You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Il me rendit aussitôt mon étreinte, m'ouvrant ses bras pour me serrer fort, si fort que j'en aurais presque eu mal si je m'étais prêtée la moindre attention. Mais pour rien au monde je ne m'en serais plainte, non, rien. Ne me lâche pas Damien, ne me laisse plus, parce que sans toi je ne survivrai pas une deuxième fois. Il me berçait doucement, alors que ma voix s'était éteinte sous mes sanglots silencieux, & la sienne fredonnait cette mélodie, cette berceuse que je connaissais par cœur & qui ne m'avait jamais quittée. Notre berceuse. J'en tremblais, me blottissant un peu plus contre lui. J'avais besoin de lui, terriblement besoin de lui, de ses bras, de sa chaleur, & je l'aimais. Tellement. Je pensais, il y a si longtemps quand il a disparu, avoir compris à quel point j'avais besoin de lui. Mais j'avais tort, c'était maintenant, en le retrouvant enfin, que j'en avais un réel aperçu. Des éternités auraient pu s'écouler, sans que je ne m'aperçoive de rien. Il était là, il était là. Chantonnant ou me murmurant de ne pas pleurer, en me rendant avec non moins de force cette étreinte que j'étais venue chercher. Nous devions avoir l'air bien fins tiens, tels deux naufragés se raccrochant l'un à l'autre comme à une bouée de sauvetage. Mais n'était-ce pas un peu ce que nous étions maintenant, après tout ce temps ou même avant? Il avait toujours été tout, tout ce dont j'avais besoin, mon cœur & mon âme sœur. Ma bouée de sauvetage oui, en toutes circonstances, ce serait lui.

Au final c'est Louna qui a pris les choses en main je crois, une fois les résistants partis. Réfugiée ainsi dans les bras de Damien, trop soulagée de l'avoir enfin retrouvé en vie & de pouvoir me blottir dans son étreinte, je n'étais probablement pas apte à m'en occuper, après tout. C'est elle qui, discrète, me subtilisa la pokéball de Porygon2 pour l'y faire rentrer ainsi qu'il le demandait. C'est également qui, un instant plus tard, s'adressant à Medhy le "Gardevoir", lui demanda de mener par Téléport Maelys, ses deux alliées & l'ado toujours endormi dans une de mes planques, celle de Zazambes, puis de revenir chercher Crystal, son Evoli, Mastouffe & Capidextre. Pour finir, c'est nous qu'il revint chercher. Elle oui, mais aussi Dam & moi-même, qui ne m'écartait légèrement de lui qu'en sentant la sensation familière du Téléport qui me fit comprendre que l'heure du retour était venue, me rappela que nous n'avions peut-être que trop tardé à quitter ce lieu maudit. Un écart léger oui, car je ne quittais pas ses bras pour autant, me contentant de vérifier rapidement que tout le monde était bien parti avant de disparaître, puis que tout le monde était là en apparaissant dans le petit salon de l'appartement perdu au sommet d'un des bâtiments d'une vieille zone résidentielle de Zazambes, un petit appart qui me servait parfois de point de chute au sortir d'une mission pour la Résistance. Comme cette nuit-là.

Silencieuse, sans m'écarter vraiment de lui, tournant juste la tête en la gardant appuyée contre son torse, je parcourais du regard notre petit groupe qui prenait ses marques dans le salon. Maelys avait déjà allongé l'adolescent sur le canapé, le réveillant doucement à la manière d'une mère ou d'une sœur, & Paola l'épaulait dans cette tâche. Many s'était affalé dans un coin, se faisant tout petit pour ne gêner personne tout en veillant sur tout le monde, avec Medhy qui l'avait rejoint, toujours sous la forme d'un Gardevoir. Evan, quittant les bras de sa petite dresseuse, s'était blotti contre Nyria, sa mère, pour la rassurer, autant que se rassurer lui-même sans doute. & enfin Crystal, Crystal, ma chère enfant qui riait désormais sous les étreintes de Cathy, qui heureuse de la retrouver sauve l'avait prise dans ses bras pour la serrer fort, peinant un peu à contenir sa joie enthousiaste, sous le regard doux de Louna. Un bleu violacé s'étalait sur la joue de la fillette, signe d'un coup violent qu'on lui avait probablement porté sans ménagement quelques heures plus tôt plus tôt, mais hormis ça elle semblait intacte, ne semblait même pas plus traumatisée que cela. Le soulagement m'envahit un peu plus à cette pensée & je soupirais légèrement, fermant les yeux en étreignant un peu plus, inconsciemment peut-être, mon amour secret. On en était tous sortis saufs, Crystal n'avait presque rien. Elle allait bien, & il était là. Enfin là..

Je souris, doucement, à cette pensée. Que le temps m'avait semblé long sans lui. Qu'il me semblait doux, maintenant que je l'avais enfin retrouvé. J'avais séché mes larmes d'un bref geste du poignet avant de m'écarter de lui la première fois pour m'assurer que tout le monde allait bien -ne souhaitant pas inquiéter ceux qui ne savaient pas-. Ces larmes de soulagement que j'avais du mal à empêcher de revenir maintenant. J'avais du mal à me convaincre de le lâcher aussi, pourtant je savais qu'il le faudrait bien, incessamment sans doute puisque le connaissant je me doutais que l'idée d'une douche ne tarderait sans doute pas à l'effleurer. Peu m'importait son état, à moi, mais après tout ce temps dans ces conditions de vie médiocres que celles d'un cachot & vu dans quel état il sortait, je pense que n'importe qui pourrait comprendre qu'il ait besoin d'un temps pour se remettre à neuf si je puis dire. Même moi, qui avais tant de mal à le lâcher -probablement de crainte qu'il ne disparaisse à nouveau-. Mais après tout, si j'avais prévu avant le départ, avec Louna, que nous passerions par ma planque au retour avant de rejoindre la Pension parentale, ce n'était pas pour finalement refuser ce temps que j'avais aménagé ainsi à Damien. J'attendais juste qu'il me le demande.. Pas folle non plus. J'allais pas me priver de cette étreinte si apaisante & nécessaire alors qu'il n'avait pas encore choisi de me repousser pour se rappeler de son état.

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Tout changea brusquement. Si vite que je n'avais rien eu le temps de voir venir, pourtant j'aurai dû m'y attendre, moi qui me préparait déjà à une envie de douche. J'aurai peut-être dû me douter qu'un accès de panique dans ce genre pouvait subvenir, après tant de temps enfermé dans un cachot exigu, dans le noir, le silence & la solitude. D'un coup il devint brûlant, & se mit à trembler, sa respiration s'accélérant soudain. & je n'eus pas le temps de lever un regard inquiet vers lui que déjà il s'était arraché à notre étreinte, s'éloignant du groupe, partant s'appuyer contre un des murs de la pièce. Il se regardait comme s'il se découvrait, une main sur sa poitrine comme pour tenter de calmer la crise qui venait soudain de le prendre. & mon cœur se serra dans ma cage thoracique, si violemment que je m'étonnais presque d'être encore consciente après ça. Lentement je me levais à mon tour, m'approchais de lui à nouveau. Comment pourrai-je faire autrement que chercher à l'aider, même sans savoir que faire? Je souffrais avec lui, j'avais l'impression de sentir ma respiration s'éteindre sous l'inquiétude qui m'opprimait, alors que son souffle se faisait encore plus saccadé. Je connaissais ces symptômes. Si bien, si bien, je les avais moi-même eus si souvent depuis.. Depuis Angie, & plus encore lorsqu'Il a disparu. Crise d'angoisse. Simplement. Mais j'en avais rarement de si violente.

- C'est fini Dam.. C'est derrière toi, t'y retourneras pas. Jamais, j'te l'promets.

Simple chuchotement, sur un ton d'une tendresse infinie. Je posais juste une main sur son dos, & l'autre sur son torse, doucement pour ne pas risquer d'accentuer son sentiment visible d'étouffement dans une nouvelle étreinte. Sentant mon cœur se serrer un peu plus en réalisant combien le sien s'était affolé. Sa respiration, loin de s'apaiser, s'était faite encore plus incertaine, presque sifflante, & il fuyait mon regard. Comme honteux. & j'ignorais à cet instant, si je comprenais ou non ce sentiment-là. L'angoisse oui, mais la honte face à moi qui ne saurais le juger?.. Finalement, il prit la parole. Murmure haché, la demande que j'avais pressentie depuis un moment. Celle d'accéder à la salle de bains, d'avoir cette occasion de redevenir comme avant. Comment lui refuser.. Arceus, que j'étais mal. Le cœur serré, l'inquiétude au creux de l'estomac. Je détestais le voir comme ça, vraiment. L'air de souffrir tellement sans que je ne puisse rien y faire. Doucement, je lui répondais sur le même ton, d'une voix un peu serrée. D'un murmure, moi aussi. Pas besoin d'alerter tout le monde, déjà qu'ils avaient eu le tact de faire comme si de rien n'était en le voyant s'éloigner. Pour ne pas le gêner plus encore, sans doute l'était-il bien assez & je savais qu'au moins Louna, Cathy & Lys sauraient le comprendre assez pour empêcher quiconque de venir maintenant.

- Oui, bien sûr. Pas de problème. J'dois avoir tout ça dans la salle de bains, & sans doute quelques vêtements à toi dans la commode aussi.

Je ne réalisais qu'après les avoir prononcées la portée de ces paroles. Le demi aveu qu'elles contenaient. Mais fallait bien lui dire, hein? Je n'avais pas gardé des vêtements à lui dans certaines de mes planques en prévision de ce jour, pour finalement lui donner des miens, après tout. Pourtant je ne pu empêcher mes joues de rosir, & je détournais mon regard du sien inconsciemment. Avant de prendre doucement sa main pour le mener hors du salon que je supposais peut-être un peu trop agité pour lui & son angoisse bien compréhensible. Ouvrant une porte juste à côté du point il s'était réfugié au début de sa crise, je l'entraînais dans ce petit couloir donnant uniquement sur ma chambre & sur la salle de bains assez vaste dans laquelle je le menais, allumant la lumière avant de m'éclipser un instant. Juste le temps d'aller dans ma chambre, fouiller ma commode & en sortir ces vêtements de lui que j'avais amenés ici il y a bien longtemps. & je les lui ramenais rapidement, après l'avoir quitté seulement une petite trentaine de secondes. Le rejoignant à l'entrée de la salle de bains, je lui tendis doucement le petit paquet d'habits. Je crois que là encore, mes joues n'avaient pas perdu leur teinte rosée.

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Mais.. Il se jouait de moi & de ma gêne, en plus? Ça ne loupa pas en tout cas. Bim, dans le mille, Damien. Il me connaissait trop bien, même après tout ce temps. Ah, quelle idée avais-je eu en plus de ne pas oser lever les yeux vers son visage en lui apportant ses vêtements que oui, je gardais dans ma planque alors qu'il n'y étais jamais venu. Non, au lieu de ça j'avais préféré regarder ailleurs. & quel meilleur "ailleurs" que son torse dénudé, désormais qu'il avait déchiré & laissé tomber à ses pieds son chandail de toute manière déjà bien abîmé? Il était amaigri certes, quelques cicatrices pâles paraissaient ci & là, mais il restait mon unique amour, & à mes yeux il serait toujours parfait. De rose, j'étais passée à rouge. Sérieusement, sa démarche purement féline alors qu'il venait vers moi récupérer les habits que je lui apportais, ses paroles taquines que je ne savais comment interpréter, & sa semi nudité puisqu'il avait profité de ma brève absence pour ôter le haut.. Tout ça créait un cocktail explosif. A la fois soulagée de voir son angoisse si vite passée, dissipée même si je me doutais que ce n'était pas la dernière fois qu'une de ces crises paraissait, & immensément troublée autant que gênée. Je les sentais mes sentiments, mon amour qui s'agitait encore au creux de mon estomac, toujours plus insistant. Je sentais même le désir, cette sensation douce & brûlante à la fois que j'avais apprise auprès de lui. Mais.. Non, non. Je ne pouvais pas profiter.. Je.. Ne savais plus où j'en étais. Déchirée entre des sentiments contradictoires, figée le rouge aux joues à le retenir de le prendre au mot. Il ne me fallut pourtant qu'un instant pour me.. Reprendre. Je n'allais pas le laisser gagner, quand même? Oui bon. J'étais horriblement gênée, là il avait réussi. Il avait même réussi à animer un espoir que je n'avais pas ressenti depuis bien longtemps, qui me tourmentait autant que cela m'était plaisant de le retrouver ; le signe qu'il était bien là & qu'un avenir était peut-être envisageable.

- Non non, je vais.. Te laisser. J'serai dans ma chambre, si besoin.

A mes risques & périls. Seules trois ou quatre secondes d'immobilité depuis qu'il m'avait dit ça. Quelques secondes figée, avant de m'éloigner, lui tirant la langue de manière tout à fait enfantine. Que faisais-je exactement là? Je ne le savais pas vraiment. Sans vraiment m'en rendre compte j'étais entrée dans son jeu, tout en parvenant au prix d'un effort quasi surhumain, du moins à mon sens, à m'arracher aux sentiments qui m'étreignaient, à l'envie qui m'oppressait, à mon amour pour lui qui me rendait presque fiévreuse. Tout ça juste, seulement pour lui laisser ce temps donc il avait besoin. Je quittais la salle d'eau d'un pas vif, pour ne pas risquer de faire demi tour. Tentant d'oublier les multiples sens que pouvait avoir la seule phrase que je lui avais adressée dans cette salle de bains qui, même si je ne l'avouerais pas si aisément, m'avait donné multitude d'idées. Mais je ne devais pas profiter d'une situation induite ainsi, par sa faiblesse passagère. Je devais lui laisser ce temps dont il avait besoin. Tant d'affirmations que je me répétais encore & encore, intérieurement, comme pour m'en convaincre. J'avais eu une telle envie de l'embrasser, presque irrépressible, encore maintenant alors qu'il n'était plus face à moi, joueur & terriblement tentateur. Fermant les yeux, avec un soupir, je me laissais tomber sur mon matelas dès mon arrivée dans la chambre, prenant à peine le temps d'arracher enfin ma perruque & ma cape pour les jeter dans un coin, ainsi que ma sacoche & les étuis de mes armes qui m'encombraient. Je ne sais pas vraiment quand mes ceintures de pokéballs ont quitté ma taille d'ailleurs, mais le fait est que je m'aperçus alors de leur absence ; probablement les avais-je rapidement ôtées à mon premier passage dans cette pièce, & qu'elles reposaient désormais sur la commode. Un nouveau soupir m'échappe alors que je roulais sur moi-même. Maintenant couchée sur le dos les bras écartés, sur le lit encore parfaitement fait, je fixais le plafond en silence.

Les minutes s'écoulèrent ainsi, les unes après les autres. Telles des grains tombant dans le bas d'un sablier avec une lenteur affligeante alors que mes pensées tournaient presque furieusement dans mon esprit, & mon regard ne quittait pas le blanc plafond de la chambre qui m'apaisait un peu. Doucement le silence se fit dans l'appartement, & je supposais à juste titre que Maelys était partie ; Cathy passa d'ailleurs brièvement, discrète, comme ne voulant pas risquer de déranger, pour me confier un petit papier écrit de la main de ma sœur. Elle s'excusait d'avance d'avoir emmené Medhy, dont le Téléport pouvait l'aider à rentrer chez nos parents sans déranger son patient, & Many qui avait voulu la suivre pour rassurer sa fille & les autres pokémons de Crystal. Je ne pouvais lui en vouloir de cette initiative, pour le moins logique. Elle spécifiait aussi que Louna était partie coucher ma fille & son Evoli, épuisés par la journée sans doute. Lorsque je rangeais dans ma poche le petit morceau de papier, je voulus remercier ma Capidextre du regard pour avoir pris la peine de venir me le porter. Mais elle avait déjà disparu, toujours si discrète, sans que je ne remarque son départ.. Sans doute avait-elle rejoint la lapine & la fillette à l'autre bout de l'appartement, me laissant de nouveau seule avec moi-même. Avec mes pensées à la fois si paisibles & si agitées, & dans la contemplation de ce plafond où se perdit de nouveau. Ces pensées qui, encore & encore, s'égaraient vers lui. Arceus, j'étais décidément folle. Complètement folle vraiment, & aussi irréversiblement amoureuse de lui.

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


C'est sa voix qui me tira finalement de mes pensées. Sa voix que je connaissais entre mille, qui se trouvait si proche. Je roulais alors sur le lit, me plaçant sur le côté de manière à être face à lui. & je le voyais, & mon cœur s'arrêta avant de repartir presque aussitôt, plus vif qu'avant. Il n'avait pas vraiment changé, presque identique à mon souvenir. Il semblait toujours amaigri oui, mais désormais propre & rasé, il avait tout retrouvé de sa prestance. Peut-être son visage était-il un peu plus adulte aussi, ses derniers traits d'adolescent avaient disparu à y bien réfléchir. Il n'en était que plus beau, & vraiment, ce n'était pas pour aider les papillons voletant au creux de mon ventre à se calmer. Sa simple présence avait eu le don d'envoyer valser tout mon travail pour tenir un peu mes sentiments, au moins le temps qu'il ait pu se reposer. & merde. & puis les mots que sa voix avaient formés, c'était pas pour m'aider non plus. Evidemment. Sale gosse, va.

Car oui, enfantin, c'est bien ce qu'il était à cet instant. Faisant mine de gonfler les muscles, avec un petit clin d'œil tout en me posant cette question d'une modestie folle qui lui ressemblait bien. & j'en souriais légèrement, amusée. Je le retrouvais bien là, & avec lui cette relation depuis toujours si ambigue, ce lien que le temps & l'éloignement n'avait donc, à mon grand soulagement, pas altéré le moins du monde. Pas plus que mes sentiments n'en avaient souffert ne serait-ce qu'un peu. & mon pauvre petit cœur qui n'en pouvait plus de battre si vite, si vite & si fort dans ma poitrine. "Pas mal du tout, hein", avait-il demandé. Damien, Damien si tu savais à quel point c'est litote que de dire ça. Envoûtant serait plus exact. & je passais par là tous les superlatifs soufflés par mon amour fort peu objectif ; mais parole, je n'en formulerai aucun, même que je décidais de le taquiner un peu.

- H'm.. Moui, ça peut aller.

Quoi? Il me tourmentait de sa seule présence & avait l'audace d'en rajouter. J'ignorais certes s'il avait conscience d'à quel point cela me travaillait, mais quand même. Vengeance! Mon sourire s'étira légèrement, en coin & un peu moqueur peut-être, avant de se radoucir légèrement en le voyant approcher. Réduire de lui-même cette distance qui me devenait oppressante mais que je n'avais osé franchir -allez savoir pourquoi d'ailleurs-, pour venir s'égenouiller près du lit. Prendre ma main doucement dans les siennes. Un contact qui nous avait été si habituel avant la séparation forcée, & qui me semblait tellement plus significatif désormais. Une caresse qui gonflait mon petit cœur de cet espoir si grand que je retrouvais encore oui, de plus en plus fort à chacun de ses gestes vers moi. & sa voix, tendre & affectueuse maintenant. J'essayais tant bien que mal de contrôler mes sentiments, & cette envie de l'embrasser qui m'était revenue d'un coup.

Dormir me suggérait-il, mais pourquoi? Cela faisait si longtemps, si longtemps que je ne m'étais sentie si éveillée. J'étais peut-être folle, mais je n'avais aucune envie de me reposer, malgré mes dernières nuits agitées & fatiguantes, malgré la mission au Bloc R qui avait été assez éprouvante pour une simple demi heure. Ma seule envie, c'était lui, je voulais retrouver ses bras & sa chaleur. Au moins comme avant qu'il n'aille s'enfermer dans la salle de bains. Je souriais toujours, cette mimique semblant désormais incapable de quitter mon visage. Tendrement & amoureusement à la fois, & utilisant cette main qu'il avait pris dans les siennes, je tirais doucement sur ses bras. L'incitant à venir s'allonger près de moi, quoi qu'il puisse comprendre par ce geste d'apparence anodine mais qui pour moi signifiait tellement. Je ne le voulais plus loin de moi, plus jamais. J'avais trop besoin de lui. Bien trop. Alors, qu'importait ce qu'il interprêterait oui, je ne pensais même pas à cette idée qui m'avait tant contenue il y a si longtemps ; cette idée terrifiante qu'il puisse me repousser. Je prenais le risque, & tant pis pour le reste. Je le voulais près de moi, tout simplement, je le voulais pour moi.

- Si je dois dormir alors toi aussi. Y'a pas de raison..

Tout en moi l'appelait, mon cœur qui ne voulait pas ralentir, mes yeux qui devaient briller un peu, mon sourire un peu tendre, ma main qui l'attirait vers moi ; tout mon être qui l'aimait tellement. Viens Damien.. Ne me laisse pas seule sous prétexte que je doive me reposer. J'en avais vraiment, vraiment pas envie. Ni de repos ni de solitude, juste de profiter de ta présence qui m'avait tant manquée.

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Je le vis hésiter, comme pesant le pour & le contre, en se mordant légèrement la lèvre ; geste anodin qui lui donnait une expression juste irrésistible. & je fis le parallèle qu'il avait probablement déjà fait, avec cette nuit il y a si longtemps déjà où je lui avais aussi demandé de rester près de moi. & je sentais ma respiration s'accélérer légèrement, me demandant comment il n'avait pas encore entendu mon cœur qui battait si fort dans ma poitrine ; quand finalement il prit sa décision. Sans que nous nous quittions du regard, il monta sur le lit. Passa au dessus de moi alors que suivant son mouvement sans vraiment le réaliser, j'avais roulé de façon à me placer de nouveau sur le dos. Tombée dans ses yeux, je devais faire appel à tout ce qu'il me restait de raison pour ne pas me redresser aussitôt, pour ne pas aller chercher ses lèvres & l'embrasser enfin, comme j'en rêvais depuis si longtemps. J'avais vraiment du mal à ne pas perdre pied, de plus en plus de mal à trouver les arguments pour garder mon propre contrôle. Un frisson violent le parcouru soudain, & il lâcha mon regard pour se laisser tomber à côté. Près de moi, sur le lit. J'avais l'impression que quelque chose m'échappait, que j'avais loupé le détail justifiant ce brusque revirement de sa part. Il se plaça sur le ventre, rose & visiblement gêné pour une raison que je refusais de comprendre, de peur de voir encore mon esprit & mes sentiments s'emballer de cet espoir fou que je supportais déjà difficilement. Je réalisais alors que mon cœur semblait s'être encore accéléré, si cela était possible, dans cet instant pourtant bref où il était passé au-dessus de moi, comme en écho à ces souvenirs encore brûlants que cela ranimait. & j'avais chaud, si chaud, je ne connaissais que trop bien ce symptôme qui venait se mêler à tous les précédents. Les signes de cette envie qui se faisait de plus en plus présente, alimentée chaque instant par sa proximité.

Inspire & expire, me répétais-je mentalement, & cela marchait au moins pour garder un certain contrôle lorsque finalement, il se tourna vraiment vers moi en prononçant quelques mots en réponse aux miens. Faible excuse, à laquelle je ne savais pas vraiment que répondre. Toute la nuit à libérer des prisonniers.. Une demi-heure seulement, en fait. & je l'avais aussi fait pour Crystal & lui, pas seulement pour la Résistance. J'étais certes dévouée au mouvement, mais même à cet instant, plus d'une heure après la fin de la mission, j'étais toujours incapable de dire si j'aurai pu quitter le bâtiment sans les avoir trouvés. Je me serais sans doute brisée à cette seule idée de n'avoir pu saisir la chance de les sortir de là. Ce rappel de la prison m'avait fait fermer les yeux un instant, pour chasser de mon esprit le souvenir des années sans lui, de la peur quand notre fille avait disparu, ou encore de mon angoisse à l'idée d'échouer. J'avais accumulé tant & tant de stress ces derniers jours, dans le seul but de cette mission avec l'espoir de ce moment à la clé, ce moment avec lui à ses côtés. Je refusais de le briser.. Pour mon foutu stress. Ce furent ses mains sur mes épaules, qui me firent rouvrir les yeux. Avait-il senti ou deviné ces restes des tourments des derniers jours? Doucement, il m'offrit un léger massage très appréciable pour mes muscles tendus, sans le moindre commentaire. J'esquissais un petit sourire en remerciement muet, quand sa voix brisa finalement le silence. Sur une question qui me figea, totalement incrédule. Je le regardais en silence, ne comprenant pas tout de suite. Mon.. Mari? Faisait-il ainsi référence à Max, à la manière de tous ces journalistes & autres groupies qui affabulaient sur une union inexistante & impossible ; avait-il donc eu accès aux journaux dans sa cellule pour avoir ainsi connaissance de ce qui était & resterait toujours la pire des absurdités? Y avait-il donc cru, à ces ragots sans fondements? Un ange passa ainsi, les quatre ou cinq longues secondes qu'il me fallut pour retrouver un filet de voix que je tâchais de faire passer pour assurée, malgré l'incrédulité que je ne pouvais vraiment masquer.

- Mais.. Quel mari?. Y'a personne dans ma vie.

Apparemment pas de raison à cette précision, n'est-ce pas ; mais j'étais incapable de le laisser continuer de croire.. Ca. Que j'aurai pu ne serait-ce que penser à aller voir un autre homme en son absence. J'étais assez mal de répondre une première fois à cette question, alors nul besoin de lui laisser le temps de demander si j'ai pas un petit ami qui serait jaloux quand même, hein? Le rose m'était encore monté aux joues, un peu plus soutenu. Personne dans ma vie, c'est faux en fait, je mentais en disant ça & pourtant je restais parfaitement sincère en même temps. Personne. Sauf lui, même s'il ne le savait pas, même si je ne lui avais encore jamais dit. Un sourire doux avait également pris place sur mes lèvres, à nouveau, de retour, pourtant je restais sérieuse. Mes doigts étaient venus doucement effleurer sa joue, & sincèrement j'ignorais quand ils étaient arrivés là ; pourtant je les y laissais, me perdant de nouveau dans l'azur magnifique de ses yeux.

- Damien, tu crois vraiment que j'aurai pu.. Ne serait-ce que penser, passer à autre chose?

Ca m'avait échappé. & bim, je sentais mes joues chauffer, je devais avoir rosi de nouveau. Ma voix m'avait échappée, murmure tremblant & hésitant mais affectueux, ces mots que je n'avais pu retenir. Un aveu fragile que je n'avais même pas réfléchis un seul instant.

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Il resta interdit, comme troublé par mes paroles. Cet aveu que je n'avais pas maîtrisé un seul instant. & le temps était comme suspendu, alors que je le regardais en silence dans une vaine tentative d'assumer mon murmure mué par l'impulsion d'un moment que je craignais d'avoir brisé. Les secondes me semblaient éternelles tandis que j'attendais une réaction.. Un signe, quelque chose. Cette question me tenait quand même grandement à cœur, après tout, même si l'aveu maladroit de mon affection si longtemps refoulée s'y était mêlée. Me pensait-il vraiment capable de l'oublier si aisément, d'oublier notre seule nuit ensemble & tout ce qui y avait mené, d'oublier toute une vie passée à l'aimer si fort sans même m'en rendre compte, simplement parce qu'il n'était plus à mes côtés? Il était vrai qu'avant cette nuit de son évasion où l'aveu m'avait échappé sans que je ne décide comment le formuler, je n'avais jamais rien dit. Pas par des mots du moins ; c'étaient mes gestes qui avaient tout dit, mon corps & mon être entier qui seraient exprimés sans paroles il y a cinq ans. S'il avait été là au réveil peut-être aurai-je trouvé le courage de lui dire avant qu'il ne disparaisse. Mais on ne change pas le passé, parait-il. Seul le présent importe. Après un silence qui me parut si long & qui ne l'avait pourtant pas tant été, son regard s'éclaira. Comme s'il avait enfin compris mes paroles, leur sens réel après quelques instants de réflexion. Il prononça deux mots, seulement deux mots, une question brève avant de briser soudain la distance qui nous séparait. M'attirant vivement contre lui, sans crier gare, & un léger rire doux m'échappa alors qu'il m'emprisonnait entre ses bras avec une force que je n'aurais osé espérer, & levant de nouveau les yeux vers lui j'accrochais son regard.

- Qui d'autre?

J'avais à peine eut le temps de murmurer cette question n'attendant pas vraiment de réponse, que ses lèvres s'emparèrent des miennes. Son corps se pressa contre le mien, un peu brusquement peut-être mais l'idée de protester ne me serait jamais venue. Au contraire, j'en demandais plus, passant un bras dans son dos pour l'étreindre plus fort, & me blottissant contre lui en répondant avec tant de fougue que de passion à son baiser. Cinq ans, cinq ans que j'avais dû me passer de ça. De son contact à la fois si doux & si fort, de lui que j'aimais tant. Ses mains glissaient dans ma nuque, les cheveux. Caresses aussi douces qu'enflammées, & je me sentais comme fiévreuse, brûlante de ce désir qu'il animait en moi, & de cet amour immense qui m'échappait, & de cet espoir rendu d'un coup tellement possible. & soudain j'avais l'impression peut-être un peu folle oui mais si belle, cette impression de lui avoir manqué autant qu'il m'avait manqué. Comme à contre-cœur nos lèvres se séparèrent finalement, faute de nos respirations parvenues à leur limite bien trop vite à mon goût, & pourtant nous ne nous écartions pas vraiment. Si proches, si proches, nos souffles saccadés encore mêlés, & nos corps pressés l'un contre l'autre.

Lentement, ma main gauche glissa sur sa joue avec une tendresse infinie pour recueillir l'unique larme qui y avait coulé, aussi solitaire que ce que nous avions été chacun de notre côté pendant si longtemps ; d'abord trop stupides pour comprendre, puis séparés de force. Je crois que j'avais compris là, enfin, & la sérénité m'envahissait toute entière tandis que je cessais enfin, enfin de doutée. Je posais alors mon front contre le sien, doucement. Fermant les yeux pour contenir un peu les larmes émues qui voulaient m'échapper, de joie & aussi un peu de regret à l'idée qu'il nous ait fallu si longtemps & tant d'épreuves pour enfin nous trouver. & ces mots, ces simples quelques petits mots qu'il avait murmura, qui firent presque exploser mon cœur dans ma poitrine tant j'étais heureuse ; je m'attendais peut-être un peu à les entendre désormais, mais cela ne changea rien à l'émotion qui s'empara de moi. Aussi pure que puissante, sans tâche. Cet instant, ces mots prononcés par sa voix à mon égard. Je les avais rêvés si longtemps, si longtemps, & tant espérés. Un sourire tendre s'étira légèrement sur mon visage, & ma main alla se perdre dans ses cheveux alors que je rouvrais les yeux pour me perdre dans les siens.

- Je t'aime aussi Damien, je crois que je t'ai toujours aimé.

J'avais presque envie d'oublier tout le reste. D'ailleurs je n'en étais sans doute pas bien loin. Lui seul comptait, & notre amour enfin avoué, enfin reconnu d'un côté comme de l'autre. Mon stress, disparu. Aucune trace des habituelles crises d'angoisse de quand Louna s'éloignait alors que nous ne nous étions vues depuis longtemps déjà. Juste lui, & les papillons voletant en tous sens au creux de mon ventre, & mon cœur palpitant comme un petit oiseau. Juste la chaleur douce de son corps pressé contre le mien, & je vins enfouir mon visage dans son cou avec un léger soupir d'aise, inspirant son odeur si familière mais toujours si enivrante.

- Si tu savais comme tu m'as manqué..

You'll be all right, no one can hurt you now..
Come morning light, you and I'll be safe and sound.


Pas autant que moi à lui? Mon aveu du vide laissé par son absence n'attendait pas spécialement de réponse, & pourtant j'avais eu ce qui me semblait être la plus belle de toutes. Je crois que je devais arborer un magnifique sourire rêveur & un peu niais à cet instant où mon cœur se remettait à battre si fort, si fort, tellement fort que je m'étonnais presque qu'il soit encore dans ma cage thoracique. Nous devions vraiment avoir l'air de deux cons en cet instant. Deux superbes cons qui n'avaient pas su comprendre ce que nous avions sous les yeux depuis si longtemps ; l'amour de l'autre. Car maintenant, maintenant les souvenirs de notre passé me semblaient tintés de ce qui était si évident depuis le départ mais que nous n'avions pas su voir. Je comprenais mieux d'un coup, que tout le monde ait compris avant nous. & le pire restait que quand chacun avait compris de son côté, nous n'ayons osé parler, qu'il ait disparu au matin de notre première nuit & que je n'ai jamais trouvé le courage de lui dire quand même. Nous nous étions fait tant de mal ainsi, tellement. Mais c'était fini maintenant. Fini, & la séparation si douloureuse qu'elle puisse rester dans nos mémoires était derrière nous. La vie devant nous désormais, cette vie qui n'avait pas intérêt à tenter encore une fois d'interférer entre nous si elle ne voulait pas goûter ma colère. Plus jamais sans lui, voilà tout. C'était trop dur, trop dur, je préférais de très loin nos étreintes d'amoureux.

- Qu'en sais-tu, hein?.

Je protestais plus pour la forme qu'autre chose. J'étais trop heureuse, trop heureuse, & le sentir & le voir me répondre avec tant de sincérité me comblait d'un peu plus de bonheur encore. Ses lèvres avaient quitté mes cheveux, venant jouer sur mon visage, caresses douces qui me laissèrent un peu à bout de souffle alors qu'il m'embrassait de nouveau, mêlant cette fois nos langues en plus de nos souffles brûlants, & une nouvelle vague de bonheur me submergea, tandis qu'en lui répondant avec non moins d'amour que précédemment je laissais mes mains glisser dans ses cheveux, sa nuque, vers ses épaules. C'était si bon, tellement bon. J'avais bien embrassé quelques autres garçons au lycée, dans ce qui me semblait être une autre vie tant les années écoulées depuis avaient été lourdes, juste pour essayer de l'oublier Lui, d'oublier mon affection toujours grandissante & pourtant stupidement refoulée à son égard. Mais aucun, aucun d'entre eux n'avait jamais su m'emporter aussi loin, m'élever aussi haut même d'une simple pression de ses lèvres sur les miennes. Aucun, jamais, Damien restait le meilleur de tous. Arceus, si c'est ça aimer, je veux bien me damner pour ne jamais perdre ce sentiment, pour ne jamais plus le perdre lui.

Nos bouches se séparèrent enfin, comme à regret cette fois encore où seule la limite de nos respirations nous avait imposé une pause. Je l'avais senti, enfin. Son désir. Dans ses baisers, ses caresses, & aussi au niveau de son bassin pressé contre le mien. & un instant je me demandais comment j'avais pu ne pas le remarquer plus tôt ; c'était tellement, tellement évident. Comme un écho à ma propre envie qui me consumait de l'intérieur, tant que je rougissais à peine d'avoir remarqué la sienne. Bien plus heureuse de cette constatation que ce que j'aurai pu en être gênée ; d'autant plus qu'enfin la gêne semblait avoir fait ses bagages pour me laisser seule avec lui, contre lui sous nos baisers qui m'électrisaient un peu plus chaque instant. Plus, plus, plus, me quémandaient mon cœur, mon corps & tout mon être. Jamais je ne pourrais être repue de ses caresses, de ses lèvres ou même juste de sa présence, probablement. Je souris doucement à ses paroles, ou plutôt son exclamation tout droit venue du cœur, des mots qui désignaient un bonheur aussi grand que le mien. Il m'embrassa à nouveau en prenant tout le temps, & je me perdais sans hésiter dans ce baiser où pour la seconde fois nos langues vinrent jouer ensemble, ballet à la fois tendre & enflammé, passionné & amoureux, & tellement agréable surtout. Pour rien au monde je n'aurai voulu que l'instant cesse. Qu'il s'éternise, qu'il s'éternise à jamais, que le temps s'arrête & nous laisse juste seuls ici, l'un contre l'autre sans le reste du monde. C'était notre nuit, la seconde où nous nous retrouvions si intimement blottis l'un contre l'autre, une nuit qui je l'espérais serait la première de beaucoup, beaucoup d'autres. Je souriais un peu rêveusement alors qu'il embrassait mon front tendrement, & que ma main glissait le long de son bras pour venir chercher la sienne en un geste futile mais si aimant & doux à la fois ; un de ces quelques gestes apparemment anodins qui en réalité, face à certaines personnes pouvaient signifier tellement. J'entremêlais ainsi nos doigts alors qu'il parlait à nouveau, comme avouant ce que j'avais déjà compris, sur un ton d'excuse que je balayais d'un sourire léger, de quelques paroles faussement innocentes.

- Est-ce un mal tu crois, ou la plus belle des manières de perdre la tête?

Je brûlais aussi, ne l'avait-il pas remarqué? Presque littéralement, entre ses bras où je m'étais réfugiée pour toujours. Vraiment, le monde aurait pu exploser, je crois que je ne m'en serais pas rendue compte. Doucement mes lèvres vinrent chercher les siennes, à la fois tendres & fiévreuses. Baiser volatile mais peut-être un peu provoquant, tandis que ma main libre venait glisser légèrement contre son torse jusqu'à se reposer sur son cœur. & je m'écartais, rouvrant les yeux pour les plonger dans les siens, un peu malicieuse sans doute.

- Parce qu'il me semble que je n'suis pas mieux, en fait.. C'est grave tu penses?