'il a eu de boire ce pichet de tequila. Mais comme il faut bien faire cesser le calvaire au bout d'un moment, je ferme le robinet et, me tenant debout, je le regarde littéralement de haut, lassé de ses bêtises car conscient qu'il ne se rend compte de presque rien et que tout ceci depuis le début ne sent pas franchement bon.

« Pire qu'Alic-... Faust. PIRE que Faust. »

Il est là, sur le sol, tel un chaton mouillé, et puisque nous sommes venus lui brosser les dents, je compte bien mettre à terme ce projet. Alors je m'empare de la brosse, du dentifrice à terre, et, enfin, je m'installe sur lui au niveau du bassin pour l'empêcher de bouger et redresse sa tête afin de me mettre au travail en l'intimant de ne pas faire de mouvements brusques.

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Natsume a trouvé sa Némésis. Le pommeau d'eau froide le fait gigoter et se débattre avec cet ennemi qu'il n'arrive pas à arrêter ni à comprendre, et ce n'est que grâce à l'intervention de Samaël qu'il finit enfin par être libéré du joug de son adversaire. Il recracha un peu d'eau qui était restée coincée dans sa gorge, quelques larmichettes au coin de l'eau à cause de la légère douleur. L'eau glacée ne l'avait pas aidé à se réchauffer d'ailleurs, et il tremblotait un peu, reniflant de temps à autre pour s'empêcher de pleurer de la manière la plus pathétique qui soit.

« Buuuh... »

La remarque de l'autre ne le fit même pas réagir, et il chouina d'ailleurs davantage, vexé. Étant donné qu'il était occupé à faire dans les larmichettes, il ne protesta pas quand Samaël se mit sur lui pour lui laver les dents. Hormis en marmonnant des trucs inintelligibles, il ne pouvait pas faire grand chose et n'en avait de toute façon pas l'énergie, alors il se laissa faire sans trop parler. Bon, il se permit de chantonner un peu tout et n'importe quoi, sûrement des trucs qu'il ne comprenait pas lui-même d'ailleurs.

« Ché la merde qui fait fleurir la roose, honneur et gl-gloire à tous nos beaux échtroooons... »

Il ne savait même pas ce qu'il faisait, de toute façon. Mais merci à Yann de lui avoir appris tout un registre de chansons paillardes peu ragoûtantes en tête, donc celle qu'il était en train de chantonner avec difficulté. Oui, car vu qu'il se faisait brosser les dents, sa bouche était maintenant envahie de mousse et il cligna des yeux en remarquant quelque chose.

« Mmrh ! Cha fait des bu-bubulles ! »

Il n'avait pas pu s'empêcher de sourire en le faisant remarquer, et il gloussa une nouvelle fois, très fier de sa découverte. Il mit d'ailleurs ses doigts dans sa bouche pour en sortir une partie de la mousse et s'en passa sous le nez.

« Moustache ! »

Il gloussa plus doucement qu'avant, et posa un peu le son front contre l'autre pour se permettre de rire tranquillement. Puis, après secondes utilisées à se calmer, il reposa son regard terne et brillant sur son pauvre interlocuteur martyrisé depuis tout à l'heure.

« Pourquoi tu fais toujours la gueule-euuuh... »

Question innocente au vu de son ton, mais qui l'était en réalité un peu moins, et qui transposait une des inquiétudes qu'il n'aurait jamais prononcé en temps normal, si son cerveau n'était pas quelque peu déconnecté de la réalité.

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Au moins, pour la première fois depuis le début de la soirée, j'ai l'impression qu'il se tient à peu près tranquille. Méfiant et sur mes gardes quant à la prochaine boulette qu'il pourrait causer, je suis surpris qu'il soit devenu moins agité, mais c'est probablement à cause du fait que je me tiens sur lui pour qu'il soit immobile et que donc il ne peut pas faire grand chose sinon se laisser faire et attendre gentiment que j'ai fini de lui laver les dents. Même un peu de dentifrice devrait faire l'affaire, l'important c'est pas tellement de lui nettoyer les chicos pour que ça brille, mais surtout de lui enlever l'affreuse haleine qui persiste au fond de sa gorge et qui est difficilement supportable.
Mais bon, ça commence à faire de la mousse et à dégouliner de partout autour de sa bouche alors vais peut-être bientôt en arrêter là. Sauf que ce con, bien évidemment, a pas trop l'air d'accord là-dessus et tandis qu'il chante une chanson assez étrange, surtout pour son vocabulaire, il se rend compte que ouiiii Nat, ça fait des bubulles, c'est joli, c'est rigolo, maintenant laisse-moi terminer ça tranquillement. Enfin, c'est encore trop lui demander, à celui-là, alors qu'il est encore dans le pâté à cause de l'alcool, et il ne peut s'empêcher, bien sûr, de fourrer son doigt là où il faut pas -en l'occurrence dans la bouche et je parle pas de la mienne- et de mettre du dentifrice partout parce que la tequila l'a transformé en véritable gamin de cinq ans, si ce n'est moins. Je me retiens de pousser un soupir blasé lorsqu'il me montre avec fierté la moustache qu'il vient de faire avec le truc pâteux qui coule de son menton, mais le fige au moment où il repose sa tête contre moi. Hé ! Je... Je n'avais pas fini !

Mais sa question n'obtient pas de réponse. Elle me prend un peu au dépourvu, à vrai dire. Je ne savais même pas qu'il s'inquiétait de ça. Au lieu de prendre la parole, je retire la brosse de sa bouche avant de m'emparer du pommeau et de l'asperger de nouveau avec de manière rapide afin d'enlever efficacement et sans me déranger tout le dentifrice sur son visage. Je remets ensuite l'objet dans la baignoire avant de passer mes mains sur mes cheveux pour les ramener en arrière et de me relever pour de bon, en prenant la main de l'autre pour le redresser à son tour. Une fois tous les deux enfin debouts -enfin presque pour Natsume, vu que je dois mettre un de ces bras par dessus mon épaule pour qu'il ne tombe pas-, je constate les dégâts en faisant la moue puis me décide à nous sortir de la salle de bain dans lequel traîne un carnage pas possible que je devrais bientôt expliquer au propriétaire des lieux, ce dont je n'ai pas vraiment hâte.

« Parce que t'es con. »

Voilà, j'ai fini par le sortir de la façon la plus neutre possible, mais en vrai je suis un peu gêné, au fond. La vérité n'est pas tellement différente, mais elle est bien plus profonde, et je ne peux rien lui en dire pour l'instant, malheureusement. Je n'avais pas nécessairement de réponse à lui fournir, vu son état, j'aurais pu détourner la question. Cependant, c'est l'une des premières fois depuis son retour et son amnésie que j'ai l'impression qu'il se soucie un tant soit peu de moi, ce qui me flatte plus que ce que j'aimerais me l'avouer. Je ne le regarde pas, préférant continuer mon bonhomme de chemin jusqu'à la chambre et commence à monter les escaliers.

« Heureusement que t'as pas d'copine, hein. Elle serait vraiment pas contente de te voir dans cet état. »

Je ris, à mon tour, mais jaune, de la situation. De qui j'me moque, moi...

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Il est étrangement plus calme, maintenant qu'il est à moitié collé contre l'autre. Sa tête commence à se faire lourde, ou du moins il vient à peine de se rendre compte de l'effet que l'alcool a sur son cerveau. Alourdi et un peu pâteux, il geint en se faisant insulter, n'ayant pas vraiment la force de riposter ou de trouver une réplique adaptée. Il ne réagit même pas lorsque l'eau lui tombe une nouvelle fois en pleine tronche, et se contente de se murer dans un silence soudain et pas franchement habituel. Comme si il avait perdu une partie de son énergie et ce qui le poussait à gigoter comme un singe tout à l'heure. Il se laisse donc porter sans se débattre, quoique ses mouvements restaient lents et peu énergiques. Son regard fixe le sol, et il ne se relève qu'après quelques secondes, juste avant de redescendre.

« T'façon j'ai d'jà plus rien... Pis c'est pas moi qu'elle voudrait voir, personne veut. »

Il ne l'avait avoué qu'à Clive, auparavant, à cause du fait qu'il savait bien ce que ces propos auraient pu générer comme réactions. Mais dans cet état, difficile pour lui de tenir sa langue ou même de se rendre compte de ce qu'il laisse lui échapper. Le rire jaune de son interlocuteur l'intrigue, mais il ne fait rien remarquer. Une fois arrivés dans la chambre, il jeta un coup d’œil autour de lui et se défit de la prise de l'aîné, l'air plus rabougri.

« J'vais pas dormir en plus, comme d'hab... »

Il prit naturellement la direction de son armoire, conscient qu'il devait se changer, ou en tous cas que porter une chemise trempée n'était pas vraiment le truc le plus pratique et agréable au monde. Il se changea donc naturellement et sans aucune forme de procès, oubliant d'ailleurs complètement la pudeur (m'enfin, il n'en restait plus grand chose, après deux mois dehors) pour se changer et mettre quelque chose de plus confortable. Il se tourna ensuite vers Samaël avec un grand sourire et un air satisfait.

« Tadaaaa ! Tout seu-argh ! »

Parce que bien évidemment, il fallait qu'il tombe encore une fois, se rajoutant par la même occasion un énième bleu sur les fesses. Il tenta de se relever, et eut le réflexe de s'accrocher au tiroir ouvert de sa commode... Mauvaise idée, puisque la gravité étant une connasse impitoyable, ça n'eut comme effet que de faire tomber des vêtements sur lui et de l'écraser un peu.

« Aïe ! Beuh... Buuuuh ! »

Et là, car il n'en pouvait tout simplement plus et que sa dignité déjà rendue sensible par les propos de l'autre tout à l'heure était partie en morceaux, il finit par éclater en pleurs. Car chouiner au sol, enseveli sous les vêtements, encore à moitié trempé et dans un état discutable, c'était vraiment la classe intégrale (#sarcasme).

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Las, je ne prête même plus attention à mes pas. Mon humeur s'est affaibli. Je me rends compte de la tronche que je tire depuis tout à l'heure et vrai que ça doit pas être sympa pour Natsu de supporter ça. D'ordinaire, je lui réserve toujours mes plus beaux sourires. Disons que c'est devenu compliqué, à présent, car je sais qu'il ne me renverra plus l'affection que je lui donne, quand bien même elle serait importante.
Malgré tout... Je ne sais pas comment réagir. Attristé, surpris, mais en même temps agacé par ses propos, je réprime un grommellement en montant les escaliers, ne pouvant même pas rejeté la faute sur l'alcool qui a tout autant tendance à faire dire n'importe quoi qu'à sortir des pensées inavouables en temps normal. J'ignorais que le Shimomura avait encore cette impression alors qu'il a avoué lui-même qu'il n'y avait aucune différence entre lui et le Natsume que nous connaissions. Pourtant je me rappelle qu'il avait le sentiment que ce n'était pas lui que nous voulions retrouver, mais quelqu'un d'autre. Malgré mon affreuse habitude de le stalker, cet idiot n'a toujours pas compris que j'avais décidé de faire comme tel et de quand même considérer qu'il ne reste en rien différent de mon petit ami. Certes, nous n'avions pas prévu de retrouver un amnésique, mais il reste Natsume. Cette seule odeur suffit à me convaincre qu'il ne s'agit pas de quelqu'un d'autre, car je la connais mieux que quiconque et je peux alors affirmer qu'il s'agit bien la même que celui avec qui je veux partager ma vie.

« L'alcool te fait vraiment dire n'importe quoi. »

C'est la seule chose que j'ai trouvé à lui répondre pour l'heure, car je ne sais pas s'il serait d'attaque à ce que je lui dise tout ce que j'ai sur le cœur. Ce serait sans doute tellement niais qu'il vomirait une nouvelle fois, tiens, et je compte pas trop ramasser deux 'oiseaux' dans la soirée.
Arrivés dans la chambre, Natsume se détache de lui-même, et je le regarde se diriger vers son armoire, sans grande difficulté bizarrement. Je le laisse faire, car il a l'air cette fois de savoir quoi prendre, mais je me tiens prêt à le réceptionner si je commence à le voir hésiter ou tituber. Je suis frustré contre ma propre personne, mais même sa remarque déprimante, quand j'ai enfin pu la comprendre, ne me fait plus rien, à tel point que je vais jusqu'à éviter de lever les yeux au ciel. Si je pouvais lui permettre de trouver le sommeil autrefois, je n'ai plus ce pouvoir sur lui, maintenant. Je ne peux rien faire pour l'aider. Je n'arrive même pas à trouver le sommeil moi-même la plupart du temps, depuis quelques semaines. Certes, nous n'avons pas vécus les mêmes choses, mais un rien semble m'avoir refroidi d'un coup, et j'en veux à Arceus d'avoir provoqué tout ce qui a amené à sa disparition et l'effacement de ses souvenirs.

Cependant, je baisse légèrement le regard par réflexe lorsqu'il se met à se changer devant moi. J'imagine qu'entre hommes il ne devrait pas y avoir tant de pudeur que ça, enfin je sais pas trop, étant donné que les exemples de cette baraque ne sont justement pas forcément à suivre. Pourtant ça n'a pas l'air de trop le gêner, lui, donc je ne dis rien, et je surprends même mes yeux se relever un peu pour mater, car cela fait quand même presque deux mois que je n'ai pas pu le faire et savoir que c'est de nouveau possible me rassure en quelque sorte, car au moins je peux me dire qu'il est bien là, devant moi, et pas à l'autre bout de l'île en train de risquer sa vie dans un endroit paumé que nous n'avons jamais pu découvrir au fil de nos recherches intensives. On est quand même cons, quand on y pense.
Pour la première fois de la journée, un semblant de sourire se forme sur mes lèvres quand l'asiatique termine de se changer et se retourne vers moi pour me montrer comment il s'est débrouillé comme un grand, comme s'il en était très fier, avant de chuter au sol pour la énième fois et de se faire recouvrir de ses affaires parce que c'est un pas doué qui se retrouve maintenant assis par terre avec ses fringues et lui qui est en train de chouiner.

« Rooh regardez-moi ce bébé. Allons, allons... »

Je m'approche de lui pour retirer les vêtements qui le recouvrent, puis pose doucement une main sur une de ses joues pour en retirer les larmes qui se sont mises à couler. Enfin, je décroche une Poké Ball à ma ceinture pour en faire sortir Smaug et utiliser la flamme de sa queue dans le but de nous réchauffer tous les deux.

« Mets-toi au chaud pendant que je me change aussi. »

En demandant au Dracaufeu d'augmenter un peu la chaleur, je cherche dans le tiroir une chemise à moi que je sais traîner ici avant de, sans grande pudeur, me mettre torse nu à mon tour afin de mettre quelque chose de sec.

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On a vu mieux, question dignité. Pas qu'elle soit très développée depuis quelques heures, et il l'enterre tellement loin depuis peu qu'on pourrait se demander si il ne va pas trouver du pétrole, mais voilà. Ses chouineries ne servent qu'à évacuer sa frustration, sa fierté blessée et en plus de ça son incompréhension. Il y a peut-être un peu plus de ça derrière ses larmichouilles, même si il ne faut pas vraiment donner trop d'importance à ce qu'il fait dans cet état. Trop d'interprétation quand il n'est même pas capable de reconnaître sa droite de sa gauche, c'est pas franchement intelligent. Pour le coup, il se serait presque caché sous ses habits, se serait roulé en boule et serait resté ainsi pour une à deux semaines, le temps que cette histoire soit oubliée. Il renifla d'ailleurs d'une manière assez répugnante lorsque l'autre passa sa main sur une de ses joues, plus occupé à retenir ses pleurnicheries que de chasser les doigts qui passaient sur son visage.

« Chuis pas un bébé... »

Sa protestation plaintive était absolument pathétique, nous sommes d'accord. Mais il sursauta brusquement et recula un peu en voyant l'imposante silhouette du Dracaufeu se dessiner devant ses pupilles. Bien sûr, sa crainte des pokémon feu avait diminué avec le temps, et il savait tempérer son malaise près des oiseaux, mais il était toujours un peu dur, encore plus avec de l'alcool dans le sang, de tempérer des réactions face à une surprise pareille. Il jeta d'ailleurs un coup d’œil hésitant au plus âgé, un mélange de 'à l'aide' et de 'je veux pas' dans ses iris. Mais puisque l'autre était déjà occupé à se changer.

« Malpoli, tu m'dem-demandes même pas pour fouiller dans mes affaires ! »

Complètement inconscient, bien entendu, que Samaël ne faisait que récupérer l'un de ses habits qu'il avait laissé ici, Natsume lui tira la langue avec un bruit de 'pfbbtbttt' absolument puéril. Néanmoins, il s'en fichait bien, et il devait avouer que la flamme du Draucaufeu réchauffait peu à peu son corps glacé et encore tremblotant à cause du froid. Il se rapprocha donc, l'air un peu souriant et benêt.

« Hé, c'est chaud.. C'EST CHAUD ! »

Il avait suffi que le dresseur détourne le regard deux microsecondes pour que le japonais réussisse à mettre le feu à sa touffe de cheveux, et à se rouler par terre dans tous les sens en espérant se débarrasser de sa chevelure. Ses cris paniqués, particulièrement ridicules et aigus auraient pu réveiller un mort, d'ailleurs, alors qu'il gigotait désespérément.

« J'VEUX PAS DEV'NIR UNE BANANE FLAMBÉE ! »

En plus de ça, ses cheveux en partie enflammées commençaient à chauffer le sol...

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Je soupire d'aise en enfilant la chemise que je viens de trouver, que je reconnais comme étant la mienne. Par mégarde, et comme je pensais que Natsume allait nous revenir comme il était avant sa disparition, je n'ai pas pensé à retirer mes vêtements de son armoire. Il n'y en a pas beaucoup, mais assez pour qu'il ait déjà pu les confondre avec les siens lorsqu'il avait encore toute sa tête ; et pas la peine de vous dire que ça s'est empiré depuis son retour. Pas que cela me dérange qu'il porte mes habits, au contraire, je trouve ça plutôt amusant, surtout quand il se demande encore pourquoi ce n'est pas tout à fait ajusté à sa taille. En un sens, ça me flatte un peu, surtout en sachant l'opinion qu'il a de moi depuis que nous nous sommes retrouvés. Lorsque je remets mes propres vêtements après qu'il les ait portés, je peux de nouveau sentir son odeur contre moi. Des fois, il m'arrive même de faire quelques oublis 'volontaires'. 'Volontaires', j'ai dit.

Alors je ris devant son reproche qui se veut innocent et logique mais qui provoque en moi de l'hilarité, car il ne sait rien de mes petites stratégies visant à déposer son parfum corporel sur mes affaires. Oui, ça sonne bizarre comme phrase, mais c'était pour éviter des répétitions. Tandis que je mets donc sur moi mon haut sec afin de ne plus avoir froid en évitant le comportement gamin de mon petit ami, je pousse un hoquet de stupeur en voyant que ce dernier a réussi à foutre le feu à ses cheveux en moins de... cinq secondes. Je me facepalme ensuite en l'apercevant se rouler au sol comme une larve surexcitée pour essayer de se débarrasser des flammes qui commencent à s'étendre dorénavant sur la moquette de sa chambre et me fait écarquiller les yeux.

« Au moins les bananes ont un cerveau ! Bordel mais c'est pas vrai ! À ce rythme toute la baraque va finir cramée et Faust va nous tuer ! »

Pas le temps de tergiverser, il faut trouver une solution. Smaug, qui s'est retourné subitement pour voir ce qui se passait, pousse des rugissements apeurés et mortifiés, se croyant être le responsable de tout ceci. Mais alors que je tente de le calmer, plus mon dragon bouge, plus sa queue enflammée gigote dans tous les sens et finit par faire flamber encore un peu plus la chambre. Dépité, je finis par le faire rentrer dans sa boule avant d'en revenir à l'autre idiot qui se tortille encore à terre. Paniqué, je pense à faire intervenir mes Pokémons eau afin qu'ils cessent le carnage, avant de me rappeler que cela voudra dire tout recommencer depuis le début. Mais à part cette solution, je suis à court d'idées. Puis, je me souviens que le feu peut s'affaiblir si on l'étouffe car il s'alimente avec de l'oxygène. Ou même de l'eau. Je dis ça parce que nos t-shirts mouillés respectifs peuvent éventuellement servir à quelque chose. Je m'en empare donc très vite et les disperse aussitôt pour faire disparaître le feu au sol, puis prend d'autres vêtements, secs cette fois-ci, afin d'éteindre les flammes qui ont pris d'assaut l'énorme touffe du Shimomura. Quand tout est parti, je m'autorise enfin à souffler.

« Toi, alors, tu m'en fais faire, des trucs !.. »

Je reviens vers le japonais afin de l'aider à se relever et reprends la parole d'une voix plus douce.

« Bon, il se fait tard, à présent, tu as besoin de repos. Je te ramène à ton lit. »

Sur ces mots, je l'aide à aller jusqu'au matelas confortable sur lequel j'avais moi aussi pris l'habitude dormir à ses côtés, et je regrette aussitôt de repenser à un souvenir agréable qui n'est plus tout à fait d'actualité à présent.

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