« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 After dark (OS) /!/ Avertissement violence + langage fleuri /!/

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Julianne Eriksen
Administratrice
Julianne Eriksen
Messages : 346
Date d'inscription : 04/10/2013

Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout
Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil
Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public
■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime
■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)



Niveau : 65
Team active : .
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Gat - Statik - Docile
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Buster - Engrais - Gentil
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Ryuko - Intimidation - Maligne
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MessageSujet: After dark (OS) /!/ Avertissement violence + langage fleuri /!/   After dark (OS) /!/ Avertissement violence + langage fleuri /!/ EmptyMar 22 Aoû 2017 - 22:03


>> After dark

/!/ Petit avertissement aux âmes sensibles ! Ce RP contient des évocations de violence physique et verbale, ainsi que de chantage, torture physique/mentale. Rien de très graphique ni détaillé, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Si vous allez plus loin, bonne lecture :3 /!/
LIS MOAUH:
Il fait sombre, humide, lourd, froid et l’atmosphère empeste d’odeurs qu’on ne préfère pas détailler pour garder sa santé mentale. Le B.a-ba d’une cellule désagréable censée nous faire craquer et nous donner envie de nous sortir d’ici. Julianne n’a pas cherché à être héroïque depuis qu’on l’a téléportée dans une base Résistante, et enfermée dans ce local glauque. Elle ne cherchera pas à être plus brave qu’elle ne devrait. De toute manière, quelque soient ses décisions, elle risquait sa vie. Tout ce qui lui importait désormais, c’était de faire en sorte de conserver Makoto saine et sauve. Celle-ci devait être chez Aloïs, actuellement. A chaque fois qu’un événement comme celui qui l’avait conduite dans une cellule pointait son nez, Julianne demandaitnà son bon ami de garder sa petite fille, « au cas où ça tournerait mal ».

Les deux silhouettes qui se tenaient devant la Générale étaient les mêmes depuis plusieurs jours. Elle ne pouvait voir leur visage à travers leurs déguisements, et se demandait s’il s’agissait des mêmes personnes à chaque fois. Leur allers et venus étaient irréguliers, probablement pour conserver l’anxiété de Mazinkaizer intacte. L’ingénieure ne pouvait pas percevoir l’écoulement des jours dans le noir. Elle qui pensait que ses mois d’otaku isolé l’aideraient à supporter l’enfermement permanent… Elle se trompait lourdement. Personne n’est jamais prêt à ce genre de traitement. Ses ravisseurs avaient commencé par lui arracher son masque, rire de la panique de Julianne visible au travers de son œil humide et de son expression tordue par la panique. Oui, elle n’a pas honte d’avoir supplié qu’on la laisse partir. Les Résistants avaient ri une nouvelle fois, puis elle avait reçu son premier coup dans l’estomac.

« Pas la peine de t’endommager le visage, la nature a déjà bien fait son travail pour de défigurer, mocheté ! On comprend mieux pourquoi vous vous masquez, au Régime. »

Si prévisible. Si Julianne était dans un autre contexte, elle leur aurait probablement ri au nez, et rappelé qu’eux aussi camouflent leurs visages. Mais, là, elle n’avait pu que verser une larme amère.

« Bon, ‘serait temps d’passer aux choses sérieuses. »


Julianne sentit son cœur s’arrêter. Il est vrai qu’ils n’avaient fait que l’intimider pour le moment. Pas d’interrogatoire, juste des coups de manière à instaurer une peur suffisante de la douleur.

« J’sais pas... Tu sais, les Souffles font chier depuis l'opération à Zazambes… Ils ont du mal à se décider. Pourtant c’est plutôt clair que cette salope doit crever après avoir lâché ses infos. »
« Bah, tu les connais… Les boss font chier avec leurs « règles », des fois... Pour ça qu'on a décidé d'agir à leur place. Bon ça leur a pas plu, mais autant en profiter avec nos méthodes, tant qu'on peut. »


La tuer… Allait-elle mourir dans cette cellule sinistre.. ? Maintenant qu’elle y réfléchissait, elle se dit qu’elle ne devrait pas s’étonner. Elle ne croyait plus en rien, désormais. Ne comptait ni sur la générosité de la Résistance, ni sur l’aide du Régime. Julianne aimerait croire que Silver Spirit aiderait son sort auprès des autres Souffles, mais plus l’heure avançait, plus elle se disait que son sauveur avait très bien pu la trahir en fin de compte. Ce dernier aurait pu croire la même chose à son propos et se sentir menacé. Oui, c’est la guerre. Les trahisons sont choses communes, et l’ingénieure ne parvenait pas à être rancunière. Elle ne pouvait que s’en vouloir pour sa propre naïveté.

« Et puis merde ! »


La Générale sursauta sur la chaise sur laquelle on lui avait lié jambes et bras. Les Résistants continuaient de marmonner entre eux depuis un quart d’heure, et soudain, le plus grand des deux commença à s’énerver.

« Cette connasse opportuniste mérite qu’on la fasse souffrir pour les autres ! Qu’est-ce que j’en ai a foutre de la bénédiction des Souffles… Il est temps d’en finir avec eux, en commençant par elle ! »
« Eh, attends ! C’est déjà assez le bordel chez nous… On se fait déjà taper sur les doigts par les chefs qui trouvent que ce qui s’est passé à Zazambes ne suit pas les principes de... »
« C’est la guerre, pauvre débile ! Maintenant, rends-moi service, et essayes de me trouver tout ce que tu peux sur cette salope... »


Ils vont chercher dans ma vie. Il vont trouver Makoto.

« Non !! Je.. Je… »

Le poing du plus grand la frappa au visage. Julianne gémit de douleur et sentit les larmes lui monter aux yeux immédiatement. Son tortionnaire lui empoigna le visage, tirant sur ses cheveux afin de forcer Julianne à le regarder.

« Madame aurait des choses à cacher ? Tu vas commencer par nous dire comment tu t’appelles. Histoire d’aller dire bonjour à ta famille d’Enola. Si t’en as. Car vu ta gueule... »
« Je… Pitié… Je vous dirais tout ce que je sais... »

Le Résistant qui la menaçait se redressa.

« Sérieux… ? Trop facile. Je savais que tous les Régimeux étaient des lâches mais à ce point... »
« Je… Je… »
« Écoutes, nous, votre énergie à la con, on en a rien à foutre. Tu vas juste nous dire comment vous détruire la gueule et... »
« Ça suffit. »


La porte de la cellule claqua et une silhouette de petite taille, drapée de noir et d’un masque sombre aux motifs argentés apparut, accompagnée par l’autre Résistant. Son collègue se retourna avec fureur vers les nouveaux arrivants.

« Salopard de cafteur, j’arrivais à quelque chose, là ! »
« Tu n’as jamais eu la responsabilité de Mazinkaizer, Lancelot. Votre équipe a causé assez de problèmes à Zazambes. Je me charge d’elle. »


La voix féminine sembla convaincre le tortionnaire de Julianne de passer l’éponge. Apparemment, les événements qui avaient prix place à l’entrée du Titak n’avaient pas plu à tous les Résistants, et avait animé de nouvelles tensions au sein du mouvement. Les deux résistants -Lancelot et Léodagan- sortirent de la cellule, laissant Julianne seule avec la jeune femme capée et masquée. Celle-ci examina la Général un instant, puis sortit un talkie de sous sa cape, dévoilant au passage un petit arsenal de pistolets, ainsi qu’un arc et des flèches affûtées.

« White Dragon ? Tu peux venir. »

Elle raccrocha, puis se rapprocha de Julianne. Celle-ci trembla en voyant la résistante approcher d’elle telle une ombre impassible et impitoyable.

« Je suis Black Wyvern. Je suis provisoirement en charge de cette base. Je vais être directe : si vous ne nous aidez pas, je ne pourrais plus rien faire pour vous. Vous resterez ici, et y mourrez sûrement. »

Julianne déglutit difficilement tandis qu’un nouvel énergumène pénétra dans la cellule. Celui-ci était vêtu de blanc, et d’un masque qui le faisait drôlement ressembler à un Power Ranger. Il portait ce qui ressemblait à une trousse de secours.

« Comment espèrent-ils qu’elle parle en la mettant dans cet état... »


Julianne se jeta sur la bouteille qu'on lui tendit, et se mit à boire abondamment sans prendre garde à l'eau qu'elle laissait s'échapper. Il s’occupa par la suite de son visage boursouflé, et vérifia qu’elle n’avait pas d’os brisés par les coups. Il semblerait que ses côtes aient été endommagées.

« Il faudrait la détacher pour s’occuper de ça. »
« Ce n’est pas possible. »


Force Blanche soupira à travers son masque, et se contenta de donner quelques anti-douleur à la Générale. Il se redressa et Black Wyvern le prit à part quelques secondes avant de lui donner congé.

« Maintenant que vous êtes en état de parler, j’attends votre témoignage. Qu’est-ce qu’il s’est passé à Zazambes ? Vous nous avez vraiment montré toutes les capacités de l’Emergya, où gardez-vous encore des « surprises » dans votre manche ? »

Julianne hésita, son cœur battait fort, et elle s’attendait à recevoir de nouveaux coups à tout moment. Peut-être que les soins apportés n’étaient que des leurres. La présence froide de Black Wyvern ne la rassurait guère, qu’elle soit violente ou non.

« Je.. Je... »
« Écoutez, je vais pas tourner autour du pot. Si vous parlez pas, je rappellerais Lancelot et Léodagan pour m’assister. »


La Générale déglutit difficilement, et se sentit envahie de frissons désagréables. La voix de Black Wyverne était posée, contrôlée, presque doucereuse par moments. Mais elle ne perdait pas de sa fermeté ni de sa dimension menaçante pour autant. Le genre de voix qui vous tient en respect.

« N-Non ! C’est.. c’est… Juste... »
« Alors ? »


La voix tranchante de la dame en noir l’incitait à continuer.

« C’est… Je… Si je vous p-parle… Le Régime il… Il me tuera… C-Car je suis Générale. V-vous avez vu ce qu’ils ont… Avec G-Gears... »


Sa tortionnaire soupira avec lassitude.

« Et v-vous… Si je ne parle p-pas, vous allez… D-De toute façon j-je vais mourir, n-n’est-ce pas… ? »


Julianne sentit les sanglots recommencer à la secouer. L’idée qu’au moins Makoto était en vie ne l’aidait même plus à relativiser. La Résistante face à elle eut de nouveaux soupirs et haussements d’épaules agacés.

« Arrêtez de pleurer. »


Lui ordonna-t-elle d’une voix forte et sévère.

« Je… Je ne sais pas ce qu-qu’ils veulent ! Je ne sais pas où s’arrête le p-pouvoir de l’Emergya… Personne ne s-sait... »


Elle espérait qu’on comprenne qu’elle était sincère. Mais elle avait la sensation que personne ne la croirait.

« Arrêtez votre scène. Vous êtes Générale. Vous devriez être au courant. »
« N-Non… je ne suis que…. Comme Gears-s-sempai, j-je… On est p-pas… P-Personne n’est import-tant pour eux… Ils peuvent très b-bien me laisser ici. Ils t-trouveront qu-quelqu’un d-d’autre. »
« Je me fiche de votre sort. Je vous connaît pas. Essayez pas de m’apitoyer. »


Julianne continuait de pleurer comme une enfant, et haletait entre ses mots, impuissante.

« Mais.. Mais puisque j’vous dis que j’en sais rien !! Je… J’ai t-tout dit à la conf-conférence ! J-je veux p-pas mourir comme G-Gears, a-alors j’obéis et… j’essaie de gagner du t-temps… »
« J’avais remarqué. Certains de vos collègues vous cherchent peut-être, mais ce n’est pas en gagnant des minutes qu’ils auront le temps de vous trouver. »


Il est vrai que c’est ce que l’ingénieure espérait un peu. Elle ne savait pas si ce qu’elle disait trahissait ses employeurs, elle ne faisait plus attention. Il est vrai qu’elle ne pouvait pas tout dire, car elle était dans l’ignorance en ce qui concerne de nombreuses choses. Mais que ce soit sous le coup de la panique, de la méfiante, ou dans un éclair de lucidité, elle mentait quand elle se disait à ce point ignorante. Son expertise sur le sujet allait plus loin que ce qu'elle soutenait. Sauf que sa ravisseuse n'avait pas l'air si dupe que ça.

« J-je ne veux pas que ç-ça tourne mal et que… Croyez-moi, je ne veux f-faire de mal à personne, moi ! C-c’est pas de m-moi que vous avez besoin p-pour dé-détruire le R-Régime !! »
« Vraiment ? Alors si vos intentions sont si généreuses… »


La brunette retint son souffle.

« Vous n’avez qu’à nous aider. »


Julianne secoua la tête frénétiquement.

« C-C’est impossible… Si je fais ça… Ils vont me... »
« Probablement qu’ils vous interrogerons puis vous tueront, oui. »


Black Wyvern l’avait bien dit : elle n’était pas absolument pas concernée par le sort de Mazinkaizer.

« Votre salut aidera à sauver Enola. Arrêtez de faire l’enfant et assumez vos responsabilités, si vous avez accepté votre poste de Générale pour les raisons que vous soutenez ! Si vous... »

Un fracas fit trembler la base entière et coupa court à leur échange. Black Wyverne s’ébranla et failli perdre l’équilibre en entendant l’explosion qui venait de se produire. La chaise de Julianne était tombée à terre, avec la Générale qui grognait de douleur à terre. La Résistante ressortit son talkie et appella afin de s’informer de ce qui se passait.

« Lancelot ?! Qu’est-ce que c’était ?! … Quoi ?! Impossible… Allo ?! Réponds, bon sang !... »

Julianne entendait de sa position les grésillements caractéristiques du talkie lui parvenir.

« Merde… »


Black Wyvern tira un couteau de sa poche et trancha les liens qui retenaient les jambes de la Générale à la chaise. Elle lui laissa les mains menottées, et lui empoigna le col avec violence, tandis qu’elle plantait le canon d’un de ses revolver dans le dos de Julianne.

« Sortez. Ils ne vous libéreront pas. Pas aujourd’hui. »


Julianne se fit ouvrir la porte et se mit à marcher rapidement dans les couloirs, selon les directives de la ravisseuse. Des fusillades retentissaient aux quatre coins de la base. Derrière elle, Black Wyvern fulminait, s’interrogeant sur qui pouvait  bien avoir trahi leur position. Des résistants avaient certainement été capturés à Zazambes, peut-être que certains d’entre eux avaient parlé. Au détour d’un couloir, des coups de veux explosèrent, et Julianne tomba à terre dans un cri de douleur et de surprise, frappée par une balle perdue au niveau de l’épaule. Désormais à découvert, Black Wyvern s’embusqua derrière le mur, en essayant d’attirer la Générale à terre à elle.

« Nous avons Mazinkaizer blessée en visuel ! »

Le gradé ordonna d’aller la chercher « quel qu’en soit le prix », et de tuer la Résistante qui l’accompagnait. Black Wyverne se leva vivement, et ramassa son pistolet, bien décidée à en finir avec les jours de Julianne ici même. Mais tandis qu’elle pointait le canon vers Mazinkaizer, le talkie se mit à grésiller, et une voix, sûrement familière à Black Wyvern comme cette dernière se figea, se fit entendre.

« Wyvern… Ne restes pas à l’intérieur ! Tu ne peux pas… ! »

Julianne n’eut que le temps d’entendre la Résistante fulminer de nouveau,  une fraction de seconde avant qu’un Gallame se téléporte à ses côtés et l’emmène.

« Léo… Espèce d’imbécile !! »


Les soldats blancs se précipitèrent sur leur Générale couchée à terre. Il sembla à Julianne reconnaître certains soldats du PDT parmi eux avant de tourner de l’œil, et de tomber inconsciente.

*****


« Réveillez-vous. »

Une voix ferme la tira de son sommeil. Elle avait la bouche pâteuse et la nausée. Son épaule et ses côtes lui faisaient mal, et elle avait la migraine. Ses yeux s’ouvrirent sur une chambre médicale des plus classiques. Elle reconnut une des salles de soin de la Grande Maison après quelque secondes, jusqu’à ce que la voix la rappelle à l’ordre, lui donnant l’impression qu’un marteau lui percutait le crâne.

« Allez, on a pas toute la journée ! Les supérieurs attendent votre rapport. »
« Mon… rapport… ? Q-Quoi… ? »


Plusieurs paires de bras se saisirent d’elle et l’installèrent dans un fauteuil roulant alors qu’elle n’avait à peine émergé. Éblouie, elle tenta de scruter les officiers qui la guidaient en salle de réunion.

« Générale, vous êtes… ! »
« Poussez-vous, soldat, la réunion d’abbord. Et ne soyez pas trop sûrs de voir votre Générale bien aimée revenir. »


Pendant qu’on la poussait à travers les couloirs, Mazinkaizer terminait d’émerger, et contempla la simple tenue de malade et la couverture qui la couvraient. Elle avait froid, pourtant. Un officier qui marchait à côté du fauteuil était en train de la brieffer sur la situation. L’ingénieure tenta de se concentrer autant qu’elle le pouvait afin de grappiller quelques informations…

Ce que j'ai vu… Quels résistants, leurs noms… Les questions posées… Les réponses données… Ils vont décider de mon sort…

La migraine lui lança dans le crâne, et Julianne gémit en hochant la tête, pour prouver qu’elle avait compris. Elle sentit les tremblements gagner son corps. Elle ne voulait pas se rendre à cette « reunion », qui allait n’être ni plus ni moins que son procès. La brunette se rapella ce que lui avait dit Black Wyvern. Son salut, ou aider l’île à se libérer du Régime… Est-ce que si elles n’avaient pas été interrompues, Julianne aurait marché dans le plan des Résistants… ? Peut-être n’était-ce que de l’intimidation… Après tout, le Régime était parvenu à la retrouver et la sauver, alors peut-être que les Résistants l’auraient finalement protégée.. ? Dans son état actuel, il ne lui était pas possible de faire la part des choses, et de se situer au milieu de tout cela. Le temps passé dans la cellule lui avait paru interminable, mais maintenant qu’elle se trouvait en face de la table de réunion, elle avait la sensation que quelques minutes seulement avaient passé. Pas une seconde elle ne s’était laissé le temps de réfléchir autrement que par le prisme de la peur et de l’égoïsme, terrifiée par l’idée de mourir, et de ne plus jamais revoir Makoto.

« Eh bien, ils vous ont pas arrangée... »


Les supérieurs ne semblaient pas jouasses du résultat des quelques jours de Julianne passés dans un sous-sol miteux. Ils parlèrent entre eux à voix basse pendant que Julianne se faisait servir plusieurs verres d’eau (elle se sentait toujours aussi assoiffée que lorsqu’elle se trouvait prisonnière), et les dernières soldats quittèrent la pièce, gardant la porte des regards indiscrets ou d’une quelconque intervention musclée.

« La situation est très grave, Générale. »


Sans blague…

Pour la première fois depuis plusieurs jours, l’envie de balancer une bonne répartie dégoulinante d’ironie fut forte. Mais Julianne garda le regard bas, l’air soumis aux interrogateurs lui faisant face.

« Vous êtes priée de répondre à nos questions le plus précisément possible. Si vous mentez, nous le saurons. » On lui passa autour du buste et du poignet des capteurs, dirigés vers ce qui ressemblait à un détecteur de mensonge. L’anxiété monta en elle en flèche, et elle eu envie de tourner de l’oeil à nouveau. « Quelque soit le verdict rendu à la fin de cette entrevue, vous serez placée sous surveillance intensive. »
« ...Makoto… je pourrais voir ma fille… ? »

Un silence froid gagna la pièce, et les officiers soupirèrent, l’air excédés.

« C’est à nous d’en décider. »


Le chef de la réunion fit signe de débuter l’interrogatoire.

« Qui étaient vos ravisseurs ? Leurs noms, leurs costumes. Tout ce que vous pouvez nous dire. »


Julianne sentit l’amertume la gagner alors qu’il lui fallait mettre indirectement la tête de plusieurs êtres humains sur le billot, seulement en les citant. La démarche lui donnait envie de vomir, mais si elle voulait revoir Makoto, il lui fallait parler.

« I-Ils… 3 sont venus… Ils étaient masqués, et il faisait noir, alors... Je- je ne sais pas s’il s’agissait toujours des m-mêmes personnes. Il y avait deux hommes… Lancelot et Léodagan… Ce… C’était leurs noms. »
Un des officiers gloussa bêtement à l’annonce des pseudonymes. « Et... »

Un hésitation lui vint en s’apprêtant à évoquer Black Wyvern et le médecin à masque de Power Ranger. Le dernier n’avait pas été cruel avec elle, il l’avait soignée, avait soulagé sa douleur. Black Wyvern ne lui avait pas fait de mal non plus, bien qu’elle l’avait menacée, elle avait semblé plus mesurée, peut-être moins fanatique que ses deux collègues ?

« Alors ?! »


Fit la voix agressive de son interrogateur.

« Et.. Black Wyvern. » Elle baissa la tête. « Elle… C’est elle qui m’a… Interrogée... »

Les officiers prirent des notes.

« Des détails sur leurs physiques ? »
« Euh… J-je vous l’ait dit… Il faisait sombre... »


Son vis-à-vis marmonna quelques mots, mais ils ne semblèrent pas trouver de contradiction à relever.

« Bien. Parlez-nous de cette… Black Wyvern. » L’officier amateur de pseudonymes gratinés pouffa de nouveau dans son coin. « Que lui avez-vous dit ? »

Le cœur de Julianne s’affola. Elle ne pouvait pas mentir. Peut-être que son honnêteté serait récompensée… ? Non, c’est naïf de penser ça… Se dit-elle, résignée. Elle chercha longuement ses mots, mise mal à l’aise par les sourires mielleux et les tons doucereux de ses collègues des ressources humaines.

« Elle… Ils… Ils voulaient... » Ses genoux tremblaient comme jamais ils n’avaient joué des castagnettes. « … L’Emergya… Ils voulaient que je leur dévoile les secrets de... »

Les officiers s'agitèrent, et commencèrent à bavarder bruyamment. Leur chef quémanda le silence, et posa un regard acéré sur la Générale.

« Que leur avez-vous dit ? »
« Euh, je, j’étais confuse… J’avais peur et... »
« Parlez ! »
« Euh ! Je… je leur ait dit… Que je ne savais pas o-où s’arrêtait le pouvoir de l’Emergya… M-Mais… Qu-que je ne voulais p-pas faire du mal avec… Avec cette source d’énergie… Et… J-J’avais tellement p-peur, je voulais g-gagner du temps… J-Je n’ai jamais v-voulu vous trahir ou en dire trop… J’ai dit  que j'avais d-dit tout ce qu-que je savais à la conférence… !! Je n’ai pas eu le t-temps de leur parler d’armes ou de MIRAI car… il y a eu l’explosion et-et… V-vous êtes arrivés... »


Un silence pesant revint dans la grande salle. Les officiers bavassèrent longuement. L’attente fut insupportable. Quelques autres question tombèrent, et Julianne répondit sans plus savoir ce qu’elle disait. Après plusieurs heures de bavardage intensif, ses collègues semblèrent se mettre d’accord, et leur porte-parole se leva.

« Vous avez laissé entendre la Résistance que nous n’avions pas le contrôle total de l’Emergya. C’est une faute extrêmement grave. D’autre part, vous avez avoué que sous le coup de la peur, vous auriez fini par vendre tous les secrets du secteur scientifique. »

Julianne baissa la tête, résignée. Elle avait marqué son arrêt de mort. Tout était fini. Elle ne reverra jamais Makoto et Aloïs, ni ses parents ou Clive, ou Mikaël, ni ses subordonnés du PDT. Elle allait finir comme Gears.

« ...Mais vous ne l’avez pas fait. »


Hein.. ?

Cette affirmation fit renaître une lueur d’espoir en elle. Julianne releva la tête et fixa les yeux de son interlocuteur, implorant pour une « bonne » nouvelle.  

« Par chance, nos soldats sont arrivés à temps. Vous êtes extrêmement chanceuse que vos subordonnés du secteur scientifique aient été si nombreux à être volontaire pour gonfler les troupes de notre mission de sauvetage. Nous allons soumettre le rapport aux autres Généraux, mais vous échappez de justesse à la condamnation. »

Julianna retomba dans le dossier de son fauteuil roulant, écrasée par le soulagement. Elle se mordit la lèvre pour ne pas fondre en larmes. Pendant ce temps, les premiers officiers quittaient la pièce.

« Cependant, ce n’est pas fini. »

L’officier en charge s’était approché d’elle. Son coeur fit un bond. Et si il lui avait réservé un sort pire que la mort… ?

« Vous serez sous surveillance accrue les mois à venir. Vos seuls déplacements se feront entre un logement de fonction que vous occuperez et votre lieu de travail. Vous ne sortirez pas jusqu’à nouvel ordre. pas de retour à votre domicile. Des soldats se chargeront d'aller chercher vos affaires. La moindre tentative de contact vers l'extérieur sans autorisation de notre part sera punie. Compris ? »

Julianna hocha la tête lentement, pas vraiment rassurée. Alors que son interrogateur quittait la pièce et qu’un soldat s’apprêtait à la raccompagner, Julianne se retourna vivement, l’interrogation qu’elle avait sur le cœur depuis des jours ne tenait plus.

« Et… Et ma fille… ?! Je pourrais la voir… ?!  Je… je dois la voir… »


L’homme s’arrêta, soupira, puis se tourna vers elle, l’air moins sévère que tantôt.

« ...Je verrais ce que je peux faire. »

L’ingénieure fut emplie d’une joie sans précèdent, et se replia sur elle même pour pleurer de soulagement. Sa main saisit celle de l’homme, dans un geste de reconnaissance sincère et infinie.

« Merci… Merci infiniment... »
« J’ai une famille aussi. Pour rien au monde je voudrais qu’on me prive d'eux. »


Sur ces mots, il quitta la pièce, et Julianne fut raccompagnée en salle de soins. Ses subordonnés défilèrent dans sa chambre, lui rappelant qu’il restait des gens censés et pleins d’espoir dans chaque camp, et que certains continuaient de se serrer les coudes. Elle ne pourrait pas braver la surveillance du Régime, mais elle fera son travail. Tout cela dans l’espoir de pouvoir voir Makoto. Et peut-être Aloïs. Peut-être que son statut d’ancien Régimeux faciliterait leur entrevue… ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle avait pour se convaincre que tout se passerait bien d’ici là, c’était l’espoir donné par les quelques mots de l’Officier qui l’avait interrogée.  

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