Night of the dark dream [♪]
Évolution de Tessa, partie 1
Ce n'était pas du tout une bonne idée à la base, il en était conscient au moment même où il avait accepté d'accompagner Mikael. Si le médecin avait cru bien faire en l'invitant dans un de ses 'coins sympas' après ce qui s'était passé à l'auberge, le résultat laissait dubitatif. L'odeur de transpiration, d'alcool et de cigarette froide envahissaient ses narines, tandis que le bruit constant et pulsant en provenance des basses agressaient ses tympans. L'air, en plus de ça, était volé ici et là par tous les individus présents, qu'ils aient choisi de se déhancher sur la piste de danse ou qu'ils soient en train d'enchaîner verre après verre. Ce genre de lieu ne lui avait jamais plu, même alors qu'il était adolescent, et il se souvenait que son jumeau était également de son avis. Il les avait toujours soigneusement évité, tout cela pour au final craquer le seul jour où il n'aurait vraiment pas dû être là.
« Clive, euh, tu veux pas un peu plus d'eau avec ton whisky parce que là...
- Non, c'est bon. »Le ton sec qu'il avait employé avait suffi pour faire comprendre qu'il ne voulait pas entendre de protestations. Mikael haussa les sourcils et leva les yeux au ciel, exaspéré par le comportement de rabat-joie de son meilleur ami.
« Bon, moi j'te laisse, j'ai mieux à faire.
- Hn-hn. »Et par 'mieux à faire'-
« Enfin, mieux à 'me' faire, hehe. »Mouais, prévisible. Vu qu'il accourait déjà dans la direction d'une jolie brune aux longs cheveux et aux yeux bleus en amande, il n'y avait pas à douter qu'il ne serait pas vraiment disposé à l'enquiquiner ce soir. Ou à l'écouter. Pas qu'il aille envie qu'on l'écoute, ou du moins il se le répétait avec une détermination qui forçait le respect. Pour se convaincre soi-même, il prit initiative d'engloutir une bonne moitié de sa boisson. L'effet fut quasiment immédiat, et il toussa presque instantanément après avoir fait cela. L'alcool brun, cul-sec, même avec de l'eau, ce n'était jamais une bonne idée, et la brûlure qu'il ressentait maintenant dans sa gorge le lui confirmait. Peu lui importait de toute façon, le but était simplement de provoquer une réaction rapidement, et c'était la méthode parfaite pour accomplir cela. Malgré le fait qu'il avait une assez bonne descente, son corps ne tiendrait pas longtemps face à des coups pareils.
D'un œil torve, il jeta un coup d’œil aux autres. Tous semblaient perdus dans leur petit monde, dans leur vision idéalisée du moment qu'ils vivaient, en paraissant se ficher complètement du reste. Ce n'était qu'une façade d'apparence, et il était au courant, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être envieux. Lui aussi, il aurait aimé être comme ça. Positif, énergique, optimisme et capable de répéter sans cesse que 'faut pas s'inquiéter'. Être normal, ça lui aurait plu. Ne pas avoir à constamment réfléchir en sachant pertinemment que ce qu'il pensait ne serait pas compris, ne pas avoir à vendre son âme pour permettre à sa famille de survivre, ne pas gâcher sa vie et son futur dans une voie qui ne l'emmènerait que vers la mort ou la prison. Et pourtant.
Il était là. Perdu et seul alors qu'il était entouré, le regard fixé dans verre d'alcool immonde, sûrement acheté à bas prix pour être revendu le quintuple. Son regard fatigué et las se baladait sans se fixer nul part, sans arriver à trouver un endroit où s'ancrer. Rien de familier ; c'était justement ce qui était si douloureux. D'une certaine façon, il voulait juste être là, car il ne devrait pas. Faire des choses qu'il s'était interdit, qui auraient suscité des réprimandes et des regards de désapprobation, juste par simple esprit de contradiction. Plus que ça, en un sens ; une envie puissante, irrépressible, de faire absolument tout ce qu'il voulait, encore plus si sa conscience l'aurait arrêté en temps normal. Un besoin d'égoïsme et d'individualisme méprisant qu'il n'avait jamais connu auparavant, et par lequel il se laissait emporter, le préférant aux courants tumultueux de ses choix précédents. L'alcool embrumait suffisamment le reste de son intelligence pour lui retirer ses hésitations, même si il restait parfaitement conscient de ses mouvements. Il n'était pas assez soul pour perdre toute retenue, loin de là.
Il se rendit compte quelques instants plus tard que quelqu'un s'était assis à côté de lui, et s'était mis à engager la conversation avec un petit sourire gêné ici et là. Il se fichait bien de ce à quoi elle ressemblait, à l'heure actuelle, même si ses petits yeux marrons pétillants et son sourire jovial avaient quelque chose de rassurant, comme une présence sympathique dans cet bourbier humain. Il haussa les épaules, ne se sentant pas d'envie de répondre, avant de la laisser s'installer à côté de lui. Pour être honnête, il ne fit pas vraiment attention à ce qu'elle racontait, ni à ce qu'elle disait ; l'attention de l'ancien soldat était majoritairement concentrée sur son verre. Quelquefois, il répondait par des petits mouvements de tête à ses paroles, ou par des sons qui ne signifiaient juste qu'il entendait bien. C'était parfois un mensonge, d'ailleurs, mais il ne pensait pas qu'elle lui en tenait rigueur, vu qu'elle paraissait ne pas savoir où poser ses yeux. Sans doute était-elle dans le même état que lui, quelque part, et il se sentait tout à coup moins seul, ce qui n'était pas un sentiment déplaisant au vu de sa situation actuelle.
Oh, bien sûr, on lui répondrait à cela qu'il était loin d'être seul. Mais bien sûr ; la pensée lui arrachait un rictus cynique. Il avait Faust, qui dans son désir de protéger tout et tout le monde, l'étouffait par sa présence et dont l'hypocrisie le débectait, parfois. Il aurait presque aimé le retrouver plus souvent en mission, en fait. Quelle excuse lui aurait-il trouvé, si il l'avait vu tué une personne totalement innocente sans ciller un instant ? Aurait-il dit que ce n'était pas de sa faute ? Lui aurait-il fait les mêmes leçons de morale que d'ordinaire en sachant pourtant que la vérité était toute autre ?
Il avait Mikael, qui au fond n'aimait que lui-même, et qui si il disposait d'une certaine affection pour Clive, il ne l'aidait que lorsque cela affectait ses propres émotions. Pas que le hérisson se soit un jour fourvoyé sur leur amitié ou sa nature, mais cela laissait un goût amer dans sa bouche qui n'était pas dû à sa boisson, et il le savait.
On lui parlait de sa famille, mais au fond, qu'en était-il ? Brisée, éclatée, pleine de rancunes, de non-dits et d'incompréhension ; il n'y avait rien ici qui lui permettrait de reprendre pied. Après tout, pendant presque sept ans, il n'avait fait que s'enliser chaque fois un peu plus.
Ses tentatives de suicides avaient vite été oubliées, catégorisées, jugées. Il n'était qu'un abruti, après tout, comme disaient ceux qui ne savaient pas. Ce n'était que de l'égoïsme, disaient-ils aussi, en sa gargarisant de leur supposée réalisme, incapable de réaliser la chance qu'ils avaient de ne pas comprendre et de ne jamais être arrivé à cette extrémité de pensée. Incapable de saisir la difficulté de vivre une fois le tabou de l'esprit levé sur la question. À chaque fois, une seule idée restait dans sa tête : sa vie ne comptait pas. Ses émotions, ses sentiments et ses pensées n'étaient pas valides, il n'était qu'une personne à « remettre dans le droit chemin », qu'on balançait ici et là sans se soucier vraiment, au fond, de ce qui pouvait lui arriver. Et la constatation qu'il faisait maintenant nouait son estomac de colère, de rancœur et d'amertume.
Peut-être qu'au fond, c'était juste ça qu'il cherchait à faire. Se venger. Aller contre tous les principes qu'on lui avait inculqué, contre sa propre conscience qui l'avait trahie durant des années. Se ficher des conséquences, ne réfléchir qu'à lui-même et tant mieux si ses actions ne plaisaient pas. C'était une pensée stupide, inconsciente et puérile qu'il aurait chassé vite en temps normal, mais pas aujourd'hui. Certainement pas maintenant.
Sans doute était-ce pour cela que, même en sachant que ce n'était pas une bonne idée, il avait accepté de suivre son interlocutrice dehors pour 'prendre l'air'. Qu'il avait marché avec elle dans la rue, sans trop s'occuper de ce qu'elle disait, observant ici et là le ciel dont la noirceur cachait quasiment toutes les étoiles. Qu'il avait accepté de la raccompagner jusqu'à son immeuble, en faisant mine de croire qu'elle était tout simplement plus rassurée avec quelqu'un pour l'emmener jusqu'à là-bas. L'avantage avec son air innocent, c'était qu'il était capable de se faire passer pour le roi des imbéciles si il le souhaitait, surtout à lui-même.
Puis lorsqu'il croyait, du moins prétendait croire qu'elle était bien partie leur servir un thé, il avait défait ses chaussures machinalement. Il n'avait pas sursauté en sentant des bras fins passer autour de lui, ni lorsqu'un souffle chaud s'était posé par dessus sa nuque, et qu'il sentait déjà des mains pressées et avides passer sous sa chemise. À ce moment exact, il aurait dû faire marche arrière. Trouver une excuse, s'enfuir lâchement, peu importe. N'importe quoi pour ne pas faire une grave erreur. Sauf que non. Pour une fois, tout en lui voulait aller à contre-courant. Rejeter en bloc la logique, le bon sens et surtout, envoyer tout le monde chier. L'occasion était là : il n'avait qu'à la saisir, en laissant la petite voix dans son esprit lui susurrer qu'il avait raison, au fond, qu'il était libre et qu'il n'avait pas à écouter quiconque. Qu'il s'agissait là d'une façon comme une autre d'oublier, trop belle pour être ignorée. Il aurait pu, pourtant, reculer.
Il ne le fit pas. Vivement, il se retourna et ne chassa pas les lèvres qui venaient chercher les siennes, se fichant au fond de leur existence. Tout cela n'était qu'une distraction, parfaite pour cacher ce qu'il ne voulait pas voir. La personne en face de lui aurait très bien pu être quelqu'un d'autre. Au fond, il n'en avait aucune envie, et son corps le lui faisait bien ressentir. Si une partie de lui se dégoûtait de ce qu'il faisait et essayer de le persuader de partir, l'autre était trop puissante, trop enragée pour être calmée et apaisée. La sensation de chaleur humaine n'était pas si attirante que ça ; elle lui permettait juste de ne pas penser au vide dans sa poitrine. Il ne perdit pas plus de temps en considération, et laissa ses mains monter près d'un soutien-gorge qu'il dégrafa au moment même où elle fermait la porte de sa chambre derrière eux.
–
Le réveil fut un des plus rudes qu'il avait jamais vécu. Une douloureuse sensation lui vrillait les tympans et le crâne, synonyme d'une gueule de bois avec laquelle il allait devoir traiter pendant tout le reste de la journée, au moins. Il se mit assis sur le bord du lit, pâteux et fatigué, les yeux lourds. Après avoir essuyé les chassies dans ses yeux, il passa ses mains sur son visage puis dans ses cheveux, qu'il tira un peu pour se réveiller. Il déglutit, mal à l'aise, ne souhaitant pas se retourner pour constater l'ampleur de la bêtise qu'il venait de faire. Néanmoins, sa curiosité eut raison de son dégoût, et il tourna les yeux pour constater que la nuit dernière n'était pas le fruit d'une imagination étrangement fertile, ou d'un rêve un peu trop hormonal. Il se crispa et expira lourdement. Non, il le savait et il ne pouvait pas revenir en arrière, même si il ne le désirait que trop maintenant.
Clive pesta. Ne voulant pas réfléchir davantage, il se leva rapidement et reprit ses vêtements éparpillés sur le sol qu'il remit honteusement. Il prit à peine le temps de mettre sa chemise correctement, et ne jeta pas un seul regard vers la silhouette nue endormie à ses côtés. Si il pouvait l'ignorer autant qu'il le pouvait, il n'allait pas se gêner. Tout en lui voulait nier ce qui était pourtant bien arrivé, et par une décision qu'il avait pris de manière consciente. Oh, bien sûr, il se cachait derrière l'excuse de l'alcool, mais il ne pouvait pas se mentir éternellement à lui-même. Il n'était pas assez soul, à ce moment, pour perdre toute conscience de soi. Il n'y avait plus que la honte de l'idiotie qui avait été la sienne, de la puérilité infinie qu'il avait eu hier soir. Plus que ça, même, du pathétisme absolu de sa propre personne. Encore une fois, il voulait y échapper, s'enfuir face à une réalité ineffaçable.
Il saisit son sac en passant par le selon, noua ses chaussures avec une vélocité maladroite et quitta l'appartement sans plus attendre, avec une démarche inhabituellement rapide. Une fois arrivé en bas, il expira profondément et nerveusement.
« Merde ! Merde, merde, merde... »L'exclamation lui avait échappé. La colère grandissante dans sa voix aussi, résultat de la frustration qui lui nouait la gorge. Comment avait-il pu-... Bon sang, il n'arrivait même pas à accepter l'idée. Il aurait pu appeler quelqu'un pour venir la chercher, ne souhaitant pas retourner tout de suite dans sa chambre chez Faust, mais lorsqu'il alluma son portable, le nombre d'appels manqués le convint de ne pas le faire. Si Mikael lui reprochait par messages d'être parti sans rien dire car 'il aurait pu au moins le dire si il se faisait chier', il en aurait presque ri jaune, vu l'occasion. Les innombrables appels de Faust laissaient penser à l'ancien officier que son jumeau avait dû passer la soirée à tenter de le joindre, sans succès, et il n'osait pas imaginer à quels genre de discours il allait avoir droit. La nausée qu'il traînait avec lui depuis tout à l'heure s'amplifia, et il serra les dents. Ouais, il avait vraiment besoin de ça, hein, d'un frangin collant, étouffant et inquiet sur ses bottes à l'heure actuelle. Putain.
Il n'avait pas envie de voir Castiel, à l'heure actuelle, alors il prit initiative de prendre un taxi ; Il n'était qu'à une trentaine de minutes de la maison, après tout. Heureusement pour lui, le conducteur ne tenta pas de discuter avec lui, ou peut-être pas. Pour le coup, se retrouver seul avec sa conscience n'était pas vraiment ce qu'il désirait le plus, et il sauta presque de la voiture lorsque celle-ci arriva à destination.
Nerveusement, il passa la porte. La maison semblait la même que lorsqu'il avait perdu, excepté pour la personne qui buvait un café dans la cuisine. Le hérisson accéléra le pas.
« … Clive ? Où est-ce que tu-
- Fous-moi la paix, Faust. »Son ton sec et presque méchant n'était destiné qu'à l'empêcher de l'approcher. Les yeux fuyants, il évita soigneusement de trop penser au fait que son jumeau était livide, les yeux cernés et rouges. Pour ne ressentir aucune culpabilité, il préférait encore fuir dans sa chambre. Même si il savait que le conseiller ne tarderait pas à venir le voir, sa façon de parler avait au moins le mérite de l'éloigner pour quelques précieuses heures. La solitude n'avait jamais été aussi désirable tandis que le sentiment de honte grandissait. La douche, elle aussi, fut plus qu'attendue. Il n'hésita pas une seconde à frotter bien plus que d'ordinaire le gant de toilette couvert de savon sur son corps, quitte à faire rougir sa peau à cause d'une friction trop forte.
Une fois installé dans sa chambre qu'il prit bien soin de fermer à clé, il s'assit contre le lit et laissa échapper un long soupir tremblant. La gorge nouée, il se mordit les lèvres. Les épaules contractées et les mains serrées sur ses genoux qu'il pinçait bien trop fort, il ne pouvait pas empêcher ses muscles de trembler. Bordel, il ne manquait plus que ça, tiens.
Un son aigu attira son attention. Alors qu'il tentait d'assécher ses yeux, il repéra enfin le petit caillou qui s'était caché sous son lit auparavant. La Nodulithe sautille sur place, souhaitant s'approcher de son dresseur dont l'état l'inquiétait visiblement.
« Tessa... »Même si il était évident par sa petite taille qu'elle ne pourrait pas réussir, elle s'obstinait, cherchant par tous les moyens à l'aider et à s'approcher de lui. Sa détermination ne faiblissait pas, et alors qu'elle tombait au sol de temps à autre, se blessant par la même occasion, elle persistait. Tandis que lui...
« Tessa, arrête, s'il te plait, je- »Il saisit la Nodulithe avec ses mains et la força à rester au sol, les yeux rouges. La jeune femelle releva la tête vers elle et émit un nouveau son aigu d'inquiétude, couinant un peu plus à chaque fois que le brun la retenait sur le sol. À force de remuer et de se débattre, elle finit par pousser un petit cri. Une lumière blanche légère mais presque rassurante l'entoura, et son corps grandit peu à peu, de telle sorte que son dresseur ne pouvait maintenant plus la retenir avec ses mains. La Géolithe pencha sa tête vers le jeune homme, qui se laissa faire. Ses bras flageolants et animés par de vives frissons et sursauts passèrent autour du corps du pokémon qu'il serra presque désespérément. Ses jambes l'abandonnèrent et il tomba à genoux, les épaules s'élevant de temps à autre.
« J'suis désolé, je... Je sais p-pas pou-pourquoi j'ai... Je d-devrais pas... »Un premier sanglot lui échappa, puis un autre. Et un autre, plus fort, déstabilisant, qui l'aurait fait tomber si la Géolithe ne le soutenait pas de tout son corps. Les larmes coulèrent davantage, tandis que sa poitrine se comprimait infiniment, lui donnant l'impression qu'il allait s'étouffer d'un instant à l'autre. Regret, tristesse, honte, frustration, douleur, amertume, fatigue ; toutes ces émotions s'étaient mêlées pour exploser ensemble, le laissant seule victime de leur éclatement. Ses cicatrices brûlaient comme si elles allaient s'ouvrir d'une seconde à l'autre. Plus rien dans son corps ne l'écoutait encore, et il n'était plus qu'un tas de sanglots désarticulés et lourds, formant une sorte de cri désaccordé et désespéré. Le goût du sang dans sa bouche, libéré par la morsure de ses lèvres, n'était absolument pas aussi amère les émotions qui le malmenaient maintenant. L'impression que des mois et des mois de malheur retenus l’écrasaient maintenant ne pouvait pas être chassée, et la terreur qui refroidissait sa poitrine ne disparaissait pas. Il ne pouvait que s'accrocher à la Géolithe qui le soutenait en tentant de lui offrir quelques caresses par des coups de tête maladroits.
« Ch-chuis d-dé-désolé... »Il ne reçut aucune réponse, hormis quelques geignements qu'il n'aurait pas su définir comme étant les siens ou ceux de son amie. Probablement qu'il ne savait même pas à qui il s'excusait, en un sens, hormis à la source d'une culpabilité qui l'écrasait maintenant sans qu'il ne puisse la chasser et qui lui laissait la douloureuse impression qu'elle ne partirait jamais vraiment. Il se laissa chavirer, espérant simplement qu'un jour, tout cela se terminerait. Néanmoins, quelque chose lui disait qu'il ne faisait qu'espérer en vain, et commençait à y croire, pour la première fois en sept ans.