« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 The things we do [OS]

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Weston Elric
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The things we do [OS] 006MS - Dracaufeu ♂ - Kyle - Braisier - Jovial

The things we do [OS] 330MS- Libégon ♀ - Maya - Hyper Cutter - Docile

The things we do [OS] 048MS - Mimitoss♀ - Mélodie - Lentiteintée- Maligne

The things we do [OS] 405MS Luxray ♂ - Diego - Rivalité - Assuré

The things we do [OS] 674MS Pandespiegle ♂ - Dimitri - Poing de fer - Jovial

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The things we do [OS] 558 - Crabaraque ♂ - Rodley - Fermeté - Mauvais

The things we do [OS] 214- Scarhino ♀ - Stella - Essaim - Discret

The things we do [OS] 012MS - Papilusion ♂ - Rodriguez - Assuré - Œil Composé


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MessageSujet: The things we do [OS]   The things we do [OS] EmptyLun 28 Avr 2014 - 16:36

• The things we do •feat. Kyle

Quel ennui… N’en pouvant plus, je libère un long soupir qui en dit long sur ma condition. Délaissant la télévision des yeux, je pose mon regard sur la fenêtre, pour découvrir cette petite pluie fine s’abattant contre la vitre. Un gris foncé s’étend dans le ciel, empêchant la moindre parcelle de soleil de passer. Quel temps de merde. Quelle journée de merde… Un nouveau soupir, puis je me retourne de nouveau vers la télévision, où joue une annonce tentant de me vendre je ne sais quoi. Deux hommes se donnent des coups de marteaux sur la tête, criant chacun le nom d’une marque de céréales. Quel genre d’imbécile a cru que ce concept allait accrocher…? Oh, misère… Désespéré, je laisse tomber ma tête contre l’appui-bras du canapé avant de poser une main sur mes yeux. Je déteste ce genre de journées. Rien à faire. Non seulement il n’y a rien à faire, mais en plus, je n’ai rien envie de faire. Victoria ne réponds pas à son téléphone, et je n’ai aucune envie d’aller jusqu’à mon arène pour m’entrainer. Que font les hommes de mon âge, une journée comme celle-ci? J’imagine que la plupart travaillent. Ou alors ils sont en couple, ou en famille. Je ne sais pas. Et puis je m’en branle, honnêtement. Ce que font les autres ne pourrait pas m’intéresser moins qu’en cette journée. Faut vraiment que je trouve quoi faire, où je vais virer fou… Dans un énième soupir, je me redresse pour me diriger vers la cuisine. Je n’ai pas faim, mais manger m’occuperait. Sans émotions, je fais le tour des armoires, sans toutefois trouver de quoi d’intéressant. Aucune croustille, aucun biscuit… Oh, génial, voilà du maïs en canne… Le regard sombre, je referme la dernière armoire, déçu de n’avoir rien trouvé d’intéressant. Haussant les épaules, je me dirige vers ma chambre pour aller m’écraser contre mon lit. Les yeux entrouverts, je fixe le petit cadran à côté de mon lit. Bientôt seize heures… Génial, j’ai passé environs la moitié de la journée… Encore un six heures et je pourrai aller me coucher. Mais en attendant, je dois trouver une manière de m’occuper. Et j’ai peut-être une petite idée…

Abandonnant mon air sombre, je me relève pour me diriger vers mon meuble à linge, duquel je ressors une petite pochette en cuir noir. Du bout des doigts, je la caresse quelques instants avant de finalement l’ouvrir et y découvrir l’objet de ma convoitise. À l’intérieur loge un équipement qui ne m’a pas servi depuis un bon moment. Un léger sourire se dessine sur mon visage alors que je l’aperçois. Le tout y est. Fébrile, je m’empare de l’équipement avant de changer de tiroir afin de récupérer un petit sachet de poudre blanche, avec lequel je joue entre mes doigts le temps de me rendre jusqu’à la table de la cuisine. Aussitôt en place, je me mets au travail avec une grande attention, m’assurant de répéter toutes les étapes avec perfection. Une simple petite erreur pourrait tout gâcher, après tout. J’exécute chaque étape avec perfection, comme si je l’avais fait toute ma vie, et pourtant… Arceus sait que je ne suis pas très familier avec les injections. Après tout, je me suis toujours contenté de la poudre à son état naturel. Pourquoi m’embêter à la transformer à son état pur? Eh bien, pour faire face à ce genre de journée, tout simplement. Ne m’attardant pas plus aux détails, je termine ma préparation pour finalement l’aspirer dans une petite seringue fraîchement déballée. Je sens mes doigts trembler alors que je m’en empare. À l’intérieur, une substance claire y loge, m’appelant doucement. Il ne me reste plus qu’à me l’administrer. Avec une lenteur infinie, j’appose la pointe de l’aiguille contre ma peau, sans toutefois la faire pénétrer. Une sorte de sentiment me bloque, pendant un instant. Un mauvais pressentiment? Pourquoi? Il n’y a aucune raison. Après tout, je l’ai déjà fait. Rien ne peut m’arriver. Certes, c’est une bonne dose, mais avec les années, mon corps s’y est fait. Je lance un dernier regard aux Pokéball posées sur une tablette de ma bibliothèque. Oh, Stella… Elle ne serait pas fière de moi… Peu importe les années qui passent, la Scarhino est tout simplement incapable de se faire à l’idée. Sans doute qu’elle ne s’y fera jamais… Et pourtant, les chances sont faibles pour que j’arrête un de ces jours. Il y a de fortes chances que j’y passe avant même de penser à arrêter. Je le sais bien, jamais je ne pourrai m’en passer. Jamais.

Prenant une grande inspiration, je fais pression sur la seringue, qui pénètre dans mon corps jusqu’à une veine dans laquelle je déverse la substance tant convoitée. Une, deux, trois, quatre, cinq… Dix secondes. C’est tout ce qu’il faut à mon corps pour ressentir les effets. Ces effets, oh! Quels effets! Une sensation de bien-être m’envahie. Une énergie, une douce énergie éveillant mes sens. Une sensation comme je n’en ai plus ressenti depuis si longtemps… Trop longtemps. Les yeux clos, je me laisse bercer par cette sensation de bien-être. Un sourire aux lèvres, je me mets à imaginer toutes sortes d’activités auxquelles je pourrais m’adonner. Tout ce qui me semblait terne et ennuyant quelques instants plus tôt me donnent à présent des frissons rien qu’à y penser. Retirant l’aiguille de ma peau, je tente de me lever, mais un puissant mal de tête s’empare soudainement de moi, me faisant basculer et renverser ma chaise. Je m’agrippe à la table au dernier moment, manquant de m’écraser au sol. Quelque chose ne va pas. De puissants vertiges font tournoyer la pièce autour de moi. Je tremble. Fort. Trop fort. Ce n’est pas normal. Une douleur persistante envahie mon corps. Je sens mes jambes sur le point de me lâcher. Merde, qu’est-ce qui se passe…? Paniqué, je tente de garder mon équilibre, avançant de manière pressée vers la bibliothèque. Je tends les mains dans le vide, cherchant à m’y accrocher. Stella. Stella, où es-tu? Elle saura m’aider. Elle saura. Tremblant de plus bel, je pose mon poids contre le meuble, palpant les tablettes à la recherche de la balle de ma championne. Les yeux dans le beurre, je ne vois plus rien. Je me sens faillir. Stella… Mes jambes me lâchent, me laissant pendre contre la bibliothèque massive, qui finit par basculer sous mon poids, s’écrasant sur moi, renversant son contenu contre mon corps pris de convulsions violentes. Je veux crier. Je veux crier à l’aide, et pourtant, aucun mot ne sort, aucun son ne parvient à quitter ma bouche entrouverte. Je n’arrive plus à réfléchir. Je ne fais que tendre la main dans le vide, à la recherche d’une Pokéball, mais c’est en vain. Je ne contrôle bientôt plus mes membres. C’est donc ainsi que ça devait se terminer? Tué par mon plus grand vice. Tué par mes impulsions. Ainsi donc, j’avais raison. Je vais mourir avant même d’avoir songé à arrêter…

Aveugle, je suis cloué au sol, tremblant violement sous ce meuble trop lourd pour que je le relève. Je sens mon être disparaître dans le néant. Tout est sombre autour de moi, et la douleur se dissipe doucement. Je me mets à souhaiter mourir au plus vite. Que cette douleur disparaisse. Que tout ceci se termine. Je ne veux plus réfléchir. Je veux chasser ces regrets qui m’envahissent. Des regrets, comme j’en ai. Regrets pour mes Pokémon que j’abandonne égoïstement. Regrets pour cette arène qui deviendra sans champion. Regrets de ne pas avoir vécu ce jour où Enola retrouvera sa liberté. Mais surtout, regrets de ne jamais revoir Victoria. Regrets de ne jamais lui avoir avoué. De ne jamais avoir trouvé les mots pour lui dire, pour lui faire comprendre. De ne plus jamais la prendre dans mes bras. De ne plus jamais revivre ce contact si électrisant. Que de regrets. Si j’avais su. Si j’avais pu. Si j’avais eu la force. La force de me relever, de ne pas dépendre de tout ceci pour continuer. Mais me voilà à terre, mourant, abandonnant mes êtres chers. Je m’en veux. Je m’en veux de causer tout ce tords. Comment réagira-t-elle? Et que feront mes Pokémon? Dimitri, qui n’est encore qu’un bébé? Et Stella. Elle s’en voudra, c’est certain. Et pourtant, rien n’est de sa faute. Elle qui a tout fait pour m’empêcher de continuer. Je ne l’ai jamais écouté, et voilà le résultat. Je les abandonne. Je m’abandonne.

Mes membres cessent de trembler. Les convulsions cessent petit à petit, pour me laisser inerte contre le sol. La douleur, elle, n’a toujours pas complètement disparût, mais je peux la sentir diminuer lentement. Plus rien ne compte. Je ne peux à présent qu’attendre. Attendre mon heure qui arrive à grands pas. Je ne peux qu’attendre la lumière. Une lumière qui apparaît soudainement. Vive, mais courte. Un éclat lumineux a traversé mes paupières brièvement. Est-ce la lumière dont on parle? Probablement. Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre… Je sens mon corps se libérer de la pression exercée par le meuble massif pesant contre moi. Puis, une autre sensation se fait sentir contre mon corps. Des griffes. Des griffes s’emparent de moi. Mon corps est levé comme une poupée de chiffon. Ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé la mort, mais je me laisse faire. Je n’ai aucune force, aucune volonté de me battre. De toute manière, que pourrais-je faire de plus? Il n’y a rien à faire, à part accepter mon sort.

***

Un silence s’est installé. Personne n’a osé relâcher ne serait-ce qu’un raclement de gorge, depuis mon réveil, cet après-midi. Je n’ai même pas osé porter mon regard sur le Dracaufeu à mes côtés, et il en a fait de même. Nous regardons simplement par la petite fenêtre au fond de cette chambre d’un blanc immaculé. De temps en temps, nous portons notre regard sur une infirmière qui passe dans le corridor, mais sans plus. Que dire? Merci? Oh non, ce serait trop peu. Trop peu pour lui démontrer ce que je ressens. Kyle… Il m’a sauvé la vie. Il est venu à moi quand j’en avais besoin, et il m’a sorti de là. Il m’a porté, il m’a trainé jusqu’ici. Sans lui, je serais encore sous ce meuble, contre le sol de mon appartement. Je ne serais plus qu’un cadavre attendant qu’un voisin le découvre suite à une plainte contre la mauvaise odeur. Je ne sais pas comment le remercier. Je ne sais plus quoi faire. Et la suite des choses? Qu’est-ce qui va se passer? Qu’est-ce que je vais faire? Tant de questions, et si peu de réponses. Peut-être… Peut-être que j’aurais dû y rester, en fin de compte. Ça aurait été plus simple. Ça m’aurait évité tout ce tracas. Les questions des médecins, les journalises, et surtout… surtout elle. Que vais-je lui dire? Comment vais-je lui expliquer mon absence? Depuis trois jours que je suis ici, et je ne suis pas sorti d’affaire. Les médecins ont insistés pour me garder encore quelques temps. Ce sera quoi, mon excuse? Je n’en ai pas. Je devrai dire la vérité, et accepter ses réactions. Elles seront légitimes, après tout. Peut-être ne voudra-t-elle plus me voir. Peut-être que ce sera la fin. Je ne pourrai pas l’en empêcher. Si c’est ce qu’elle veut, alors je ne peux rien y faire. Avec un soupir, je finis par me retourner vers Kyle, qui observe quelques médecins discutant au loin. Il est si imposant, dans sa nouvelle forme. Dans cette forme qu’il a adoptée dans l’espoir de me sauver. Une forme qu’il a adoptée pour moi. Juste pour moi. Faiblement, je longe son aile, du bout de mon doigt. Son corps est froid et écailleux, et pourtant, une chaleur m’envahie, à ce contact.

-Kyle… Je sais pas quoi dire…

Le Dracaufeu pose finalement son regard sur moi avant de relâcher un grognement féroce. Féroce, mais amical. Un retroussement de sa lèvre supérieur parle pour lui. Qui a besoin de mots? On se débrouille si bien simplement dans nos gestes. Ce qui s’apparente à un sourire de la part de mon Pokémon me suffit. Kyle… Je lui tends la main, sur laquelle in colle sa tête dans une marque d’affection masculine. Que ferais-je sais lui… Que ferais-je sais mes Pokémon. Mais à présent, que vais-je faire d’eux? Suis-je vraiment apte à m’en occuper? Et mon arène? On risque de me la retirer. La nouvelle a sans doute déjà fait le tour de la ville. Après tout, ce n’est pas quelque chose qui passe vraiment inaperçu. J’imagine déjà les gros titres : Overdose, le champion toujours dans le coma! Les gens sauront, tôt ou tard. De toute manière, ils le savaient déjà. Mais honnêtement, je n’ai que faire de leurs réactions. Tout ce qui m’importe, c’est sa réaction, à elle.

(c)Golden
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