| Judith L. Weber-Watson Administratrice Fondatrice
Messages : 358 Date d'inscription : 01/01/2014 Âge du personnage : 21 ans, 8 février 1996. Métier / Études : Ranger Pokémon / Championne de Vanawi. Pseudonyme(s) : .
Sylvia - Nom de Ranger.
Émeraude - Résistante.
Captain Hook - Championne de Vanawi. Ce personnage est une identité à part entière, sans lien avec sa vie réelle. Niveau : 50 Team active : .
- Flynn, l'Insoumis
♂ - Statik - Brave
- Mélodie, la Flèche
♀ - Intimidation - Prudente
Demi-Tour / Bec Pointu
- Stitch, le Brave
♂ - Corps Ardent - Hardi
- Mulan, l'Agile
♀ - Attention - Prudente
Lame de Roc / Loupe
- Elinor, l'Étoilée
♀ - Déclic Tactique - Joviale
Joyau Roche
- Jim, le Fourbe
♂ - Cran - Malin
TyranociviteTeam spécifique : .
- Bambi, le Juste
♂ - Herbivore - Malin
Eclair Fou
- Terkina "Terk", la Vigie
♀ - Gloutonnerie - Hardie
Eco-Sphère, Détricanon
- Arthur, l'Intrépide
♂ - Engrais - Solo
Hydroqueue, Queue-de-Fer
- Gurri, la Douce
♀ - Herbivore - Joviale
Eboulement | |
| Sujet: Dans toutes les larmes s'attarde un espoir. [OS] Ven 10 Jan 2014 - 2:59 | |
| Dans toutes les larmes s'attarde un espoir. - Ça fait un moment que je te cherche, Judy.
Eugène.. Je me détends aussitôt en le voyant, en entendant ce surnom qu'il est seul à me donner ; si notre première rencontre a été quelques peu électrique, je sais bien que l'apprenti médecin Pokémon ne me fera aucun mal, même qu'il semble avoir compris & pardonné sans mal mes éclats du 1er janvier. Pour autant, si je m'étais attendue à le voir débarquer ainsi, en pleine jungle, comme une fleur, avec juste sa Natu sur l'épaule comme toute protection! J'n'ai pourtant laissé aucun indice sur ma destination, & je le connais à peine depuis quelques jours.. Comment est-il arrivé jusqu'à moi? Enola est grande, & quand bien même il aurait deviné tout de suite pour la jungle, allez donc trouver quelqu'un là-dedans.. Silencieusement, je le regarde. Plus que de savoir comment diable il a pu me trouver, ce sont les raisons pour lesquelles il m'a cherchée qui m'inquiètent le plus, si bien que j'oublie très vite mes suppositions sur la manière dont il est parvenu jusqu'à moi. Que se passe-t-il, un problème au Centre, ou dans ma famille? Aussitôt, je me mets à trembler bien malgré moi, alors que les images de l'attentat d'Amanil m'agressent de nouveau avec violence. Ces morts, tous ces morts, tout ce chaos.. Baguin est déjà la cible du Régime sur de nombreux points, serait-il possible que?.. Non, non, panique pas.. Eugène sourit, il sourit, il a l'air calme, très calme. S'il était porteur de mauvaises nouvelles, il ne serait pas aussi détendu, hein? Hein?
- Que.. Comment tu m'as trouvée?
Je ne peux contenir une légère grimace quand ma voix se tait. Trop hésitante, trop frêle, trop brisée, un mince filet de voix où transpercent ma surprise.. & aussi mes tourments. De plus, ce n'est pas vraiment la question que je voulais poser ; voire pas du tout. Faut croire que je suis toujours ébahie qu'il ait su me dénicher au cœur d'Enola, qu'il ait su me retrouver en à peine plus de 24 heures alors que l'île est si vaste. La vraie question que je voulais poser, c'était ce "pourquoi". Au moins cela prouve que je ne suis pas encore totalement paranoïaque, aha.. Que je suis encore capable de me raisonner un petit peu, d'admettre malgré mes émotions embrouillées qui me déstabilisent qu'il ne serait pas si calme s'il avait de mauvaises nouvelles. Même si de fait, je comprends encore moins qu'il ait quitté le Centre Pokémon pour me chercher.
- C'était pas très compliqué, avec Téléport. Je commence à te connaître un peu, j'me doutais que tu serais partie en forêt, & comme il n'y en a que deux sur Enola.. J'ai eu de la chance en choisissant de commencer par le jungle ; les pouvoirs psychiques d'Orlane ont fait le reste.
D'ailleurs l'oisillon piaille soudain, souriante, avant de s'envoler vers un point derrière moi ; mes deux alliés & les deux pokémons aquatiques qui les accompagnent. Étrangement, son départ me met plus mal à l'aise encore. Je mets aussitôt ça sur le compte que le fait qu'elle me laisse seule avec son dresseur ne peut qu'être mauvais signe, qu'il a peut-être effectivement de terribles nouvelles qu'il ne peut me dire que seul à seule.. Oui bon malgré tout, j'ai beau me raisonner tout ce que je veux, cette inquiétude revient sans cesse, teintée d'une grande culpabilité. Car, & s'il était arrivé malheur aux miens en mon absence? Pourtant, si son sourire disparaît, il laisse place à un air sérieux & compréhensif, mais.. Pas le désarroi auquel on pourrait s'attendre, s'il s'était passé quelque chose de grave. Il aime Maelys autant que moi après tout, & je sais qu'il apprécie grandement le reste de ma famille ; s'il leur était arrivé du mal, si le Régime qu'il ait autant que moi avait encore frappé, il se serait animé d'émotions plus vives. Mais alors, quoi?..
- Je sais ce qui t'arrive, Judy.
Sa voix, retentissant après un long silence à nous observer sans rien dire, distants de trois mètres environ, me tire soudain de mes réflexions. Les images du carnage d'Amanil qui s'étaient placées légèrement en retrait pendant que je cherchais à comprendre les raisons de sa venue, reviennent avec une force vive. Comme un coup en pleine figure, alors que j'essaie désormais ce qu'il vient de dire, ces quelques mots sortis de nulle part comme un début de réponse à mes questions muettes. Il.. Sait ce qu'il m'arrive? Mais, je ne le sais pas moi-même, comment pourrait-il.. & il m'aurait cherchée pour ça? Arceus, je comprends vraiment de moins en moins ce qui se passe. Incrédule, j'ouvre la bouche pour lui demander ce qu'il entend par là, mais il lève aussitôt la main pour m'interrompre, répondant à mon interrogation avant que je n'ai pu la formuler.
- Je le sais car je suis passé par là aussi, je sais reconnaître les "symptômes". & même si Maelys n'y est pas passée c'est elle qui m'a aidé à le surmonter. Elle m'a demandé si Solène avait l'air d'une folle meurtrière. Évidemment que non. Elle m'a dit que Solène aussi avait vécu ça, & qu'elle avait eu des remords parce qu'elle était humaine, & elle avait raison, je m'en voulais pour la même raison. Elle a aussi dit que parfois en guerre, on n'a pas le choix, c'est ça ou mourir.
Je baisse les yeux, muette, la gorge nouée. Incapable de dire quoi que ce soit, pour une fois. Je sais très bien ce que "ça" désigne. & il a bel & bien tout compris. & je comprends moi aussi, que plus que tout le reste c'était bien "ça" qui me tourmentait, me tourmente toujours. Je revois sans cesse les morts, les blessés, les enlevés, les regards désespérés, j'entends les appels à l'aide. Cela me fait mal, & me met en rage ; mais pire que tout le reste, il y a le regard vide de ce soldat, & l'arme brandie, cette arme dans ma main qui me brûle. Je ferme les yeux, serrant les poings à m'en éclater les jointures, tentant vainement de chasser cette image. & un doigt glisse sous mon menton, sans que je m'y sois attendue, m'obligeant à relever la tête & à le regarder dans les yeux, ses beaux yeux chocolatés brillants de compassion autant que de douceur. Eugène s'est approché sans bruit, il est tout près désormais. Son visage à une vingtaine de centimètres seulement du mien, & son regard si sincère alors que sa voix s'élève dans un murmure léger.
- Judy, tu es profondément humaine toi. C'est pour ça que ça te tourmente tant. Mais c'est la guerre, & tu n'avais pas le choix. Personne n'a vraiment le choix ; une fois lancé dans le conflit, on ne peut qu'admettre que c'est une possibilité.
J'aimerai pouvoir nier pourtant. Oublier que j'ai dû en arriver là, même si je sais qu'il a raison, que je n'avais pas le choix ni même le temps d'y réfléchir. C'était lui ou Flynn & non lui ou moi, mais cela revient au même. Il perdait ou je perdais. Je ne pouvais pas l'en empêcher autrement qu'en pressant la détente..
- J'ai tué un homme, Eugène.. - Je sais. Ça va aller.. Pleure si tu veux, je suis là. J'te lâche pas. J'te lâcherai pas Judy..
Sa voix est presque inaudible désormais, tant il parle bas. Murmure légèrement tremblant, murmure tendre & apaisant.. & soudain toutes ces larmes qui ne voulaient pas couler, ces larmes qui me brûlaient les yeux, m'échappent sans crier gare, salvatrices. Comme libérées enfin par ses paroles, par sa présence, ou peut-être par ses bras qu'il a passés autour de moi. J'éclate en sanglots douloureux, en sanglots coupables & misérables. Je sais que je n'avais pas le choix, je sais que ce n'était pas de sang-froid, mais j'ai tout de même pris une vie.. Moi qui respecte tant les existences de chaque être en ce monde. Incapable de prononcer un mot au travers de mes pleurs, je me blottis contre lui sans y penser, enfouissant mon visage au creux de son épaule alors qu'il resserre son étreinte sans commentaire, murmurant juste encore & encore à mon oreille cette promesse qu'il ne me lâchera pas. Cette promesse à laquelle je me surprends à vouloir croire alors que je me raccroche à lui presque désespérément, mon cœur battant si fort malgré les sanglots qui me secouent ; toute pudeur oubliée, je livre ainsi sans un mot tous mes tourments à lui, qui les a de toute manière devinés sans mal. Il est venu parce qu'il a deviné, il est venu.. Pour moi. Je réalise qu'il s'est sincèrement inquiété quand sa voix se tait finalement & que ses larmes se mêlent aux miennes, silencieuses. Je réalise aussi combien j'avais besoin de lui que je connais pourtant depuis peu, de lui plus que quiconque. & il est là.. Il est simplement là, pour me prêter sa force & m'aider à surmonter cette épreuve. fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza. |
|