Event no°6 - Seven Nation Army

Messages : 4024 Date d'inscription : 19/06/2013

♫
I'm gonna fight 'em off
A seven nation army couldn't hold me back
They're gonna rip it off
Taking their time right behind my back
And I'm talkin' to myself at night
Because I can't forget
De là-haut ils se tiennent. De leurs regards insurgés, ils observent sans vraiment voir. Leurs silhouettes sans ombres dissimulées parmi les draperies qui entourent la structure et en contre-bas la scène. Les projecteurs, les estrades, tout y est, y compris la vue imprenable sur les terres arides du Sud, et au loin les ruines se détachant dans l’azur piqué de nuages incertains. On ne craint pas la pluie. À croire qu’en contre-bas, le Régime et ses heureux représentants auront su maîtriser même la peur. Inatteignables, ils attendent eux aussi, à l’instar de leurs homologues Résistants. De derrière leurs masques blancs, on peut presque deviner leurs sourires, la légèreté de leur pas et la candeur des conversations entre les quelques gardes dépêchés pour l’occasion trahissant la bonne humeur générale. Il règne sur la structure montée en périphérie de Zazambes une bonhomie qui tranche avec la nervosité des rebelles terrés parmi les ombres, prêts à agir. On les aura laissé approcher, on aura quelque chose à prouver, surtout aujourd'hui, surtout maintenant. L’ombre d’une victoire flotte contre les traits masqués des soldats qui accueillent cordialement une foule volontaire pour certains, invitée pour la majorité et tenue d’assister à la rencontre dont d’aucun n’aura de détail autre qu’il fallait s’y habiller proprement. Des caméras pullulent autour de la scène, filmant l’arrivée progressive d’une population admirative ou effrayée selon les cas. Tous se dirigent vers des places assignées, confortables, et circulent entre eux rafraîchissements et bouchées. On n’aura négligé aucune dépense.

La salle se remplit, les murmures se tarissent. Les projecteurs se seront rivés sur une silhouette au cœur de la scène. Blond comme les blés, impeccablement tiré à quatre épingles, monsieur Emil Strauss se tient. Représentant de son mouvement, il a troqué le masque des soldats pour un souvenir avenant, chaleureux, magnétique. Sa voix, projetée par les haut-parleurs grâce au micro qu’il tient entre ses mains, enveloppe la foule de ses tons complexes et riches. De nombreuses années déjà qu’il œuvre pour le Régime, la main tendue vers le public et l’une des nombreuses voix et visages du mouvement. La foule le reconnaît bien qu’il ne soit qu’un autre illustre inconnu. Il s’adresse à eux avec charisme et respect. S’il inspire souvent la peur, aujourd'hui il incarne le renouveau, le changement, l’avancement.

«Mesdames et messieurs, bienvenue et merci pour votre estimée présence cet après-midi. Je suis Emil Strauss, votre hôte pour cette rencontre. Votre bien-aimé gouvernement souhaite aujourd'hui tendre la main vers sa population, et nous diriger tous vers un avenir aussi brillant que paisible.»

L’animateur se tait quelques instants, fait courir ses yeux gris contre les rares visages qu’il parvient à discerner de sous les projecteurs.

«Le Régime souhaite depuis son ascension au pouvoir rendre sa gloire à l'île d’Enola et lui rendre sa splendeur d'antan. Nous avons toujours caressé le projet d’assurer le rayonnement de l’île et de ses habitants en nous inspirant des grandeurs des civilisations anciennes. Nos fiers ancêtres, la civilisation aujourd'hui éteinte du Titak, vivait autrefois tels de véritables dieux et déesses dans une prospérité sans nom. Nous cherchons à rendre cette prospérité à Enola. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de vous annoncer que nous avons réussi.»

À l’intonation grandiose qu’a pris l’animateur, la foule s’exclame et applaudit. L’excitation gagne l’assemblée, curieuse d’en apprendre plus, buvant chaque mot prononcé par monsieur Strauss dont le sourire s’étire.

«L’avenir se dessine pour nous tous, glorieux. Chacun d’entre vous en profiterez assurément. Nos recherches ont été longues, fastidieuses. Mais aujourd'hui, nous vous annonçons, peuple d’Enola, que nous n’aurons plus jamais à nous soucier d’énergie. À l’instar de nos ancêtres, nous nous nourrirons de la puissance cachée de l’île, l’Emergya. Sans plus attendre, je cède la parole à ma supérieure, miss Mazinkaiser. Accueillez-la chaleureusement!»

L’attroupement applaudit, la curiosité fait bourdonner les estrades de vie. D’un geste gracieux, l’animateur accueille la Générale Scientifique. Au-dessus d’elle, les rebelles s’impatientent, la peur les tenaille. Leur portrait de la cérémonie dilué par leurs idéaux. Ils attendent.

And the message comin' from my eyes says, "Leave it alone."
Don't wanna hear about it
Every single one's got a story to tell
Everyone knows about it
From the Queen of England to the hounds of hell
And if I catch it comin' back my way
I'm gonna serve it to you
And that ain't what you want to hear
But that's what I'll do

Quelques indications!:

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mer 4 Jan 2017 - 14:34

Seven Nation Army

Ils ont souvent répété qu’ils avaient longtemps attendu ce moment. Le moment où ils pourraient prouver l'existence d'Emergya aux Enolians, et enfin débuter leur projet. Julianne les avait aidés, peut-être plus que raison. Mais elle n’avait guère d’autres choix. La Générale Scientifique est la dernière à désirer un mauvais tournant des choses. C’est pour cela que ses derniers efforts, et ceux de son secteur, avait été mis sur la sécurisation d’Emergya, et des diverses applications qu’on lui avait pour le moment trouvé. Faire directement éclater la puissance d’une telle source d’énergie serait forcément dangereux. Mais la démonstration du jour devrait bien se passer. En théorie. Même si les derniers paliers de l’activation (qu’elle espère ne pas avoir à dévoiler aujourd’hui) sont les moins sûrs, peut-être que tout cela pourra, dans le meilleur des cas (et si on reste naïf), rassurer les Enolians, et ramener un semblant de calme sur l’île, quand la nouvelle aura pu se propager. Aussi niais que cela paraisse, Julianne croît en les quelques bénéfices que cette entrevue avec ses concitoyens pourrait produire. Le Régime a menti, et il continuera de mentir, même après l’évènement de ce début d’après-midi. Mais peut-être qu’enfin dévoiler les prémices de leurs projets leur fera gagner un certain « capital honnêteté »… Enfin, c’est comme ça que dirait La Voix du Régime, non? Peut-être. La Politique, ce n’est pas son truc, elle est bien trop crédule pour ça. Finalement, si la Générale souhaite un retour à la paix, elle ne peut qu’aspirer au bon déroulement de cette journée, et à l’espoir de gagner du temps, ce qui pourra peut-être permettre à quelques personnes de faire changer les choses. Mais cette démonstration pouvait aussi avoir l’effet totalement inverse : l’insurgence des Enolians et de la Résistance. Une telle chose précipiterait les projets du Régime, et elle ne préfère pas imaginer les dégâts. Mais cette éventualité, bien que peut-être plus probable que la première, elle ne préférait pas y penser. Pourvu que tout le monde garde la tête froide, et ils auraient tous plus de temps devant eux. Et moins de chance de faire exploser l’Île, accessoirement.

Avec quelques-uns de ses subordonnés qu’elle a choisi elle-même, Mazinkaizer est finalement arrivée sur les lieux de l’évènement. A la vue de l’estrade où s’affairent déjà des techniciens, le trac se met à lui serrer l’estomac. Sous son cache-œil, son uniforme, son masque cachant partiellement son visage, et sa casquette, la Générale a une pensée pour Makoto. Bien au chaud à la maison, elle doit à tout prix être là pour revenir à l’heure ce soir, comme si ne rien était. Au moins pour cela, pourvu que le sort soit indulgent. Désormais, un petit quart d’heure les sépare du moment fatidique, et la salle finit de se remplir. Julianne se repasse mentalement ce qu’il lui faudra dire, se prépare à figurer, imperturbable et méconnaissable, devant le public. Elle s’entretient brièvement avec l’Officier Strauss, ainsi qu’Hyperion, le Général Politique, puis vérifie qu'Azazel, son garde du corps, est aussi dans le coin. Elle a beau tout juste supporter le père de sa fille, la présence du soldat assurant ses arrières lui donne un peu plus confiance en la suite des évènements.

Finalement, l’heure sonne, et le silence se fait dans la salle entourée de velours. Alors qu’elle se trouve encore en coulisse, Strauss commence sa présentation. L’Officier est direct, ses paroles, bien que laissant présager d’un endoctrinement évident, sont simples, et paraissent honnêtes. La mine des Enolians présents dans le parterre passe de la peur à une expression plus convaincue, mais la méfiance reste majoritaire. Le discours est bien mené, et la foule, bien malgré elle, est galvanisée, finit par applaudir les révélations du représentant du Régime. C’est dans cette impatience ambiante, mêlée d’une étrange tension, que l’Officier appelle Mazinkaizer à monter sur scène. Tout aussi docile que celui qui lui laisse sa place, Julianne franchit les quelques mètre la séparant du micro, et se voit accueillie par plus d’applaudissements qu’elle ne l’aurait cru. Hésitante encore et encore, elle ne laisse néanmoins pas passer 3 secondes avant d’entamer à son tour.

« Chers concitoyens Enolians. Je suis comme l’Officier Strauss consciente des doutes qui peuvent vous habiter. Nous vous avons laissés dans le flou, et les choses n’ont pas pu s’améliorer lorsque certaines recherches ont pu être dévoilées à certains d’entre vous, sans explications claires de notre part. J’en suis la première navrée. » Oh, bien entendu, son but n’est pas de lancer la pierre aux Résistants et à leur Cyber-attaque, mais c’est beaucoup des mots de ses supérieurs qu’elle récite également ici. Une simple manipulation de paroles pour se faire paraître moins fort et arrogant qu’on ne l’est en réalité. « Aujourd'hui, nous voulons donner des explications, des réponses à vos questions. Et en ma qualité de Générale Scientifique, j’ai eu l’immense honneur de participer aux premières applications concrètes de l’Emergya sur notre environnement. La démonstration que je vais vous présenter, vise à vous rassurer sur l’utilisation que nous comptons faire de cette source d’énergie, et sur la façon dont elle pourra positivement influencer vos vies. »

En esquissant un signe de main, la Générale ordonna aux techniciens d’ouvrir le mur drapé donnant sur le désert et les ruines lointaines. En appuyant sur l’oreillette posée au coin de son visage, elle prononça quelques mots codés pour ordonner aux équipes présentes sur le site des ruines d’activer l’Emergya aux premiers paliers de sa puissance. Quelques secondes plus tard, un son légèrement dissonant, aigü, semblable au chant synthétique d’une sirène, se fit entendre. Doucement, une lumière verdoyante s’éleva en un filin de particules vers le ciel, pour ensuite retomber en une bulle inoffensive par-dessus le sable. L’Emergya est réel, les Enolians pouvaient désormais le croire, et penser que le Régime en contrôle la puissance. Mais les plus sceptiques auront raison de penser à mal, en s’inquiétant de l’utilisation que pourrait en faire un Régime Militaire.

« Vous pouvez à présent voir à quoi ressemble l’aboutissement de nos longues recherches. Pour ce qui est de mon département, le Secteur Scientifique, nous avons travaillé à trouver des moyens d’utiliser cette énergie, en nous inspirant des technologies du Titak, comme avec ce petit transporteur retrouvé pendant les premières recherches, il y a des dizaines d’années. »

La fameuse pièce de musée fut apportée sur scène, ainsi que ce qui semblait ressembler à une batterie, au cœur de laquelle on peut voir une énergie verte et scintillante se mouvoir.

« Voici une des batteries Emergya sur lesquelles nous avons travaillé. Il s’agit là d’une cellule d’énergie de classe D, autrement dit, sa puissance est destinée à une utilisation « moyenne ». »

Donc totalement sans risques, en théorie. Sûr à 86% environ. La générale inséra la batterie dans le transporteur, et ce dernier s’enveloppa à son tour d’une aura émeraude, en commençant à se mouvoir, et à se stabiliser, en planant un peu au dessus du sol. L’assemblée passait de surprises, et plusieurs applaudirent le spectacle unique en train de se dérouler sous leurs yeux.

« Contrairement à nos piles et batteries, l’Emergya ne semble pas s’épuiser. Aussi, notre objectif est d’en optimiser les quantités utilisé selon les utilitaires auxquels nous les appliqueront, pour que son utilisation soit la plus pratique possible. »

Par la suite, Julianne retira la cellule d’Emergya de l’antique véhicule, qui se reposa doucement sur le sol, toujours sans un bruit.

« Appliquons maintenant l’Emergya à un objet de notre quotidien. Nos éclairages, par exemple. Nous avons commencé une série de prototypes, destinés à accueillir les cellules d’Emergya, comme cette lampe que voici. »

Elle n’avait pas voté pour la mise en scène qui suivrait, étant donné que quelques inconnues demeuraient, mais ses supérieurs avaient assez insisté pour qu’elle ne s’y oppose pas. Ainsi, elle présenta une lampe au design futuriste, comportant une encoche destinée à accueillir la batterie qu’elle tenait dans sa main. Après avoir inséré la « pile », la lampe s’alluma, et grâce à un contrôleur, Julianne put régler l’intensité de l'ampoule. En augmentant la puissance de la batterie, la lampe se mit à briller plus intensément, mais ce ne fut pas tout. Quelques petites cellules vertes se séparèrent de son ampoule, et volèrent au dessus du public, pour se diriger vers des « organismes électriques semblables » présents dans la salle, à savoir, les autres éclairages, et les projecteurs, qui s’allumèrent alors tous en même temps, pour illuminer les lieux d’un doux soleil artificiel.

« Ce n’est qu’un aperçu de ce dont est capable l’Emergya, et nos équipe travaillent dans les conditions les plus sécurisées, à percer tous les mystères de cette énergie, que pouvons contrôler, si nous y travaillons ensembles. »

Comme le public s’enthousiasmait de plus belle, la Générale jugea que son intervention avait atteint son objectif. Elle s’inclina légèrement face à l’assemblée galvanisée. Tout s'est bien passé, jusque là.

« Merci pour votre attention, Chers Concitoyens. »

Puis, elle s’apprêta à finalement quitter la scène, avec l’espoir encore fou que l’espoir revienne, et que leur temps leur manque un peu moins à l’avenir pour changer les choses.

>> EVENT N°6

GROS RÉSUME PARCE QUE VOILA:

Vous êtes désormais tous invités à prendre part à l'évènement! N'hésitez pas à poster, et à envoyer toutes vos interrogations concernant l'Event aux staff si besoin!

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mer 4 Jan 2017 - 20:40

Seven Nation Army

Event n°6

C’est un grand jour pour le Régime aujourd’hui, un meeting dans les ruines du Titak. Le norvégien se devait d’y aller, il en vient même de son devoir de soldat d’y participer. Mais ce qui prit par-dessus tout le dessus, c’est de l’admiration envers le Régime dont il était entièrement dévoué depuis son arrivé sur l’île il y a de ça quelques années. L’ordre qu’ils avaient réussi à instaurer dans le pays rendaient Caïn encore plus loyal que dans son pays natal. Un bon petit chien de garde pourrait penser certain. Ce toutou qu’était le jeune homme le dépêcha à demander de l’aide à un employé de l’arène, mais qui était aussi son ami, de l’amener aux ruines pour participer à ce meeting. Janaël, c’est comme ça que l’arbitre s’appelait, cet homme qui était là depuis les débuts de Caïn dans l’arène. Cet homme, bientôt à l’âge de la retraite, était dévoué au champion, lui qui avait tant besoin d’aide pour de simples choses comme descendre des marches.

« Allons-y, nous allons être bloqué sur la route si nous traînons trop. »

Les paroles du vieil homme inspira Caïn qui finissait de se préparer lorsqu’il arriva pour pousser sa chaise vers la sortie. Encore une fois, les travaux mettant trop de temps pour arriver, Janaël aida une nouvelle fois le norvégien à descendre les escaliers, tenant bien fermement les poignets afin que la chaise ne dévale pas trop rapidement les marches. Ils arrivèrent alors à la voiture où Caïn s’empressa d’aller du côté passager avant que le vieil homme ne puisse se déplacer pour l’aider. Ouvrant la portière, il essaya d’attraper la poignée située à l’intérieur pour se hisser sur le siège. Mais il ne fut pas assez rapide, alors que le vieillard arriva pour l’aider à se poser, Caïn ne put s’empêcher d’employer le refus.

« Tu n’es pas obligé de m’aider mon ami, pense à ton dos, ne te blesse pas si proche de la retraite. »
« Que serais-je si je n’aidais pas quelqu’un dans le besoin ? »

Sur la route, les deux amis profitèrent pour parler de tout et de rien, de l’arène, du parcours difficile du jeune homme, de son pays natal et de son arrivé sur l’île. Et une question parmi d’autres sorti de la bouche de jeune homme :

« Mais j’y pense, tu ne viens pas au meeting ? Pourquoi cela ? C’est une réunion extrêmement importante où le Régime dévoilera ses plans pour le futur de l’île. »
« Oh mon jeune ami, tu sais à mon âge on évite de trop se mêler de la politique, surtout de cette politique là en particulier. Il n’y a eu que des conflits depuis qu’ils sont au pouvoir. Je ne me vois pas du tout participer à cette réunion. Là je ne pense qu’à une chose, la retraite. Je veux me la couler douce sur les sables chauds des plages de Zazambes. Haha ! »

Et les deux se mirent à rire pour une bonne dizaine de minutes. Et au bout d’une bonne heure de route, ils arrivèrent proche des ruines du Titak où Janaël déposa le jeune homme sur le parking handicapé, proche de l’entrée. Caïn le remercia une nouvelle fois et la voiture s’en alla, direction la plage.

Il avait beau s’y être prit à l’avance, du monde était déjà présent à l’entrée, en plus des vigiles avec leur Pokémon renifleur, la sécurité avant tout. Et Caïn ne dérogea pas à la règle et se fit fouiller de la tête au pied. Par ailleurs, il expliqua au vigile que Ragnar, son Scorplane, l’aidait énormément à se mouvoir et à attraper des objets qui ne sont pas à portée, mais sans succès, un non reste un non. Même sur un malentendu, il serait dangereux de le garder dehors, avec tout ces soldats à l'intérieur, un mastodonte comme Ragnar ne pouvait qu'attiser la peur, alors de la part d'un soldat du Régime, il serait mal venu d'effrayer la population. Tout en avançant vers la salle il jeta un œil à ses balles, elles étaient comme inactives, comme-ci un dispositif annulait l’activation de la balle. Il entra alors dans la grande salle qui avait été créée à l’occasion. Il poussa son fauteuil vers la première rangée, là où les handicapés sont censés se placer et il se positionna de telle sorte à être devant la scène, aux premières loges afin de voir tout le monde.

La foule arrivait peu à peu, des personnes aussi enthousiastes que Caïn se mélangeaient à des personnes qui étaient visiblement obligées de venir. La salle se remplissait peu à peu et lorsqu’elle fut pleine, le meeting pouvait commencer. Un grand du Régime venait de faire son apparition, le visage de Caïn s’emplit de joie telle qu’on pourrait le comparer à un enfant devant ses cadeaux de Noël. Il était là, Emil Strauss, devant son public, et Caïn ne pouvait s’empêcher d’être comme captivé par la présentation de l’homme, reprenant foi en l’ordre instauré par le Régime. Restaurer la gloire de l’île et y faire vivre une paix durable, c’est ce en quoi le norvégien rêvait. Puis vint le tour de la Générale scientifique d’expliquer plus en détails cette nouvelle énergie qui venait d’être présentée. Et avec ces démonstrations, Caïn fut comme le public entier, éblouit par cette énergie avec laquelle tout était devenu presque possible, une machine qui pouvait planer aussi facilement qu’un Altaria dans les airs, et une source dispersante de lumière, un quartier entier pourrait éclairer avec cette énergie.

Tant de possibilité qui laissa Caïn sans voix, mais avec une idée claire en tête. Avec cette nouvelle énergie et la technologie disponible actuellement, il pourrait retrouver cette joie perdue depuis longtemps : pouvoir marcher.

©Hjolfrin

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Jeu 5 Jan 2017 - 21:49

SEVEN NATION ARMYEvent no°6

«Ferme la lumière s’il te plaît, Cesar, j’ai mal au cœur.»

Elle se réfugiait contre elle-même, le corps secoué de spasmes, petite, trempée et haletante. Les lumières se referment contre elle ne lui apportant pas l’apaisement escompté. Charlotte resserre les pans de sa couverture contre elle malgré la chaleur que dégage son corps. Elle frissonne de fièvre et retient un énième haut-le-cœur. Mais elle n’est pas malade. La jeune Championne ne l’est que rarement de par sa constitution solide et ses bonnes habitudes de vie, mais elle a connu assez d’indigestions pour savoir qu’il n’en est pas une. Quelque chose l’habite, quelque chose s’étant manifesté il y a quelque temps déjà. Depuis sa visite aux ruines. Depuis que quelque chose l’a percuté, quelque chose qui désormais s’installe en elle en affaiblissant ses défenses. Malgré la bienveillance de son petit-ami, elle refuse sa présence dans la pièce, cherche à se couper ses stimulations extérieures. Le monde entier semble trop bruyant pour elle, chaque mouvement, chaque frottement, chaque son viennent la heurter, à commencer par sa respiration. Carla l’a visitée tout à l’heure, a insisté qu’elle voit un médecin, mais Charlie a peur, elle ne sait pas et elle craint ce qu’on lui dira. Elle ne peut pas, pas maintenant, elle ne veut pas voir l’inquiétude dans les prunelles sombres de son amoureux non plus. Elle espère seulement que la douleur se taira. Elle n’a pas le cœur de lui dire, à Cesar, qu’elle a peur de mourir.

* * *

Des réponses. M’obsèdent, me taraudent. Il me faut les saisir, il me faut comprendre. Aujourd’hui, je retrace mes pas jusqu’aux ruines, sans toutefois les rejoindre. Le lieu de la rencontre n’est pas si loin de mon Arène, et je m’y rends à pied en tenant nerveusement la main de Cesar dans la mienne. La nausée est revenue, mais depuis quelques semaines déjà ma santé s’est stabilisée, les épisodes terrifiants de douleur et de fièvre ont cessé. Mais voilà le seul symptôme me laissant encore tranquille. Je tâche de ne pas penser à l’étrange phénomène qui m’afflige depuis plusieurs mois déjà, espère vivement ne pas croiser quiconque je connais parmi les estrades. Nombreux sont ceux à qui j’ai en quelque sorte tourné le dos ces derniers temps, à commencer par Natsume et mon nouvel homologue élite Samaël. Sa nomination remonte à avant ma visite aux ruines, avant l’orbe verdâtre, avant de me faire frapper de plein fouet par une étrange forme d’énergie d’origine inconnue. Malgré tout je n’ai pas agi telle une collègue adéquate auprès de lui. Là où il aurait pu bénéficier de mes conseils et de mon expertise lors de ses premiers pas dans le monde doré des Champions, Conseillers et Maîtres, j’ai décidé tout bonnement de l’éviter. Quant à son petit ami, j’ai dû ne lui adresser qu’une rare poignée de mots ces derniers mois, trop effrayée par sa perspicacité, terrorisée à l’idée qu’il devine quelle étrange affliction m’anime. Des réponses, je dois les obtenir aujourd’hui, sans elles je me perdrai à la dérive.

* * *

Les runes. Elles couvrent les murs, déchirent le plâtre et le tissu, se sont gravées dans le bois des meubles. Charlie s’éveille, le malaise lui est passé. Elle se sent lourde, une véritable enclume qui ne se redresse qu’à moitié contre la couche qu’elle partage avec son amoureux Cesar. Son regard se porte, hésitant, devant elle, quand elle les voit. Aussitôt un grand cri la déchire. Le plafond, les murs, l’écriture ancienne recouvre tout dans la pièce. Charlotte ouvre ses mains, les découvre en sang. C’est elle, elle qui aura fait tout ça. La nuit, elle s’éveille parfois pour dessiner ces étranges symboles issus d’une autre époque, mais jamais ainsi. Bouleversée, elle pleure à s’en déchirer l’âme contre son petit-ami, terrifiée par ce qu’elle devient, peu à peu. Un monstre?

* * *

Maria Libre me suit, nouvelle acquisition de mon équipe, ainsi que «M» bien sûr. Le Zarbi ne me quitte plus depuis plusieurs semaines, veillant sur moi en tout temps. Je n’aurais jamais cru qu’une créature si simple pourrait se montrer aussi fidèle. Quant à la Pikachu costumée, voilà un cadeau inestimable de la part d’un fan qui m’a fait grandement plaisir. À l’approche de la scène drapée de velours à l’orée des terres arides du sud, je remarque une importante sécurité. Akemi pose une main sur mon épaule, consciente qu’elle devra me laisser affronter ce moment seule.

«Nous empêcher de garder nos Pokémon avec nous?! Non… Akemi… Je vais avoir besoin de toi là-bas.»

Maria Libre vient enlacer ma jambe avec un «Pika» qui se veut encourageant. Pour sa part, la Galifeu retient ma main avec tendresse, son regard si assuré que je voudrais bien la croire. Mais j’ai peur, bien trop peur. Je pourrais m’écrouler à tout moment alors… leur permettre de me retirer mes alliés? Résignée, je les rappelle un à un avant de m’avancer, transpirant à grande eau, pour me soumettre à l’inspection de sécurité habituelle. Je leur fais voir mon invitation, une enveloppe dorée, probablement particulière pour moi en tant qu’invitée d’honneur. On me dirige vers l’avant, tout près de la scène, où je me rends en compagnie de Cesar. Nous nous installons à côté d’un de mes collègues Champions que je ne connais encore que peu, Zéphÿr d’Amanil. Je le salue d’un mouvement de tête désarticulé avant de m’asseoir nerveusement. La cérémonie va commencer sous peu et la salle est pleine déjà. Fébrile, ma jambe sautille d’elle-même et mes mains se referment contre celle du garçon à la chevelure d’argent qui m’accompagne. Je suis heureuse qu’il soit ici. Je ne me montre pas si démonstrative en public habituellement, mais cette fois je ne me prive pas de ce contact physique innocent afin de conserver mon calme.

«Merci d’être là, Cesar…» je lui chuchote à l’oreille.

Je lui offre un bref câlin avant de me retourner vers la scène où un homme paraît, débutant la rencontre d’une voix charismatique. La cérémonie dont il fait preuve cause un certain scepticisme, une certaine prudence. Il me rappelle le ton prudent des psychologues et autres thérapeutes ayant croisé mon chemin depuis mon enfance. Une sensation désagréable me parcoure malgré les efforts de sincérité de son ton. Je peux voir directement à travers ce jeu de fumée destiné à nous impressionner. Je n’ai aucune raison d’en vouloir au Régime malgré tout ce qui circule à son sujet, mais malgré tout, une part de méfiance surgit alors que l’officier étale ses promesses d’un avenir soi-disant glorieux profitant à tous et chacun. Je ne prête qu’une oreille distraite à ses paroles, impressionnée par l’imposante structure montée en périphérie de la ville. Mais mon cœur cesse de battre alors que j’entends un mot, un seul, qui vient perturber mes réflexions hasardeuses. Emergya. Le mot qui en moi cause une effervescence. Mon épiderme parcouru de frissons désagréables, je dois me retenir de ne pas courir au-devant de la scène. De sa dormance, la chose s’éveille, mes sens aussi, mes mains se crispent d’autant plus contre les doigts de Cesar que j’entends presque craquer. Une femme remplace l’officier Strauss, elle me paraît si loin. Mazinkaiser, elle explique. Je n’en est que faire de ses promesses. Non. Je me pends à ses lèvres, l’Emergya bouille en moi. Je peux le sentir, à proximité, tel un appel lointain. Un nom, enfin un nom à prononcer pour désigner ce qui vibre dans mes veines.

Les rideaux s’écartent et je les vois, au loin, sous un ciel couvert, brillant d’émeraude. Les ruines. Lorsqu’un petit bolide est dévoilé à son tour, je couine en me retenant contre ma chaise pour éviter de courir à la rencontre de l’objet dont je peux presque sentir la puissance cachée. L’emergya l’allume à son tour et il flotte. Je ferme les yeux, animée de souvenirs qui ne m’appartiennent pas de folles chevauchées dans ce qui était ici autrefois de verdoyantes plaines. Le Régime prévoyait faire de cette substance verdoyante une forme d’énergie, une chaleur pour tous les Enolians à partager. Mais sans en connaître les véritables risques. Et la Générale Scientifique, le sait-elle, ce que son invention peut provoquer sur un corps humain, comme le mien? Elle semble si assurée, j’ai tellement envie de croire qu’il s’agit de la meilleure option pour notre île, pour nous tous. Peut-être ne suis-je qu’une vulgaire erreur? Peut-être pourrait-elle m’aider? Je la scrute avec tant d’espoir et pourtant elle remercie le public avant de se diriger vers la sortie de la scène. Aussitôt j’émerge de mon siège, affolée, le cœur battant. La puissance cachée bourdonne à mes oreilles. Mes prunelles brillent d’un éclat verdâtre surnaturel.

«Madame Mazinkaiser, madame Mazinkaiser! S’il vous plaît Madame j’ai une question!»

Le silence. La crosse des fusils rivés vers moi. Je n’ai pas droit à mon opinion, pas ici. Je me suis levée, franchi la ligne invisible, je n’aurais pas dû. Mais il est trop tard, je suis avide de réponses, je dois savoir. Ma voix est petite, innocente, inquiète, alors que je m’adresse à la Générale, inconsciente du danger, obsédée et alimentée par les voix anciennes qui s’entrechoquent sous mon crâne.

«S’il vous plaît, je dois savoir… Êtes-vous certaine que l’Emergya est sans danger?»

Et ma main se tend vers elle comme dans une tentative d’éviter la noyade. Elle est ma bouée.

(c)Golden

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Ven 6 Jan 2017 - 16:29

• Seven Nation Army •Event no 6

-Papa, pourquoi je peux pas y aller, moi?

-Parce que c’est comme ça, Ben.

-Mais pourquoi c’est comme ça?

-Parce que je l’ai décidé.

-Mais pourqu-

-Ben, c’est assez maintenant.

Le petit m’offre un air mécontent avant de descendre de mon lit, les bras croisés, et de partir vers sa chambre, faisant exprès pour taper le plus fort possible avec ses pieds alors qu’il traverse le corridor. Une fois arrivé à destination, le petit s’empresse de pousser de forts soupirs, s’assurant que je puisse les entendre, tout en exprimant à quel point « la vie est nulle avec papa ». Pourtant, si habituellement j’aurais sans doute plié aux demandes du petit blond absolument pourri gâté, cette fois, ses enfantillages ne m’atteignent pas. Je n’ai qu’à lancer un nouveau regard vers l’enveloppe dorée reposant sur ma table de chevet pour savoir qu’aujourd’hui, je fais le bon choix en laissant le petit derrière moi, bien en sécurité.

-En plus Gisèle elle me laisse jamais jouer à la PS4! La vie est trop ennuyante!

J’ignore les paroles de Benjie, me concentrant plutôt sur ma cravate, que j’enfile sans difficulté. Une fois complètement habillé, je me lance un dernier regard dans le miroir, avant de diriger mon regard vers mon téléphone. Depuis son départ de la maison, plus tôt aujourd’hui, je n’ai pas reçu de nouvelles de mon amoureuse. Si je suis soulagé que la rose ne m’accompagne pas à cette foutue rencontre à laquelle la majorité des champions ont dû être conviés, je dois avouer que son absence risque de m’inquiéter encore plus. Car si nous n’avons pas l’habitude de discuter de ses activités parmi la Résistance, dont son implication n’est plus un secret depuis longtemps, je suis à peu près certain que la rose ne manquera pas à leur appel aujourd’hui. Et ça, ça m’inquiète beaucoup plus qu’une simple réunion. À voir comment leur dernier évènement « pacifique » s’est déroulé, je suis loin d’être convaincu que l’endroit sera des plus sécuritaires, malgré la surveillance intensive qu’il doit y avoir.

Poussant un petit soupir, je me rends à l’évidence. La rose doit déjà être en plein travail. Je me permets de lui envoyer un petit « Fai atention a toi je tm », avant de ranger mon portable dans la poche de mon veston. Je descends ensuite les escaliers, juste à temps pour voir Gisèle, la fidèle vieille dame qui accueil depuis bientôt vingt ans les challengers dans l’arène d’Anula, arriver devant la porte de notre résidence. La vieille dame à l’air sec s’est occupée de garder Ben à quelques occasions déjà, et même si le petit est loin de trouver ses moments avec cette dernière palpitants, la vieille femme est l’une des rares personnes en qui j’ai suffisamment confiance pour lui confier une telle tâche, aujourd’hui.

La vieille femme ne se fait pas prier pour entrer, à présent habituée par l’endroit. Sans se gêner, elle va s’installer au salon, et sors de son sac les jeux éducatifs qu’elle amène à chaque fois, et dont Benjie a absolument horreur. D’après elle, « Ce môme est tellement mal élevé, il faut bien quelqu’un pour s’assurer qu’il ne devienne pas comme son père ». Habitué aux paroles assez sèches de la vieille dame, je ne m’en formalise pas, pour plutôt appeler mon fils afin que celui-ci descende pour me dire au revoir. Le petit blond descend en poussant de nouveaux soupirs absolument exagérés. Il s’assoit finalement au bas des marches, pour m’offrir son meilleur air piteux.

-C’est nulle, je veux venir moi...

-Hey, qu’est-ce que j’ai dis? Sois sage avec Gisèle, et si y a quoi que ce soit, tu peux m’appeler.

Ben se redresse pour me serrer dans ses petits bras avant de me glisser un petit bisou contre la joue, puis se dirige, accompagné de son petit Lixy, vers la cour arrière, pour se résigner à jouer avec les Pokémon qui y sont présents. Je me dirige cette fois vers Gisèle, afin de lui remettre les Pokéball de Kyle et Diego, juste au cas où. La vieille dame hoche la tête, comprenant exactement où je veux en venir.

-Tout va bien se passer, faut pas t’en faire.

N’ayant d’autres choix que de faire confiance à Gisèle, je sors de la maison pour me diriger vers ma moto, que j’enfourche pour me rendre au lieu de la rencontre. Il me faut quelques temps avant de finalement voir la ville de Zazambes de dessiner devant mes yeux, et derrière elle, les fameuses ruines du Titak, qui se sont retrouvées fermées au public durant un certain temps, par ordre du Régime. Avec les évènements du jour, se trouver un stationnement n’est pas chose aisée, mais heureusement, ma moto peut se garer à peu près n’importe où, ne prenant que très peu de place. Je peux donc assez rapidement me diriger vers le lieu de la rencontre, où se trouve déjà pas mal de monde. Je peux apercevoir au loin un groupe de collègues, dont Charlotte et le nouveau champion d’Amanil. Une fois la fouille obligatoire passée, je me dirige vers ces derniers, me disant qu’ainsi, peut-être que les choses seront moins plates, malheureusement, alors que j’arrive enfin à leur hauteur, toutes les places les entourant sont déjà prises. Je dois ainsi me résigner à prendre une autre place, cette fois aux côtés de Chérazade, Conseillère de type ténèbres. Je salue cette dernière, qui rougit aussitôt avant de me saluer à son tour, poliment. Comme les discours s’apprêtent à débuter, nous prenons place, et aussitôt, je sors mon téléphone pour lancer Smiling Smeargle, l’une des nombreuses application débile peuplant mon portable.

-Tant qu’à se faire chier, on va se faire chier en essayer de faire un bon score, hein!

La jeune Conseillère échappe un petit gloussement avant de se concentrer sur l’homme qui apparait sur le stade. Pour ma part, j’ai les yeux rivés sur mon écran, et je m’applique à caresser les Queuloriror tristes apparaissant, afin de leur redonner le sourire. Cette tâche me prend énormément d’attention, et ainsi, je loupe complètement le discours de celui qui se trouve sur scène, ainsi qu’une bonne partie de celui de la générale scientifique qui suit. Je ne relève le regard qu’au moment d’apercevoir un objet se mettre à léviter sur scène, entouré d’une aura verdâtre.

-C’est quoi ce bordel...?

J’échange un regard avec Chérazade, qui semble toute aussi inquiète que moi de voir un objet aussi lourd qu’une voiture voler sans aucun effort. Suite à cela, la général s’empresse de nous fournir une autre démonstration des pouvoir de ce fameux « Emergya », en illuminant des objets sans avoir à les brancher d’une manière quelconque. Si la grande majorité de la foule s’empresse d’acclamer la nouvelle technologie dans un tonnerre d’applaudissement, je reste quant à moi peu rassuré. Je n’ai toutefois pas le temps de partager ma manière de penser avec ma voisine, puisque nous sommes interrompus par quelques mouvements brusques autour de la scène. Je peux ainsi apercevoir Charlie se lever de son siège, et s’empresser de se diriger vers la générale scientifique. Aussitôt, des armes sont braquées vers elle, alors que les soldats s’empressent de l’entourer.

-Putain de bordel mais qu’est-ce qu’elle fout??

Craignant que la jeune championne ne se fasse abattre par une balle, je me redresse à mon tour, avec délicatesse, les mains en l’air pour éviter qu’on me vise à mon tour. Je m’avance doucement vers la scène, pour poser mes mains sur les épaules de la jeune championne, avec la ferme intention de la ramener à sa place avant que les choses ne dégénèrent. Malgré mes intentions pacifiques, je me fais à mon tour viser par les armes, et les soldats ne tardent pas à m’intimer de retourner à ma place. Malgré tout, je reste aux côtés de la jeune femme, exerçant une certaine pression sur ses épaules pour la tirer vers l’arrière, tout en lui chuchotant quelques mots à l’oreille.

-Charlie, ils ont fait voler une voiture, tu penses pas que c’est... comment dire... une idée complètement débile de t’approcher?!

(c)Golden

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Ven 6 Jan 2017 - 23:22

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SEVEN NATION ARMY
avec pleins de gens.

Plusieurs fois dans sa courte vie, Cesar a connu la peur. Un sentiment désagréable qui tord les tripes, qui paralyse, qui empêche de comprendre quoique ce soit. Qui ne rend pas son cerveau plus vif que d’habitude. Qui fait tourner les pensées en rond, contamine nos proches, et nous emmène tous ensembles dans un cercle vicieux. La peur, il l’a connue en fuyant les gens de l’asile. Il l’a connue en revoyant Richard, en assistant indirectement à son suicide. Après ça, il pensait naïvement que ça n’arriverait plus jamais.

C’est vrai, Cesar a tout pour être heureux, sur Enola. Une naïveté et une simplicité d’esprit à toutes épreuves, qui est malgré tout ce que l’on dira une aubaine dans le contexte politique et militaire d’Enola, une amie chère comme la prunelle de ses yeux, une complice, une amoureuse, un lieu bien aimé ou vivre avec ses « frères et sœurs » Pokémon… Oui, Cesar se contente de peu, mais il a tout ce qu’il lui faut pour être le garçon le plus heureux au monde. Mais, cela, c’était avant que la peur revienne, il y a plusieurs mois, alors que Charlie était revenue d’une de ses visites aux Ruines. La Championne s’était trouvée une passion nouvelle pour l’histoire du Titak, et avait commencé des expéditions aux Ruines régulières. Cesar avait bien entendu accueilli ses récits de petite conquérante avec des sourires émerveillés, et en avait réclamé de nouveaux. Mais, un jour, Charlie n’était pas revenue « comme d’habitude ». Sur le coup, le grand garçon n’a pas vu de différence dans le comportement de Charlie. Son amie avait commencé à être malade, certaines nuits. Cela lui arrive fort rarement, d’habitude, mais qui n’y échappe jamais? Il s’était inquiété sur le coup, rien de plus normal. Mais la disparition des symptômes le lendemain les avait rassurés tous les deux, et la vie reprenait alors de plus belle.

Puis, il y eut la nuit qui fit comprendre à Cesar que quelque chose clochait définitivement. A partir de là, les fièvres de Charlie avaient repris, plus fortes et régulières. Cette nuit-là, Cesar s’était éveillé, ne sentant plus la chaleur habituelle de sa marmotte favorite à ses côtés. Charlie se lève rarement la nuit, elle a le sommeil lourd. Soucieux, le jeune homme comptait partir à la recherche de son amie, certainement dans la salle de bain, encore malade. Mais ce fut dans la chambre même qu’il la trouva, à quelques mètres de lui. Son estomac s’était serré de terreur, en voyant le mur couvert d’inscriptions étranges, qui ne voulaient rien dire, même pour lui qui sait plus ou moins lire. Il avait secoué Charlie, pour la réveiller, la sortir d’une transe étrange. La sortir de… cette « chose » qui n’était pas elle. Ses mains étaient couvertes de sang.. Son propre sang. Elle qui en a si peur, elle n’avait qu’à peine bronché. Son regard était vitreux, illisible. Sous le jet de la douche, Cesar avait nettoyé les doigts de son amoureuse devenue muette, il avait appelle sans relâche son prénom, en lui demandant de se réveiller.

Charlie ne voulait en parler à personne. A aucun médecin. Même à Léo qui n’aurait rien raconté à personne. Pourtant, sans entrer dans le détail, Cesar avait parlé à son grand frère des pensées noires qui n’avaient cessé de lui tordre les trippes depuis des mois, au sujet de son amie. Mais cela n’avait pas arrangé les choses. Quelques fois, les symptômes étranges de Charlie se calmaient une semaine, puis reprenaient de plus belle. Ils vivaient dans la peur que tout ne recommence sans cesse, et cela ne pouvait en rien rassurer leurs proches. Comme il était à court de solutions, Cesar ne faisait que ce qu’il faisait le mieux : sourire. Sourire, même dans les moments les plus où il voudrait pleurer, ou se mettre en colère, et implorer Charlie de mettre fin à tout ça, en demandant conseil à un médecin. Sourire, jusqu’à ce qu’un jour qui changerait leurs vie n’arrive.

Ce jour-là, Charlie avait été invitée par le Régime à un évènement spécial, une sorte de fête, de réunion. Apparemment, les gens du Gouvernement allaient raconter des choses intéressantes pour les Enolians. Elle n’était pas la seule à avoir été sollicitée par ces invitations citoyennes. Léo également en avait reçu une. On raconte que la Championne Coordinatrice serait également présente. Cesar ne pense pas grand-chose du Régime, c’est quelque chose d’un peu trop complexe pour lui, et le cadet de ses soucis ces derniers temps. Dans tous les cas, même s’il serait là, Léopold avait prévenu son petit frère d’être prudent. Aussi, tandis que les amoureux faisaient le chemin jusqu’aux portes de la ville, main dans la main, ils s’étaient accompagnés du Pikachu catcheur de Charlie ainsi que de sa fidèle Galifeu. Cesar pour sa part avait emmené sa « sœur » Rhinoféros, Lisa qui les suivait avec grands attention. La Championne ne semblait pas en trop mauvaise forme, cet après-midi. De manière générale, l’air libre lui faisait du bien, malgré sa fatigue.

Une fois sur les lieux, on demanda aux deux jeunes gens de déposer leurs Pokémon à l’entrée. Charlie tenta de marchander tandis que Cesar s’exécutait docilement, mais les deux durent rappeler leurs précieux alliers avant d’aller s’asseoir. Toujours sourire, le garçon aux cheveux clairs accueillit sans rien dire, et dans l’espoir de faire sourire son amoureuse, les remerciements de Charlie. En guise de réponse, il déposa un baiser tendre sur son front, puis se mit à chercher du regard dans la salle Léopold et d’autres têtes connues. Leurs places étaient réservées aux côtés d’un certain Zephyr, qu’il s’empressa de saluer à la suite de sa Championne favorite, sans perdre son expression joviale et simplette.

« Bonjour, M’sieur Zephyr! Belle journée! »

Le grand garçon serra son amoureuse dans ses bras comme celle-ci en avait besoin, et c’est alors que les lumières de la salle se tamisèrent pour laisser place à leur premier interlocuteur. Il se présenta comme un monsieur Emil Strauss, et Cesar se pendit immédiatement à ses paroles. Lui qui n’est pas très malin, il lui faut écouter avec toutes ses oreilles et ses neurones disponibles pour avoir une chance de comprendre tous les tenants et les aboutissants. Apparemment, le Régime voulait faire revivre une sorte d’énergie pour aider les Enolians. Mais alors, pourquoi tant de gens pensent qu’ils sont méchants? Circonspect, Cesar avait tout de même hâte d’entendre la Générale scientifique leur en dire plus. Cependant, même si ses propos semblaient très intéressants, il ne put pas vraiment s’y consacrer pleinement, car la main de Charlie se mit à se serrer sur la sienne. Alarmé par la fascination inquiétante de Charlie pour le transporteur volant et l’énergie verte contenue dans les batteries, le garçon aux cheveux d’argent ne put pas s’émerveiller.

« Charlie… ? Tu vas bien ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Il fronça les sourcils et son sourire disparu pour laisser place à une expression préoccupée, car il ne reçu aucune réponse. Les iris de son amie se teintèrent d’une couleur émeraude étrange. Elle avait l’air en transe, captivée par la lumière manipulée sur scène par la Générale.

« Charlie ! Réponds ! Regardes ailleurs ! »

Il chuchota plus fort, en secouant légèrement l’épaule de la rouquine. Mais la réaction de celle-ci fut encore plus inattendue que ce qui avait précédé. La démonstration venait de se finir, et Charlie se leva brusquement, pour foncer vers la scène. Cesar se leva à sa suite, et se précipita à son tour. Il s’arrêta net à la vue de plusieurs armes pointées sur sa petite amie. La terreur l’emplit, alors que la jeune Championne lançait un appel à l’aide désespérée à Mazinkaizer, qui s’était tournée vers elle. Impossible de lire l’expression de la Générale derrière son masque et son cache-œil. Un autre homme, un blond, avait rattrapé son ami, et avait agrippé ses épaules, pour la secouer. Tout cela en même temps commença à sérieusement fâcher Cesar, mort d’inquiétude.

« Lâches-la, toi ! T’es qui ?! Ne lui faites pas de mal ! Elle est malade, elle sait pas ce qu’elle fait ! C’est la fièvre… C’est tout la faute de la fièvre et de la fatigue… »

En criant, sa colère s’expia quelque peu. Il se sentit essoufflé, et les soldats se regardèrent, l’air convaincu par la candeur bien trop sincère du jeune homme, pour que lui et son amie soient vraiment dangereux. Ils laissèrent plus d’espace à Charlie, et Cesar s’empara de sa main.

« Charlie… ! Allez, viens… On rentre à la maison. »

Il tira sur le bras de son amoureuse, en tentant de s’approcher, pour enlacer ses épaules. Les soldats s’étaient calmés, tout comme l’assemblée. De son côté, la Générale s’était arrêtée net, malgré le fait que ses subordonnés lui demandaient de retourner en coulisses, et de ne pas rester là. Son œil visible était rivé sur Charlotte. Son immobilité ne rassurait pas Cesar. Quelque chose clochait. Et s’il y avait un rapport entre cette drôle de lumière verte et… Non… Non. Ça ne peut pas être ça. Le Régime a dit qu’ils s’en serviraient pour aider les gens… Pas pour les rendre malades !

« Je… »

De derrière le masque, la voix de la Générale était parvenue aux oreilles de Cesar. Il releva la tête brusquement.

« Générale Mazinkaizer, nous devons y aller. »
« … Bien. Mais avant, je dois… »
« Générale…! »

D’un geste hésitant, Mazinkaizer leva une main, qui fit taire son subordonné. Puis, elle fit un pas vers Charlie, toujours perchée sur son estrade. Son poing durement fermé tremblait, alors qu'elle commençait à parler.

« Cette jeune fille m’a posé une question. Ne pas lui répondre serait indigne de cette entrevue et de ses promesses. » Les soldats se regardèrent, perplexe, les plus hauts placés ne réagirent pas plus. « Mademoiselle. Je vous promets qu'Emergya est sous notre contrôle. Nous faisons tout notre possible pour explorer son pouvoir par paliers très progressifs, de manière à ne mettre personne en danger. »
« Madame, il est temps que… »

Sans plus discuter, la Générale disparu derrière le drapé de velours conduisant aux coulisses. Cesar soupire profondément, et posa sa main libre sur celle de Charlie, qu’il serrait toujours dans l’autre.

« Tu vois ? Tu ne dois pas avoir peur… Ces gens veulent aider les Enolians… Tu es fatiguée, il vaut mieux rentrer. » Il se tourna brièvement vers le blond qui avait interpellé Charlie. « … C’est pas grave. »

Fit-il seulement, comme pour se convaincre lui-même, toujours un peu rancunier envers l'homme inconnu. Oui, c’est certain, tout cela est sans aucun risque… Et ne peut pas être en rapport avec les symptômes de Charlie. C’est impossible!

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Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Jeu 12 Jan 2017 - 12:17

Seven nation army

Event n°6

J’ai la trouille. J’essaye tant bien que mal de le cacher. Je devais partir dès aujourd’hui à Baguin pour y habiter. Ma maison à Zazambes est complètement vide et je peux enfin pouvoir quitter cette ville. J’ai fouillé de fond en comble chaque recoin. Ma mère ne m’a rien laissé d’autre. Je suis assez déçue de ne pas avoir assez d’indices sur ce qu’il s’est passé auparavant. Mais d’un côté, je pense que c’est beaucoup mieux pour moi. Devenue championne, j’ai des responsabilités. Je me sens tout de même mieux.
Alors que je m’apprêtais enfin à dire adieu à mon ancienne vie, j’ai reçu une enveloppe signée par le régime. Elle contenait une invitation pour un évènement. En tant que nouvelle championne, ils pensent que je dois être présente. Je ne peux même pas refuser. J’avoue trembler en y allant. Je ne sais pas ce qui m’attend. Surtout qu’Ethan n’a pas l’autorisation de venir, je dois donc me présenter seule. Par pur précaution, je lui ai laissé mes pokémons. Si cet évènement se devait d’être un piège, je ne veux absolument pas qu’ils soient blessés par ma faute. Il ne manquerait plus que ça. Surtout qu’ils sont nombreux aujourd’hui.

-Je ne serai pas loin.

Mon nouveau garde du corps me sourit difficilement, il aimerait venir avec moi. Je lui serre la main puis avance vers une foule qui commence à se construire. Je continue de marcher tout en évitant les personnes invitées. Je veux être la plus près possible de l’estrade. Je veux voir ce qu’il s’y passe. Mais je suis bloquée. Les gens devant moi ne veulent pas bouger. Je me mets sur la pointe des pieds et aperçois tout une trainée de soldats masqués. Mon cœur s’emballe. Le stresse m’envahit encore plus fort. Faîtes qu’ils ne sachent pas que je suis de la résistance ! J’ai des choses à accomplir.
Je me rends compte soudainement qu’un homme s’est avancé. Il nous regarde d’un air supérieur, il est fier de lui. C’est ce genre de mec que je veux voir pourrir dans des égouts. Je ne sais pas si je l’ai déjà vu. Il me dit quelqu’un. Ses cheveux blonds et cette voix ne me sont pas inconnus. Ce n’est pas se première prestation devant un public. Il commence à parler et fait comme si ce gouvernement était un monde magnifique. Il nous parle des anciennes civilisations et d’une énergie. Je n’y comprends rien de tout ce qu’il nous raconte. C’est juste pour ça qu’il nous a invités ?

-C’est qui elle ?

Personne ne me répond, je n’ai droit qu’à des regards noirs. Une femme munie d’un cache-œil se met à la place du dénommé Emile Strauss. Elle serait une générale. Comme pour son prédécesseur, elle baragouine des mots qui n’ont aucun sens à mes yeux. L’Emergya ? Si une telle énergie existait, on le saurait depuis longtemps. Encore une fois, ils tentent de prouver qu’ils sont les gentils et qu’ils n’ont que pour but de prendre soins des citoyens. Même le président russe ment mieux que ça.
Un son se fait entendre puis une lumière apparait dans le ciel. Ah merde, ça existe vraiment en fait. Une batterie est amenée sur scène et encore une fois, elle s’illumine d’un vert émeraude et se met à voler au-dessus du sol. La Générale présenta la même énergie, cette fois-ci utilisée dans une lampe. L’énergie verte se répand dans les éclairages qui commencent à s’allumer eux aussi. Je suis comme hypnotisée. Cette chose qu’ils nous présentent aujourd’hui était là à Enola sans que personne ne le sache. C’est assez étrange. J’aimerai me méfier d’eux et me dire qu’ils l’ont créé d’eux même mais je n’y arrive pas. Cette énergie est magnifique.

-Quoi ? C’est tout ?

Je me reconcentre puis regarde la générale qui commence à partir. Ils nous ont réunis pour une rapide démonstration rapide. Certes, c’est déjà bien mais j’en veux plus. Il faut voir jusqu’où on peut l’utiliser. Une énergie n’est jamais illimitée. Je suis sûre qu’elle a des failles. Il faut que j’en parle aux autres résistants. Il faut qu’on leur vole cette énergie et qu’on l’utilise contre eux. On a peut-être un nouvel espoir d’anéantir le régime. Mais je me fais des idées, j’en suis sûre.

-Charlotte ?

Alors que l’estrade se vide, la championne de Zazambes s’avance vers la Générale qui n’a pas encore quittée les lieux. Je pousse les personnes devant moi et me fraie un passage pour m’avancer. Je veux voir ce qu’il se passe. Elle lui demande si l’énergie peut être dangereuse. C’est ainsi que je vois Weston venir à son secours. Donc tous les champions d’arènes ont été invités, je ne crois pas avoir vu les deux autres. Je m’approche encore pour essayer de voir Charlotte. Bien que je ne l’ai vu qu’une seule fois lors de notre combat l’année dernière, elle est restée comme la championne la plus gentille du monde. Je me rappelle lui avoir proposé un match retour si elle le souhaitait après la ligue. Mais je n’ai jamais eu le temps de la revoir.
La Générale répond à sa question mais je n’écoute pas. Je continue d’observer la situation, la championne de type Combat est bien entourée. Cela ne servirait à rien d’aller la voir. Surtout que des soldats se sont approchés d’eux lorsqu’ils se sont avancés vers la scène. Je ne dois pas risquer ça. Surtout qu’Ethan m’attend. Je reste encore un peu puis je partirai rejoindre mes compagnons. Cette annonce me donne envie de voir de plus près ce que trame le régime. Mais maintenant que je vais avoir une popularité publique, je devrai me faire toute petite et continuer à m’appeler Brooke.

Fiche de liens (c) Miss Yellow

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Lun 16 Jan 2017 - 14:30

Cela faisait tellement longtemps qu’il avait attendu ce moment. Qu’ils l’avaient tous attendu. La décision de révéler au peuple Enolian l’existence de l’Emergya avait été longue et difficile à prendre. Ils avaient hésité, en avaient discutés et longuement débattus. Mais la décision avait fini par être prise : celle de rendre publique cette incroyable découverte. William lui-même avait été hésitant au début. Après tout, le Régime ne maîtrisait pas encore totalement cette puissance et les membres du gouvernement avaient dû s’accorder sur le contenu exact des discours qu’il fallait rapporter. Quoi révéler ? Comment le révéler ? Autant de questions qui avaient animés les esprits, au point que le Général Politique n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps. Oh, il n’avait en général pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil, et s’était habitué au sommeil fractionné, mais cette fois-ci ses insomnies avaient été dues aux seules réflexions sur cette annonce.
Parce qu’ils avaient décidé de la faire, au final. De ne pas tout dire, bien entendu, il y avait des choses qu’ils continueraient de cacher, mais ça, ils se garderaient bien de le dire. Le but pour le moment était de rassurer les habitant d’Enola et d’apaiser les tensions. La Résistance surveillait très probablement d’un œil attentif tout cela et il fallait à tout prix éviter de nouveaux affrontements, pour le moment du moins. Il ne leur fallait pas perdre la confiance de leur peuple.

William n’avait pas dormi de la nuit. Le moment approchait et il avait été incapable de fermer l’œil. Il n’avait même pas essayé en réalité, rien que de s’allonger dans son lit lui avait donné l’impression de perdre du temps. Du temps à réfléchir à son discours, aux mots qu’il prononcerait une fois sur l’estrade. Il n’avait pas le trac, ça non, mais c’était un perfectionniste et il tenait à ce que tout soit parfait. Tout devait l’être, c’était absolument essentiel. Ils ne pouvaient se permettre la moindre erreur, le moindre écart.

« Père ? Nous devons partir. »

Ferguson tourna la tête quand son fils entra. Pour toute réponse, il hocha la tête, signe qu’il arrivait. Il ne faisait plus preuve de signes d’une quelconque affection avec son fils depuis de nombreuses années. Depuis la mort de sa fille, en réalité, il y a 20 ans de cela. 20 ans… cela semblait une éternité. Il secoua rapidement la tête pour éviter que les souvenir de sa femme et de sa fille ne lui viennent à l’esprit. Il s’efforçait de ne jamais penser à elles. Ce n’est pas maintenant qu’il allait commencer.

J’arrive très tôt sur les lieux, allant rapidement m’entretenir avec la Générale Scientifique et l’Officier Strauss, définissant avec eux notre ordre de passage et revoyant les points à aborder dans nos différents discours. J’aime m’assurer que tout est en place, et c’est le cas. Je sais reconnaître leurs qualités à tous les deux, mais il faut toujours être méthodique si l’on veut être sûr que ça fonctionne.

L’Officier est donc le premier à faire son entrée sur l’estrade. Dans la salle, le silence se fait, les yeux sont tous rivés vers lui. Des regards inquiets, apeurés pour certains. Mais aussi beaucoup de curiosité, notamment venant des quelques membres de notre Régime que j’arrive à discerner de là où je suis. J’essayais de croiser des regards de méfiance, voire de haine à notre encontre, mais les lumières m’empêchent de bien discerner le public. Je reconnaît quelques visages, cependant, notamment ceux des Champions que nous n’avons pas manqué d’inviter pour l’occasion.
Je me contente de petits hochements de tête à l’écoute de son discours, récité à la perfection. Je dois bien admettre que cet homme possède des talents d’orateur. Je n’ai jamais compris comment l’excitation peut ainsi vous prendre à l’écoute de belles paroles comme celle-ci, mais en tout cas le public semble très réceptif et c’est ce qui est important. Ils ont besoin d’être galvanisés, qu’on leur donne de l’espoir, mais surtout qu’on leur démontre la puissance et la force du Régime. Si nous inspirons la peur en certains, alors nous devons leur montrer notre grandeur, leur prouver que certains sacrifices ne son pas inutiles, et qu’Enola est grande sous notre gouvernement.
L’Offcier Strauss évoque rapidement l’Emergya. En réalité, il ne fait que citer son nom, car ce n’est pas à lui d’en parler. Ce rôle-là revient à la Générale Scientifique. Je dois avouer avoir toujours été surpris qu’une femme puisse avoir un poste si important… je surveille constamment ce qu’elle fait, pour m’assurer que ses talents sont aussi grands qu’on l’affirme, on ne sait jamais…
Elle et son équipe ont pourtant bien travaillé sur nos projets, comme les recherches dans les ruines du Titak, et les efforts déployés, non seulement par eux mais par tous les départements au sein du Régime, ont finis par payer et à nous donner accès à une puissance encore jamais vue.

Je porte toute mon attention sur Mazinkaiser. Elle parle d’une voix assurée, confiante, déterminée. Le genre de paroles auxquelles le peuple s’accrochera, dans la salle la plupart sont suspendus à ses lèvres, curieux ou excité de ce que nous allons présenter.
Et puis, leurs regards se posent sur le drap qui tombe, découvrant les ruines. Je ressens comme un picotement en mon ventre, mais je me concentre pour ne laisser aucune sorte d’excitation me gagner. Je ne vais pas me laisser aller à ces futilités. La découverte est certes grandiose, je la connaît déjà, je ne peux pas m’abaisser à me comporter comme un enfant qui s’émerveille la première fois qu’il voit son jardin couvert de neige.

J’entends des cris de surprises, vois des visages étonnés sur les personnes que je peux distinguer d’ici. Aucun étonnement de ce côté-là, j’aurais pu parier sur leur réaction. Le peuple est si prévisible de ce côté-là… j’imagine qu’ils n’auraient jamais imaginé que leur gouvernement puisse avoir le contrôle d’une telle puissance… j’ose espérer que nous les impressionnons, et que leur admiration à notre égard ne fera qu’augmenter après cet événement.

« Père, c’est dont cela… l’Emergya ? »

Je tourne un regard vers Arthur qui se tient à mes côtés. Je lui ai déjà parlé de ce projet, mais il n’a jamais vu cette puissance être utilisée physiquement. Il est subjugué par ce qu’il se passe, ouvrant de grands yeux ébahis.

« Soldat, un peu de tenue je vous prie. »

Mon fils se confond en excuses et je pousse un soupir. Cela fait des années que je tente de lui apprendre à ne pas céder à ses émotions et pourtant il semble continuer à persister dans ce sens. J’ai toujours cru bon de ne pas instaurer trop de familiarité entre nous. Je ne suis pas que son père, mais son supérieur, et je ne le nomme par son prénom que dans le privé. C’est plus simple comme ça et ça m’évite d’être accusé de favoritisme.

A côté, la présentation continue. Sous les regards étonnés et les acclamations, une lampe, puis tous les autres éclairages s’allument, un à un, grâce à cette énergie nouvelle. Je confirme les réactions que j’attendait. Tout est parfait. Absolument parfait.

Mais. Raah, pourquoi faut-il qu’il y ait toujours un « mais » ? Mais, disais-je donc, alors que la Générale s’apprête à revenir vers nous, quelqu’un l’interpelle. En me retournant je reconnaît tout de suite la Championne dresseur de Zazambes. Son visage est crispé et ses yeux reflètent la panique. Pourquoi tant d’agitation ? Alors que les armes se braquent sur elle, elle prend la parole sans même y avoir été invitée. Une question. Un seule question.

« Est-ce que l’Emergya est un danger ? ».

Un second homme se lève lui aussi, s’approchant de la demoiselle. Celui-ci semble bien moins agressif à notre égard et à l’air même de tenter d’apaiser celle qui est probablement son amie. Toutefois celle-ci semble déterminée à poser sa question et insiste auprès de la générale.

Un subordonné tente de faire sortir la Générale de la scène, mais cette dernière s’entête à répondre. Je serre les dents en entendant sa réponse. Bien, j’en était sûr de toute façon… elle ne peut pas toujours faire bien. Pourtant, je ne la stoppe pas dans sa réponse, cela ne ferait qu’empirer la situation.

« Générale… » je soupire quand elle arrive vers les coulisses.

Je n’ajoute cependant rien de plus et décide de me rendre moi-même sur la scène, où je dois parler de toute façon. De l’agitation commence à se faire, et les soldats pointaient toujours leurs armes sur le groupe de jeunes personnes.

« Allons soldats, je pense que vous pouvez baisser vos armes. Ces jeunes gens n’ont pas l’intention de faire quoi que ce soit, n’est-ce pas ? Il s’agit seulement d’une question. »

J’attends que le Général Militaire confirme mes propos pour demander aux soldats de se détendre, puis je me retourne vers la jeune femme.

« Salutations, je suis le Général Hyperion. Mademoiselle, je comprends vos inquiétudes. L’être humain est toujours inquiet face à l’inconnu. Mais je peux vous assurer que vous ne risquez rien. Nous ne nous serions pas permis de faire cette démonstration si nous ne maitrisions pas totalement cette puissance. »

C’est un mensonge, bien évidemment, les risques existent… mais le peuple n’avait pas à le savoir. J’ai l’espoir que tout se passe bien, et que ce petit incident sera bien vite oublié. Je garde toutefois mon attention sur la jeune femme, attendant qu’elle retourne s’asseoir, ou m’assurant qu’elle n’ait pas de questions supplémentaires…

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mar 24 Jan 2017 - 1:54

♦ SEVEN NATION ARMY ♦Event no°6

«Ils mentent.»

Ma voix n’est qu’un murmure, mais à la façon dont mon collègue se déplace, tendu et crispé, je sais qu’il a entendu. Mon regard rivé sur l’estrade d’entre les draperies où nous nous cachons. Où nous attendons. Nombreux furent les volontaires pour cette mission, il m’a fallu me montrer persévérante pour convaincre certains d’entre mes compères plus expérimentés, peut-être un peu plus prudents que moi, de m’inclure dans cette mission. Nous venons pour observer, pour calculer les dégâts, pour amasser de l’information et assurer la sécurité du publique. Mais quelque part parmi de nombreux de mes camarades, je sens une excitation, une fébrilité. Les prédateurs invisibles, et en contre-bas nos proies imprudentes, s’exposant sous le soleil de Zazambes, de véritables cibles ambulantes. Ce serait si facile. Surtout ici, surtout maintenant. Un coup de feu pour répandre la discorde et la misère parmi les rangs ennemis. Je sens une main contre mon épaule, un regard d’améthyste se poser dans le mien. Il désapprouve. Bien entendu. Il respire le calme, même si je devine tout de même une certaine nervosité chez lui. L’esprit d’argent. Un des plus anciens du mouvement. Mon cœur gonfle de confiance de le savoir à mes côtés, un allié mais aussi un ami. Je sais qu’il désapprouve mes pensées, comme s’il les devinait dans mon regard animé de rage. La colère me consume. J’ai vu trop d’horreurs. Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai envie de régler les comptes.

À débuter par Mazinkaiser qui après l’officier Strauss (un autre bel hypocrite) s’avance à son tour sur l’estrade pour distribuer ses mensonges. J’éclate d’un rire bref, teinté de mépris. Même moi je dois l’avouer convaincante dans son parfait petit rôle vu la passion et la dévotion qui l’anime. Néanmoins je me souviens avec amertume qu’elle est l’assassin d’un héros, son prédécesseur Gears. «Le futur est entre vos mains, ne le ternissez pas de vos folles ambitions». Était-ce à ceci que faisait référence l’ancien général scientifique? L’Emergya. Nous savions qu’il s’agissait d’une forme d’énergie, quelque chose de probablement bien puissant, mais nous n’avons jamais réussi à en déterminer la forme ni le nom. J’assiste aux démonstrations dans un silence contrit, inconfortable depuis notre cachette dans la structure. Et ce mot résonne encore sous mon crâne. Menteurs. Je m’apprête à consulter du regard mes collègues afin de déterminer la marche à suivre. Une commotion en contre-bas attire néanmoins mon attention et je remarque avec horreur que Charlotte, une amie à moi, s’est avancée, suivie de près par Weston. Mon Weston.

«Non…»

Près de moi, Silver Spirit s’est tout autant crispé contre notre forteresse de métal, inquiet pour son meilleur ami. Lui comme Cesar, le petit ami de la Championne, tentent de convaincre cette dernière de laisser en suspens sa question. Sa question qui justement m’interpelle. Pourquoi l’avoir posée? Pourquoi avoir mis sa vie en danger, pourquoi prendre ce risque? J’ai toujours connu la jeune femme neutre dans le conflit, même brutalement inconsciente du contexte politique de l’île. Je reste à l’affût, prête à la protéger. Néanmoins une silhouette impressionnante vient fendre le groupe de soldats. Le Général Politique. Par une brève intervention, il impose à ses soldats de baisser les armes, ce qui ne me soulage qu’à moitié. D’une voix désagréablement assurée, il vient calmer les ardeurs dans une parfaite représentation de cette cérémonie entière. Un acte. Un jeu de fumée. Un mensonge. Je vois Charlie observer l’homme, confuse et impressionnée par son statut et sa taille. Je déteste la voir si vulnérable. Oh, Arceus, faites que Weston se taise, lui aussi. Avant de lui laisse l’occasion de parler, ma voix fend le silence, outrée, transportée ma haine :

«Menteurs!»

En contre-bas, la confusion. On ne sait pas, on croit la voix venue du public, qui s’anime, inconfortable. Je suis la voix de la vérité.

(c)Golden

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mar 24 Jan 2017 - 11:01

Seven Nation Army

Event n°6Quand il entendit le réveil sonner ce matin-là, Mell se prépara mentalement à peut-être vivre la dernière journée de son existence. Sa vie avait toujours été d’une banalité sans nom, si on enlève la fois où lui et Leanne avaient frôlé la mort. Il ne considère sa vie comme ni valable, ni méprisable. Chaque jour, les rues d’Amanil risquent de lui apporter la mort là où ne s’y attend pas. Et il n’y a pas que la guerre civile qui entre ici en jeu, les aléas de la vie remplissent déjà un rôle des plus complets dans ces hasards de la vie et de la mort. Pendant le petit-déjeuner, lui et Leanne n’échangèrent pas un mot. Le regard bas, empli de colère, sa grande sœur ravalait son amertume. Mais le climat qui dominait au cœur de cette cuisine était la peur. Mell est conscient de la manière dont se sont terminés plusieurs meetings du Régime comme celui-ci. Il est conscient que celui-ci ne fera peut-être pas exception. Mais les gens se demandent-ils une seconde à qui ils lançaient la pierre, et qui en pâtissait au final ? Est-ce que si tout le monde courbait l’échine et que personne ne se révoltait, ne limiterions pas les morts ? Il ne comprendra jamais les réponses tout aussi violentes et provocatrices de la Résistance, qui pourtant s’assument comme des preuves de leur bonne volonté de libérer Enola. Cela ne signifie pas que le Régime a de plus louables motivations. Les deux camps sentent tout autant la merde. Mais alors, qu’on ne demande pas à Mell de croire en celui qui garantit le moins sa sécurité, et qui n’est pas au pouvoir. Oh, bien sur, comme il l’avait pensé dès son réveil, sa sécurité n’est qu’illusoire.

Loin d’être affamé, le jeune chercheur termina son simple café et se leva pour se diriger vers la porte, fin prêt à affronter sa matinée de voyage vers la ville du sud. Il n’avait rien dit lorsqu’il avait reçu cette invitation bien trop chic de la part de ses employeurs de la grande maison. Leanne s’était révoltée, pour sa part. En raison de son handicap, elle ne serait pas présente à Zazambes, encore moins en tant que Résistante. Le binoclard ne chercha pas à empêcher sa grande sœur inquiète de crier sa colère. Elle était tout à fait justifiée. Et comme lui-même semblait avoir oublié tout esprit de révolte au profit de sa lâcheté, il l’avait laissée gueuler pour deux, en serrant les poings. « C’est comme ça, on y peut rien. » Avait-il fini par dire, avec résignation. Lorsqu’il franchit la porte, Mell osa briser le silence, en se retournant vers sa grande sœur dont le poing serré et pâle tremblait sur le bois de la table.

« A ce soir, Leanne. »

C’est une promesse. Du moins, j'espère.

Ses jambes tremblent lorsqu’il finit par arriver aux portes de la ville. Il tend son invitation au soldat présent à l’entrée, et se laisse fouiller sans rien dire, sous le regard moqueur des soldats qui saisissent sans mal sa peur et son anxiété palpable. On lui fait déposer ses Pokéball dans un casier personnel, ce dont il se sépara avec difficulté, surtout de Rubis et Garnet, qui auraient été les plus à même de le protéger en cas de pépin. Mell s’en alla chercher sa place, et aperçu quelques visages connus de la compétition, dont celui de sa camarade de labyrinthe de l’été, qui n’avait d’ailleurs pas bonne mine. La championne coordinatrice de Zazambes était installée juste devant lui, il avait reconnu sans difficulté sa chevelure de feu et son sourire mutin, camouflant un stress palpable, son regard balayant les mines masquées des soldats, comme si elle était à la recherche de quelqu’un dont elle redoutait la présence. Mell s’assit, et il joint les mains comme par réflexe lorsque le discours de Strauss commença. Occupé à prier Arceus en silence, il n’écouta qu’à peine, jusqu’à l’arrivée de Mazinkaizer sur la scène, qui lui fit relever le visage. Comme beaucoup de personnes dans la salle, son intérêt de scientifique entrant en jeu plus que tout le reste, il s’émerveilla sur la démonstration de l’Emergya. Son espoir fut réanimé alors que les choses semblaient pouvoir bien se passer jusqu’au bout. Mais non. Charlie s’était levée, ainsi que deux autres jeunes hommes partis pour la retenir. Des soldats s’étaient animés, et Mell sentit son souffle se couper, puis s’agiter progressivement. Pas ça. Pas ça. Les deux généraux prirent la parole pour répondre à Charlie. Mell n’entendit pas grand-chose. Si il y avait le moindre élément suspect dans leurs discours, il ne voulait pas l’entendre. Il ne voulait pas douter. Il voulait juste rentrer chez lui avec le sourire, et oublier. Ses mains jointes entre ses genoux tremblaient, alors que la Voix du Régime terminait son discours, et ramenait le silence dans la salle.

« Menteurs ! »

Mell, comme beaucoup de gens du public, se retourna vers ce qu’il pensait être la provenance de cette voix féminine. Qui ose ? Qui est assez stupide pour remettre le feu aux poudres de la sorte ? Qui est assez prétentieux pour oser détenir la seule vérité de cette île ? Qui est assez impudent pour imaginer qu’il pourra tenir de tels propos, empêcher l’émeute qui pourrait suivre à lui seul, et s’assurer encore une fois être l’émissaire de la vérité ? Chacun ayant quelque peu de jugeotte, et qui réfléchira un instant comprendra que le Régime cache quelque des montagnes de choses.

« …Et alors...?! »

Échappa dans un grommellement le jeune chercheur, sur un ton empli de colère. Et alors quoi ?! Laissez ceux qui refusent de se battre avant de vous faire remarquer. Foutez la paix aux lâches que ne veulent pas prendre part à ce conflit. Montrez votre petite révolte personnelle égoïste, et regardez cette salle rempli d’Enolians aux vérités toutes aussi diverse qu’il existe d’individus sur terre se retrouver embarqués dans votre soif de faire admettre que vous avec raison. Succédant à la peur, ses mains se serrèrent plus fort. C’est pour cela qu’il ne supportera jamais aucun camp, mais qu’il ne cessera jamais d’être livré au Régime. Car il est lâche, hypocrite, résigné, mais refuse d’être celui qui pensera avoir plus raison qu’un autre dans cette guerre.

Devant lui, la coordinatrice aux cheveux de feux, Miss Anarchy, se retourna et le toisa d’un air inquiet. Elle passa une main par-dessus le dossier de sa chaise, pour atteindre l’épaule de son voisin de derrière, d’un geste qui se voulait apaisant. Elle est d’accord. Elle a peur. Elle tenta de s’apaiser elle-même. Elle veut probablement rentrer chez elle au plus tôt également, et s’endormir sur les mensonges ou la vérité, qu’importe, après tout.

Tout ce qui compte, c’est de vivre, pas d'avoir raison.

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mer 25 Jan 2017 - 20:44

Event n°6

Seven Nation Army

Keur keur keur

« Euhm... Ma-Madame Tenshi ?..
- Zzzz... Hm ?.. Quoi ?..
- Il... Il s'agit d'un jour important, peut-être vaudrait-il mieux rester éveillé, et...
- C'est bon, Machin, j'ai compris. »

Je baille à m'en décrocher la mâchoire. On s'ennuie terriblement, c'est pas possible. Encore un événement auquel on a été obligé de participer. Pas que cela ne m'intéresse pas, de prendre part aux réunions et autres, mais sérieusement, on avait peut-être pas besoin de tous être là. Faut dire que depuis notre folle journée dans le désert à crever de chaud, j'ai pris moins plaisir à m'immiscer dans ce genre de choses. J'ai un peu perdu de mon enthousiasme, alors que je n'étais pas insatisfaite -au début- de me sentir intégrée et utile quelque part. Je n'ai pas à me plaindre de ma position, je crois, et tout le monde m'a dit qu'on allait faire un grand pas, aujourd'hui. Mais bon, pour ce qu'on nous en a dit... J'avoue que j'ai moi-même pas tout compris. Vous savez, moi et les trucs scientifiques... Je laisse ça à d'autres ; en l'occurrence, à Mazinkaizer, qui est censée faire un discours aujourd'hui, il me semble. Après tout, elle est la plus à même de présenter ce projet, vu qu'il touche directement à son domaine. Enfin, une fois que l'autre blond aura fini de parler. C'est pas que je le sens pas, Strauss, mais bon, il doit être trop sérieux et rigide pour me plaire. Ce n'est même pas amusant d'essayer de lui piquer de l'argent ! Oh, rien de bien important, juste une petite bourse. Mais j'ai failli me faire chopée, la dernière fois, et ça m'a coupée toutes envies de m'amuser avec lui. Je dois pas être son genre non plus, héhé... Dio me sied déjà mieux, mais en parlant de lui, et puisqu'il est également blond, je dois dire que je ne l'ai vu nulle part, depuis tout à l'heure. Je suis déçue, même lui ne s'est pas pointé aujourd'hui. J'espère au moins qu'on en aura vite fini. Pourquoi suis-je venue ? J'sais pas, là j'dois vous avouer que je reconsidère un peu mon choix. C'était même pas obligatoire, hein, ils vont pas s'amuser à compter les absents et à envoyer des lettres aux darons comme à l'école, on est pas des gosses. Enfin... presque. Je me suis dit que j'y trouverai quand même mon compte, à participer à cet événement. On m'a décrit ce jour comme probablement historique à l'avenir, il était donc normal que j'en fasse partie. Mais ça ne voulait pas dire pour autant que j'allais devoir me tenir correctement. Je n'ai pratiquement personne à embêter, toutefois, et même les soldats, je n'ai pas envie de les distraire. Ils semblent tous si concentrés sur les paroles d'Emil, ça serait pourtant si facile de les enquiquiner en les dérangeant dans leur fascination... Ils pourraient être littéralement pendus aux lèvres du supérieur, vu comment ils le regardent avec de grands yeux admiratifs. C'est ça, qu'ils continuent de baver. Moi, en attendant, j'ai hâte que ça se finisse.

Il arrive, dans tous les cas, à tenir l'assemblée attentive, et à même l'enjouer. On leur promet prospérité et avenir radieux, et ils y croient. Strauss m'indiffère, mais il sait parler, au moins. Il sait comment charmer le public et lui donner envie. Oui, le Régime possède une énergie qui va impressionner le public, et j'en suis moi-même persuadée. Après tout, nos Généraux n'auraient pas convoqué autant de monde pour des broutilles, et si même la Voix du Régime s'est donnée la peine de venir, c'est que ça doit valoir le coup d'œil. Si nos dires sont vrais ou faux, peu importe. L'important, c'est que le peuple y croit, après tout, et que nous puissions regagner notre estime. Foutue Résistance ! C'est à cause d'elle si nous devons nous justifier à chaque fois. Quand est-ce que ces imbéciles comprendront que ça ne changera rien de s'opposer à nous, franchement ? On a déjà assez de boulots sans que nous nous préoccupions des dégâts que ces crétins causent sur notre passage. Assurer notre supériorité, est-ce que c'est pas aussi un peu ça, qu'on est en train de faire ? On parle d'une énergie assez puissante, quand même, j'ose espérer qu'ils ne seront pas assez bêtes pour nous provoquer aujourd'hui, dans tous les cas. Ce serait assez problématique pour l'image que nous voulons donner aux Enolians, et tant d'efforts réduits à néant, ça serait vraiment dommage. Mais l'arrivée de la Générale Scientifique est suivie par de nombreux applaudissements qui font assez plaisir à entendre. Après tout, nous le méritons bien, non ? Cela fait un moment que nous n'en avons pas entendu à notre encontre. Il faut dire que nous devons être devenus bien ternes, aux yeux de certains. Je suis toutefois certaine que nous arriverons à faire pencher la balance en notre faveur pour ceux qui doutent encore de notre pouvoir. Alors comme son prédécesseur sur l'estrade, la brune au cache-œil manie ses mots et tente de rassurer au mieux la population. Elle a un visage qui aspire davantage confiance que Hypérion, si vous voulez mon avis. Ou alors c'est la moustache, héhé.

Sur le point de bailler de nouveau lorsque Mazinkaizer recommence à parler, je sursaute toutefois au moment où elle actionne une sorte de rayon vert émeraude qui part dans les airs et retombe dans le désert sous la forme d'une grande sphère qui ne provoque toutefois aucun dégât sur son passage. Je pousse un sifflement, plutôt impressionnée, désireuse tout à coup d'en savoir davantage sur cet étrange énergie à laquelle je ne m'intéressais que de très loin, puisqu'il ne s'agit pas de quelque chose que je vois tous les jours. Je souris légèrement, avant de m'approcher un peu plus dans la limite du périmètre qui nous est autorisée. Il ne faudrait pas que l'un de nous perturbe la Générale pendant sa présentation ; car elle n'a pas encore terminé. Je ne comprends pas trop pourquoi le nom Emergya, par contre. Ils font ce qu'ils veulent, vous me direz, mais j'aurais choisi autre chose, genre « Green ray of death » ou « IRM », Incroyable Rayon de la Mort ! Quoique ce truc n'a pas l'air de tuer grand chose, et ce serait assez peu rassurant pour les pauvres mortels qui constituent cette populace. La suite est moins cool, en revanche. Elle montre au public une batterie qu'elle réussit à faire voler et rendre fluorescente. Bof, les Pokémons Psychiques peuvent faire la même chose, alors bon. Les invités semblent ravis, toutefois, et j'imagine que c'est ce qui compte le plus. Whouaaah super, maintenant elle allume des néons. Wooow Trop bien. Merveilleux. Et le pire c'est que ça bluffe un max, de ce que j'entends et de ce que j'observe. L'engouement est palpable, et c'est une très bonne chose. J'ai l'impression que nous ne sommes plus au meilleur de notre forme, ces temps-ci, et je ne sais pas si je dis ça parce que c'est vrai ou si c'est parce que le départ de Nero a affecté le comportement de ses subordonnés qui ont eu l'air de perdre de leur motivation, et c'était également le cas pour tous ceux qui l'estimaient en tant qu'Officier Supérieur, dont moi. Je ne porte pas mon respect à beaucoup de gens, honnêtement, mais même moi ne pouvait rester aveugle devant un tel talent. C'est bien dommage, d'un élément comme lui nous ait trahi. Il m'a beaucoup déçu.

Je regarde de tous les côtés pour être sûre que des Résistants ne sont pas sur le point de nous sauter dessus. Au moindre mouvement suspect, je me tiens prête. Toutefois, maintenant que l'exposition de l'Emergya est terminée, j'ignore ce qui nous attend. Pour le moment, pas d'inconvénient à l'horizon qui égaye mes sens. Une exhibition du Régime qui se finit sans bain de sang ? Voilà qui est surprenant. Je ne suis pas contre un peu d'exercices sur quelques malpolis qui croiraient bon de jouer les héros rebelles en nous dérangeant, mais c'est tout aussi bien si je n'ai pas à souiller mon épée inutilement. Les imbéciles ne méritent même pas que je salisse mon arme ou même mes poings pour eux, donc je ne vais pas me plaindre si je peux me préserver de quelques unes de ces futilités.
Pas de mouvements de la Résistance, mais une jeune fille s'avance d'abord pour parler à la Générale Scientifique, et je mets aussi ma paume sur le fourreau de mon fleuret, prête à surgir si l'on m'en donne l'ordre. Son visage ne m'est pas inconnue, tiens. Je crois reconnaître la Championne de Zazambes, mais je ne suis pas sûre. Qu'importe, de toute façon, mais si elle importune Mazinkaizer, mon rôle d'Officière m'oblige à intervenir. On ne sait jamais, elle veut peut-être créer une diversion pour que d'autres puissent attaquer. Pourtant, deux hommes la rejoignent comme pour l'empêcher d'aller plus loin, et les interventions des deux Généraux -car Hyperrier y met également du sien- à son encontre paraissent calmer le jeu. Bien, c'est déjà ça, pas besoin d'une gêne supplémentaire, nous étions déjà très bien partis pour clore ce spectacle en beauté. Ce serait la première fois depuis longtemps qu'aucune bravade ne vient nous interrompre ou, une fois de plus, essayer de rejeter la moindre faute sur notre personne. Je me détends quand la situation se calme. Sur le point d'aller rejoindre les autres soldats, une voix féminine s'élève tout à coup de la foule, résonnant plus forte que les autres. Vivement, je fronce les sourcils et me retourne vers l'origine de cet écho soudain. Je lève les yeux au ciel. Menteurs, qu'on nous traite. Allons bon, qui est assez stupide pour agir de manière aussi imprudente ? Et surtout pour diffuser de tels propos alors que nous venons pourtant de prouver non seulement que cette puissance n'était pas dangereuse, mais que nous avions une avancée technologique que le monde devrait nous envier. « Menteurs »... Bah voyons. Comme si quelqu'un pouvait nous connaître aussi bien et se croire supérieur pour se permettre d'énoncer des faits sans aucune preuve. Je me facepalm. Donner raison sans vraiment le faire n'est pas mieux, jeune homme. Enfin, je ne sais pas qui a parlé, mais un « et alors » n'était peut-être pas la meilleure réponse à donner. Bordel, faut tout faire soi-même !
Je bondis jusqu'au devant de la scène pour faire face à la partie de l'assemblée qui se trouve devant, espérant me faire entendre par celle qui remet en doute nos attentions. Ce n'est pas seulement à elle que je m'adresse, mais également à tous ceux qui croient pouvoir parler à notre place.

« Olah ! Pourquoi serions-nous des menteurs ? Une telle énergie, on ne l'aurait certainement pas partagée avec vous si vraiment nous avions de mauvaises intentions ! Mais c'est comme ça que les gens se divisent : en clamant haut et fort des balivernes, croyant pouvoir décider à la place des autres de ce qui est vrai ou non. »

Ai-je l'air convaincante ?.. Mon expression est ferme et décidée. Je ne sais pas si j'y crois moi-même, à tout ceci. Je sais juste que je peux être bonne actrice, quand je veux. Mais si je ne suis pas toujours d'accord avec les idées du Régime, je refuse de laisser des insultes fausser notre image ou même le public. Nous sommes censés faire bonne figure, alors même si je ne serais pas contre quelques coups d'épée et une bonne bataille, il nous faut nous abstenir aujourd'hui autant que possible, sinon tous nos efforts seraient vains.

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Il en faut beaucoup, pour attirer l'attention d'une assemblée. Certains préfèrent les discours solennels, d'autres les exclamations ferventes, les interpellations désespérées ou même se mettre prestement en avant. Les méthodes varient autant que les résultats. Pour autant, celle pour laquelle ils optent a le mérite d'être bien moins compliquée que tout cela. Un coup de feu résonne lourdement dans l'air. Une nuée de murmures se propage, suivie d'une série d'inspirations craintives. Des centaines de muscles se tendent à l'unisson, dans un silence plus lourd que jamais. Quelques regards interdits et hésitants sont échangés, sans que quiconque n'émette la moindre parole, comme pour s'assurer que leurs oreilles n'aient pas mal interprété ce son qu'ils entendent malheureusement trop souvent. Le second semble plus pesant, plus brutal. La balle se loge dans un des murs et file entre les têtes de deux soldats, les évitant de peu, par le biais d'une précision millimétrée. Elle laisse pourtant un impact bien moindre, mais les yeux se sont fixés sur lui. Peu à peu, des silhouettes sortent de l'ombre, l'éclat de leurs armes bien visible maintenant qu'ils n'ont plus à se cacher. Derrière eux, certains soldats sont à terre, assommés, ou immobiles, n'osant pas faire un geste face aux canons pointés vers leurs têtes. Trois autres tirs, plus rapides et légers, sont portés vers le sol, comme un dernier rappel de force.

Tout s'est déroulé très vite. Trop vite. Il n'a fallu que quelques minutes, tout au plus, pour qu'ils se mettent en place. Les respirations se sont coupées, et déjà quelques uns tremblent. La foule semble se resserrer, comme agitée. Dans un éclair de génie, ou non, quelqu'un tente d'ouvrir une de ses pokéballs, dans l'espoir naïf de se libérer par la force, dusse cela être dangereux. Avec horreur, et tandis que les sphères bicolores tombent, tous se rappellent alors de ce qu'on leur a rappelé en arrivant ici. Pas une seule pokéball ne peut s'ouvrir ou se fermer. Pas un pokémon n'est là. L'aide ne viendra pas de leurs si précieux alliés, quand bien même elle viendrait, car tout semble dire le contraire.
L'air est lourd, oppressant, étouffant. Pas un geste n'a encore été réalisé, tandis que le groupe d'individus armés s'avance un peu plus. La menace muette se répand comme l'odeur de la poudre en provenant des coups tirés. Ils n'ont même pas besoin de prononcer un seul mot pour se faire comprendre. Leurs pas claquent sur le sol avec une régularité nerveuse. Tous, en ce moment, sont à leur merci. Prisonniers de cette cage que leurs ennemis leur ont si gentiment préparé, sans même imaginer qu'elle pourrait les tenir captifs à leur tour. Le parfum de l'ironie est délicieuse, comme une exaltation jubilatoire pour certains d'entre eux.

Tout cela a un arrière-goût de revanche, de réaction passionnelle, brutale. Quelque chose de soudain, d'inattendu. Ils semblent même que certains d'entre eux se cachent encore dans l'ombre, tandis que des chuchotements pressés se dispersent entre leurs rangs ; rien de tout cela n'était supposé arriver. Mais la colère et la crainte, soudainement unies, ont triomphé et des doigts ont glissé sur une gâchette. Puis une autre. Ce n'était pas supposé arriver, ou du moins ce n'était pas l'intention. Mais c'est celle, dorénavant, de cette masse d'hommes et de femmes qui choisissent de faire le pas dans un mutisme religieux. Portées par des mains tremblantes ou résolues, leurs armes, tour à tour, se dressent. Ils ciblent ces adversaires qu'ils veulent écraser tant qu'ils le peuvent encore, tant que le désespoir fait battre frénétiquement leurs cœurs. Avant qu'ils ne soient réduits en poussière par ce qu'ils voient se profiler. Pourtant, aucun d'eux n'a encore glissé vers le geste fatidique. La tension, plus épaisse encore que le nœud qui s'est formé dans les gorges, semble paralyser l'assemblée durant l'espace d'un long, très long instant.

I'm gonna work the straw
Make the sweat drip out of every pore
And I'm bleeding, and I'm bleeding, and I'm bleeding
Right before the lord
All the words are gonna bleed from me
And I will think no more

And the stains comin' from my blood tell me, "Go back home."

Explications:

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Mar 21 Mar 2017 - 23:20

Seven Nation Army

Event no°6

L’heure tourne. Mes camarades fondent contre l’estrade, ombres et murmures, leurs armes déployées crissant dans le silence surpris, hébété, des gens assemblés. Chaque coup retentissant parmi mon être, chant dissonant au sein de mon âme. Chaque coup tel un mensonge dont on se sait complice. Alors que les autres se dressent, menace vibrante de colère et d’indignation, je me terre à l’écart, transpercé de perplexité. Je me souviens des batailles d’Amanil, de ma désespérance alors. Semblable à celle qui m’ensevelit de voir le pouvoir se retourner. Si nous sommes moins nombreux, nous avons l’avantage de la force et de la surprise. Je me demande sincèrement ce qui diffère d’alors, en cette journée où les événements d’une île entière se sont renversés. Pour la première fois de l’histoire de notre mouvement commun contre la violence nous retenant prisonniers, je doute. Doute de nos intentions, de nos moyens. Pour la toute première fois, je porte mon arme avec lourdeur, avec mépris envers les actions commises et celles à commettre encore. Et je scrute les visages masqués pour la plupart, dissimulés par le jeu du maquillage ou des accessoires par les autres. À la recherche de l’humanité. Je me demande, oui, jusqu’où nous devrons aller pour briser les chaînes. Ici nos ennemis se tiennent, vulnérables, deux de leurs Généraux exposés à nos tirs, une occasion. Une occasion que je ne saurais saisir. Combien doivent mourir encore pour cette guerre insipide?

Oh, je n’ai plus la naïveté de croire que le sang cessera de couler. Mais j’espérais, peut-être, que nous serions différents. Que nous saurions écouter, tendre la main. Les armes ne régleront peut-être pas le sort de l’île. Malgré la folie de leurs discours et toutes les mauvaises intentions dissimulées, je parviens encore à espérer, espérer leurs mots vrais. Je n’ai toujours qu’un désir : un gouvernement juste, équitable, avec comme souci premier le bien-être de sa population. Si ce dernier critère définit ce nouveau visage du Régime, alors je veux bien leur offrir le bénéfice du doute, à l’opposé de mes collègues. Puis un autre élément me force à la prudence et à l’ouverture d’esprit, un élément avec lequel je me débats depuis plusieurs minutes déjà. Julianne. J’ai mis un moment à la reconnaître ainsi qu’à m’en convaincre. Quelque chose en sa posture, dans sa voix, ses intonations. D’ici, si près, je me demande comment j’ai réussi à en douter. Je n’ai de yeux que pour elle désormais, sachant pertinemment qu’elle me reconnaîtra à son tour, espérant lui exprimer de derrière mon masque le tourment qui m’habite. Je lui ai fait confiance, lui ai ouvert le secret de mon identité et la fragilité de mon cœur hanté par ma rupture. Même maintenant alors que je me tiens, trahi non pas par elle mais par moi-même, je la considère telle qu’elle l’est réellement, une amie et une alliée. Cela fait-il de moi un traître? Ne cherchions-nous pas justement à rétablir ce qui était brisé? L’humanité?

Je pose une main contre l’épaule d’Azmitia, qui se tient aux devants, fendant la foule de mes confrères pour ce faire. Quelque chose a changé, non seulement chez elle mais chez les autres. Je devine leur animosité, leur désespoir, leur rage. La violence qui hurle dans chacun de leurs silences. Je tente d’apaiser, de ramener les miens aux valeurs qui ont fondé cette Résistance. Suis-je le seul à réaliser la folie de cette entreprise d’intimidation? Nous avons incarné la paix, mais nos mots se radicalisent. Les esprits de mes compagnons ne peuvent plus tenir les horreurs. Mais je suis le Silver Spirit, je dois rester qui je suis. Vrai. Pacifique jusqu’à nécessaire. Différent d’eux. Mon regard s’égare une fois de plus vers Julianne. Mais qui sont-ils eux, réellement?

«S’il vous plaît…»

Ma voix n’est qu’un murmure, une supplication. Ne cédez pas aux ténèbres.

(c)Golden

Sujet: Re: Event no°6 - Seven Nation Army Dim 26 Mar 2017 - 21:15

Seven Nation Army

C’est poings et gorge serrée que Julianne avait quitté la scène, poussée par l’intervention d’Hyperion et son regard sévère. Non, à lui, elle ne s’opposerait pas. Elle ne pouvait pas, il n’y avait même pas d’alternatives. Si elle tenait tête au Général Politique, les gens se poseraient trop de question, et cela serait un jeu d’enfant pour son collègue de mettre la faute sur elle s’il juge nécéssaire de se faire bien voir au détriment de la scientifique. Tête baissée et mine fermée, elle quitta finalement la scène, passant derrière le rideau des coulisses. Michael n’était pas loin, présent pour assurer sa sécurité, mais elle n’avait aucune envie de lui adresser la parole, en risquant de s’énerver plus encore contre elle-même, au cas où il viendrait au soldat de faire une blague vaseuse comme celles qu’il a surement en réserve. Ne pouvait-elle donc rien faire de plus ? Alors qu’elle se trouvait finalement derrière les tentures de velours rouge, Julianne entendit un « menteur » fuser à travers le silence revenu dans la salle. Elle eut immédiatement envie de retourner sur la scène, non pas pour démentir les propos de la jeune femme inconnue et invisible, mais pour les confirmer.

Oui, le Régime vous ment, et vous le savez probablement tous. Oui, je n’ai aucune idée des limites de leurs ambitions, et même si je fais tout mon possible pour les freiner, je suis moi-même un engrenage de ce système qui exécute les ordres. Oui, vous avez raison de vous révolter et de vouloir arrêter ça.

Mais maintenant n’est pas le moment.

L’interjection fut immédiatement démentie par des voix Régimeuses, dont celle de l’Officier Tenshi, qui semblait irritée de cette mascarade, et du zèle de certains. Julianne soupira et serra une fois de plus les dents. Pourquoi n’est-elle pas sur la scène, à tenir un discours sincère comme celle dont elle rêve (ou plutôt cauchemarde, craint) de faire depuis des mois ?

Mais elle coupa court à ses ruminations quand tout sembla se précipiter derrière les rideaux. Une vive agitation gagna la salle à la suite du silence répandu par les propos de Tenshi. Des pas pressés, des cliquetis caractéristiques… Des armes avaient été tirées, des armes qui ne sont pas celles des soldats vêtus de blanc. Mazinkaizer sait pertinemment qu’elle ne devrait pas sortir de sa cachette, sous peine de dévoiler des choses trop compromettantes, et susceptibles de rendre Makoto orpheline. Pourtant, ses jambes s’animèrent, autonomes, indépendantes de sa raison.

La Générale franchit de nouveau le rideau. Elle ne fit qu’un pas sur la scène. Un seul pas, avant qu’un canon, logé sous sa gorge, ne l’arrête. Sa gorge devint sèche, et d’horribles frissons envahirent son échine, accompagnés de sueurs froides. Elle eut l'impression que ses organes se liquéfiaient, que son heure arrivait. Elle retrouva les sensations de la journée du 10 juillet, qui aurait pu sceller son destin. Comme si tout dans cette scène souhaitait lui rappeler les pires heures de sa vie, et ses erreurs passées qui avaient contribué à ce qui se passait ici et maintenant, ce fut comme si tout cela se matérialisa, physiquement, à quelques mètres seulement.

Silver Spirit…

Etait-il seulement réel? Il ne se tenait qu’à une douzaine de mètre. Son sauveur. Mais cette fois-ci, il était avec ceux qui s’apprêtaient à lui faire sauter la tête. La Générale ouvrit la bouche, impuissante, puis ses lèvres se refermèrent. Elle leva les mains, lentement, prouvant par ce geste qu’elle ne tenterait rien pour se débattre, ou envenimer les choses. Mais sa gorge était nouée, et aucun mot ne sortirait d’entre ses dents.

Que feraient ils ? Que ferait Gears ? Que doit-on faire ?

Et si on en finissait ici et maintenant ?

Après tout, les Résistants pourraient bien avoir deux Généraux sous leur main. Pourquoi hésiter ? Quoiqu’il arrive désormais, Julianne se résigna au fait qu’elle n’aurait plus le choix. Les dés sont lancés, ils ne seront pas longtemps en suspens. Il n’y a plus qu’à attendre le résultat qu’ils annonceront, et les acteurs les plus chanceux pouront se saisir d’eux, afin de faire tourner le destin de nouveau.

>> EVENT N°6

Seven nation army

Event n°6

J’essaye de faire abstraction des interrogations et des plaintes de certaines personnes. Je me rends alors compte que Victoria est là. Celle qui m’a soutenue quand j’allais mal. La voilà en train de dire ce que beaucoup de personnes pensent tout bas. Mon corps se crispe lorsque les regards se tournent vers elle, elle est accompagnée. La personne à côté d’elle semble la connaitre. J’essaye de me faire toute petite, je n’ai pas vraiment l’intention de me faire remarquer. Il faut que je parte en profitant de ce moment. Tout le monde est focalisé sur les personnes qui parlent sur l’estrade, faut que je rejoigne Ethan. Sans lui et mes pokémons, je ne me sens pas bien. A vrai dire, c’est sans doute toute cette foule qui m’oppresse. Ma cage thoracique peine à s’ouvrir et mes poumons n’arrivent même plus à se gonfler. J’ai beaucoup trop peur, toute cette pression que j’endure depuis ces années de galère ; je n’en peux plus. Il faut que je me casse d’ici, de cette ville ou même de cette île. Tant pis pour Bastien, je vengerai ma mère plus tard. Je ressens ce besoin de respirer et cette envie de m’en aller. Peut-être serais-je mieux de retour en Russie ?

-Pardon, je suis désolée.

J’essaye de rejoindre le fond de la foule pour repartir de cet endroit mais beaucoup de monde sont là. Certains me laissent passer d’autres hésitent et me dévisagent. J’ai vraiment besoins de partir, je ne peux plus rester là. Je me fais bloquer par un tas de muscle habillé en régime, il veut que je reste écouter la suite du programme.

-S’il vous plait, je ne me sens pas bien.

Il me repousse en arrière mais je retente plusieurs fois de l’en empêcher. Rien y fait, je suis bloquée ici. Sans pokémon, sans aide. C’est la première fois, il va falloir que je me batte de moi-même. Alors que je tente une énième tentative perdue pour m’esquiver, un coup de feu retentit. Je reste immobile, tout comme le garde qui essaye de voir d’où est partit la balle. Mon corps tremble de toute part, je ne peux rien faire : j’ai beaucoup trop peur. Je tente de me calmer et de retrouver une respiration normale mais c’est extrêmement difficile. Je n’arrive toujours pas à reprendre mon souffle. Mon cœur bat la chamade, je sens que quelque chose de grave va se passer. Il ne faut pas que je sois là, je ne peux pas mourir ici comme une conne. Je fais littéralement une crise de panique mais je dois me calmer, sinon je vais péter un câble. Alors qu’une deuxième détonation se fait entendre, les gens commencent à se douter que quelque chose se trame. Les résistants ? J’en fais partie moi-aussi. Pourtant, personne ne m’a mise au courant. Je suis une pierre de la résistance, une parmi des centaines qui permet de construire ce mur qui contrera les projets du régime. D’un côté, j’en suis vexée mais d’un autre, j’en suis soulagée. Jamais je n’aurai pu agir de la sorte. Surtout maintenant, ce serait trop bête. Tout me sourit à présent. Je suis une championne, je dois montrer l’exemple. Que pensera le régime de moi s’ils savent que je suis une résistante ? Et merde, je n’aurai jamais dû me lancer là-dedans.

-Mais qu’est-ce qu’il se passe, bon sang !

Je crie juste après trois autres coups de feu qui résonnent dans cet endroit qui nous tient prisonnier. Des gens entourent les soldats du régime, j’en vois même sur l’estrade. On est encerclé, il faut que je parte. Le stresse reprend possession de mon corps et je tente une bonne fois pour toute de me casser et de les laisser faire leur guerre. Mais c’est aussi ma guerre, je m’y suis lancée. Cependant, je ne peux pas ; je ne peux plus. C’est trop pour moi, j’ai tellement donné les années passées pour continuer à me battre. Je suis essoufflée au sens propre comme au figuré. J’aperçois alors toutes les armes braquées autour de la foule, toutes ces femmes et ces hommes. Ils ont l’air déterminés mais personne ne tire en premier. Il ne faut surtout pas qu’ils utilisent leurs armes, il y a des civils ici. Ils pourraient être blessés. Tout d’un coup, j’ai cette envie de gueuler ; de me faire remarquer. D’essayer d’apaiser les tensions, de sauver le maximum de personnes possible. Mais j’en suis incapable. Cette médiatisation autour des champions de l’île dont j’en fais partie dès à présent me hante et m’empêche d’agir librement. Je dois former la nouvelle génération de dresseurs, je ne dois surtout pas être remarquée. Je continue de me taire tout en attendant le moment opportun. Ils vont tirer, c’est sûr et certains. C’est juste que je ne dois pas être au milieu dans ces cas-là.

-Mais bougez-vous !

Je n’arrive pas à garder mon calme, les gens se poussent et empêchent toute sortie. Je me faufile entre eux mais me voit obliger d’en faire reculer pour passer vers les résistants. Ils ne pourront pas me tirer dessus, ils ne peuvent pas, je fais partie des leurs. Oh merde ! Ils ne le savent pas, personne ne le sait. Mis à part Victoria que j’ai perdue de vue depuis tout à l’heure. Ils n’hésiteront pas à tirer mais je m’en fiche. Je dois rejoindre Ethan à tout prix. J’arrive juste devant la ligne de résistant qui braquent leurs armes devant les soldats qui, pour certains, se voient obliger de reculer. Mais d’autres n’ont pas peur et refusent de bouger. Je me fraie un passage derrière eux mais on me repousse violemment. Je suis complètement piégée comme je le redoutais.

-Laissez-moi partir !

Je me fiche de gueuler comme une folle, les larmes me montent aux yeux et je perds tous mes moyens. Je ne suis pas en état de me battre, je ne le serai sans doute plus jamais. Tout ce que je veux c’est vivre tranquillement à Baguin dans mon arène auprès d’Ethan et…

-S’il vous plait !

Je m’effondre sur le sol, je ne peux rien faire. Je suis complètement impuissante. Tout ce que je réussis à faire c’est de pleurer, j’aimerai sortir de là. Je ne suis qu’une faible, une bonne à rien faire. Il suffit que quelque chose se passe pour que je redevienne l’ancienne Aria. Mais là, tout est différent. Je ne suis pas seule, je ne suis plus seule. Je dois défendre Enola mais pas dans cet état là ; j’aimerai tellement serrer Ethan dans mes bras. Je ne sais absolument pas ce qu’il va se passer, tous les fusils sont braqués à gauche et à droite. Il suffit d’une détonation, une seule, et le reste du troupeau tira à son tour. Et tous ceux qui se retrouveront au milieu seront blessés voire même mort.

Fiche de liens (c) Miss Yellow

• Seven Nation Army •Event no 6

La suite des choses se passe si rapidement que j’ai de la difficulté à suivre. Des paroles s’échangent brusquement sous le regard attentif et sévère des soldats, prêts à dresser leurs armes à tout moment. Malgré l’intervention de celui qui me semble le plus haut placé dans la salle, la tension reste palpable, et les choses ne font que s’envenimer d’avantage alors que la foule se met à s’agiter. Quelques protestations volent ici et là, ce qui n’aident en rien la situation. Je ne peux qu’espérer que les choses ne se dégradent d’avantage, mais bien entendu, sur Enola, il s’agit d’une chose impossible.

Dans un éclair, et accompagné de plusieurs coups de feu, un groupe qu’on devine être formé de Résistants s’empresse de sortir de leurs cachettes, armés jusqu’aux dents, me renversant au passage, et me séparant ainsi de Charlie et de son compagnon. Alors que mon corps se fracasse douloureusement contre le corps, ces soldats improvisés s’empressent de former ce qui me semble être une prison autour des membres du Régime, les empêchant ainsi de fuir. Aussitôt, la panique se répand dans la salle. Ceux qui ne sont pas armés tentent de s’enfuir, mais dans ce chaos, au final, nous sommes tous autant prisonniers. Et cette fois, nos bourreaux ne sont nuls autres que ceux qui prétendent être nos sauveurs. Cette fois, les coupables, ce sont ceux avec qui travaille mon épouse. Aujourd’hui, les morts, et Arceus sait très bien qu’il y en aura, seront sur leur conscience. Mercy fait-elle partie de ceux ayant mis au point cette attaque? Mon amoureuse aurait-elle participé à ces plans? Je refuse d’y croire, préférant penser qu’il ne s’agit que d’un coup non planifié d’un petit groupe restreint, et pourtant, je me surprends à chercher sa chevelure rose à travers la foule. Dans le chaos, toutefois, je ne parviens pas à distinguer quoi que ce soit de familier.

Avant de me faire piétiner par la foule en panique, je me redresse, cherchant désespérément un moyen de fuir, et de laisser derrière moi ce futur bain de sang. En ce moment, je n’ai qu’une idée en tête, celle de rentrer chez moi et mettre mon fils en sureté. Mais alors que je tente de traverser la foule, je ne peux m’empêcher de promener mon regard d’un bord et de l’autre de l’endroit, à la recherche de ma femme. Que mon amoureuse soit partiellement responsable de ce délire ou non, je ne peux tout simplement pas la laisser dans ce merdier, car même si j’aimerais croire qu’elle ne s’y est pas du tout mêlée, au plus profond de moi, je peux sentir sa présence. Je sais très bien que la rose est ici, armée ou non, et avec l’intention de tuer ou non.

J’ai beau fouiller l’endroit du regard, je ne parviens pas à retrouver mon amoureuse. Mon regard parvient toutefois à se poser sur une silhouette familière, bien que pendant un instant, dans sa position presque fœtale, je peine à reconnaitre la championne de Baguin. Mais alors que je tente de m’approcher, je reconnais effectivement les traits de la jeune femme s’étant mesurée à moi, plus tôt l’an dernier, et ayant récemment repris le titre de championne dresseuse de la ville de Baguin. Celle-ci est définitivement en mauvaise posture, et ainsi, par automatisme plus qu’autre chose, je m’empresse de renverser brusquement ceux me bloquant le passage pour aller la rejoindre. La jeune femme se trouve en plein milieu des deux camps, et il serait très facile pour une balle perdue d’aller se loger en plein dans sa tête. Avant que ce genre de chose ne se produise, je m’empresse d’agripper la jeune femme pour la tirer de l’autre bord du mur de résistants. Ceux-ci protestent aussitôt, et je sens une ou deux armes se pointer contre moi. Ces regards à la fois paniqués et enfin satisfaits de posséder un certain pouvoir ne m’inspirent aucunement confiance, et ainsi je m’empresse de relever ma main libre en l’air, indiquant que je ne leur veux aucun mal, avant de tout simplement m’éloigner avec la jeune championne, avant que l’un d’eux ne m’offre un tire nerveux. Le cœur battant, je m’enfonce à travers la foule, serrant contre moi ma collègue, craignant que celle-ci ne s’effondre de nouveau si je la laisse aller, et qu’elle se fasse ensuite piétiner par ceux en panique. Nous nous dirigons ainsi le plus loin possible de l’affrontement, sans toutefois pouvoir quitter les lieux, puisque jusqu’aux dernières nouvelles, nous sommes toujours prisonniers.

-Hey, ça va? Pas trop de mal?

Sans même attendre la réponse de la jeune femme, je parcours son corps du regard, à la recherche de blessures quelconques.

(c)Golden

» Event n°3; «This is War»
» Event no°5 ; «I know where I've been»
» Event no°4; «I lived»
» Event no°7 - Zazambes
» Event n°7 - Vanawi

Event no°6 - Seven Nation Army

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