« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyMer 15 Juin 2016 - 18:03



500 Miles

Feat J'aipasdvanne

Parce que j'arrive pas à trouver de mise en forme texte:

Ah ouais, géniale comme idée, Natsume. BRA-VO. Dans le même genre, on aurait pu mettre « il faut qu'on parle » et « j'ai un truc à t'avouer », quitte à faire dans les phrases à peine angoissantes. Non parce que à la limite, si on fait un inventaire des choses à ne pas faire, je suis tout près du bingo. Et je suis même persuadé qu'avec un tout petit peu d'efforts, j'arriverais à trouver de nouvelles règles par moi-même. Néanmoins, je ne peux rien faire maintenant que le message a été envoyé, et je pousse un grognement non refréné, suivi d'un juron relativement sonore. D'un côté, cela m'évitera de passer trois jours de plus à réfléchir et me torturer mentalement, tiens, pour au final ne pas avancer d'un poil et ne pas savoir ce que je vais dire.

Car oui, cela va faire trois jours que j'ai retrouvé la mémoire. Et personne, hormis Faust car je lui ai fait promettre de ne rien dire et Charlie, n'est au courant. Quelques uns de mes pokémon savent, seuls ceux qui étaient présents à ce moment-là et ceux à qui je ne pouvais évidemment pas le cacher, mais j'ai gardé le silence depuis ce moment-là. J'ai conscience que je ne fais que perdre inutilement du temps et qu'il y a beaucoup d'autres manières de gérer ça, que j'aurais dû m'y prendre auparavant, mais tout cela a l'air bien plus simple quand on y pense simplement. Dans les faits, ça fait trois jours que je regarde mon portable en angoissant et en réécrivant des dizaines de fois la même foutue phrase bancale, à quelques vagues exceptions. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup avancé, et j'ai appuyé parce que j'en avais assez d'ailleurs. Et de toute manière, je sais que je ne peux plus reculer maintenant que j'ai lâché ça, je ne pourrais pas prétendre que ce n'était rien (croyez-moi, j'ai assez de souvenirs pour m'en rappeler).
Néanmoins, même en avalant une nouvelle gorgée de thé brûlant pour me réchauffer et faire passer l'angoisse, les nœuds dans ma gorge et dans mon ventre ne disparaissent pas. Si mes mains étaient moites lorsque j'ai envoyé ce message, j'ai bien pris soin de poser mon téléphone loin, le temps de pouvoir faire le point et d'oublier momentanément ce que je viens faire. Je sais bien que ne devrais pas être aussi dramatique, que je réagis comme un gosse, mais ce n'est pas parce que je le sais que je peux changer ce qui se passe dans ma tête. En l’occurrence, quand je n'ai aucune foutue idée de ce qui se passe, les choses se compliquent. Et c'est malheureusement mon quotidien depuis trois mois : le retour de mes souvenirs (que je n'attendais plus, pour être honnête) ne m'aide pas à y voir plus clair. Faut croire que j'étais le seul à rendre tout ça compliqué, au final.

Je sens quelque chose appuyer légèrement sur mon épaule, et je sursaute brusquement, me mettant par la même occasion du thé sur mes mains. Je serre les dents pour retenir un cri de douleur, pas vraiment fan du fait de me brûler la peau, mais pousse un juron particulièrement vulgaire. Ce n'est qu'après avoir dit des choses qui feraient pâlir ma pauvre mère si elle était encore vivante que mes yeux rencontrent ceux bien plus innocents et candides de Yamamoto. Interdit, je n'ose pas bouger.

« Ne répète jamais à ton père ce que je viens de dire. »

Je suis d'ailleurs bien inconscient du fait que cette situation risque de se répéter, d'ici une dizaine d'années, et qu'il y a de fortes chances que je répète les mêmes propos, mais la joueuse m'indique qu'il faut éviter de toucher au quatrième mur. L'Insécateur hoche gentiment de la tête et tend ses bras vers moi, réclamant comme à son habitude depuis mon retour de l'affection dès qu'il le peut. Je n'ose pas imaginer comment il a dû se sentir, quand j'étais absent, même si je sais qu'il n'a pas été seul et que Sam, Faust et les autres ont pris soin d'eux. Je laisse la mante se caler contre moi, un peu surpris de sa taille. Je suis persuadée qu'il a grandi d'au moins deux têtes, depuis février. Je sais qu'il arrive bientôt à la fin de son adolescence, mais je peine encore à y croire... Il me semblait pourtant qu'il n'était qu'un enfant il y a peu, lorsque je prenais le temps de l'aider à contrôler sa puissance et qu'il cherchait à m'aider en coupant des arbustes, avec des résultats parfois désastreux d'ailleurs. Mais non, loin de là, il a même fêté sa première année il y a un peu moins d'un mois. Et cet anniversaire me laisse un arrière-goût amer, maintenant que j'y pense.

Je n'ai pas oublié les circonstances qui m'ont amené à récupérer Yamamoto. Ou du moins, c'est un souvenir qui est revenu plus vivace que jamais. Déjà là, à ce moment, j'avais eu peur. Peur de sa réaction, peur que quelque chose se fissure et que mes actions ne soient la cause de soucis bien plus profonds. Aujourd'hui, je me retrouve dans la même situation, et je suis bien moins sûr de moi. Pour preuve, mon inaction de ces trois derniers jours. J'ai beau caresser la tête de Yamamoto avec un sourire, il n'empêche que l'angoisse ne disparaît pas. Aussi adorable que soit l'Insécateur, son sourire lumineux ne suffit pas à m'arracher de l'esprit la crainte qui me vrille le ventre.
En plus de cela, il me suffit de repenser à ce qui s'est passé il y a une semaine pour qu'une vague de honte me donne envie de me cacher à tout jamais. Bordel, après tout ça, je ne sais même pas comment je vais faire pour le regarder dans les yeux. Faudra bien pourtant, il va faire la gueule sinon. Mais il me suffit de me rappeler de mes agissements lorsque j'étais légèrement éméché pour me dire que bon sang, j'ai vraiment rajouté du sel sur la plaie. Putain, dans la catégorie des grosses merdes qui méritent des baffes, je viens de décrocher la première place sur le podium.

« Va faire un tour, mon grand, je crois que Satsuki est dehors, en plus. »

Les yeux du jeune Insécateur s'illuminent et il courre alors vers l'extérieur, prêt à rejoindre son amie. Pas vraiment étonnant, quand on considère la folle admiration de Yamamoto pour sa « sauveuse », et je dois avouer que ça me met du baume au cœur de les voir interagir. Néanmoins, gagater sur mes pokémon ne suffira pas à calmer mon cœur tambourinant dans ma poitrine aujourd'hui. Je cherche à trouver des distractions quelconques, n'importe lesquelles qui pourraient m'aider, mais je ricane jaunement en constatant à quel point je suis pathétique. Bordel, à croire que ma conversation avec Charlie ne m'a rien appris.
Néanmoins, si j'ai fait ça, ce n'est pas juste pour fuir la queue entre les jambes comme un enfant pris en train de faire une bêtise. Non, j'espère aussi, quelque part et même si mon pessimisme continue de me contredire sèchement, lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. Après, il en pensera ce qu'il en veut, j'aurais au moins cette satisfaction-là si jamais ce qui m'effraie se réalise. Même si je ne veux pas le perdre, je ne chercherai pas à le retenir : je veux juste qu'il sache que je l'aime et que j'accepterai son choix, quel qu'il soit. Même si ne souhaite absolument pas le pire, et que je ne sais pas si je serai capable de tout avouer. Je n'ai jamais été doué avec les mots, ça ne va pas commencer maintenant. Ahaha. J'enchaîne sincèrement les idées de merde.

Pour faire passer ma nervosité, je décide d'aller me faire un café dans la cuisine. Heureusement que personne n'est là, d'ailleurs, je me passe bien des questions sur mon état. Si d'ordinaire je ne touche pas à la caféine (je n'aime tout simplement pas le goût), la théine n'est pas suffisante pour garder assez d'énergie pour ce qui m'attend. Kaito, qui m'observe depuis tout à l'heure, semble quelque peu curieux. L'Alakazam étant après tout l'un des rares « élus » à connaître la vérité, et vu sa proximité avec mon esprit, il est normal qu'il s'inquiète. Mais me connaissant, il me laisse tranquille et me rend même service en me passant la boîte à sucre. Je le remercie d'un maigre sourire et ravale ma salive, la respiration un peu perturbée alors que je soupire. Non, rien à faire, j'ai beau avoir fait preuve d'un centième de courage tout à l'heure, je sens bien que je risque de me remettre à paniquer dès lors que j'entendrais ce foutu téléphone sonner. Si je n'avais pas encore quelques milligrammes d'amour-propre, je l'aurais sûrement éteint. Mais même moi, j'ai mes limites. Ainsi, je vais me poser sur le comptoir, en espérant que le cliquetis de ma cuillère contre ma tasse et son contenu sauront me divertir. C'est du sarcasme, évidemment, je n'y crois pas.
C'est la médaille de sac à merde intergalactique, qu'on devrait m'offrir, au moins je réussirais un truc. J'suis vraiment ridicule.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyMer 15 Juin 2016 - 22:05



500 Miles


feat Natstressé

Samalairawkward



Je relis le SMS encore une fois, au moins la dixième en à peine quelques minutes, sans même me rendre compte que ça doit bien être le trente-sixième tour que je fais autour de ma maison. Synkro, Yami et Kame me regardent tourner en rond, le téléphone en main, inquiets de me voir si paniqué. En effet, mes doigts tremblent sous l'appareil que j'essaye de ne pas faire tomber, mais ma respiration accélérée ne m'aide pas à trouver la force nécessaire à la détente dont j'aurais actuellement besoin. Mes Pokémons voudraient que j'arrête de faire les cent pas de manière continue, mais si je me stoppe, je sens que mes jambes vont elles aussi se mettre à vaciller. Je ne tiens plus en place, c'est un fait. J'angoisse comme pas possible depuis que j'ai reçu ce fameux message de Natsume et c'est une nouvelle vague de peur qui remonte à chaque fois que je le relis. « S'il te plaît », « important » et même le petit point à la fin (quoiqu'il met toujours des points) ne font que m'affoler encore plus.
Des choses, il en a sûrement des tas à me dire. Peut-être ai-je été trop indiscret. Il se peut qu'il ait découvert la vérité derrière le mensonge avec lequel j'ai tendance à un peu trop appuyer parfois pour me forcer moi-même à faire comme si nous étions seulement amis. Récemment je crois avoir commencé à vraiment faire des progrès là-dessus, mais cela ne fait qu'agrandir la douleur qui étreint mon cœur un peu plus à mesure que j'y repense. J'aimerais tant que ce petit 'jeu' cesse. Que je n'ai plus à supporter cette peine lancinante qui me surprend quand je vois cette expression si neutre à mon égard, alors que je pouvais y lire autrefois, même très légèrement, de l'affection qu'il ne cachait plus depuis que nous étions ensemble.

Peut-être aussi veut-il demander à ce qu'une distance soit établie entre nous. Même s'il n'a pas découvert mes sentiments malgré leur puissance, mon impudence légendaire, et son intelligence, j'ai acquis auprès de lui un rôle de stalker qui n'est pas nouveau mais qui s'est accentué depuis son amnésie et qui dérangeait beaucoup moins quand nous étions en couple. Quand nous étions. En couple. Utiliser le passé m'use plus que ce que je ne pensais. Moi qui n'étais pas trop dans ces délires de romantique à deux balles il y a quelques années, je suis devenu la pire des midinettes à partir du moment où j'ai commencé à aimer le Shimomura, me rendant encore plus ridicule et pathétique que je ne l'étais déjà dans les moments où je suis dans une situation critique. Jalousie, possessivité, et entre autre, niaiserie intempestive qui s'est largement accentuée. Je gagnais déjà, et de loin, la médaille de gayness avant même d'aimer l'asiatique, et finalement ceci explique cela.
Supporter la mort de mon père alors que je l'avais tant aimé était suffisamment insupportable comme ça. Mais je ne pensais vraiment pas au début qu'aimer quelqu'un comme j'aime l'éleveur était même possible pour moi, le compétiteur assoiffé de combat qui ne pensait qui n'avait pratique que les mots « Ligue » et « victoire » à la bouche. Aujourd'hui, nulle surprise de découvrir que le nom de Natsume (et quelques autres bien entendu) s'y est rajouté assez vite. Un tas de raison me pousse à vouloir devenir roi de la compétition pour une année, et croire que le japonais pourra m'admirer une fois cela fait me donne une nouvelle motivation pour m'atteler à la tâche, même si je sais que c'est extrêmement débile.

Au bout d'un moment, je finis par me buter devant une carapace que je reconnais sans mal être celle de mon Tortank (captain obvious). Je ne relève même pas la tête pour regarder mon ami de toujours dans les yeux. Au lieu de ça, je frappe ma tête à petits coups contre son ventre, comportement qui exaspère bien assez vite Kame qui me prend par les épaules pour me bloquer. Yami nous rejoint bien assez vite pour se frotter contre moi, soucieuse de mon état actuel. Je la caresse mollement de ma main libre, laissant retomber celle qui tient le téléphone le long de ma jambe. La mine basse, je soupire, avant de scruter la tortue géante d'un regard chagriné et fatigué. Mon allié est aussi anxieux de me voir ainsi, mais il le montre bien moins que l'Absol qui ne me quitte presque pas ces temps-ci. Kame se rapproche lentement de moi pour m'entourer de ses pattes griffues et me prodiguer un attachement que je regrettais de ne plus partager aussi souvent avec lui depuis son évolution. Mine de rien, dans mon équipe, c'est sans doute l'un de ceux qui me connaissent le mieux, sans pour autant être démonstratif ou bavard. Sage comme Tori, silencieux comme Synkro, mais plus enjoué que Nakama, j'ai l'impression qu'il lit toutefois dans mes pensées aussi bien que le Gardevoir.

Si ma poitrine est toujours un orchestre monstrueux en moi, être encerclé par mes amis me permet de me décontracter un petit peu, et je m'oblige à prendre de grandes inspirations pour me calmer progressivement. La peur creuse son chemin de plus en plus profondément, mais je tente comme je peux de penser à autre chose l'espace d'un instant pour me dire que je surmonterai l'épreuve qui m'attend, peu importe ce que Natsume a à me dire. Mais évidemment, ce n'est pas si simple, et j'échoue à me focaliser même sur l'herbe sous mes pieds. Je serai perdu et terrifié jusqu'à ce que le Shimomura ait fini ce qu'il a me dévoiler de si important, quand bien même ses mots, dans une partie de mon esprit, se révèlent déjà comme annonciateurs d'une séparation peut-être définitive entre nous. Je ne pleure pas, mes yeux ne soit même pas humides, mais je sens que je me transformerai en fontaine dès qu'il en aura terminé avec moi, car à moins qu'il exagère grandement sur ce dont il veut vraiment me parler, je sens que ce sera bouleversant d'une manière quelconque, en bien ou en mal. Car une formule de politesse et une accentuation annoncent généralement quelque chose de fort. Trop fort, peut-être, cela dépendra de ce que je vais entendre, mais je reste incertain, méfiant, et surtout terrorisé.

« Va le retrouver. »

Je me retourne brusquement lorsque Kame me relâche enfin. Adossée dans l'ouverture de la maison dont la porte ouverte laisse échapper la lumière de l'intérieur, elle me fixe avec un mince sourire tendre et compatissant. J'ignore si elle dit ça en devinant l'intitulé du message que j'ai reçu, ou si elle voudrait que j'aille le voir pour lui parler, juste parce que nous en avons besoin tous les deux. Elle aussi a dû me supporter pendant que je devais supporter l'absence puis l'indifférence du lapin. Veuve, si elle était soulagée que je ne suive pas le même parcours en perdant mon petit ami, elle m'a permis indirectement de relativiser quant à ma condition. Elle comme Katya et tant d'autres ont vu leur moitié se faire emporter par la mort, et j'ai la chance encore que Natsume n'ait pas eu un destin aussi tragique que celui de disparaître pour de bon. Sa mémoire seulement a dû prendre le coup, mais il y a néanmoins une possibilité pour qu'elle revienne, et c'est ce à quoi je me raccroche à présent presque avec désespoir.
Sans que je ne m'en aperçoive, mon Gardevoir s'est rapproché de moi, avant de poser une main sur mon épaule. En silence, j'observe ma génitrice, indécis, avant de hocher la tête afin de signaler le départ en direction du refuge. C'est vrai, j'ai envie de le voir et de lui parler, même si mon estomac est noué et que je suis effrayé d'avance. Mon cœur, sur lequel se porte déjà des déchirures pénibles, me commande de le rejoindre, et c'est ce que je fais. Synkro nous téléporte tout droit dans le salon de Faust, sans un bruit. Je sursaute en voyant Natsume juste devant moi, installé au comptoir. Discrètement, et poussé par le Pokémon psy, je prends mon courage à deux mains, déglutis et tends finalement mon bras en tremblant, juste avant de poser une main sur son épaule.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyJeu 16 Juin 2016 - 1:29



500 Miles

Feat J'aipasdvanne

J'aurais pas dû. Enfin si, j'ai fait le bon choix, mais je n'ai pas vraiment hâte au moment où il faudra que je parle et que j'avoue la vérité. En fin de compte, peut-être que je préfère ma situation actuelle à celle qui va arriver, peut-être que ce temps passé à attendre sa réponse est la partie la moins angoissante. Oh bien sûr, j'ai le droit à la visite de mon adorable conscience pour me torturer et m'imprégner d'un nombre impressionnant d'idées noires, mais au moins je suis encore dans le cas où je n'ai pas de certitudes. Mouais, on a connu mieux comme choses auxquelles se raccrocher, vraiment, mais on va faire avec. Au moins je n'ai pas le nez plongé dans une bouteille comme la semaine dernière, et vu qu'il ne m'a toujours pas répondu, je caresse l'espoir de pouvoir encore avoir un petit peu de temps seul.
Sauf que non. Je me doute bien que je ne vais pas rester éternellement dans ma petite bulle d'espace personnel, peu importe à quel point ce serait agréable. Je n'ai plus cinq ans, et je n'ai pas envie de réitérer les erreurs du passé. Si je n'avais même pas réussi à enregistrer ça au bout de deux ans, je m'en serais voulu personnellement, croyez-moi. Je soupire profondément pour calmer ma respiration, en pinçant l'arrête de mon nez pour retrouver un minimum de sang-froid. Si je suis toujours une locomotive lorsqu'il sera là, je ne risque de rendre cette conversation moins maladroite. Et bordel, rien que de vaguement la mentionner me met mal à l'aise.

Kaito est parti surveiller Satsuki et Yamamoto, me laissant enfin tranquille. Je jette un coup d’œil nerveux à mon portable tandis que mes doigts tapotent sur le rebord du comptoir dans un effort désespéré de me calmer. Je n'ai même pas encore pris une seule gorgée de mon café, et je crois que cette cuillère va finir par porter plainte à force que je la batte contre le bords. Déjà que j'aime pas des masses le goût...
C'est d'ailleurs quand je relève légèrement ma tasse pour boire que je sens une main tremblante se poser sur l'une de mes épaules. Paniqué et surpris alors que je ne m'y attendais absolument pas, je pousse un cri peu digne et tout particulièrement ridicule, en sursautant vivement. Inévitablement, puisque mon mug est rempli à ras-bord et que je suis un imbécile, une partie du liquide se déverse sur mes genoux et je hurle.

« PUTAIN DE- »

Pour la décence humaine, je ne répéterais pas ici toutes les immondices que j'ai hurlé alors que j'essayais désespérément d'éloigner le tissu brûlant de ma cuisse, en sifflant sous le coup de la douleur. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je respire plus vite, le temps de me remettre de ma frayeur surprise. Je finis par relever le regard vers la source de mon étonnement. Immédiatement, je m'immobilise sur place. Mes yeux se sont fixés sur lui, statiques, et je n'ose pas vraiment bouger un muscle, partagé entre la mortification de m'être encore ridiculisé et mes difficultés à contenir la honte que je ressens. Je ravale ma salive et mes yeux partent vérifier si le sol n'est pas trop poussiéreux, avant que je ne fasse un pas sur le côté. Bon, le café est foutu, un peu comme moi.

« Ah, je... Salut. Désolé, tu m'a surpris. »

Ouais, no shit Sherlock. Purée mais plus je parle et plus je m'enfonce moi, ça va devenir une spécialité internationale. Je me racle donc la gorge et m'essuie comme je le peux, en essayant de faire comme si je ne remarquais pas son malaise et que j'étais clairement très sûr de moi. Parce qu'avec un message comme ça, tu m'étonnes que personne ne va paniquer. Ahahahaha. Non, sincèrement, je ne trouve pas du tout le courage que j'ai été chercher chez Charlie, hormis une lâcheté phénoménale qui me pousse à me forcer à sourire et à faire comme si tout allait bien. Je me presse de chercher une excuse qui me permettra de m'éloigner quelques secondes pour reprendre une contenance normale.

« J-J'ai préparé de l'eau pour du thé au cas où, si t'as soif... »

Je pose la théière sur la table, en me doutant bien qu'il n'en voudra pas. De qui est-ce que je me moque, je ne fais que gagner du temps. Mes doigts sont agités de tics nerveux, et je me rends compte que je serre le coin de mon manteau par réflexe. Félicitations, Shimomura, tu t'es transformé en gamin de douze ans avec une phobie sociale devant une scène. Faudrait presque qu'on m'applaudisse vu à quel point c'est stupide.
Je ne le regarde pas directement, et je sais déjà que ça ne me rend pas plus crédible. Mais de toute façon, j'ai abandonné l'idée même avant d'envoyer ce foutu message. Je sais que je suis pâle, mais j'essaie de me convaincre encore et encore que tout va bien, même si je n'y crois pas une seule milliseconde. J'en viendrais presque à lui proposer des trucs aussi simples que d'aller s'asseoir, dans l'espoir de changer un peu de sujet, ou même de prendre que ce n'était rien en fait, et que j'ai juste paniqué pour rien. Mais non, je ne suis pas aussi lâche, quoique j'aimerais bien l'être. C'est étonnant de voir comment je me comporte maintenant ; au final, je suis encore plus mal à l'aise que lorsque ma mémoire n'était qu'un gruyère troué.

« Enfin du coup je... Enfin je voulais aussi m'excuser pour la semaine dernière parce que, enfin... Tu vois.. »

Wow. Jamais entendu des dialogues aussi mauvais ailleurs que dans un film d'Uwe Boll. Je gagne du temps, je cherche à oublier mes mains moites et ma voix maladroite, mon regard fuyant et la honte qui me noie. Bordel, je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux. Ma phrase n'est pas terminée, et la peur m'empêche de la continuer. Je suis à deux doigts de considérer le fait de vérifier si Yann n'a pas caché un jetpack sous ma cape pour me permettre de fuir. Je ne convaincrai personne, je suis au courant, ou du moins la vérité vient de me gifler en plein visage. J'essaie d'ouvrir la bouche une nouvelle fois, dans l'espoir de dire quelque chose, n'importe quoi qui me sortirait de la gêne dans laquelle je me suis mis, mais rien ne sort. Frustré, je me sens tellement pathétique.
Et pourtant il faut que je parle. Que je fasse ce pas, que j'ose mettre les pieds dans un environnement inconnu et potentiellement dangereux, en fonction de tout ce qui s'anime pour me dire qu'il s'agit d'une décision dangereuse dans ma tête. Je pense à ces trois derniers jours, à ces questions continues et à ces interrogations perpétuelles sur comment aborder le sujet. Comment faire pour lui dire tout ce que je pense, pour le mettre au courant de la vérité. Ce n'est pas plus aisé. Pourtant, il suffit de quelques secondes. D'un simple petit élan de cran, d'un besoin presque vital de relâcher ce que je dissimule, parce que je sais que les conversations gênées  ne serviront à rien. Masquer ma propre imbécillité ne me tente pas tant que ça

« Je les ai récupéré. Mes souvenirs, je veux dire, je... Ils sont revenus. »

Ma gorge s'est asséchée instantanément, et je me suis tendu. Nerveux et mal à l'aise dans l'attente de sa réaction, je jette un regard sur les côtés, sentant mon estomac se tendre sous le coup de l'angoisse. Sur le moment, j'aurais aimé que le temps s'arrêter pour ne pas avoir à gérer les conséquences de mes propos.
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyJeu 16 Juin 2016 - 12:19



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feat Natstressé

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Je n'aurais pas dû faire ça. Il aurait fallu que je me manifeste d'abord pour éviter la catastrophe. Ou peut-être que même à ce moment-là, sous le coup de la surprise, l'incident se serait quand même produit. Parce que tandis que Synkro nous laisse seuls en se téléportant ailleurs et ma main vient se poser sur son épaule, Natsume sursaute et renverse par ce fait la boisson qu'il tenait dans la main, que je reconnais à l'odeur comme étant du café. Curieux, alors qu'il n'aime pas ça, mais passons. Sous le coup de la stupeur, j'entends également un cri paniqué qui sort de sa gorge, suivi d'une flopée d'injures. Ne m'y attendant pas, je fais un brusque mouvement de recule, honteux de ma bêtise. Je l'ai effrayé, et à cause de moi, il s'est brûlé. Hésitant, je me tâte à m'excuser puis à l'aider, mais aussitôt que son regard croise le mien, je suis paralysé. Mon cœur fait un bond, et je me serais presque perdu dans le noisette de ses iris si ces dernières ne s'étaient pas baissées pour admirer le sol. Déçu et à la fois soulagé de ne plus les avoir posées sur moi, je passe machinalement ma paume derrière la nuque, gêné, ne sachant que dire face à la situation, alors qu'il me salue et s'excuse ensuite, alors que je devrais être celui en train de le faire. Mais de ma bouche ne sortent que des balbutiements incompréhensibles que je fais taire rapidement en me rendant compte que je dois avoir l'air ridicule. Du coup, je ne sais plus quoi dire, et je finis par me taire.

D'un mouvement négatif de la tête, je réponds à sa proposition maladroite. Son malaise pourrait se sentir à des kilomètres tant il est visible, et j'ai alors de plus en plus peur de ce qu'il va me dire. De la vérité que je n'ai pas envie d'affronter. Je suis frustré et en même temps pas si impatient que ça d'attendre qu'il me révèle le pourquoi de cette convocation si urgente et soudaine. Cette importance dont il m'a parlé le terrifie davantage que ce que j'aimerais admettre. Peu importe ce qu'il a à me dire, j'imagine que je pourrais théoriquement en survivre. Pourtant il n'aide pas à me rassurer depuis tout à l'heure, avec ses changements de sujet et ses regards fuyants. Je suis néanmoins stupide à vouloir autant recroiser ses prunelles chocolat qu'à les éviter, craintif en imaginant ce que je pourrais y trouver. De la colère, de la peine, du dégoût ? Si je ne veux pas y penser, je sais que le moment présent ne me permettra pas d'éviter le sujet pour lequel il m'a fait venir ici. J'ai en même temps envie de le savoir, mais également de m'enfuir. Si je savais lire dans les esprits, je me demande ce que je pourrais y trouver, à part des mathématiques et des glaces. Y aurai-je un jour de nouveau une place ? Déjà disparu de sa mémoire et de son cœur, ce n'est certainement pas dans sa pensée que je pourrais résider. Il a autre chose à faire que se préoccuper de l'ami étrange qui n'arrête pas de le stalker ; car c'est ce que je suis devenu.

Il s'excuse encore pour ce qui s'est passé la dernière fois, quand il avait un peu trop bu. J'aimerais lui répondre qu'il l'a déjà fait, et qu'il ne faut peut-être même pas qu'il le fasse. Ironiquement, quand je considère comment la soirée s'est finie, je me dis que ce n'était pas si horrible que ça. Que j'en garde même un bon souvenir, malgré l'odeur de l'alcool et les effets désastreux de l'éthanol sur lui. Les asiatiques ne tiennent déjà pas très bien, il est évident même sans l'énoncer que confier une bouteille à Natsu est déjà, même sur papier, une mauvaise idée. Mais au moins, quand j'y repense, c'était assez drôle, après coup. Quand il a dessiné sur le miroir de la salle de bain avec le dentifrice, ou même qu'il a réussi à se brûler cheveux avec la queue de Smaug. Ce dernier n'a pas arrêté de s'en vouloir par la suite, le pauvre. Il sentait peut-être le brûlé, mais au moins il avait ce même parfum de menthe fraîche et il m'a laissé, pour une fois depuis son retour, dormir avec lui. J'ai failli oublier à quel point c'était agréable et confortable, de se coucher près de lui et de se savoir le bienvenu dans son lit. Déjà que lui-même n'y va plus en tant qu'amnésique et qu'il préfère le canapé, il refuserait sans doute catégoriquement quelqu'un d'autre que ses Pokémons dorment en sa compagnie. Quoiqu'il accepterait peut-être de laisser Alice, mais il y a en même temps très peu de choses qu'on peut lui refuser, à cette petite. J'envie parfois sa candeur qui lui permet de se faire aimer de n'importe qui. Mais en vérité, vu que je suis le seul à jouer un rôle particulier, je crois que je suis celui qui approche le lapin le plus difficilement. Le plus proche de lui ces temps-ci était Clive, avec qui il partage leur amour du calme et du nerdisme. On peut dire que je suis l'opposé du Shimomura pour ce genre de chose. Il se peut que c'est une des raisons pour lesquelles je ne pourrais probablement jamais l'intéresser tant qu'il ne retrouvera pas ses souvenirs. Et encore, un doute continue de me perturber quant à ce jour, car cela ne dit pas que le problème sera résolu.

Mais encore une fois, j'ai parlé trop vite. Au moment où je le guettais le moins, la nouvelle tombe et provoque chez moi un fracas interne, comme un verre brisé qu'on aurait jeté au sol. Un instant de flottement passe, durant lequel mes yeux s'écarquillent, avant que je ne pousse un hoquet de stupéfaction. Je mets du temps à assimiler ses paroles. Je respire légèrement plus fort, pendant que mon rythme cardiaque s'accélère, créant une fanfare au niveau de mon organe vital qui sortirait presque de cage thoracique s'il le pouvait tant il bat la chamade. Mon corps se met à trembler comme tout à l'heure, et une main vient s'agripper brutalement à ma chemise pour l'empoigner avec force, créant de nouveaux plis alors qu'elle était déjà froissée ; je l'ai malmené tant de fois depuis tout à l'heure que je n'ai même pas pris la peine de le repasser avant de venir. Pourtant, c'est ce que j'aurais fait en temps normal si j'avais eu un rendez-vous avec le japonais, moi qui veux toujours essayer de ne pas me montrer sous un mauvais jour, même si nous ne sommes plus à ça près et que j'ai déjà eu l'occasion de faire l'idiot tant de fois devant lui. Notre relation est si solide, toutefois, que dès lors que nous avions passé le cap de la gêne, par habitude, au bout d'un moment, nous n'étions plus embarrassés de grand chose. Depuis sa perte de mémoire, bien sûr, c'était devenu plus compliqué. Tout était devenu plus compliqué. Mais j'étais l'un des seuls à lui mentir véritablement, en premier sur le véritable lien qui nous unit. Néanmoins plus rien n'a d'importance, maintenant.

Car Natsume se souvient. Natsume se rappelle. Ses souvenirs, envolés il y a peu, sont réapparus. Par un moyen que j'ignore, il a réussi à les récupérer. Je devrais être fou de joie. Je n'attendais que cela depuis le début. C'était, après tout, notre but à tous, et nous avons tous fait le plus d'efforts possibles afin que cela soit réalisable. Après avoir mis toute notre âme dans sa recherche, il était évident que nous voulions donner notre maximum pour le faire redevenir comme avant. Lui ou quelqu'un d'autre, peu importe, j'apprends que le miracle s'est enfin produit. Je connais trop bien le japonais pour savoir, en plus, qu'il dit la vérité. Mais je le connais assez également pour discerner cette tension autour de nous qui persiste, aux côtés d'une honte et d'un trouble insaisissables qui le prennent depuis tout à l'heure. Pour ma part, plus rien ne semble exister autour de nous. Quelqu'un pourrait faire irruption dans la pièce que je n'y ferais même pas attention. Je suis focalisé sur l'éleveur, que je n'arrête pas de dévisager, passant tantôt d'une inquiétude profonde à une angoisse toute aussi grande. L'effroi vient s'y mêler, créant une confusion de sentiments indésirables qui constituent un brouillard épais, obstruant la vue à l'audace et au calme dont je dispose généralement et qui me permettent souvent de me sortir de situations compliquées. Jamais encore cependant elles n'ont été aussi délicates que celle-ci.

Que ce soit étonnant ou non, c'est au final un sentiment intense de chagrin qui me parcoure et prend peu à peu l'espace qu'occupait le trac. La tristesse m'ébranle, quand je comprends enfin ce que tout ceci veut dire, et pourquoi il avait tant de mal à me dévoiler la réalité des faits. Je suis en train de penser stupidement, et je crois que je le sais, quelque part, mais je m'obstine à me dire qu'il ne peut en être autrement, car je ne vois que ça, comme possibilité. Le pire, c'est que je ne pourrais même pas le blâmer. Il aurait toutes les raisons de me rejeter. Car je suis sûr que c'est ce qui va se passer. Sinon, il n'aurait pas insisté tant pour que je vienne aujourd'hui et il n'aurait pas ressenti toute cette gêne avant de m'énoncer la vérité ; ou du moins, c'est ce que je me dis. C'est à mon touver de porter les yeux sur le sol, ou dans le vide, en fixant un point invisible que je suis le seul à voir. Bouleversé par ses mots, je trouve difficilement quoi dire, et je suis même surpris de sentir que mes yeux ne se sont pas encore humidifiés, alors que j'imagine le pire, désormais.

« A-Alors... Tu sais tout. Qui je suis réellement, et... Et les sentiments que j'éprouve pour toi. »

Mes joues ont pris une teinte rosée, sans que je sache si c'est à cause de la situation plus qu'embarrassante ou de ce que je viens finalement de lui avouer. Ce que je lui cachais depuis le début, il l'a découvert lui-même, au final. Peut-être est-ce mieux ainsi ; je n'aurais sûrement pas eu le courage d'admettre devant lui que je lui ai menti pour me protéger d'une quelconque animosité de sa part, car c'est ce qui m'effraie le plus. Alors que je devrais être heureux qu'il ait enfin récupéré ses souvenirs. Pendant tout ce temps je me suis dit que c'était la solution à tous nos problèmes, que nous ne pensions qu'à ça car il était douloureux de vivre avec un amnésique, encore plus quand vous occupez une place si importante dans sa vie et que vous vous rendez compte que vous n'êtes plus qu'un inconnu pour lui, qu'il a oublié tout ce qui vous liait de façon si unique. Je croyais, à tort, que ses sentiments reviendraient en même temps que sa mémoire. Aujourd'hui, je vois bien qu'il est mal à l'aise avec ça. Je pense maintenant, en toute logique, qu'il n'y a pas, en fait, de raison spécifique au fait qu'il m'aimerait de nouveau. On pourrait en effet se demander ce qui pousserait son cœur à battre pour moi encore une fois, alors que son problème venait du cerveau. Est-ce comme ça qu'on peut vraiment retomber amoureux ? Je l'ai cru autrefois. J'aimerais y croire encore.
Ma main serre plus fortement ma chemise. Ma poitrine se comprime de plus en plus péniblement.

« Et maintenant, Natsume ?.. »

Ce n'est pas si simple, et je le sais. Des émotions aussi poignantes ne réapparaissent pas d'un coup, simplement parce qu'on se rappelle de quelque chose. Ou alors... peut-être que si ?.. Mon optimisme n'est pas au beau fixe, ce soir. Il a retrouvé ses souvenirs et d'un coup il est retombé sous mon charme ? J'ai du mal à y croire. Peut-être qu'il essaye juste de me dire qu'il ne veut plus qu'on soit si proches, maintenant qu'il se souvient que je l'aime. Une part de moi se demande si elle va devoir s'imaginer une vie sans Natsume. Je n'osais même pas y penser jusqu'à présent, mais c'est un choix qui se pose potentiellement devant moi, et je vais devoir y réfléchir si les choses empirent. Une anxiété épouvantable me prend aux tripes, mais c'est la tourmente et le supplice qui se lisent dans mon regard doré.
Lentement, je me rapproche du comptoir comme pour m'y raccrocher, en y posant mes mains à plat, mais qui se ferment rapidement en poings serrés lorsqu'elles touchent le marbre du bar. Je voudrais me rapprocher de lui. Physiquement, mentalement, de toutes les façons possibles. Mais je ne pourrai peut-être plus. Cette perspective me fait détourner la tête, et baisser les yeux. Je ne vois pas qu'il voit que je suis sur le point de craquer. Ma voix commence à se briser. Je ne voulais pas me montrer ainsi devant lui.

« Tu dois me trouver bizarre, n'est-ce pas ?.. »

Je me suis jeté à son cou après que nous nous soyons battus sans qu'il ne comprenne pourquoi, l'ai espionné dans les bois alors qu'il voulait être tranquille, ai oublié de ranger mes affaires quand il est revenu, volontairement plus tard dans l'espoir extravagant qu'il ne s'en rende pas compte et qu'il les porte comme avant, l'ai un peu malmené quand son moral et sa santé n'allaient pas fort après qu'il ait bu je-ne-sais combien de verre d'alcool, et depuis le début, j'ai dissimuler la réalité qui entourait notre position pour m'éviter d'avoir à subir son mépris et son éloignement. Ce ne serait pas étonnant qu'il me prenne pour un psychopathe, après tout. C'est au moins quelque chose sur lequel je pourrais rire. Jaune, bien entendu, et tristement, sans doute. Mais ces temps-ci, j'y suis habitué.

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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyJeu 16 Juin 2016 - 16:16



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Feat Samadébile

Je ne sais pas ce qui va se passer. Absolument pas. Aucun idée, et c'est justement ça qui me fait peur. Jusque là, je pouvais plus ou moins supposer en avance, me faire des idées sur ce qui s'était passé et théorisé de manière plus ou moins logique. Mais maintenant, c'est fini, et je suis forcé de découvrir peu à peu. Pour moi, rien de plus frustrant et effrayant, encore plus quand je considère que je n'ai jamais vraiment sur prévoir les réactions de de l'individu en face de moi. J'ai essayé, pourtant, j'ai cherché à comprendre pour pouvoir retenir mes peurs en me rassurant, mais rien à faire, je ne sais jamais deviner ce qui peut lui passer par la tête. J'adorerais pourtant, cela rendrait mon existence bien plus simple et m'épargnerait beaucoup de soucis, mais ce n'est pas aussi aisé que ça et ça se saurait autrement. De toute façon, ça fait longtemps que j'ai arrêté de croire que j'y arriverais : je ne suis plus un gamin naïf et prétentieux.
Sa réaction vive me prend de court. Je fais un pas vers lui, inquiet et prêt à le rattraper si jamais il tombe. Je ne saurais pas dire si mon cœur battant l'est autant à cause de ma peur ou de celle que je ressens pour lui à l'instant. Je n'ose pas me rapprocher de trop près ; je ne sais pas si j'en ai le droit, tout simplement. La semaine dernière, j'étais soul, pas moi-même, et c'est à tous les coups pour ça qu'il a accepté que je me colle autant sans m'en vouloir. Qui diable serait assez stupide pour supporter une odeur de liqueur contre la sienne pendant toute une nuit ? Pour cette raison, j'ai du mal à m'approcher sans me dire qu'il ne le désire peut-être pas, et que j'outrepasserais peut-être certaines limites.

Ce que je veux, c'est éviter qu'il ne me déteste, même si j'ai la désagréable sensation que ce sera inévitable, vu tout ce qui s'est passé ces derniers temps. Encore plus en considérant son malaise réciproque au mien, que je ne peux que trop comprendre. Je ne lui en voudrais pas si ma présence le  dérangeait, vu ce que je lui ai fait subir. Je n'ose pas imaginer si nos situations avaient été inversées... Sûrement que je ne lui en aurais jamais parlé, au final, et je ne lui en veux pas d'avoir gardé le silence. Il avait raison de le faire, même si cela a dû le blesser à un point que je n'imagine même pas. Mais quand j'y pense, je ne peux m'empêcher d'être assailli par un sentiment de culpabilité : ma tranquillité s'est faite au prix d'une douleur qu'il a dû contenir, certes pas seul, mais sans qu'il ne mérite de vivre ça. Je comprends donc son état actuel, non sans sentir mon cœur se contracter tant la vision m'est difficile. J'ai été aveugle, pendant ce dernier mois, mais je vois maintenant, et je découvre tout ce qui m'est passé au dessus de la tête. Et Arceus, que je m'en veux. J'aurais dû être là, l'aider et l'épauler, mais non, ce n'est pas ce qui s'est passé. A la place, je me recroquevillais sur moi-même en pleurnichant mon sort. Bordel, je n'apprends rien de mes erreurs.

Mais oui, je sais qui il est, et bon sang, comment est-ce que j'ai pu l'oublier... Je sais bien que ce n'était pas de ma faute, et que ce n'était pas non plus une amnésie symbolique de mon cul, mais il m'empêche que je ne peux pas m'empêcher d'avoir l'impression que j'aurais pu changer quelque chose, même si c'est une vaste fumisterie que d'essayer de me persuader de ça. Je ne m'attendais pas à ce qu'il parle de ses sentiments toutefois, et c'est lorsque je l'entends parler au présent que j'écarquille les yeux. J'espère sincèrement ne pas avoir rêvé, et que je ne surinterprète pas, mais mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Cela veut dire, donc qu'il en a toujours. Je ne peux pas me réjouir car le fait d'aimer quelqu'un ne donne pas nécessairement envie de rester avec eux après ce genre de choses. J'en sais rien en fait, j'ai beau faire comme si j'arrivais à analyser, c'est pas le cas.  Je ne peux qu'attendre la suite de ses propos.
Et justement, malheureusement pour moi il attend des réponses dont je connais même pas les questions. L'entendre prononcer mon prénom me fait détourner le regard, et cette interpellation me fait déglutir, puisque je ne voulais vraiment pas avoir à réfléchir maintenant. J'aimerais avoir une réponse toute faite, être comme ces personnages assurés dans les ridicules comédies romantiques qu'April et Adélia aiment regarder qui peuvent déballer de longs discours sincères sans même balbutier un seul instant. Mais non, ce n'est pas le cas, je suis juste un pauvre débile qui ne contrôle absolument rien. Et ce débile là doit parler, parler même si il risque d'aggraver la situation et de faire encore plus de mal. C'est devenu ridicule.

Je cligne des yeux en l'entendant parler de bizarrerie. Mais de quoi est-ce qu'il... ? Je ne comprends pas. En quoi son comportement a-t-il été bizarre ? Si j'ai pu m'interroger lorsqu'il me manquait des pièces du puzzle, tout s'accorde maintenant que les pièces sont en place. Je suis même admiratif de la façon qu'il a eu de gérer tout ça : je n'aurais pas été capable de la moitié de ce qu'il a fait. Alors bizarre n'est pas le mot qui me vient à l'esprit, loin de là. Non, à la place je ne fais que constater ce que je savais déjà et ce qui me fait autant penser que je ne le mérite pas : il est bien, bien plus gentil que moi. Je le savais déjà, mais sa patience et sa générosité sans bornes ont toujours été quelque chose qui m'agaçait autant que c'était un de ses traits que je préférais. Sauf que moi, je ne suis pas comme ça, loin de là, et j'agis aux antipodes de cela. Je ravale ma salive, incapable de trouver une réponse immédiate. Je me sens idiot et désespérément égoïste, tourné vers ma petite personne alors qu'il est bien celui qui a le plus souffert en ce qui concerne notre situation.

Finalement, je me permets d'expirer longuement. J'en ai bien besoin, vu que j'ai l'impression que mon cœur va lâcher d'une seconde à l'autre. Mes doigts tremblent, et je suis plus livide que jamais. J'ai peur, bon sang, je suis terrorisé par ce qui va arriver, mais je dois parler. Je ne peux pas éternellement me laisser être dominé par l'effroi et la crainte comme je le faisais avant, je ne peux pas éviter un sujet de conversation aussi crucial et le laisser nous exploser en plein visage plus tard. Après ce qui s'est passé, je n'ai pas le droit de lui faire ça. Je ne peux pas vouloir me protéger en ignorant ce qu'il ressent ou en me cachant derrière des propos vagues. C'est sûrement ce que j'aurais fait il y a deux ans, voir il y a six mois. J'aurais trouvé un moyen, coûte que coûte. Mais même si j'ai peur, même si je sens dans chacun de mes muscles contractés que sa réponse me tétanise d'avance, je dois parler et lui dire la vérité. Le résultat importe peu, il le faut et c'est tout. Je lui dois cela, au moins, même si il décide d'une chose qui me déplaira.

« Tu n'as pas été 'bizarre'. »

Et ce que je fais me saute aux yeux. Je ne réfléchis pas, je parle, je n'analyse pas une seule seconde ce que je raconte ou ce qui va sortir de ma bouche. Je n'irai pas faire de longs laïus mièvres et vomitifs de bons sentiments sur le fait de 'parler avec son cœur' vu que rien que le penser me dégoûte, mais... Il y a peut-être un peu de vrai dans toutes ces conneries niaises qu'on m'a rabâché pendant des années. N'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit, je trouve toujours qu'il faut réfléchir avant de parler et ne pas se contenter de sentimentalisme pour masquer l'absence de pensée, mais là, ça a quelque chose de... Je sais pas, libérateur ?

« C'est moi qui ait agi comme un lâche égoïste. Je savais au fond de moi ce qui se passait, mais j'ai... J'ai paniqué, j'ai pris peur et je me suis coupé de vous tous parce que je ne savais pas comment gérer ça. Je sentais bien que tu étais différent des autres et que je ne te percevais pas juste comme un ami, mais je préférais refouler ma frustration en m'éloignant de tout le monde parce que j'avais trop peur de me poser des questions sur mon propre comportement. J'ai agi comme un imbécile, et j'ai utilisé ma frayeur comme excuse pour ne pas me remettre en question. »

Mon ton est bien plus calme que je n'aurais pu le croire. Je ne le regarde pas dans les yeux, mais je fixe mes mains, avant de relever la tête. Je ne sais pas comment je le fais, mais je laisse l'instinct me guider, même si c'est quelque chose que je repousse d'ordinaire complètement. Si je le connais encore assez bien, il veut de l'honnêteté, quelque chose de clair, une réponse nette. Je suis incapable de lui fournir une réponse simple, mais je peux au moins m'abstenir de mentir.

« Non, Sam, tu n'as pas agi étrangement. Moi, par contre, je t'ai laissé seul. Si j'avais bougé au lieu d'agir comme il le fallait, on en serait pas là. Je ne vais pas me cacher derrière des excuses. »

J'expire profondément. Je n'ai pas envie de me complaire dans mon misérabilisme et mon négativisme pour me rassurer sur mes choix erronés, je l'ai assez fait. Je me suis juré de parler jusqu'à ce que j'ai tout dit, pour ne rien regretter par la suite et ne pas échouer sur la seule chose que je n'ai pas encore fait. Je cherche un peu de courage pour continuer, car la suite est ce qui est le plus dur à avouer, et que je ne renâcle encore à dire.

« Je suis désolé. J'ai agi comme un imbécile. J'ai préféré ignorer ce que je ressentais pour toi et je t'ai laissé souffrir. »

Je baisse un peu les yeux, puisque garder la tête haute en avouant ma faute est devenu difficile. Le nœud dans mon ventre continue de se serrer et j'ai froid, mais j'ignore ces sensations du mieux que le je peux. Il faut.

« Alors je sais pas. Ça dépend de toi. Je ne peux pas... Je ne peux pas te demander de me pardonner comme ça, ni espérer que te dire simplement 'je t'aime' est la formule magique pour régler tout ce qui s'est passé. C'est pas vrai, il en faudra plus que ça pour réparer ce qui s'est passé, mais je... Je veux essayer. »

Je me surprends moi-même. J’arrête de respirer un instant, conscient de ce que je viens de dire, et m'insulte copieusement intérieurement. Je ne voulais pas dire ça, mais c'est sorti tout seul. Et contrairement à ce que toute la logique me hurle, tout ce qui m'indique que je suis complètement inconscient de lui laisser mes espoirs aux pieds, lui laissant la possibilité de les écraser de son talon si il le désirait alors qu'il serait en droit, je continue.

« Je sais pas ce qui se passe, maintenant. Je veux juste que... Je voulais te dire ça, au moins avant que tu te décides. Et peu importe ce que tu choisis, j-je... »

Je commence à balbutier. Pas de surprise là-dedans, je ne suis pas un expert de ces choses et mon assurance a commencé à se fendre lorsque j'ai osé dire que je ne souhaitais pas que nous nous séparions. Trop tard pour retourner en arrière, même si j'avance dans le noir, avec la sensation étrange et désagréable de marcher en équilibre sur une corde que je ne vois même pas.

« Fais ce que tu veux. »

Je me tais, soudainement. Ma gorge s'est asséchée, et la peur est revenu, maintenant que j'ai dit ce que j'avais à dire. Elle saisit chacun de mes muscles et me tétanise, me susurrant dans l'oreille que maintenant, je n'ai plus qu'à attendre l'inévitable. Et malheureusement, j'y crois.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyJeu 16 Juin 2016 - 21:39



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Moi ? Pas bizarre ? Il a été aveugle ? Même lui trouvait que j'étais étrange et que je le dérangeais plus qu'autre chose. Ses souvenirs sont revenus, mais est-ce qu'il n'aurait pas oublié tout ce qui s'est passé durant ce dernier mois ? Je n'ai pas arrêté de me comporter de façon singulière, et pourtant il prétend entre autre que j'étais dans un état à peu près normal ? Je ne le comprends pas. Ou plutôt, j'admire sa compréhension. On dirait qu'il me pardonne mon comportement, ce qui me rassure un peu quelque part, même si j'ai toujours peur de la suite de ce qu'il pourrait dire. Car il y a tant de choses dont il pourrait me parler mais que je n'ai jamais osé m'imaginer pour ne pas m'infliger davantage de douleur. Je me répétais à moi-même l'autre jour que, au pire, je pourrais toujours faire en sorte qu'il retombe amoureux. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et ça ne serait probablement pas la même chose. Le temps d'avant me manque de plus en plus ; j'aimerais tant pouvoir recommencer comme autrefois avec Natsume. Loin d'être parfaite, car il nous arrivait d'avoir des désaccords, notre relation avait progressé pour le meilleur, devenant presque idéale. Elle nous correspondait. Le perdre durant ce mois où il a disparu a été une déchirure. Ce n'est pas la première fois que je vis ça, mais lorsque c'est Winter qui l'a récupéré, nous n'avions pas mis longtemps à le revoir, et il avait toute sa tête.

Toutefois, alors qu'il s'explique, je me rends compte qu'il n'est pas si différent du Shimomura que j'ai connu avant son amnésie. Dans ses mots, sa voix, sa façon de parler, je reconnais l'éleveur dont je suis amoureux. Après tout, s'il a récupéré la mémoire, j'imagine qu'il est forcément plus doux avec moi. C'est ce qu'il disait il y a quelques semaines. Qu'il était resté le même qu'avant, mais que ses souvenirs étaient seulement partis. Est-ce que pour autant nous pouvions considérer qu'il était le même ? Sans doute, oui, mais c'était difficile de le voir ainsi, alors que chaque moment passé ensemble ne lui rappelait rien, et donc ne permettait pas d'obtenir l'affection que nous attendions de recevoir. Il est vrai cependant que le Shimomura s'est comporté avec nous naturellement, en faisant avec son amnésie. Je reconnaissais moi-même que c'est ce que mon petit ami aurait fait dans une pareille situation, ce qui confirmait les dires de ce dernier. Il s'agissait bien d'une seule et même personne ; seulement, il n'a plus agi pareillement à notre présence.
Il avait peur, et qu'il me dise ça ne me surprend pas complètement. C'était logique qu'il ait des craintes et qu'il ne se sente pas du tout à l'aise. J'ignore l'environnement dans lequel il a baigné durant son absence, mais il devait être bien différent du nôtre. Le fait même de savoir qu'il était enfin revenu dans un cadre qui lui était familier avant sa perte de mémoire a dû le bouleverser au moins un peu. Les flashs dont il me parlait se sont probablement accentués, et il a réappris certaines choses, comme le destin tragique qu'a connu sa mère. Nous ne pouvons pas lui en vouloir de s'être montré si méfiant. Sa marque dans son dos m'a fait me demander s'il n'avait pas vécu quelque chose qui l'aurait affecté au point qu'il soit constamment sur ses gardes à la suite de ça. Aurait-il été plus gentil si nous l'avions retrouvé avant ? Au moins il n'aurait pas cette cicatrice. Il a dû avoir terriblement mal... Voir cette trace m'a autant étonné que chamboulé la première fois que je l'ai vu, et je ne préfère pas penser aux souffrances qu'il a dû enduré, à la suite de ça ou même pour tout ce qu'il a vécu jusqu'à ce que je retombe sur lui par hasard.

Que ce soit à cause de mon indiscrétion ou parce qu'il le sentait quelque part au fond de lui, il remarquait, en effet, que j'avais quelque chose de spécial qui me différenciait des autres à sa vue. Il est vrai que j'étais plus que présent pour l'aider comme je le pouvais, dans l'espoir que sa mémoire revienne très vite et que je puisse retrouver ses bras et sa chaleur le plus tôt possible. Je forçais peut être trop, me montrait sûrement insistant, par rapport à comment je devais être en tant qu'ami, conformément à l'image que je lui ai donné lorsque je l'ai récupéré. Je n'ai pas été moins égoïste en espérant que ses souvenirs reviennent. J'ai attendu trop de lui, en essayant de gérer au mieux sans penser plus à ce qu'il pouvait ressentir. Mais je me doutais que tout ceci le dépassait. Qu'il se trouvait impuissant aux images mentales qui lui revenaient en pleine face, parfois violentes, parfois plus douces, mais toujours sans qu'il ne les comprenne ni même les déchiffre. J'en venais ironiquement à avoir peur qu'il reçoive des flash-back me concernant. Ou plutôt nous concernant. Ma couverture serait tombé à l'eau, et cela aurait été gênant au possible, surtout s'il me l'avait caché. Ma crédibilité, de ce fait, n'aurait pas duré longtemps ; enfin, encore un peu plus et ma maladresse lui aurait fait tout deviner.

Je relève mes yeux peinés vers lui. Ils ne sont plus humides, mais je le considère avec affliction. J'aimerais lui dire que ce n'est pas de sa faute. Qu'il ne pouvait pas savoir. Que je n'aurais peut-être pas mieux réagi à sa place. Avec tout ce qu'il a vécu, je m'attendais à ce qu'il prenne ses distances, même si cela me pesait. Je ne pouvais rien dire, de peur qu'il ne m'évite encore plus parce qu'il m'aurait trouvé bizarre. Il me dit tout ça parce qu'il se souvient de qui je suis, mais je me demande s'il pensait la même chose quand il était encore amnésique. Le fait de retrouver ses souvenirs doit lui avoir fait réaliser beaucoup, et j'ai l'impression qu'il a regardé les événements d'un autre angle. Il a enfin pu comprendre pourquoi j'étais aussi mal à l'aise, et pourquoi il sentait que j'étais particulier, que je ne lui faisais pas le même effet que les autres. Combien a-t-il eu de sensations étranges en ma présence ? Je l'ignore. Dans les fictions, un baiser rappelle des tas de choses. Quand bien même je trouve ce concept un peu stupide, j'en venais à vouloir presque le considérer. Je savais néanmoins que, même si ça marchait, je ne pourrais pas l'appliquer avec le lapin étant donné comment j'étais censé me montrer. J'ai abandonné l'idée de l'embrasser ou même de lui accorder un geste d'affection qui aurait pu me trahir pour voir si cela donnait quelque chose. Il était inutile de toute façon que je me ridiculise davantage. Mais oui, vous avez bien lu, j'étais désespéré au point que j'aurais pu avoir une pensée aussi cucul ; même ma niaiserie a des limites, aussi surprenant que cela puisse paraître.

Mon regard se baisse tandis qu'il s'excuse. C'est vrai, j'ai souffert. J'avais beau essayer de sourire et de relativiser, de me répéter sans cesse les mêmes phrases pour m'aider à faire face à ce qui m'arrivait, ce n'est pas ce qui m'empêchait de pleurer en silence le soir dans mon lit, quand les cauchemars et la terreur qui m'entouraient ne me permettaient pas de trouver le repos dont j'avais besoin. J'étais terrifié à l'idée que Natsume m'abandonne. Ce n'est rien, en soit, il y a bien pire dans la vie. Mais je trouvais ça trop bête. Si j'avais fait plus attention à lui, peut-être qu'il n'aurait pas perdu la mémoire, et peut-être qu'il ne serait pas parti. Je l'aurais gardé contre moi si j'avais su, afin de le préserver des menaces qui ont pesées sur lui. Je voulais le préserver de cette croix ancrée dans sa peau. Une marque qui restera longtemps, pourquoi pas toute la vie. Si seulement j'avais pu le retenir ce jour-là. Ce qu'il ressentait pour moi... Parle-t-il de ses sentiments d'avant ? Quand nous sortions ensemble ? Ou a-t-il réellement ressenti quelque chose à mon égard, sans parvenir tout simplement à mettre le doigts dessus ? Ce qu'il disait tout à l'heure, qu'il avait des émotions que ma présence seule amenait, et qui semblaient le troubler tout spécialement. J'ai eu mal, mais j'ai supporté comme j'ai pu, et heureusement je n'étais pas seul. De toute façon, je me connais : jamais je ne pourrais lui en vouloir, je le sais. Je l'aime bien trop pour m'attarder là-dessus quand j'ai conscience qu'il n'y est pour rien -ou que je le considère comme tel, en tout cas- et que c'est moi-même qui ai voulu dissimuler sous des mensonges ce qui nous unit vraiment.

Cela dépend de moi. Mais je ne comprends pas ce qu'il veut dire, ni même ce qu'il attend de moi. Malgré ses mots, le doute persiste, mais je le fixe à présent, la curiosité pointant le bout de son nez. Mes sourcils se froncent, et mon erreur est de ne pas réfléchir davantage à ses paroles, car je n'arrive pas à me décider, même maintenant. Puis, mes yeux s'agrandissent légèrement sous le coup de la surprise. J'ai peur d'avoir mal compris, et pourtant... Est-ce qu'il veut me dire qu'il m'aime ? Natsume m'aime toujours, même après tout ce qui s'est passé ? Ses souvenirs lui ont permis de se rappeler de notre relation au point qu'il est resté amoureux de moi ? Interdit, je le scrute. Je n'ai pas envie de me donner de faux espoirs. C'est trop beau pour être vrai. Néanmoins... S'il veut essayer, alors il ne peut pas parler d'autre chose. Il veut bien... retourner avec moi ? Qu'on se remette ensemble ?.. Mon cœur s'accélère, pendant que mes doigts s'agitent nerveusement entre eux. S'il veut vraiment insinuer ce que j'ai entendu, alors... C'est que ça y est. Nous avons une possibilité. Ce que j'ai espéré depuis nos retrouvailles. Une chance pour nous d'être réunis comme avant. Le regard perdu dans la vague, encore un peu abasourdi par ce qu'il m'a dit, j'écoute à moitié ce qu'il me raconte ensuite. J'essaye de réaliser. De me rendre compte de ce que ça signifie. Est-il réellement possible que, enfin, la vie reprenne son cours comme avant ? Je l'ai tant espéré que cela me paraît à présent surréel.

« Ce que... je veux ? »

C'est à moi de choisir où ira notre histoire, désormais. Si j'ai bien compris, elle peut prendre le tournant que j'ai toujours espéré. Ou, au contraire, engendrer une solitude dont nous avons peur et que nous ne voulons pas. Le choix est simple. Trop simple. C'est mal me connaître de croire que je pourrais refuser cette main tendue, alors que j'ai enfin mon optimisme qui revient. On me fait une proposition que je ne peux pas refuser. Il est évident que la suite ira alors dans le sens dont j'ai rêvé tout ce temps depuis son retour. Lui et moi, de nouveau ensemble. C'est vrai, je n'ai que ce désir-là ; c'est comme si je n'avais besoin de rien d'autre. Pendant ces dernières semaines je n'ai même plus pensé à la compétition, alors que les matchs les plus importants de ma vie approchent à grands pas.
Je sens mes yeux s'humidifier sous le coup de l'émotion. À cet instant, je sais que je ne peux pas tout de suite lui répondre. Alors je m'avance lentement vers lui pour poser une main sur sa joue, que je caresse avec douceur. Mes yeux d'or regardent à travers les siens, les contemplant en silence. Je vois dans ses iris marrons un avenir que je croyais envolé. Ce n'était que temporaire, finalement, pour mon plus grand bonheur.
Un bonheur que j'exprime avec difficulté, car quelque chose semble encore me bloquer. Plus rien ne peut me manquer, désormais. Pourtant... Je sens le bout du nez me picoter, et je sais alors où est la source du problème. Il est moindre, mais je ne peux pas le résoudre devant Natsume. Alors je me contente de me rapprocher de lui encore un peu, pour déposer un bisou sur sa joue, avant de m'éloigner sans un mot, pour quitter la demeure.
Je suis désolé, Natsume. Je vais te faire mal, mais ça ne durera pas, je te le promets.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyVen 17 Juin 2016 - 0:43



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Feat Samadébile

J'ai encore du mal à croire que tout ceci est sorti de ma bouche. Mais maintenant que c'est fait, ma gorge s'est nouée, et je n'arrive plus à parler. Je suis devenu blanc, effrayé par ce qui va suivre, et je sens mes épaules être animées par un frisson. Je me sens vide, pour tout dire. Vide et incapable de prévoir la suite, d'influer de quelque manière qu'il soit sur sa décision finale. Je ne veux pas le faire non plus, c'est juste que j'aimerais ne pas être aussi impuissant car c'est quelque chose que je déteste de tout mon être. Mais je dois apprendre à faire avec, et je me rappelle alors pourquoi je ne parle pas aussi honnêtement d'ordinaire ; parce que je déteste cette sensation. Ne plus avoir un seul as sous ma paume me retire toute sensation de sécurité, de stabilité. Et je suis pendu à ses lèvres, dans l'espoir qu'il prononce un seul mot, même si c'est pour me briser le cœur. À ce stade, je suis juste pathétiquement désespéré. Qu'il aurait ri de ma stupidité, l'adolescent arrivé il y a deux ans...
J'expire profondément. Mais les mots ne viennent pas, contrairement à ce que j'attends et ce que j'espère. Non, il me regarde, et j'arrache de mon esprit chaque filet d'espoir qui oserait se promener par là. Je ne veux pas essayer d'y croire ; la chute serait trop dure. Et pourtant, je sens mon cœur rater un battement en le voyant s'avancer, bien que je m'insulte mentalement et que j'essaie de chasser la petite voix dans ma tête, celle que je n'écoute jamais, qui le pense. Tétanisé, je n'ose pas bouger lorsque je sens sa main sur ma joue, et je reste immobile, dans l'attente désespérée d'une réponse. Vraiment, je suis ridicule.

Je sursaute lorsqu'il embrasse ma joue. Paralysé, je n'ose pas bouger d'un millimètre, de peur de faire un mauvais geste, tout autant que son geste me retire toute capacité de comprendre ce qui se passe. Pourtant, les mots ne viendront pas, et je ne le retiens pas lorsque je le vois partir. Je me contente de regarder la porte sans qu'aucune expression hormis de la surprise n'étire les traits de mon visage. Interdit, je n'arrive toujours pas à croire ce qui vient de se passer, et j'aimerais me pincer, me réveiller. Me dire que je ne viens pas de voir ce que j'ai vu, que j'ai halluciné, et qu'il est toujours devant moi pour me donner la réponse que j'attends et qui m'effraie autant. Mais non, il est sorti, pour une raison que j'ignore, ou du moins que j'aimerais ne pas comprendre, car il n'y a pas grand chose de complexe à saisir maintenant. Pourquoi diable sortir hormis pour dire sans avoir à parler que c'est fini ?

J'entends un bruit de pas et détourne le regard en remarquant que Kaito nous a observé discrètement. Je reconnais à l'expression de son visage qu'il est peiné ; il me fixe d'un air désolé et je tourne la tête brusquement. Je ne veux pas de sa pitié. Je ne veux la pitié de personne, en fait, ni d'excuses, ni de petits mots rassurants. Je ne sais pas exactement ce que je ressens. Pas une fissure, mais le froid. Comme si l'angoisse qui m'habitait depuis tout à l'heure venait de prendre possession de mon corps entier, j'exhale difficilement. J'ai toujours été facilement sujet aux crises de panique, et j'aurais toutes les raisons d'en faire une maintenant. Tous les ingrédients sont réunis, après tout, et je sens bien que mes poumons se sont contractés douloureusement. Mais ce n'est pas une douleur vive qui me saisit, loin de là. C'est quelque chose de plus vicieux, de plus discret, que je n'arrive d'ailleurs pas à saisir. Les dents serrées, je retiens mes larmes de couler et j'essuie avec rage mes yeux humides ; je m'étais pourtant promis d'accepter son choix, peu importe celui qu'il serait, mais j'avais quand même un léger espoir que...
Je ravale ma salive. Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas fondre en larmes, je ne veux rien faire ; je ne veux même pas réfléchir à ce qui vient de se passer. J'essaie désespérément de contenir mes émotions qui menacent de me faire tanguer. Je n'aurais pas dû parler aussi ouvertement. Je savais que cela arriverait, c'est ce qui se passe à chaque fois que j'ouvre mon cœur à quelqu'un : j'ai mal.

« Kaito ? »

L'Alakazam ne me demande pas où je veux aller, il le sait déjà. Il ne cherche d'ailleurs pas à me convaincre de ne pas le faire, car il me respecte assez pour ne pas se comporter comme un parent. Il n'y a, après tout, qu'un seul endroit où je me sens bien lorsque les choses tournent mal. Et les choses ont très, très mal tournées.


Dernière édition par Natsume Shimomura le Ven 17 Juin 2016 - 17:18, édité 1 fois
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyVen 17 Juin 2016 - 2:28



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feat Natstressé

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Heureux. Triste. Blessé. Déprimé. Fatigué. Jaloux. Tempétueux. Brisé. Il m'a pourtant vu dans tous mes états ; et quoi de plus normal. Nous partageons tout. Bien sûr, c'était devenu un peu plus compliqué récemment, mais je savais, ou du moins j'espérais, que nous pourrions reprendre bientôt notre rythme de vie habituel. Il peut paraître simple, mais nous ne nous prenons jamais vraiment la tête, et il nous convient. On ne s'ennuie jamais, surtout quand y'a un petit chimiste en herbe dans le duo. Cela apporte des inconvénients comme des avantages, mais grâce à lui, j'ai l'impression d'en apprendre un peu plus tous les jours. Je n'ai pas toujours eu de bonnes notes, mais Natsume est très intelligent. Je crois que ce sont d'ailleurs nos différences qui font que nous marchons aussi bien. Les opposés s'attirent, comme on dit. Malgré tout, je lui mène la vie drôlement dure, parfois. Je le plains assez, de devoir me supporter à longueur de journée. Je crois que les seules fois où je suis calme, c'est quand je mange ou que je dors. Avec lui, de préférence. Mais si je peux être une vraie pile électrique, je sais qu'il m'aime, malgré tout. Je me permets de parler de lui au présent, mais je n'ai pas été très juste avec lui, sur ce coup-là. Je dois lui avoir fait beaucoup de peine, et je m'en veux. Mais je sais que ce n'est que pour revenir plus tard le chercher, et le garder pour moi, cette fois.

J'ai senti que je devais m'en aller. Que j'en avais besoin pour me libérer de toute ce chagrin que j'ai accumulé, alors que je peux enfin souffler un peu, maintenant que je sais que je n'ai plus à m'inquiéter. Alors je suis sorti pour courir à travers la forêt en pleine nuit. Je ne compte aller nulle part précisément, mais j'avance tout droit pour être à peu près sûr de retrouver mon chemin après. La maison de Faust est grande, ce qui veut dire que je pourrais sûrement repérer les lumières à partir d'une certaine distance. Me calmer est nécessaire. Le sentiment de soulagement qui m'a parcourue quand il m'a fait comprendre qu'il m'aimait encore, si je n'ai pas mal interprété, était si intense et puissant que je sentais que j'allais craquer dans la minute qui allait suivre. Je ne voulais pas que Natsume me voie comme ça. C'est idiot. Je le sais. Néanmoins, j'estime que c'est bien la dernière chose dont il a besoin. Que je lui ramène toute sa honte en pleine figure en m'effondrant en larmes devant lui parce que je me sens enfin délivré de mes peurs et des mes angoisses. De ce mensonge dont je n'étais pas très fier, mais que je savais nécessaire.

À force de me précipiter vers l'inconnu en m'enfonçant de plus en plus dans la forêt, je finis enfin par ressentir un point de côté, et ma respiration devenir saccadée. Je m'arrête finalement dans une petite clairière avec une mare, pour m'agenouiller au sol, hors d'haleine. Essoufflé, je constate mon visage, humidié par les larmes traîtresse qui se sont échappées pendant que je filais dans la nuit. Finalement, je lève la tête pour admirer le ciel étoilé, toujours à bout de souffle. Agité de soubresauts, je lâche enfin des gémissements, et mets à pleurer. Je laisse tout sortir pour être sûr que ce sera passé, mais si je sens que, devant lui, ce sera reparti pour un tour et je me transformerais de nouveau en madeleine. Au moins, plus difficile sera derrière nous, et ce sera déjà une grosse étape de passer. Pour l'heure, j'ai besoin de déverser toute la souffrance interne que j'ai emmagasiné en moi pour la retenir d'exploser quand j'étais en présence du Shimomura. Ou même de qui que ce soit, d'ailleurs. En général, je me mettais dans ma chambre pour construire une cabane avec les oreillers et les peluches que j'avais, avant de pleurnicher dedans. Je venais pour dissimuler mon chagrin et penser à autre chose en construisant une maison minuscule avec ce que j'avais dans la pièce, puis je m'écroulais dedans, autant pour laisser mes émotions s'échapper que parce que les cabanes me rappelaient également mon petit ami. Je ne sais combien de larmes ont coulées, mais je veux aujourd'hui qu'elles m'abandonnent jusqu'à ce que je ne puisse plus en produire. Je veux être fort pour l'éleveur qui doit probablement croire des choses horribles. Il doit me trouver débile, et il a raison. Il doit peut-être aussi me détester pour ne lui avoir donné aucune réponse. Il ne méritait pas ça. Mais alors ma vue brouillée déforme l'image de la lune, un sourire se forme sur mes lèvres, et mes hoquets se calment progressivement. Je suis heureux. Heureux. De savoir que ses sentiments sont toujours intacts. Que je pourrais enfin reprendre une vie normale. Une vie avec lui.

Quand je n'arrive plus à pleurer de moi-même, je sèche mes joues, puis me redresse pour me mettre debout, mes jambes encore flagellantes. Je dois y retourner. Revoir Natsume pour lui parler et lui avouer à mon tour ce que j'ai sur le cœur. Ce que je dois lui avouer depuis le premier jour où je l'ai retrouvé. Plus de mensonges, ni de fuites. Je veux le regarder dans les yeux. Je veux le serrer contre moi. Je veux qu'il comprenne à quel point il compte pour moi. Sans attendre plus, je fais demi-tour pour filer à toute allure à travers les bois, rebroussant chemin en me dépêchant afin de rentrer le plus vite possible chez le Conseiller. J'espère en faisant cela que j'arrêterai également de trembler, car je veux me tenir droit et assuré lorsque je viendrai le chercher. Il devra croire tout ce que je lui dirai, si je veux que notre histoire remarche ; car il m'a laissé le choix, et que c'est ce que j'ai choisi. Depuis le début, je n'avais qu'un seul vœu, et c'était que nous soyons de nouveau ensemble. Aucun doute, ni aucune hésitation quant à ça. Mon cœur ne bat que pour lui, et c'est quelque chose que je ne tiens pas à ce qu'il oublie.

En arrivant chez Faust, je ne tarde pas à ouvrir la porte d'entrée, naturellement pressé que tout s'arrange enfin. Mais en pénétrant dans le salon, mes yeux s'écarquillent et je m'immobilise directement. Malheureusement, il n'y a personne dans le salon ; mais ce n'est pas ce qui me surprend le plus. Quand on est dresseur, on voit pas mal de choses qui sortent de l'ordinaire. Toutefois, en entrant dans la pièce, je ne m'attendais pas vraiment à ce que les divers meubles de Faust se retrouvent en train de flotter dans la pièce, sans parler des couverts en argent, et plus particulièrement les couteaux, qui ont l'air impatients de venir se planter n'importe où tant que ça sera douloureux pour moi. Son canapé, tout particulièrement, vole près du plafond et menace de me tomber dessus. Un peu paniqué, je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe, jusqu'à ce que j'aperçoive Kaito à l'autre bout de la pièce en train de me foudroyer du regard. Moi qui le connais si paisible, je le retrouve méconnaissable. Ses yeux ne trompent pas : il veut ma mort. Ou du moins, il veut me faire très, très, très mal. Et il réussirait. Je n'ai rien actuellement pour me défendre à part une ceinture de Poké Balls, mais je n'aurais jamais le temps de faire appel à un seul de mes Pokémons que je serais déjà devenu un nounours écrabouillé.
Je devine sans peine pourquoi l'Alakazam m'en veut à ce point, et qu'il le croie ou non, je suis autant désolé que lui. Je suis conscient que j'ai dû déchirer le cœur de Natsume, et cette perspective est très loin de me réjouir. Cependant, je sais que je dois maintenant m'entretenir avec le lapin pour la bonne cause afin de réparer les dégâts et faire en sorte que tout rentre dans l'ordre. Lentement, je tente une approche vers le Pokémon psy.

« Kaito... Écoute, je sais que ce que j'ai fait est mal, mais je t'en prie, je dois parler à Natsume au plus vite, c'est urgent. »

J'ai confiance en lui, et surtout en mon honnêteté qu'il pourra vérifier sans difficulté grâce à ses pouvoirs. Je ne le discerne pas si méfiant que ça, même s'il est toujours énervé, et prend ma main sans autre forme de procès pour m'amener avec lui. Il nous téléporte au milieu de la forêt, et pendant une demie-seconde, je me demande s'il n'a pas l'intention de m'abandonner ici pour me punir. Mais je distingue rapidement des pas, et me tourne vers la source du bruit. Mon cœur réagit immédiatement en faisant un bond dans ma poitrine, et je tente de ne pas paniquer. Devrais-je le héler ?.. Des gestes seront plus expressifs que des mots, n'est-ce pas ?
Je prends une grande inspiration, avant de démarrer au quart de tour en fonçant droit sur le japonais, ou plutôt vers son dos. Cependant, je ralentis un peu quand je ne suis plus qu'à quelques centimètres risibles de lui, avant de l'entourer de mes bras, de manière soudaine. Tout de suite, naturellement alors que je le bloque dans une étreinte, il s'arrête de marcher. Ma tête s'avance un peu pour coller mes lèvres à son oreille, afin qu'il entende clairement ce que j'ai à dire.

« Toi. C'est tout ce que je veux. »

Mon souffle chaud se perd dans sa nuque, tandis que je resserre mon emprise sur lui, au cas où il voudrait se défaire de moi. Mais je ne veux plus le laisser partir. Je veux qu'il reste pour m'écouter ; car il doit savoir tout ce que je pense, afin qu'il soit rassuré. Car il a dit que cela ne dépendait que moi. À la bonne heure, dans ce cas.

« Dormir à tes côtés quand je n'arrive pas à trouver le sommeil. Te prendre la main quand je me sens perdu. Me blottir dans tes bras quand j'ai envie de pleurer. Et... surtout... »

Doucement, je le relâche, avant de tourner, sans brusquerie aucune, ses épaules vers moi pour qu'il me regarde. Mes yeux sont sûrement encore rouges et probablement qu'ils seront bientôt de nouveau humides d'ici peu. Je me rapproche complètement de Natsume, pour poser mes mains sur ses hanches, de façon à ce que nous soyons presque complètement l'un contre l'autre. Enfin, je pose mon front contre le sien. Le cœur léger, sans plus de fardeau à porter, et sûr de moi. Un sourire doux et sincère s'est ancré sur mon visage, achevant mon temps de parole.

« T'embrasser quand j'en ai envie. C'est ça que je veux faire. »

Précautionneusement, mais incertain, car peut-être qu'il m'en veut à présent au point de me repousser complètement, je fais venir mes lèvres pour les poser tendrement sur les siennes, que je désirais tant retrouver, pendant que mes mains caressent sa chemise. Un baiser amoureux et délicat que je voudrais rendre plus passionné, pour lui faire comprendre à quel point il m'a manqué. Trop sentimental, toutefois, je ne veux pas non plus le précipiter et me contente de profiter de la sensation de chaleur et de bonheur intense qui me parcoure et me procure des frissons de plaisir que je ne pensais pas ressentir de sitôt. Trois mois vicieux et torturants qui se terminent enfin ; et malgré ma promesse de ne pas pleurer devant lui, je ne peux empêcher quelques larmes de couler. Mais de joie, pour une fois.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyVen 17 Juin 2016 - 4:58



500 Miles

Feat Samadébile

Une petite partie de moi se dit qu'il aurait pu au moins avoir le courage de me le dire directement, au lieu de partir comme ça. Mais peut-être que je ne mérite que ça : son mépris. Ou rien, je ne sais pas, je n'ai pas y envie d'y penser, de toute manière. Je voulais penser à tout sauf à ça, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et rien dans cette maudite forêt ne me fait changer d'avis. D'ordinaire, il suffirait que je sorte mon carnet pour me mettre à faire des croquis, que je récupère quelques échantillons ou tout simplement que j'y reste pendant plusieurs heures pour me sentir mieux. Parfois, la meilleure façon que j'avais de déstresser était d'installer une tente et d'y dormir pendant deux ou trois jours, juste pour m'éloigner de tout. Mais là, hormis la frustration et la tristesse, je ne ressens rien. Mon visage est statique, mes yeux sont secs : aucun déferlement de malheur ici. J'aurais cru, pourtant, que ce serait la dernière goutte, le dernier pas pour me pousser à bout. Je suis pourtant d'un calme olympien, alors même que je me sens entièrement vide et que j'ai plus froid que jamais.

C'est bizarre, hein ? Je pensais avoir tout perdu quand ma mémoire s'est envolée, mais c'est seulement maintenant que je l'ai récupéré que je me rends compte que j'avais tort. Tellement tort que c'en est risible, quand j'y pense, et je me permets un rictus sardonique. Aha. J'expire calmement pour me calmer tandis que mes doigts effleurent ma ceinture de pokéballs ; durant une seconde, j'ai hésité à libérer Kae. N'importe lequel d'entre eux, en fait, mais je ne veux voir personne. Un regard de pitié me donnerait la gerbe, et je n'ai plus envie de parler. Je l'ai assez fait. J'ai juste envie qu'on me foute la paix, qu'on me laisse être misérable dans mon coin pour... Passer à autre chose. Je n'ai même pas envie de considérer cette phrase, mais c'est ce que je dois faire, n'est-ce pas ? Recommencer de zéro, quand je venais juste de retrouver l'espoir de ne plus avoir à nager dans l'inconnu. J'ai l'impression que le château de cartes que j'ai pris la peine de reconstruire s'écroule une nouvelle fois.
Le pire dans tout ça est que je ne ressens aucune colère. Je ne lui en veux pas, il a fait son choix et je dois le respecter, mais quelque chose au fond de moi ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir d'être parti ainsi, sans même me dire honnêtement ce qu'il voulait. Je l'accuserais de lâcheté si je n'étais pas persuadé qu'il n'était pas aussi pathétique que moi. Et dès lors que je réalise cela, je ne ressens que de la honte. La honte de lui en vouloir, même quand je m'étais promis de ne jamais penser cela, la honte d'avoir espéré quelque chose après tout ce que j'ai fait, et surtout la honte d'avoir eu la naïveté d'un enfant. Je le savais, pourtant, que tout finissait par casser, au bout d'un moment. Pourtant, je... J'ai voulu y croire. Comme à une des histoires que ma mère me racontait le soir pour m'endormir. J'ai voulu retrouver un peu de cet optimisme qui me manque cruellement. J'avais tort, visiblement.

J'aimerais pouvoir crier. Hurler, m'énerver, quoi que ce soit pour relâcher cette frustration et cette douleur bouillonnante en moi. Mais je ne suis pas un protagoniste d'un quelconque roman mièvre et ridicule, et je ne sais tout simplement pas comment faire. Je me sens vide tout en étant rempli de sentiments contraires : c'est une situation que je ne comprends pas. Ou du moins, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas ainsi senti. Depuis le départ de Nagisa, je crois. Mais contrairement à ce moment-là, je ne me rétracte pas autour de ma colère et je ne pleure pas toutes les larmes de mon corps en serrant désespérément l’œuf de Kaede contre moi. J'ai changé, j'ai grandi, du moins c'est ce que je me répète : je ne veux pas tomber plus bas. Pourtant, tout me pousse à penser que c'est trop tard.
Alors que je rumine mes pensées, je sens quelque chose se rapprocher puis se coller à moi, et une paire de bras me saisit par derrière. Immédiatement, je me tiens prêt à faire ravaler son propre menton à celui (car je ne sens pas de boobs, voyez-vous) qui a cru que ce serait une bonne idée que de me déranger ici, ou que je serais une victime facile avec mon air perdu. Oh crois moi, gros taré dégueulasse, qui que tu sois, tu tombes à point nommé, j'avais besoin d'un défouloir à massacrer. Winter sera très fière de moi quand il faudra prendre du scotch pour recoller les morceaux.
Pourtant, alors que je me prépare à délivrer le plus grand des highkicks du monde et à le castrer sans plus attendre, j'entends une voix à mes oreilles qui est loin d'être celle d'un pervers psychopathe (ou en tous cas on m'a toujours pas mis au courant si c'est le cas). Je me tends instantanément, mal à l'aise. Mille et une questions se bousculent dans ma tête, si bien que je ne saurais pas par laquelle commencer. J'aimerais lui demander ce qu'il fait là, pourquoi revenir alors qu'il a clairement voulu s'éloigner, pourtant ses mots semblent prouver tout et leur contraire. J'en sais rien, je ne comprends absolument plus rien et je suis tétanisé, parce que j'ai peur de la suite. Parce que je sais à quel point il pourrait me faire mal, parce que j'en ai eu un avant-goût et que je ne veux absolument pas le découvrir en détails. Parce que je sens l'espoir revenir un peu, et que l'idée de chuter à nouveau est horrifiante.

Je devrais pourtant être déjà rassuré. Mon cerveau, normalement si prompt à tout analyser avec logique, aurait dû comprendre que je n'avais plus aucune raison de m'inquiéter. Mais non. Ce que j'ai compris tout à l'heure a planté une lame tellement profondément dans ma poitrine que la plaie saigne et ne sera pas arrêtée par un simple pansement. Même lorsque je le sens me serrer contre lui, j'étouffe un geignement attristé, en faisant de mon mieux pour me retenir. J'aimerais lui dire de se taire, de s'en aller, d'être capable de lui en vouloir et de croire moi-même à cette supposée colère. Sauf que je ne peux pas. Pourtant, Arceus que j'essaie. J'ai tellement de facilités à détester les choses que cela me désespère de voir que je n'y arrive pas avec lui. Il pourrait m'écraser le cœur en essuyant ses pieds dessus que je ne parviendrais pas à ressentir autre chose que de la tristesse et de la frustration.
Je ravale ma salive en l'entendant parler. Arrête. Arrête de me rassurer alors que je ne le mérite pas, ai-je envie de crier, mais les mots restent bloqués dans ma gorge parce qu'au fond, j'avais tellement envie d'entendre ça. Imbécile. Crétin. Je peux bien lui lancer toutes les insultes au visage que je veux, je ne peux toutefois pas nier à quel point je suis ému et que j'ai l'impression qu'on vient de me retirer un pieu en plein cœur. Ma vision est brouillée, mais je remarque que ses yeux sont rouges lorsqu'il me retourne pour que je le regarde. Je ne vois plus qu'un amas de couleur, pourtant. J'en viens à m'inquiéter d'une chose risible, tant mon cerveau est éparpillé dans tous les sens ; lorsque son front se pose contre le mien, je suis à deux doigts de le prévenir qu'il risque d'avoir les cheveux trempés en faisant ça, comme si c'était important. Je crois que j'essaie juste de chercher une excuse pour me retenir, d'une quelconque manière que je peux.

Même lorsqu'il sourit, je n'arrive pas à le faire. J'envie cette capacité qu'il a toujours eu, alors que je ne suis plus qu'un tas de larmes et de misérabilisme à faire vomir. Pour peu, je me mettrais presque à lui réclamer qu'il arrête, rien que pour que j'ai l'air un peu moins stupide à côté, mais ce que je dirais à l'instant ressemblerait sûrement plus à des borborygmes aigus et plein de reniflements, alors je me retiens. Je ne sais d'ailleurs même pas comment il fait pour avoir envie de m'embrasser alors que mon visage est aussi instable et déformé par la tristesse (la joueuse dit fétiche bizarre, mais je lui demande de dégager gentiment sa sale gueule de mon post à cette connasse). Je manque d'ailleurs de le repousser, encore trop sonné par ce que je viens d'entendre, mais non, je suis bien trop faible pour être capable de refuser ça maintenant.
Le contact est inhabituel après trois mois, mais étrangement familier. En outre, je n'ai jamais laissé personne m'approcher autant durant tout ce temps excepté la semaine dernière ; il y a beaucoup, beaucoup de choses auxquelles je vais devoir me réhabituer. À commencer par ça, bien que cela ne me dérange pas trop comme le prouve la chair de poule qui m'est montée aux bras. Le fait qu'il ne m'a fallu que quelques secondes pour lui rendre son baiser, et encore moins pour passer une main dans son dos et le rapprocher encore plus est une autre preuve que je ne prendrai pas la peine de nier. Mon tsundereisme et ma fierté stupide n'ont pas leur place ici. Le contact de son corps contre le mien, notamment ses mains contre ma chemise, après tout cela est quelque chose que je n'attendais plus, mais tout en étant agréable, c'est tellement rassurant que j'ai l'impression que toute l'angoisse a l'intérieur de mon ventre vient d'éclater en morceaux. Pour le coup, lorsque je rouvre les yeux et que je m'éloigne (mais pas trop, déconnez pas), je suis surpris de voir à quel point je me suis collé à lui naturellement, en recherchant désespérément sa chaleur.

Maintenant que je retourne mon regard vers le sien et que je relève les yeux, c'est sorti tout seul. Il a suffi d'un seul sanglot un peu plus violent que les autres, et voilà que je hurle presque. Je pleure plus que je ne l'aurais cru possible. Mes épaules sursautent et redescendent plus rapidement que jamais, et je ne sais même plus ce qui me prend. Tant de douleur ressort à cet instant, tellement de tristesse, de frustration et de peine réprouvée que je ne peux tout simplement plus contenir au vu de l'élan de joie qui me parcoure. Je marmonne son prénom entre plusieurs sanglots, incapable d'aligner une syllabe correcte quand-

« Euhm, p-p-ardon ? »

La voix étrangère et emplie de gêne qui résonne n'est certainement pas la mienne. Je ixe le nouvel arrivant avec une mine perplexe,  les yeux toujours humides, et un peu rose sur les bords. Bah oui, se faire interrompre par quelqu'un pendant que vous étiez en train d'embrasser passionnément votre petit-ami que vous venez de « retrouver » dans le sens mental me faites pas chier sur le vrai sens et que vous vous croyiez seuls, ça a tendance à être gênant. Je sais que la forêt n'est pas un endroit pour les moments intimes mais de un c'est pas ma faute, c'est lui qui a commencé et de deux je vous emmerde laissez moi vivre un instant cool pour une fois dans ma vie putain de merde à chiottes. L'intrus semble un peu plus vieux que nous, avec ses deux mèches en forme "d'antennes" sur sa tête et la cicatrice sur un de ses yeux, qui est caché en partie par un bandage.

« E-e-excusez-moi, est-ce que vous savez où est le chemin le plus proche pour aller en v-ville ? »

Je lui indique d'un coup de main la direction, en lui faisant bien comprendre d'un regard de bouger rapidement, si possible. Il s'exécute en vitesse et disparaît en courant presque, plus rouge que rouge, et je lève les yeux au ciel, exaspéré. Putain, pour une fois que j'ai un moment cool, il FALLAIT qu'un péquenaud arrive alors que j'ai encore les yeux rouges, que je pleure à moitié et que je renifle. Lorsqu'il s'éloigne et que le silence revient, je ne peux m'empêcher de glousser un peu, discrètement certes, avant de passer une main sur mon visage pour l'essuyer.

« Tu... Tu as les pires méthodes du monde pour faire tes déclarations, entre ça et la première fois. J'ai cru que t'étais un psychopathe, tout à l'heure. »

Le côté grotesque de ma phrase me fait rire juste une seconde, avant que je ne  prenne une longue inspiration pour calmer ma respiration toujours irrégulière à cause de la crise de larmes de tout à l'heure.

« Et le pire des timings. Dis-moi ça plus tôt la prochaine fois, abruti, pars pas pisser ou faire une sieste entre temps. »

Mon ton est un peu plus sarcastique, quoique joueur. J'essaie de me raccrocher petit à petit, de retrouver une contenance et une apparence correcte alors que mes yeux sont plus rouges que rouges, que je tremble encore un peu et que mon visage est humide. C'est comme ça que je gère ces situations, toutefois.

« Mais je... Je suis heureux si tu es honnête. Pour une fois qu'on a le même objectif.. »

Mes tentatives vaines de faire de l'humour tombe à plat, et je sais moi-même qu'elles sont stupides. Pourtant elle me permette de continuer à parler sans balbutier ou me ridiculiser inutilement.

« Mine de rien c'est quand même la preuve qu'on s'y connaît en rien là-dedans... »

Je pose mon front contre le sien, et inspire profondément. Son odeur, toujours aussi rassurante, est la meilleure chose qui arrive à mes narines depuis longtemps. Loin devant l'odeur des toilettes publiques, et oui je sais la métaphore n'est pas ragoûtante mais je ne suis PAS DOUÉ pour faire ce genre de métaphores je n'ai jamais prétendu le contraire. J'inspire et j'exhale dans le but de me calmer, avant qu'un sourire discret, timide mais sincère ne se dessine sur mon visage.

« Je t'aime, tu sais ? »

J'espère qu'il le sait, parce que je n'ai pas vraiment envie d'avoir à refaire des discours émotionnels tous les jours. Parce que je prévois quand même d'en passer beaucoup avec cet imbécile, des jours.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptySam 18 Juin 2016 - 3:48



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feat Natstressé

Samalairtriste



C'est une évidence, mais pour la première fois en trois mois, je me sens terriblement bien. D'autant plus qu'il ne me repousse même pas, et se rapproche au contraire davantage, en plaçant sa main dans mon dos ; un contact qui achève de me transformer en guimauve, tant je l'ai attendu également. Mes propres mains parcourent avec plaisir son corps par des gestes lents, alors que je réalise véritablement que non, je ne rêve pas. Je le sens véritablement contre moi, pour de vrai. Et il a accepté mon mouvement. Rien ne pourrait me combler plus à l'instant. J'en avais presque oublié à quel point ses lèvres étaient tendres et agréables à embrasser. Ce moment, je l'ai imaginé tant de fois ces derniers temps en espérant qu'il se réalise que je me retrouve sur un petit nuage, à profiter de cet instant avec lui qui sonne comme un annonciateur de nos retrouvailles.
Toute bonne chose a un fin, mais comme je sais maintenant que ce baiser ne sera pas le dernier qui nous échangerons, je garde mon sourire doux en me détachant de lui. Toutefois, lorsque je sens qu'il est sur le point de craquer comme moi tout à l'heure, je panique intérieurement en commençant à me demander si j'ai vraiment agi correctement. Natsume pleure finalement avec force et ne s'arrête plus, laissant échapper ses sanglots en étant agité de secousses incontrôlables que j'hésite à faire s'arrêter. Je sens à quel point il en a besoin après tout ce qui s'est passé. Il fait comme moi quand je me suis enfui lâchement sans lui répondre. Il déverse toutes les émotions qu'il a accumulées par ma faute. Je m'en veux de lui avoir donné tant de peine. Quel idiot j'ai été. Il méritait que je lui donne des explications, ou même valait-il mieux en vérité que je m'effondre en larmes devant lui. Au moins, il aurait compris, je pense, à quel point ses mots m'ont rassurés dès que je les ai entendus. Je regrette mon départ du refuge à ce moment-là, mais ce qui est fait est fait, et le principal est que nous soyons de nouveau réunis.

Néanmoins, nous sommes interrompus par un inconnu qui s'empresse de s'excuser avant de nous demander un chemin à prendre. C'est Natsume qui lui indique ce qu'il veut savoir, mais je remarque que le lapin a l'air agacé par le nouveau venu, et je m'amuse mentalement de la scène, alors que le Shimomura laisse l'étranger détaler avec un visage rouge pivoine. Sans doute a-t-il été gêné de nous accoster, mais il ne semblait pas bien méchant. Au moins, je ne crois pas que c'était un psychopathe, contrairement à ce que l'éleveur s'était imaginé pour moi quand je l'ai rattrapé par surprise, et le fait qu'il me dise ça me fait glousser. Il a raison, je suis franchement nul pour ce genre de chose, mais heureusement ma maladresse légendaire n'a pas empêché, la première fois et maintenant, d'embrasser mon copain et de lui dire ce que j'avais sur le cœur. Mais il faudra un jour que j'apprenne que surprendre les gens peut être une très mauvaise idée. Ce doit être ma méthode pour ne pas à avoir affaire directement à eux. Une manière simple de ne pas me dégonfler à la dernière minute si jamais j'aurais dû le voir se retourner vers moi au cas où je l'aurais héler, et encore, peut-être aurait-il continué à avancer en m'ignorant complètement.

Je le savais très bien, au fond, que ma réaction n'allait pas lui plaire, et il avait en vérité toutes les raisons de s'inquiéter. Le pauvre... Il a dû avoir peur que je décide de le quitter, ce qui est logique, étant donné ce que j'ai fait. J'aurais été ridicule de lui donner des explications là-dessus car il n'y a pas grand chose d'intéressant à dire en soit et que j'ai été assez pathétique, mais cela aurait évité qu'il interprète de travers ; quitte à ce que je finisse par geindre devant lui de manière grotesque. Mais malgré sa remarque teintée d'un peu d'humour, je dois avouer qu'une petite sieste en sa compagnie me donne assez envie. Car il se peut que je reste collé à lui pendant un moment, le temps que nous reprenions les bonnes vieilles habitudes. Enfin... Même en temps normal, je le colle déjà presque tout le temps. Un peu trop peut-être, pour lui. Je sais qu'il a besoin d'être tranquille parfois, même si ma présence en soit ne le dérange pas. Néanmoins je risque quand même d'être particulièrement adhérent, j'espère que ça ne le dérangera pas trop.

Et pour sûr, que je suis honnête. Pour une fois. Et je n'aurais plus jamais à mentir avec mes sentiments, c'est terminé. Il est à moi, et je suis à lui, c'est tout ce qu'il y a à comprendre. Qu'il acquiesce mes dires, d'ailleurs, me fait ronronner intérieurement. C'est rationnel, mais il désire la même chose que moi. Me prendre dans ses bras, et d'autres niaiseries du genre qui vont faire déménager la fierté. Déjà que j'en ai pas tellement, je vous raconte même pas avec mon petit ami. D'autant plus lorsque nous sommes juste tous les deux. Mais ouais : on est de gros pas doués, n'empêche. Surtout moi. Enfin ça, vous le saviez déjà. Mine de rien, on a beau être des pas doués en ce qui concerne ces choses-là, le fait est que nous avons quand même réussi à tenir jusqu'ici, et je ferais en sorte que ça dure le plus longtemps possible.

Je baisse légèrement ma tête pour qu'il repose son front contre le mien, et je pousse un soupir discret de contentement. Je crois que ça y est. Je suis enfin en paix avec moi-même. Me manquerait plus qu'à gagner la compétition cette année et ce serait parfait. Mais bon, je ne vais pas demander la lune non plus. Même si je perds, je sais que je ne serai pas seul, et que je pourrais compter une tête de plus dans les gradins lors de mon futur combat contre Faust. Cela n'aurait probablement pas été la même chose sans les souvenirs du Shimomura. J'aurais sûrement été moins enjoué, aussi. C'est stupide de me dire que je fais ça aussi pour tenter de l'impressionner car ça ne marcherait pas et de toute façon j'en ai pas besoin pour me savoir spécial à ses yeux ; néanmoins, le voir au milieu des spectateurs et sentir son regard sur moi m'a toujours encouragé, sans même avoir besoin de paroles. J'ai envie qu'il soit fier de ce que je vais accomplir, et me prouver à moi-même que je peux réussir quelque chose. Mais quand je sens l'odeur de Natsume et que je contemple son regard en amande, je sais que notre relation est sans aucun doute la plus belle des victoires.

Je suis niais, vous savez. C'est pas nouveau, loin de là, et il est même inutile que je vous le précise étant donné que ça se voit et qu'on peut se passer de mots. Le fait que je sois un nul dans les choses de l'amour n'est pas anodin non plus, puisque jusqu'à ma rencontre avec le japonais, ces histoires ne m'intéressaient pas tellement. C'est encore un peu le cas aujourd'hui, mais il y a des fois où je me rends vraiment compte de la puissance des sentiments qui nous lient et cela me frappe toujours autant. Son « je t'aime » en fait parti. Chaque fois que je l'entends, je me sens fondre à une vitesse folle et je me transforme en véritable héroïne de shojo (le stade supérieur, si vous voulez, vu que j'en suis déjà une). Encore une fois, alors que je vois en plus son adorable sourire que j'aime tant, le mien s'élargit davantage et je me liquéfie sur place, me transformant en flaque (ou en patate molle, si vous préférez).

« Je le sais. Mais c'est quand même diablement agréable à entendre. Surtout après tout ce qui s'est passé. »

Je rapproche ma tête pour la frotter doucement à la sienne, avant de l'entourer tout à fait pour l'enlacer et le serrer le plus possible contre moi, en poussant un énième soupir, tandis que mon visage vient s'enfouir dans son cou avant de respirer son parfum délicat, ce qu'il m'était interdit de faire jusque là. Une de mes mains remonte sur sa nuque pour se perdre dans ses cheveux hérissés. Je ferme les yeux en profitant de sa chaleur retrouvée.

« Excuse-moi. J'voulais pas te faire de la peine, tout à l'heure. Pendant ces trois mois, je n'ai pas arrêté de rêver à ces mots. J'étais tellement soulagé quand tu me les as dit... »

Et c'est peu de le dire. J'ai véritablement repris vie à cet instant. Mon cœur a recommencé à battre, et je me suis senti plus vivant que jamais. Mon rythme cardiaque et ma respiration sont retombés à la normale. Je n'ai plus de raison de m'inquiéter à propos du Shimomura, car je sens en plus que les jours qui vont suivre vont être bien mièvres comme je les aime. Nous avons pas mal de temps perdu à rattraper, après tout. Je le fixe une nouvelle fois, une lueur joueuse dans mes yeux dorés.

« Mais au cas où tu aurais encore des doutes, sache que si j'ai été jusqu'à imiter un Magicarpe, ce n'est pas pour te laisser filer comme ça. Je compte bien te garder avec moi, cette fois. »

J'ai essayé de faire un peu d'humour à mon tour, mais pour ça non plus, je n'ai pas l'air très doué. Je crois que le domaine où je suis le plus à l'aise, c'est celui de l'affection et les câlineries ; et faut dire que niveau niaiserie, je m'y connais pas mal. C'est pour cela que mes mains viennent prendre les siennes avec douceur, pour caresser ses doigts fins. Je pourrais rester des heures ici en sa compagnie, mais je ne crois pas que ça soit une si bonne idée que ça de rester dans la forêt à cette heure-ci. Non seulement on risque de croiser d'autres gens et donc de ne pas être tranquilles, mais il y a également peu de chances pour que le sol soit confortable pour dormir. De plus, j'entends mon estomac commencer à crier famine.

« Je commence à avoir faim. Tu viens ? Il est temps de rentrer à la maison. »

Je ne lâche pas sa main, bien entendu, et resserre légèrement mon emprise dessus. Je pourrais bondir de joie à l'heure actuelle, mais j'ai surtout hâte de pouvoir manger avec lui sans que ça soit awkward et de squatter son lit comme avant. Mais ça, je crois que ça ne le dérangera pas des masses.

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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptySam 18 Juin 2016 - 21:42



500 Miles

Feat Samalairméganiais

Je ne crois pas que dire que je suis soulagé sois utile ; n'importe quel imbécile pourrait le remarquer. Tout au plus, je remarque que ma respiration est redevenue normale, quoique je peux sentir de temps à autre des pincements de douleur dans mes poumons, mais rien de bien dramatique. Bien évidemment, tout n'est pas idyllique. Il faudra du temps avant que les habitudes reviennent, que notre état s'améliore et que ces trois derniers mois ne deviennent plus que des mauvais souvenirs ; quelques belles paroles ne guérissent pas tout d'un claquement de doigts. Ce serait de la magie noire, autrement. Mais une partie de moi, ce qui est à souligner quand on connaît mon pessimisme, ose enfin croire que les choses vont s'améliorer. C'est quelque chose de difficile à admettre, après tout ce temps, mais c'est sur quoi semblent s'accorder toutes les preuves. Je ne sais pas, néanmoins, si je parviendrais un jour complètement à me pardonner. Ce n'est toutefois pas ce qui est primordial.
J'exhale paisiblement en le sentant se rapprocher de moi et me couvrir d'affection,et fond sur place lorsque sa main se perd dans mes cheveux. Un soupir de contentement m'échappe et un sourire discret mais sincère s'étire sur mon visage, alors qu'une de mes mains joue tranquillement dans son dos. Bordel que ce contact est agréable, bien plus que dans mon souvenir. Peut-être est-ce le temps qui a passé qui me rend si mièvre et qui me fait fondre à la moindre de ses actions. Car je sais que je peux être très niais, je n'ai plus l'immaturité de m'en cacher, mais n'empêche qu'en temps normal, je ne le suis pas autant qu'un adolescent postant 45 posts sur facebook par jour en idolâtrant sa moitié. Je ne crois pas que j’accéderais jamais à ce stade, mais n'empêche que je m'étonne de la facilité avec laquelle je tombe dans la guimauve aujourd'hui.

Je l'écoute sans rien dire, plus préoccupé par le fait de me remémorer son odeur et de l'inscrire au fer rouge dans mon esprit. Je ne veux plus oublier ça, plus jamais. Je me demande même comment diable j'ai pu le faire, mais je me rappelle ensuite que la biologie se fiche bien des considérations sentimentalistes. Je cligne toutefois des yeux, puis les lève au ciel en l'entendant dire qu'il est parti car il a plus ou moins été submergé par le soulagement. Quel abruti. Vraiment... Pourtant, je ne peux pas trop parler. Je ne suis pas mieux parfois, et il n'est pas rare que je contienne mes sentiments négatifs pour ne pas que son humeur en soit affectée. A  la fois pour pouvoir me permettre de ne pas y réfléchir ou tout simplement pour pouvoir rester droit si il a besoin de moi. Je ne vais donc pas le juger sur son choix, même si je crois que je n'oublierais pas de sitôt la sensation affreuse que j'ai ressenti tout à l'heure, dont j'en garde encore les traces.
C'est peut-être pour cela que j'ai du mal à rire de sa blague, même si je vois qu'il essaie de se donner un air joueur, et je constate que j'ai toujours peur qu'il change d'avis. La référence au Magicarpe n'a pas réussi à m'arracher un gloussement. Je me force à sourire, même si c'est bancal et que je suis au courant, mais je ne veux pas l'alerter ou qu'il commence à s'inquiéter. Connaissant, en plus, sa propension à s'en vouloir pour tout et n'importe quoi, il est préférable que je ne lui dise pas que non, je ne compte pas fuir et partir, mais que j'ai peur qu'il le fasse à ma place. Je retiens donc cette pensée, en m'insultant d'une pareille manière de réfléchir alors que nous sommes censé fêter notre réunion.

Je serre ma main contre la sienne, en tentant de me changer les idées, et hoche de la tête lorsqu'il propose de rentrer. Même si mon estomac n'est pas aussi capricieux, il est vrai qu'il faudrait penser à retourner à la maison : il se fait tard, vu que la nuit est déjà tombée et que la lumière se tarit de plus en plus. Je n'ai de toute manière pas vraiment envie d'être dérangé une fois de plus, après ce qui s'est passé il y a quelques minutes. Je m'éloigne donc et demande à Kaito de nous téléporter, non sans manquer de remarquer son air blasé. Bah, je m'excuserai plus tard, il ne m'en voudra pas longtemps de toute façon. Je sursaute toutefois un peu lorsqu'ils nous téléportent sans plus attendre, un peu brusquement en outre.

« Donc euh, tu veux quelque chose de spécial ou... ? »

Si il voulait me répondre, il n'en aura pas le temps toutefois, puisque immédiatement après, j'entends la porte s'ouvrir et voit Yamamoto débouler vers nous. Satsuki traîne derrière lui, toujours plus lente et méfiante que son ami, mais elle le suit sans trop d'hésitation. L'Insécateur se précipite vers Samaël, à qui il tend les pinces pour tenter de chercher de l'affection chez lui. Je hausse les sourcils, mais je ne suis pas tellement surpris, en fait. La jeune mante a toujours beaucoup apprécié le dresseur de son père, et sa réaction est presque normale, bien qu'il soit beaucoup plus grand qu'à sa naissance maintenant. Rien d'anormal à ce qu'il veuille donc venir le voir.

« Va un peu avec lui, j'vais commencer à préparer. »

Au moins, ça me forcera à faire quelque chose d'autre que de vouloir me coller et ne rien faire. Je me dirige donc sans plus attendre vers la cuisine, et reste perplexe pendant quelques secondes une fois arrivé. Maintenant que j'y suis, je me rappelle que Faust n'était pas vraiment fana de l'idée de me laisser seul ici, mais ce sont des conneries. Je ne suis plus aussi maladroit qu'il y a deux ans, hé ! Pour la preuve, j'arrive même à faire des gâteaux... Même si ils ne sont toujours parfaits et qu'il est assez souvent arrivé qu'Isaac me sauve la mise. Mais j'vais faire un truc vraiment, vraiment simple : du riz frit. Même un abruti peut faire ça. J'veux dire, cuire du riz, des œufs et des petits morceaux de viande à la poêle, c'est quelque chose sur lequel je ne peux absolument pas me planter. Et puis ça me fait plaisir de faire ça, pour tout dire.
Armé de plein de bonne volonté, je prépare ce dont j'ai besoin, en veillant bien à garder une fourchette sur mon assiette. Autant ne pas l'oublier ! Je sors du congélateur un paquet de lardons fumés que je verse dans cette même assiette, et l'enfourne dans le micro-ondes pour qu'ils se décongèlent. En attendant, j'allume le gaz et y met à bouillir deux œufs dans une casserole, tandis que je verse une bonne quantité de riz dans la machine. Avec un grand sourire satisfait, je me dis que mine de rien, je m'en sors plutôt b-

Mes pensées sot interrompues brusquement lorsque j'entends le son fort et relativement puissant d'une explosion, ou plutôt une détonation. Je me retourne, alerté par l'odeur de brûlé, et écarquille les yeux en remarquant les flammes qui se mettent à sortir du micro-ondes. Paniqué, j'essaie de prendre la première chose que je trouve pour éteindre le feu, mais j'oublie que je viens de saisir une casserole d'eau brûlante... Et du coup, lorsque je tente de jeter son contenu sur le micro-ondes, je m'en prends une petite partie sur le bras et lâche l'objet en poussant un cri dont je ne suis pas très fier. Bordel de merde, ça fait mal ! J'essaie de me lever, mais me tape la tête en glissant contre l'eau. Pendant un instant, alors que je me relève avec du mal, je geins. C'est pas possible. Dites moi que c'est une blague...  
Pourquoi est-ce qu'il faut que ça rate à chaque fois que je tente quelque chose ?!
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyDim 3 Juil 2016 - 3:42



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feat Natsumaladroit

Samalairniais



S'il avait fait jour et que mon estomac avait été plein, une balade en forêt m'aurait peut-être attiré, ne serait-ce que pour profiter d'un moment niais facile à partager avec mon petit ami, comme je sais en plus qu'il s'agit d'un lieu où traîner un peu ne l'aurait pas dérangé. Néanmoins, mon ventre crie famine, et s'il était noué il y a quelques minutes à cause du stress, de la peur et de l'angoisse, il s'en donne à cœur joie maintenant que toute la tension est descendue et que je n'ai plus de raison de m'inquiéter. Cela fait encore drôle de me dire que ce problème-là est résolu et que je n'ai plus de soucis à me faire étant donné que c'était bien la seule chose ces temps-ci qui m'assombrissait le plus. Il y a toujours cette discussion que j'ai envie d'avoir avec Clive sur son éloignement, mais c'est une autre affaire que je pourrai régler plus tard. Le plus important était le cas de Natsume, et à présent qu'il n'est plus amnésie, je vais pouvoir de nouveau me coller à lui sans aucune gêne.

Je ne voulais pas imposer un repas au Shimomura si jamais il n'avait pas aussi faim, mais il hoche la tête pour me répondre et demande à Kaito de nous reconduire chez le Conseiller, nos mains l'une dans l'autre. Même ce simple contact m'avait manqué, c'est dire. Je sautillerais presque sur place si la fatigue ne me rattrapait pas et si j'étais pressé de rentrer pour me mettre quelque chose sous la dent. Faust et les autres ne sont pas là ce soir ; ça signifie que nous sommes seuls (sans déc') et que donc que nous pouvons avoir la cuisine rien que pour nous. Si d'habitude avec Faust les repas sont relativement cool et qu'il n'y a pas énormément de contraintes, je me dis qu'on pourrait peut-être manger quelque chose dont on a pas l'habitude.
Mais j'ignore quoi précisément, et la question du cadet me fait réfléchir. Je n'ai toutefois pas le temps de lui donner une réponse car un Insécateur fonce dans ma direction, toutes pattes tendues, suivi d'une jeune Anorith a l'air un peu plus réservée. Je souris à Yamamoto, le reconnaissant sans mal, et lui administre les caresses qu'il demande. Pour une raison mystérieuse, je suis toujours un peu ému lorsque les Pokémons des autres se comportent de manière affectueuse avec moi. En l'occurrence, si je connais la mante verte depuis sa naissance et même bien avant, puisqu'il s'agit bien évidemment du fils de mon Cizayox, c'est Natsume, en tant que son dresseur, qui s'est davantage occupé de lui. Néanmoins, quand l'éleveur s'est retrouvé sans mémoire, j'ai d'abord dû consoler le Pokémon Insecte pendant son absence, puis compenser l'amour qu'il recevait moins de l'asiatique depuis qu'il ne se souvenait plus de lui et qu'il était donc moins familier avec l'Insécateur. Je me suis donc rapproché de Yamamoto durant ce laps de temps, me permettant de connaître mieux la progéniture de Nakama et de l'encourager aux côtés de son père pour surmonter sa peine.

Je sens mon bras être tiré légèrement par les pinces de l'Insécateur, comme si ce dernier voulait que je le suive. Hésitant, je concerte Natsume, m'étant promis de ne plus le laisser seul pour pouvoir bénéficier de nos véritables retrouvailles. Le Shimomura me rassure cependant en m'indiquant qu'il va déjà commencer à s'occuper du repas et que je peux donc aller avec l'Insécateur. Je me dis également que je pourrai profiter cette nuit, et les autres jours à partir de maintenant, de sa présence a ses côtés et que donc je peux m'amuser un peu avec Yamamoto jusqu'à ce que mon copain ait besoin de moi. Je suis alors la mante verte à l'extérieur, ce dernier semblant impatient. Plus discrète, Satsuki reste auprès du Pokémon Insecte, et il est étrange pour moi de la regarder plus de quelques secondes sans que ses grands yeux d'Anorith me fassent un drôle d'effet. Mon attention est plutôt portée vers le fils de Nakama qui a aussitôt fait de m'installer sur une chaise du jardin ; j'imagine qu'il veut me montrer quelque chose. Yamamoto semble tout à coup un peu nerveux lorsqu'il sent mon regard sur lui. En le voyant, je l'encourage d'un mouvement de la tête, et il se décide enfin à commencer. L'insecte ferme les yeux avant d'entamer des pas de danse, en remuant ses pinces dans un rythme solennel. Ces dernières prennent peu à peu une teinte mêlant le rose et le violet. Je cligne des yeux en essayant de me remémorer le nom de l'attaque qu'il est en train d'exécuter, avant d'apercevoir des lames colorées apparaître autour de lui pour l'accompagner dans sa valse frénétique, dont il accélère le tempo.
Danse-Lames ! C'est Danse-Lames !

Un sourire émerveillé se dessine sur mon visage, en même temps que mes mains applaudissent la performance de l'unique enfant de mon vieil ami. D'ailleurs, le concerné n'est pas absent. Reclu dans l'ombre, je remarque finalement les pupilles jaunes et perçantes de Nakama, à l'ombre d'un arbre. La lueur affectueuse dans ses iris m'attendrit plus que ce que je ne pensais, et je crois que je serais resté là à admirer l'échange silencieux qui se produit entre le père et le fils si un bruit que je reconnais comme étant celui d'une explosion ne venait pas de retentir. Surpris, je bondis de ma chaise tandis que Yamamoto arrête sa chorégraphie. De manière précipitée et inquiète, je m'en vais rejoindre la source de la détonation qui se trouve être la cuisine. Automatiquement, une peur vient creuse mon estomac alors que je me fais du souci pour Natsume, et je pris Arceus qu'il ne lui est rien arrivé de grave. Le japonais a beau s'améliorer progressivement, il est de loin un expert en la matière pour tout ce qui concerne la cuisine et il est tellement maladroit qu'un incident est vite arrivé.

En effet, c'est presque sans surprise que je le retrouve en train de tanguer sur un sol trempé, une casserole à terre, devant un micro-onde en feu d'où s'échappe de la fumée. Je me facepalm un coup avant de soupirer, puis m'approche de Natsume pour l'aider à tenir de façon à peu près droite afin qu'il ne retombe pas ; car vu l'humidité sur sa cape et le fait qu'il geint à propos d'une douleur au bras, j'imagine qu'il a dû glisser sur le carrelage mouillé. Lui que j'ai connu si sérieux ces dernières semaines, le voir enchaîner des gaffes me ferait beaucoup rire s'il n'avait pas actuellement mal et si l'espèce de petit four n'était pas en train de cramer. Je pousse un petit cri, paniqué, tentant de réfléchir en vitesse. Mon premier réflexe, après celui de garder mon petit ami près de moi, est de lancer la Poké Ball de Tsume. Celui-ci en sort, bien sûr, en grandes pompes, et se fait même plaisir avec quelques pirouettes lors de son atterrissage dans la pièce. Le regard fier et orgueilleux, l'Azumarill termine de prendre sa plus belle pose mais sursaute en m'entendant.

« Éteins ça, bordel ! »

On a pas le temps pour ses jeux d'acteur et son drama à deux Opals. Si la situation n'est pas grave, ce n'est pas pour rien que j'ai fait appel à un Pokémon Eau pour nous aider, et ce n'est certainement pas pour que cet œuf de Pâques bleu gonfle ses joues car je suis, pour lui, un très mauvais critique et que je ne sais pas reconnaître son talent. Deux lapins sur le terrain ; à la différence que l'un me rend fou amoureux, et l'autre me rend fou tout court. Je ne vendrais aucun de mes amis pour qu'ils tournent derrière une caméra si un jour je deviens célèbre, mais je crois que laisser l'Azumarill au sein de quelques producteur de cinéma ne me dérangerait pas tant que ça.
Tsume m'obéit pourtant et utilise Hydrocanon sans aucun scrupule, inondant au passage la cuisine qui était déjà assez glissante. Quand je suis assuré que le feu a bel et bien disparu, je renvois mon Azumarill avant qu'il ne puisse faire d'autres dégâts, et pousse un nouveau soupir afin de constater le résultat catastrophique. Ce n'est pas inhabituel que la maison de Faust finisse par se retrouver en désordre, mais je préfère limiter la casse dès que je le peux. Sous le coup du jet d'eau de mon Pokémon, le micro-onde est cassé, et la cuisine est recouverte d'eau. Décidant qu'on devait s'arrêter ici pour les bêtises, je ne peux empêcher un gloussement de m'échapper.

« Si tu n'y vois pas d'inconvénients, je crois que ce soir, on va se faire livrer. »

J'avoue en partie que je profite un peu du moment pour frotter ma main contre sa tête à l'endroit où il s'est ramassé, et me servir de l'eau afin de caresser son bras entré en contact avec l'eau brûlante. Si le Conseiller ne serait pas étonné du foutoir que nous mettons chez lui, je prendrais quand même la peine d'expliquer le malheureux accident qui s'est déroulé ; mais pour l'heure, mon ventre crie toujours famine et je m'empare du téléphone pour passer commande dans un restaurant de la connaissance du Donovan qui livre de bons burgers et des gâteaux. Lorsque je reçois le responsable du service à l'appareil, je m'éloigne un peu de mon copain afin qu'il ne m'entende pas, en faisant mine de bouger comme le font parfois les individus lorsqu'ils parlent au téléphone. Je me rapproche alors du couloir et termine assez vite en précisant néanmoins quelque chose de spécifique avant de raccrocher, un sourire aux lèvres, et de revenir vers le Shimomura.

« Le livreur devrait arriver dans une demie-heure. En attendant, on va commencer à nettoyer un peu tout ça. »

Je m'attendais à autre chose lors du premier vrai soir en sa compagnie alors qu'il a enfin retrouvé ses souvenirs, mais je l'aurais probablement embêté à tout le temps le coller et à le suivre partout comme un Ponchiot, et peut-être qu'il a envie de faire autre chose que de passer son temps à me faire des câlins. Si ses bras et sa chaleur m'ont terriblement manqués, je n'oublie pas que Natsume n'est pas aussi expressif que moi en ce qui concerne l'amour, même s'il s'est un peu plus ouvert, et qu'il reste un nerd malgré tout. Si j'ai surtout besoin d'affection de sa part en ce moment pour faire taire les dernières insécurités qui persistent en moi, je ne peux pas lui demander de constamment faire attention à moi et de supporter mon gagatisme aigu.
Nous épongeons donc le sol jusqu'à l'arrivée du livreur vers lequel je me précipite lorsqu'il sonne enfin, en faisant passer ma rapidité pour une trop grosse faim que je n'arrive plus à contenir, mais la vérité est quelque peu différente. Avec les deux burgers que j'ai pris, j'ai demandé, en plus, à ce qu'une certaine chose soit rajoutée, et en ouvrant légèrement la boîte qui accompagne le paquet, je pousse un soupir soulagé et satisfait en remarquant qu'ils ont suivi ce que je leur ai demandé. Je remercie donc le livreur avant de revenir aussitôt auprès de Natsume pour que nous dégustions enfin le dîner, pendant que je dépose le colis mystérieux un peu en retrait.

Qu'on me traite de morfale si on veut, mais je suis aux anges en prenant une première bouchée de mon repas, que j'avale en essayant de modérer mon appétit pour ne pas y aller trop vite, et pour faire en sorte de ne pas me mettre de la sauce partout sur le visage. Avec tous les repas plus ou moins équilibrés de Faust, il est arrivé quelque fois que nous mangions comme des malpropres, mais depuis que j'ai commencé à sortir avec l'éleveur, j'ai voulu m'améliorer là-dessus et ne plus avoir l'air d'un Gruikui quand je mange. Je sais que l'apparence compte peu, toutefois c'est un réflexe que j'ai, celui de ne pas me rendre ridicule à ses yeux, et même si nous ne sommes plus à ça près et que je me suis déjà bien assez mis dans des situations gênantes, je fais de mon mieux pour avoir un comportement correct, et c'est d'autant plus fort quand nous sommes juste tous les deux.
Une fois que j'ai terminé, je m'étire avec un air bienheureux, puis mes yeux se posent quelques secondes sur mon petit ami.

« Au fait, avec ce qui s'est passé ces derniers mois, il y a une chose à laquelle nous n'avons pas eu le temps de penser, mais... »

Je me lève de ma chaise pour diminuer légèrement la lumière de la pièce afin d'obtenir une ambiance tamisée, puis me dirige enfin vers le paquet que je n'ai pas encore pris la peine d'ouvrir. Mais à l'intérieur se cache un délicieux fraisier que j'ai voulu garder spécialement pour la fin, sur lequel sont déposés des bougies au nombre exact de dix-huit. Parfait, aucune erreur n'a été commise sur la commande. Dos à Natsume, j'allume rapidement les bougies pour ne pas trop le faire attendre, puis dépose le gâteau juste devant lui pour reprendre ma place initiale.

« Le vingt et un avril est passé. Tu as dix-huit ans, maintenant. »

Accoudé sur la table, mon regard serein et amoureux tourné vers lui, je peux enfin profiter de ce moment de paix qui nous est offert après ces longues semaines qui ont été éprouvantes autant pour lui que pour moi.

« Bon anniversaire en retard, Natsume. »

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyDim 3 Juil 2016 - 19:02



500 Miles

Feat Samalairméganiais

Peut-être qu'il faudrait que je ne m'approche plus jamais d'une cuisine de ma vie, en fait. J'ai l'impression que j'ai la poisse éternelle, maintenant que j'y pense. Et j'ai réussi à me faire trois brûlures en une journée, si ce n'est pas mieux : une à la cuisse, une sur les mains et maintenant, une sur le bras. Je vais finir par faire tout le corps si je continue, et ça commence à devenir répétitif. Mais heureusement pour moi et pour le sort de la planète entière je crois, vu ma capacité à me foutre dans la merde, mon petit-ami a le réflexe de sortir un de ses pokémon pour nous débarrasser du feu. Je n'ai jamais trop vu l'Azumarill, et je dois avouer avoir été blasé quand j'ai remarqué la ressemblance entre nos noms (être associé à un lapin aquatique prétentieux n'est pas giga gratifiant), mais au moins il nous a tiré d'un bel embarras. Moi et les flammes, de toute façon... Même maintenant, je dois avouer en garder une certaine peur, en me rappelant la blessure à mon poignet, celle que je viens de raviver avec de l'eau brûlante. Peu importe, au moins la catastrophe s'est arrêtée, c'est le principal.
J'esquisse un sourire gêné en le voyant soupirer, et hoche timidement de la tête lorsqu'il propose de commander quelque chose. Ouais, je dois avouer que là, je suis un peu gêné d'avoir foiré le premier truc que je voulais tenter pour nous rapprocher un peu, aussi niais et cucul que ce soit d'ailleurs je vous emmerde je fais ce que je veux. Bah, à quoi je m'attendais, comme si j'étais capable de réussir quoi que ce soit quand il s'agit de lui faire plaisir... Je rate tout à chaque fois que j'essaie. J'vais finir par croire que c'est mon destin. Tant pis, ça sera burgers, en espérant que j'arriverais un jour à faire quelque chose d'un tant soit peu attentionné sans me rater lamentablement. Mais bon, autant ne pas espérer, j'ai les talents romantiques d'une huître paraplégique. C'est pas avec moi que ses idéaux niais, que j'essaie pourtant se satisfaire sans savoir comment m'y prendre, vont se réaliser.

Nettoyer la cuisine n'est pas une tâche plaisante et je ne vous ferai pas l'affront de décrire en détails le processus, vu à quel point ce serait barbant. Toutefois, à deux, ça va plus vite. Au final, le livreur arrive plus vite que prévu, et j'entends mon estomac grogner d'impatience. La faim s'est ravivée, maintenant que mes angoisses commencent à descendre, et je me rappelle alors que je n'avais rien avalé jusqu'à là. Détail que je ne partagerai pas d'ailleurs, mais voilà, vous avez une idée d'à quel point je suis à deux doigts de me jeter sur notre repas. Et pourtant, je suis du genre soigné d'habitude. J'engloutis le sandwich et les frites avec une rapidité qui m'étonne moi-même, et me permet un sourire satisfait une fois la pitance terminée.
Pourtant, il semble y avoir quelque chose d'autre, et je hausse les sourcils en entendant ce que me confie le dresseur. Je ne vois pas vraiment de quoi il parle, mais la curiosité pointe le bout de son nez, et j'essaie d'entrevoir ce qu'il fabrique. En outre, je ne saisis pas vraiment pourquoi il s'embête à  éteindre en partie la lumière, ce qui va surtout se révéler embêtant pour marcher. J'imagine qu'il a envie de s'emmerder à mettre une pseudo-ambiance romantique comme dans des séries à l'eau de rose, ce que je ne serais pas surpris de le voir faire vu son guimauvisme même si cela n'a aucun effet sur moi, et je me permets donc une moue un peu moqueuse. Bah, si ça l'éclate...

J’écarquille néanmoins un peu les yeux, surpris en voyant de ce qu'il tenait à faire. Bon, pour le coup, j'dois avouer que j'avais un peu oublié mon anniversaire, après tout ce qui s'était passé. Nagisa me l'avait vaguement souhaité, mais j'avais la tête ailleurs à ce moment-là. Gêné, je souris bancalement, sans savoir quoi faire maintenant qu'il me fixe avec un regard immensément niais devant un fraisier surplombé de bougies. J'aimerais bien avoir un manuel sur la réaction à avoir tiens, parce que je suis un peu perdu. Mon anniversaire, même si maman prenait soin de toujours me le fêter chaque année avec un large sourire, ça n'a jamais été quelque chose d'important pour moi, et j'ai pris l'habitude de ne plus y penser lorsqu'elle est morte. Nagisa avait bien tenté, mais elle avait vite vu que je n'avais pas envie de le fêter, vu les souvenirs que cela ramenait en moi. Mais en jetant un regard à l'individu devant moi, je me surprends à me demander si c'est si terrible que ça au final, d'accepter d'y penser un peu. Bah. Qu'est-ce que je m'emmerde à réfléchir à des trucs pareils maintenant, sérieusement...

« Ah, je, euh, merci. »

Wow. L'éloquence même. Je me facepalmerais bien si je le pouvais, vu ma façon de parler. Néanmoins, je réagis de la seule manière que je connais lorsque je suis dans une situation que je ne maîtrise pas totalement : par des blagues pourries.

« C'est cool en effet, tu risques plus la prison pour pédophilie à partir de maintenant. »

C'est vaseux, mais au moins ça me permet de retrouver un peu d'assurance pour la suite de mes propos, que j'articule autour d'un sourire amusé, presque un rictus taquin.

« Ça va être dur de bouffer sans la lumière n'empêche hein, j'veux pas casser ton délire maiiiiiiiiiis... »

Oui c'est bas, de cacher mon embarras par des taquineries. Je remercie d'ailleurs la présence amoindrie de la lumière qui me permet de dissimuler mes joues écarlates et rouges, vu à quel point cela me flatte qu'il ait pensé à cela maintenant. J'aurais eu l'air bien plus stupide si mon visage couleur tomate du marché avait été plus visible, et je prie tous les dieux pour qu'il n'ait rien remarqué. Ou qu'il ait l'infinie gentillesse de faire comme si il ne voyait pas, peu importe, tant que je puisse changer le sujet.

« Arhem. Enfin, on va pas passer quarante ans à le mater ce gâteau, nan ? »

Après être parti rallumer les lumières, je partage donc le gâteau en deux pour que nous puissions le manger. Ça ne prend pas beaucoup de temps, et lorsqu’il est terminé, je me permets de lui offrir un léger bisous sur la joue suivi d'un baiser rapide, tandis qu'un sourire doux et franchement niais n'étire mes lèvres.

« On monte ? Si un film te tente avant de dormir... »

Je n'attends pas longtemps après avoir débarrassé, et n'en glisse pas plus sur le fait que je l'invite sans vraiment lui demander à haute voix de rester cette nuit. Je préfère faire ainsi que de poser la question, et me dirige d'ailleurs un peu plus rapidement que prévu vers ma chambre. Cela fait longtemps que je n'ai pas été dormir dedans, et c'est la première fois qu'un de mes pokémon ne partagera pas mon sommeil. Ils me pardonneront, je crois, de vouloir rester exclusivement avec mon petit-ami pour ce soir. J'ai beaucoup de temps perdu à rattraper, je crois.  
Puisque dormir tout de suite n'est pas au programme, je propose de regarder quelque chose dont je serais incapable de vous sortir le titre, hormis qu'il s'agissait d'un film d'action plutôt drôle sur les bords. La joueuse a aussi la flemme de chercher quelle œuvre exactement, alors il faudra vous satisfaire de ça. Après en avoir profité pour le caler contre moi, et avoir été d'ailleurs plus absorbé par l'observation de son visage que les images qui défilaient à l'écran, je me permets un sourire content. J'en aurais presque fait la moue, d'ailleurs, quand le film s'était terminé, pour ne plus pouvoir en profiter pour le mater discrètement et sans me faire remarquer. Mais l'heure du coucher approche, et je m'étire alors que nous sommes encore sur le canapé. Je me lève ensuite, et tend ma main pour l'inviter à me suivre.

« Tu viens ? »

Mon sourire et mon regard sont plus tendres que je n'aurais cru si on me l'avait dit. Il faut dire que je ne rêverais de rien de plus que pouvoir repasser mes nuits avec lui comme avant. Avec mes bras entourant son corps et son odeur me berçant vers un sommeil réparateur, pour au final me réveiller sur une vision toujours diablement agréable et avec la présence d'un corps chaud contre le mien. Une fois qu'il est levé, je vais fouiller dans mon armoire pour en sortir de quoi me changer, l'air plus joyeux que d'ordinaire. Depuis tout à l'heure, je me surprends à sourire comme un enfant, ce qui n'est pas si étonnant maintenant que j'y pense. Mais lorsque vient le moment d'enlever mon haut, je me gèle sur place et sens ma gorge se nouer. Le malaise est revenu plus vite que je ne le pensais, et ce n'est pas à cause d'une quelconque pudeur que je n'ai plus ; je n'ose pas montrer de nouveau ce qui cache sous ma chemise, tout simplement.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyLun 4 Juil 2016 - 2:03



500 Miles


feat Natpalairalaise

Samalairtrèsgay



Je crois que je m'attendais un peu à cette réaction, ce qui élargit un peu mon sourire tendre. Il ne sait pas trop comment répondre à ce geste, ce qui le rend plus adorable encore. Déjà avant -et on dirait que c'est une maladie dans cette famille-, il n'accordait que peu d'importance à son anniversaire et ne le fêtait que parce que nous faisions le premier pas. Mais en connaissant l'environnement dans lequel il a vécu, je ne suis guère surpris qu'il se comporte ainsi. Son père ne devait pas vraiment être du genre festif, du peu que j'en ai vu. Le mien, au contraire, y accordait beaucoup de considération, et c'était toujours une occasion d'être joyeux et de rassembler du monde pour fêter l'événement. Je sais néanmoins qu'il a vécu dans un cadre un peu similaire à celui de Natsume. S'il était là, il aurait volontiers aider Faust pour préparer une soirée digne de ce nom. C'est quelque chose de commercial, mais cela permet d'inviter ses amis et de passer du temps avec eux ; alors si je n'avais plus le goût à ça quand papa s'est fait emprisonné et encore moins quand il est décédé, maman et Faust m'ont rappelé ce qui était vraiment essentiel. Le Shimomura était bien présent pour assister le Conseiller afin d'organiser mon anniversaire l'an passé, alors je ne vois pas pourquoi on en ferait pas autant pour l'éleveur. Il le mérite amplement, et cela permettrait d'oublier ces trois mois épuisants.

Même sa blague me fait glousser légèrement, alors que je me souviens que j'ai, en vérité, un an de plus que lui. J'ai tendance à l'oublier, tiens. Il est tellement plus intelligent et mature que moi. Son chemin vers l'élevage semble toute tracée. Et moi, je devrais... bientôt choisir des études, une fois que j'aurai fini la compétition. En somme, il a raison : jusque là, nous sortions ensemble alors qu'il était mineur et que de mon côté j'avais finalement atteint la majorité. Mais j'ai toujours pensé de toute façon que c'était un peu stupide d'avoir changé l'âge de vingt et un ans à dix-huit pour être considéré comme un adulte aux yeux de l'État. Sa remarque n'a qu'un but humoristique toutefois, alors je ne devrais pas trop m'attarder sur de tels détails, mais de nous deux, c'est bien moins le gamin. L'enfant. Le niais de service. Mais cette image de moi ne me dérange pas si elle convient au japonais ; car en aucun cas je ne voudrais lui être repoussant d'une quelconque manière. Sur une note moins joyeuse, nous savons néanmoins tous deux que la prison nous ouvre ses portes pour des raisons bien plus stupides et injustes, quand nous savons qui se trouve à la tête du pays. Non, je ne dois pas y penser ce soir. Ce n'est pas le moment.

Et si vous pensez que je suis une midinette et bah... bah j'vous emmerde. Ce n'est pas spécialement pour créer une ambiance pseudo-romantique que j'ai éteint les lumières, mais parce que c'est la tradition aux anniversaires, voyons ! Bon, je crois que, comme je suis irrécupérable, je n'ai rien contre l'absence d'un peu d'éclairage car ça crée une atmosphère plus intime et que ces temps-ci je préfère me sentir plus proche de lui pour me rassurer et me dire que je n'ai plus à me dissimuler auprès de lui. La baisse de luminosité a aussi quelque chose de reposant, je trouve. S'il voyait mes yeux pétillants, il changerait peut-être sa tête de direction, alors c'est une astuce comme une autre de pouvoir le mater comme je veux. Car en effet, si on ne va pas rester à fixer le gâteau pendant des heures, il y a bien autre chose que je me plais à dévorer du regard depuis tout à l'heure et il est assez difficile pour moi de détourner mes pupilles de sa vue qui me fait fondre. Je me demande encore des fois comment je fais pour ne pas me transformer davantage en guimauve quand je suis avec lui. Sans doute est-ce parce que j'en déjà à un stade avancé et qu'il est dur, voire presque impossible, de lui refuser quoi que ce soit.

Alors qu'il rallume les lumières pour que nous puissions enfin entamer son gâteau, je prends plaisir à le manger, quand je me rappelle que mes veines tentatives sont bien loin de ce résultat et que j'en suis heureux car même si c'est l'attention qui compte, j'avais quand même un honte d'offrir de pareilles catastrophes à mon petit ami pour lui apporter un peu de tendresse lors d'une de ses convalescences. De plus, le parfum du fraisier est plus appétissant que celui du hamburger, alors si jamais je veux l'embrasser après, ce sera plus agréable pour lui. Cependant, je suis agréablement surpris de ne pas être celui qui fait ce pas cette fois-ci, car quand nous finissons, c'est à lui de s'approcher de moi pour me donner non seulement un bisou sur la joue, mais aussi un baiser sur mes lèvres, que je n'ai pas le temps de savourer à sa juste valeur qui me tire déjà un ronronnement interne, me promettant de lui en glisser un autre plus passionné avant d'aller nous coucher.
Ne ressentant pas tellement la fatigue sur le moment présent, j'accepte son offre en lui rendant son sourire mièvre et l'aide à débarrasser avant de le suivre à l'étage, main dans la main, en montant avec lui les marches menant jusqu'à sa chambre, un chemin que je n'avais pas emprunté depuis le jour où je l'ai retrouvé à boire des verres de tequila pour oublier momentanément sa peine. C'est un rituel que nous avions l'habitude de faire quand je restais chez Faust pour la nuit : dès que le repas était terminé, quand je ne rejoignais pas Natsume là-haut ou l'inverse, j'emportais le lapin avec moi, pressé de dormir à ses côtés, et de le sermonner gentiment quand il se couchait à des heures tardives pour travailler.

Après nous être brossé les dents, n'ayant pas d'envie particulière pour le film en question, nous en choisissons un au hasard en nous arrêtant sur un qui nous plaira à tous deux, puis nous nous installons sur le canapé en face de la télévision pour se mettre à l'aise. Et bien sûr, pour moi, se mettre à l'aise, c'est quand je replis mes jambes sur le sofa et que je me raccroche à son bras pour poser ma tête contre son épaule, un air gaga sur la tronche. Je ne crois prêter grande attention à ce que nous avons mis, d'ailleurs. Je suis plus préoccupé par sa présence apaisante et à ses doigts avec lesquels je joue machinalement, comme je m'amusais à le faire autrefois. Progressivement, je sens les vieilles accoutumances revenir, pour mon plus grand bonheur, et un soupir d'aise m'échappe. Je peux bien perdre la compétition à ce rythme, je crois que ça m'est égal, du moment que j'ai mon copain avec moi. Bien sûr, ce serait le top du top si je la remportais cette année, car je suis sûr maintenant qu'il sera là pour m'encourager, et ce sera d'ailleurs la première fois qu'il pourra m'admirer en match de Ligue, ce dont j'ai très hâte, même si j'ai peur de me ridiculiser plus qu'autre chose si jamais je venais à perdre de manière désastreuse. Mais qui sait, il est possible que ses encouragements me donnent les ailes nécessaires à ma réussite.
Si je sens son regard vers moi, je ne dis rien, et savoure cet instant en me blotissant encore plus, frottant ma tête contre lui, comme si j'étais un chaton. Tant pis si j'ai l'air d'un idiot, à être aussi cucul. Je le suis déjà naturellement, mais ça ne fait qu'empirer, avec le Shimomura. Pas comme si cela me dérangeait vraiment, et ça se voit assez. Je pourrais m'assoupir, en restant ainsi, mais je reste éveillé au moins jusqu'à la fin, car je n'arrête pas de sourire comme un simplet, et que détendre mes traits dans la situation actuelle n'est pas envisageable ; il y a trop longtemps que je n'ai pas laissé de telles émotions m'envahir, et je compte bien les garder encore un peu.

Je m'illumine de plus belle quand je vois sa main tendue vers moi pour me proposer d'aller dormir. Ce moment, j'en ai rêvé tellement de fois, depuis sa disparition... Il semble presque irréel, pour le coup. Et pourtant non, je ne suis pas dans un songe, et c'est le plus merveilleux dans tout ça. Natsume se souvient de tout, il ne me repousse plus quand je me tiens contre lui, me parle avec une douceur qui me surprend encore parfois, et me regarde avec ces yeux doux qui me font chavirer. Que demander de plus au monde ? Je suis comblé ; et il est certain que je ferais répandre la nouvelle de notre réconciliation comme une traînée de poudre. Je ne sais pas si cette soirée aurait pu mieux se terminer. Je regrette encore de l'avoir blessé, mais je veux faire de mon mieux maintenant pour lui assurer que je suis bien là, que je ne compte pas le quitter, et que ce ne sont pas trois pauvres mois qui auront raison des sentiments que j'éprouve à son égard, malgré ce qu'il peut penser de lui. Je n'ai pas peur de dire que je suis fou amoureux de lui, et je pourrais le répéter des millions de fois s'il me le demandait. J'ai enfin retrouvé ce qui me manquait.
C'est donc avec une impatience que j'ai du mal à cacher que je le laisse se changer pendant que je défais mes propres vêtements, ne laissant que mon boxer aux motifs de Pokémons Vol. Au moment où je lance une œillade pour voir s'il a fini de se préparer (comment ça, je me 'rince l'œil' ?!), je sens tout à coup comme de l'hésitation de sa part, alors qu'il paraissait aussi hâtif que moi. Je le scrute, interdit, avant de comprendre ce qui le gêne tant. Je discerne le début de sa cicatrice dans son dos. J'ignore toujours ce qui lui est arrivé, mais ce n'est pas un souvenir dont il voulait particulièrement se rappeler ; et j'imagine qu'il n'a pas très envie non plus que quelqu'un la voie, même si j'ai déjà eu l'occasion de l'observer rapidement lorsque j'ai retrouvé l'éleveur.

Lentement et en silence, je fais quelques pas dans sa direction, de telle sorte à me retrouver juste derrière lui. Mes mains viennent se poser sur les siennes avec délicatesse.

« Tu n'as pas à te cacher. C'est un fardeau que tu n'es pas seul à porter. »

Ma voix se veut douce et consolante. Je veux qu'il comprenne qu'il n'a rien à craindre. Que je me fiche de tout ce qu'il peut avoir sur le corps, car je l'aime tout entier. Il n'est, comme je lui dis, pas le seul à devoir supporter de vivre avec des marques sur lui. Je comprends ce qu'il peut ressentir, et je sais que Faust ou Clive endurent la même chose. Lorsque je me suis fait arracher l'ongle de la main, des souvenirs affreux me revenaient en mémoire comme un coup de marteau, et chacune des vues accidentelles que je portais sur mon doigt blessé était accompagnée d'une crise de larmes incontrôlables qui me rappelait ma faiblesse et la mort de mon père. Je me sentais inutile, stupide, naïf, et surtout coupable de ce qui lui était arrivé. Alors je ne peux pas lui en vouloir d'être terrorisé.

« Je t'aime. Comme tu es. »

Je fais un premier mouvement pour remonter sa chemise, pour voir s'il m'arrête. Quand je ne sens aucune pression pour m'interrompre, je continue, en faisant glissant mes doigts sur sa peau pour savourer son contact chaud et lisse. Au fur et à mesure que sa cicatrice se dévoile, je glisse sur la marque de cette dernière de légers baisers, par lesquels je remonte jusqu'à sa nuque, pour enfin retirer le vêtement qui lui donnait du souci. Mais je ne m'éloigne pas pour autant. Je m'empare de la crème dont Faust m'a parlé et dont Natsume a besoin pour faire passer la douleur et éviter que sa blessure s'assèche. J'en applique sur mes mains, avant de poser ces derniers sur le dos de l'asiatique. Je lui administre calmement le soin obligatoire, sans même broncher. J'ai été surpris et très chagriné quand je l'ai vue la première fois, mais elle ne me fait plus rien extérieurement, désormais. Elle attire une simple expression neutre qui masque la tristesse et la colère qui me ronge, car je me sens coupable de ne pas avoir pu empêcher un tel malheur de se produire. Il a dû souffrir horriblement.
Je finis de poser la crème là où il en a besoin ; le temps qu'elle s'intègre dans sa peau, j'enlève ce qui reste sur mes mains pour les poser de manière câline sur son torse et sa poitrine, qu'elles caressent longuement, essayant de le détendre ne serait-ce qu'un peu.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyLun 4 Juil 2016 - 22:59



500 Miles

Feat Samalairméganiais

Évidemment, il fallait que je fasse de nouveau quelque chose de stupide. Que je m'inquiète d'une broutille que je sais sans importance, de quelque chose qui ne devrait pas me faire sentir si honteux. Ce n'est pas la première fois que cela arrive : je me préoccupe de choses sans importance, j'y pense trop, jusqu'à m'effrayer moi-même par les possibilités que j'imagine. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait agir si stupidement lorsque j'ai découvert que non, je n'avais pas développé d'allergie, contrairement à ce que j'avais dit à Katya (et bon sang, est-ce que j'avais au moins un neurone fonctionnel à cette époque ?!). Les sales habitudes ne partent pas comme ça de toute manière, n'est-ce pas ? Il faut toujours que je complique tout, que je me prenne la tête seul avec des problèmes parfois simples en voulant absolument les résoudre par moi-même, ou alors en m'inquiétant de choses qui ne devraient pas être inquiétantes. C'est un défaut qui a tendance à se résorber depuis que je suis arrivé, puisque j'ai fait un effort considérable en matière d'ouverture aux autres, enfin, disons que mes liens avec Charlotte et Samaël sont la preuve flagrante que je ne suis plus le même qu'avant. Au moins, je n'ai plus la stupidité qui me poussait à détester et injurier le monde pour me défendre de sa cruauté. J'aimerais me dire que j'ai mûri, mais ce serait prétentieux de vouloir le juger par moi-même
La soirée avait bien commencé, pourtant, malgré mes idioties à répétition. Mais voilà, mes mains se sont paralysées sans que je puisse les contrôler, et ma gorge s'est nouée, asséchée. Lorsque je sens la présence de mon petit-ami derrière moi, je me crispe un peu plus, mal à l'aise à l'idée qu'il ait compris. Je n'ai vraiment, mais vraiment pas envie d'aborder le sujet. Mais c'est de ma faute si le sujet sera abordé de toute manière, vu ma réaction brutale et franchement peu discrète. Je ne peux en vouloir qu'à moi-même, et j'expire un peu, rien que pour essayer de me détendre.

Je dois être aussi tendu qu'une statue, à l'heure actuelle, et encore plus quand j'ai senti ses mains saisir les miennes. Au moins, elles les réchauffent un peu et me permettent de les sentir de nouveau. J'exhale difficilement, et ravale ma salive en l'entendant parler. Sûrement, et je sais qu'il a raison, je n'ai pas à me cacher. Mais moi, je le veux. Rien ne m'y oblige, mais je ne veux pas montrer ça. Même Clive, qui est peut-être l'un des seuls à qui j'ose parler de cela car nous avons vécu des expériences relativement similaires, comprend le sentiment. Je sais qu'il n'a jamais osé mettre ne serait-ce qu'un débardeur depuis qu'il est sorti de prison, en dépit des suppliques de Faust.  Je ne sais pas comment fait Faust, d'ailleurs, pour ne pas être gêné par ses cicatrices. Peut-être que sa vision de celles-ci est différente de ce que je pense de la mienne. Car je n'ai aucune gêne des autres. Que ce soit celle sur mon abdomen, reste du couteau qui l'a transpercé il y a presque un an, celle sur mon bras droit, héritée des flammes d'un Caninos agressif, ou celle, plus discrète, qui se trouve sur une de mes jambes, où un morceau de métal s'y était fiché. Aucune de ces cicatrices ne me gêne ou ne me complexe, car ce n'est pas du tout l'aspect esthétique qui m'importe.

Je ne suis plus le gamin de quatorze ans qui complexait en se voyant maigre et petit là où d'autres garçons de son âge grandissaient et prenaient en musculature. J'ai rattrapé mon retard de toute manière, et je ne me sens jamais gêné par mon corps. C'est bien la dernière de mes préoccupations, et une grande partie de ma pudeur est partie en morceaux suite à mes trois mois passés dehors. Eh, au moins c'est moi qui pourrait emmerder Faust lorsqu'il rentrera par surprise dans la salle de bains quand je suis en train de prendre ma douche pour me faire chier. J'ai hâte de voir sa tronche quand je lui renverrai le pommeau dans la tronche, tiens. Mais voilà, je n'arrive pas à accepter que celui que j'aime voit la preuve de ma faiblesse. Je ne supporte pas d'avoir l'air vulnérable et humain, si je puis dire, aussi arrogant que ce soit à avouer, et encore moins devant la personne que je veux voir heureuse en permanence. Ce n'est pas que je veux l'impressionner (car sans vouloir me vanter il gagate déjà pas mal, et je le vois), mais plutôt que je veux qu'il garde une image de moi comme quelqu'un de fiable, de solide. Pas un type paumé qui s'est fait découper et qui a besoin qu'on lui donne sans cesse des béquilles pour ne serait-ce que marcher. Sûrement que c'est en partie la cause de ma difficulté à m'ouvrir. Je préfère qu'on m'ignore plutôt qu'on me prenne en pitié ou qu'on me voit comme un enfant qu'il faut cajoler, ce qui me fait vomir.  Je sais bien, pourtant, qu'il ne me traitera pas comme une pauvre petite chose, et heureusement. Mais si les angoisses étaient logiques, ça se saurait, et je serais déjà bien plus sain d'esprit. En outre, je ne serai pas en train de faire un foin pour des broutilles dont, grossièrement, tout le monde s'en fout.

J'essaie d'esquisser un sourire devant ses propos, car je sais bien que ce n'est pas cette cicatrice qui va changer quoi que ce soit à ses sentiments. Mais ce n'est pas ça, qui m'angoisse. Et pourtant, puisqu'il s'agit de la personne envers laquelle je m'ouvre le plus, je ne devrais pas avoir autant de souci à le faire. Mais je crois que c'est sa perception, qui m'effraie, j'ai peur qu'il pense quelque chose de négatif, quelque part, justement parce que son avis compte autant pour moi. Idioties dont je me rends bien compte, sans pourtant arriver à les calmer. Pourtant, son contact a au moins l'effet secondaire de m'apaiser un peu, ne serait-ce qu'avec les doigts qui glissent sur ma peau. Je me contracte un peu le sentant embrasser la peau de ma cicatrice, toujours mal à l'aise avec le fait qu'elle soit touchée, mais même si c'est stupide, ça me rassure un peu. Eh. Je le traite de midinette, mais je ne suis pas franchement mieux, hein ? Au moins, il n'est pas dégoûté. Que voulez-vous, je ne suis pas exempté des craintes stupides, en dépit de mes grands airs. Et je vous emmerde.
D'ordinaire, je suis mal à l'aise dès que mon haut disparaît, du moins quand je suis avec mes proches, ironiquement. Je le suis toujours un peu, et je remercie Arceus qu'il ne voit pas mes yeux. Je n'arriverais pas à tenir son regard de toute manière, et je sais à quel point il déteste ça. Je fais ce que je peux pour corriger cette sale habitude là aussi, mais ça se saurait, si j'étais parfait. Y'a fallu que je naisse débile. Le cerveau que j'ai et qu'on me vante tellement lorsqu'il s'agit de simples problèmes logiques n'est jamais utile quand il s'agit de matières sentimentales, je crois même qu'il m'alourdit. Je n'esquisse toutefois pas un mouvement pour l'arrêter, puisque je ne veux pas qu'il croit que je ne lui fais pas confiance ou quoi que ce soit d'autre. Il faut dire que j'ai tout juste de nouveau l'habitude de son toucher. Il n'est pas vraiment surprenant que j'ai donc un peu de difficulté à réagir spontanément. Vous m'excuserez de ne pas m'appeler Don Juan ou Macho man, hein.

De toute façon, il fallait que ça arrive, et maintenant que c'est fait, je n'ai plus à me torturer l'esprit devant l'idée stupidement simple de retirer une chemise. J'ai sursauté, néanmoins, en le sentant passer la crème dans mon dos.  Si je suis un peu plus détendu, reste que je n'ai pas pu m'empêcher de grimacer au moins un peu, ne serait-ce que parce que je n'apprécierai jamais le contact de cette chose sur ma peau. Bah oui, de un c'est froid, et de deux ça colle. Mais bon, au moins je n'aurai pas à m'embarrasser comme je le fais d'habitude, lorsque je me rends ridicule à essayer de passer le médicament sur les zones que je ne peux pas toucher avec mes mains. Je ne prononce pas un mot, incapable de trouver quoi dire ou même comment répondre à ses propos, en me demandant d'ailleurs si il sert à quelque chose que je réponde. Ce n'est pas comme si j'avais envie de le contredire non plus, mais les mots me manquent, comme toujours.  Mes soucis avec les autres seraient tellement plus facilement solvables si je pouvais leur formuler tout ce que je pense sous forme écrite, tiens.

Néanmoins, ce sont ses caresses qui me mettent en confiance. Peut-être que c'est un rappel de ce qui était avant, une autre preuve que les choses n'ont pas changé malgré ce qui m'est arrivé, et que nous pouvons continuer en dépit de tout ce qui est arrivé. J'avais peur qu'il ne veuille plus de moi, mais je sais maintenant que ce n'est pas le cas. J'aurais accepté son choix si il avait été contraire, là n'est pas le sujet. Mais si je veux me projeter un peu dans le futur de notre relation (ce que j'ai horreur de faire ou du moins ce qui me met mal à l'aise, d'ordinaire, puisque je déteste espérer des choses au sujet des autres), je dois m'avouer une partie de la vérité. C'est surtout que je dois m'autoriser le droit d'envisager que je peux, effectivement, être quelqu'un d'important pour lui. Je n'ai pas besoin, je crois, d'expliquer en quoi c'est quelque chose de très dur à admettre pour quelqu'un comme moi, qui a surtout eu l'habitude d'être une gêne, un gamin non désiré et vite relégué ailleurs dès que l'occasion se présentait. Ma peur d'abandon ne devait en être que plus forte, quand j'ai retrouvé la mémoire. Là encore, je ne vois pas assez clair, je n'ai pas assez de recul pour considérer toutes les pièces du puzzle.

Mais cette impression s'amenuise à chaque fois que je suis mis face à sa tendresse habituelle, que j'essaie toujours de lui rendre sans vraiment savoir ce que je fais, vu mes capacités exceptionnelles en la matière (oui c'est du sarcasme). Je me ramollis toujours avec lui de toute façon, il parvient à me transformer en une guimauve câline et gagateuse en un rien de temps, malgré tous mes essais pour conserver une partie de ma fierté et de mon air distant. Il fait ressortir ce qu'il y a de meilleur en moi, même si c'est quelque chose de stupide à avouer. En plus de me sentir bien mieux que dans toute autre occasion quand je le sais proche, il me donne envie de progresser, car j'ai un objectif, un futur auquel je peux croire un tant soit peu. Quelque chose de stable, de plaisant, et diablement agréable. Je crois que, honnêtement, il est peut-être la meilleure chose qui me soit arrivé depuis très, très longtemps. Ça, par contre, je ne sais pas si j'arriverais à le dire un jour.

Mais l'idée de pouvoir me réveiller aussi souvent que possible avec son corps contre le mien, et de faire tout ce que je peux pour m'assurer qu'il garde le sourire, c'est étrangement tout aussi motivant que mes recherches. N'allez pas lui dire, hein, il prendrait la grosse tête et m'empêcherait de bosser convenablement, même si mon esprit ne sera pas à mes études avant un petit bout de temps je crois. Alors oui, du coup, j'ai envie de m'améliorer, de prendre soin de lui et de réparer ce qui a été abîmé par ma disparition, de me faire pardonner pour la façon dont je l'ai traité et d'essayer de guérir les plaies que je ne reconnais que maintenant. Je veux le rendre heureux de nouveau, tout simplement.

« Je sais. »

Je n'ai pas envie de partir dans un long débat, ni dans des grands discours romantiques pleins de sentiments. Je ne sais pas faire ça de toute façon. Mais je m'en veux au moins un peu de ne pas lui confier tout ce qui me tracasse à l'heure actuelle, mais je le mets dans la longue liste des problèmes que je garde pour moi. Je sais qu'il aimerait que je lui partage tout ce qui me pose des soucis, mais il y a des choses qui ne parviennent pas à dépasser le seuil de mes lèvres. De toute façon, le peu qu'il sait de mon passé, je ne lui ai donné que des bribes, des éléments majeurs sans jamais rentrer dans les détails, qui sont bien sûr ce qu'il y a de pire. Mais je n'ai jamais pu le confier à quiconque de toute façon, pas même à ma psychologue, qui m'a avoué qu'il me faudrait sûrement des années avant d'arriver à aborder le sujet, si je ne me forçais pas. Mais je ne veux pas me forcer : je veux profiter de sa présence et de la légèreté que je ressens toujours quand il est près de moi. Je ne compte pas fuir éternellement les tracas, mais j'estime que l'heure n'est pas à ça, et que je ne suis pas encore entièrement prêt. Un jour, néanmoins, j'oserai. C'est la promesse que je me suis fait, après tout ça.
Ou peut-être pas, en fait.

Je prends quelques secondes le temps de faire le point et de m'éclaircir l'esprit, puis je me retourne tranquillement.  Bizarrement, sans que je ressente une quelconque forme d'angoisse ou de crainte, je relève le regard vers lui, une lueur paisible dans les yeux. Je ne sais pas par quel miracle je suis aussi calme, mais je ressens un peu la même chose que lorsque je lui ai avoué ce que j'avais en tête tout à l'heure. Une forme de courage naturel, un cran dont je ne me savais pas capable, sans que cela ne me paraisse pas naturel. Je n'avais pas le souvenir d'être capable de faire ça avant, mais peut-être que mon passage par la rue a joué un rôle. Il est vrai que j'ai dû développer mon assurance, mais je continue d'être étonné. Pour la peine, et pour une fois, je serais presque... Fier de moi.

« Tu as raison sur un point. »

Eh, imprimez bien cette phrase parce que vous ne la reverrez pas souvent, j'vous l'assure.

« Je ne suis pas seul, oui, et je peux me permettre de chercher de l'aide pour mes fardeaux, mais... »

Si quelqu'un peut m'expliquer comment j'arrive à sourire aussi paisiblement, je suis preneur. J'ai l'impression qu'une partie de mon cerveau agit sans mon accord, guidé par un courant que je n'aperçois même pas. J'aurais sûrement tout fait pour m'arrêter il y a quelques mois, en préférant réfléchir à tout ce qui me passerait par la tête, et j'aurais jugé cela comme la réaction la plus mature.  Naïvement, avec ma vision du monde encore limitée par ce que je jugeais censé ou non. Mais maintenant, je ne cherche pas à m'arrêter. Je fais confiance à une partie de moi-même que j'avais enterré profondément depuis des années, pour qu'elle ne me coûte plus rien.  

« Tu ne peux pas me dire ça sans que ça ne soit réciproque. Ce serait injuste, n'est-ce pas ? »

J'ai bien conscience que j'attaque un sujet sensible, et c'est pour cela que j'avance à pas lents. Je ne sais que trop bien à quel point mon petit-ami n'aime pas montrer sa peine et ce qui le chagrine, je viens d'ailleurs d'en avoir la preuve il y a quelques heures à peine. Je ne recule pas, toutefois, devant ce qui m'aurait poussé à rebrousser chemin avant. Je prends une de ses mains dans la mienne, que je serre sans fermeté, avec autant de douceur que je peux en mettre, avant d'y déposer un baiser rapide pour le mettre en confiance. Seigneur, il dépeint sur moi : je deviens mièvre. J'vais bientôt me mettre à chanter des sérénades sous un fond de lucioles, si ça continue.

« Je veux faire des efforts, mais laisse-moi t'aider aussi. On ne peut pas progresser si tu ne m'autorises pas à porter ta peine, aussi. Tu ne peux pas être là pour tout le monde, même si tu le voudrais, et que je sais que tu ne sais pas penser à toi en contrepartie. »

J'ai remarqué qu'il avait perdu du poids. Je ne lui ai pas dit, puisque j'estime que ce serait inutile et que cela le ferait peut-être se sentir mal à l'aise, alors j'ai préféré garder le silence. Il y a beaucoup de choses que je ne dirai pas aujourd'hui. J'espère au moins que maintenant que nous sommes de nouveau ensemble et que notre période malheurs en série est terminée pour le moment, il retrouvera des forces et une bonne mine. J'ai beaucoup de questions à lui poser sur tout ce qui s'est passé durant mon absence, et il y a encore quelques trous qu'il faut que je bouche dans ma mémoire, des incertitudes, des choses que j'ai besoin de vérifier. Je pense, néanmoins, que je n'ai pas à m'inquiéter de ça.

« Je t'aime, alors essaie. S'il te plaît. »

Je me doute bien que quelques paroles ne changeront pas une chose en une soirée, et je ne sais pas ce qui m'a pris de dire tout ça. J'avais besoin de cracher le morceau, je crois, après tout à l'heure. Et, peut-être égoïstement, j'ai besoin de sentir qu'il me fait vraiment confiance, qu'il ne me voit pas comme trop instable pour me confier quoi que ce soit, même si je sais que ça n'est pas ce qui pose problème. Mais maintenant que j'ai parlé, j'ai presque l'angoisse de sa réponse. Certaines choses, par contre, ne changent pas.
Mes doigts, jouant encore lentement avec les siens, finissent par remonter vers son visage et sa joue gauche, que je caresse en silence. J'hésite. Peut-être que je devrais lui dire de ne pas prendre ce que je viens de dire au pied de la lettre, ou bien peut-être faudrait-il que je sorte une phrase quelconque pour le distraire de mes paroles et ainsi changer aisément de sujet, même si la discrétion n'y serait pas. Mais non, ce n'est pas ce que je veux, puisque je me sens soulagé de le lui avoir confié. Je le sens au creux de mon estomac, que je viens de me retirer d'un poids.

Alors, ne sachant que dire, je saisis son visage avec délicatesse avec ma main pour le pencher vers le mien et saisir ses lèvres avec les miennes, tandis que mon autre main se pose dans son dos pour le rapprocher. Essayer de faire passer un message ainsi, ce n'est pas vraiment ma spécialité, mais c'est au moins plus efficace que toutes les paroles que j'aurais pu balbutier de manière pathétique (et j'dois avouer que c'est plus agréable). Ce n'est pas la première fois que nous nous embrassons aujourd'hui, mais j'ai encore l'impression de redécouvrir la sensation. Peut-être y ait-je mis un peu plus de tendresse et de douceur que d'ordinaire, en espérant naïvement qu'il comprendra que je veux exprimer par là. C'est loin d'être parfait, je manque de pratique voyez-vous, mais c'est l'intention qui compte. Lorsque ma main droite, qui se tenait encore dans son dos en parcourant le tracé de cercles invisibles, finit par se poser dans ses cheveux pour masser son crâne, je me ralentis un peu, déconcerté par quelque chose. Toutefois, c'est un bruit léger sur la porte donnant à mon laboratoire qui me surprend et me fait m'arrêter.

Perplexe, je fronce les sourcils. Il ne me semble pourtant avoir vu aucun pokémon s'y promener... Je m'éloigne donc à contrecœur de mon petit-ami pour me rapprocher de la source du bruit. Peut-être qu'un souris s'est échappé et a fait tomber quelque chose... Mais aux dernières nouvelles, les souris ne toquent pas aux portes, ou alors les effets secondaires de mes essais sont vraiment spectaculaires.  Je m'apprêtais à ouvrir la porte lorsqu'elle le fit naturellement, juste avant qu'une silhouette bien familière ne s'écroule au sol.

« P-p-p-p-ardon je voulais pas ! J'suisdésoléjejejejee j'étais passéetducoupjepensaispasque- »

Incapable de déchiffrer ce que raconte Clive, je le fixe d'un air confus, les sourcils haussés. Le pauvre est rouge vif, et mon français n'est pas assez bon pour que je saisisse un traître mot dans l’enchevêtrement incompréhensible de propos qui sort de sa bouche.  Je devrais être plus gêné, et je le suis, vu la fine trace de rose sur mon visage, mais je suis surtout très, très surpris. Et un peu désolé pour mon pauvre cousin qui fuit maintenant les jambes à son cou. Enfin, il projetait, hein, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il ne tirait la porte dans la mauvaise direction, et que je n'entende quelques instants plus tard plusieurs sons sourds à la suite. Compatissant, je grimace reconnaissant très bien le bruit que fait un adulte qui s'écrase dans les escaliers, en pensant à toutes les fois où j'ai été celui qui se ramassait. Mais visiblement, puisqu'il dévala le reste des escaliers sans un grand laps de temps entre les deux, je suppose qu'il ne s'est pas trop fait mal.  
Finalement, lorsque je me rends compte qu'il a dû quitter la maison en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf, je me permets un gloussement amusé, accompagné d'un rictus un poil moqueur. C'en serait presque comique, au bout d'un moment.

« J'y crois pas, faut vraiment que quelqu'un arrive à chaque fois ? »

Je fais ici référence à ce qui est arrivé la toute première fois que l'on s'est embrassé. J'ai encore en mémoire l'extrême embarras que j'avais ressenti en découvrant Alice, Faust et Isaac empilés les uns sur les autres après qu'ils nous aient interrompus et en partie espionné. J'ai d'ailleurs l'étrange impression que depuis mon retour de la rue, notre relation a évolué d'une façon assez similaire à quand elle commençait à se développer. J'imagine sûrement des choses car la coïncidence est grosse, mais c'est presque rassurant, de pouvoir se dire que quoi qu'il arrive, il y aura toujours une possibilité de réparer la situation. Et crotte de bique si c'est trop niais, j'ai bien le droit d'être un peu optimiste, pour une fois, nah.
Je ne suis pourtant pas aussi gêné que ce jour-là, loin de là. J'ai certes soupiré, un peu exaspéré par le fait que Clive n'ait pas daigné sortir en deux heures, mais connaissant ses difficultés sociales, c'est en réalité à peine étonnant. J'ai bien essayé de l'aider (et quand c'est moi qui fait ça, c'est grave), mais rien à faire, l'ancien officier reste aussi imperméable qu'un anorak à ce qui devrait pourtant être facile à tout le monde. Je ne suis pas si embarrassé que ça, mais j'imagine que la prochaine fois que nous nous verrons, ce sera au moins un peu awkward.. Et il faudra sûrement que je le chasse pour qu'il ne daigne oser m'adresser la parole, moment que je pourrais choisir pour éventuellement le sermonner sur sa timidité maladive. Ou pas, parce que j'suis pas sa mère. Enfin, j'aimerais au moins qu'il se manifeste, la prochaine fois, ne serait-ce que pour le respect de mon intimité. Je sais bien que c'est un grand mot dans cette maison, et que ma pudeur s'est pas mal envolée, mais tout de même, il me reste quelques principes. Et j'suis pas trop fana du principe d'avoir mon cousin en témoin quand je suis occupé à ce genre de choses.

« T'as coupé tes cheveux, au fait ? »

Oui, après, j'ai peut-être moins de gêne, mais je suis certainement pas plus doué lorsqu'il s'agit de parler. Mais c'était quelque chose qui m'avait sauté aux yeux quand j'avais passé ma main dans sur son crâne, car maintenant que j'ai retrouvé la mémoire, je me souviens qu'il les avait bien plus longs, il y a quelques mois. Détail anecdotique mais qui me permet de changer de sujet, ni vu ni connu. Enfin non, mais au moins je suis moins gêné par le silence, et c'est bien plus supportable. Et en plus de ça, j'ai une excuse pour pouvoir le matter sans avoir à me justifier, héhé. Comment ça, j'suis nul ?
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais   500 Miles {PV Samalairniais EmptyMar 5 Juil 2016 - 4:23



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« Je t'aime. »
C'est la première fois aujourd'hui que je prononce ces mots, et Arceus sait que j'ai ardemment désiré les lui dire durant tout ce temps. Je serais capable de le lui répéter encore et encore. Mais je veux avant tout qu'il se sente à l'aise, sans le forcer à quoi que ce soit. Un jour peut-être je le questionnerai sur l'origine de cette cicatrice, mais pas ce soir. Seulement quand il se sentira le cœur à le dire. Je ne peux qu'imaginer ce qu'il doit penser en la voyant, ou même en sentant le regard des autres sur cette dernière. Je comprends s'il veut la cacher aux yeux du reste du monde. Il n'a aucune raison de la montrer, de toute façon. S'il avait vraiment tenu à la dissimuler même à moi, je l'aurais laissé faire. Mon but était surtout de lui faire comprendre qu'elle ne me dérangeait nullement et que ce n'était pas ça qui allait changer la vision que j'ai de lui. Cicatrices ou non, il reste mon copain, et il doit pouvoir me faire confiance même sur ce genre de choses. De plus, nous avions l'habitude de dormir torses nus l'un contre l'autre car la chaleur de l'île est telle que c'est toujours préférable de ne pas s'habiller complètement, surtout pour dormir, et se préparer contre les moustiques, bien sûr. Je ne voulais pas qu'il se transforme en lapin frit juste parce qu'il a honte de cette marque dans son dos. Et puis mine de rien, ça me laisse des occasions toutes trouvées pour le mater tranquillement.

Il faudra un peu de temps, évidemment, pour que nous reprenions notre train de vie d'autrefois. Mais à partir du moment où j'ai la confirmation que ses sentiments sont réciproques et qu'il veut de moi à ses côtés, je crois que je pourrais avoir une patience légendaire. Pour moi, il est facile de reprendre nos marques ; ce doit être moins clair pour lui, en revanche. Si ses souvenirs ont refait surface, c'est normal si jamais il se sent tout de même perdu, surtout avec la niaiserie qui n'est pas son fort mais que je fais ressortir de plus en plus, ce qui est miraculeux quand on sait de qui on parle. Si déjà il me permet de l'embrasser et l'approcher d'aussi près alors que je connais son importance pour l'espace personnel, j'en suis déjà bien content. Surtout s'il m'invite de lui-même à dormir avec lui, alors là, je suis aux anges, et j'ai hâte de me glisser sous la couverture pour serrer son corps contre le mien, même si j'ai toujours cette peur de le réveiller par inadvertance lorsque je fais des mouvements pendant mon sommeil, ou même que je profite qu'il ne soit pas encore réveillé le matin pour le contempler avec un sourire mièvre digne de moi.

Enfin, il se retourne vers moi, et je suis rassuré en voyant cet air serein qui luit dans son regard chocolat. Je me sens fondre de l'intérieur, encore une fois. Je m'impressionne toujours moi-même de la vitesse qu'il me faut pour me transformer en flaque à sa simple vue, même si je ne suis pas tant surpris que ça, en réalité. Et pourtant, si mes sentiments sont restés inchangés depuis le premier jour, j'ai l'impression qu'il y a quand même quelque chose de légèrement différent. Nous avons grandis tous les deux, même si cela me fait toujours bizarre de me le dire et que Faust est encore dans un éternel déni. Cette sensation est sûrement due au fait que nous ne sommes plus les mêmes qu'il y a quelques temps. Je vais de nouveau gagater, mais physiquement c'est sûr qu'il a changé ; et je ne résiste pas à détailler ses traits plus adultes, ainsi que les muscles qui sont apparus récemment. Chaque fois que je scrute ses prunelles en amande, je retombe amoureux. J'ai encore du mal à croire que l'amour qui y brille n'est adressé qu'à moi. Cela flatte bien sûr mon ego plus que cela ne devrait, mais je suis, après tout, irrécupérable.
Alors un souffle de fierté remonte en moi de façon stupéfiante quand j'entends son aveu. Non, c'est vrai, il n'est pas seul. Il a sa famille, ses amis. Il m'a moi. Il sait qu'il peut compter sur nous et se reposer sur nos épaules quand les siennes deviennent trop lourdes. Son sourire en dit assez pour qu'il soit sincère, et je suis véritablement heureux qu'il nous prenne en considération pour l'aider en cas de besoin, car si Natsume est fort, il arrive un moment ou un autre où il devient impossible pour lui de porter pour lui-même tout ce qu'il a sur le cœur. Je vais pouvoir saisir chaque opportunité de lui venir en aide quand il le faudra, c'est génial !

Un 'mais', toutefois, persiste à la fin de sa phrase, et j'en viens à me tendre faiblement, ne sachant pas à quoi m'attendre pour cette fois. Il est loin, le japonais qui n'osait s'ouvrir à personne. C'est un homme nouveau que j'ai devant moi. Alors pourquoi ce 'mais'... Même s'il me le dit, je ne le capte pas tout d'abord. Je m'interroge sur ce qu'il veut me dire, et le sens de ses paroles ne m'atteint que lorsque je répète ses mots en boucle et que j'ouvre un peu plus les yeux, avant de les baisser. Ce sujet-là me poursuit depuis toujours, j'ai l'impression, mais c'est de ma faute. C'est moi qui veut me mettre constamment en avant pour apporter mon soutien aux autres. Je me permets de faire la leçon à Faust ou Natsume, mais je suis le plus grand des hypocrites, et j'en suis parfaitement conscient. Je prends la peine d'écouter mes propres conseils seulement quand cela m'arrange mais dans ce cas-là... C'est plus fort que moi. C'est parce qu'ils sont tous si importants que je veux faire quelque chose. Que j'ose leur prêter ma force, même si je prévois déjà leur rejet. Et le pire c'est qu'il a raison. Ce serait injuste que je ne lui parle pas de mes problèmes quand il me croit assez pour me parler des siens. Il faut que l'échange soit équitable, après tout, mais je crois que c'est justement pour ça que je chigne la plupart du temps à partager mes soucis. J'estime qu'ils ne peuvent jamais être équivalents aux leurs, même si on se fiche bien de l'ampleur, car ce qui compte le plus c'est l'effet provoqué. Pourtant j'ai du mal.

Un sursaut s'empare de moi quand il prend une de mes mains avec douceur pour l'embrasser. Quelques teintes roses viennent même colorer mes joues. Si je ne suis pas contre toutes formes d'affection, surtout les plus niaises, je ne suis pas habitué à ce qu'il fasse le pas. Natsume n'est pas connu pour être une midinette, contrairement à moi. Il tient l'image du nerd qui adore faire de nouvelles expériences scientifiques et qui pourrait écrire des heures durant des calculs qu'il serait le seul à comprendre. Lui-même avoue ne pas être particulièrement doué en ce qui concerne les attentions amoureuses ; néanmoins, j'ai remarqué déjà les efforts qu'il fait dans ce domaine, sans doute pour me faire plaisir, ce qui me touche beaucoup, à vrai dire, même si je m'en veux un peu parfois de l'obliger à s'aventurer en terrain inconnu.
Mais tout ce qu'il dit est vrai, et je serais le premier à le dire à d'autres ; car je suis d'accord avec lui. Il est difficile pour moi d'appliquer ce procédé, toutefois. Il ne m'est pas arrivé que du bien, loin de là. De nombreuses fois, la vie elle-même semblait vouloir me punir. Seulement, je suis stupide. Immensément stupide. Car j'ai l'impression de ne pas encore mériter le droit de me plaindre, et de me dire que j'en ai assez, moi aussi. Que j'ai besoin de me vider la tête, de me reposer sur quelqu'un, de pouvoir enfin montrer à mes proches le sentiment de sécurité qui m'étreint quand je suis près d'eux, car ils me donnent de l'assurance. J'aimerais être capable de demander de l'aide, si seulement je n'avais pas cette sensation d'être plus un fardeau qu'autre chose quand j'ose m'avancer sur un territoire que je ne peux pas arpenter seul. Mais comparer aux leurs, mes problèmes semblent tellement minimes... Comment pourrais-je avoir l'audace de me lancer avec une telle différence ? Il semble juste, en effet, que je me confie à Natsume autant que lui se confie à moi, et pourtant... Je crois que je me sentirais égoïste.

Mais... Je ne peux rien lui refuser, décidément. Surtout s'il me le demande ainsi. Un 'je t'aime' de sa part et je suis un ourson conquis. Je ne suis pas certain de ce qui va se passer, si je vais vraiment parvenir à exécuter sa demande en sachant que je suis celui en tort. J'imagine toutefois que cela vaut le coup d'essayer. Mais je dois lui dire ce que j'en pense. Pourquoi je fais tout ça. Même si cela ne sert plus à rien maintenant que je veux tenter le coup, maintenant qu'une partie de mon esprit a cédé, car je suis décidément bien trop faible face à mon petit ami. Il est sans doute temps que j'évolue, moi aussi. Je ne sais pas comment lui dire toutes les raisons qui m'ont poussés à penser de la sorte jusqu'à présent. J'aurais envie de lui dire, car je sens que cela me libérera de ce poids, et qu'il pourra me rassurer comme il sait si bien le faire. Une hésitation m'empêche néanmoins de me lancer, et je me contente de savourer l'agréable contact que me procure la caresse de ses doigts sur ma joue.
J'entrouvre la bouche, mais les sons n'en sortent pas. Ils restent bloqués dans ma gorge, et je referme bien vite mes lèvres, juste avant que celles du japonais viennent s'y poser délicatement. Interloqué, je m'immobilise, ne m'étant pas attendu à ce qu'il veuille m'embrasser si vite. Je crois que j'ai sous-estimé l'affection que Natsume me porte, en raison sûrement de la mienne, que j'ai toujours su dépasser l'entendement de la mièvrerie. Mais je ne me plains pas pour autant de cette initiative, et ferme les yeux pour apprécier ce moment inattendu mais plus que désiré, tandis que mes mains se posent sur son torse. J'en profite d'ailleurs pour goûter à ses lèvres plus langoureusement, en oubliant momentanément ce dont il parlait quelques minutes plus tôt pour me concentrer sur sa bouche, toujours aussi moelleuse à chaque fois que je l'embrasse. Un frisson s'échappe de moi quand je sens sa main parcourir mon dos, avant de remonter jusqu'à mes cheveux. J'aurais probablement approfondi ce baiser si je n'avais pas peur de l'effrayer (je n'ai pas envie qu'il me trouve trop hâtif), et si ce n'était pas lui qui s'était soudainement arrêté.

Un bruit nous attire tous deux et nous force, à contrecœur, à nous stopper dans notre moment intime. Étonné, je me tourne vers la source qui se trouve être le laboratoire de Natsume, me disant qu'un de ses Pokémons devait être resté coincé dedans, ce qui ne m'aurait pas surpris. Je me souviens encore du pauvre Yamamoto qui s'était réfugié sous sa table en pleurant la disparition de son dresseur. Il a tellement de Pokémons, en même temps, qu'il pourrait s'agir de n'importe lequel et qu'il doit bien y avoir dans le lot quelques joueurs qui s'amusent à faire des cache-cache. C'est le Shimomura qui s'approche de la porte pour voir qui se trouve derrière, mais celle-ci se dérobe d'elle-même pour dévoiler une tête qui m'est plus que familière, malheureusement. J'écarquille les yeux, prenant peu à peu une teinte rouge au niveau du visage, lorsque je reconnais immédiatement Clive. Le hérisson surprise semble mortifié lui aussi, et se dépêche de sortir des excuses, suivies d'un dialecte que j'ai du mal à saisir, avant de sortir tout court de la chambre avec une rapidité assez impressionnante. Mais peu après qu'il ait pris la porte, je reconnais le chahut d'une déambulade dans les escaliers. Pauvre Clive, si j'avais su qu'il était là depuis tout ce temps... Enfin, j'espère qu'il ne s'est pas fait trop mal. Et que je pourrais bientôt avoir une couleur de peau normal parce que je ne crois pas avoir des origines amérindiennes.

Je n'arrive même pas à rire franchement de la remarque de mon copain car... bah mine de rien je suis gêné. Heureusement qu'on n'était pas en train de se faire des discours enflammés, mais ça devait déjà être assez niais comme ça. Je sais que Clive est du genre, en plus, à respecter la vie privée des gens, ou plutôt ne pas vouloir s'en mêler pour rester dans son monde et sa petite vie tranquille. S'il avait déjà cette tendance à me fuir depuis sa sortie de prison, je crois bien que ce n'est pas près de s'arranger, à ce rythme. Et encore, c'était moins pire que la fois où on était en public et où j'ai roulé une pelle à Natsu. Inutile de dire que ça aurait été davantage embarrassant s'il avait entendu les gémissements de l'éleveur avec qui il est devenu très proche en peu de temps.
Je soupire pour faire taire mes rougeurs et essayer de penser à autre chose. Pour cette raison, je n'entends pas tout de suite la question du lapin et mets quelques secondes à réaliser que c'est à moi qu'il s'est adressé. Je cligne des yeux, ne m'étant pas spécifiquement attendu à ce qu'il me parle de mes cheveux, car c'est sans doute ce qui me préoccupe le moins, surtout en ce moment où ma coupe était bien le cadet de mes soucis.

« Euh... O-ouais, c'est... C'est ma mère qui a voulu que je me les coupe. Elle dit que j'ai l'air plus adulte, comme ça. »

Sur le moment, je n'avais pas compris l'intérêt de s'occuper de ma coiffure alors que j'avais déjà l'amnésie de Natsume sur les bras. Je n'ai pas pu dire non à ma mère, toutefois, et l'ai laissé se faire plaisir, tant que je n'avais pas l'air d'un idiot à la fin ; enfin, pas plus que d'habitude. Au final, avoir les cheveux plus courts m'allègent un peu, et je dois avouer que cela me change, en fin de compte. Je me sens un peu plus grand, c'est vrai. Mais c'est la première fois que le Shimomura me le fait remarquer. Pour une raison qui m'échappe, j'en suis légèrement flatté. Je ne suis pas du genre à lui demander si ça lui plaît particulièrement, mais je serais sûrement déçu s'il préférait celui que j'étais avant. En y repensant, c'est pas faux que ça me donnait une expression plus enfantine. C'est bête, mais c'est comme si j'avais décidé de franchir une étape, quelque part.
Je laisse un blanc s'installer pendant un court instant, tandis qu'une de mes mains vient masser l'arrière de ma nuque. Je ne sais pas tellement comment aborder le sujet, et j'aurais sans doute voulu ne pas en reparler, mais il faut bien que ça sorte un jour ou l'autre, j'imagine. Si Natsume me fait confiance, je dois prouver que je fais aussi confiance à Natsume. Mais les mots me manquent. J'ai peur de mal m'exprimer, de mal me faire comprendre. Mes yeux semblent le fuir, observant le sol comme s'il était devenu soudainement plus intéressant que la seule personne présente avec moi dans cette pièce alors que c'est presque impossible.

« C'est stupide de penser que je pourrais porter le fardeau du monde entier sur mes épaules. Cela ne servirait à rien, de toute façon. »

Mon sourire s'est fané pour en dessiner un plus triste. Lentement, je me dirige vers le lit où je finis par m'asseoir sur le rebord. Je repose mes coudes sur mes cuisses pour joindre mes mains, mon regard passant de la fenêtre, à Natsume.

« Je sais bien que je ne suis pas assez fort pour me prétendre avoir une telle responsabilité. Mais... »

Je soupire. Cela me fait étrange de déballer tout ça. Quitte à ce qu'on parte sur ce sujet, autant le clore. Car il y a, chez moi, un bon nombre de travail à faire concernant ce débat, et il est temps que je me rentre dans la tête qu'il n'y a rien de mal à demander du soutien de la part d'autrui.

« Toi, Faust, vous tous... Vous vivez tant de choses, et moi... J'aimerais tellement vous être utile et vous venir en aide, peu importe comment. Je n'ai pas envie d'être une gêne pour vous. Et surtout, je... »

Ma gorge commence à se nouer. Je ne crois pas l'avoir un jour dit au Donovan, tout ça, alors qu'il est l'un des premiers concernés. Mais les faits sont là : je n'ai rien fait. Je n'invente pas de médicaments, ne porte pas secours aux orphelins de guerre en leur offrant un foyer, ou même à les garder en vie. J'ai laissé échapper la vie de mon père, puis plus tard, celle d'un innocent, parce que j'étais trop naïf pour voir les choses en face. Les situations de Faust, Clive, Natsume... La mienne est risible, n'est-ce pas ? Voilà longtemps que je le sais. Longtemps que j'ai envie d'aider les autres car j'en étais venu à me convaincre que c'était ce que je savais faire de mieux. Voir des sourires heureux sur les visages de ceux que j'aime, c'est ce que j'ai toujours souhaité. N'y a-t-il rien que je puisse faire pour le réaliser ?

« Je n'ai pas envie de t'accabler avec mes problèmes. Ils n'en valent pas la peine. Mais Natsu, je... Je serais prêt à te confier ma vie, s'il le fallait. C'est pour ça que j'aimerais m'améliorer, parce que je sais tu as raison. Sur toute la ligne. »

Je veux toujours porter le malheur des autres sur mon dos. Je ne prends pas la peine de penser à moi. C'est vrai, tout ça est vrai. Je ne peux le nier éternellement. Je comprends qu'il veuille que je lui ouvre mon cœur plus souvent comme il a le courage de le faire de son propre chef. Moi aussi j'aime sentir qu'on me fait assez confiance. C'est peut-être pour ça que j'ai cette fâcheuse tendance à m'immiscer dans la vie des autres, alors qu'ils ont leurs propres ennuis et qu'ils n'ont sûrement pas envie d'en parler. Et pourtant, je me souviens encore du jour où j'ai rencontré Natsume. Je me suis introduit dans son espace personnel alors qu'il n'était pas prompt du tout à la discussion. Depuis tout ce temps, je devrais avoir retenu la leçon et ne plus faire comme si mes difficultés ne valaient pas celles des autres. Un jour, j'espère être en mesure de le faire, et d'arrêter de tracasser les autres avec mes histoires.

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