Very nat trip {PV Samiche

Very nat trip

Feat ta mère

« J'veux pas mourir ! »

Moui, sauf qu'à gigoter pareillement dans la chambre comme une crêpe qui s’enroulerait sur elle-même, il ne risque pas de diminuer le risque de foutre le feu à la baraque. Heureusement, pour le coup, que Samaël était là pour nettoyer après ses anneries, car il se serait probablement tué six fois si il n'était pas intervenu depuis tout à l'heure. Il cligna des yeux en s'apercevant que les flammes avaient disparu de ses cheveux, et se calma petit à petit, l'air perdu. Même les propos de l'autre ne lui firent pas grand chose, puisqu'il se fichait bien des reproches dans son état. Il gloussa un peu en attrapant des mèches de cheveux brûlées sur le sol, amusé par ce qu'il tenait entre ses doigts.

« Dodo... ? Naaaaaaan... »

Il se débat un peu, mais mollement. Très mollement, car il se doute bien qu'il ne peut pas faire grand chose vu sa faiblesse provoquée par l'absence totale de contrôle de ses membres à cause de l'alcool. Mais l'esprit est là, et il poussa un grognement une fois que sa tête rencontra son oreiller. Il fit une moue boudeuse, l'air un peu agacé sur les bords. Il n'aimait pas ce lit, il n'y pouvait rien ; il avait d'ailleurs pris l'habitude de dormir sur le canapé, puisque qu'il n'arrivait encore pas à se faire à la douceur du matelas. Et puis cette chambre avait quelque chose d'angoissante, puisqu'elle faisait remonter en lui des sentiments qu'il ne comprenait pas. D'ordinaire, il trouvait une excuse ou un moment pour descendre en bas, mais il doutait fortement de sa capacité à marcher seul jusqu'en bas... Ou en tous cas, ce qui lui restait de conscience l'avertissait que ce n'était pas du tout, mais pas du tout, une bonne idée. Et son cerveau, très logique comme à son ordinaire, trouva une solution toute simple.
Quand l'énolian l'aida à se mettre sur son lit, le nippon en profita pour tirer son bras et l'emporter près de lui. Un sourire victorieux sur son visage, l'air très fier de sa bêtise, il rit stupidement.

« Pas tout cheul ! Max elle m'a dit que je bougeais tout le temps, sinon. »

En effet, la jeune femme avait été une des seules qui avait osé venir le réveiller lorsqu'il était pourchassé par les cauchemars. Il ne l'avait jamais vraiment remerciée lorsqu'elle venait discuter de choses et d'autres pour le calmer. Elle avait même pris l'habitude d'avancer simplement son sac de couchage à quelques mètres pour qu'il puise profiter d'une présence rassurante tout en gardant une certaine distance, nécessaire avec Natsume. Et là, du coup, puisqu'il ne pouvait ni dormir en bas, et qu'il n'avait pas ses pokémon avec lui... Il avait déjà choisi sa peluche, pour le coup, vu comment il le serrait contre lui.

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Ta mère

Pour une raison qui m'échappe encore, j'avais remarqué depuis son retour que Natsume avait tendance à dormir son le canapé du salon plutôt que dans sa propre chambre. En même temps je comprendrais qu'il ne s'y sente pas à l'aise car il ne doit plus avoir aucun souvenir dedans, autant cet endroit reflète très bien sa personnalité et alors il n'aurait donc pas été illogique qu'il s'y sente particulièrement à l'aise naturellement. De plus, il possède un laboratoire rien que pour lui qui aurait pu le charmer assez afin qu'il y demeure. Toutefois, cela ne semble pas être suffisant et il persiste à vouloir se reposer au rez-de-chaussée ; ce qui est également quelque chose de ne pas si insensé étant donné qu'il s'agit du lieu le plus 'vivant' du refuge et qu'il a sans doute l'impression d'y être moins seul, même s'il a tendance à ne pas chercher la compagnie non plus.

Mais heureusement pour moi, malgré le fait qu'il y soit réticent, il n'a actuellement pas asse de force ou d'énergie pour protester vraiment et m'empêcher de mener à bien mon projet. Alors il a beau pousser des grognements et faire la tronche, je réussis à l'installer sur le matelas de manière à peu près confortable. Néanmoins, avec étonnement, je remarque son obstination pour ne pas se détacher de mon bras et je le vois qui m'entraîne tout à coup avec lui sur le lit pour m'entourer davantage comme s'il serrait un doudou.

« M-Mais qu'est-ce qu-... »

Si je ne comprends pas son intention, une partie de moi ne peut que profiter de cette rare proximité entre nous deux. Cela me rappelle toutes les nuits que nous avons passés ensemble l'un contre l'eau malgré la chaleur de l'île. Mais il me parle alors d'un... d'une certaine 'Max' de sa connaissance et non de la mienne, ce qui me fait lever le regard vers lui. Je devine qu'il doit s'agir d'une fille qu'il a rencontré pendant sa disparition, sans doute une alliée, vu comment il parle d'elle. Aussitôt, mes sourcils se froncent et je me sens tout à coup très tendu. Natsume était sans aucun de nous durant un mois et demi. Je considère alors que chaque personne sur sa route aurait potentiellement pu représenter soit une menace, soit une rivale pour notre relation. Est-ce que lui et cette Max ont dormi ensemble ? Ou alors... pire ?...
Berk ! Non non non non ! Sam et Natsu c'est le OTP officiel d'Enola, y'a pas à discuter plus longtemps !
Oups, viendrait-on de briser le quatrième mur ?

« Natsu, non ! Je... je... »

J'entends de nouveau son cœur à mes oreilles, comme j'aimais tant le faire autrefois. Je respire son odeur. Je sens sa chaleur. Je me blottis contre lui. Inconsciemment, un sourire s'est formé sur mon visage devenu immédiatement plus serein. Je suis bien, là. Je suis même très bien. Mes yeux se ferment tous seuls, et des ronrons sortiraient de moi si j'étais capable d'en émettre. Je retrouve peu à peu cette sensation de douceur à laquelle j'étais habituée auprès de lui. Pourtant quelque chose cloche. Nous ne sommes plus comme avant. Il a changé, et notre relation a fini par changer aussi, du moins temporairement. Cela est assez pourtant, afin de justifier le fait que nous ne pouvons plus dormir dans le même comme nous le faisions. Nous ne sommes pas frères comme Faust et Clive, et nous ne sommes plus amants. En soit, je ne suis pas contre l'idée que deux amis peuvent dormir côte à côte, surtout s'ils sont si proches, mais le nouveau Natsume n'apprécierait probablement pas voir mon visage demain matin. Alors je dois me résoudre à abandonner cette nuit tranquille auprès de lui pour rentrer chez moi.

« Je ne peux pas rester. C'est impossible. »

À contrecœur, je bouge pour échapper à son emprise. Si demain il ne se souvient de rien, il peut-être risque de me détester, pensant que j'essayais là de me rapprocher de lui pendant qu'il dormait. Je passe déjà assez pour un stalker comme ça, pas la peine d'en rajouter.

Réalisé par BlueBerry pour Orange

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Ce n'est pas souvent que les idées de Natsume sont brillantes. En vérité et par définitions, elles ont même tendance à être tout le contraire, se révélant souvent désastreuses dès lors que l'on y réfléchit plus d'une demie-seconde. Mais cela ne l'a jamais empêché de les mener à bien, ni d'y croire avec l'entêtement d'un enfant faisant un caprice, au grand dam de ceux qui se retrouvaient à vivre avec lui. Et pour le coup, sa victime du jour, enfin de la soirée, n'en avait pas fini de se démener avec cet énergumène qui s'était emparé du corps du japonais. Et par là, on veut bien sûr parler de sa connerie démentielle, libérée des contraintes qu'il se pose d'ordinaire naturellement. Par conséquent, maintenant qu'il avait décidé qu'il utiliserait Samaël comme doudou parce que son cerveau était étrangement d'accord avec l'idée, il n'en démordrait pas.

Même les protestations de l'aîné ne le firent pas démordre, et il fit la moue, boudeur, avant de grommeler comme un gamin à qui on refuserait un caprice. Lui, ce qu'il voyait, surtout, c'était que l'autre n'avait pas vraiment envie de refuser et qu'il ne faisait donc que le maltraiter pour une raison que sa logique trouée ne parvenait pas à comprendre. Ainsi donc, il fit une tête de chiot battue en voyant que son oreiller désigné s'en allait, et avec lui la promesse d'une nuit calme. Pas vraiment d'humeur à débattre ou discuter des raisons pourquoi, il décida donc de le retenir. Et en s'accrochant à sa taille alors que Samaël tentait de se déloger, ce qui devait arriver arriva. Natsume ne fit que cligner des yeux devant ce qu'il avait devant les yeux.

« Oooh ! Sont jolies les tortues ! »

Oui, car la vision du caleçon Carapuce de l'énolian lui avait inspiré cette pensée qui était un compliment candide avant tout, sans sarcasme. Il ne passa pas de temps à le contempler d'ailleurs, puisqu'il raffermit sa prise un peu plus haut Il mit toute sa force dans le fait de le faire tourner sur le côté, pour qu'il soit plus près du côté du mur et donc qu'il soit plus difficile de s'échapper. Et, une fois cela fait, il sourit joyeusement.

« Bah si ç'possible, ç'toi qui fait du chiné-cinéma. Pis j'veux t'façon. »

'Et c'est tout', 'point final', aurait-il rajouté si il avait eu l'intelligence nécessaire pour faire de l'humour. Mais non, il se contentait de cet air un peu bête et gai, dépourvu d'inquiétude ou même d'un seul milligramme de gêne.

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Ta mère

Il ne veut pas que je parte. C'est étrange, surtout venant du Natsume amnésique que j'ai appris à connaître malgré moi. Car je suis celui qui joue le rôle du pot de colle, pas l'inverse. Pourquoi soudainement désire-t-il tant que je reste ? C'est juste à cause de l'alcool qu'il a ingurgité ? Dois-je vraiment partir pour ne pas prendre le risque de me faire embêter demain matin ou répondre positivement à ses caprices -et accessoirement aux miens- pour qu'il arrête de faire l'enfant et par la même occasion le surveiller pour être sûr qu'il arrive à trouver le sommeil ? Toujours boudeur pendant que je m'éloigne, ou du moins que j'essaye, il refuse bizarrement de me lâcher et semble bien décidé à faire de moi sa peluche. J'aurais volontiers accepté, bien sûr, si les choses s'étaient passées autrement, car je ne veux que ça, moi aussi. Je rêve de pouvoir dormir de nouveau avec Natsume. Chaque soir je dois faire comme si nous étions encore officiellement ensemble et imaginer sa présence à ses côtés en donnant à un de mes doudous l'aspect imaginaire de mon petit ami alors que l'illusion est non seulement imparfaite mais en plus atrocement ridicule.

Je voudrais rester auprès de lui, sincérement ; c'est même tout ce que je demande. Mais je ne peux pas. Alors je me redresse pour me remettre debout et avancer en direction de la porte de sa chambre mais voilà que je sens ses bras me retenir de force pour finalement s'accrocher à mon pantalon et... le baisser afin de faire apparaître mon royal caleçon préféré avec les motifs de Carapuce dessus parce que j'aime les Carapuce et que voilà j'ai pris comme Faust la sale manie de vouloir acheter même des sous-vêtements aux couleurs de mes Pokémons favoris. Je pousse un cri peu distingué en faisant de mon mieux pour remonter mon bas, tout en cachant également les rougeurs qui ont pris place sur mon visage. C'est stupide, à vrai dire, étant donné qu'il m'a vu dans cette tenue à plusieurs reprises déjà et que nous sommes censés être amoureux. Mais la situation est compliquée, comme je l'explique à tout le monde depuis son retour, et je ne peux me permettre d'agir comme si nous étions plus que de simples amis. Alors même si sa tête de chiot battu est irrésistible et que j'ai d'ordinaire bien du mal à lui refuser quoique ce soit, je persiste à vouloir le laisser tranquille pour cette nuit.

Le Shimomura insiste pourtant avec conviction et acharnement pour que je m'endorme avec lui, et je finis par soupirer, vaincu. Je ne peux pas nier cette envie de me soumettre à sa demande et de passer la nuit en sa compagnie, et je me rends compte que je ne peux pas non plus combattre sa détermination. Lâchement, je décide d'ignorer ce qui pourrait se passer s'il venait à considérer négativement cette nuit et abandonne pour reposer ma tête contre lui, laissant ses bras resserrer leur emprise sans le contredire davantage, profitant simplement de cette présence qui m'avait tant manquée. S'il le veut vraiment, alors je ne peux qu'être heureux que cela se passe ainsi. Je n'ai plus l'impression de devoir me justifier pour chaque acte un peu trop affectueux ou chaque tendance bizarre que j'ai à le coller tout le temps simplement parce que je l'aime et que lui n'en sait rien.

« D'accord, d'accord. Je reste. »

S'il le veut, de toute façon, je ne peux rien y faire. Il ne pourra pas dire qu'il m'a accepté contre sa volonté ou que je l'ai obligé à quoi que ce soit, après tout. Je me blottis donc contre lui, comme si c'était une scène tout à fait banale et qu'il s'agissait de la chose la plus naturelle du monde, en reniflant doucement son odeur et en laissant tous mes muscles se détendre et mon stress s'affaiblir. Mes yeux se ferment pour se laisser emporter dans le monde de Cresselia, et je baigne dans des rêves qui n'ont rien de violent mais qui sont cette fois imprégnés d'une douceur que je ne connaissais plus. Je passe sans doute l'une de mes meilleures nuits depuis plusieurs semaines, et cela est diablement agréable.

Malheureusement chaque bonne chose a une fin, et le matin arrive finalement pour nous réveiller et nous rappeler que la nuit est passée, et qu'un nouveau jour se lève. Un nouveau jour où nous n'arriverons probablement pas à récupérer les souvenirs de Natsume, vu le peu d'indices que nous avons encore, mais au moins je garde en moi les souvenirs d'hier soir, un sourire aux lèvres exprimant mon bonheur, tandis que je me réveille pour découvrir un adorable lapin à mes côtés, vision à laquelle je n'avais pas eu droit jusqu'à ce matin. Il est vraiment adorable quand il dort. Mais je ne peux rester éternellement à ses côtés. Sans un mot, je m'extirpe doucement de ses bras pour me lever sans le réveiller, et dépose un léger baiser sur son front avant de filer en douce jusqu'à la porte de la chambre pour me dissimuler derrière et descendre les escaliers après avoir jeté un dernier coup d'œil au lapin qui occupe mes pensées, en espèrant de tout mon cœur pouvoir un jour occuper les siennes.

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Natsume n'a pas l'habitude de ce genre de réveil. Vraiment, si il a mal dormi durant ses jours passés dehors, c'était avant tout à cause de son incapacité à trouver Morphée et à la dureté du sol sur lequel il fermait les yeux. Bien qu'il ait pour une fois dormi convenablement, sans de cauchemars ou sans insomnie qui le forçait à attendre l'épuisement jusqu'à entendre les oiseaux chanter à l'aube, sa tête tourne horriblement. Il poussa un grognement agacé en ouvrant les yeux, ne supportant déjà pas les quelques rayons de lumière qui passaient au travers des volets de sa chambre. Chambre qui, d'ailleurs, était dans un bordel incommensurable. En se relevant lentement, et avec une difficulté qu'il faut faire remarquer, Natsume finit par jeter un coup d’œil circulaire à la pièce dans laquelle il se trouvait. Les yeux écarquillés en remarquant les vêtements éparpillés et les morceaux de moquette brûlés, il marmonna des jurons incompréhensibles. Quand est-ce que-

Oh. Oh non. Putain de merde non.
Tout à coup, il eut très, très chaud. Le visage plus rouge que rouge, il rapprocha ses genoux de son corps en poussant des geignements mortifiés. Il aurait tellement aimé ne pas se souvenir de tout ça, aussi... Mais rien à faire, sa mémoire était formelle sur ce qui s'était passé, et il se retint de cacher son visage entre ses mains en se rappelant la scène de la salle de bain. Seigneur Arceus Mew, il était foutu. Si il osait passer la porte de sa chambre un jour, il allait bien falloir s'expliquer et assumer les conséquences de ses actions, qu'il regrettait déjà. Pourquoi avoir commencé ce foutu verre, bon sang... ?! Il aurait pu sortir, faire quelque chose, mais... Mais voilà, il ne pouvait pas rester cloîtré ici comme un lâche qui ne serait pas capable d'assumer ses erreurs. Alors il fallait bien qu'il bouge, même si l'envie n'était pas là et qu'il sentait la frustration monter.
Frustration, au passage, liée à l'étrange sensation d'apaisement et de calme qu'il avait ressenti cette nuit. Et au fait qu'il avait de plus en plus l'impression, persistante d'ailleurs, que Samaël lui cachait définitivement quelque chose. Inutile de dire que dans son état, et encore plus après la révélation d'hier soir, les secrets étaient quelque chose qui lui hérissait les poils dans le mauvais sens. Pas qu'il en ait beaucoup, mais bon, on va faire comme si l'expression marchait.

Dépité, il finit par se relever en tanguant un peu et en grognant, mécontent du mal de crâne qui lui pilonnait la tête. Il inspira profondément une fois devant la porte de sa chambre et l'ouvrit alors, en essayant d'ignorer le malaise qui le parcourait, et la claqua sans faire exprès. Il descendit les escaliers en se tenant bien à la rambarde. Une fois arrivé dans la cuisine pour prendre son déjeuner (et accessoirement de l'eau pour avaler un antidouleur), il eut droit au fait d'être fixé par un Faust à l'air très perplexe. Il marmonna un 'bonjour' qui ne cachait pas sa gêne et évita consciencieusement les regards de son cousin et de son 'ami' d'hier soir, mais le conseiller ne décolla pas son regard de sa silhouette. Pas du tout en colère, d'ailleurs, juste curieux. Le Donovan haussa un sourcil.

« Dooooonc... Tu t'expliques ?
- Y'avait un verre qui traînait. J'vais nettoy-
- Déjà fait. »

En effet, il n'avait pas remarqué « d'oiseau » quand il était passé par le salon. Le Shimomura parut pressé de faire son thé pour bouger, mais le plus âgé d'eux trois sirota durant quelques secondes son chocolat chaud avant de reprendre la parole pour l'attraper au vol. Le fait qu'il soit étrangement plus brute avec les tiroirs et ses affaires ne passait d'ailleurs pas inaperçu.

« Donc t'as quelque chose à nous dire, ou... ?
- J'sais pas, comme quand on aurait dû me parler de ma mère ? »

Natsume avait très clairement levé le ton, qui s'était teint de frustration et de colère. Faust avait ouvert la bouche sans pouvoir parler, choqué et culpabilisant clairement maintenant que le chat était sorti du sac. Il n'avait été sec qu'une seconde, d'ailleurs, puisque une fois qu'il se fut rendu compte de ce qu'il avait dit, les traits de son visage se décomposèrent et se refermèrent, laissant entrevoir sa honte. Il baissa les yeux une nouvelle fois.

« Pardon. Enfin, passez une bonne journée, et euh, merci. Et désolé pour hier. »

Il avait marmonné la dernière phrase en direction de Samaël avant d'attraper sa tasse et de se diriger vers l'extérieur, en n'osant pas relever les yeux. Une fois qu'il fut sorti, Faust mit plusieurs secondes à réagir, mais ne put s'empêcher d'adresser quelques paroles à son frangin.

« Bordel, l'est trop tôt pour ça... »

Il soupira lourdement, avant qu'un rictus amusé ne dessine sur ses lèvres, un peu jaunement.

« Tu m'expliqueras pourquoi y'a des smileys en dentifrice sur le miroir de la salle de bain du haut, au fait ? »

Oui, parce que du coup, il était encore un peu surpris par tout ce qu'il avait eu l'occasion de voir.

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Ta mère

Je ne dis rien en buvant mon thé, mais il est vrai que moi non plus je n'ai pas aperçu de tâche sur le sol du salon. D'ailleurs, alors que ça a tendance à rester ancré, Faust a trouvé un moyen pour qu'elle disparaisse complètement en même temps que l'odeur, et je suis d'autant plus ravi -même honteusement- qu'il l'ait fait à ma place car je ne pense pas que j'aurais été capable de faire de même. En même temps il a bien plus l'habitude que moi face à ce genre de situation alors ça doit être assez normal, mais ne serait-ce que pour déculpabiliser un peu, j'aurais volontiers fait le nettoyage du 'zozio' en premier.
Bien évidemment, je n'ose pas du tout regarder Natsume quand il n'a pas le dos tourné vers moi, car il est bien difficile de lui faire face depuis ce qui s'est passé hier, sans parler de la nuit que nous avons passés. J'avais espéré en fait quelque part que cette soirée nous rapproche, mais étant donné la gêne qui s'est emparé de nous depuis ce matin, je me demande si cela a vraiment fonctionné. Au pire nous trouverons d'autres occasions, mais j'aurais quand même bien voulu en tirer autre chose que le malaise que cela a provoqué et toutes les marques que ça a laissé derrière. Mais la brutalité du japonais vis-à-vis de la cuisine -sans parler du claquement de porte bien audible de ce matin- me fait penser qu'il cache quelque chose, car pour une raison que j'ignore il semble assez frustré.

Faust le remarque également et nous avons donc vite la réponse, mais contrairement à l'aîné qui se tait brusquement et se sent soudain coupable, le ton sec de mon petit ami et son reproche ne me font rien, aussi étrange que cela puisse paraître. Mais en vérité, personnellement, je ne regrette pas de lui avoir rien dit à propos de Miyu. Certes, il s'agit d'un élément important de sa vie alors il devait être mis au courant tôt ou tard, mais il ne nous as jamais posé la question directement, et je pense que Nagisa était sans doute la mieux placée pour en discuter avec lui. Je ne crois pas que cela aurait servi à grand chose qu'il l'apprenne de toute évidence, car dans ma tête, notre but premier est de lui faire revenir sa mémoire comme avant et donc il se serait souvenu de lui-même ce qui s'est vraiment passé, en même temps que le comportement abject de son père à l'égard de ses propres enfants.
Malgré tout, une pointe de chagrin me transperce lorsque je me permets d'imaginer ce qu'a dû ressentir Natsume au moment où il a appris l'affreuse vérité que nous ne lui avions jamais révélé jusqu'à récemment, et même s'il n'a aucun souvenir de sa mère et qu'il n'a donc pas pu développer une aussi grande affection pour elle qu'avant, je me doute que le fait qu'il ne pourra jamais la connaître sans retrouver sa mémoire au préalable doit l'avoir probablement attristé.

Alors je ne dis rien, mais je reste néanmoins surpris de ses excuses, car celles dirigées vers moi sont devenues rares, et je ne fais qu'un hochement de tête pour lui signaler que ce n'est pas grave. Après tout, si c'est un peu bizarre et déprimant à dire, les quelques instants passés en sa compagnie la nuit dernière ont été parmi les moins tristes ces dernières semaines, alors au fond, même si mon copain a été un peu lourd à cause de l'alcool et que je lui en veux toujours un peu d'avoir même touché à un seul verre car je sais que ce n'est pas bon pour lui, je crois que ce n'est pas illogique de sa part, alors qu'il doit être probablement le plus paumé d'entre nous dans cette histoire et que je continue à le plaindre de sa situation, car elle est bien loin d'être simple.
Un poids s'enlève un peu lorsque le concerné part finalement de la cuisine pour nous laisser seuls avec Faust, ce dernier en profitant pour me demander avec ironie le contexte dans lequel ont été impliqués les dessins que le Shimomura a fièrement fait sur le miroir de la salle de bain. Avec un rictus amusé qui me permet de décompresser un peu je termine tranquillement mon thé.

« Voyons, Faust, c'est de l'art, bien évidemment. Un certain lapin a juste cru bon de laisser exprimer son sens de la créativité. »

Je m'occuperai de réparer les dégâts, bien entendu, mais j'ai voulu au moins faire comme si je pouvais détendre l'atmosphère en jouant sur l'humour. Le problème étant que je n'ai jamais été très bon en blague ou même en vanne. Mais je ne veux pas être triste aujourd'hui devant le hérisson. Le Donovan est celui en général celui qui je sais arrivera à me détendre de sa simple présence parce qu'il a l'air de toujours avoir une plaisanterie en réserve, même salace ou sous forme de gag. Il y a des fois où j'envie son sens de la répartie et de l'amusement.

« Même si j'ai un peu honte de ne pas avoir su le gérer correctement, j'aurais adoré voir ta tête quand tu as vu le carnage qu'il a laissé derrière. Aaah... J'aurais vraiment dû prendre une vidéo. »

Plus sérieux, je repose ma tasse, un léger sourire désolé aux coins des lèvres.

« Enfin... Moi aussi je suis désolé pour le bordel. C'est la deuxième fois que nous faisons le foutoir tous les deux chez toi pendant ton absence. »

Je repense, nostalgique, au jour de ma rencontre avec l'éleveur, bien sûr. Mais même à ce moment-là, si au début ça ne s'était pas très bien passé, j'étais quand même heureux de voir en ce nerd un potentiel nouvel ami. Je ne savais rien, à cet instant, de tout ce qui allait ensuite en découler.

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Faust pourrait passer des jours et des jours à conter des histoires plus ou moins grotesques sur ce que ses yeux ont eu le privilège de voir lors des soirées auxquelles il a participé, plus jeune. Enfin, il lui arrive toujours de sortir, il n'était pas devenu un pépé à vingt-six ans (bordel), mais il avait juste moins de temps depuis son implication dans la résistance, ses entraînements qui lui prenaient toutes ses journées et l'arrivée d'Alice. Mais du coup, il a développé une certaine... Disons habitude à ce genre de résultats. Franchement, ce n'était pas une pauvre tâche de vomi et une salle de bains un peu humide (oui parce que surprise, l'eau ça sèche) qui allaient le traumatiser ou l'énerver. Pour avoir éduqué et torché les fesses de deux gamins, on va dire qu'il avait plus qu'un tout petit peu d'expérience. Bébé Natsume et ses petites bêtises, c'était donc de la gnognotte en barre. Pour cette raison, il se permit un rire discret en voyant Samaël s'excuser.

« Parav, tu sais bien que j'men fous. Pis tu m'avais jamais dit que t'aimais dormir avec les mecs bourrés, toi. »

Il essaie de le taquiner, de détendre l'ambiance pour éviter de penser lui-même à ce que le japonais venait de dire. Disons qu'il ne savait plus comment faire, avec Natsume, et qu'il ne se sentait pas extrêmement bien de ne pas avoir été là ou de ne pas avoir abordé le sujet avec lui. En quelque sorte, il se sentait responsable de ce qui était arrivé. Bien sûr, on pourrait rétorquer à Faust que ce n'était pas vrai et que le lapin était assez grand pour assumer ses conneries sans qu'on ne le dédouane de toute responsabilité, mais Faust est un abruti. Et quand Faust se sent mal, il change le sujet et cherche à tout prix à rigoler de tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi.

« Attends, j'suis sûr que si on prend une photo du miroir et qu'on l'envoie à une galerie ils vont nous proposer du fric, ça passera pour une réflexion sur l'humanité. »

Il prit une grande gorgée de son chocolat, et même si il en gardait une petite moustache sur la commissure des lèvres, il fit un grand sourire.

« T'as plutôt bien géré. Moi la dernière fois y'a fallu que je l'empêche de se foutre à poil, de se battre avec une armoire à glace, draguer un poteau parce qu'on l'a traité de coincé et de se noyer dans une fontaine publique. Donc tu vois, là, je crois que tu t'en es pas mal sorti. »

Il ricana en trempant son croissant dans sa tasse, et attendit quelques secondes. Une question, toutefois, le turlupinait, et son visage se fit plus neutre et calme, sans forcément devenir sérieux.

« Ça va aller, toi, sinon ? »

Son ton est tranquille. Il ne veut pas faire transparaître son inquiétude, mais il n'y peut rien, c'est comme ça ; il n'avait pas trop eu le temps de discuter avec lui de la situation depuis le retour de Natsume, il fallait dire. Entre son jumeau qui-

« Tiens, tu déjeunes pas, Vouvou ?
- Nonj'aiuntrucàfaire. »

… Qui était revenu mais qui préférait se cacher dans sa chambre en permanence. Intervention inutile de service bonjour. Faust haussa les sourcils en le voyant déguerpir à une vitesse hallucinante pour un type en fauteuil, puis leva les yeux au ciel. Enfin voilà, disons qu'il avait été occupé, mais maintenant que son esprit était plus dégagé, il ne pouvait pas s'empêcher de poser cette question.

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J'amerais rire de manière franche pour ne pas qu'il croit que sa tentative de me détendre tombe à l'eau. En vérité, qu'il me rassure sur ma capacité à gérer ce genre de problème me fait du bien, je crois que j'avais besoin de l'entendre de quelqu'un de plus expérimenté. Je ne fais que glousser légèrement, pour ne pas décevoir le Donovan et parce que j'en ai également besoin, avant de ranger ma tasse au lave-vaisselle. Mais quand il parle de ce qui est arrivé la dernière fois qu'Isaac et lui ont fait sortir Natsume dans un bar en essayant de l'empêcher de faire milles et une conneries, je ricane plus fortement, surtout en me rappelant de la vidéo et des images qu'ils m'ont montrés le lendemain, après que je leur ai grogné dessus suite à l'état dans lequel ils m'avaient ramenés le lapin.
Je m'arrête progressivement de rire lorsqu'il me questionne à mon propos. Dire que je vais bien, ou que j'irais bien, serait mentir. Toutefois, je ne suis plus aussi pathétique qu'au début. Je me fais peu à peu à cette situation, même si elle continue de faire mal, et pas qu'à moi. Pour Faust, Nagisa, ou tous les proches du Shimomura, c'est un coup dur à prendre, mais c'est également pour ça que je veux faire en sorte que cela cesse.

« Baaah... Disons qu'entre un copain amnésique et... »

Je suis perturbé en plein milieu de ma phrase par la venue de Clive, toujours en fauteuil, qui débarque soudainement pour prendre quelque chose vite fait dans la cuisine avant de partir aussi rapidement qu'il était arrivé en marmonnant qu'il avait un truc à faire. Ce n'est peut-être pas impossible, mais il faut dire que cette excuse est de plus en plis fréquente et qu'elle est liée à moi.

« … un certain Donovan avec une fâcheuse tendance à m'éviter, je fais au mieux. »

La distance que Clive met entre nous deux m'attriste un peu. Malgré ce qu'il m'a fait et les mises en garde de Faust, je n'ai pas pu m'empêcher de développer une affection pour l'ancien soldat. Sans doute ma nature trop naïve ou gentille, mais je ne l'ai jamais réellement détesté. Je savais avant de le rencontrer quelques trucs par-ci par-là, mais c'est quand j'ai vraiment pu lui parler que j'ai commencé à vouloir le comprendre. Cependant, en dépit de mes efforts pour essayer de se rapprocher de moi, il s'éloigne à chaque fois pour être le plus loin possible ou s'en va immédiatement dès que je me pointe dans la même pièce que lui. J'en suis venu à me dire qu'il me déteste peut-être, mais je veux néanmoins savoir pourquoi. Au début, j'étais même un peu jaloux de la proximité qu'il arrivait à avoir avec Natsume aussi facilement alors que je devais jouer constamment le rôle du stalker.
En mimant un sourire tendre, je me rapproche lentement du Conseiller avant de lui ébouriffer les cheveux.

« Mais tant que tu seras là, frangin, je sais que tout ira pour le mieux, alors je ne m'inquiète pas. »

J'ai l'impression que cela faisait une éternité qu'on avait pas discuté seul à seul, mais je suis content à chaque fois que je constate que cela n'a jamais rendu poussiéreux le lien que nous avons forgé. Faust est à l'image de son sourire : lumineux. Alors tant que y'aura toujours un peu de cette lumière, je crois que je continuerai à garder espoir. Et si jamais cette lumière venait à s'affaiblir, je ferais tout mon possible pour qu'elle continue de briller.

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