Froid et glacial. Voilà l’ambiance de Zazambes que ressentait Telemaque. Cela avait beau être une ville du plaisir, des fêtes et de la joie, pour autant, il ne percevait plus les choses du même angle.
Voir tout ce monde rire, s’adonner à différentes activités festives ou simplement être là et transpirer la joie de vivre. Tout ce bouffi soudain de joie alentour était en train d’avoir sur lui un effet totalement contraire à ce qu’il aurait dû réagir normalement. Dans cette ambiance, il se serait jeté presque corps et âmes dans les différents jeux alentours, les attractions, ou même, il aurait été prêt à disputer n’importe quel combat Pokémon.
Non, là, maintenant, il était presque effrayé par tout cela et sa réaction de rejet. Oui, quelque chose n’allait vraiment pas, et ce n’étais pas le fait d’être devenu un peu plus adulte, ça n’avait rien à voir. Même maintenant il été tenté de faire éclater le carcan de stress qui l’entourait. Mais il ne pouvait pas, pas avant de l’avoir vu, d’avoir une réponse. Mais une réponse à quoi ? Lui qui n’avait rien fait pour maintenir une relation, même amical, avec lui, lui qui avait littéralement fui, enfin, il le prenait ainsi.
Les murs de la ville, recouvert de cet habit ocre, ce carmin un peu sale, avec cet effet un peu vieille ville de France de 1800-1900 accompagné de ses briques rouges ternes, ce côté vieux quartier d’industrie de l’époque des lumières. Personne ne regardait plus les structures, les détails d’une rue, ce qui en faisait son charme. Certes les gens se repéraient au différent grand monument, et se traçaient une voie de cette manière. Mais tout le monde ne faisait pas attention aux autres distinctions qu’une rue avait par rapport à une autre.
Qui faisait attention à la trace de pas de ce pavé de béton qu’un passant, malencontreux, avait déposé sur du béton encore frais ? Ou à ces lampadaires aux décorations métallique légèrement différentes, avec, à la place des simples courbes et crochets, des feuilles de vigne et une rosace de fleur au centre de chaque spirale, signifiant le quartier fleuri. Qui avait remarqué qu’un des ronds point de la ville était en fait un cadran solaire géant juste en face de l’ancien horloger de la ville, maintenant fermé et remplacé par un restaurant.
Certains nom de rue, eux aussi, ne correspondait plus, mais personne ne s’en faisait, c’était normal pour une grande majorité. Comme « L’allée des chats » ne correspondait à rien de félin, pour le coup. Rien n’y faisait allusion, a par, parfois un Miaouss ou un Chacripan qui pouvait passer, mais pas plus qu’ailleurs. Avant que la rue ne soit refaite, il y avait différentes statues de Pokémon chat, et même une petite tour avec, sur chaque pilier, un Chaglam, un Persian ou tout autre Pokémon félin. Mais depuis que le bâtiment est tombé, trop vieux, et qu’il a emporté avec lui la majorité des statues, il ne reste presque rien qui caractérise cette rue. Bien qu’en étant observateur, on peut encore voir l’effort de ceux qui avait voulu sauver les différentes statuettes encore intacte en les postant sur les toits ou sur un muret. Mais beaucoup passer au travers de cela sans même y faire attention.
Tellement de petit élément, de détails, infime, qui faisait l’identité d’une ville. Le jeune homme était loin de tous les avoir vu, mais il savait regarder, et même si ça ne lui sautait pas toujours aux yeux, il arrivait à se démarquer par son esthétique de l’observation. Et c’était peut-être ça qui l’effrayait. Plus personne ne regardait le monde, on ne regardait que le sensas, le merveilleux, ce qui fait briller les mirettes et ce qui attire les touristes.
Plus personne ne s’occupait vraiment de l’identité profonde d’une ville. Après tout, les pays sont, en majorité, reconnus par leurs monuments les plus marquants, souvent situés dans la capitale. Le Colisée de Rome, la statue de la Liberté à New York, la Tour Eiffel en France, la Muraille de Chine, le Palais impérial du Japon. En bref, les gens sont en train d’oublier ce qu’est vraiment une ville, cela va du plus grand des monuments au plus simple des graffitis, répétés 1000 fois sur le même coin de chaque abribus. Oui, il est plus simple de se repérer aux plus grands monuments, tout le monde les vois et comprendrons, au moins en partie, pourquoi ils sont là, ce qu’ils représentent. Cependant, même en sachant cela, il ressentait ce côté froid de l’oubli, cette impression qu’ils ne connaissaient que trop peu de chose sur cette ville, alors qu’ils y vivent tous depuis longtemps. Pourtant il ne connaissait pas si bien Zazambes que cela, il était plutôt de Vanawi en fait, mais ce n’était pas là le problème. Il n’était pas plus un fan d’histoire qu’un autre, et encore moins intéressé par la conception ou l’art de rue. Mais il avait tiré pas mal d’enseignement de ses simples observations et des quelques informations qu’il avait facilement glané ci et là.
Oui, il n’avait pas peur de la ville, ni de son ambiance pour ainsi dire, mais du sentiment de cette ville qui n’était plus voué qu’à certaines activités d’après la grande majorité de ses habitants et touriste. Tout le monde se laissait aller à cette euphorie que le jeune homme trouvait presque malsaine. Enfin, il ne jugeait personne. Au contraire, c’était sur lui que ce portait ce jugement. Il ne devrait pas réagir comme ça, pas aussi mal en tout cas.
Il se posa un instant en au beau milieu d’une ruelle vide et leva son regard en direction du ciel tout en fermant les yeux. Oui, ça clochait sévère et il devait se reprendre. Il était trop inconstant, trop malléable par ses propres sentiments, trop divergent dans ses décisions. Tant qu’il n’aurait pas sorti toute cette boule de stress lié à une question particulière auprès de cette personne, il ne serait pas bien.
Allé, il devait juste souffler, ça ne servait à rien de se laisser bouffer par cela, il peut parfaitement réagir normalement et faire abstraction de cela, c’est juste qu’il avait du mal à penser à autre chose. Il se remit en route, en direction du port, il devait se trouver un bateau pour se rendre à Nuva Eja, et pour cela, il lui restait à traverser le reste de la ville.
Cette rue piétonne était bondée, bien trop pour lui. Ce n’est pas qu’il n’appréciait pas la foule, mais les gens qui faisaient du lèche vitrine, plus ceux qui s’esclaffaient littéralement au centre de la rue sans se rendre compte que tout le monde les attendais, ceux qui était en train de pianoter sur leurs téléphones ou justement en appel, et n’était nullement discret sur leurs sujets de discussion. Les petits jeunes qui pensaient qu’ils vivaient des moments extraordinaires et uniques chaque jours, qu’ils devaient être la meilleure bande de potes de tous les temps. C’était faux, tout le monde vivait cela, il n’y avait rien d’unique la dedans, ce n’est pas parce que cette fille sort du lot par ses vêtements plus baba cool ou ce garçon qui s’adonne à un style un peu émo qu’ils sont différents de la bande de beau gosse, rugbyman ou basketteur, ou de bonnasses en escarpins et tenues trop courtes. Et c’était aussi vrai qu’ils étaient tous différents, mais en soit, rien n’était comparable. Tous êtres humains, tous similaires et pourtant si différents.
Leurs vies est un mensonge ? Non pas du tout, une réalité ? Encore moins. Leurs vies et, tout comme cela est énoncé, leurs vies. Non pas que chaque vie et unique et vaut la peine d’être vécu, ce n’est pas comme si l’Homme avait le choix, le spermatozoïde n’arrive pas devant un écran « veux-tu vivre » afin de décider ou non de féconder l’ovule. L’être humain est, et sera. Chacun de ces gamins vie, certains mieux que d’autres, certains exprimeront une tristesse de vie continuelle, mais chacun vivra et mourra. Y a-t-il un sens à la vie ? Question existentielle qui n’a nulle besoin de réponse, car elle est simple. La vie va de la naissance à la mort, point.
Alors chacun décide de l’agrémenter comme il le veut, c’est un peu comme meubler sa maison, sauf qu’on ne sait pas sur quel meuble on va tomber ni comment certains ce sont installés là.
Le jeune homme stoppa ces pensées un poil trop philosophique, bien qu’il ne puit s’empêcher de regarder les gens. Il n’y avait aucun conseil à donner à quiconque, ce serait présomptueux de juger quelqu’un sur sa façon de vivre, il faudrait être couillu, ou avoir des ovaires en acier trempé, il faudrait s’appeler Dieu, ou Déesse, le fait est que, même s’il n’était pas croyant, il devait sortir l’idée d’une déité sexuée.
Il n’y avait aucun avis à avancer sur comment vive les gens, il devait déjà se focus sur sa propre vie, ce qui n’était pas une mince affaire, alors juger celle des autres, très peu pour lui. Pour se couper de ce fil de pensée, il préféra passer dans un parc nature de la cité. Il aurait un peu moins le bruit de la ville, et il pourrait peut-être réfléchir à comment il allait s’y prendre pour parler à Faust.
Dernière édition par Telemaque D. Enat le Ven 19 Aoû 2016 - 9:14, édité 1 fois
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Je m'étire sans grande conviction, marchant d'un pas quelque peu lent dans la ville pourtant bondée. Si le moral se serait volontiers mêlé à l'ambiance festive, comme toujours, l'énergie n'y est pas, exceptionnellement. Pressé de retourner chez Faust pour m'affaler sur le canapé comme une patate, Cheza a insisté pour sortir faire un tour dans la cité la plus animée de l'île, et je n'ai pas pu lui refuser. L'Herbizarre a beau avoir grandi et changé, je n'arrive toujours pas à lui refuser quoi que ce soit, alors que j'ai les bras en compote et les jambes qui ne font pas long feu non plus. La cause de cette fatigue ? Tout simplement Tristan qui m'a demandé de lui prêter main forte pour s'occuper de trois Dynavolts particulièrement agités. Les bébés Pokémons n'arrêtant pas de bouger et de se cacher partout dans la Pension, si j'aurais dû utiliser les grands moyens -c'est-à-dire faire appel à mon Gardevoir pour repérer leurs présences plus facilement-, j'ai voulu jouer au plus malin en me disant qu'un peu d'exercices ne me ferait pas de mal. Grossière erreur, bien sûr, mais ça évidemment je ne m'en suis rendu compte qu'après coup et je n'ai pas osé l'admettre, mais le fait est que courir par moi-même partout comme un dératé derrière des bestioles trop rapides pour leur âge et aimant se faufiler dans les moindres recoins pour nous échapper n'était pas la meilleure idée que j'ai eu. J'étais fier, cependant, une fois les trois galopins attrapés, de ce que j'avais accompli.
Mais têtu encore une fois, je me suis dit que laisser Cheza se balader en ville n'allait pas me faire du mal. Je n'avais juste pas bien pris conscience des conséquences de cette petite chasse aux Dynavolts, et me voilà donc en train d'assumer un peu tout ça. En scrutant le regard bienheureux de ma jeune Herbizarre, toutefois, j'ai de plus en plus de mal à avoir de regrets, même si je ne sais pas très bien si elle a une destination précise et pourquoi a-t-elle voulu soudainement nous emmener en promenade ici. Peut-être est-elle trop habituée au grand jardin du Conseiller et que les Pokémons de ce dernier ainsi que du Shimomura deviennent beaucoup trop nombreux pour qu'elle puisse y trouver la tranquillité qu'elle cherche, même auprès de sa mère. Il faut dire aussi que je n'ai plus pour coutume de faire des petits tours en ville à cause de la petite réputation que je me suis faite en tant que compétiteur acharné depuis trois ans et qu'il m'arrive de me faire accoster parfois par des inconnus aux airs sympathiques quoique certains demeuraient assez bizarres mais pas bien méchants au final. Alors au fond, cette excursion brève me permet également de respirer un peu.
Cheza à mes côtés, je la laisse aller un peu de l'avant pour qu'elle admire de ses grands yeux les alentours ainsi que les joyeusetés qui rassemblent les habitants ainsi que les touristes. Il en faut, de la distraction, pour ne pas penser au Régime de manière temporaire ; sans ça, nous ne vivons plus. Mais heureusement qu'il y a encore des gens qui ont le cœur à rire et festoyer. Moi, de mon côté, j'en profite un peu pour satisfaire ma gourmandise, car qui dit fête dit forcément du miam-miam. Enfin, normalement. Ou alors peut-être dis-je ça à cause de toutes les soirées que le Donovan a organisé chez lui et où la nourriture ne manquait pas. Lui et moi nous nous comprenons bien sur ce point, d'ailleurs, mais quand nous sommes invités à des événements, il est de notre devoir de faire honneur au chef cuisinier et donc de vider le buffet (si buffet il y a) et de faire office de 'goûteur' bien entendu ahem. En ce moment, je n'ai pas non plus le cœur à pleurer. Natsume ayant récupéré ses souvenirs, nous sommes de nouveau ensemble ; Isaac reste le même ; Alice continue de faire de jolis dessins ; Faust s'occupe de son frère ainsi que de son poste de Conseiller ; et Clive... m'évite toujours, mais j'ai l'impression qu'il y a quand même quelques progrès qui ont été faits. Non, vraiment, je n'ai pas à me plaindre de grand chose, étant donné que j'ai récupéré un mode de vie à peu près stable. Si on enlève bien sûr les rumeurs étranges sur une relation à trois que nous aurions eu, Isaac, Méphisto et moi-même (je réussis au moins à ne plus avoir de haut-le-cœur chaque fois que j'entends de telles inepties), suite à certains fans 'légèrement' dérangés qui aiment répandre tout et n'importe quoi. Alors en voyant tous ces visages ravis, je ne peux que sourire, même faiblement, à mon tour.
Mais au milieu de cette cohue lumineuse, un personnage maussade semble sortir du lot, contrastant avec l'atmosphère plutôt gai des lieux. Si je n'y prête pas attention le moins du monde, ce n'est pas le cas de ma Herbizarre qui l'a remarqué et décide soudainement de le suivre, alors qu'il se trouve déjà à plusieurs mètres et qu'il y a pas mal de monde nous séparant.
« Cheza, attends ! »
Je hèle la femelle plante et poison, mais rien à faire : décidée à poursuivre sa route, elle ne m'écoute pas. Ne comprenant pas son attitude, je m'empresse de lui emboîter le pas, m'excusant au passage des quelques personnes que je bouscule involontairement sur le chemin. Je continue d'appeler mon Pokémon, de peur de ne la perdre définitivement parmi tout ce monde, mais finis par retrouver ses couleurs à l'entrée d'un parc. Après l'avoir rejointe, je reprends mon souffle, m'interrogeant toujours sur son comportement, avant de constater son regard. Elle semble fixer un point particulier au loin. En relevant les yeux, je tombe de nouveau sur le type morose (ou plutôt son dos) et me mets, sans trop savoir pourquoi, à le détailler. Sans doute parce que je n'ai rien d'autre à faire. En soit, je suis venu ici uniquement pour Cheza, alors si cette dernière veut aller quelque part, je n'ai d'autres choix que de l'y accompagner. Je ne vois toutefois pas ce qu'elle trouve de particulier à cet inconnu. Je sais bien qu'elle n'aime pas voir les gens malheureux, mais il n'était pas forcément le seul dans son cas, et ses préoccupations ne me concernent pas. Ou si elles concernent un certain hérisson débile de ma connaissance, je ne le sais pas encore. Alors je veux ramener la petite fuyarde dans sa Poké Ball, je m'aperçois trop tard de son absence. Je sursaute, paniqué, et me mets à sa recherche, avant de la croiser en train de trottiner juste derrière le jeune homme. Je tente un premier murmure.
« Laisse-le tranquille ! »
Mais rien à faire. Non seulement elle ne m'écoute pas, mais en plus, elle sort ses lianes pour s'emparer de la casquette du 'ténébreux'. Je manque de m'étrangler quand elle l'agite dans les airs et qu'elle se met ensuite juste en face de lui, un grand sourire aux lèvres, pour lui demander de jouer avec elle. Ses intentions de lui remonter le moral sont louables, mais elle a malheureusement hérité de mon caractère trop intrusif, je crois.
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Telemaque D. Enat Débutant
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Un léger coup de vent fit voler sa casquette en arrière, dévoilant sa chevelure de fauve, délaissé durant plus d’un an, ni coupée, ni même brossée. Il n’avait vraiment pas l’habitude de les porter aussi long, lui arrivant presque à l’épaule et surtout clairement devant les yeux. Il avait mis sa casquette machinalement, mais de fait, elle lui permettait au moins de libérer son champ de vision en cloisonnant ses mèches rebelles remplies de nœud et en évitant qu’elle ne lui fasse un rideau opaque de lianes enchevêtrées. Il porta la main à une de celles-ci, frottant entre elles les fibres de kératine capillaire dans un vieux bruit de paille. Sec. Pas étonnant avec la vie de quasi ermite à demi négligé qu’il avait vécu ces derniers temps. Il prit soudainement conscience qu’il ne pouvait décidément pas se présenter sous cette apparence. Une seconde, il n’y a pas de vent, sinon son visage aurait ressenti cette douce caresse du ciel, et la serpillère sur sa tête n’avait point plus réagis.
Il voulut se retourner, d’instinct, et croisa le regard avec… sa casquette… qui volait dans les airs. Usées et trouées par endroit, elle en avait vécu des choses. Alors ça y est, c’était fini ? Sa vie de couvre-chef s’éteindrais donc-t-elle ici, dans un des parcs de Zazambes ? Elle allait rejoindre le paradis des dessus de tête comme une héroïne de toute une vie, protégeant fièrement le crâne de son porteur et l’ayant suivi jusqu’au bout ?
Et bien… pas tout à fait. Deux pseudo-tentacules verts semblaient la faire danser dans les airs, comme si elles voulaient jouer les esprits frappeurs d’une histoire d’horreur. Il fallait admettre que ce rôle risquait de leurs êtres particulièrement difficile à tenir, avec tout le maquillage et les déguisements qu’elles devront adopter, les différentes maisons de production qui les mettront toutes deux à l’épreuve pour éprouver la qualité de leurs prestations fantomatiques, et puis le salaire de comédien qui n’était pas souvent très élevé. Oui, leurs aventures risquaient d’être difficiles, mais surement palpitante. Un instant, il ne peut y avoir de tentacules verts se baladant tout seul dans la nature, comme ça, par enchantement, sans parler d’une conscience propre.
Telemaque laissa son regard longer les lianes et il finit par tomber sur la créature qui possédait ces deux excroissances vertes, qui elles-mêmes supportait son couvre-chef. Ah ! Oui. Quel idiot faisait-il de n’avoir pas remarqué cela. Il manquait d’attention, ou peut-être était-il trop perturbé pour pouvoir assimiler que le monde pouvait encore interagir avec lui.
Il est vrai que ces dernières pensées étaient on ne peut plus que maussades, et n’importe qui à sa place, au sein de cette ville, aurait très certainement préféré profité de sa journée à se faire plaisir plutôt qu’à éprouver un mélange de tristesse, de stress, de peur et d’angoisse. Pourquoi se sentait-il ainsi alors que lui, normalement, était l’une des personnes les plus joyeuses et entrainée par la vie. Pourtant il le sentait, quelque chose en lui voulait exploser et courir, sauter, faire toutes les activités alentours, sauter sur les stands de nourriture et se gaver jusqu’à le regretter, et encore manger en piquant chez les autres quitte à se faire du mal, juste pour les taquiner. Ce n’était pas le fait qu’il ait grandi, ou même mûri, même si, il était vrai, il était un peu plus un adulte qu’avant. Cependant, il avait conservé son esprit d’enfant, de jeune adolescent au sang chaud.
Il s’agenouilla, enfin, il plia surtout les genoux, tenant sur la pointe de ses pieds, les bras autour de ses jambes ainsi refermées. Il s’était simplement rapprocher du regard du Pokémon face à lui. Une créature avec une grande tête, vert à bleu turquoise, recouvert de tâches d’un ver de mer plus foncé. Quadrupède, l’être portait une fleur en bourgeon sur son dos ainsi qu’un ensemble de feuilles qui entouraient la partie florale. Ses yeux se posèrent dans ceux de l’Herbizarre d’un rouge presque sanguin, mais très expressif avec sa grande tête et sa bouche relativement large, un peu comme celle des crapauds.
L’attitude et le regard du jeune homme pouvait le faire passer pour quelqu’un de colérique, voire de méchant, les yeux désabusés, aucune expression buccale, les traits légèrement tirés. Un peu plus et on pourrait penser qu’il allait prendre sa casquette de force et partir en grommelant. C’est peut-être ce qu’il aurait fait avant, plus parce qu’on l’ait pris par surprise que parce qu’on avait touché à un de ses biens personnel.
Aujourd’hui, ce geste le faisait sourire, intérieurement certes, rien n’en paraissait réellement sur son faciès, mais le simple fait d’avoir voulu jouer avec lui, ou d’attirer son attention, montrait qu’il n’était pas totalement invisible, et qu’il n’était peut-être pas aussi seul dans cette populace qu’il le supposait.
Il n’osa, cependant, pas toucher au Pokémon, de crainte de n’en avoir le droit. Certains dresseur, car ce Pokémon devait très certainement appartenir à quelqu’un, ne supportait pas que des inconnus pose la main sur leurs Pokémons, par crainte qu’on leurs fasse du mal ou juste le fait qu’ils étaient « leurs possessions » donc pas touche.
Possession, autant les définir comme des objets à ce compte-là. « C’est à moi pas à toi ! » ou « Touche à ton cul ! ».
Il voyait bien que l’être vivant devant lui cherchait à le faire sourire, ou en tout cas, à l’amuser, à jouer avec lui, elle ne se serait pas ennuyé à lui prendre sa casquette pour la faire voler juste devant ses yeux sinon, sauf peut-être, pour le narguer.
Il apprécia l’idée, mais ne pouvait pas vraiment répondre à ses attentes. Il y avait tellement d’éléments qui le bloquaient littéralement, tellement de moment de sa vie qu’il regrettait, et puis, la disparition d’un de ses compagnons. Cela l’affectait autant que ses sentiments totalement farfelus pour une autre personne. Il avait légèrement le sentiment d’être une belle merde, incapable de rien, même pas de conserver des amis ou même de s’occuper correctement de ses compagnons.
Il ne savait pas vraiment comment réagir en fait. Il avait perdu tout contact avec les gens, à part ses grands-parents, mais il ne pouvait pas appliquer sa façon de vivre cette année avec des inconnus, et encore moins avec un Pokémon, après ce qu’il se reprochait, c’était impossible.
Il se releva en s’étirant, écartant largement les bras en arrière, presque trop violement, il avait besoin de se désemparer. Mais dans son élan, il toucha quelque chose de dur et à la fois un peu mou. Un arbre ? Un tentacule géant de hentaï ? Un réverbère ?
Avant qu’il ne se retourne, un éclair rouge sorti de son sac et se finit derrière ses jambes. Une petite Grainipiot, timide à souhait, était apparu derrière ses jambes dont le pantalon un peu sale et déchiré avait fait son temps, on pouvait presque voir ses chaussettes. Si ça ce n’était pas ridicule. A priori, il avait grandi et pris quelques centimètres de plus, au niveau du corps bien entendu.
Yojimbo avait senti un autre Pokémon Plante, et en ayant trop peu vu depuis sa naissance, voir aucun, elle était curieuse de voir comment cet autre compagnon de même type était. Pour autant, elle restait cacher derrière les jambes du jeune adulte aux cheveux sombres, bien que les racines se fussent éclaircies.
Auparavant, il y prêtait une attention et un soin particulier et sa couleur était plus proche du châtain foncé que du châtain clair attaqué par le soleil comme il les a s’il arrête de les nourrir et de les fortifier. Non loin d’être un maniaque capillaire, il appréciait juste leurs couleurs quand ils étaient en forme. En temps normal, il les avait plus clairs, et ils ne se fonçaient qu’à partir d’une certaine longueur. Il devait peut-être se les couper, plus court qu’avant, il s’ennuierait moins, et il n’y avait pas vraiment d’intérêt à les tenir aussi merveilleusement chatoyant qu’un mannequin.
Décidément, il avait eu des priorités un peu étranges auparavant. Il tenait un peu trop à son image, encore aujourd’hui il avait des restes d’envies d’être présentables, mais pourquoi se damner autant pour un simple résultat esthétique, il devait se faire à cette idée qu’on l’accepterait bien mieux tel qu’il était et non comment il voudrait être.
Il se retourna quand même, il avait percuté quelque chose avec son bras, et c’était un peu ennuyeux qu’il n’ait pas eu conscience de l’espace qui l’entourait. Il fit face à un autre garçon, un inconnu. Il se sentit soudainement tout penaud, il avait dû lui mettre un coup un peu violent. Il se passa une main derrière la tête et d’une moue un peu maussade, regardant ailleurs, il s’énonça d’une voix sûre mais grave.
— Je… pardon, excuse-moi, je ne savais pas que tu étais derrière. Je ne t’ai pas fait mal au moins ?
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Je n'ose pas bouger. En retrait, je regarde la scène, mortifié, alors que l'inconnu s'est retourné vers Cheza et qu'il l'a remarqué. Je ne sais plus trop quoi faire, à présent. L'Herbizarre ne voudra sans doute pas se barrer tant que l'autre n'aura pas au moins esquissé un sourire. Pourtant c'est l'heure à laquelle je devrais rentrer pour profiter d'un bon bain et embêter une énième fois mon copain afin de lui quémander de l'affection. C'est pas comme si j'étais pressé, ceci dit, quoique je ne sais plus quand on a décalé notre soirée TV et pizzas... Bah ! Je les préviendrai plus tard, à la limite. Mais en même temps, je ne veux pas déranger ce gars. Il a pas l'air trop méchant, en plus, vu qu'il s'approche du Pokémon dans le calme. Quant à moi je devrais bouger. Faire revenir Cheza dans sa Poké Ball pour qu'elle arrête d'embêter le pauvre jeune homme, même si je comprends les attentions louables pour lesquelles elle agit ainsi. J'aimerais avoir la solution aux problèmes du monde entier, mais ce n'est pas le cas ; et je ne voudrais pas déranger plus que ça ce monsieur. J'ignore comment l'aborder, en fait. Encore faudrait-il que je fasse quelques pas en sa direction, pour commencer.
Au lieu d'appeler mon Pokémon, ce que j'aurais peut-être dû faire pour que l'autre remarque ma présence, je marche à pas lent vers lui, sans faire tellement de bruit. Je ne veux pas non plus l'effrayer. Je dois juste trouver un moyen de récupérer la jeune femelle sans qu'elle ne me fasse un caprice pour me forcer à rester ici. Mais alors que je tente d'apercevoir la concernée derrière l'inconnu accroupi, ce dernier se lève brusquement et me bouscule en étirant ses bras. Pas très fort, heureusement, si je perds un peu l'équilibre, mes réflexes m'aident à ne pas m'étaler au sol et je reste maladroitement debout. Je sursaute toutefois à la vue d'un éclair rouge qui donne la forme d'un Grainipiot, et le nouveau venu vient se coller aux pattes de celui qui semble être un dresseur ; son dresseur, donc, pour être plus précis. La nature de l'étranger se confirme, même si rien ne me dit qu'il y a logique à ce que je fasse connaissance avec lui. Pourtant il se rend enfin compte de ma présence lorsqu'il se retourne, et je croise pleinement son visage, que je ne peux m'empêcher de détailler. Pas tellement plus âgé que moi, ou alors de quelques années, des cheveux bruns et un peu bouclés à moitié en bataille lui arrivant jusqu'aux épaules, des vêtements dans un état discutables mais pas si pire... Un physique plutôt banal, en somme. Je ne peux pas le dire là, rien qu'en le regardant, mais il m'a l'air d'un véritable dresseur, sans doute venu participer à la compétition ?
« Euh... Jeee... »
Perdu dans ma contemplation quelque peu intrusive, je bugue un léger instant suite à ses excuses avant de me redresser et de reprendre le fil de la conversation.
« Oh, euh... N-Non, je n'ai rien, t'en fais pas ! J'ai juste été surpris, haha... »
Malaise. Je tente un sourire désolé avant de contourner l'inconnu pour me mettre aux côtés de Cheza que j'ai vite fait de prendre dans mes bras. Je me rends compte, trop tard, que j'ai tutoyé le jeune homme malgré moi. Même si nous semblons avoir à peu près un âge pas tant éloigné l'un de l'autre, c'est une habitude que j'avais pris de vouvoyer les nouvelles rencontres, sauf exception pour ceux comme John que je savais ne pas être âgé de beaucoup par rapport à moi, ou Natsume la première fois que je l'ai vu car le Donovan m'avait prévenu qu'il était plus jeune. Mais il y a quelques temps maintenant que je n'ai pas rencontré de nouvelles personnes, et je me sens si familier dans la maison de Faust chez qui je passe la majorité du temps que je ne prête plus attention aux formules habituelles de politesse. Enfin, maintenant que c'est fait, et qu'il m'a lui-même tutoyé, je peux me permettre d'en faire autant à son égard.
« J'suis désolé pour ma Herbizarre, elle est... un peu trop curieuse. Dès qu'elle t'a vue, elle n'a pas pu s'empêcher de s'approcher.»
Cheza gigote un peu pour se déloger de mes bras, défendant son opinion. Je comprends qu'elle veuille l'aider, et cela ne me dérangerait pas le moins du monde, mais je ne veux pas trop l'embêter, après tout ce ne sont pas mes affaires, il faut avant tout qu'il ait envie de se confier si vraiment il y a quelque chose qui le rend triste. Je vois même pas pourquoi je pense à ça, en fait, étant donné que je ne pourrais peut-être pas résoudre son problème, si ça se trouve. Il a l'air triste, mais puis-je vraiment y faire quelque chose ? Je l'ignore. Il y a trois ans, sans doute me serais-je jeté dans sa cause pour lui venir en aide peu importe les moyens, mais j'ai grandi, et je sais que certaines choses ne se règlent pas aussi facilement. Parfois, seul le temps peut nous secourir. Distraitement, Cheza finit par poser la casquette qu'elle tenait entre ses lianes pour la vêtir au-dessus du Grainipiot et l'inciter par la même occasion à se dévoiler un peu plus pour que la petite nouvelle sortie de sa Poké Ball fasse plus ample connaissance avec elle. En voyant la femelle plante du garçon, un sourire éclaire mon visage.
« C'est ta Grainipiot ? Elle est vraiment adorable ! Et dire que la Tengalice de Faust a été comme ça un jour ! »
Je ne connais pas très bien Hazel, mais je la trouve totalement cool avec ses airs de guerrier nippon et je sais qu'elle a de bonnes attaques. Mais inconsciemment, j'ai évoqué Faust alors qu'il ne sait même pas de qui il s'agit. Cela m'a échappé... Alors que ce n'est pas la première fois que je vois un Grainipiot ; j'en avais un moi-même que j'ai préféré confier à Riku car je savais qu'elle s'en occuperait beaucoup mieux que moi et que je sortais d'une période encore fragile. Je me rattrape juste après.
« Euh... J'veux dire... J-J'ai un ami qui en avait une aussi donc j'ai trouvé ça drôle parce que... euh... Enfin... »
Je me mets à regarder le sol comme s'il devenait tout à coup très fascinant. Il doit me trouver bien débile, maintenant. Prendre la fuite serait peut-être une idée intéressante, avant que je ne me ridiculise davantage...
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Telemaque D. Enat Débutant
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Âge du personnage : 20 Métier / Études : Clodo Pseudonyme(s) : Tété
Telemaque ne remarqua pas vraiment qu’on était en train de le détailler de toutes parts, il était un peu trop perdu dans ses pensées, et un peu préoccupé par le coup qu’il venait de donner qu’il en avait presque oublié que le regard de certaines personnes pouvait en dire long sur ce qu’elles étaient en train de faire, de penser.
Quand l’autre jeune homme lâcha un genre de balbutiements, le grec cru qu’il l’avait un peu trop choqué, d’après ses conclusions erronés, il ne réfléchissait pas vraiment comme à son accoutumé. D’habitude il l’aurait presque tout de suite agressé, pour ainsi dire, par un « Tu me reluque là ? », même si ça n’aurait pas été voulu que ce soit aussi violent, juste son caractère explosif et trop sang-chaud. Les rares personnes qui le remettait aurait pût dire qu’ils ne le reconnaissaient pas.
Il crû, un instant devoir rattraper l’autre mec qui semblait sur le point de tomber, mais ce dernier semblait maîtriser son équilibre, même précaire. Lorsqu’il se remit sur pieds, il eut pour réponse à son inquiétude que tout allait bien, à priori, plus de peur que de mal. Légèrement dubitatif, car plus souvent habitué à faire mal même en ne le voulant pas, il resta alerte quand à un mal éventuel qu’il aurait pu causer. Décidément ça n’allait pas jojo pour s’en faire autant de sa part, plus benêt et plus idiot que lui c’était difficile, donc pour qu’il ne le soit plus il y a bien une question de miracle, non ?
Il hésita à répondre à ce garçon, il souhaitait être certain de sa bonne condition, mais il se tut, cela n’aurait pas fait avancer le schmilblick et il resterait à tourner autour du pot. Enfin, de quel pot ? Ce n’est pas comme s’ils étaient en pleine discussion.
L’autre châtain finit par se rapprocher de l’Herbizarre et finir par la prendre dans ses bras. C’était donc son Pokémon. Cela le fit sourire intérieurement, même s’il eut du mal à le faire paraitre au point de ne rien faire transparaitre, toujours préoccupé par une dizaine de pensées diverses toutes plus stressantes ou affolantes pour ses émotions et ses sentiments. Décidément, il se sentait vraiment étrange à cause de Faust, ou grâce à lui. Il n’aurait pu mettre le mot là-dessus. Le souvenir de sa première capture, avec ce p’tit gars ; bon, plus vieux que lui, certes ; lui revint à l’esprit, ainsi que leurs premier combat amical.
Tant de choses le traversèrent, de manière purement émotionnelle, et il se sentit presque grisé par sa possible future retrouvaille avec celui qui, peut-être était en train de tout chambouler en lui comme une roue de loto. Les billes numérotées s’entrechoquant entre elles de façon presque boulimique, tel un gargantua qui enfournerait toute sa nourriture dans un entonnoir et l’aspirerait, comme un siphon sans fin pour n’en ressortir qu’une seule chose : une boule, pour gargantua, de caca, pour la loterie, un chiffre, et pour Telemaque, une boule au ventre de stress.
L’inconnu prit son Pokémon dans ses bras et s’excusa pour ce qu’avait fait son compagnon. Ce qui interpella notre amouraché d’un type aux cheveux hirsutes. Il voulut parler, encore une fois, mais se tut, là aussi, il se dit que ça ne l’aiderait pas à avancer de lui dire « Mais non ce n’est pas grave » ou « Il n’y pas de mal ». Il n’y avait rien à dire, s’il voulait s’excuser, soit, même si le jeune homme ne se sentait pas tellement concerné par cela car il n’y avait vu aucune forme réelle d’atteinte à sa personne. Elle voulait jouer et il n’allait pas le lui reprocher après tout, c’était normal pour toutes créatures de vouloir profiter de la vie, il n’allait pas reprocher cela, ce serait vraiment immonde de sa part.
Le Pokémon plante de l’inconnu déposa sa casquette sur la tête de son Grainipiot, faisant rougir la petite, comme si elle était en train de récupérer la petite, angoisser la petite, embrouiller la petite, et maintenant coller la petite, coller la petite, coller la petite, coller la petite, coller la petite, coller la petite, sanga sanga, sanga sanga.
Telemaque tourna la tête, presque désabusé, par une musique qui était en train de passer sur une radio mobile, ou plus précisément, une radio qui diffusait une musique de presque fête, drague, sur l’épaule d’un grand bonhomme qui passait par là. Décidément il en fallait pour tous les gouts.
Il se refocalisa sur l’autre jeune homme et sa compagne de route. Il récupéra à son tour son propre Pokémon Plante dans ses bras, la casquette bien trop grande pour elle lui masquait la majorité de la vision, et soudain le jour se fit quand le jeune adulte lui releva la visière en arrière pour plus de confort pour cette dernière.
Elle venait de se faire aborder par un autre type plante, et elle s’était montrée en conséquence, mais elle ne savait, en fait, trop quoi dire. Littéralement médusé, elle grelottait presque sur place, mais pas de froid. Elle n’avait ni bras ni lianes et encore moins feuilles pour interagir ne serait-ce que physiquement, et pas plus de bouche en réalité, se nourrissant de soleil, d’eau, de moisissures et de nutriment absorbé par sa tête, ou plutôt, par son chapeau de gland. En soit, elle était littéralement comme un tronc humain, avec des jambes, dont on aurait cousu la bouche. C’est pas facile facile tous les jours d’être un gland, ça n’offre pas beaucoup de possibilité, et en plus si on n’est pas capable de s’assumer, c’est plus difficile de se faire remarquer. Comment pouvait-elle interagir ? Le seul bruit qu’elle produit et un genre de frottement entre sa coquille externe et son corps interne, le son ressemble légèrement à celui d’une vieille maraca.
Peut-être voudrait-elle faire sa toilette quotidienne avec elle ? Elle se débarrassa tant bien que mal du couvre-chef de son dresseur avant de se jeter à terre, se rapprochant d’un tas de buisson feuillu ou elle se frotta vigoureusement le corps avec. Le but était de ressortir brillante, et elle devait le faire au moins une fois par jour, sauf si c’était Telemaque qui le faisait avec un chiffon et un peu d’huile pour nourrir sa coquille, et la faire reluire accessoirement.
L’inconnu avait commencé à évoquer l’espèce de son Pokémon, mais aussi autre chose. Quelque chose venait de le faire tiquer, complétement. Un prénom, un simple prénom. Non, c’était impossible, il ne pouvait y croire, il devait beaucoup trop y penser et il avait cru l’entendre, ça devait être ça, ça ne pouvait être que ça. A moins que ce ne soit un autre, ce n’est pas impossible après tout, non ?
…
Ni une ni deux, lorsque l’autre semble plus intéressé par le sol à balbutier et à chercher de changer de sujet, comme s’il avait cru perdre son interlocuteur, l’ermite posa ses mains sur l’Herbizarre et se permit de la poser au sol, il ne voulait pas la choquer et au moins son Grainipiot serait contente de la voir. En temps normal, il n’aurait jamais touché le Pokémon d’un autre sans autorisation, mais là, c’était pour la sécurité de ce dernier.
Telemaque posa ses mains sur les bras du châtain et raffermit sa prise, l’enfermant dans un étau inextricable. Il rapprocha sa tête, doucement, de celle de l’autre jeune homme. Un peu plus, encore un peu plus, ses mains se desserrèrent légèrement pour remonter sur les épaules et la poigne repris, juste fermement, pour le conserver là et l’empêcher de fuir. Un peu plus, et leurs bouches se colleraient l’une à l’autre, mais rien n’en fit.
Soudainement, le grec, très excité, presque affolé, tel une furie, secoua l’autre jeune comme un prunier.
— Faust ? Ais-je bien entendu ? Il est là ? Il est caché ou ? Dis-moi tout ! Ca fait plus d’un an que je ne l’ai pas vu ! Je m’en veux tellement ! Je ne sais pas pourquoi je suis parti comme ça après notre combat ! Je veux le voir ! J’ai tellement de chose à lui dire ! Il doit me haïr ! Je… je…
Il se rendit compte qu’il était devenu presque violent. Comme s’il s’était pris une soudaine décharge électrique, il relâcha sa prise. Il regarda ses mains, horrifié. Il venait de céder soudainement à l’énonce d’un simple prénom, céder à toutes son angoisse, sa peur, ses craintes. Et un inconnu avait pris pour lui. Il se rendit compte de ce qu’il venait de faire.
C’est alors, que pour la première fois depuis longtemps, pour la première fois devant quelqu’un et surtout, de ce fait exceptionnel, ses jambes se dérobèrent, le laissant à quatre pattes sur le sol, tremblant et tétanisé.
Des fantômes de souvenir lui revinrent, mais toujours rien de descriptible. Et ce jour, à marquer d’une pierre blanche pour Telemaque, il pleura devant quelqu’un. Ce n’était vraiment pas habituel chez lui, trop fier pour l’admettre, il ne voulait pas pleurer devant les autres et tentais tant bien que mal de ne pas le faire. Mais là, c’était déjà la seconde fois. En montagne, c’était de la honte, de la haine et de la colère envers lui.
Ici, c’était de la tristesse et du stress ainsi que beaucoup de sentiment de culpabilité. Il venait littéralement d’agresser un inconnu, en soit ça ne l’aurait pas dérangé, en temps normal, mais il était beaucoup trop sensible à différent évènement pour se sentir normal. Tout son mal être, sa boule au ventre venait d’exploser, d’un coup, il vomissait tout ce qu’il ne comprenait pas sur ce qu’il ressentait, un vomis émotionnel. Il se recroquevilla, ne lâchant ni cri ni geignement, silencieux dans sa souffrance.
Que des gens les observent ? Il n’en avait rien à faire, ils n’avaient jamais vu quelqu’un pleurer, merde, bande d’idiot ! Qu’y a-t-il de si intéressant à voir ?
Yojimbo se posta devant l’Herbizarre, de dos, lui signifiant presque de ne pas agir. Elle avait soudainement perdu sa timidité pour montrer sa détermination à aider son dresseur, et malheureusement, aucune d’elles ni ferait rien. Il pouvait profiter de leurs réconfort, certes, mais ce n’était pas de ça d’on-t-il avait besoin, ça le consolerait, oui, mais ça ne l’aiderait pas à avancer, et c’est pour cette raison que les autres Pokémon du jeune homme ne sortait pas pour le soutenir. Ils étaient là, mais actuellement, il avait besoin d’une aide humaine, rationnel, ou pas, mais de quelqu’un. Par forcément quelqu’un qui lui dise ce qu’il veuille entendre, mais quelqu’un qui lui parle, lui réponde, l’aide. Malheureusement, cela tombait sur un inconnu, heureusement, sur une personne qui connaissait Faust.
— Pardonne-moi. Non, ne me pardonne pas, je t’ai fait du mal, ce serait hypocrite que je te demande pardon juste après. Je ne suis qu’un idiot. Je… je ne sais plus où j’en suis. J’ai… je t’ai mêlé à ça mais tu dois t’en ficher. Après tout tu n’es pas responsable, Faust ne l’est pas non plus, je suis le seul fautif. Pourquoi je m’apitoie ainsi devant toi, pourquoi je n’ai pas attendu d’assumer ça devant Faust. Merde ! Merde ! Fais chier !
Frappant, avec violence, le sol de son poing droit, il finit par se mettre les premières phalanges et les pointes de ses métacarpes en sang.
L’autre jeune homme se retrouvait dans une situation bien singulière, il ne serait pas étonnant qu’il fuit et le laisse là, ou même qu’il l’insulte, ce serait normal.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
J'aurais dû la fermer, en fait. Enfin, c'est pas comme si c'était un détail vraiment très préoccupant, étant donné qu'il ne doit probablement pas savoir qui sait et que j'ai juste évoqué le Donovan comme ça, dans des paroles auxquelles je n'ai fait attention qu'après les avoir dites. J'ai juste pas trop fait gaffe à ce que je disais. Mais ce doit être parce que je passe la majorité de mon temps chez Faust que son nom est revenu tout naturellement ; inconsciemment, j'ai dû oublier que le mec en face de moi ne le connaissait pas, vu que le Donovan a beaucoup de connaissances et qu'il est dur d'être son ennemi. C'est donc logique en fait que ce lapsus soit ressorti de façon naturelle et que je fréquent, d'ordinaire, des proches à moi qui connaissent bien évidemment le Conseiller. Je ne connais pas tant que ça la Tengalice de Faust, mais j'ignore pourquoi en fait cela m'a traversé l'esprit. J'aurais dû, en temps normal et étant donné qu'il s'agit d'un Pokémon Plante, évoquer plutôt le nom de mon petit ami dont c'est l'un des types de prédilection, mais même s'il a pas mal de Pokémon (mais genre beaucoup trop), il ne me semblait pas qu'il avait un petit gland pareil dans son équipe. Gland que le dresseur en face de moi a récupéré d'ailleurs, pour lui remettre sa casquette de telle sorte à ce qu'elle ne lui cache pas les yeux, avant d'ôter ladite casquette et de sauter à terre pour se frotter à quelques buissons non loin de là. Sans doute avait-elle des saletés, ai-je immédiatement pensé. Mais ce qui m'inquiète le plus, en réalité, c'est l'inconnu que j'ai accidentellement bousculé.
Car d'un seul coup, alors que je suis toujours en train de scruter le sol poussiéreux du parc dans lequel nous sommes, je vois deux mains s'emparer doucement de Cheza. Cette dernière, curieuse mais pas affolée pour un sou, se laisse faire et sort ses lianes pour m'empêcher de la retenir contre moi, ne comprenant pas le geste du jeune homme brun. Sur le point de lui demander des explications quant à cette permission, je n'ai cependant pas le temps de le questionner. Ses mains reviennent vers moi pour se poser sur mes bras. Trop surpris pour bouger, je m'immobilise en fronçant un peu les sourcils, m'interrogeant de plus en plus sur la santé mentale de l'autre, au moment où il commence à se rapprocher davantage. Lorsque ses mains glissent pour atteindre mes épaules et les empoigner, nous sommes plus proches. Trop proches -à tel point que je n'ose pas imaginer la tronche que tirerait Natsume-, et je serais presque en train de fuir à l'heure actuelle si je n'étais pas tout petit curieux de son comportement. Nous sommes en plein jour, et quelques passants nous scrutent distraitement. Si c'est un sale type qui me prépare un mauvais coup, il s'y prend très mal ; et de plus, j'ai cinq compagnons prêts à me défendre en cas de besoin, sans parler du fait que je me débrouille dans l'art du combat. Loin d'être un expert, je connais toutefois mes bases et les points à toucher pour destabiliser mon adversaire.
Attendant à me prendre un coup, je deviens méfiant. Mais loin de là. Avec force, il préfère me secouer d'avant en arrière, comme un prunier, en me parlant en même temps avec une vigueur qu'il semble avoir retrouvé, paraissant assez différent du garçon à l'air morne que nous avons croisé d'abord. Bon, au moins, j'imagine que je peux me féliciter pour lui avoir redonné de l'énergie et de la vivacité ?.. Je tente au moins de comprendre ce qu'il me dit pour se conduire pareillement. Il doit sans doute avoir une bonne raison, ou du moins j'espère pour lui, car si je peux être tolérant, j'aime pas trop qu'on me bouscule ainsi alors que j'essaye juste d'apporter mon aide. Il me parle de Faust. Avec étonnement, je comprends alors qu'il le connaît pour de vrai, et qu'il était même à sa recherche. Curieux, le hérisson ne m'a pourtant jamais parlé de lui... Ou alors cet étranger est en plein délire. Peut-être qu'il confond avec un autre ?.. Enfin, je ne crois pas que ça soit vraiment commun d'appeler son gamin 'Faust', d'autant plus que c'est un nom assez bizarre (ceci dit, regardez un peu qui parle) sorti d'un opéra allemand (mais comme le père de Faust était lui-même allemand, cela excuse), et que je n'en ai croisé aucun autre. Avant ma rencontre avec Faust, je n'avais jamais rencontré personne qui s'appellait ainsi, et encore aujourd'hui, le Faust que je connais... reste le seul que je connais.
Donc, comme je le disais, il a l'air de connaître aussi Faust. Ou du moins, vu qu'il parle également de combat, je me permets alors d'admettre l'hypothèse qu'il s'agit bien du même Faust. Mais c'est sur un ton assez paniqué qu'il m'interroge sur le Donovan, me demandant où il est, ce que je sais de lui. Bizarrement, on dirait qu'il tient beaucoup à lui, pour une raison que j'ignore. Cela a suffit néanmoins pour ramener, dans les yeux de l'inconnu, comme une sorte de lueur. Un petit quelque chose qui s'est ranimé à la simple mention du nom de mon grand frère de cœur. Je suis toujours un peu sonné quand il me relâche d'un coup, hésitant à lui faire confiance. Pourtant... Je ne sais pas. Je devrais continuer d'être méfiant. Imaginer le pire à l'encontre de cet homme, car s'il n'est pas louche aux premiers abords, le fait qu'il connaisse Faust veut dire tout et son contraire. Je ne sais rien de sa vie, ni de son lien avec le Donovan. Ce dernier, de toute manière, pourrait se défendre lui-même s'il était mis devant ce dresseur, alors je n'ai pas trop à m'inquiéter pour lui, mais... J'ai peur de faire une bêtise si je lui révèle même la plus minime des informations.
Je suis de plus en plus troublé quand ses jambes en viennent à ne plus le supporter, et qu'il s'effondre à genoux devant moi. Il tremble ensuite légèrement, avant de pleurer à chaudes larmes. Gêné, je consulte Cheza ; cependant, la pauvre est aussi confuse que moi. Je sens alors des regards posés sur nous. Offusqués ou désireux de savoir ce qui se passe, ils sont vite chassés à l'instant où ils croisent mes yeux dorés et les éclairs tonitruant à l'intérieur qui leur sont adressés. Ma situation avec cet inconnu ne concerne que moi ; je ne laisserais personne juger sa condition ainsi que la mienne. Mes Pokémons se chargeront, dans le pire des cas, de leur faire comprendre qu'ils peuvent passer leur chemin. J'aimerais toutefois ne pas en arriver à de tels extrémités, et je sens d'ailleurs qu'on n'ose plus faire attention à nous désormais, ce qui est une bonne chose. Je ne tiens pas particulièrement à ce que nos histoires soient entendues par d'autres, car il semble s'agir d'un problème grave, pour le jeune homme.
J'ai beau ne connaître rien de lui, sa détresse fait peine à voir. Peut-être suis-je trop sensible ou naïf, mais je ne crois pas que ça soit quelqu'un de mal intentionné. On dirait qu'il est perdu ; il le dit lui-même, d'ailleurs. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, ni ce qu'il veut vraiment à Faust, mais sa tristesse, je le vois, est sincère. S'il a craqué devant moi, c'est que cette histoire doit lui peser lourd depuis un moment. Si j'ignore tout de ce dont il s'agit, je me doute que ce ne doit pas être si simple. La culpabilité et le chagrin le ronge, à se sent à des kilomètres. Sa colère et son âme meurtri le consument tant et si bien qu'il finit par frapper fortement le sol de ses poings, jusqu'à les blesser. Embêté, si je fais de mon mieux pour ne pas le montrer, je panique intérieurement, ne sachant pas trop quoi faire dans la situation actuelle.
« Hé... H-Hé ! Attends, si ça se trouve, il... il s'agit peut-être d'un autre Faust ! Tu sais, c'est un nom méga répandu en... euh... En-Enfin, je crois ?.. »
Mais qui irait m'écouter, franchement, alors que je n'arrive même pas à y croire. Je veux me convaincre moi-même que nous parlons d'une personne différente. La coïncidence serait drôle, mais est également trop grosse pour que j'y crois. Ou du moins, j'aimerais l'espérer. Je voudrais aider ce garçon, même si c'est un étranger ; même si je ne sais rien de lui, hormis qu'il doit avoir terriblement mal et qu'il y a une chance pour que je puisse l'aider. Je... Si je peux lui être utile, j'en serais heureux. L'adolescent que j'étais il y a quelques années, je le sais, n'aurait pas hésité une seule seconde avant d'apporter son soutien. Il voulait à tous prix se sentir nécessaire et ne pas être un fardeau. Je n'ai pas tellement changé, n'est-ce pas ? Je fais peut-être moins d'erreurs qu'avant, mais au fond, je reste le même. Cela ne me coûte rien, après tout, de savoir ce que je peux faire pour lui remonter le moral, car il a vraiment l'air à bout de force. Je soupire, avant de poser une main sur son épaule et de m'accroupir pour me mettre à sa hauteur.
« … Faust Donovan. Un petit brun aux cheveux hérissés avec de grands yeux bleus, n'est-ce pas ? »
Le premier à qui je dois arrêter de mentir, c'est moi-même. Des 'Faust', y'en a-t-il tant que ça ? Je devrais rester sur mes gardes quant aux pensées du dresseur, c'est vrai, mais bon, je ne suis pas connu pour mon intelligence, après tout. Si ça se trouve, c'est comme dans les mangas, et il joue simplement la comédie pour que je m'apitoie sur son sort et qu'il puisse ainsi se rapprocher de Faust pour de mauvais desseins. Sauf qu'on est dans la réalité, alors j'imagine que ça doit arriver moins fréquemment, quand même, et je crois que j'ai vu bien trop de shonen pour mon propre bien.
« Je suis un de ses plus proches amis. Je m'appelle Samaël. Samaël Enodril. Je peux peut-être t'aider.. ? »
Je tente un sourire qui se veut rassurant pour l'autre. Tiens, c'est vrai que je ne connais toujours pas son nom, à lui.
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Telemaque D. Enat Débutant
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Âge du personnage : 20 Métier / Études : Clodo Pseudonyme(s) : Tété
Joli fond de merde qu’il était. Il le savait, sa réaction était exagéré, mais il n’y pouvait rien, il avait enfin réussi à faire sortir une partie de son malaise, bien qu’il en conserve encore des restes pugnaces. Il devait arrêter ses larmes, c’était trop idiot, même pour avoir agi ainsi, il aurait simplement lancé un simple « Désolé » et sa en serait tenu à ça, mais à ce compte-là, il n’aurait pas sauté sur un inconnu pour juste lui masturber le cervelet.
Il n’écoutait plus grand-chose, faute à ce flot de pensée contradictoire qui circulait en lui. Il devait se reprendre, ce n’était qu’un prénom après tout. N’importe qui pouvait s’appeler ainsi. A moins que ce ne soit une idée que l’autre était en train d’insinuer et de faire naitre dans son cerveau. Il devait penser de lui qu’il n’était qu’un fou de réagir ainsi.
Quelque chose se posa sur son épaule, une main en déduit-il à la forme qu’il ressentait et à la pression que cela exerçait à travers ses vêtements. Il devait souffler, profondément, et se calmer. Déjà avait-il arrêté de pleurer, ses joues s’asséchant du sel de ses larmes commençaient déjà à tirer sur sa peau, mais il n’en fit rien.
Son interlocuteur commença à lui présenter le portrait type de Faust, et le nom de famille confirma ses craintes, ou ses espérances. Ce ne fut pas le même choc qu’à la première dénomination, mais cela lui avait assené un coup de marteau derrière la nuque. Il inspira profondément et commença à se relever, un genou à terre, l’autre relevé, comme un chevalier devant sa gente dame, bien que la situation actuelle ne s’y prête guère.
Il hocha la tête, un sourire en coin, gêné, pour répondre à son interlocuteur. Ils connaissaient la même personne, aucun d’eux ne se trompaient.
Il se présenta sous le nom de Samaël Enodril, et aussi comme un ami proche. Il ne semblait pas méchant, ni même calculateur, juste un garçon comme les autres, il suppose. Le jeune homme se releva alors, titubant légèrement. Il frotta son visage asséché sur une de ses manches, respira un bon coup et se mit bien droit, le dépassant de son bon mètre 85. Il posa son regard dans celui de l’autre jeune adulte et comprit qu’il était trop bête d’avoir réagi ainsi et de faire comme si de rien n’était.
— J-Je… Je ne voulais pas te faire de mal, je ne sais pas ce qui m’a pris. Rien qu’à l’annonce de ce prénom, mon cœur s’est emballé, comme s’il avait voulu s’arracher à ma poitrine et… je me suis rendu compte que j’avais peut-être perdu Faust depuis tout ce temps.
Il recula d’un pas, passa sa main derrière sa tête et se gratta nerveusement la tête. Il commença à enrouler une mèche de ses cheveux devenu trop long et abimés autour de son doigt, détournant le regard. Il rougit, légèrement. Ce n’était pas facile d’expliquer sa situation sans évoquer par la même ses sentiments pour quelqu’un face à un inconnu qui connaissait la personne pour qui ces envies étaient adressées.
— Comment dire ça… commençons par le commencement. Je m’appelle Telemaque, Enat Telemaque. J’ai fait la rencontre il y a de cela un moment, 2013 je crois, donc ça doit faire 2 ans. J’ai fait sa rencontre un peu par hasard, il était en béquille à ce moment-là. Ça aurait pu mal se passer, j’étais plus… colérique et… à fleurs de peau à l’époque, tout m’énervait pour rien… et je m’en prenais à tout le monde… tain pourquoi je dis tout ça… tant pis.
Pourquoi, soudainement, avait-il changé ? Comme s’il avait eu ce besoin de se confier, lui qui ne racontait pas sa vie à n’importe qui, en fait, il ne racontait jamais sa vie. Mais là, c’était comme un besoin d’être compris. Il ne cherchait pas à se faire consoler, ni à ce que ce Samaël ressente de l’apathie ou quoi que ce soit pour lui, il devait le prévenir.
— Avant que je ne continue, je ne veux pas que tu éprouves de la pitié ou que tu t’apitoies sur mon sort. Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça, mais… j’ai un petit oublie sur ce qu’il m’est arrivé, autant que je continue là où j’en étais sinon ça va être n’importe quoi. Excuse-moi de te faire endurer cela.
Donc, j’ai fait sa rencontre à Amanil, et il m’a donné le gout et l’envie de devenir dresseur, il m’a aussi suivi, ou plutôt, amené, pour effectuer ma première capture. Et puis je l’ai revu de nombreuse fois après. La dernière fois que je l’ai vu, c’était l’an dernier, en 2014, ou nous avons décidé de faire un combat amical mais… je ne me souviens de rien entre ce moment et l’année que j’ai passé reclus.
Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, ni même ce qui est arrivé, je sais juste que je suis arrivé chez mes grands-parents, qui habitent dans la montagne et que j’ai passé le reste de l’année 2014 à maintenant chez eux. J’ai un trou noir entre ce combat ou j’aurais dû, normalement, en théorie, enfin logiquement, tenter quelque chose pour lui faire comprendre que je…
Non, décidément, il ne pourrait pas le dire à vive voix. Et puis ça ne concernait pas l’ami de Faust, et puis, cela pouvait surement le choquer, de voir qu’un homme avait des sentiments pour son pote. Et puis il ne connaissait rien des sentiments ou des envies de Faust, il était très certainement hétéro et bien que cela n’aurait pas choqué Telemaque, ses sentiments n’aurait été qu’à sens unique, et il aurait dû tout simplement les brider ou les oublier. Ce n’était pas le moment de parler de ça.
— Bref, j’ai disparu toute une année loin de tout, loin de la civilisation, à voir passer les 4 saisons. J’ai passé ce temps, sans comprendre pourquoi, à être un putain d’aveugle, je ne voyais plus mes Pokémon, aucun, alors qu’ils étaient tous là, j’ai passé un an sans m’occuper d’eux, et ils étaient là, toujours. Je ne sais pas pourquoi ils ont tant attendu… je ne les mérite pas, et pourtant ils ont décidé de continuer à me suivre. Et je m’en veux, terriblement, d’avoir filé après ce match. Je ne sais pas ce qui est advenu, mais je ne peux pas m’appeler « ami » si je ne donne plus de nouvelle. Je ne suis qu’un sombre idiot.
Il avait bien trop parlé, sans laisser de temps de parole à son interlocuteur. Il avait tenté de simplifier, mais ce n’était pas le fort du jeune homme.
Une autre chose sur laquelle pouvait tiquer Samaël à laquelle Telemaque n’avait pas encore capté : ils étaient en 2016, non en 2015.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Je ne sais pas à quoi m'attendre en proposant mon aide, mais j'essaye. Je lui offre cette possibilité ; il peut tout aussi bien la refuser s'il le veut. Contrairement à avant, je n'insisterai pas. Je dois prendre en compte néanmoins que cela concerne aussi mon frangin. Si j'estime que cet inconnu pourrait lui nuire, alors je ferai mon possible pour qu'il ne s'approche pas de lui. Cependant, si cela peut également aider Faust, mon devoir sera d'accomplir le nécessaire pour en même temps satisfaire ce dresseur, et le Conseiller. Pour cet étranger je ne suis qu'un mec banal, mais rien ne m'empêche après tout de lui prêter assistance si et seulement si elle est considérée comme un bienfait au final et que chacun trouve son compte. Il se redresse un peu vers moi, pour me présenter un faible sourire que je lui renvoie, et exécuter un hochement de tête pour confirmer mes dires. L'hypothèse comme quoi il aurait pu parler de quelqu'un d'autre est donc rejetée, au final ; et c'est sans doute mieux ainsi. Au moins, j'ai bien l'assurance que je pourrais peut-être me montrer utile auprès de lui en cas de besoin, étant donné que je suis, comme je le lui ai dit, très proche du Donovan. L'autre brun se relève définitivement, me dépassant d'au moins une dizaine de centimètres, et sèche son visage en pleurs. Faut dire que je le préfère déjà mieux comme ça !
Je suis assez surpris de son récit, mais en même temps touché par ce qu'il me dit. Son cœur s'est emballé... Il affectionne Faust à ce point ? Eh bin, qui avait cru que ce serait un charmeur pareil ! Je blague, évidemment, loin de me douter que je suis sans doute plus proche de la réalité que ce que je pourrais croire. Je trouve ça surprenant qu'on puisse éprouver une telle émotion rien qu'à l'annonce d'un simple prénom, mais je me souviens de comment j'étais moi-même quand on me parlait de Natsume, et je n'étais franchement pas mieux. Je me dis toutefois naïvement que ce gars ne peut pas ressentir des sentiments aussi forts pour Faust malgré son récit, car ce serait trop surprenant pour être vrai. Je dois me faire des idées, et je crois que c'est parce que je lis trop de livres, aussi. Ce serait drôle, n'empêche. Comme coïncidence, je veux dire. Trop de coïncidences, décidément. Je ne lui en veux d'ailleurs pas pour m'avoir bousculé et secoué comme un prunier. Je crois que si je n'avais pas vu un de mes proches depuis longtemps, Natsume ou Faust pour l'exemple, je réagirais sans doute de la même façon. Si jamais j'avais rencontré quelqu'un qui avait eu des nouvelles de mon copain, j'aurais même été pire, sans être trop violent. Je pense. Mais ses joues roues auraient dû me donner un indice, en fait.
Mais enfin, il se présente à moi, sous le nom de Telemaque Enat. Ou Enat Telemaque. Telenat. Enfin bref. Son nom, en dehors de son originalité ('regardez qui parle' bis), me dit vaguement quelque chose, et je suis sûr de l'avoir déjà entendu auparavant, sans toutefois que je ne me rappelle d'où précisément. Au sein de la compétition, peut-être ? Impossible de me souvenir pour le moment. Il me parle de sa rencontre avec Faust, au moment où ce dernier se trouvait encore en béquille, il y a trois ans. Je me souviens qu'il m'en avait vaguement parlé : après l'assaut de la Résistance dans le premier Bloc R du Régime, le Donovan s'en est tiré avec une jambe cassé. Il n'a pas pu sauver tous ceux qu'il voulait, et en plus il s'est retrouvé avec une blessure... Intérieurement, je soupire. Cela aurait été trop beau, sans doute, que la libération de mon père aurait réussi dans la foulée, pour ne pas qu'il se dise que ce plâtre avait au moins un mérite. Je comprends qu'il ait culpabilisé après ça, au point de venir me trouver, et d'organiser une rencontre entre nous pour me tenir informé. Aujourd'hui, ses efforts de ce moment-là n'auront servis à rien, au final. J'ai été témoin de l'échec retentissant de tout ce qu'il avait accompli, et ces images restent gravées en moi comme un jour mauduit, qui aurait dû être celui marquant mes retrouvailles définitives avec mon géniteur. Faust aura fait ce qu'il a pu, et je suis reconnaissant envers lui d'avoir au moins essayé. J'ai essuyé une perte, mais cela m'a permis, à défaut d'avoir un père, de gagner un frère.
C'est drôle qu'il affirme avoir été d'humeur colérique à cette période, alors qu'il s'est montré devant moi sous une forme déchirante et pathétique. J'ai du mal, effectivement, à l'imaginer ainsi ; mais tout peut arriver. Et il me déballe tout ça, sans que je ne lui ai rien demandé, mais je ne vais pas mentir en disant que je ne suis pas intéressé par sa narration. En bon auditeur, je l'écoute sans l'interrompre, sentant chez Telemaque un besoin de s'exprimer, qu'il n'a probablement pas dû assouvir comme il le souhaitait jusqu'à présent. Mais je ne le jugerai pas, et ferais de mon mieux pour paraître en conseiller utile ; ce qu'il doit être venu chercher auprès de moi. Je souris simplement de façon légère quand il me prévient d'un oubli dans sa mémoire. Quelque chose avec lequel je me suis familié au contact de mon petit ami un peu avant la Ligue, alors c'est loin de me déranger. Je secoue faiblement la tête pour lui signifier qu'il ne me gêne pas et que j'écoute avec attention tout ce qu'il me dit. Même si un détail me tique, comme le fait qu'il dise que l'année dernière nous étions en 2014, alors que cette date remonte pas à un mais à deux ans, maintenant. Je ne l'interromps pas pour le corriger, toutefois, attendant qu'il termine de lui-même. Mais il a du mal à finir, on dirait. De sa longue tirade, il laisse la dernière phrase en suspens, comme s'il craignait presque de continuer. De peur peut-être de se l'avouer lui-même, ou de dire à une personne qu'il vient de rencontrer quelque chose de secret qu'il préfère conserver pour lui, s'étant retenu à l'ultime moment de le dévoiler.
J'ai promis de ne pas le prendre en pitié, mais je ne peux m'empêcher de le plaindre. Je vois bien, qu'il se sent terriblement mal, et sa culpabilité vis-à-vis de son devoir en tant que dresseur me touche, autant que la honte qu'il ressent par rapport à Faust, qui a dû lui manquer durant tout ce temps, quand je considère l'état dans lequel Telemaque est lorsqu'on évoque ne serait-ce que son nom. Vu ce qu'il dit de lui, le hérisson agit comme une sorte de modèle, je crois. Un mentor, peut-être ? Un repère, probablement. Je peux sentir à quel point il tient au Conseiller, et je trouve sa détresse et son histoire un peu étranges, mais tristes et émouvantes. Je ne perçois rien de malsain ou de mauvais chez lui, dans tous les cas, et Cheza non plus. J'en conclus donc qu'il est sincère et qu'il n'a pas d'intentions malveillantes envers le Donovan, ce qui me rassure déjà là-dessus. Sans dire que je peux lui faire confiance, je ne vois pas ce qui m'empêche de l'aider, si j'en ai le pouvoir. J'ai déjà en ma possession un lien fort avec celui qu'il recherche désespérément, et le hasard fait assez bien les choses jusqu'à présent.
« Je vois que ça te torture. Et t'as l'air d'un bon gars. Alors je vais te dire une chose, Telemaque. »
Je sais pas si c'est que moi mais en tout cas ça fait du bien de poser un nom sur ce grand brun. J'aurais eu l'air bête, en rentrant, si j'avais dû désigné ce dresseur comme 'un garçon mal coiffé avec un regard un peu vitreux'. Je ne crois pas que Faust l'aurait reconnu à ma description. Pas comme si j'allai parler de lui au concerné, ceci dit. J'imagine qu'il veut avoir à franchir ce pas seul, comme un adulte responsable, pour s'excuser convenablement. J'espère, pour lui, que ça marchera, en tout cas ; et qu'il trouvera le courage nécessaire pour aller lui parler. Dans le cas contraire, je lui laisserai peut-être un numéro pour qu'il me joigne si besoin est. Mais je veux d'abord le mettre en confiance et essayer de chasser quelques unes de ses peurs en rapport avec le Conseiller. Je me place à côté de lui pour poser mon bras derrière sa nuque de telle sorte à exécuter un geste qui se veut amical, en souriant doucement.
« Tu sais, si tu te sens vraiment mal et que tu t'excuses sincèrement, je suis sûr que Faust te pardonnera. C'est pas son genre, d'être rancunnier. Il comprendra, seulement si tu lui parles avec sincérité de ce que tu ressens. »
Je suis loin, en vérité, de me douter des sentiments plus qu'amicaux que Telemaque ressent à l'égard de Faust. J'ai failli dire de lui parler avec son cœur, mais je trouvais, sur le coup, cette métaphore un peu trop mièvre pour que je me l'autorise avec lui. Hormis l'histoire qu'il vient de me conter, je ne connais vraisembablement pas grand chose, de ce Telemaque ; et pourtant tout ce qu'il m'a décrit est déjà pas mal, alors que je reste un inconnu à ses yeux. Je me doute aussi un peu qu'il ne tiendrait pas de tels discours à n'importe : je suis une exception par ma relation avec le Donovan. Je me demande ce qui se serait passé si je ne lui en avais pas parlé.
« Au fait... On est en 2016, là. Pas 2015. »
Un léger détail qui risque de le choquer davantage. Car cela voudrait dire qu'il n'a pas passé un an, mais deux ans sans donner de nouvelles...
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Telemaque D. Enat Débutant
Age : 28 Messages : 137 Date d'inscription : 17/11/2013
Âge du personnage : 20 Métier / Études : Clodo Pseudonyme(s) : Tété
Le jeune homme laissa son interlocuteur s’exprimer, il est vrai qu’il avait peut-être un peu, voir beaucoup, parler, et il en avait la gorge sèche, surtout après ses larmes. Il se sentait bien bêtes et idiots à présent, franchement, qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Il soupira, ennuyé par ce qui allait advenir maintenant qu’il avait raconté quasiment l’essentiel de sa vie.
Tant qu’il y était, il aurait pu lui balancer ses mensurations et ses gouts et couleurs. Oui bonjour, j’ai encore des cicatrices de la torture que j’ai subis d’un gars du régime, j’aime bien ce qui est acide et j’ai un membre du corps qui est pas loin de 28 cm, sans efforts... foutu grands pieds, ce n’est pas toujours facile de chausser du 43-44 quand presque tous les hommes tournes autour de cette pointure.
Attentif à ce que lui disait Samaël, il resta un moment interdit. En fait, son visage vira au blanc livide et glacial quand il lui dit qu’on était en 2016. 2 ans. Non ! Il n’y croyait pas ! C’était impossible, improbable, inimaginable ! Non ! Il a du se trompé, après tout, deux mille quinze, deux mille seize, ça sonne pareil, il avait du mal entendre, ça ne pouvait être que ça.
Il se mit à rire, ou plutôt, c’était plus quelque chose de nerveux. Tout son corps allait le lâcher une nouvelle fois, ses muscles eurent, un très bref instant, un relâchement. Cependant il se reprit avant de tomber. Ce fut bref est rapide, mais perceptible, surtout que l’autre châtain lui avait passé un bras autour du cou, il n’avait pas pu manquer ce moment de faiblesse.
Yojimbo, durant ce temps, s’occuper de sa toilette et d’essayer de communiquer avec l’Herbizarre, les deux femelles avaient des points commun, assurément. En tout cas, son type plante lui permettait de ressentir un peu moins sa timidité face à des êtres qu’elle ne connaissait pas. Oui, elle se sentait à l’aise en sa présence, peut-être émettait-elle un parfum floral naturellement, ou c’était peut-être elle, le Grainipiot, qui émettait des substances volatiles émanant de son chapeau. Quelque chose de rassurant et de reposant, peut-être un premier signe de confiance ou de simple joie d’être là.
Elle remarqua la détresse de son dresseur, mais là aussi, elle n’y pouvait rien. Elle ne pourrait pas lui expliquer ce qui s’est passé ces dernières années, il devait trouver seul, et ça commencerait, et finirait, par beaucoup de souvenir perdu et pas mal de travail personnel.
Elle n’osa pas venir se frotter contre les feuilles de l’Herbizarre. Elle ne pouvait s’offrir ce droit, et puis la cire végétal de ses feuilles étaient, justement, pour les protéger, elle ne pouvait donc pas venir en profiter allégrement, et puis elle brillait déjà assez avec tout ce qu’elle s’était frotté autour du corps.
— Samaël, si je ne me trompe pas. Je crois que tu fais erreur, on est en 2015, je n’aurais pas pu oublier toute une année comme ça enfin... rassure moi s’il te plait. Je sais que cette année je l’ai vécu, je me vois arrivé chez mes vieux. Mais si tu me dis qu’on est en 2016... que m’est-il arrivé dans la période de 2014 à 2015... qu’est-il arrivé au monde ?
Il allait commencer à paniquer, mais il se retint. Ce n’était pas digne de lui et il était plus fort que ça. Aller du nerf ! Ce n’était pas ainsi qu’il arriverait à avancer et à devenir quelqu’un de bien. Il devait d’abord souffler un grand coup, après cela, il devait juste réfléchir. Après son match avec Faust... il ne se souvenait de rien, juste qu’il fût parti presque comme un chien après que le nain lui a demandé s’il voulait monter prendre un verre. Il se voit se retourner, brusquement, sans donner de réponses, et là, le black-out jusqu’à arriver devant la porte de ses grands-parents.
— Je... oublie, à la limite, je ne veux pas le savoir, ou plutôt si. Si tu as le temps de me tenir au courant des évènements de ces deux dernières années, enfin, si on est bien en 2016. Je ne veux pas perdre le nord, donc je vais accepter l’idée que j’ai un trou de mémoire complet d’un an.
C’était dur à assumer, intérieurement, il était en train de baliser. Ça ne se voyait pas, et il conservait un rythme cardiaque lent car il savait se calmer. C’est juste qu’un peu avant, il n’avait rien pu faire face à ce flot incessant et impétueux de détresse, son barrage avait cédé. Mais les digues étaient reconstruites, fragiles, mais bien là. Il ne pleurerait plus, pas même devant Faust, ou peut-être juste devant lui. Il se releva pour de bon, sa faiblesse enfin disparu, ou dissimulé. Il était droit et il devait au moins être conscient de sa situation. Être fier, ça prendrait du temps, mais il retrouverait sa confiance en lui vite, plus vite que n’importe qui, il avait une volonté de fer, et il avait la capacité de se remettre rapidement d’un échec.
— Juste une chose avant qu’on continue à parler longtemps Sam, je veux bien qu’on soit ami vu que tu me tiens comme tel, mais ton bras ne commence pas à te faire mal ? Je suis quand même un poil plus grand et le corps humain n’est pas fait pour rester longtemps les membres en l’air, sinon les os de tes bras risquent de lâcher, suivis de tes épaules, il ne restera que ta cage thoracique pour tout supporter, et en général c’est une mort par suffocation dans ce là. Enfin, ça t’arriverait, techniquement, que si tu étais crucifié, heureusement ce n’est pas le cas.
Il se libéra gentiment de l’emprise de Samaël, non pas parce que cela lui déplaisait mais plus parce qu’il souhaitait lui parler droit dans les yeux. C’était un peu un principe chez lui, ça lui permettait d’être franc et direct. En général les gens se parlent côte à côte et non donc pas l’occasion d’observer le regard de leurs interlocuteurs qui est souvent désabusé quand il ne regarde rien de particulier. Et puis ça évite d’être intéressée par autre chose.
— Je suis désolé de te demander ça, mais tu ne connaitras pas un coiffeur dans le coin ? Ou un magasin de vêtements ? Ca fait au moins un an, sinon deux, que je porte ces vieilles frusques, et mes cheveux... sont insupportablement impossible. Ne t’en fais pas, je ne te ferais pas le coup du voleur qui part en douce, j’ai encore, je pense, de quoi me refroquer. Je ne voudrais pas paraitre comme le dernier des clodos maintenant que tu m’as un peu requinqué, j’ai envie de reprendre du poil de la bête.
Et ce n’était pas peu dire. Il n’allait pas forcément se refaire sa garde-robe, mais il est vrai que son jean troué et défoncé sur les talons, sa veste devenu presque trop petite et son tee-shirt déformé ne l’aidait pas beaucoup. Sans parler de ses godasses a la semelle ballante et décousue.
Les trucs les moins cher, et ça n’a pas dû changer depuis le temps, ça devait être les affaires de sport, et puis, au moins, c’était simple à porter, il ne fallait pas une carrure de top model pour cela.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Comment oublier que toute une année est passée... Je l'ignore. Le cas de Natsume était particulier. Particulier, et rare. Ce serait vraiment une étrange coïncidence que Telemaque ait subi la même chose, même si cela expliquerait effectivement qu'il ne se souvienne de rien entre 2014 et 2015. Le Shimomura, lui, s'il ne se rappelait d'aucun d'entre nous, conservait dans sa mémoire tout ce qui s'était passé pendant son amnésie une fois que ses souvenirs étaient revenus. Soit Telemaque est passé par le même chemin mais a vécu une expérience différence, soit il s'agit de quelque chose d'autre. Mais peu de raisons peuvent vraiment expliquer une absence de conscience aussi longue. Ou alors il était plongé dans le coma ? Peut-être qu'il n'a tout simplement pas vu le temps passer... Mais des événements comme l'attaque de Sulfura, ou même celle du Régime lors de la marche pacifique des Résistants, a-t-il vraiment pu y échapper tout en restant sur l'île ? Existe-t-il réellement sur Enola des coins reculés à ce point, quand on sait que l'île est pourtant plus petite qu'elle n'y paraît ? On peut se dire que, au moins, il a échappé au pire, si vraiment il n'était au courant de rien. Que ce soit par les images qu'il aurait pu voir à la télévision ou même ce que d'autres auraient pu lui raconter. Son histoire, en un sens, je la plains, car je la trouve triste. Je ne supporterais pas de savoir qu'une année entière s'est écoulée pendant que moi je ne croirais à un changement temporel de quelques mois seulement. Alors je peux comprendre que cela lui fasse un choc. Pauvre Faust... Si ça se trouve, il a cru le Enat mort pendant tout ce temps. Ou du moins, il n'avait plus de nouvelles de lui, et quand bien même il en aurait demandé, il semblait impossible de savoir où trouver le dresseur.
Qu'est-il arrivé au monde ? Oh... Bien des choses, et certaines dont j'aimerais taire l'existence, même si je sais ne pas pouvoir passer au-dessus, vu qu'il s'agit d'éléments non négligeables dont il entendra parler par de la bouche de tiers personnes si ce n'est de la mienne. Trop de choses se sont produites ; et le monde, comme il dit, ne cesse de tourner. Je suppose qu'il faudrait l'envier, quelque part, d'avoir été autant plongé dans l'ignorance de la réalité. J'ai eu cependant la chance, contrairement à lui, d'avoir eu Faust à mes côtés pendant tout ce temps. Il y a eu tous mes proches aussi, bien sûr, mais je devine le hérisson très important pour mon camarade que j'ai vu s'effondrer à genoux sous mes yeux à la simple entente du nom du Conseiller. Ce sera déjà un bon départ -enfin un nouveau- s'il revoit le Donovan, je pense. Que leur rencontre se finisse bien ou mal, je sens qu'il a besoin de se rassurer, même s'il ne le revoyait qu'une seule fois. En promettant de lui annoncer les informations les plus importantes, j'acquiesce de la tête, le trouvant assez brave d'assumer déjà son absence alors que c'était comme s'il se réveillait d'un sommeil lourd d'un an et quelques mois.
Je le sens qui se redresse pour se tenir droit, ce qui est un bon début. Il semble tenir le choc comme il peut, même si j'imagine que ça ne doit pas être simple. Tant de choses peuvent se passer en un an, et tant de choses se sont passées cette année... Ne serait-ce que par rapport à Enola, ou à ma propre situation qui s'est retrouvée quelque peu mouvementée. Des détails bien sûr de ma vie personnelle qu'il n'a pas besoin de connaître. Telemaque a l'air fort et résistant. J'ignore ce qu'il a traversé, mais ça devait être assez rude, pour qu'il perde la notion du temps au point qu'il ait eu l'impression d'avoir fait un bon en avant d'une année. Un 'vide' que seulement d'autres peuvent combler par les récits de ce qui s'est produit en 2015, mais qui marque un passage dans sa vie dont il ne se souvient pas. Aussi, je constate qu'il n'a pas perdu pour autant son sens de l'observation et qu'il continue de beaucoup réfléchir, en entendant la drôle d'analyse qu'il se fait à propos de mon bras, et de la potentielle perspective que nous pourrions peut-être devenir... amis ? Euh... Et bien, c'est-à-dire que... O-Oui c'est vrai, mais je ne pensais pas qu'il pourrait être d'accord là-dessus. Je veux dire... Nous nous connaissons relativement à peine. Quand on sait qui je suis, il serait idiot de penser que je serais contre, étant donné que j'adore rencontrer de nouvelles personnes et me faire de solides camarades. Bien que je trouve juste étrange qu'il me parle de crucifiement alors que je n'ai fait que l'aider à tenir sur ses deux jambes et que cela me semblerait totalement surréaliste que les os de mes bras se détachent simplement parce qu'ils le supportent légèrement et qu'il est vrai qu'il est plus grand que moi. Mais... J-J'ai gagné en musculature, d'abord ! Juste un peu mais euh... Bah c'est mieux que rien, quoi. Arceus merci, ce n'est pas aussi facile de faire lâcher des ligaments, mais j'avoue être un petit peu surpris par sa façon de penser. Ce garçon paraît un peu bizarre, mais je suppose que c'est un trait commun à tous les amis de Faust, ça.
Doucement, il s'écarte un peu pour se mettre face à moi. Je ne devrais pas, mais une partie de mon ego regrette de ne pas être un peu plus grand pour au moins arriver à la hauteur de ses yeux, ce qui aurait été satisfaisant. J'espère naïvement quelque part que je vais réussir à grandir encore de quelques centimètres risibles. Enfin, faudrait pas que je sois trop grand non plus, sinon pour les câlins avec Natsume, ça risque d'être plus compliqué, ou alors il faudrait que lui aussi change de taille, enfin bref. Peu importe notre différence, en fait. Telemaque semble prêt à faire des efforts pour se requinquer, et ça, c'est un grand pas en avant. Il aurait été inutile de se morfondre pendant des heures, de toute manière. On ne rattrape pas le temps perdu comme ça, après tout, mais comme je ne saisis pas encore tout à fait l'individu en face de moi, il aurait été difficile de deviner s'il était plutôt du genre à être pessimiste ou, au contraire, à aller de l'avant. Mais au fond, il a l'air d'avoir la même logique que moi. Enfin, une partie, du moins. C'est toujours mieux d'être optimiste, oui ! Du moins, de mon point de vue. De ce que je vois, je crois que j'ai réussi à lui remonter un peu le moral, et pour l'une des premières fois de ma vie, je me sens fier d'avoir pu porter secours à quelqu'un.
« Un-un coiffeur ? Hm... Je ne suis pas spécialiste de Zazambes, après, mais... Ah ! J'crois que j'en connais un ! Suis-moi ! »
Faust se fiche éperdument de la façon dont les gens sont habillés ou coiffés, à vrai dire. Mais je comprends ce que peut ressentir Telemaque. Le Donovan a l'air important pour lui, alors c'est normal qu'il veuille se montrer sous un meilleur jour pour leurs retrouvailles. Surtout s'il dit porter ses vêtements depuis... euh... deux ans, il a dit ? Ouais... il a raison, l'est grand temps d'en changer ! Mais j'ai pensé qu'il était mieux de passer chez le coiffeur avant d'aller directement lui trouver de nouvelles fringues, histoire qu'il ait au moins le visage dégagé, et pas recouvert de mèches en bataille qui ont fait la troisième guerre mondiale sur sa tête. Je ne connais pas vraiment la ville en soit, mais il me semble avoir aperçu ce que nous cherchons en venant. J'espère ne pas m'être trompé, auquel cas je n'aurais qu'à appeler Tristan pour lui demander conseil, il sait bien plus de choses que moi concernant Zazambes. Je prends Cheza dans mes bras pour ne pas la perdre de nouveau et me retiens de courir à travers la foule, étrangement impatient. Il faut croire que cela fait un bail que je ne me suis pas senti utile, alors ça a tendance à provoquer un effet d'adrénaline sur moi. Mais je dois quand même ménager Telemaque, qui a l'air d'avoir vraiment passé sa vie loin de tout, et pour cette raison, je reste à sa hauteur, en affichant un sourire paisible. J'ai un peu hâte quelque part de savoir quelle sera la réaction de Faust quand il redécouvrira Telemaque. Je ne sais pas comment il était quand ils se sont connus, mais en deux ans, il peut y avoir d'énormes changements, et j'en suis la preuve vivante. J'appréhende seulement un peu sa réaction par rapport à tous les événements qu'il a ratés, ne serait-ce que l'altercation avec Sulfura, un Pokémon légendaire quand même, dont je me souviens encore et dont le souvenir reste gravé par la marque sur mon flanc. Ce que j'avais fait ce jour-là était extrêmement dangereux, mais... Le regard de l'oiseau, rendu fou par le collier qu'il portait, reste ancré dans ma mémoire comme un instant de fascination et d'excitation. Je ne me réjouis pas d'avoir fait le pitre alors que les séquelles auraient pu être bien plus graves, mais c'est le genre d'expérience qui ne se produit qu'une seule fois dans sa vie, et je ne regrette pas d'en avoir été spectateur.
« Ah !.. C'est ici. Le style est un peu étrange, mais ils ont les prix les plus abordables. »
Une inscription avec écrit 'Chez Happé' est gravé au-dessus de la porte. Sans doute le nom de la boutique. L'entrée est, ma foi, quelque peu austère. Sombre, avec une vitrine quelque peu poussiéreuse et un style se rapprochant de celui des barbiers du dix-neuvième siècle, si la devanture ne donne pas forcément envie d'y rentrer, c'est le moins cher de tous les coiffeurs et je suis certain qu'il est tout aussi bien. Ne connaissant pas le budget du Enat, je préfère ne pas prendre de risque, me disant qu'il vaut toujours mieux qu'il garde ce qu'il a pour de nouveaux vêtements plutôt que de dépenser la moitié dans une coupe de cheveux que n'importe qui pourrait lui faire -ou presque- avec une paire de ciseaux gratuitement. Cheza ne semble, quant à elle, pas très rassurée, mais nous faisons ça pour notre nouveau camarade, et je ne veux pas qu'il croit que je l'emmène exprès dans des endroits de luxe pour qu'il puisse y dépenser tout ce qu'il a. De mon avis, tous les coiffeurs se valent à peu près si c'est juste pour couper les mèches en trop de Telemaque ; vraiment, pas besoin de CAP coiffure pour savoir comment fonctionne des cheveux. Puisque je suis celui qui a indiqué l'endroit -sans pour autant le connaître-, je pénètre donc à l'intérieur le premier, et salue le personnel, composé seulement d'un homme chauve avec des lunettes noires et une blouse blanche, ainsi que d'une vieille femme un peu plus loin, près d'une porte, qui se frotte les mains lorsque nous entrons. L'endroit est assez petit, mais bizarrement propre, et les miroirs sont impeccables. Dans ma naïveté, je pense encore que c'était une bonne idée de l'amener ici. N'importe qui aurait probablement déjà pris la fuite simplement en voyant le sourire assez perturbant de notre hôte.
« Bonjour, jeunes hommes. Entrez, entrez donc. Chez Happé, nos clients sont privilégiés. »
L'endroit est... un peu louche, je l'accorde. Même beaucoup. Mais je me rappelle que c'est pour que Telemaque se sente bien dans sa peau que nous faisons ça, et peu importe qui s'occupe de lui refaire une beauté, du moment que nous avons les moyens de redonner vie à ce qui se trouve sur sa tête. Par ailleurs, je trouve ça ironique qu'un coiffeur soit... chauve. C'est assez paradoxal.
« Hum. B-Bonjour, m'sieur. Euh... M-Mon ami aurait besoin qu'on lui coupe les cheveux... Si c'est possible. » « Mais bien sûr ! Venez, prenez place sur cette chaise, je vais m'occuper de vous. »
Le coiffeur -peut-être est-ce lui qui se fait appeler Happé?- indique à Telemaque de se placer sur un fauteuil contre un lavabo, comme... chez tous les coiffeurs normaux. Intérieurement, cela me rassure. Peut-être que ce mec est pas si malsain, finalement. Il commence d'ailleurs à appliquer un shampoing sur la tête de l'autre dresseur, pendant que je fais rentrer Cheza dans sa Poké Ball. Elle risque de s'ennuyer un peu, autant la faire ressortir plus tard, à la limite. J'attends moi-même debout jusqu'à ce que ça soit fini, mais le coiffeur m'interpelle.
« Vous pouvez vous asseoir dans la pièce d'à côté, pendant ce temps. Thérèse va vous offrir quelque chose à boire. »
Sur le coup, j'hésite. Puis, je me dis que Telemaque peut très s'en sortir tout seul, alors je lui fais signe que je reviens quand il aura fini, et suis la vieille qui m'entraîne effectivement derrière la porte qu'elle gardait, et qui débouche sur une pièce plus petite où se trouvent des canapés et une table basse avec des magazines dessus. Je me retiens de glousser un peu quand je vois sur les gros titres que les journalistes ont glissé un article sur les dix meilleures fanfictions concernant la relation entre Mephisto et Isaac. Je jetterais presque un coup d'œil si je n'avais pas peur de ce que je pourrais lire et si je ne voulais pas préserver mes yeux d'un quelconque saignement, alors je ne vais pas chercher plus loin ce que les fans ont pu imaginer. Je me contente donc d'attendre sagement sur le canapé en balançant mes jambes aléatoirement à la manière d'un gamin. La vieille femme, quant à elle, ne fait rien, et reste debout derrière une sorte de bureau en souriant d'un air un peu trop calme, les mains jointes. Je ne peux pas dire que l'ambiance me mette vraiment à l'aise et que je jurerais sentir une odeur de moisi, mais je me tais, ne préférant pas rendre tout ceci encore plus pesant. Quand une espèce de cloche sonne enfin pour signifier que le coiffeur a terminé, je me lève d'un bond pour me diriger vers la porte. Mais au même moment, la dénommée Thérèse se rapproche d'un pas vif et s'empare de mon poignet, toujours avec ce même sourire.
« Au fait, savez-vous pourquoi cet endroit s'appelle 'Chez Happé' ? » « Euh... non ? »
Tout à coup, la porte devant moi se ferme, et j'entends le bruit d'un verrou qui s'actionne. Mon autre main tente de l'ouvrir, mais sans succès.
« Parce qu'il est impossible... de s'en échapper. »
Commençant à paniquer sérieusement, surtout en entendant le rire d'un Spectrum qui apparaît de derrière l'ouverture fermée, je me débats pour m'enfuir de l'emprise de l'emprise de la mémé avant de frapper violemment la porte pour l'ouvrir.
« TE-TE-TE-TELEMAQUE ! L-La vieille est devenue folle ! Tu n'as rien, de ton côté ?! »
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Telemaque D. Enat Débutant
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Âge du personnage : 20 Métier / Études : Clodo Pseudonyme(s) : Tété
09:12 Zazambes | Chez Happé Un peu perdu | Anxieux
Il marchait en suivant de près le jeune Sam, foulant de ses godillots la voie piétonne d'une étrange propreté. Pas la trace d'un crachat ou d'un vieux chewing-gum collé sur le trottoir et encore moins de mégot de cigarettes qui traine ci et là. Décidément, cette partie de la ville devait avoir un traitement particulier pour ressortir aussi "immaculé". Enfin, il ne s'arrêterait pas sur ce genre de détail. Le voilà donc devant le fameux coiffeur. Petite entremise en deux bâtiments, une vitrine minuscule, voire inexistante en fait. La porte agissait comme façade et l'intérieur devait être en longueur plus qu'en largeur. Autant entrer, tous ses compagnons Pokémon étaient bien rentré dans leurs balls et il les a toujours à portée de main. La crainte de les perdre l'eut peut-être rendu légèrement paranoïaque par rapport à cela. Il emboita le pas au jeune homme qui parla pour lui et se retrouva, bien assez vite, relégué dans un petit salon.
Ce lieu... était... normal. Il n'y ressentait rien. Tout du moins, la pièce avait l'air d'être ce qu'elle était, rien de plus. Il ne savait pas pourquoi, ni comment, mais depuis son réveil, son esprit c'était totalement fermé sur les illusions et les ondes psychiques, un peu comme une protection d'instinct. il n'a, pourtant, aucun antécédent avec un type psy, spectre ou ténèbres, aux dernières nouvelles. Mais peut-être c'était-il passer quelque chose durant ces deux années. Impossible pour lui d'en savoir plus. Mais il se sentait "pas trop mal" ici. Il n'aurait su dire pourquoi ni comment, mais il n'avait aucunement l'impression d'être pris au piège, et ne ressentait cette étrange atmosphère.
Le coiffeur, chauve de surcroit, l'invita à se poser sur un des deux ou trois sièges de la boutique, face à un miroir rutilant, bien qu'étant suffisamment ancien pour commencer à s'émailler par endroit, sur les bords. Avant de se faire tailler les tifs, il eut droit à un rasage en bonne et due forme. Il est vrai que sa légère barbe de quelques jours ne rendait pas hommage à une hygiène vraiment soignée. Et s'entama, par la suite, la tombé de ses mèches et de ses fourches. Il avait simplement demandé un rafraichissement de sa tignasse et surtout moins de volume, quelque chose de simple, facile à coiffer, dégager sur les côtés et l'arrière, qui ne lui tomberait pas au visage même sous la douche. La main du maître, rapide, autant avec des ciseaux qu'avec un rasoir, taillait, tranchait, découpait, tel un chirurgien des capillaires.
Avant qu'il eut finit, Telemaque commença à angoisser. Quelque chose avait changer, ou était apparu. Il n'aurait su le dire, mais son cœur battait plus fort et vibrait à cette nouvelle présence. Le maître de ses cheveux posa cependant une main salvatrice sur son épaule avant de lui montrer une trainée de brume étrange, sombre. Toujours sans mot dire, il sera l'épaule du jeune homme légèrement, comme s'il cherchait à le réconforter, en quelque sorte, sur cette nouvelle présence. Son cerveau, en tout cas, était en train de préparer des barrières psychiques pour éviter toutes entrées inopinées dans sa psyché. Quelque chose avait changé en lui. Le coiffeur fini son travail dans le plus grand silence avant de finir par sonner une cloche, posée simplement sur une petite table. Telemaque se leva sous un nouveau jour, en tout cas, depuis un bon moment. Cependant, il ne pouvait pas sentir ce qui se tramait dans le salon. Quelque chose l'angoissait au point de lui vriller les méninges. Il finit par ouvrir la porte.
Tout du moins il essaya. Mais elle resta close. Décidément, il ne le sentait pas ce coup-là. Il se retourna vivement vers le coiffeur pour demander des explications, mais ce dernier était absent. Ou était-il passé ? Il n'avait rien vu venir, ni passer, et encore moins entendu. Il reposa sa vieille casquette sur sa tête et rabattu sa capuche dessus. Il allait défoncer cette porte à coup d'épaule. 1... 2... 3 !
Il traversa littéralement la porte et se retrouva soudainement projeté à l'extérieur du salon. Seul dans la rue. Aucun passant aux alentours. Ou était Sam ? Il devait revenir à l'intérieur pour le retrouver, mais comment expliquer qu'il se soit retrouver à l'extérieur en voulant entrer dans le salon ? Qu'importe ! Il posa la main sur la poignée et tira, de toutes ses forces, mais rien n'y fit, elle ne cédait pas. Il n'entendait rien et les lieux semblait vides. Il pensait avoir été prémunis des illusions, mais ce n'était qu'une vague idée, une vague pensées, rien de concret. Comment avait-il pu en arriver à cette conclusion sorti de nulle part. Bon, la porte ne voulait décidément pas s'ouvrir, et le Enodril ne se trouvait nulle part. Ça allait péter. Il mit les mains dans ses poches et appela ses compagnons Pokémon.
— On casse tout !
Ni une ni deux, il fonça dans la porte d'entrée, brisant la vitre qui encadraient le bois de cette dernière, suivis de près par tout ses compagnons. Le jeune homme voyait rouge, et là, c'était pas le moment de lui chercher des crosses. Il n'avait pas payé et s'en serait soucier avant s'il avait pu retrouver cet inconnu qui l'avait bien aidé. Porte ou pas du salon, il fallait qu'il la fasse tomber.
— Feu !
Le Pyronille s'entoura de gerbes enflammé avant de foncer sur la porte de tout son corps, rapidement suivis des coups de pied puissant du Galifeu. L'Airmure se jeta dessus, tranchant de ses ailes en lame de rasoir le plus de copeau de bois possible, suivis d'un rythme soutenu de Dard-Venin lancé par sa Mimigal et du canon-graine de son Srainipiot. Le tout suivis de prés par la masse lourde et musclé de Telemaque qui traversa le bois de cette porte de salon, arrivant dans le salon dans un mélange de feu et de bois. Ses mains traversèrent une forme violette et spectrale face à lui dans le feu de l'action, et toute la compagnie débarqua dans les lieux. Zagara se jeta au visage de la vieille, lui sautant littéralement dessus en la recouvrant de soie collante alors que le Spectrum disparaissait sous la surprise enflammé qu'était le jeune homme.
— Tout va bien ?
Spoiler:
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Difficile remontée [Sujet Libre] Dim 30 Oct 2016 - 23:57
Difficile remontée
Liiiiibre ~
Plus on est de fous, plus on rit
Ok, ça y est, je regrette un peu. Quel con ! Cet endroit respirait l'ambiance louche depuis Baguin, pourquoi j'ai quand même voulu y emmener Telemaque ? Sérieux, il a pas besoin de ça maintenant. Je voulais juste trouver le meilleur endroit pour son budget, mais j'aurais sûrement dû y réfléchir à deux fois avant de servir de guide improvisé. En fait, si je peux tout à fait me défendre face à ce qui m'attend -peu importe ce que c'est-, j'ai plus peur pour l'aîné, que j'ai malheureusement entraîné dans ma connerie, alors que je sais juste qu'il a un Grainipiot. Peut-être a-t-il d'autres Pokémons avec lui, mais je ne peux pas en être sûr. Avec sa carrure, j'imagine aussi qu'il pourrait se défendre lui-même, excepté si... Si bien sûr son opposant a des armes, mais on est pas dans un film glauque non plus ! Quoique... Je commencerais presque à me le demander. En tout cas, si c'est une caméra cachée, c'est loin d'être drôle ! Mais vu le sourire du Spectrum et celui de sa vieille dresseuse, je crois pas qu'il s'agisse d'une quelconque blague. Mon réflexe premier aurait été de sortir d'autres de mes compagnons de leurs Poké Balls afin qu'ils viennent m'aider, mais je n'y pense pas tout de suite sur le coup et tente de défoncer la porte en fonçant dessus. Mais de toute façon, mes bras et mes jambes se retrouvent bloqués par le Spectrum qui m'immobilisent, me rendant impuissant. Je continue cependant de hurler à plein poumons en espérant que Telemaque m'entendra, même si je m'en veux de l'avoir traîné dans une telle galère.
C'est d'ailleurs lui qui vient me sauver. Ou plutôt, lui et ses compagnons, que je découvre dans la foulée. La porte qui me bloquait le passage n'est plus longtemps un problème, car elle ne peut que plier devant les flammes et les coups qu'elle reçoit. De ma vue, je la vois d'abord se consumer, brûlant toute entière, puis se faire trancher, et marteler, cédant rapidement. Dans son encadrement, la silhouette de Telemaque se dessine, entouré d'un Pyronille, d'un Galifeu, d'un Airmure, d'un Mimigal, et enfin de son Grainipiot, le seul de la troupe que je connaissais jusqu'à présent. Mes yeux s'écarquillent devant l'équipe du Enat, dont je ne soupçonnais pas la puissance. Je croyais qu'il ne possédait que des petits Pokémons comme la graine sur pattes, mais je vois bien, au cœur du brasier qu'il vient de former, que je m'étais trompé. Pas comme s'il n'avait que des Chenipans non plus, loin de là, et je sifflerais presque d'admiration si je n'étais pas occupé. Sa venue a le mérite, en plus de faire commencer à brûler la baraque -en soit je devrais pas m'en réjouir parce que nous y sommes toujours, mais comme cet endroit a l'air décidément bien louche, je ne vais pas plaindre les habitants-, de détourner l'attention du Spectrum de la vieille chouette qui me lâche instantanément. Ni une, ni deux, tandis que la Mimigal s'en prend à la dresseuse du spectre -ce dernier s'étant enfui juste avant-, je cours vers Telemaque avant de lui prendre le poignet et de l'emmener en direction de l'extérieur.
« Faut qu'on sorte d'ici ! »
Ou du moins, si j'en ai envie, je me rends compte que ça ne sera pas aussi simple. Le coiffeur chauve est revenu et nous barre la route, s'amusant à faire tournoyer une Poké Ball dans sa main. Un sourire malsaine dessiné sur sa bouche, je me doute toute de suite qu'il ne nous veut pas vraiment du bien. Mais pourquoi ? Pourquoi un coiffeur essayerait-il de nous garder entre ces murs ? J'comprends plus rien. Pas comme si nous ne l'avions pas payé (enfin si, mais la situation est pas aussi évidente) ou que nous nous étions comportés comme des voleurs. C'est pas comme si nous n'allions pas régler, même si je crois que c'est un peu compromis, vu comment cet endroit est de plus en plus creepy. Le propriétaire des lieux se met à rire de manière singulière, pas franchement amicale, si vous voyez ce que je veux dire. Il s'arrête de jouer avec sa Poké Ball pour en sortir une forme sombre qui se matérialise aussitôt en Ectoplasma. Ce dernier se meut, prêt à attaquer, l'air aussi mauvais que son dresseur.
« Vous ne passerez pas ! » « … Et vous avez raison ! »
Passer ne sert à rien si un autre échappatoire est possible de toute manière. Je pourrais affronter son spectre, mais je n'en ai pas du tout l'envie. Un petit combat de temps à autre ne me dérange pas, même quand c'est nécessaire, mais je veux sortir de ce lieu oppressant le plus vite possible et échapper à la moindre question des pompiers qui ne vont pas tarder à arriver, vu que l'alarme incendie s'est déclarée et que le feu se propage de plus en plus vite. J'aurais pu l'éteindre, mais là aussi, le désir manque à l'appel et je ne veux pas entraîner le brun au nom grecque dans de nouveaux problèmes ; j'en ai assez causé. Alors sans plus tarder, je sors Synkro de sa Poké Ball. En scrutant rapidement la salle en feu, et ayant l'habitude, il sait que j'ai besoin de Teleport. Blasé par ma capacité à me mettre dans ses situations pas possibles, il me vient toutefois en aide en se rendant compte qu'il n'a plus le choix, et nous téléporte moi, le Enat, et ses compagnons. Nous quittons avec soulagement le salon de coiffure pour nous retrouver en un éclair à l'extérieur, apparemment loin du lieu d'où nous nous échappons. Mais je distingue, à plusieurs mètres, une première sirène retentir. Mais avec soulagement, je perçois devant nous un grand centre commercial où Telemaque pourra poursuivre ses achats. En même temps, cela nous permettra sans doute -je l'espère- de moins nous faire remarquer.
« Désolé, j'voulais pas t'entraîner dans cette galère. Et euh... Merci de m'avoir secouru. »
Je détourne un peu le regard, gêné de ma conduite. Pour rire, j'aimerais me dire qu'au moins il s'est fait coupé les cheveux gratuitement. Mais ce n'est pas quelque chose dont on peut être vraiment fiers non plus. Aussi bizarre qu'était ce type, même s'il avait l'air de vouloir manger des bébés Bulbizarres, il a fait son travail et a, je le remarque maintenant, vraiment coupé les cheveux de Telemaque. Mais ce qui est fait, est fait. Constatant qu'une fois de plus je suis celui qui a apporté les ennuis, mon Gardevoir n'hésite pas à profiter de l'occasion pour me donner un bref coup sur la tête. Oui, je sais, je sais, j'ai agi comme un idiot... Encore. Je soupire un peu, décidant de ne pas rester sur cette mésaventure et de rebondir sur autre chose. Je souris légèrement en me tournant vers Telemaque.
« Au fait, je vois que t'as une sacrée équipe ! Tu pourrais peut-être tenter la compétition, hé ! Hé hé... Si tu veux mon avis, c'est un bon moyen pour que Faust te remarque. »
Je lui glisse un clin d'œil, me comprenant, pendant que mon Gardevoir, qui sait à quoi je fais allusion, lève les yeux au ciel. Telemaque ne doit probablement pas le savoir -peu de gens le savent-, mais il se pourrait qu'il ait des surprises s'il se retrouve à la Ligue un jour contre Méphisto.
« Mais viens, je vais t'emmener au centre commercial. On pourra t'y prendre des vêtements neufs. Je te raconterai tout ce qui s'est passé d'important. »
Je fais rentrer Synkro dans sa Poké Ball pendant que je conduis le plus grand pour continuer cette 'virée shopping'. Je ne suis pas très branché mode, mais ce n'est pas désagréable de passer du temps avec lui. Au moins, ça me détend des finales qui approchent à grands pas. J'avais bien besoin de me changer les idées, ces temps-ci. Mais quand même, j'ai toujours cette espèce d'impression de déjà vu au fur et à mesure que je détaille le Enat. Je ne sais pas pourquoi, mais je serais presque sûr de l'avoir déjà croisé une fois. Je ne saurais dire où, cependant, mais son regard semble me ramener à des souvenirs très flous, et surtout lointain à présent. Mais je préfère, plutôt que d'essayer de me souvenir, le diriger vers la boutique. Nous entrons dans le centre, espace assez grand, où des escalators nous mènent justement vers un magasin de vêtements au premier étage.
« En fait je sais pas trop ce que tu considéreras comme important, mais... Hmm... Je peux déjà te parler de Sulfura ! Je me demande comment tu as pu manquer ça, d'ailleurs, enfin bref ! Y'a deux ans, y'a le volcan Limar qui a grondé et puis t'as Sulfura qui a surgi, comme ça ! Mais tu sais quoi ? Y'avait un mec sur son dos ! Si, j'te jure ! Mais on a réussi à l'arrêter ! C'était vachement cool ! Enfin... C'était dangereux, mais cool quand même ! »
'J'ai failli y laisser ma peau mais c'était moins pire que l'anniversaire de Tonton Jacquie', j'aurais dû dire, ça aurait vachement mieux passé ! Mais quel crétin... Bien sûr que c'était pas marrant du tout ! Ils se sont tous inquiétés pour moi, de quoi j'me mêle... Mais bon, voir un légendaire, ça arrive quand même pas tous les jours, je suppose. Vaut mieux en rire maintenant que c'est passé. Oui, c'est forcément la meilleure idée.
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Telemaque D. Enat Débutant
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09:47 Zazambes | Centre Commercial Soulagé | Tranquille
Il n'y avait pas de quoi. Il aurait secouru n'importe qui de toute façon. Enfin, s'il pouvait appeler ça secourir, bien entendu. Après tout, il n'avait fait que détruire une porte, arriver dans une pièce glauque, puis se faire amener et tirer ailleurs pour, au final, se retrouver non loin d'un centre commercial. Il n'était pas bien sûr d'être le sauveteur dans l'histoire, surtout au vu des capacités des Pokémon de Sam. Ce dernier n'avait pas qu'un simple Herbizarre. Un Gardevoir, dont-il pouvait ressentir l'aura de puissance, faisait aussi partit de ses compagnons. Rien que ça, le jeune adulte se méfia intérieurement de défier un jour Samaël. Non pas qu'il ne souhaitait guère perdre à plate couture, mais quel était l'intérêt de lancer un défi que tu savais perdu d'avance à cause d'une différence de force aussi importante que la profondeur d'un gouffre. Ce Samaël avait très certainement plus d'un tour dans sa manche, et Tele devrait calmer ses ardeurs de combat avec lui, afin de ne pas se retrouver comme une souris tentant d'écraser un éléphant. Bien que techniquement, une souris peut étouffer le dit pachyderme en s'insérant dans sa trompe.
A l'époque, il avait été un peu aveuglé par sa fougue du combat, au point de ne pas voir la différence de puissance entre lui et Faust. Ce dernier n'avait utilisé que le Chartor qu'il avait capturé quasiment en même temps que lui et son Airmure. Aujourd'hui, il se rendait bien compte qu'il n'avait pas le niveau, du tout, et qu'il allait devoir redoubler d'effort.
— Y à pas de quoi, mais tu t'en serais très bien tiré tout seul répondit-il, presque amusé, à l'acte de sauvetage énoncé par l'autre jeune homme. Il rappela tous ses compagnons dans leurs différentes capsules afin de ne pas faire un effet "meute" en se déplaçant.
L'adulte s'étira un peu, ce petit exercice totalement imprévu avait échauffé ses muscles. Ce n'est pas pour le peu d'efforts qu'il avait fourni qu'il allait se fouler quoi que ce soit, mais juste une simple habitude qui démontrait un certain... bien être. Il hésita un moment à relever les paroles de Samaël. La compétition, oui, cela pouvait se faire. Mais ce n'était pas encore le moment pour se lancer. Enfin, si, il le souhaitait vraiment, mais il restait littéralement bloquer devant l'épreuve que cela semblait être. Il préféra passer outre. Loin d'être malpoli, mais l'évocation de Faust était en train de le mettre un peu mal à l'aise. Ah ah ! Il devait passer ce genres d'émotions sous silence, c'était trop bête de penser à lui maintenant alors que ce n'était pas le moment.
Il suivit cependant l'autre mec jusqu'au sein d'un centre commercial. L'écoutant d'une oreille attentive alors qu'il regardait avec une certaine curiosité ce monde qu'il n'avait plus vu depuis un moment.
— Sulfura ? Non, je dois bien t'avouer que cela ne me dit rien. Le dernier fait marquant dont j'ai le souvenir remonte... a l'attaque du régime, au Colisée, et au rapt qui à suivi. Je me souviens d'un homme, un type âgé, au visage émacié et rude. J'ai cru comprendre qu'il s'appelait... Sadn... non, Sydna, ou quelque chose du genre. Il m'a fait passer un interrogatoire assez musclé, j'y ais perdu quelques ongles, une ou deux côtes fêlés et des contusions multiples. J'en souffre rien que d'y penser, même si je peux m'estimer chanceux d'en être sorti vivant. Après cela, on m'a jeté dehors, comme un vulgaire Malosse pouilleux.
En discutant de cela, son regard s'était perdu dans le vague, et sa main gauche c'était refermé plusieurs fois nerveusement sur elle même, comme pour constater si ses cuticules avaient bien repoussé depuis le temps. Il eu même me réflexe de passer son bras sur le côté de son buste, cherchant si quelque chose ne s'était pas déplacé à la seule évocation de la torture. Oui, il avait survécu, et étonnamment, en un seul morceau, légèrement abimé. Il n'avait donc aucun droit de se plaindre, car il le savait, tout le monde n'en était pas revenu vivant. Il revint à la réalité et se mis à sourire à Samaël.
— Sur le dos de l'oiseau de feu, le Pokémon légendaire qui régule la température des océans avec Artikodin, Electhor n'a plus qu'à les transformer en courant marin. Il a du en falloir du courage pour monter sur son dos. Celui qui à fait ça et soit un fou, soit un chanceux. Il aurait pu finir totalement carbonisé, et j'ai l'habitude des Pokémon feu. Capable de réguler la température de leurs flammes pour ne pas brûler les êtres qu'ils jugent digne ou comme des amis. Un peu plus et je me dis que ça devait être toi qui chevauchait cette magnifique créature de flamme pure.
Il sourit bêtement à ce qu'il venait de dire, sans savoir s'il avait juste ou non. Et puis, même si ça l'était, il n'aurait juste qu'un peu plus d'admiration pour ce jeune homme là. L'escalator finit sa course à l'étage, ou Telemaque se permit, cette fois-ci, de prendre les devants, se dirigeant vers une enseigne de fripperie "Le Tissu Fauché". Ah ah ! Après "Chez Happé !" voilà qu'il entrait encore dans une boutique ayant un rapport particulier avec un Pokémon de type spectre. Ce qui lui donna quelques sueurs froides. Enfin, vu qu'ils ne semblaient pas les seuls au seins des tas de vêtements rangés dans un ordre assez particulier, il se rassura. Bon, trois chiffons suffirons, une paire de godasses pas trop usée pour remplacer celles troués et décousues qu'il portait au pied.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Je n'oserais jamais me vanter de tels "exploits" ; j'ai pris d'énormes risques pour pas grand chose, au final, et j'en suis conscient. Malgré tout, je suis peut-être égoïste en disant ça, mais je ne regrette rien. Même la brûlure dont je garde encore les traces sur mon flanc est assez peu, quand je me souviens de la proximité que j'avais avec l'oiseau de feu. Je n'ai eu le temps de le voir qu'un court instant, et même à ce moment-là j'étais plus préoccupé par le fait d'essayer de retirer son collier qu'à l'admirer vraiment, mais ce fut bien assez pour moi, bien assez pour que je me rende compte de sa majesté et de sa puissance qui dépassait l'entendement, surtout pour ma part quand je n'étais pas aussi fort que maintenant. Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris, ce jour-là, pour me jeter corps et âme dans une bataille que saurais perdue d'avance. J'aurais dû, en tant que débutant sur le terrain, laisser la place aux plus expérimentés et me rendre utile d'une autre façon. Mais je pensais vraiment pouvoir faire quelque chose, ou du moins arriver à prendre part à ce combat d'une manière ou d'une autre, sans nécessairement finir par faire le pitre, comme toujours. Pourtant il était si beau... Ses ailes enflammées semblaient fendre les cieux, le teintant de lumières oranges, jaunes et rouges, et son corps ardent se déplaçait si farouchement dans les airs... J'aurais sans doute pris une photo pour immortaliser ce moment si le cœur y était, mais la peur que je pouvais lire dans le visage de mes proches m'a clairement fait comprendre que je n'avais pas tellement agi de manière raisonnée, même si c'était évident et que je cherchais juste là un moyen de distraire le Pokémon pendant que je laissais les autres trouver une solution adaptée à la situation.
Je trouve ça curieux que Telemaque soit passé à côté d'un pareil événement, mais si jamais il lui est arrivé un malheur qui lui a fait perdre la mémoire, par exemple, je serais moins étonné. Cela pourrait expliquer tout le temps qu'il a manqué, ainsi que tout ce qui s'est produit sur l'île, car mine de rien, en deux ans, c'était assez mouvementé. Un peu trop, sûrement, mais comme d'habitude, j'imagine. Il faudra, après tout, commencer à s'y habituer si le conflit ne se règle pas très vite. Je plains déjà le Enat qui va peut-être devoir en subir les conséquences, lui aussi, mais ça sera encore moins évident pour lui, alors qu'il 'revient' à peine. Même les habitants ne sont plus à l'abri, maintenant, et toute l'île doit le savoir. Ils sont moins atteints, certes, mais la rafle a prouvé à elle seule que le Régime ne faisait pas la différence quand ça l'arrangeait. Je crains un peu pour lui, à vrai dire. Il vient de se relancer, et s'il arrivait de nouveau quelque chose, ça sentirait pas bon du tout. Mais peut-être que Telemaque sait se battre, après tout ? Draaah je devrais pas penser à ça maintenant, moi. Néanmoins, depuis janvier d'il y a deux ans, je ne peux m'empêcher de me dire que tout le monde devient de plus en plus concerné. Et à ma grande surprise, Telemaque m'en parle également, de cette razzia humaine qui a plongé la place d'Amanil dans un bain de sang. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il y fasse allusion, à vrai dire, mais étrangement, un réveil s'allume en moi, et des flashs me reviennent au fur et à mesure qu'il me décrit le dernier jour marquant dont il se remémore. Le visage de Telemaque m'avait paru étrange dans le sens où il me donnait une impression de déjà vu. Et je me rappelle. Je me rappelle du camion où j'étais. Durant toute la traversée pour emmener au Bloc R2, je n'avais d'autres choix, à part chouiner, que de partager des regards peinés avec ceux qui remplissaient avec moi ce véhicule austère, et pour certains, funeste. Et il était là. Mais il ne pouvait me voir. Ses yeux étaient clos. C'était le seul qui avait perdu connaissance. Le seul qui ne pleurait pas ou se lamentait. Il ne pouvait pas. Peut-être ne se rendait-il même pas compte qu'il se faisait conduire au Bloc. Cela faisait-il de lui le plus chanceux, ou au contraire le plus miséreux, d'ignorer qu'on nous embarquait vers une destination que nous savions d'avance peu plaisante ? Il n'avait pas la douleur du voyage, celle que nous ressentions tous en maudissant notre destin cruel de ne pas avoir su nous préserver des griffes du Régime. Deux ans, maintenant, je suis autant surpris de le reconnaître aujourd'hui, que je ne le suis pas du tout de ne pas avoir su le retrouver dans ma mémoire. Je ne le connaissais pas, mais de ce que je peux revoir dans mes souvenirs, il a changé, pour sûr. Et Faust, j'en suis certain, risque d'avoir un petit choc en l'identifiant.
Je ne connais pas, en revanche, celui qui s'est 'occupé' de lui. Pas comme si je connaissais tous les tortionnaires du coin, mais au moins, nous n'avons pas eu le même. À moins qu'il ne confonde ce 'Syd' avec 'Silvery' ? Mais il tient à ce 'd', apparemment, alors je ne crois pas que ça corresponde à celui que j'ai eu le 'plaisir' d'avoir. Et en même temps, je ne lui aurais largement pas souhaité, même si je ne suis pas sans savoir qu'il en existe sûrement des pires que ce taré à lunettes. Je ne peux que compatir face au récit du Enat quant à ce qu'il me raconte de sa séance de torture à lui. Je ne serais pas le seul à avoir eu des ongles arrachés. Cela nous fait un point commun, hé... Si je me doutais qu'il a dû passer par des épreuves peu simples, je ne m'étais pas attendu à ce qu'il me dise tout ça, en évoquant son passage au Bloc R2. Je ne lui en demandais pas tant, et par 'tant', je veux dire que ça ne doit pas être quelque chose de facile à raconter, surtout à quelqu'un que tu viens de rencontrer. J'ai beau être un proche de Faust, il aurait ses raisons de se méfier de moi, et ça aurait été dangereux pour lui si jamais j'avais fait partie du Régime. Pas que le mouvement soit du genre à rattraper à tous prix ceux qu'ils ont eux-mêmes libérés, mais sait-on jamais, la rancune peut se trouver n'importe où.
Debout sur l'escalator à attendre qu'il nous dépose à l'étage souhaité, je l'écoute parler de l'oiseau de feu. C'est vrai qu'il était d'une beauté à couper le souffle. Mais malgré ça, je gardais bien sûr mes priorités. Il ne fallait pas que le dangereux psychopathe qui le chevauchait s'en serve pour faire le mal autour de lui. Nous avons eu de la chance que le volcan ne se soit pas déclaré plus menaçant, ce jour-là. J'aurais bien voulu être un peu plus utile, mais à part faire le guignol, je crois que je n'ai pas servi à grand chose. Une 'performance' que je regrette quelque peu, mais dont je n'ai de regret que celui de ne pas avoir eu retirer soit la télécommande de l'ennemi, soit le collier qui contrôlait le Pokémon légendaire. J'ai pu, au moins, tirer de cette rencontre périlleuse mais extraordinaire, un souvenir du grand volatile flamboyant que je n'aurais jamais pensé voir de mes propres yeux, et d'aussi près, surtout ; même si je ne suis pas sorti complètement indemne de mon échange de regard avec lui. La brûlure sur mon flanc me rappellera toujours à quel point j'aurais potentiellement pu y passer, mais me ramène également avec elle en mémoire les sensations qui m'ont parcourus ce jour-là. Je me demande si nous aurons un jour l'honneur de le revoir. Nous avons réussi à le ramener à la raison, alors j'ose espérer qu'il se montrera plus pacifiste à notre prochaine entrevue, si un miracle la produit.
Une idée qui semble faire fantasmer aussi le plus âgé, comme il me soupçonne presque d'avoir été celui que j'ai décri, et à ces mots, je m'immobilise, écarquillant et clignant les yeux dans une expression des plus surprises. Moi, sur le dos de la majestueuse créature flamboyante ?.. L'idée ne me déplairait pas tant que ça, je ne peux le nier. Il avait été rendu fou, quand je l'ai aperçu pour la première et dernière fois. Mais tant de fois on m'a raconté des histoires à son sujet... Je crois d'ailleurs encore posséder des dessins des trois oiseaux légendaires dans ma chambre. Faut dire qu'ils me fascinaient, et qu'ils ne doivent pas être si étranger à mon amour envers les Pokémons Vol aujourd'hui. Smaug me ferait toutefois une petite crise de jalousie, si je préférais m'envoler sur un autre de son double type. Si je suis chanceux, toutefois, je ne le suis pas assez pour prétendre pouvoir réussir un jour cet exploit, celui de voyager sur Sulfura, ou même un Pokémon tout aussi beau, rare, et puissant. Je souris toutefois en m'imaginant être celui qui pourrait avoir cette veine. J'aurais quand même la classe, sur un tel destrier, y'a pas à dire. M'enfin... Me retrouver seulement de nouveau face à l'un d'eux serait pas mal non plus. Y'a peu de chance pour que ça arrive, toutefois. L'arrivée de Sulfura était déjà exceptionnel, et le monde est tellement grand... Pourtant j'en rêve volontiers, même si je sens qu'un certain lapin de ma connaissance ne survivrait pas une seconde fois s'il en croisait un autre ; et je ferai sûrement encore le zouave, à essayer de m'approcher autant que possible. J'ai beau avoir atteint la majorité, je ne peux pas non plus me permettre de faire n'importe quoi. J'ai encore des proches pour qui je compte. Je me demande si Telemaque a une famille, lui aussi.
« Haha ! J't'avoue que j'aurais bien aimé, moi, me retrouver sur le dos de Sulfura. J'ai un faible pour les Pokémons volants, figure-toi. Mais bon, je ne suis pas assez fou ni assez malsain pour vouloir contrôler les Pokémons à ma guise. Je ne ferais jamais quoi que ce soit qui puisse les nuire. Et puis mon Dracaufeu me suffit. »
On a quand même le droit de s'inventer des aventures, ceci dit. C'est pas demain la veille que je pourrai même rencontrer un légendaire une nouvelle fois, mais c'est une raison de plus pour chérir ces précieux souvenirs. Je plains un peu le grec de ne pas avoir pu être présent, même si je trouve que les raisons de son absence restent assez floues, surtout pour une période aussi longue. Un peu comme s'il avait été plongé dans le coma tout ce temps. Mais c'est pas rien, deux ans. Pas si difficile à rattraper en soit, quand on a aussi peu de contacts, mais tout de même. Je ne le supporterais pas si ça devait arriver à quelqu'un que j'aime, ou du moins ce serait extrêmement difficile, et je ne vous parle même pas du cas de mon éleveur. Je reste curieux de ce qui est arrivé à Telemaque, mais je n'ai pas non plus envie de l'accabler de questions, alors que son retour doit déjà être peu évident pour lui. Je n'insisterai donc pas davantage, et nous sommes de toute manière arrivés au bout de l'escalier mécanique. Je suis tranquillement l'aîné et nous tombons en face d'un magasin qui a l'air moins douteux que notre coiffeur, en dépit du titre qui n'a rien de très réjouissant. Si le brun trouve son bonheur, toutefois, et si les prix sont au niveau de son budget, alors j'imagine que nous n'avons rien à perdre à pénétrer dans la boutique. Surtout que nous sommes dans un espace public régulièrement visité, alors en principe, tout devrait se passer plus ou moins normalement. Par curiosité, après avoir franchi le seuil, je penche la tête pour avant pour observer les différents vêtements soigneusement rangés et pliés sur les cintres et autres étagères. Je lâche un petit 'ooooh' d'un air naïf, ne venant pas tant que ça acheter des habits dans la vie de tous les jours. Je ne suis pas très shopping en général, même si cela ne me dérange pas quand je suis avec des personnes que j'apprécie, parce qu'au final, on s'amuse toujours d'une façon ou d'une autre. Aussi, faut dire que j'aime un peu trop piquer les fringues de mon petit ami. Pour me faire dépenser beaucoup d'argent là-dedans, faudrait vraiment que y'ait son nom en gros marqué sur l'enseigne. Une boutique à son effigie et mon gagatisme n'en finirait plus ; une vraie gamine, j'vous jure, et à un stade où je suis moi-même conscient de mon propre ridicule.
« Hé, regardez-moi, je suis Phantom, le Champion d'Anula, et j'me prends trop pour un beau gosse, t'as vu ! »
En prenant une voix volontairement agaçante après avoir piqué une perruque blonde et hérissée sur un des comptoirs pour m'amuser, j'imite méchamment le blondin spécialisé dans les Pokémons de type Insecte, un détail qui fait criser mon copain étant lui-même fan des Insectes et des Plantes et ne peut donc supporter son représentant dans la Compétition. Mais alors que je glousse et que je tente de me rattraper, je fais malencontreusement tomber derrière moi le portant à roulettes sur lequel je m'étale en même temps que les pulls qui s'y trouvaient. Une des vendeuses ne manque pas de me faire une remarque en grognant, à laquelle je réponds aussitôt en m'excusant, gêné de déjà attirer l'attention sur nous assez peu positivement. Je me relève en remettant à leurs places les nombreux cintres, tout en me tournant vers mon nouvel ami.
« Aheum. Bon bah euh... Je te laisse trouver ton bonheur. Et, euh, si tu veux des conseils, je... Je suis là ! »
Je souris maladroitement, voulant me rendre utile auprès de Telemaque, mais en sachant très bien en même temps que je ne suis pas expert en fashion et en tendance mode.