L'âme n'a pas de secrets que la conduite ne révèle {PV Sky

L'âme n'a pas de secrets que la conduite ne révèle

Feat Sky Vassily

Tu n'avais pas réellement de projets pour l'avenir. Tu ne savais pas différencier le vrai du faux, ne pouvais pas comprendre qui était le véritable toi dans cette masse de prénoms et d'identités différentes que tu t'étais forgé au fil du temps. Tu ne savais parfois même plus pourquoi tu te levais, pourquoi tu daignais ouvrir les yeux chaque matin alors que tu sentais tes muscles et ton esprit te supplier de ne plus te réveiller. Tu voulais dormir, et ton égoïsme t'insufflait des pensées insidieuses, mais ta volonté tremblante te poussait à oublier le mal qui te rongeait l'âme tous les jours, mal maudit portant le nom de lassitude et de fatigue. Mais chaque matin, tu soupirais et quittais le cocon doux et chaleureux de ton sac de couchage pour marcher sur les routes d'un monde qui te paraissait bien trop sombre pour être le tien. Était-ce l'espoir ou la volonté d'offrir un futur à tes frères qui faisait battre ton cœur ? Était-ce la folie qui te faisait croire en cette charmante mais pourtant si cruelle illusion ? Il n'y avait ni vérité ni mensonge, uniquement une réalité si brutale qu'elle te rendait confus.
Pour ces raisons, tu étais parfois peu attentif à ce que l'on te disait et te perdais dans un monde dont tu étais le seul à connaître l'entrée. Ainsi, lorsque Sky, ou plutôt Ninja dans ce cas-là, t'avais précisé les détails quant au fameux moment où vous étiez supposé vous voir pour une raison que tu avais complètement oublié, tu n'avais pas vraiment écouté. Ton casque était une bénédiction du ciel pour cette raison-là : tu pouvais amplement te permettre de laisser ton regard se perdre dans une conversation sans que personne ne s'en rende compte et ne s'en offusque. Tu es Faust en étant Noctis, mais Noctis n'est qu'un mensonge. Cela fait-il de toi un mensonge aussi ? Parfois, tu te demandes si tes interrogations inutiles ne sont là que pour retarder la réponse, et celle-ci est plus effrayante Tu te souvenais toutefois de la date, de l'heure et du lieu où il fallait te rendre : tu étais certes stupide, mais il ne fallait pas non plus te prendre pour le dernier des imbéciles. Tu avais quelques idées sur les raisons qui avaient pu pousser ton congénère à te demander de venir, mais les suppositions ne servaient à rien, vraiment.
Tu marchas en silence, portant ton casque, jusque là où tu étais supposé attendre Sky. Cela faisait quelques jours que tu étais venu ici pour t'entraîner, et tu avais aujourd'hui décidé de ne pas t'arrêter pour blesser des pauvres petits pokémon innocents. Tu avais mieux à faire, après tout. Une fois arrivé à destination, tu t'assis sur un rocher et poussa un long soupir exaspéré.
Alors que les secondes s'écoulaient comme des grains dans un sablier, tu te surpris à te retrouver à penser à ce qu'il allait advenir de toi. Tu faisais parti de la résistance depuis déjà trois ans, et le temps avait paru passer si rapidement. Tu te demandais parfois si tes actions finiraient un jour par porter leurs fruits, ou si tu finirais par être écrasé par le tronc composé de tes propres espérances. Chaque jour que tu vivais te rendais moins magnanime envers le Régime, chaque jour te rendais plus avide de victoire sur l'ennemi, mais chaque jour que tu vivais te rappelait également toute ta faiblesse. Tu étais un voleur, et non un combattant. Oh, bien sûr, tu savais te défendre, cela avait fait parti de ta formation, mais tu n'étais évidemment pas un expert. Tu savais te servir de ta ruse et de ta vitesse, mais la force n'était pas ton fort. Tu étais plus renard que lion. Tu n'avais jamais vraiment aimé les lions, de toute façon : ces fainéants passaient leurs journées à dormir alors que les femelles partaient chasser.
Il s'écoula un certain temps, probablement parce que tu étais très en avance et que tu ne faisais pas réellement attention à ton environnement. Tu jouais machinalement avec la pokéball de Clive dans ta main droite, sans vraiment vouloir l'ouvrir. L'ennui t'avait gagné et tu ne savais plus quoi faire. Il ne te restait plus qu'à attendre. Ça, tu pouvais le faire, même si cela t'exaspérait au plus haut point.

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Cache-oeil noir, cheveux roux, tenue décontractée, sac sur le dos contenant diverses armes - et que certains idiots déclarent être du matériel de pêche, sans savoir de quoi ils parlent, en pouffant comme des idiots. Je ne devrais pas avoir besoin de me travestir comme ça, mais j'en ressens le besoin. Je ne peux pas permettre à Sky d'aller entraîner un gamin dans la forêt. Je ne peux pas permettre que l'on nous voit comme ça. Les gens se poseraient des questions. J'ai donc garé ma moto au plus proche de la forêt d'Erode, et m'y suis rendu, comme convenu. J'avais espéré pouvoir laisser Horus et Férosinge s'entraîner, mais c'était sans compter Perséphone l'hypotrempe qui me suivait comme mon ombre.

Hey, moins fort, Persé. Aï-yeuuuh.

Elle me soufflait dans l'oreille, me donnait des coups de tête pour jouer. Quelle petite peste celle-là. Et pourtant, rien dans notre relation n'était conflictuel. Je l'adorais, au fond. Je soupirais, et me retrouvant sous les taillis des arbres, un frisson me parcourut. Bien. Je déposais Perséphone dans un petit étang caché par des fourrés ; si je l'amenais avec moi elle risquait de se dessécher. Je sortis mes armes : deux sabres, que j'attachais à la ceinture de mon pantalon bouffant noir. Mes tabi, sorte de chaussures ninja, portaient en une poche secrète des armes de jet. Bâtons, couteaux, tout cela de bois, bien sûr. Sauf une lame, la mienne, qui me permettrait de montrer à mon apprenti et ami comment manier une réelle lame tranchante. Après avoir installé tout ce barda sur moi, je me sentis mieux. Après avoir salué d'un geste ma pokémon, je bondis sur un arbre, en hauteur, puis me mit à courir sur l'épais tapis de branches que formaient les arbres.

Je remarquais enfin du mouvement sur ma droite, et m'assis sur une branche, observant le jeune homme. Il avait l'air pensif, ennuyé. L'avais-je trop fait attendre ? Avec un sourire, je sorti une lame de jet et d'un geste sec, l'envoyais se ficher dans le tronc d'un arbre quelques centimètres au-dessus de la main de Noctis. Puis, d'un bond, j'atterris devant lui. Je lui lançais un regard taquin, tout en le sermonnant gentiment :

Toujours rester sur le qui-vive, jeune padawan.

Mais je n'insistais pas ; je le trouvais bien troublé. Avait-il réellement envie de s'entraîner ? Nous étions tous deux de la résistance. Ce qui était à la base un entraînement était devenue aussi une amitié, à tel point que nous savions qui se cachait derrière les masques. Nous avions tous les deux à perdre, mais aussi à gagner. Vaguement inquiet, je penchais la tête de côté. Mon unique oeil vert - l'autre étant caché par le cache-oeil - se posa sur mon ami.

Tout va bien, Noctis ?

Je lui laissais quelques secondes pour se remette, ou pour se recomposer un visage. Dans un bruit de bois et de chocs, je déposais par terre mes armes. Trois sabres, dont l'un était une vraie lame, deux couteaux de bois, des armes de jet, des bâtons de diverses longueurs. Tout cela allait nous servir - enfin je l'espérais. J'avais besoin de me remuer un peu. Néanmoins, je voulais savoir ce qui n'allait pas avant que l'on se cogne dessus. Mon oeil d'émeraude se posa de nouveau sur mon ami, acéré. Il pouvait me faire confiance, mais parfois, même la confiance n'avance à rien. Parfois, on ne peut pas se faire confiance à soi-même. Si il ne voulait rien me dire, j'accepterais.

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Dire que tu étais incapable de te concentrer serait un mensonge. Certes, ton esprit confus avait tendance à se perdre dans les méandres de ton imagination, mais tu étais tout de même ancré dans la réalité la plupart du temps. Tu avais la mauvaise habitude, néanmoins, de laisser aller voguer tes pensées lorsque le moindre petit bout d'ennui venait pointer le bout de son nez inexistant. En cours, tu n'avais jamais vraiment été un élève modèle et particulièrement studieux, majoritairement parce que ton tempérament flegmatique te poussait au repos plutôt qu'à la panique, et que tu n'étais pas perfectionniste du tout. Pour toi, si tu finissais le job, alors il n'y avait pas à s'inquiéter des petits détails. Cela t'avait apporté énormément problèmes lors de ta première année dans la Résistance, où tu dus apprendre à agir dans la plus grande discrétion, sans laisser une seule trace de ton passage voir même de ton existence. Pour tout dire, sachant que tu naturellement doué pour mentir et te cacher lorsque la situation se compliquait, ce fut moins dur que ce que tu aurais pu faire croire. Pour ainsi dire, tu avais appris grâce à la sévérité de ses anciens professeurs (si l'on pouvait les appeler ainsi) et leur intransigeance face à tous tes petits stratagèmes pour pouvoir éviter tes corvées. Ta nature facétieuse mêlée à ta volonté de progresser en avait rendu fou plus d'un, à commencer par ton propre jumeau, mais c'était un sujet qu'il ne valait mieux pas approcher, hormis si l'on voulait te voir noyer tes problèmes au fond d'une bouteille d'alcool. Maintenant, je dis ça, je ne dis rien (au passage, pour l'info et si ça t'intéresse, ton record était de cinq le jour de tes 22 ans).
Toutefois, dire que ce n'était pas à cause de ton manque de concentration que tu n'avais pas entendu Ninja serait un mensonge. La pokéball de Clive t'avait semblé plus intéressante, sur le coup. Tout te semblait plus intéressant que ton entourage. Tu avais la patience d'un enfant hyperactif. Soyons honnêtes, aussi : tu ne prenais pas véritablement l’entraînement au sérieux. Un grand défaut, et peut-être un poil d'arrogance qu'il faudrait vraiment que tu apprennes à maîtriser. Mais bon, tu avais des problèmes plus importants que ça. Lesquels, ça, c'était déjà plus compliqué.
Un sourire amusé étira tes lèvres lorsque Ninja te compara à un padawan. Bien entendu, à cause de ton casque, il ne pouvais pas le voir. C'était l'un des désavantages de cet objet massif, qu'il portait uniquement pour cacher sa singularité capillaire et son visage par la même occasion.

« Eh. Méfie-toi. À la fin, le padawan finit par enterrer le maître. » dit-il d'un ton faussement moqueur et presque théâtral.

Bien sûr, tout cela n'était que de la comédie grossière. Tu n'avais pas la prétention de penser cela, mais il s'agissait d'une simple blague stupide. Tu aimais bien les blagues stupides : elles permettaient d'alléger l'atmosphère et d'oublier les petits soucis du quotidien.
La question de ton interlocuteur fut plus dérangeante que tu aurais aimé l'avouer : pour tout dire, tu fus soudainement très content de porter ton casque pour qu'ainsi Ninja ne voit pas la lueur de fatigue dans tes yeux. Parce que tu étais fatigué, mon pauvre. Tu le savais, mais ce n'était pas important. Tu avais des choses plus importantes à faire. Comme par exemple apprendre à te servir d'une arme blanche pour autre chose que couper des légumes, en autre. D'accord, tu étais adroit, alors la blague sur le type qui arrive à se couper les doigts même dans ce cas-là était impossible à faire. Tu ne pris pas la peine de sourire sous ton masque et adopta un ton neutre.

« C'est rien. Juste quelques petits problèmes que je dois régler, rien de bien important. Je fais ma crise d'adolescence en retard, c'est tout. »

Menteur.
Bien sûr, il est impossible pour toi de te confier si tu ne connais pas le problème. Dans la cour des menteurs, tu es roi, bien que cela soit très présomptueux comme métaphore. Tu te mens à toi-même et c'est tout à fait pathétique, pour dire toute la vérité, mais là encore, ce n'est pas le sujet du tout.
Noctis s'arrête là où débute Faust, après tout. Tu veux changer le sujet et détournes ton regard (en tout cas, ta tête bouge) vers le matériel emmené par ton ami.

« Waouh. Tu veux découper combien de corps avec tout ça ? »

Un peu d'humour noir ne fait jamais de mal, mais Clive (l'humain, pas le pokémon) a une mauvaise influence sur toi. Tu espères très sincèrement que Ninja aura compris le message implicite dans ta phrase, parce que tu ne sais même pas véritablement où est le problème.

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Me retrouver face à mon ami vêtu de son casque me faisait toujours un drôle d'effet. Ne pas voir ses yeux, ses expressions faciales, c'était quelque chose de déstabilisant. Je ne pouvais me fier qu'à ce que je ressentais, mais parfois, les sens vous trompaient. Mais j'eus un petit sourire quant à sa réplique ; au moins, ça montrait qu'il voulait encore se battre un peu. J'aurais éclaté de rire si je n'avais pas désiré être silencieux. Une fois mon armada déposée, je pris un bôken de bois, sabre fait exprès pour l'entraînement, pas coupant mais avec un bon coup, cela pouvait faire mal. L'entraînement passait aussi par le renforcement à la douleur.

Qu'il blague un peu sur son état, certes. Je ne le pousserais pas à me dire quoi que ce soit. Je n'étais pas de ce genre. Si il allait mal, il pouvait m'en parler, mais il n'était pas obligé. Je ne me sentais pas délaissé ou quoi que ce soit. Certains hommes avaient besoin d'être seuls pour résoudre leurs problèmes. En attendant, j'espérais juste que cela ne mettrait pas en péril notre entraînement.

Autant qu'il le faudra pour nous amuser un peu. Allez, attrape-ça.

Je pris un autre sabre de bois et le lui lançais assez lentement, pour qu'il ai le temps de l'attraper. Glissant le mien à ma ceinture, je m'inclinais vers lui, de manière à lui montrer que le combat pouvait commencer. Immédiatement, je dégainais mon sabre avec ma grâce habituelle, formant des entrechats sur le côté. A présent, je pouvais lui montrer quelques techniques.

Je rappelle la base. On tient un sabre à deux mains, pour avoir une réelle maîtrise de l'arme. Tranchant vers le bas. Il y a différentes manières de le manier. Comme ça, en coupe horizontale. Puis en verticale, et enfin en feinte.

Je mimais les gestes, tenant mon sabre au-dessus de ma tête, coupant dans tous les sens pour montrer enfin une taille de la pointe, permettant d'esquiver d'autres sabres en les faisant pivoter, mais permettant aussi de tailler dans la chair. Une fois cela fait, je tournais mon oeil vert vers mon ami. Il connaissait ça, à peu près. Je le lui avais déjà montré. A présent, si il était prêt, nous pouvions commencer d'autres techniques. D'un geste, je lui montrais comment faire pivoter sa lame pour feinter un homme armé. Rentrer la lame entre les deux mains qui tenaient le couteau - ou le sabre, ou peu importe - puis trancher, remonter, donner un coup et hop. Je refis, plus lentement, pour qu'il comprenne, et d'un geste, indiquais que c'était à lui. Je pourrais ainsi voir ce qu'il y avait de bon et de mauvais dans ses postures et ses gestes.

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Tu avais toujours préféré les flingues aux armes blanches, en fait. C'était surtout une question de facilité, en fait. Avec un flingue, il suffisait de savoir viser et d'appuyer sur la gâchette à temps, rien de bien méchant en somme. Si t'es chanceux, en plus, et que tu vises correctement la tête, tu te débarrasses de ton ennemi en un temps record, ce que tu ne savais pas vraiment faire avec une arme blanche. Pour tout dire, avant ton entrée dans la Résistance, tes connaissances en ces armes se résumaient à couper des légumes et de la viande. En fait, en toute honnêteté, tu avais utilisé la corne de Fae dans ton voyage précédent à de nombreuses reprises pour accomplir ce minuscule travail. Tu n'étais pas véritablement un maître des armes blanches. Tu connaissais les bases, oui, de quoi survivre. Mais de quoi te battre, véritablement ? Ça, c'était une toute autre histoire. Enfin, d'un côté, tu étais un voleur : ton rôle était de disparaître dans la nuit, pas de faire un bain de sang, mais avouons que tes lacunes en combat physique était légèrement inquiétantes pour ta survie. Disons que si tu finissais avec un sabre dans l'abdomen, tu aurais eu l'air sacrément con. Ça aurait été une mort particulièrement stupide.
Tu essayas d'imiter Ninja, et malgré ton adresse naturelle, ton inexpérience et ta maladresse montraient leur présence dans tes gestes malhabiles. Tu aurais peut-être dû payer plus attention aux leçons que t'avaient donné les anciens membres de la Résistance lors de ton arrivée. Peut-être. Tu ne regrettais pas d'avoir regardé les quatre premières saisons de South Park en deux jours, en réalité. Tu devrais en avoir honte. Michant pas beau.

« Heureusement que je ne touche pas souvent aux armes, je finirais par me planter tout seul, doué comme je suis. » dis-tu d'un ton qui se veut amusé.

Ton regard se fixe sur le sabre de bras et tes yeux s'assombrissent, un souvenir nauséabond remontant soudainement à la surface. Ton esprit est assailli par des images, des images qui te laissèrent avec des nuits remplis de songes cauchemardesques. Tu revois encore le corps, les chaises et les tables renversées, le rouge qui recouvre le bas et la mare écarlate autour du cadavre. Tu revois encore son expression horrifiée, tu sens la froideur de sa main dans la tienne, tu entends les cris de tes frères. Tu revois le sabre planté dans la poitrine de ton père, comme un trophée. C'était un avertissement, et il était tombé sur lui. Un simple avertissement qui t'avait coûté beaucoup trop. Ta main se serre autour de l'arme factice et tu pousses un soupir qui ne risque pas de passer inaperçu. Tu est paumé, un peu. Comme toujours.
Tu ne vas pas être faible, mais tu n'est pas le seul. Les humains ont la mauvaise habitude de se croire plus forts que leurs démons, et souvent finissent engloutis dans l'ombre. Mais toi, tu dors dans l'ombre depuis longtemps maintenant.

« Hé, Ninja ? »

Ta voix est neutre, vide toute émotion qui pourrait trahir tes pensées. Toujours, toujours sur tes gardes.

« Tu penses qu'on arrivera vraiment à quelque chose ? »

Tu ne sais pas pourquoi tu lui as posé cette question, bien qu'elle te ronge l'esprit depuis des semaines et des semaines. Chaque jour passé dans la Résistance paraît semblable au précédent, et chaque jour le Régime se lave les mains des actes immondes qu'il accomplit. Tu te demandes si tout cela n'est pas quelque peu futile, au final, si vous ne retardez pas juste l'inévitable et cela te terrorise. Tu as toujours été un peu perdu, de toute façon.
Tu ne sais même pas pourquoi tu en parles à Ninja. Oh, bien sûr, tu lui fais confiance, mais il reste un membre de la Résistance et la honte te submerge rien qu'en osant prononcer ces quelques doutes.
Tu ne sais pas si c'est Noctis qui parle, ou si c'est Faust qui se laisse aller.

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Je voyais qu'il faisait des efforts. Et les efforts payaient toujours. C'est ce que je me disais. Après tout, n'était-ce pas comme ça que j'avais évolué, moi aussi ? Quand j'étais petit, j'étais aussi souple qu'une planche, et aussi musclé qu'une biscotte. Et pourtant, mon maître m'avait expliqué que le physique ne voulait rien dire. Qu'on pouvait toujours faire quelque chose avec ce que l'on avait. Aussi, je m'évertuais à montrer des passes à Noctis, pas spécialement complexes, mais assez utiles pour qu'il les utilise, que ce soit avec un couteau qu'avec un sabre. Ce genre de gestes pouvaient servir à beaucoup de choses, finalement.

Ca fait toujours cette impression. Quand j'ai débuté, avec mon maître, j'avais huit ans, et j'étais beaucoup moins doué que toi.

Je continue, mais je sens que quelque chose ne va pas. Ses mouvements sont différents ; alors j'arrête enfin. Je m'essuie le front du dos de la main et rengaine mon sabre. Quelque chose cloche, et il ne veut pas me dire quoi. Alors que je regarde autour de nous, et retire le couteau de lancer de l'arbre où je l'ai planté, j'entends sa voix qui résonne derrière moi. Mon silence lui répond, l'invite à continuer.

J'ai un petit sourire calme et doux, et me tourne vers lui, mains sur les hanches. J'ai peut-être l'air un peu trop paternel, un peu trop mélancolique aussi. Nous sommes humains, il est normal de douter, hm ? Alors je cherche dans ma mémoire les paroles de mon maître, et les prononce pour Noctis. Enseigner un savoir, c'est une bonne chose.

L'homme doute. C'est normal. Nous sommes humains, et nous ne pourrions évoluer si nous ne doutions pas. Mais, si tu veux savoir le fond de ma pensée, oui, nous pouvons toujours faire quelque chose, il suffit de le vouloir. Tout n'est qu'une question de volonté. Mais encore faut-il savoir ce que l'on veut ...

Je pense qu'on arrivera à vaincre. Que ce que nous faisons est utile. Nous ... Nous leur faisons peur. Crois-moi. Et ils n'auraient pas peur de nous, si nous n'étions pas une menace. Nous ne sommes pas encore parfaits, nous échouons parfois. Mais nous y arriverons. J'en suis convaincu, du plus profond de mon être.

Je finis par hausser les épaules. Je ne sais si il a été convaincu, mais au moins je lui aurais donné mon avis. Ma main flatte la poignée de mon sabre, tandis que je pense, que je réfléchis. J'aimerais faire quelque chose pour Noctis. Mais quoi ? Je l'apprécie. J'aimerais l'aider, car je l'inquiète.

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Bien sûr, tu n'oses pas croire que toutes les questions que tu te poses trouveront réponse. Tu n'avais jamais été si optimiste, et tu n'avais jamais eu l'occasion de les poser : après tout, tu étais l'aîné de ta fratrie. Enfin, un aîné. Avant, tu avais Clive pour penser, mais rapidement il chassait tes doutes. Malgré cela, ils revenaient encore et toujours, te laissant comme seul refuge ton refus de regarder tes ennuis en face. Tu avais abandonné, en quelque sorte. Tu savais que nombre de personnes finissaient par perdre leur santé mentale en recherchant une vérité qui ne leur était peut-être pas réservée. Tu savais aussi qu'en trouvant une vérité, on mettait irrémédiablement les pieds dans un autre mystère qui ronge l'âme humaine plus vite que le précédent. Tu avais décidé, en un sens, de ne pas te noyer et de te contenter de répondre aux questions qui te laissaient dénué de sommeil. Fol espoir que cela. Tu n'étais pas assez naïf pour croire, toutefois, que tu faisais cela seulement par sagesse : la lâcheté se cachait partout. Au moins, tu étais honnête avec toi-même. Un peu trop, peut-être.
Sais-tu ce que tu veux, vraiment ? Excellente question. Tu sais pourquoi tu refuses de retourner voir ta mère : tu as peur de ce que tu devras faire. Tu as peur de ce que tu devras faire le jour où la résistance découvrira la complicité de ta mère envers le Régime, et tu es terrorisé par la résolution que tu devras prendre. Tu as toujours du prendre des décisions, et tu en es fatigué. Tu es fatigué de toujours devoir savoir, de ne jamais pouvoir fermer tes yeux pour oublier les ombres qui dansent et ricanent autour de toi. Tu dois garder les yeux ouverts et sourire, alors même que ton esprit hurle au repos et à la paix. Mais c'est ainsi. Tu ne peux pas te permettre de somnoler lorsque le monde hurle. Tes lèvres se tordent en une moquerie de sourire, plutôt destiné à toi qu'à ton ami qui ne peut pas te voir, et tu en es heureux. Tu avais toujours apprécié ce casque pour cette raison : au moins, seule ta voix était capable de te trahir, et tu l'avais sous contrôle, du moins en grande partie. C'était une autre histoire, et ne tombons pas plus dans le mélodramatique. Les violons, ce serait pour plus tard.

« Il suffit de le vouloir, hein ? » répètes-tu doucement.

Les mots ont un goût amer dans ta bouche. Vouloir est un concept trop abstrait pour toi. Un gloussement amusé s'échappe de ta bouche, mais il n'a rien de moqueur : il est amer. Bien que tu veuilles croire de tout ton cœur aux paroles de Ninja, elles te paraissent trop utopistes, à toi qui es si pessimiste. Cela sonne comme quelque chose que tu veux croire, mais que tu ne peux pas croire.
Tu fronces les sourcils. Tu as besoin de parler, et ce n'est plus Noctis qui parle, car Faust surgit et le sonne.

« Est-ce qu'on peut vraiment appeler ça de la peur ? Sans être trop cynique, j'ai surtout l'impression que nous les effrayons comme une guêpe effraie un homme. »

Tu ne dis pas cela par mépris pour les actions de la résistance, pas du tout. Tu n'es pas encore aigri : l'acidité qu'apporte l'âge et l'expérience n'a pas encore touché ton âme. Tu te dépêches de préciser cela, ne souhaitant pas donner des doutes à ton ami quant à tes pensées.

« Ne te méprends pas, je pense que ce que nous faisons est utile et que nous progressons, mais... »

Tu t'arrêtes quelques instants, hésitant sur tes mots. C'est rare, pour toi. Noctis n'est plus là : lui est direct et n'hésite pas, il accomplit ce pourquoi il est né avec calme et froideur. Toi, Faust, tu parles. Tu oses parler, là où Noctis te laisse les regrets et les doutes. Qui est vraiment le fou, dans cette histoire ?

« Nous avançons dans le noir, et c'est sacrément ironique pour moi de dire ça, et je me demande sur quel chemin nous marchons. »

Un sourire amusé étire tes lèvres. Tu veux retirer ton casque, mais cela serait définitivement reconnaître que le but original de cette rencontre a définitivement changé. Ça, c'était encore un peu trop dur pour ta fierté, mais là n'est pas le sujet.

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Il a l'air pensif. Je comprends son problème : le doute est une capacité entièrement humaine. Je comprends également qu'il ne soit pas sûr de lui, de ce qu'il fait. Mais je me devais de lui insuffler le courage de continuer. J'avais donné mon avis, et j'espérais qu'il allait mieux, mais il avait toujours l'air nostalgique et mélancolique - il suffisait de voir son casque tourné vers le bas. D'ailleurs, je me demandais si ce n'était pas trop lourd, ce casque. Il le mettait pour jouer Noctis. Pour se protéger ? Un peu comme moi et mes cheveux roux, mon bandeau ? Sa voix est loin d'avoir le punch que je voulais. Alors je le laisse parler ; ce qu'il dit n'est pas idiot, non. Mais je ne vois pas les choses comme ça, moi, voilà tout. Il hésite, semble buter sur les mots, et enfin finit sa phrase. Je penche la tête sur le côté, clignant de mon oeil vert.

Je dois encore peser mes mots. Je pense qu'aujourd'hui, nous ne nous entraînerons pas autant que nous le souhaitions. Mais c'est une mauvaise chose pour une bonne chose : si il a besoin d'un peu de réconfort, d'être poussé un petit peu pour avoir de nouveau l'envie de travailler pour la résistance ... Je le ferais. On a beau être quasiment du même âge, j'apprécie ce petit. Je le vois comme un garçon que j'aurais pris sous mon aile.

Le noir ne doit pas nous faire peur. Nous devons nous en draper, faire les ténèbres nôtres. Avancer en même temps, ne pas tenter d'aller contre.

Je pense que nous devrons toujours agir dans le noir. Car la résistance en elle-même a besoin de faire les choses en étant cachée. Mais il ne faut pas perdre de vue notre objectif. Je pense qu'aucun chemin n'est tracé, que tous ceux qui veulent y arriver y arriverons.

Je soupire. Ce n'est pas clair du tout. J'émets un grognement, et repousse mes cheveux roux. Je ne sais pas si il comprend quoi que ce soit, et je m'étire un peu, faisant craquer les os de mes épaules.

La résistance a besoin de nous. Et nous ne devons pas flancher. Nous devons croire en nos objectifs. Nous allons mettre le régime à bas, et laisser cette île libre de ces enfoirés. La peur, la colère, leur dictature ... La plupart sont juste des connards qui suivent les ordres et ils ne sont pas très différents de beaucoup de gens, comme des moutons, obéissants à leurs maîtres ... Mais certains sont des ordures seulement là pour le pouvoir. Nous ne pouvons pas laisser les innocents aux mains de ces gens là. Je me fiche de devoir marcher dans le noir sur une corde raide. Lorsque je doute, je pense à eux.

Je soupire de nouveau, et finit par m'asseoir en tailleur sur l'herbe verte. Une odeur végétale, de fleurs, de terre, d'humus, nous entoure. Je cligne de mon oeil, et le ferme enfin. J'inspire un grand coup ; je me suis laissé emporter par ma colère. Je m'étais défait depuis quelques temps de ma vulgarité et de ma colère, mais quand je pense au régime ... Je soupire de nouveau. Je ne suis pas sûr de pouvoir aider mon élève, et je me sens coupable.

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Ton casque, c'est la frontière entre toi et Noctis. C'est la chose qui te permet de ne pas devenir complètement fou, de ne plus te demander qui est qui dans le miroir. Cela te permet à la fois de te protéger, mais aussi de ne pas avoir à te poser de questions. Tu as quatre noms, et tu as besoin de pouvoir les différencier simplement : Noctis se cache sous un casque noir, Méphisto derrière des masques et dans l'ombre du stade, Peter est une ombre dont seul le nom est connu et Faust est un jeune homme assez banal. Il y a peu de différences entre vous, mais cela te suffit et t'aide à garder ta tête. Tu supposes que, quelque part, c'est futile. Ça l'est, en fait. Ton casque est un jouet comme un autre, mais tu peux au moins te persuader qu'il a une importance et qu'il n'est pas uniquement là pour te rassurer.
Tu n'as pas la même détermination de Ninja, et tu sens une certaine honte s'insinuer en toi. Toi, tu t'étais engagé dans la Résistance par rancune et par égoïsme, poussé par l'exécution brutale de ton père et par opposition à ta mère. Tu avais abandonné la compétition pour t'endurcir et ne plus sentir cette faiblesse qui te mordait l'âme. Tu t'étais entraîné, tu avais avancer sans regarder tes démons et ainsi, tu n'avais pas ressenti leur force. Tu t'étais dit qu'après tout, peu importe. Tu avais du chemin à faire.
Toi, avoir peur de l'obscurité ? L'ironie est magnifique, vraiment. Depuis tout petit, tu l'avais côtoyé sous la forme de Dalhia, puis sous celle de tous tes autres pokémon. Tu avais appris à oublier la peur face à l'ombre, pour apprendre à l'utiliser. Tu t'étais fait une alliée solide de l'obscurité, mais tu savais qu'elle n'avait aucun maître, et tu n'osais pas te prétendre l'être. Il aurait fallu être fou, et heureusement pour toi, tu ne l'étais pas encore. Tu penses à toutes ces fois où Clive et toi vous battiez et tu souris à cette pensée, te rappelant qu'à chaque fois, ton jumeau semblait perdu face à l'ombre. Tu supposes que quelque part, si une quelconque déité existe, qu'elle se fout vraiment de toi. Ça ne peut être que la seule explication.

« Ce n'est pas l'obscurité qui me fait douter, loin de là. »

Une résistance agissant dans la lumière du jour t'aurait fait te poser des questions, sincèrement. Elle aurait perdu toute sa crédibilité pour lui.

« Ce qui me fait me poser des questions, c'est ce qui se passe dans l'ombre. Mais je suppose qu'il est stupide d'y penser, d'un côté. »

Tu soupires, excédé. Vraiment, ne pas trouver la réponse est quelque chose que tu n'apprécies vraiment pas. Tu n'en as pas l'habitude et cela te frustre au possible. Foutu cerveau. Tu peines à ne rien montrer lorsqu'il parle de ceux qui s'allient à la résistance. Tu penses ta mère, et tu penses à Clive qui observe sans rien dire. Tu observes le ciel quelques instants avant de répondre.

« J'espère que tu as raison, pour nous tous. »

Toutefois, il y a quelque chose que tu veux faire avant de changer de sujet de conversation.
Tes doigts filent aux alentours de ta nuque et cherche un petit quelque chose pendant quelques secondes, jusqu'à le trouver. Un petit 'clic' sonore résonne. Tu tiens ton casque entre tes mains et l'enlève très doucement, laissant tes cheveux ébouriffés à l'air libre et te les secoue. Ton regard se pose dans celui de Ninja et tu lui offres un sourire, tout à fait conscient de ce que tu viens de faire.
Tu viens de lui montrer ton visage. Le vrai. C'est un signe de confiance absolue que tu lui offres, pour lui signifier que toi, Noctis, lui laisse une arme qui pourrait amener ta mort. Mais tu sais que cela n'arrivera pas. Tu lui fais confiance.

« Donc, on y retourne ? Désolé pour la séance déprime. » demandes-tu d'un ton désinvolte.

Tu remets ton casque par sécurité. Après tout, tu n'étais pas assez fou pour te balader sans trop longtemps. Prendre des risques, d'accord. Tenter le suicide, absolument pas.

Invité

L'âme n'a pas de secrets que a conduite ne révèle

J'apprécie Noctis. Je crois que c'est pour ça que j'essaye de lui remonter le moral. Quiconque d'autre m'aurait dit tout cela, aurait douté pareillement, et je me serais enfuis devant le risque de l'échec. Mais Noctis était mon ami. Je n'avais pas le droit de le laisser douter comme cela. Nous étions amis - alors que nous n'étions pas nous-même, quelle ironie. J'observe le jeune homme, attendant calmement. Je penche la tête. Finalement, moi, je ne me pose pas tant de questions. Je ne suis pas assez intelligent pour douter, je crois. Je ne suis ni fin tacticien ni rusé. Je suis juste assez fort pour survivre, voilà tout.

Je me contente de hocher la tête à son assentiment. Oui, je sens que j'ai raison. Je le regarde bouger, et fronce les sourcils. Je devine ce qu'il va faire. J'hésite entre l'arrêter, et la curiosité qui me pousse à le laisser faire. Cette dernière gagne, et je regarde avec un mélange de curiosité et d'appréhension mon ami révéler son visage. Mon oeil se pose sur le visage jeune, ses cheveux en broussaille. Il me dit quelque chose. Merde. C'est pas un conseiller, genre haut gradé ? Si. Putain. Le conseiller Ténèbres ... Et il fait partie de la résistance ! Bon. C'est une marque de confiance, mais ... Mais je détiens une information capitale. Comment peut-il m'offrir cela ? C'est incroyable. Bizarrement, je me sens presque gêné, comme si il s'était mis nu devant moi. Je passe ma main dans mes cheveux et baisse les yeux, presque pudiquement. Sa phrase me fait sourire, et dans un soupir, je décide que nous devons être à armes égales, après tout.

Oui allons-y.

Et d'un geste aussi désinvolte que le ton que nous avons pris tous les deux, je retire mon bandeau, dévoilant mon oeil gauche, de sa véritable couleur d'un bleu sombre. Puis, je peux enfin retirer cette perruque qui gratte, laissant mes longs cheveux noirs de jais cascader sur mon épaule. Si il s'y connait un peu, il reconnaîtra en moi le champion combat. Alex connaît déjà mon secret ; mais Noctis, je sais qu'il ne me veut pas de mal. Je me sens moins embarrassé. Nous savons tous les deux. C'est idiot ce que j'ai fais, mais je m'en contrefous. J'ai l'impression que nous avons fait un pas l'un vers l'autre, et ça m'apaise, en fin de compte.

Je suppose que tu me connais, mais au cas où : je suis Sky Vassily, champion de type combat de Zazambes. Ca doit expliquer mes techniques, hein

Il suffit de m'avoir vu bouger sous mes deux formes, Sky et Ninja, pour comprendre que je suis sûrement l'un des seuls humains de l'île à avoir cette formation martiale. Je regarde le casque, remis par mon ami. Mais à présent, je sais ce qui se cache là-dessous - ou plutôt qui. Et franchement ... Ca me fait autant peur que ça me rend heureux.

L'âme n'a pas de secrets que la conduite ne révèle

Feat Sky Vassily

Tu ne peux qu'observer, te sentant à la fois curieux et coupable (après tout, c'est de ta faute s'il te révèle son identité), le visage de on ami. Ninja te paraît si différent, et pourtant tu sais qu'il s'agit de la même personne. Tu te sens un peu con, sur le coup, à l'observer en silence, et tu remercies une nouvelle fois ton casque pour dissimuler ces moments où tu as l'air d'un parfait abruti. Tu t'en veux un peu, n'ayant pas réalisé qu'en révélant ton visage, tu incitais ainsi Ninja à faire de même. Tu as tendance à être plus impulsif que réfléchi, et cela amène généralement à des situations très embarrassantes. Pour être parfaitement honnête, l'intérêt que tu portes à la compétition est minime. Certes, tu étais l'un des deux conseillers, et ton rôle était donc important, mais le nom exact de chaque champion ? C'était trop demander. Malheureusement, depuis l'arrivée au pouvoir du Régime, il n'était pas rare qu'un champion disparaisse d'un mois à l'autre. Tu ne t'étais jamais vraiment fait à l'idée, mais tu essayais de ne pas retenir les prénoms des champions, pour le simple fait que les voir remplacés par des autres te laissait toujours un pincement au cœur. De plus, et même si tu avais honte de l'admettre, ta mémoire laissait parfois à désirer. Tu ne l'avouerais pas, néanmoins.

« En étant parfaitement honnête, je dois t'avouer que je ne connais pas tous les champions, dis-tu d'un ton jovial. Mon nom est Faust. Faust Donovan, et je suis le conseiller spécialisé dans le type ténèbres. »

Un sourire étire tes lèvres. Ce titre paraissait toujours aussi pompeux, vraiment. Ce job, tu l'avais eu de la manière la plus stupide qui soit, en te faisant entraîner par celle qui occupait le poste avant toi. Une femme sympathique et chaleureuse, mais dangereuse comme tout. Tu te demandes parfois si tu aurais eu la moindre chance contre elle si tes pokémon n'avaient pas été exclusivement d'un type avantagé au sien à ce moment.
Tu jettes un coup d’œil au sabre de bois qui est toujours dans ta main et le tourne. L'image du cadavre de ton père n’apparaît plus, et tu te contentes de l'observer avec curiosité. Tu avais toujours été plus adroit avec les armes à feu, comme précisé précédemment. La conversation que tu viens d'avoir avec Ninja t'as tiré de tes idées noires et tu souris à l'idée d'arriver à utiliser un couteau pour autre chose que couper des légumes. Non, il ne fallait pas se méprendre, tu n'appréciais pas le fait de tuer. Pas du tout. Tu étais un pacifiste avant tout, et lorsque tu devais te mettre du sang sur les mains, tu passais les nuits d'après à subir des cauchemars affreux. Ton premier meurtre t'avait laissé hagard et perdu pendant plusieurs heures, et le souvenir même de cet événement te faisait frémir. Tu ne peux pas t'empêcher d'amener le sujet sur la table.

« En attendant... Bonne chance, pour le Bloc R. »

Tu sais que quelqu'un doit s'infiltrer, et tu supposes qu'avec ses capacités, Sky serait le candidat idéal. Tout cela n'est que pure supposition, bien sûr, tu n'en as aucune preuve. Ta phrase ne montre rien de cela, mais tu aurais eu l'air sacrément idiot si tu avais dit cela et que tes suppositions s'avéraient fausses. Héhé. Faust. Les suppositions sont Faust.
Vous avez le droit de pendre la narratrice pour ce jeu de mots douteux, vraiment.

L'âme n'a pas de secrets que la conduite ne révèle {PV Sky

L'âme n'a pas de secrets que la conduite ne révèle {PV Sky

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