| Solène E. Weber-Ikeda Administratrice Fondatrice
Messages : 679 Date d'inscription : 01/07/2013 Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : .
Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public.
Soledad - Résistante.
Solange - Compétitrice, habitante de Baguin. Niveau : 100. Team active : .
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Cathy, ♀
Technicien, joviale.
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Taryn, ♀
Lévitation, docile - Baie Panga.
> Vol, Surf.
Arès, ♂
Intimidation, brave - Baie Pocpoc.
> /
Délia, ♀
Chanceux, naïve - Lentiscope.
> Vol.
Polyx, ∅
Calque, bizarre - Lunettes Choix.
> Cage-Éclair, Psyko, Laser Glace.Team spécifique : .
Louna, ♀
Joli Sourire, maligne - Lockpinite.
> Vampipoing, Poing Glace.
Rony, ♂
Isograisse, relax - Baie Chérim.
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> Ball'Ombre.
Triss, ♀
Brise Moule, prudente - Veste de Combat.
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> Choc Psy, Lance-Flammes. | |
| Sujet: Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, & les morts qui mériteraient la vie.. [OS] Sam 30 Nov 2013 - 22:39 | |
| Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, & les morts qui mériteraient la vie..- Bon anniversaire, petite sœur. Petit ange.Un maigre sourire un peu jaune s'esquissa sur mes lèvres, alors que je me penchais vers la tombe de marbre blanc devant laquelle je venais d'arriver. Pour y déposer le bouquet de roses immaculées que je lui avais apportées. Immaculées, le signe de la pureté. Comme elle, en un sens. Pas la tombe, celle qui l'occupe. Angela. Angela dont c'était l'anniversaire, qui aurait eu 22 ans en ce jour si la vie ne l'avait rappelée cinq ans plus tôt. Angela ma petite sœur de sang, ma jumelle de cœur, que je venais visiter seule dans des vêtements couleur ébène ; comme je le faisais une fois chaque année depuis qu'elle nous avait quittés. Seule car seule Louna pouvait me suivre, car elle seule savait exactement le moment où je partirai, seule car si je le disais à l'avance je n'aurai jamais la force de faire ce douloureux trajet. Même à Damien, enfin de retour & de fait présent pour la première fois à cette date fatidique, même à lui je n'avais rien pu dire. J'étais seule. Juste seule avec moi-même, & cette tombe froide sur laquelle reposait désormais un bouquet de roses blanches. - Je n'ai pas amené Crystal aujourd'hui, ni personne. Comme tous les 30 novembre, tu me diras. Tain ça fait longtemps que je suis pas venue.. Désolée Angie.. Il s'est passé tant de choses, je crains d'avoir manqué de temps. Je sais, c'est pas une excuse.Lentement, tout en parlant, je m'agenouillais devant la stèle. Avec un léger soupir, un petit sourire triste. Une brève pause se marqua d'elle-même à la fin de cette phrase. Sans même que je l'eus réfléchie ou imaginée. Je levais la main doucement, pour effleurer son nom gravé en lettres calligraphiées sur la pierre gelée, & mes épaules tressautèrent légèrement, comme un sursaut, alors que ce geste portait à mon regard le tatouage sur mon poignet gauche. Ce même tatouage qu'elle avait au poignet droit, qui avait représenté tangiblement notre lien éternel. - Tu sais, il s'est vraiment passé beaucoup de choses depuis la dernière fois. Tellement.. Je vais mettre un moment à tout te dire. Par où commencer.."Je meurs où je m'attache". Quelques mots entremêlés au lierre dudit tatouage. Dont je détournais finalement les yeux, ramenant mon bras vers moi & reposant mon regard noisette brillant sur la tombe de marbre. Tentant de reprendre contenance, de garder mon sourire fantomatique. De lui parler simplement. De ne pas pleurer aussi ; mais cela je savais d'avance que c'était peine perdue. Pourtant j'essayais encore. Ne pas pleurer. Rester forte cette fois, car cette fois bien des choses avaient eu lieu, car cette fois ma vie avait recommencé à tourner rond. Sans elle.. Mais rond tout de même, mieux en tout cas. J'essayais oui, de me convaincre que je saurais rester forte cette fois-ci, qu'il me suffirait de lui parler des trésors que venait de m'offrir la vie. & ma carapace s'effritait un peu plus à chaque instant. - Damien. Je suppose que c'est de lui que tu voudrais que je parle en premier. Il est de retour tu sais? On l'a retrouvé, grâce à Vic. & il est libre maintenant, enfin, & il se reconstruit, & on peut enfin avancer à nouveau. J'ai l'impression de revivre depuis un mois. Cinq ans putain. Cinq ans sans lui, j'me demande encore comment j'ai tenu. & t'avais raison tu sais? J'aurai pas dû m'inquiéter autant, tu avais raison depuis le départ. Il m'aime aussi..Un soupir un peu rêveur conclut cette phrase-ci, tranchant sur la mélancolie douloureuse qui m'animait depuis mon arrivée au cimetière, ou depuis mon départ de la maison, voire même depuis mon réveil le matin ; je ne savais plus quand exactement. Je ne savais même plus depuis combien de temps j'étais agenouillée là, à lui parler au travers de sa dernière demeure. Combien de fois m'avait-elle taquinée avec ça lorsque je n'en avais pas conscience moi-même? Combien de fois avait-elle tenté de nous faire comprendre à lui, à moi, ce qui nous liait pourtant depuis toujours? - J'aurai aimé que tu sois là. Que tu puisses nous chambrer toi aussi sur le temps qu'on a mis à comprendre. C'est horrible Angie, des fois j'ai l'impression de t'entendre, & si tu savais comme ça fait mal de ne finalement pas te voir quand je me tourne pour te sourire ou te tirer la langue comme.. Avant.Tranchante. Glaciale & brûlante à la fois. Douloureuse, la première larme solitaire glissa sur mon visage, alors que ma voix faiblissait un peu plus à chaque mot prononcé. Le passé.. Parler d'elle au passé restait une épreuve en soi. Ne plus pouvoir l'envisager dans mon avenir alors que nous étions inséparables, aussi liées que le suggèrent les tatouages identiques sur nos poignets, était toujours si difficile. Combien de fois avais-je pu m'éveiller le matin & la chercher du regard? Combien de fois avais-je pu espérer que son absence ne soit qu'un cauchemar, & qu'elle reparaisse en riant, qu'elle vienne juste m'enlacer en répétant nos promesses d'enfant sur l'impossibilité de nous séparer? - Si tu savais ma jum.. J'ai encore l'impression que ton cœur bat près du mien, & que si je regarde du bon côté je vais te voir avec les mêmes réflexes que moi, & que si je prononce un mot de trop on va s'engueuler comme avant puis se réconcilier en riant sous les regards mi désespérés mi moqueurs de la famille. Comme avant.. Quand tu étais là, quand il n'y avait pas ce putain de Régime qui a tout chamboulé.Plus si solitaire désormais. Mes poings serrés sur mes genoux agrippaient mon pantalon de lin, fort, si fort, comme si cela pourrait m'aider. Comme si ce serait suffisant à garder pied avec la réalité. Mais cela serait inutile. Je le savais. Je le sentais. J'en avais l'habitude. Je pouvais garder contenance souvent, mais pas le 30 novembre. Pas plus que ce maudit jour de juillet qui nous avait volé Angie. Ces deux jours, je n'avais jamais la force de garder ma carapace. Ces deux jours, le chagrin me submergeait toujours. Chaque fois. & cette fois ne serait pas différente malgré toute ma volonté, malgré tous les progrès. Car le constat restait le même. Elle n'était plus là, elle n'était plus cette présence rassurante contre mon cœur. Il ne restait que cette pierre blanche & si froide, comme seul souvenir de la jeune fille si pétillante & chaleureuse. - J'ai fait mon deuil. & ce concours en ta mémoire. J'ai accepté que c'était devenu indéniable. Mais ça fait toujours mal. Toujours mal de grandir sans toi. J'avance vraiment, maintenant que Dam est là & qu'on peut être forts à deux, mais c'est si dur..Finalement ma voix mourut dans ma gorge, comme les larmes silencieuses sur mes joues. Je ne parvins plus à articuler un seul traître mot. Plus rien. Même pas lui donner le résultat de ce concours. Le temps courait & je n'en avais plus vraiment conscience. Les secondes, les minutes, les heures, bientôt le ciel s'assombrit alors que j'avais quitté la maison en début d'après-midi. & je n'avais toujours pas bougé, plus dit un seul mot. Recroquevillée sur moi-même, mes bras autour de ma poitrine comme dans une vaine tentative de réconfort. Si seule.. Je me sentais si seule. Même Louna n'y pouvait rien. De toute manière, elle ne devait pas non plus être en état de m'aider.. Je n'eus même pas la force de détourner le regard vers elle. Je restais juste là. Immobile, fermant les yeux douloureusement, dans un silence pesant que seuls venaient déchirer des sanglots légers. Mes sanglots. Mais j'en avais à peine conscience. |
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