Âge du personnage : 22 ans, née un 29 septembre Métier / Études : Championne Coordinatrice de Zazambes Pseudonyme(s) : ★ Miss Anarchy, Championne coordinatrice de Zazambes
Niveau : 66 Team active : ★
★ Bob - Bizarre - Sans Limite
★ Lance-Soleil
★ Tarja - Modeste - Contestation
★ Eboulement
★ Marilyn - Bizarre - Corps Gel
★ Vibrobscur
★ Janis - Discrète - Intimidation
★ Seisme
★ Lemmy - Hardi - Statik
★ Danse-Pluie
★ Floor - Naïve - Matinal
★ Ball-Ombre
Team spécifique : ★★
★ Jimmy - Discret - Essaim
★ Toxik
★ Ripper - Jovial - Brise-Moule
★ Tonnerre
★ Dio - Malpoli - Armurbastion
-
★ Li - Maligne - Force Pure
Sujet: I will survive - Partie 2 (OS) Sam 29 Juil 2017 - 23:38
I WILL SURVIVE - Part 2 avec la famille STRAUM
Spoiler:
Cet OS est la suite de celui-ci, et se déroule aux environs d'avril 2017.
Ces cités des HLM me rappellent des souvenirs de l’Allemagne. Avant qu’on emménage en Angleterre et que Klaus prenne un appart plus grand avec l’aide de Victor, son compagnon, nous avons vécu quelques temps dans ce genre d’immeuble. Mes premières années en Europe se sont faites dans ces tours, avec Liza et mon père adoptif. C’était une drôle de période, on avait beaucoup de voisinage qui aimaient voir ma bouille d’asiatique et me trouvaient adorable avec mes cheveux geais. Liza m’emmenait jouer avec les autres enfants de l’immeuble même quand mon père adoptif était frilleux à l’idée que je traine avec une bande d’enfants plus âgés de moi et toujours en train de crier, courir partout, et se bagarrer. Mais, eh, il se trouve que niveau castagne et agitation, je m’en sortais pas siiii mal que ça, vers 6 ans. C’est avec une certaine nostalgie que je cherche ma destination dans ce quartier modeste d’Amanil. Un sourire se dessine sur mon visage à la vue de quelques gamins en train de crier pour savoir qui aura le droit de monter sur balançoire du portique de la petite cour.
Après ce petit moment à chercher la bonne résidence, je recherche la bonne sonnette sur laquelle appuyer. « Straum »… où sont-ils.. ? Ah ! J’appuie sur le bouton, et une voix saturée par l’interphone me répond. Je m’annonce, et la porte s’ouvre. L’appartement est au rez-de-chaussée. Une fois la bonne porte trouvée, je frappe quelques coups et patiente jusqu’à l’ouverture de la porte. Une femme a l’air un peu plus âgée que moi se trouve derrière le battant, et fait reculer son fauteuil roulant en prévision de mon entrée. Elle me sourit d’un air sincère, et je ne sais pas trop si dans sa condition je dois lui tendre le gâteau que j’ai apporté ou non. Le problème est réglé lorsqu’elle tend les bras la première pour attraper mon achat.
« Entres, voyons ! »
Sa voix a quelque chose de très assuré, on pourrait presque interpréter ça comme mal aimable ou autoritaire. Je comprendre mieux ce que Mell voulait dire quand il affirmait être très différent de sa sœur Leanne sous certains aspects. Je remercie cette dernière qui s’en va vers la cuisine et pose le gâteau sur le comptoir de la cuisine à l’américaine, située en face d’un petit salon. Comme je m’y attendais, l’appartement ne semble pas grand, mais suffisant pour deux personnes. La présence d’une Persian sur le canapé attire un instant mon attention. La féline m’observe en coin, l'air antipathique.
« Melly est pas encore rentré de la fac, il devrait pas tarder… Fais pas attention à Rubis, elle fait ces yeux là à tout le monde sauf à son maître. »
Quoi… « Melly » … ? Pfrt. Sérieux, « Melly » ?! Le pauvre a déjà pas un prénom franchement glorieux, mais là ! Niveau surnoms, il a du être gâté pendant sa scolarité, maintenant que j’y pense ! Leanne a l’air de lire dans mes pensées, et me lance un sourire en coin, pince sans rire. Elle ouvre par curiosité la boite du dessert que j’ai apporté, et écarquille les yeux.
« Ah, ouais, j’espère que vous aimez le chocholat, héhé ! »
Leanne semble plus gênée qu’autre chose. Peut-être était-ce une contribution trop onéreuse.. ? Je ne me rends pas bien compte. Je crois bien que je n’ai pas tout à fait la même perception de mon argent que les Straum, qui, d’après ce que j’ai compris, doivent fort souvent serrer la ceinture pour rester dans leurs comptes. Je pince les lèvres et décide de passer à autre chose.
« Je crois que c’est mieux de le conserver au frais ! Sinon, vous habitez ici depuis longtemps ? »
La grande sœur comprend mon intention de passer à un autre sujet, et dirige son fauteuil vers le frigidaire afin d’y ranger le gâteau au frais. Elle a l’air pensive quelques secondes, puis se décide à me répondre.
« Hm… On vit tous les deux depuis mes 18 ans. 10 ans, donc. »
Wow. Elle a quitté le domicile familial si jeune pour s’installer avec son petit frère ?! Elle est bien courageuse… Ou peut-être n’avait-elle pas le choix ? D’après ce que m’a dit Mell, Leanne n’est pas handicapée des jambes depuis toujours, alors je devine aisément qu’ils ne l’ont pas toujours eue facile. Je me sens tellement bête, d’un coup, avec mes idées de départ d’Enola, comme si partir d’ici n’était qu’une broutille dont on peut décider sur un coup de tête. Il y’a des gens comme cette petite famille qui n’ont pas d’autre choix que de rester ici, quelque soient les risques encourus. Si tout part en sucette dans les mois qui viennent, les Straum ne pourront peut-être pas fuir : ils devront serrer les dents et attendre que l’orage passe. Tout cela me fait de la peine, et me rend perplexe sur mon propre cas. Je ne sais pas si partir est franchement légitime dans ma situation… Enfin, il ne faut pas que j’ajoute à mes décisions des classements de mérite mais, maintenant, je repense aux gens que j’ai rencontré et aux choses que j’ai accomplies ici. Quitter Enola, n’est-ce pas qu’un simple caprice d’enfant gâtée par sa famille et la compétition… ? Je sens qu’il y a un abîme entre moi et Leanne, actuellement, dont je ne peux pas comprendre toute la profondeur. Car je ne m’y étais jamais confrontée avant. Et honnêtement, ça me fait me poser bien trop de questions, maintenant que j’envisage de partir.
« Hm, Riku ? » La voix autoritaire de Leanne me tire de mes pensées. Elle me designe un placard du doigt. « Normalement Melly l’aurait fait mais il est en retard. Je peux te demander de sortir les couverts ? » « Euh.. ! Bien sur ! »
Elle me sourit, visiblement gênée. Je ne dois pas m’apitoyer sur leur sort et le comparer au mien, plus privilégié. Ce n’est certainement pas ce qu’ils veulent, car ils sont certainement heureux malgré les difficultés. Ah, regardez-moi ça. Je m’insupporte, dans cet état de jeune richarde bien pensante… A plaindre les plus « pauvres » que moi, qui se débrouillent surement très bien sans l’aide des gens snobs comme moi. Quelle conne, avec mon gâteau hors de prix, là… Tss. Certes, je voulais faire plaisir, m’enfin. Bref, je atèle à mettre le couvert, mal à l’aise à l’idée de pouvoir faire une gaffe.
« Sinon, c’est vraiment sympa de m’inviter, hein ! »
…Mais bordel, Riku, tu n’as pas plus insipide, encore, pour relancer la conversation ? Sérieux, tu as habitué les gens à mieux. Leanne baisse les yeux, mélange nerveusement ses doigts (on dirait que c’est une mimique familiale), avant de me regarder et de répondre.
« Franchement, Riku, tu n’as pas à être gênée. C’est moi qui doit te remercier… Tu as sauvé mon petit frère. Sans toi, je ne sais pas ce qui lui serait arrivé… »
Oh, my. Je n’envisageais pas la chose comme ça. Si Mell n’avait pas été sur un des sièges à côté du mien, je ne serais pas là aujourd’hui. Je pense bien que la jeune femme est consciente du hasard qui nous a conduits jusqu’ici, n’empêche que je ne sais pas quoi dire. A ce moment-là, j’ai hésité à prendre mes jambes à mon cou sans faire attention à personne. Mais j’étais moi-même terrifiée. Aider Mell m’a donné le courage de sortir du chaos qui avait gagné les portes de Zazambes ce jour-là.
« J’ai juste… Et puis, Mell a été… »
Je sursaute avec un petit cri de gourdasse quand la porte claque derrière moi.
« P-Pardon !! J-J-J… Y’avait des b-bouchons en rentrant d’la G-Grande Maison ! »
Je reconnais sans mal ces bégaiements, et Leanne adresse un signe de main complice à son petit frère qui va accrocher sa veste devant la porte. Mell croise mon regard et sourit un peu bêtement, avant d’avancer vers nous.
« Riku, t'es là ! V-Vraiment navré pour le r’tard ! » « Bah, c’est pas grave ! » Mon regard passe sur les deux Straum, tour à tour. « Tu bosses à la Grande Maison, Mell.. ? »
Depuis que le binoclard est là, je me sens un peu plus détendue. Mais je ne sais pas si j’ai bien fait de poser cette dernière question. Le frère et la sœur s’observent. Mell semble hésiter de répondre, vis-à-vis de sa sœur. Pourtant, c’est elle qui prend les devants, à la grande surprise de son cadet.
« Bah, Melly y travaille depuis un bout de temps déjà. Il était technicien de surface et maintenant, il fait la surveillance vidéo. » « Leanne, m’appelles pas Melly… »
Bon, apparemment, parler de son job est le cadet des soucis de « Melly ». Il croise les bras d’un air boudeur, légèrement empourpré. Leanne lève les yeux au ciel.
« Roh, mais t’as quel âge ? C’est parce que Riku est là que je peux pas t’appeller comme ça ? » « Moi j’aime bien « Melly », héhé ! » « T-t-t-t’vas pas t-t-t’y mettre non p-plus !!! »
Le jeune chercheur est carrément devenu pivoine, ce coup-ci. Il fait la tronche, je crois. Enfin, j’en sais rien. Leanne, l’air taquin, nous propose de nous mettre à table dès maintenant, comme la pizza maison est prête. Wah, une pizza maison, le swag ! J’hésite pas à manifeste mon enthousiasme. Ce n’est pas que je n’aurais pas le temps d’en faire chez moi, mais… Je suis une grosse feignasse. Dans tous les cas la pizza est franchement bonne, et Mell raconte sa journée, non pas sans bégayer et hésiter, et chigner sur les gens qui régime qui l'ont encore pranké en lui rapportant une copie des derniers jeux « Five Nights at Freddy’s » pour le faire flipper durant ses surveillance nocturnes. Bon, il n’a pas l’air d’apprécier son job, mais rechigne en même temps à parler de ses cours sous prétexte que ça ne va pas nous intéresser. Leanne a plusieurs fois levé les yeux au ciel et moi aussi, mais bon. C’est la grande sœur qui a pris la parole par la suite. Apparemment elle arrive à gagner un peu de sous via un job sur internet, mais elle préférerait largement re-travailler dans le bâtiment un jour.
« C’est pas trop de travail, de voir défiler des tonnes de challengers tous les ans ? »
Ah, bah, c’est à moi de raconter ma vie.
« Bah, c’est ma passion, donc… Pas vraiment. Y’a toujours des trucs à explorer en coordination, avec des nouveaux angles d'attaque, des styles... c’est ce qui fait la richesse du métier. » « C’est un peu comme Mell avec la recherche, en fait. » « En quelque sorte... Ouais, c’est vrai, hein ! » « M’ouais, m’fin, la r’connaissance c’pas vraiment la même, derrière. »
Il est blasé le Melly, aujourd’hui, ou quoi ? Sa remarque a un peu jeté un blanc, et Leanne n’a pas trop l’air de comprendre non plus. Elle m’observe en arquant un sourcil. Elle doit se demander comme moi si elle n’a pas fait une gaffe. Pourtant, les dernières semaines pendant lesquelles on est allés se balader un peu avec le binoclard, il avait l’air plutôt en forme.
« Y’a un problème, Melly ? » « Hein.. ? B-bah, j’vois pas t-trop en quoi nos trucs pourraient intéresser Riku. L’est un peu au dessus d’nos problèmes de prolos. »
Que.. Quoi ?! C’est comme ça qu’il m’imagine ? Non seulement c’est un peu insultant, mais qu’est-ce qui lui prend à m’estimer au-dessus du lot, d’un coup ? Je sais qu’il est du genre pas hyper bien dans sa peau m’enfin… L’auto-apitoiement c’est pas super. Qu’est-ce qu’on est censées répondre à ça ? Leanne soupire avec lassitude. On dirait que ce n’est pas la première fois qu’elle entend ça.
« T’sais c’qu’ils disent, nos problèmes de prolos ?! » « Tout l’monde s’en fout, tu le sais aussi bien qu’moi ! Riku a pas besoin de… ! » « Eh… V-vous engueulez pas ! »
Les deux qui commençaient à se prendre le bec s’observent et se taisent. Je ne sais pas quoi leur dire. « La pizza est vraiment bonne », histoire de détendre l’atmosphère ? J’en sais rien. Mais il y a un froid, là.
« Eh, c’est vraiment bon, au fait, Leanne. »
Elle hoche la tête d’un air de remerciement. Mais Mell pour son cas, s’est tu. C’est bizarre, mais on prend quand même le dessert. On discute avec Leanne pendant que l’autre se tait, jusqu’à ce que je me rende compte que l’heure tourne, et qu’il est temps pour moi de rentrer. Mell propose gentiment de m’accompagner jusqu’à la gare routière, comme j’avais préféré prendre les route pour cette fois. Même avec la possibilité du téléport, je continue de préférer parfois voyager par le bus : la route entre Amanil et Zazambes, par les côtes, c'est un vue dont je ne me lasse pas. Je fais mes au revoir à Leanne qui m’a décidément semblé cool, et loin de la description que Mell m’avait faite. Enfin, dans son récit, je l’avais imaginé plus effrayante et imposante.. Bon, imposante, elle l’est, en quelque sorte mais, je mise ça sur le compte de la timidité, étant donné que c’est une chose que j’ai rapidement senti se dissiper avec la conversation. Meh. En attendant, l’ambiance est bizarre aussitôt que l'on se retrouve à deux dans la voiture.
« Euh… Ça va ? T’as l’air bizarre depuis tout à l’heure. » « C’rien. J’aime pas quand Leanne s’étale sur not’ vie. Ça fait misérable, et on est pas misérables. » « Oh… bah… J’ai pas entendu ça comme ça, moi, hein… Au contraire, même. » « P-Parce que t’es quelqu’un d’ouvert. M’fin t’sais pas combien d’fois on entend des trucs du genre « roooh, vous vous plaignez trop, vous devriez bosser, plutôt ! ».. Tss.. C’tait aussi le discours de not’ paternel, alors qu’il taxait la paye de Leanne pour s’payer des coups à boire… ! » « Eh, Mell… Calmes-toi, y’a pas de mal à ce que Leanne m’a dit. Tu sais je… Enfin, d’mon point de vue, franchement, j’ai trouvé ça enrichissant… J’suis une enfant gâtée, tu sais. J’ai jamais connu ce que vous avez vécu tous les deux, et certes, vous l'avez pas eu facile et vous pourriez vous en plaindre mais... non, c'est pas ce que j’ai senti. Honnêtement, ça change mes perspectives, et c’est une bonne chose. »
Il se tait puis soupire, il a l’air soulagé, je crois qu’il se détend. Il devrait vraiment être plus zen de manière générale.
« T’sais, quand j'suis revenu d'chez toi, Leanne a pleuré toute la soirée et toute la nuit. J'pensais qu’elle m’engueulerait, qu’elle me dirait qu’les Résistants avaient encore raison, et qu'fallait que ça s’passe comme ça s’est passé… C’est ma sœur, mais j’pensais pas qu’elle aurait eu peur pour moi à c’point. On s’tait éloignés un peu t’vois, mais ces événements ont changé les choses... » Il me sourit faiblement. « J’ai jamais vu Leanne aussi terrifiée. Normalement, c’est elle qui me rassurait et me consolait. Elle commence à envisager d’partir d’Amanil, parce qu’elle a trop peur de c’qui pourrait s’passer maint’nant… Aujourd’hui, l’était contente que t’sois là, ça lui a donné d’l’espoir, j’crois. T’as de la chance d’être aussi optimiste et courageuse et... » « Nan, là, je t’arrête. Je suis la première a penser à partir depuis des mois. » « ...Ah. »
Il ne dit rien, mais c’est assez évident qu’il est déçu par mon annonce. Il devient silencieux de nouveau et se concentre sur la route. On approche de la gare routière dans un silence assez froid. Est-ce que je l’ai blessé… ? Peut-être qu’effectivement, je n’aurais pas du me rapprocher des Straum en sachant que je veux partir. J’imagine que Mell comptait un peu sur moi, par rapport à sa sœur.. ? En un sens, je n’ai pas de comptes à lui rendre, mais je me doute qu’avoir sa sœur si inquiète qu’il semble la décrire ces derniers temps n’est pas de tout repos. D’autant plus qu’ils sont un peu seuls tous les deux… Ils n’ont pas l’air d’avoir beaucoup d’autres proches, de ce que j’ai compris. Ils se sont certainement isolés dans un climat de peur et de résignation, avec les années. C’est normal de se raccrocher au moindre signe d’optimisme ou de liberté, dans l'ambiance tendue de cette période, et qui est loin d’aller en s’améliorant. Merde, il a vraiment l’air de s’être refroidi, mon pote bègue. « M-Mais… J’suis contente pour toi et Leanne, hein ! C’est super que vous puissiez, bah… Évoluer dans le même sens et… Vous voudriez aller où.. ? » « L’idéal ce serait Nuva Eja, mais, c’est hors de prix. »
Effectivement… Je fais la moue, ne sachant que répondre j à cette remarque prononcée assez peu chaleureusement. Et en plus, on arrive à la gare routière.
« C’est ton bus là-bas, non ? » « Ah ! Euh, on dirait bien… » « N'le rates pas. »
Ah, ouais, grosse ambiance. Je fronce les sourcils, l’air préoccupée et un peu culpabilisée. Quoique, non, faut pas que je marche encore dans ce genre de remords, même si dans le cas de Mell c’est sûrement pas sa volonté.
« Eh. Fais pas la tête, hein, on peut toujours se revoir, on s’était dit qu’on irait faire des balades et... » « D-Disons que c’est plus tant la peine, sachant que tu vas partir dans peu de temps. » « J’ai pas encore décidé ! » « B-Bin, justement… Ça s'fait pas trop de.. j’sais pas. »
Je sais ce qu’il veut dire. Entretenir des relations, ça se fait sur le long terme. Chose qui m’a toujours fait défaut. Mais ce qu’il dit a le mérite de me faire réfléchir. Puis-je vraiment partir ainsi, même si je dis « byebye » gentiment à mes potes ? J’ai une pensée pour Winter. J’aurais tendance à penser qu’elle ne serait pas affectée par mon départ, mais je pensais la même chose de Mell et Leanne il n’y a pas dix heures. Klaus et Shizune m’ont dit de penser à moi avant les autres, surtout si Enola est en circonstance de crise comme en ce moment. Mais… Tout le monde n’approuve pas. Soltan n’a rien dit mais n’a pas l’air aussi engagé qu’eux. Oh, bien sur, je dois faire les choses pour moi mais… Bah, c’est maintenant que je pense à partir que je me mets à m’apercevoir de tout ce que je pourrais manquer après mon départ. Ma gorge se serre, et je me sens un peu assommée par toutes mes réalisations du jour.
« Je suis désolée, Mell, je n’avais pas pensé à tout ça… c’est… Vraiment, j’suis navrée si t’as eu l’impression que je t’utilisais ou... »
Il secoue la tête. Ai-je traité ainsi d’autres personnes, depuis qu’on m’a moi-même un peu utilisée comme un amusement passager qu’on lâche dès qu’on en a marre…? C’est possible que pour m’en remettre, j’ai pu imiter les comportements que Alex a eu avec moi. Je commence à comprendre, et je tombe de haut. Peut-être que je devrais… Me confronter à lui. Alors que je pâlis, Mell reprend la parole, et me rassure un peu. Enfin, je crois.
« N-Non, pas vraiment… je me suis p-pas senti utilisé, juste… B-Bah, j’suis un peu déçu, quoi. Leanne t-t’aime bien et… bah… ‘fin, bon, j’aurais p’tet pas du attendre des ch-choses de toi après c’qui s’est p-passé y’a quelqu’mois. »
S’imaginer des choses.. ? Hm, j’imagine qu’on se fait toujours un peu des scénarios quand ont devient pote avec quelqu’un. Mell m’a confié avoir des difficultés pour se faire des potes… ceci explique peut-être cela.
« Ah. J’comprends. Vraiment je… Je me rendais pas compte. » « J’ai bien compris. C’pas grave, hein. C’juste… Bah, dommage. »
L’heure tourne, et on entend le bus démarrer. Je sais bien que je pourrais rentrer en vol ou en téléport, mais le bruit de ce moteur me ramène sur terre.
« Tu d’vrais y aller. » « Ou-ouais. »
Je sors de la voiture, sentant que je ne peux rester ici éternellement. J’ai besoin de réfléchir. Mais j’ai la sensation que si je réfléchis trop, je finirais par partir avec des regrets, et en laissant sur Enola des choses qui me pèseront par la suite, que je n’aurais pas eu le courage de régler. Oui. j’avais dit à Winter que je pensais mes soucis envolés, que tout avait pu se terminer et s’oublier par magie, grâce à l’effet du temps, mais Mell m’a ramenée à la réalité. Après avoir fermé la portière de la petite Clio, je me penche une dernière fois par la fenêtre ouverte.
« Eh, tu diras à Leanne que c’tait vraiment cool, cet aprem. » Je m’interrompt et fixe le chercheur dans les yeux. « Et… Merci, Mell, vraiment. J’vous souhaite bon courage pour la suite, j’espère que tu pourras avoir ton centre à Nuva Eja ! »
Mell rougit légèrement, il a l’air confus et se détourne comme pour que je ne constate pas son trouble. Puis il hoche la tête, avant de marmonner :
« S-Si jamais t’veux donner des nouvelles... »
Il a du mal à trouver ses mots, et le bus va partir, donc je ne veux pas le forcer ou le retenir plus longtemps. Je me contente de hocher la tête avec le sourire.
« Ça marche. Bye-bye, Mell. » « A la prochaine, Riku. »