« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Une descente moral pour une meilleure estime de soi [OS]

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Telemaque D. Enat
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MessageSujet: Une descente moral pour une meilleure estime de soi [OS]   Une descente moral pour une meilleure estime de soi [OS] EmptyMer 27 Juil 2016 - 13:47

L'astre solaire, flamboyant, puissant, de son imminence radiation émanait un lance-flamme de chaleur invisible qui frappait au plus fort sur la région d’Enola, prodiguant sont intense et torride chaleur à quiconque ne pouvait trouver un moyen de s’abriter de cette incandescence céleste.
Là, sur la base des montagnes du Sud, ou les quelques à-pic à cette altitude était, pour une majorité de personne, accessible à pied, là au sein de ce étirement rocheux, tel des fils de roches s’étant entrelacés avec le temps, formant un drapé de pierre formé tout d’un bloc. Seul le temps, érodant à l’aide des pluies, creusant leurs sillons dans les aspérités, séparant les particules tellurique de la masse mère, soufflé et arraché par le vent qui venait s’écraser sur les contreforts de cette muraille naturelle.
Sur une pente en direction de la forêt d’Erode, là où les arbres avaient pris possession des lieux, se regroupant par dizaines de milliers, telle une armée d’elfes, grand et fin, venant recouvrir les monts de leurs couleurs chlorophyllienne, juste ici, une forme a peine visible dans la trouée du sentier se mouvait.
Majoritairement peuplée de conifère et de résineux, ce côté-ci du monde semblait, pour une fois dans l’année, libérée de l’harcèlement du vent, cependant, la vue de certains arbres, situés en lisière, ne faisait aucun doute sur la puissance de ce dernier et sur son effet environnemental. Les plus malchanceux des végétaux étaient ceux se retrouvant seul au milieu d’une pente, ancien glissement de terrain ayant emporté pratiquement tout sur son passage ou juste aléas de la sélection naturelle. Ces derniers, frappés par la bise violente, venant toujours de la même direction, était tordu en réponse à ces bourrasques, le tronc n’était plus aussi droit que ceux qui se voyaient regroupé. Leurs têtes penchaient dangereusement sur le côté, et la partie la plus exposé au vent se retrouvaient à nu, sans épines ni bourgeons, seul un amas de branche grise s’étant lié en un filet de protection afin de diminuer leurs souffrances face à ce souffle qui pouvait les dépouiller. Cependant, ils n’en étaient pas mort pour autant, car tout l’autre côté du végétal restait vert et vivant, protégé par l’autre côté, sacrifié au profit d’une survie précaire.


C’est au sein de ce chaos réservé aux monts et altitude rocheuse qu’une ombre humanoïde semblait descendre de son nid d’ermite, d’une vie de tranquillité mais aussi de dénis. D’un pas assuré, il dévalait le sentier de roches aux cailloux souvent traitres et à la mousse, une fois humide, glissante au possible.
La route semblait praticable par des véhicules motorisés, mais il valait mieux avoir de bonnes gentes et être tout-terrain, car le sol lui, ne pardonnerait pas de ne pas s’être préparé au préalable.
Bien déterminé, il avançait d’un pas sûre et affirmé. Rien ne semblait pour l’arrêter, comme s’il avait réalisé quelque chose qui avaient soudainement changer sa vie, qui lui avait permis de se relever, de continuer à vivre. Peut-être trop sûr de lui, il glissa sur une ribambelle de petits cailloux, mais se rattrapa juste à temps sur le côté. Il aurait été mal engagé de tomber à la renverse avec ce qu’il avait dans son sac à dos, si l’on ne devait citer que deux éléments important, ça serait les œufs qu’il possédait.
Au moment de se relever, une petite créature recouverte d’un duvet de poil d’un blanc presque iridescent le regardais de ses yeux bleus ciel. Par petite, fallait-il évoquer que c’était une larve qui devait faire la moitié de de sa taille s’ils se couchaient tous les deux sur le sol ? Il est vrai que les excroissances, semblables à des cornes, rouges qui encadraient sa tête d’insecte comme une couronne dédié au soleil, au même titre qu’une certaine statue célèbre voué à la liberté, donnait l’impression que le petit Pokémon était en fait plus grand que ce que la majorité des gens auraient pu penser. En vérité, le Pyronille était l’un des plus petit parmi les siens actuellement au vu de son jeune âge.
Le jeune adulte le regarda, à demi debout, a demi couché, dans cette position précaire, en se demandant comment le petit Zodiarche pouvait encore le suivre, lui qui n’avait actuellement aucun avenir, qui avait presque laissé tomber tout ce qui était important pour lui, jusqu’à son essence de vie.
Comment et pourquoi était-il encore là, d’ailleurs, pourquoi ses autres compagnons étaient, à leurs tours, rester à ses côtés ? C’était un naze, pour s’être laissé mis de côté tout ce temps, alors, pourquoi être resté ?
En fait, il n’y avait pas que la chenille du papillon solaire qui était sorti de sa Ball. Sur son épaule glissait Typhoon, la petite Tritonde, frottant amicalement sur sa joue ses pustules de mucus, heureusement sans danger pour son dresseur, car elle ne produisait pas de substances toxiques en dehors des combats.
Quelque chose semblait le soutenir, soulageant son corps de sa position plus qu’instable. Des griffes puissantes, qui avait entouré le bras qui ne lui servait pas de pilier de soutient afin de le relever plus qu’aisément. Il tomba presque nez à bec face à cette force qui l’avait relevé. Adrammelech le regardait d’un regard compatissant et compréhensif, lui qui l’avait suivi à ses débuts et qui avaient été un don de… ah, oui. Il n’avait pas oublié. Faust lui avait offert ce Pokémon lorsqu’il n’était encore qu’un poussin. Faust. Son cœur fit un soudain bond dans sa poitrine à sa pensée. Comment pouvait-il ressentir ça pour un gars qu’il n’avait pas vraiment connu. Etait-il quelqu’un de normal ? Encore, aimer un mec, ce n’était pas là le problème, il s’en fichait, mais il s’agissait plutôt d’éprouver de tels sentiments pour quelqu’un qu’il n’avait vu que peu de fois et avec qui il n’avait pas vraiment parlé. C’est donc ça, un coup de foudre ? Non il devait se reprendre. Surtout qu’il y avait un problème majeur dans ses projets, il ne savait pas si Faust était de ce bord-là, et de plus, cela ne voulait pas dire qu’il accepterait ses sentiments.
Quelque chose se colla à sa jambe. C’était un gland. Un tout petit Pokémon timide et peureux qui n’osait pas le regarder, par simple non confiance en soi. La petite Yojimbo n’osait guère lever les yeux, elle était presque totalement effrayée par sa simple proximité avec des Pokémon qu’elle connaissait et son dresseur. Elle ne savait même plus comment réagir.
Et il était là, reflétant la lumière du soleil sur sa cuirasse d’acier, fier, la tête haute, le regard perçant, comme une lance qui le transperce de part et d’autre, le jugeant et lui accordant son pardon à la fois.


Ils étaient tous là, ou presque. Il en manquait un. Ou plutôt une. Il ne la voyait nulle part, elle ne semblait pas être sortie de sa Ball non plus. Telemaque posa son sac à terre et chercha ou se trouvait la capsule de capture de Starlet, la Flamajou qui était à ses côtés depuis ses premières captures, seconde après Palidor.
Mais quelque chose clochait. Il avait beau retourner son sac, le vider précautionneusement et farfouiller dans la moindre poche, rien. Rien. Il commença à ressentir un souffle glacial le long de son échine.
Peut-être sa grand-mère avait-elle oubliée de lui rendre ce Pokémon, mais au regard que lui jetaient ses autres compagnons, légèrement affligés, tristes ou juste fuyant, il comprit que ce n’était pas ça, le problème. Il s’était passé quelque chose. Cependant, il ne se rappelait pas d’un évènement quelconque qui l’avait séparé du singe de feu.
Qu’était-il donc arrivé ? Il commençait à sentir plus que de la simple peur. Quelque chose remontait en lui. Une bribe de souvenirs, indescriptible, le frappa, comme un fantôme qui venait de le traverser. Il se prit une douche glacé d’effroi, retombant cul à terre, presque tétanisé, les yeux, terrorisés. Ses mains tremblaient, sa voix restaient coincés, une boule s’était formé dans sa gorge, l’empêchant à demi de respirer, son rythme cardiaque augmentait, sa respiration s’accélérait, et s’il n’avait pas le réflexe naturel de se retenir, il se serait uriné dessus. Quelque chose clochait, et il ne pouvait y mettre un doigt dessus, mais la disparition d’un de ses Pokémon y était pour quelque chose. Comment, pourquoi n’avait-il pas remarqué tout ce temps son absence ?
Une seconde, depuis qu’il était chez ses grands-parents, il ne se souvenait pas avoir vu ses Pokémon à l’air libre, et pourtant ils étaient bel et bien vivant et en pleines formes. Alors pourquoi… avait-il occulté leurs présence tout ce temps, jusqu’à ce que son subconscient efface leurs image directement ?
Il prit ses jambes au creux de ses bras et commença à se calmer. Ca ne servait à rien de s’affoler ainsi, il le savait, à par perdre le contrôle et finir comme un légume, ça n’avait vraiment pas d’intérêt de réagir ainsi. Il devait se recentrer.
Il avait totalement occulté une partie de sa vie, mais pire que ça, il avait abandonné ses compagnons, et eux, étaient toujours là. Il se mit soudainement à pleurer, laissant sortir toutes la haine qu’il avait contre lui, contre sa bêtise, contre son incompétence. Il pleura pour le malheur qu’il avait donné à tous ses compagnons, pour tout ce qu’il avait pu faire subir comme souffrance, dont l’ignorance de leurs existences durant cette dernière année.
Il n’était qu’un monstre, une immondice qui avait pourtant promis qu’il ne leurs ferait jamais de mal, qu’il les traiterait toujours bien et avec respect. Il avait tellement échoué, raté tout ce en quoi il avait cru et essayé de construire.
Il finit par regarder ses mains, de chaudes larmes de honte coulant encore le long de ses joues. Il ne serait pas étonné que le sang de Starlet se trouve en fait sur ses mains, c’était peut-être même probable.
Mais avant qu’il ne puisse réellement commencer à penser à toutes les horreurs du monde, le Galifeu posa une de ses ailes griffues sur les mains de son dresseur qui releva son visage larmoyant et dépité. Le Pokémon feu et combat secouait sa tête de gauche à droite d’un air tranquille. Il prit l’autre main du jeune adulte et les retourna, une sur la tête de l’être humain, une sur son cœur. Le fruit à coque se jeta sur ses genoux, non moins accompagné par le têtard pustuleux, se glissant sous son tee-shirt pour ressortir leurs têtes du col de son tee-shirt devenu bien trop large et détendu avec le temps.
La larve solaire se colla sur son côté gauche, tandis que Palidor s’était posé sur son côté droit. Non, il n’avait pas de sang sur les mains, non, il ne les avait pas fait souffrir, en tout cas pas, de la façon dont il l’imaginait. Eux savait, mais pas lui. Ils avaient souffert, non pas de son indifférence envers eux, mais au contraire, de son état, de sa propre souffrance. Ils s’étaient nourris, chaque jour, en espérant un jour qu’il rouvrirait les yeux, car jusqu’alors, il n’était qu’un aveugle.
Ils le reconstruiraient, lentement, mais ils ne le laisseraient pas seul.


Peu de temps avant qu’il ne se décide enfin à se relever, une autre idée le traversa. Il manquait quelqu’un d’autre, mais, elle n’était pas avec eux, car il l’avait laissé au stockage Pokémon, là où on dépose les Pokémon que l’on ne peut conserver sur soit étant donné qu’un dresseur est limité à posséder, sur lui, 6 Pokémon.
Il commença alors à retomber dans cette tristesse de l’abandon, la Mimigal qu’il avait à peine capturé, peu de temps avant qu’il n’ait ce léger trou noir dans sa vie, si elle vivait encore, il lui avait fait subir la pire chose au monde, l’oublie total de son existence.
Comprenant rapidement, le Galifeu le gifla plus ou moins gentiment pour qu’il se reprenne et soupira un instant. Il l’aida à se relever et lui indiqua le chemin par lequel ils étaient venus.
Quand il se retourna, il remarqua qu’une petite forme verte galopait à toute vitesse en leur direction. Que… ? Que faisait-elle donc là ? Et pourquoi n’était-elle pas avec les autres, enfin, dans sa Ball au moment du départ ?
Il n’eut guère le temps de vraiment comprendre par quel enchantement elle était là, elle lui sauta littéralement dessus et le regarda.de ses yeux globuleux. Il allait dire quelque chose avant qu’elle ne lui mordille le bras un peu violement, ce qui lui fit pousser un petit cri de douleur. Elle retomba à terre après cela et sembla ne pas spécialement être affecté par un abandon d’une année entière ou d’un quelconque oubli.
Les souvenirs de l’année lui revinrent, par bribes, et soudainement, comme des photos animées, sur ce qu’il revivait, ses compagnons réapparaissaient. Partout où il était allé cette année, même avec ses vieux, ils avaient toujours été là. Quand il avait agrandi le potager, il avait, inconsciemment, agrandi suffisamment pour nourrir autant les trois êtres humains et ses Pokémons. Soudainement de multiples moments où il voyait les deux anciens se baisser et passer la main dans le vide, ou porter quelque chose d’invisibles, ou même cette habitude de mettre de l’eau dans plusieurs bols, tous ses compagnons réapparaissaient dans ses souvenirs, et Zagara, la Mimigale, en faisait partie.
Mais où ? Comment ? Pourquoi ?
Il passa la main sur son bras, à l’endroit de la morsure et remarqua qu’il n’avait rien en fait, mais juste que quelque chose en lui avait produit un déclic, mais pas suffisant pour que tout s’éclaircissent.
Mais pourquoi l’araignée était restée à la traîne ? Le souvenir de leurs départs de la vieille bicoque lui revint à son tour. Ils étaient tous là, autour de lui à ce moment-là, et non dans leurs capsules de capture, seule l’insecte arachnéen manquait à l’appel. Et le souvenir de la journée lui revint. Elle était en train de dormir dans un coin de sa chambre, et personne ne l’avait prévenu, c’était donc pour ça, elle avait cavalé pour tous les rattraper car dans l’excitation, même ses compagnons l’avait mise de côté. L’idée que Telemaque avait repris conscience, au moins en parti, c’était déjà beaucoup. Il ne les voyait pas encore à ce moment-là, mais cela n’aurait su tarder. Ca ne justifiait rien, mais certaines pièces du puzzle commençaient à s’encastrer et à former un tout presque compréhensible.
Il se calma finalement, et ne put s’empêcher de penser qu’il était le dernier des abrutis, mais qu’il allait faire de son mieux pour s’en sortir et pour revenir, ou améliorer, ce qu’il avait été.


Le reste de la descente se déroula avec un jeune Telemaque qui n’arrêtait pas de chercher des réponses auprès de ses compagnons de routes, et des Pokémon pas encore excédé qu’il soit aussi vivaces car encore sur le choc positif de son retour.
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