« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Mother's Day (Part II) |OS|

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Mercedes L. Blanchett
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Mercedes L. Blanchett
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Métier / Études : Journaliste, mannequin en tant que couverture
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Azmitia, surnom de journaliste qui protège mon identité, et mon nom au sein de la Résistance.

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MessageSujet: Mother's Day (Part II) |OS|   Mother's Day (Part II) |OS| EmptyLun 10 Juil 2017 - 0:26


♦ MOTHER'S DAY (PART II) ♦feat. Cape Grise
La nuit, Amanil est grise. Ses lumières propagent des ombres parmi boulevards et ruelles. Moi, je me terre parmi l’anonymat. À l’abri, témoin silencieux de ses actions illicites, et sous les réverbères paresseux de la nuit, du passage autoritaire des soldats inconscients. Amanil m’appelle, toute une cité qui s’essouffle et parmi elle tant de secrets. Une ville de souvenirs, la cité révolue. Abandonnée, capitulée, dépourvue désormais de ce qui l’animait autrefois, elle repose auprès de la mer, grise. Je l’ai connue plus sombre encore, je l’ai connue tachetée de rouge aussi. Désormais elle paraît tendue, ses gratte-ciels éteints dominant la ville de leurs yeux immobiles et ses rues vidées. L’attente, ici, se fait plus grande encore. Chaque nuit, je m’aventure ici. Ce vieux hangar m’accueille, la poussière et les poutres suspendues contre un toit à moitié affaissé. Il se fait complice de mes errances, de ma surveillance impatiente de la capitale. Aujourd’hui, j’ai préféré rester seul avec lui, à l’exception d’Opalyn, ce petit Couaneton éclot quelques heures plus tôt. L’oiseau repose contre mes genoux, assoupie et indifférente à ce qui, en bas, se prépare. La fin. Elle signifie autre chose. La vie, mais surtout un nouveau départ. Toute fin engendre nécessairement nouveauté et ce qui nous attend m’effraie. J’ignore où va le monde, l’issue de ce combat qui fait rage. Je me rattache encore à cette vision d’une Amanil non plus grise mais blanche. Sous la pluie, libérée, la population qui triomphe sur trop de crimes. Je frissonne tandis que ma paume glisse d’elle-même jusqu’à mon abdomen.

Je peux sentir la bosse, qui bien que subtile, ne fait plus aucun doute à mes yeux. Si j’ai tenté pendant un certain moment de nier la nouvelle, les résultats des tests effectués par Melinda, mon médecin, m’ont confirmé hors de tout doute cette nouvelle. Encore maintenant, juchée auprès d’une fenêtre brisée offrant cette même vision de la capitale grise, je tâche d’encaisser le choc qui menace de me submerger à tout instant. Sauf que plutôt que de ressentir la pointe venimeuse de mes démons passés à laquelle je devais m’attendre, je suis habitée d’une émotion bien plus mitigée. Douce que la perspective de cette deuxième chance, celle que j’attendais sans même le réaliser. J’ai cherché à éviter la question, chaque élément me ramenant vers les événements douloureux de mon passé, de cette vie que j’ai dû laisser derrière moi à une époque où je n’étais moi-même qu’une enfant. Je craignais, je crains encore… la souffrance ressentie alors, ce déchirement que rien au monde ne saurait réparer. La peur a mené mes actions si longtemps. Encore aujourd’hui, je me terre parmi les ombres, terrorisée par l’avenir, mais surtout celui-ci. Mes doigts caressent la bosse, anxieux de ressentir les indices indiscutables de sa présence. Celle de mon enfant.

J’éclate en sanglots, comme à chaque moment aujourd’hui où j’ai formulé cette pensée. La fatigue m’étreint et je tâche de conserver mon calme, mais les émotions m’envahissent et refoulent constamment, vifs et pressants. Au-delà de la peur me parvient un nouveau cocon de sensibilité, de la joie. Un sourire frémit contre mes lèvres. J’ai prouvé, je l’ai fait, même s’il ne m’a pas cru… Que je pouvais l’être, que pouvais être mère. Weston a pensé que je les ai abandonnés, que j’ai failli à mes promesses, mais je sais que l’avenir qui se dessine pour cet enfant se fera sans le joug du Régime. Je n’ai plus que cinq mois. Une poignée de semaines pour changer le monde, une fois pour toutes. L’attente, ce soir, se fait encore plus interminable. Weston… le père, évidemment. Ma main vient serrer la crevette qui m’habite. Ou est-ce une pêche? Je ne sais plus. La décision prise, désormais, je n’aurai plus à le consulter. Ni même à le prévenir. À quoi bon? Il saura, éventuellement, ce qu’il a laissé derrière. Weston aura fermé cette porte et avec lui tout un avenir. Il a renoncé à la famille que nous formions, et à moi. Mon regard s’égare parmi les ténèbres des ruelles tandis que la colère me consume à nouveau et que mes pleurs s’apaisent, amers. J’ai mal encore, bien sûr.

«Amanil ne t’apaisera pas, Azmitia.»

Je sursaute à la voix qui jaillit derrière moi. D’un mouvement involontaire, je me redresse, manquant de peu de renverser la Couaneton qui se reposait contre mes genoux. Je la rattrape à temps, causant tout de même chez elle bien de l’émoi et de la colère. En faisant volte-face, le cœur battant à m’en briser la cage thoracique, je perçois une silhouette drapée parmi les ombres. Je me recule en laissant m’échapper un cri, revivant les instants désagréables du mois de janvier, ce moment où on a braqué une arme contre moi et… La silhouette se déplace jusqu’à moi tandis que l’air se vide de mes poumons et que je m’écroule à moitié dans ses bras. Je cherche désespérément mon air mais l’anxiété l’entrave et la rejette. J’entends faiblement la voix tandis que des points blancs dansent devant mes yeux. Mes oreilles bourdonnent, annonçant l’évanouissement proche. Je me sens posée contre le sol. La pièce cesse de tanguer mais le malaise persiste. Une main cueille la mienne et je m’y rattache. Cette souffrance, je dois désormais la vivre au quotidien. Depuis l’attaque de ma demeure, les attaques de panique me saisissent souvent, particulièrement lorsqu’on me surprend. Nerveuse, je sursaute au moindre bruit désormais. Néanmoins cette silhouette me rappelle un peu trop cette fameuse nuit-là où j’ai tout perdu. Le visage trempé de sueur, je tourne faiblement la tête pour voir qui me retient. Je reconnais la femme m’ayant sauvé justement à ce moment-là, ma collègue Résistante Cape Grise. Comme à cet instant, elle a retiré le masque qui déforme habituellement sa voix et qui dissimule son visage.

Ses mots me parviennent finalement et je lève une main pour la dissuader d’excuses. Le silence qui s’en suit m’apaise, tout comme Opalyn qui revient vers moi après être tombée lors de mon malaise. La petite se hisse à nouveau contre mes genoux, levant vers moi un regard paisible et brutalement intelligent. Je caresse son plumage, les doigts encore tremblants.

«Ça va… que veux-tu?»

Je m’interroge toujours sur les raisons de sa présence, le soir de l’attaque. Sur ses motivations à m’aider, encore aujourd’hui. Je caresse mon ventre, soucieuse de l’effet que pourrait avoir tout ce stress sur la santé de ce bébé. La peur, encore une fois, me retient et me nuit. Celle-ci prend tant d’ampleur que je ne parviens plus à la contrôler. Depuis l’attaque, je revis inlassablement ce moment, la bataille, l’état de mes Pokémon, le sang, la maison brisée et le bang… toujours le bang… Parmi mes heures éveillées et mes cauchemars, toujours ce moment et la peur constante. Dans les prunelles sombres de mon interlocutrice, je devine l’inquiétude. Je ne la comprends pas. Je ne l’accepte pas. Je la repousse, mal à l’aise de cette proximité, mais surtout agacée de voir ce moment de solitude et de réflexion interrompu de sa présence. Encore tremblante, je me redresse en prenant appui sur une vieille colonne décorée de graffitis et m’éloigne de quelques pas.

«Je t’ai posé une question.»

Ma voix sèche et pressante l’interpelle, la choque quelque peu pendant quelques instants. Son visage se mute rapidement en un sourire presque amusé qui ne fait qu’attiser mon irritation. Elle s’assoit sur ce pilier affaissé où je me reposais tout à l’heure, me scrutant avec une certaine réserve.

«Je me pose constamment cette question, tu sais, Mercedes. J’imagine que je joue à l’imbécile, que j’espère que tu comprendras tôt ou tard pour éviter d’avoir à passer aux aveux. Je doute même que ce soit nécessaire ou utile. Mais tu ne prendras pas vraiment «je ne sais pas» comme réponse. Je te demande donc : tiens-tu vraiment à savoir?»

«…Quoi?»

Mon étonnement semble l’amuser. Moi, je me retrouve sans mots vis-à-vis ce discours inattendu. Je me rétracte quelque peu derrière ma colonne, incertaine de ses intentions, ici maintenant plus que jamais. Pendant quelques vertigineuses secondes, les scénarios affluent et s’entrechoquent sous mon crâne imaginatif. Puis ils s’amenuisent, se fanent tandis que je repousse la peur qui m’envahit, remplacés par une colère agacée, un frisson glacé qui me parcoure.

«Non. Je me fiche de ce que tu as à dire. Laisse-moi tranquille.»

Je lui pointe l’allée noire d’où je suis venue, un escalier sombre zigzaguant vers le sol. La Résistante suite mon regard avec un soupir avant de me regarder à nouveau.

«Quelque chose te tracasse aujourd’hui particulièrement. Tu viens toujours ici, toutes les nuits, mais jamais je ne t’ai vu aussi mal.»

Je me recule à nouveau, furieuse par ses paroles. Si elle connaît mes allées et venues, c’est qu’elle a dû les observer elle-même, probablement en me suivant toutes les nuits. La question me brûle la langue, à savoir pourquoi.

«Arrête de me suivre! T’as rien de mieux à faire? Dégage de mon immeuble!»

«Je… La dernière fois que je ne t’ai pas suivi, tu as failli y passer. Alors je jette un œil. De toute façon je n’ai pas à te consulter.»

«Pourquoi me suis-tu?»

«Je t’ai dit que tu ne voudrais pas le savoir.»

«Alors arrête!»

«Non. Ça c’est hors de question.»

«Qui es-tu alors? Tu sembles tout connaître de moi, tu me mets en danger en sachant tout ça. Azmitia, ma véritable identité… Œil pour œil. Tu me dois la tienne aussi, Cape Grise.»


Elle sourit, un sourire narquois qui oscille entre le défi et l’adversité. La dame tente de résister à mes interrogations mais surtout à écarter le véritable problème. Pour une raison qui m’échappe, ses actions la portent à me protéger.

«Martha Eleanor Kendoc-Jenkins.»

«Et qui es-tu, Martha? Qu’est-ce que tu…»


Je m’arrête.

«Martha.»

Elle regarde ailleurs.

«Voilà, tu viens de comprendre.»

Oui. J’ai compris.

«Carter il… il a dit que tu étais morte. Que le Régime t’avait fait exécuter pour tes articles dénonçant leurs actions, en 2008. J’imagine que tu as laissé courir la rumeur et que tu as disparu dans la brume. Ça explique beaucoup de choses. À commencer par la cape et le masque, la vieille maison hantée.»

«Effectivement.»

«Du coup… depuis combien de temps tu me surveilles?»

«Depuis peu de temps après ton arrivée. Ça n’a pas été difficile de te reconnaître sincèrement. Tu es le portrait craché de ton père. Néanmoins tes choix… Ressemblent brutalement aux miens.»


Elle semble déchirée entre la fierté et l’inquiétude. Tout comme elle, j’aurai choisi la voie du journalisme pour m’exprimer. Tout comme elle je me serai dédiée corps et âme pour ma cause.

«Quand je t’ai vu à la télévision j’ai… j’étais curieuse. Je voulais savoir qui tu étais. Puis j’ai aidé certaines de tes opérations dans la Résistance car tu possèdes tout le talent que j’avais à l’époque et plus encore. Tu as largement servi notre cause même si aujourd’hui tu en paies les conséquences.»

Opalyn se tient silencieuse entre mes bras, considère silencieusement l’inconnue que j’ai découvert être ma mère. Je viens m’asseoir à ses côtés contre le pilier affaissé, bien plus sereine que lors de la rencontre de mon père biologique.

«Je n’ai jamais aspiré à plus. Ce choix que j’ai fait il y a plus de vingt-cinq ans, je l’assume encore. Ceci dit, ce n’est pas une raison pour ne pas te faciliter la vie. J’imagine que, de loin, je me suis attachée. J’ai voulu que les choses se passent mieux pour toi. J’ai… Disons que ça a été difficile de te voir ainsi ces derniers mois.»

Je me tais.

«Je me suis sentie impuissante. Et un peu coupable de ne pas avoir été là cette journée-là. Enfin, ça, ça m’appartient. J’ai voulu venir te parler à nouveau, m’assurer que tu t’en sortais par la suite… je n’ai pas osé. Je sais que nous n’avons aucun lien ensemble et tu n’as pas à te confier à moi. Mais ce soir, je t’ai vu pleurer d’où je t’observais…»

Elle hausse les épaules.

«Je suis enceinte.»

Mes yeux s’embuent de nouveau tandis que je pose une main contre mon abdomen si légèrement distendu. Martha redresse aussitôt la tête, cherchant mon regard.

«Oh.»

Le silence se referme contre nous, brisé par les murmures de la cité. Le vent parcoure la bâtisse telle une vague venant s’écraser contre les rochers. Contre mes doigts, la vie pulse toujours, petite étincelle qui me sert de guide parmi l’obscurité. Je tâche toujours de réaliser la chose et son ampleur sur tous les aspects de mon existence passée et future. La Résistante se tait, probablement tout aussi troublée que moi par cette annonce en sachant les difficultés vécues récemment, à débuter par ma séparation avec le père de cet enfant. En plus de l’instabilité psychologique dans laquelle je baigne, Martha se doutera probablement qu’une grossesse arrive dans un bien moment de mon existence. Qu’en aurait-il été si ce n’était pas de cette fameuse nuit? Je me pose la question, inconfortable. Malaisée par la perspective d’un couple qui se serait poursuit dans le mensonge. J’ai désormais l’assurance que Weston et moi n’aurions pas pu continuer ainsi. Jamais sans son soutien et son acceptation de ma bataille, et lui sans la certitude d’une sécurité pour son fils. Que dira-t-il de cet enfant? Il pourra bien tenter de me l’arracher tel qu’il l’a fait avec mon cœur et ma dignité. Il ne le verra jamais, j’en fais ma promesse teintée de colère et de souffrance. Il saura ainsi ce qu’il fait d’être tenu à l’écart d’une famille.

«Tu veux en parler? Tu n’es pas obligée, hein. Je ne sais même pas si je saurais quoi te dire.»

«Je n’ai rien à en dire.»

«Tu… as l’intention de le garder?»

«Oui. J’ai renoncé à un enfant par le passé, je ne ferai pas ce choix une deuxième fois.»

«Tu parles de Benjamin?»


Je ne réponds pas. Je ne parle pas de Benjamin actuellement, mais bien de cette grossesse avortée à mes seize ans. Me voyant me refermer, ma mère biologique laisse l’affaire.

«Tu es brave. Plus brave que je ne l’ai été. Je n’ai jamais été mère, Mercedes mais si tu as besoin d’un coup de main… Je n’ai pas l’intention de jouer la mère avec toi, tu en as déjà une et c’est parfait ainsi et… Pourquoi souris-tu?»

«Car Carter m’a entretenu presque le même discours, quand nous nous sommes rencontrés.»

«… Oui eh bien nous ne sommes pas si différents sur certaines choses. Dans tous les cas, si je peux faciliter ta vie, je le ferai.»


Cette attention me donne les larmes aux yeux à nouveau. Peut-on s’épuiser de pleurer?

«Je… je crois qu’à partir de maintenant ça ira mieux.»

Je lève un nouveau regard vers Amanil. Elle ne me semble plus aussi grise.
(c)Golden
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