Bienvenue au Paradis~ ♥ [Pour ceux attrapés par le Régime, après l'Event #2]

Bienvenue au Paradis ♥

Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un...
Quinze minutes! C'est l'heure! Je cesse de tourner dans cette salle de repos qui me sert de cage et frappe a la porte fermée en beuglant de me laisser sortir. Mon ton de gamin agacé a dû avoir raison une bonne fois pour toute de la patiente des messieurs chargés de ma garder ici car il me laissèrent sortir dans le couloir et m'annoncèrent que le premier fourgon était arrivé dans les sous-sol et qu'on commençait à décharger les prisonniers dès maintenant. J'étais aussi excité qu'un gosse a Noël, c'est limite si je ne sautais pas sur place. Ma première victime risquait de le sentir passer. Je collais carrément mon oreille au sol pour entendre le brouhaha commencer, des pas sur le sol, pleins pleins de pas, et donc de pieds, de corps, de bras, de visages, de crânes de mains... d'ongles qui arrivaient vers nous. Oh... Arceus... ça allait être... Merveilleux. Mon sourire s'agrandit encore plus, je montrais les dents, même, et me traînais presque par terre en écoutant les bruits de pas qui se rapprochaient, partaient vers les différentes cellules. Oh punaise il FAUT que j'y aille là, c'est EXACTEMENT comme a Noël, sauf qu'a lieu de trouver trois cadeaux pourris mal emballés sous le sapin, j'allais avoir des tonnes de joujous dans leurs cellules!

« On y va, hein, on y vaaaaa maintenaaaaaaaaaant?! »

Ça avait l'air d'un caprice mais c'était un ordre, passé l'heure symbolique, j'avais à nouveau le droit de donner des ordres en tant que supérieur hiérarchique. Bref, nous nous dirigions vers les cellules et j'entendis que c'était déjà l'agitation dans les couloirs! Ah, je sais, il ne tenaient plus en plus à l'idée de me voir, ils étaient tout excités les coquins. Et en arrivant, je constate une fois de plus, que vraiment, l'espoir, cela ne faisait faire tellement de choses insensées et débiles! Un blond barbichu était en train d'engueuler un soldat au milieu du couloirs, je n'avais pas tout suivi, mais il semblerais que le garde avait insulté sa nana ou je ne sais quoi? Je soupirais et allais chercher mon flingue attaché à ma ceinture. Lentement, tranquillement, ne sourcillant même pas quand mon sbire se prit le pied du gars en pleine poire. Quel incapable, se laisser impressionner alors qu'il tient le gars en joue. Tout doucement avec un regard presque lascif, savourant le moment, je baissais le canon vers la jambe du blondin arrogant.

« Eh! Regarde par-là toi. »

Il se retournait et je tirais, la balle atterri en plein dans le genou, facile à cette distance. Le type tomba à terre. Voilà, c'est pourtant pas compliqué, t'as un problème, tu tires dans le tas. Je pensais qu'ils avaient une formation militaire plus intelligente que ça, les Soldats du Régime, surtout les agents de terrain. Enfin. Je souris en observant le mec au sol, son sang s'échappe par le trou crée par l'impact de la balle dans son genou, et je crois bien qu'elle n'était pas ressortie. Parfait. L'hémoglobine s'étend dans une petite marée écarlate, avançant vers moi et me contournant presque, la poltronne. Puis je lève les yeux vers sa copine qu'il tente de rejoindre tant bien que mal avec sa jambe endommagée. Oh-oh. Visage connu. Mais difficile de dire que je ne m'y attendais pas du tout. Yumi était donc là-bas, et elle m'a certainement vu ouvrir le feu sur ce type... Son ami, son mec, un type qu'elle venait juste de rencontrer. Je me demande si je vais avoir droit à d'autres surprises du genre.

« Ah tiens, Yumi. Basil-Buzz n'est pas là cet aprem'. Mais je lui passerais le bonjour de ta part. »

Puis une voix sournois me fait tourner derechef la tête vers les barreaux de la cellule adjacente. Ikael Enodril. Mon nouveau joujou favori maintenant que Damien s'est barré, même si Damien reste inégalé dans la quantité de haine que peut m'inspirer un être humain. Mes narines s'évasent et je tente de garder le contrôle. Je détestais avoir la moindre pensée pur cette enflure. Mais je riais jaune devant l'arrogance d'Ikael. C'est ce qui faisait tout le challenge avec cet Ikael, son arrogance. Je penchais la tête sur la côté jusqu'à faire craquer mon cou et me posais face à lui, le fixant en lui rendant son sourire et agitant mon flingue sous son nez, provocateur à travers les barreaux.

« Tu veux aussi une balle dans le genou Mein Lieben Ikael? Mes joujous peuvent pas être parfaits, mais j'men fous, moi je veux juste qu'ils puissent parler et hurler! »

Je me retourne vers le blondin et Yumi. Follement accrochés ensemble, les gardes hésitent à les séparer. Je roules de yeux et les désigne de la pointe de mon revolver, comme un tyran brandissant son sceptre sur ses sujets fauteurs de trouble. « Pour l'exemple! ».

« Laissez-les ensemble, laissez le mec comme ça et fouttez-les moi dans la 17 pendant que je vais voir les autres, je veux la liste de ce couloir dans sept minutes dix-huit secondes. Et que ça saute! »

Les sbires s'activent. J'adore ce genre de moments ou je sens que j'ai le pouvoir sur tout ce qui m'entoure. J'aurais aimé un palais plus classe et pas en sous-sol, mais c'était déjà très bien, pour des oubliettes. Je fixe le regard haineux de barbichette qui me plaît pas mal et lui offre un sourire innocent. Ces cheveux blonds, ce sourcil bizarre et ce bouc, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. Peut-être un gros bonnet de la compétition qui passe à la télé. Ce premier fourgon est follement fructueux, dans tous les cas.

« La séparation n'en sera que plus difficile, pas vrai? »

Puis je regarde Yumi, pas vraiment triste ou compatissant. Je ne sais pas trop quoi penser, mais je lis la terreur dans son regard, elle n'allait pas de remettre de tout ça de sitôt.

« Et, toi Yumi... Écoute ça. Parfois, les méchants doivent gagner, c'est comme ça et les gentils abandonnent car les méchants sont simplement trop forts. Je ne pensais pas que tu étais ce genre de gentille. Réfléchis à tout ça je reviens bientôt. »

Petite tape vive sur la tête de yumi avant que l'un ou l'autre ne m'empêche ce geste « affectueux ». Et donc, je tournais le dos après que les deux aient été happés dans l'obscurité de la cellule, pour passer en revue le reste des nouveaux venus qui allaient remplir les autres cachots. J'attendais aussi la liste, histoire de voir si il y avait des recoupements familiaux, ce genre de débilités, entre les prisonniers et futurs prisonniers, on sait jamais ça peut-être très drôle.

Liste des Invités ♥:

Bienvenue au paradis.

« Surtout me donnez pas de gosses. Ça chouine, c'est pas solide, & en plus leurs organismes réagissent pas pareil que ceux des adultes. J'risquerai de les tuer trop vite, comprenez? & c'est pas drôle, s'ils meurent de suite. »
Voilà ce qu'avait expliqué platement Kim, comme ennuyée, lorsqu'on lui avait proposé de prendre part aux actions du Bloc R2, une fois qu'on aurait récupéré quelques prisonniers durant le Tournoi du Nouvel An. Elle aurait dû se montrer choquée, s'outrer de ce que prévoyait le Régime en frappant cet événements annuel & presque sacré sur l'île d'Enola. Elle aurait dû, elle l'aurait fait quelques années plus tôt ; mais actuellement elle considérait plus comme un honneur cette marque de confiance qu'on lui accordait, en lui donnant ce droit de torturer quelques prisonniers elle aussi, de voir en direct les effets de ses poisons dans des conditions plus réelles.. À partir de ce jour-là, l'empoisonneuse rejoignait les rangs des tortionnaires, & bien qu'elle ne soit pas une vicieuse sadique, elle en était fière. Tant pis pour ses convictions oubliées dans cette époque où elle souffrait pour pouvoir soigner son frère, elle avait rejoint le Régime non par idéologie certes mais c'était son choix. Un choix pleinement assumé, qu'elle n'était pas prête de renier ; tant qu'en ce jour, on décidait de lui faire pleinement confiance, de l'intégrer réellement aux actions des militaires & non plus d'être simplement préparatrice de poisons & infirmières. Elle allait agir ; & si elle ne le ferait pas par conviction politique, elle avait d'autres motivations, s'expliquant en quelques simples mots.. Passionnée des poisons. Oh bien sûr, par cette absence d'idéologie Régimeuse alliée à sa part humaine toujours bien présente & ancrée en elle, elle ne pourrait pas torturer n'importe qui. La raison pour laquelle elle avait demandé à ce qu'on ne lui confie pas de gamins n'était que secondaire ; réelle certes, mais secondaire, à côté de la raison principale. Elle ne pourrait pas s'en prendre à un gosse. C'était immoral, & malgré qu'elle ait choisi de fermer les yeux sur les actes les plus horribles du Régime, malgré sa passion pour les poisons qui l'aiderait à être une parfaite petite tortionnaire puisqu'elle considérerait ses victimes comme des sujets d'étude.. Non, torturer un gamin, c'était au dessus de ses forces.

Mais heureusement on l'avait crue sur paroles, ou du moins on n'avait pas posé de questions, lui promettant des sujets solides. Un regard explicite à sa frêle silhouette avait été porté, mais l'apparition d'Hermione & Regulus à ses côtés, ainsi que la présence de Severus à quelques pas, avaient calmé tous les doutes possibles. Si résistants ou combattifs que seraient ceux qu'on lui confierait, elle ne risquerait rien ainsi entourée. Ses victimes n'auraient pas de pokémons, elle en aurait trois, & pas n'importe lesquels qui plus est. On ne fit plus de remarques. & la voilà le jour J, dans la salle de repos avec quelques autres tortionnaires. A Mulher-Cobra & Dio Silvery se trouvaient avec elle, attendant eux aussi l'arrivée des fourgons qui leur apporterait leurs "nouveaux jouets", tous ceux que les soldats auraient capturé sur la Grande Place. On aurait pu penser, puisqu'il s'agirait de sa grande première expérience de torture pure, qu'elle serait nerveuse.. Mais en fait, pas du tout. Dio lui avait donné quelques tuyaux, & pour le reste ses poisons seraient son arme, son réconfort à la fois. Sur le conseil de l'officier, elle avait tout de même prévu un couteau au cas où, planqué dans sa manche. Autour d'elle, ses trois pokémons serpents se trouvaient déjà, silencieux protecteurs & soutiens discrets. Tout irait bien, la jeune femme n'en doutait pas un seul instant. Au final, sa seule pensée en attendant l'arrivée des prisonniers, était un clair amusement à l'égard du blond qui ressemblait de plus en plus à un gamin dans un magasin de jouets, à mesure que les instants passaient. & pour être franche.. En fait même si elle restait posée & sans vraie réaction, elle était aussi surexcitée en pensant à cet instant où on lui confierait son premier sujet d'étude.

& enfin, le temps vint. Calme, elle se leva pour suivre le mouvement, se dirigeant vers les galeries aménagées en couloirs de cellules où l'on apportait déjà les captifs. À ses côtés progressaient sa Lianaja, toute proche de manière à lui permettre de garder une main posée sur sa tête, son Seviper, un peu distant mais protecteur attentif pour la femelle & leur dresseuse, ainsi que son Abo, sifflant discrètement & froidement depuis ses épaules où il reposait depuis leur départ de la salle de repose. Elle était fière d'eux, la miss Toxik. Fière de ses trois alliés, entrainés & forts, loyaux amis qui ne la quittaient guère. Grâce à leur présence, elle parvint à oublier les êtres les plus faibles qui avaient été capturés, à ne pas porter attention au nombre de gamins innocents ou de vieillards fatigués qu'on entassait dans les cellules autour d'eux. Ce n'étaient pas ses affaires, de toute manière elle n'aurait bientôt plus à les voir puisque ses jouets à elle, seraient normalement robustes & adultes. Tout autour les soldats s'affairaient, les prisonniers disparaissaient dans les cellules après avoir été refouillés, séparés de leurs biens & de leurs pokémons qu'on emportait loin d'eux. Parfois, les cris d'un d'entre eux voulant se révolter retentissaient, & bien vite étaient calmés par la douceur légendaire de leurs geôliers. Kimyann n'y porta même pas attention, gardant un masque glacial alors que toujours dans le but d'ignorer les plus faibles, elle gardait son regard plongé dans celui de sa starter ; & il en fut ainsi jusqu'à ce que le couloir se vide lentement de son agitation, ou du moins que la plupart des prisonniers aient été enfermés. Alors, la jeune femme s'approcha de son supérieur hiérarchique à qui elle était supposée référer, en tant que "bleue" parmi tous les tortionnaires présents.

- Officier Silvery. As-tu déjà une idée de mon affectation?

Oui, parce qu'en plus d'être la nouvelle à qui on ne confierait que deux ou trois jouets pour ce premier vol, il y avait son histoire de refuser les faibles qui ajouterait au fait qu'elle ne puisse entrer simplement dans une cellule au hasard & s'en "réserver" le ou les occupants. Elle devait attendre, pour les deux raisons citées ci-dessus, qu'on lui dise où aller ; ce qu'elle ferait sans rechigner. C'était son statut de bleue, plus tard cela resterait comme la condition en réponse à ses propres conditions, & elle l'acceptait sans mal. Presque nonchalante, attendant patiemment de savoir où elle devrait se rendre avec ses pokémons qui veillaient sur elle chacun à leur façon, elle adressa juste un petit sourire assuré à Dio. Qu'elle tutoyait toit en le nommant officier dans la même phrase, oui. Comme avec tout le monde ; mais après tout qui pourrait reprocher à une empoisonneuse de se montrer familière.. Il lui suffirait d'user d'une des seringues planquées dans sa sacoche pour convaincre n'importe qui qu'elle faisait ce qu'ELLE voulait concernant la courtoisie.. Enfin bref, là n'était guère le sujet, n'est-ce pas? Revenons-en donc à nos tortures futures.

On devrait revoir la définition de « paradis » alors

>Isaac<

Isaac savait que cela finirait par arriver. D'une façon ou une autre.
Il n'était pas pessimiste, loin de là, mais il ne pouvait nier la vérité : entrer dans la résistance, c'était savoir que d'une façon ou d'une autre, on finirait par souffrir, plus ou moins pour certains. Mourir ou souffrir ; il n'y avait pas d'issue de secours, et il n'était pas assez utopiste pour croire qu'il la trouverait un jour. De toute façon, depuis la mort de Lucy, depuis qu'elle lui avait été arrachée par les crocs du Régime, il s'était promis qu'il mourrait avant de laisser un autre de ses proches être emmené. Maintenant, il n'avait plus que quelques personnes à protéger, et malgré le fait que la peur tordait tout de même son estomac, il était fier d'avoir réussi à protéger Faust. Bien sûr, ce n'était que grâce à la... Comment dire, à la 'gentillesse' de Clive qu'il avait eut le temps de sortir la pokéball de sa Gardevoir pour qu'elle emmène Faust loin, loin de ce massacre et du danger. Il était par ailleurs extrêmement soulagé de savoir que ses pokéballs se trouvaient à Nuva Eja, loin des griffes du Régime, et que Thalie avait eut la présence d'esprit de prendre la sienne avant de partir. Sa Gardevoir l'attendait, certes, mais Isaac savait qu'il ne reviendrait pas. Ou en tout cas il le pensait.
Un résistant qui se faisait attraper, ce n'était pas rare. Et en tant que psychologue improvisé de ceux qui avaient survécu et de ceux qui étaient dévorés par la culpabilité (c'était d'ailleurs pour cela qu'il avait parfois l'impression de travailler en parlant avec Faust), il savait très bien ce qui arrivait à ceux qui se retrouvaient dans sa situation.

Généralement, si les régimeux cherchaient des informations, ils torturaient le prisonnier jusqu'à ce qu'il finisse par les donner ; puis, quand le tortionnaire avait fini de faire joujou, le prisonnier était tué ou suffisamment charcuté pour que la survie soit impossible. Très sincèrement, la pire peur d'Isaac, hormis de la douleur mais celle-ci était inévitable de toute façon, c'était de tomber sur quelqu'un qui serait suffisamment cruel pour envoyer ses membres et ses organes découpés en cadeau à ses proches. Ses pauvres parents n'avaient pas besoin de ça : il perdait déjà un deuxième enfant. Toutefois, il savait qu'après cela, Faust s'assurerait que ses parents connaissent les règles de sécurité pour ouvrir le courrier, tout comme il s'assurerait d'apprendre à Katya à se défendre. Il était grand temps qu'elle apprenne à se servir d'une arme ou deux, et Isaac n'avait jamais eu le courage d'aborder le sujet. Katya... Katya serait en sécurité. Il le savait. C'était le seul fardeau qu'il laissait à son meilleur ami, et Isaac savait que Faust prendrait soin d'elle. Même si les deux ne se connaissaient que depuis un mois, Faust la voyait déjà comme une énième petite sœur. Le châtain avait la vilaine habitude de s'attacher à tout le monde, et le suédois priait pour que les événements qui venaient de se dérouler ne le change pas. Si Faust devenait un meurtrier et qu'il se laissait contrôler par sa colère... Isaac ne savait pas s'il serait capable de le pardonner.

Il s'excusa mentalement à Katya pour ne pas être là pour son premier concours, pour ne pas être là lorsqu'elle aurait besoin de lui. Il s'excusa à Faust pour ne pas avoir pu le décharger de cette douleur, et eut une pensée envers Clive.
Clive qui avait été son meilleur ami, aussi, à une époque. Avant que ses yeux ne se durcissent et que son regard ne se mette à briller de cette lueur glaciale qui ne l'avait jamais quitté depuis. Il aurait voulu pouvoir faire comprendre à Faust cette réalité, aussi amère et horrible qu'elle doit, mais le temps l'avait rattrapé. Il se disait ça, en tout cas. Mais il avait eut peur, en réalité. Il avait eu peur que Faust, dans sa colère, dans son déni de la réalité, ne fasse quelque chose d'horrible.
Enfin. Avec tous ces éléments, il s'attendait à mourir ainsi un jour. La bombe à retardement qu'était la rencontre entre Clive et Faust accompagnée de la révélation quant au petit side-job du cadet des deux devait exploser un jour. Le résultat avait été... Explosif si l'on pouvait utiliser cette expression ici sans être incroyablement sarcastique.

C'était pour cela que lorsqu'il se réveilla dans le fourgon, entouré par les autres malheureux qui avaient été capturés, il ne fit que pousser un long soupir et ferma les yeux, tentant d'oublier les pleurs et les cris désespérés qui emplissaient leur cellule temporaire. Ne réalisaient-ils pas qu'ils gaspillaient leur si précieuse énergie ? Que s'ils voulaient avoir une chance de survie, il fallait qu'ils gardent toute l'énergie nécessaire ? On les déchargea dans un endroit où le tri se faisait.
Isaac ne perdit pas son temps à s'apitoyer sur le sort des autres. Non pas par cruauté, loin de là, mais il y avait tellement de personnes qu'il se serait rendu fou en faisant cela. Il ne se jeta pas héroïquement devant un fusil pour défendre quelqu'un, et grimaça à peine lorsque le crâne d'un prisonnier fut violemment traversé par une balle pour le punir de sa résistance. Il essaya de bloquer les cris et les hurlements déchirants qui parvenaient à ses oreilles, tentant de penser à une chanson que son père avait tendance à lui chanter pour l'endormir. Il avança quand on le lui demanda, s'exécuta sans broncher, et resta muet tout le long. Il aurait été inutile de se débattre, sauf s'il souhaitait finir rapidement en morceaux. Il aurait pu sauter sur le flingue d'un garde pour que celui-ci l'abatte et qu'il soit libéré, mais il était loin d'être assez courageux pour le faire.

Et il attendit, essayant d'éviter de penser à ce qui allait lui arriver.

Invité

Catherine V. Uraeus était en train d’entraîner sa partenaire à huit pattes sur leur prestation, en vue d’un prochain concours, quand elle avait reçu un courrier du Régime. Une invitation à se rendre dans un endroit paumé dans l’un des massifs d’Enola. Le Bloc R2… Hum… Elle se souvenait que Dio Silvery avait parlé d’un certain Bloc R, lors de sa venue à l’Amphithéâtre. Oh, dans ce cas, cela voulait dire qu’elle allait pouvoir jouer avec plein de nouvelles poupées ? How funny !
Enthousiasmée par cette perspective, se demandant déjà quel genre de jeu elle allait pouvoir faire avec ses jouets, elle présenta son bras à Luìochàn.

« Time out, my dear. We’ll have a break that we’ll enjoy for sure ! »

L’arachnide se positionna sur son perchoir favori, entre les deux omoplates de sa dresseuse, tandis que cette dernière rassemblait ses autres compagnons. Puis, une fois drapée de sa moitié spectrale, elle quitta la chaleur oppressante de son antre pour le crépuscule dans lequel était plongé son fief.
Son épiderme fragile frissonna violemment une fois dehors, et ce malgré la protection accordée par la fourrure de Tocsain sur ses épaules. La morsure du froid se faisait plus agressive encore sur sa peau livide. Et avec l’altitude, cela ne s’arrangerait pas. L’hiver était installé depuis un moment déjà et, à l’instar du reptile duquel elle tenait son surnom elle n’était guère sortie de son microclimat ces derniers temps, comme si elle était en hibernation. Elle n’était même pas retournée à la Grande Maison, c’était dire.

Cependant, aujourd’hui était différent. La missive lui assurait des heures de divertissement des plus bienvenues en cette période glaciale ! Aussi, Mo Féin Eile déployait ses ailes funestes, qui semblaient empruntées à la Triste Dame elle-même, pour élever sa moitié humaine dans la voûte qui commençait à se perler. Elle ne craignait pas le seigneur ardent qui disparaissait progressivement au loin. A cette heure, ses rayons avaient drastiquement perdu de leur nocivité pour sa peau et sa Ectoplasma. Elle pouvait donc évoluer sans problème à cette heure crépusculaire, qui offrait une lumière et des couleurs inimaginables en temps normal.

***

Le Soleil avait entièrement disparu lorsqu’enfin, l’oiseau funèbre arriva devant ce qui ressemblait à une mine abandonnée, au vue de l’aspect délabré du lieu. L’air était plus glacial encore qu’à Anula, et Catherine regretta un instant de ne pas avoir pensé à prendre de manteau. Surtout que son voyage aérien l’avait transie de froid… Oh, et puis, peu importait. Elle n’allait pas rester à l’extérieur, right ?
L’Irlandaise s’enfonça dans la galerie, évitant les roches tombées et les crevasses grâce au repérage effectué par Mo Féin Eile. Elle ne tarda pas à rencontrer des soldats arborant les couleurs du Régime.

« Qu’est-ce que vous faites là ! » S’écria l’un d’eux en braquant sur elle une lampe torche.

La femme squelettique grimaça en postant une de ses mains devant ses yeux, dans un geste défensif, alors que sa robe de fumée se dissipa. La lumière crue blessait le spectre, qui s’était réfugié dans l’ombre de sa sœur réelle.

« Calm down, dude ! Je suis A Mulher-Cobra. J’ai été mandatée ici pour mes services. En voici la preuve. » Répondit-elle d’un ton calme avec son habituel accent.

Elle sortit la lettre qu’elle avait heureusement emportée avec elle (ou plutôt, elle avait été trop distraite pour la déposer dans son bureau) Le soldat l’examina, avant de la conduire dans un lieu à la température bien plus tolérable. C’était une salle d’attente, d’après ce qu’on lui avait dit. Et à l’intérieur se trouvait déjà…

« Oh, good afternoon, sir ! Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vus. Comment allez-vous, depuis la dernière fois ? »

Bien entendu, elle se souvenait de ce qu’il s’était déroulé lors de leur dernière rencontre. Mais quoi ? Même si elle avait été surprise de sa brutalité, cela ne l’avait pas gênée outre mesure. Et puis, c’était bien elle qui l’avait amenée à agir de la sorte. Quelle hypocrite elle aurait été en jouant les gamines effarouchées après ça. Enfin…

Catherine remarqua une autre personne, parmi les gens présents. Mis à part sa couleur de cheveux peu commune pour une jeune femme, elle n’avait rien qui sortait de l’ordinaire de prime abord. Cependant, ce ne fut pas un détail de son apparence qui attira le regard d’A Mulher-Cobra. Mais bien les créatures l’accompagnant. Si elle ne se trompait pas, il s’agissait de…
La Championne Coordinatrice prit congé de son supérieur pour s’avancer vers cette jeune femme.

« Toxik, am I wrong ? Je me présente, A Mulher-Cobra. J’ai pas mal entendu parler de toi. En particulier, de ta passion pour les poisons, que je partage également… »

Elle n’eut pas le temps d’en dire davantage, car l’état d’excitation de l’Allemand leur indiqua qu’il était l’heure de passer aux festivités. Un sourire carnassier s’étira sur les lèvres maquillées de l’Irlandaise, et elle suivit son supérieur jusqu’aux cellules.

Cependant, en voyant toutes les personnes qui avaient été capturées, Catherine se figea. Elle ne réagit même pas à l’agitation due au prisonnier qui s’était rebellé. Non. Ses yeux sans fond fixaient avec toute la colère et la haine du monde sur une tête affublée de cheveux bleus. Reflétant son état d’esprit, sa robe d’ombre se mit à onduler, d’une manière assez menaçante… Oh oui, nul doute que si les regards avaient pu tuer, Yumi Tokiro auraient déjà été transpercée de mille flèches empoisonnées. Elle… C’était à cause d’elle si ce prétentieux d’Aloïs, qui se faisait pompeusement appeler Prince, l’avait ridiculisée lors de leur rencontre. Elle allait payer cet affront !
La Championne Coordinatrice s’approcha de Dio Silvery, afin de lui présenter sa requête d’une voix sèche et tremblante. Elle tentait pourtant de se contenir en serrant les poings, mais ses émotions la trahissaient.

« Sir, pourriez-vous m’accorder une faveur ? J’aimerais m’occuper personnellement de cette Yumi Tokiro. J’ai un petit compte à régler avec elle… »

Bienvenue au Paradis ♥

La liste n'était pas encore là et mes collègues réclamaient du sang frais à leur tour. Fraulein Toxik me sollicita la première, il faut dire que c'était son baptême de tortionnaire, à elle, c'est-y pas mignon qu'elle hésite? J'étais assez flatté qu'elle me demande mon aide en me nommant officier, j'aimais bien ça. Mais autant pas s'attarder là-dessus. De plus, j'avais quelques trucs à lui dire avant, et quelque chose à lui donner pour fêter cette première fois au Bloc R2, je sortais la Pokéball d'un truc que j'avais choppé dans le désert en compagnie d'une certaine enflure -enfin "enflure", qui aime bien châtie bien, et si il se pointe ici je le tue, façon de parler-, je sais bien que ce n'était pas un Pokémon Poison, mais un Pokémon Chromatique serait plus utile à une scientifique chevronnée qu'à moi. Même si c'est un lingot volant assez moche. Puis même si ce geste n'était pas spécialement intéressé, elle me sera redevable. C'est bon pour mon ego.

« J'attends la liste, nous nous mettrons d'accord, Ja? Et pour toi, Toxik, j'ai apporté quelque chose pour fêter tes débuts. Ne suis-je pas un supérieur attentionné? »

Je déposais la ball dans sa main avec un sourire innocent. Puis je vis arriver Fraulein Cobra qui me fit déjà la demande de s'occuper d'une de nos prisonnières. J'arquais un sourcils en entendant le nom de Yumi et en constatant que le ton de la femme mort-vivante avait perdu de sa légèreté habituelle. Une affaire personnelle? C'était sérieux, apparemment. Yumi était censée être mon amie et je savais pertinemment qu'elle n'avait rien fait. Enfin, ça... On sait jamais, j'avais bien réussi a lui faire avaler n'importe quoi sur mon compte. je suis un salaud de première, je sais. Merci. J'étais le premier à être remonté quand il s'agissait de quelque chose de personnel, alors je n'allais pas l'empêcher de se faire plaisir. Et je lui était tout de même un peu redevable pour nos petites festivités de l'autre jour à l'Amphithéâtre.

« Une victime si fragile et crédible? Cela m'étonne venant de toi très chère Cobra, mais si c'est personnel, les clés de la 17 sont à toi. Tu me raconteras, hein?»

Avec un air presque complice car je connaissais ses méthodes et les appréciais, je lui lançais les clés qui n'avaient pas encore quitté mes mains sans lui poser plus de questions, et lui accordais un autre regard, plus acéré et avisé cette fois-ci. Pour être certain que nous avions un accord.

« Mais j'insiste sur ce point, barbichette est pour moi. Donc pas touche. »

La barbe, il allait falloir faire sortir le blondinet de sa cellule pour le mettre ailleurs. Je tendais la main sur le côté, un sbire plaça la liste dans ma paume et mes doigts de refermèrent sur le bloc-note. Les passagers de ce premier fourgon y étaient listés, et j'apprenais au passage que deux nouveaux fourgons étaient déjà là. J'explorais les lignes de noms et prénoms avec parfois l'age marqué à leur suite. Celui de Yumi y était, bien entendu et je posais une croix dans sa ligne pour signifier qu'on s'occupait déjà d'elle. Je fus déçu de ne pas voir figurer Solène Weber, n'importe quel Weber ou encore Ikeda sur cette liste. Quoique ce dernier, j'aurais été fort déçu de ne pas l'attraper moi-même. Pas vraiment de types suspects d'être résistants non plus, pas de tête connues, a part barbichette. Ça fit tilt dans ma tête en voyant le nom d'Aloïs Legrand, c'était bien Mister Prince que j'avais foutu dans la 17! Il y avait ensuite un Isaac Peterson, et un Samael... Enodril?! Ce nom et la ressemblance avec le prénom de mon chouchou ne m'autorisèrent pas à hésiter une demi-seconde.

« Il y a cet Isaac Peterson dont tu peux t'occuper, Fraulein Toxik, je me réserve le gamin, ou est-il d'ailleurs? » Peterson, ce nom me dit vaguement quelque chose. Ah, ça y est, je vois. La petite Katya. « Je crois que Monsieur Isaac a une petite sœur ou une cousine, si ça peut t'aider dans ton interrogatoire... »

Alors je retournais à la porte de la cellule d'Ikael pour frapper le métal du poing, le réveiller un bon coup. Il n'allait pas tarder à laisser tomber, faites-moi confiance.

« Chouchou? Réjouis-toi, tu va bientôt plus être seul, je t'apporte quelqu'un que tu seras certainement trèèèèès heureux de voir... »

Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 13 Jan 2014 - 1:07, édité 1 fois

Bienvenue au Paradis

J’attendais

Ikaël Enodril

Être un héros, pour les autres,
Tel qu'il apparaît dans la lumière, j'ai pas choisi,
Risquer ma peau pour les autres,
Quand il le fallait, je l'ai fait, mais pas choisi

Dio Silvery, 22 ans, officier du Régime et tortionnaire. Tous les prisonniers le connaissaient. Parmi les tortionnaires, on disait même que c'était le pire. Faut dire qu'il s'y connaissait, le gamin. Oui, car même si lui-même ne faisait pas du tout âge, pour Ikaël c'était juste un gamin blond, sadique, salopard, sans aucun scrupule et assez déjanté. Et drôle, aussi. En prison, c'était bien la seule compagnie que le père de famille avait. Et même s'il ne venait dans sa cellule que pour rajouter du sang sur ses vêtements, il lui permettait de se sentir moins seul et de ralentir sa descente aux enfers. C'était assez sordide, comme contexte. Mais quand on a déjà passé trop de temps loin de tout, c'est sans doute l'une des seules choses à laquelle on pouvait se rattacher. A défaut de hurler et de pleurer comme presque n'importe quel captif retenu ici, Ikaël préférait rire de son sort. Depuis qu'il était en prison, il s'était découvert un côté arrogant et plaisantin. Mais lors de l'opération du Bloc R qui avait été l'une des plus honteuses humiliations du Régime, son ami Matt, qu'il avait rencontré quelques années plus tôt, était parti. Il se retrouvait maintenant avec son ami la Solitude et... lui, dont il s'était trouvé flatté d'être le jouet favori.

Son "propriétaire" agitait d'ailleurs son revolver devant la cellule du blond aux yeux couleur or avec un sourire provocateur. Mais la menace de ce dernier n'atteignait pas son joujou adoré.
*Mais c'est bien pour ça que je ne parle pas et que je hurle peu..*.
Ikaël ne voulait pas lui faire plaisir. Il voulait se taire et regarder en riant la frustration se dessiner sur le visage du gosse pourri gâté qu'il détestait tant. C'est bien pour ça qu'il ne parlait pas, ou qu'il n'ouvrait la bouche que pour se moquer. Il lui arrivait toujours d'hurler un peu, car même après toutes ces années, son maudit corps affreusement meurtri ressentait encore la douleur.

- Ça va être dur de les faire parler s'ils meurent dès leur entrée...

Encore une réplique cinglante. Il était vraiment soulagé que sa famille ne puisse pas le voir comme ça. Il avait eu un peu honte de s'être laissé aller par le Régime de la sorte, quitte à le pousser à faire ressortir un caractère qu'il n'avait pas jusqu'alors.
Dio se retourna vers le fauteur de trouble. De sa fenêtre, Ikaël regarda lui aussi attentivement la scène. Il ne savait pas qui était "Sourcil en Vrille", ni sa copine, d'ailleurs, mais il l'appréciait déjà. Il espérait secrètement que la cellule du petit nouveau ne serait pas trop éloigné de la sienne. Ce comportement, cette apparence peu commune, cette force, ce style...
Avec toujours cette attitude agaçante de leader, le blond à lunette donna l'ordre à ses sbires de les mettre dans la cellule 17. 17... 17... Oh, mais...
*Choueeeette ! C'est tout près de la mienne ! Je vais peut-être pouvoir lui parler...*

Les deux prisonniers furent donc emmenés. Le blond aux yeux bleus et à la sourcil en spiral passa devant la porte d'Enodril et ce dernier lui fit un petit clin d'œil. Le nouvel arrivant eut une lueur de surprise pendant quelques secondes en scrutant le regard d'Ikaël et se replaça près de la jeune fille, que Dio semblait connaître, à ses côtés. Alors qu'ils partaient rejoindre leur "loge", les deux autres tortionnaires arrivèrent près du premier et l'une d'elle lui souffla quelques mots, lui disant qu'elle voulait la fille. Le jeune homme lui lança donc les clés et lui précisa cependant qu'il voulait... "barbichette" ?
*Ah ouais, Sourcil en Vrille...*
Même tortionnaire... Cool...

Alors que le "beau", "riche", "parfait" mais surtout crétin de Dio Silvery regardait la liste des prisonniers avec intérêt, Ikaël retourna vers le fond de sa propre cellule et s'assit par terre, adossé au mur. Son regard redevenu vague se perdit au plafond et il ferma les yeux, écoutant nonchalamment l'insupportable voix de l'autre sadique. Il attribua à l'Empoisonneuse un certain "Isaac Peterson", nom qui ne disait absolument rien au captif, mais il se disait que c'était encore un gars qui était bien mal tombé... Chacun d'entre eux allait sûrement connaître le même enfer que lui. En moins pire ? Ou au contraire, vu que c'était désormais un "habitué des lieux" ?

Ses dents se serrèrent soudainement. "Le gamin"... Ces enfoirés avaient même pris des enfants... Ikaël savait pertinemment quel genre de torture Dio avait en réserve, maintenant. Mais peut-être avait-il de nouveaux tours pour ces "joujoux" tous neufs ?
*Pauvre gosse...*
Faire ça à des plus petits, mais bien sûr. C'était aussi ça, la mentalité du Régime. Ils avaient apparemment très mal digéré la libération précédente de la majorité de leurs prisonniers. De quel gamin parlait-il, au juste ? Ce petit avait peut-être des parents morts d'inquiétude, à l'heure qu'il est. Il était sûr en plus qu'il avait été arraché par ses géniteurs sous leurs yeux, sans doute emplis de douleur et de larmes. Cette vision, il l'avait déjà connu... Mais seulement quand lui, était parti. Les cris de son Sam l'appelant, alors qu'il s'éloignait déjà de lui dans ce foutu fourgon qui avait signifié des adieux déchirants. Alors oui, pauvre jeune garçon qui allait devoir subir toutes les belles saloperies du dégénéré à lunettes.

J'attendais j'attendais sans le savoir
J'attendais j'attendais l'inattendu
J'attendais j'attendais sans te prévoir, et tu es venu

Il soupira lorsque le violent coup de poing de son cher "ami" vint frapper la porte de sa prison. Il pouvait aussi l'ouvrir, cette maudite porte, c'est sûrement pas lui qui pourrait s'échapper, de toute façon. Ses paroles firent ricaner Ikaël. "Chouchou" ?... Intéressant...
Lorsque la porte s'ouvrit, il ne cilla même pas. Quelqu'un qu'il serait "trèèèèès" heureux de revoir ? Vraiment ? Cela l'étonnerait assez. Peut-être parlait-il de lui-même ? Le "grand seigneur" Dio Silvery allait lui tenir compagnie ?... Le prisonnier lui manquait tant que ça ?...

- Oooh j't'en prie ! On s'est quitté y'a à peine...

Puis, son sourire disparut aussitôt lorsqu'il rouvrit les yeux, qui s'écarquillèrent.
Ce fut pour lui la pire électrochoc qu'il ait jamais eu et sa respiration semblait s'être coupé brutalement. Il espérait que tout ceci ne soit qu'un rêve. Mais lorsqu'il se pinça discrètement, il comprit et le temps semblait s'être figé. Ses pupilles dorées scrutèrent le moindre détail de l'apparence de celui qui venait d'entrer en compagnie du blond, dont il pouvait déjà voir apparaître sur le visage un sourire carnassier.

- ... cinq minutes..., acheva-t-il enfin.

Trois ans. Trois longues années sans le voir, sans le toucher...
Ces cheveux châtains et lisses... Ce visage androgyne qui lui donnait un air angélique... Mais surtout ces yeux, ces putains de yeux dorées dont il avait hérité de lui. Il aurait pu le reconnaître entre mille, et bien plus encore.
Son cœur battait à présent si fort qu'il manquait de rater quelques battements. La surprise, l'incompréhension, mais surtout la peur avait prit place sur son visage recouvert de quelques cicatrices. Ils avaient osé. Ils avaient osé l'enlever, le retenir prisonnier. Son énergie. Sa raison d'être. Sa vie.
*Non... Putain, non !... Pas lui... Pas...*

- Sam...

Maintenant que tu es là
Je sais pourquoi je me bats

Réalisé par BlueBerry pour Orange

Bienvenue au paradis.

La réponse à sa question ne tarda pas, agrémentée d'un léger sourire de l'officier, & Kim eut à peine le temps d'assimiler les mots qu'elle se retrouva avec une pokéball en main, seule car Dio Silvery s'était déjà retourné vers A Mulher-Cobra qui venait lui transmettre une requête. Requête que l'empoisonneuse n'entendit pas, car intriguée, elle observait ce don que venait de lui faire son supérieur hiérarchique pour "fêter ses débuts", ainsi qu'il l'avait dit. Un pokémon? Elle n'était pas à bout de ses surprises, pourtant. Silencieuse, sa main gauche posée sur la tête de sa chère Hermione, elle actionna le mécanisme de la sphère bicolore en profitant d'une accalmie entre deux fourgons, & son occupant se dévoila. Un Racaillou, pokémon qui pourrait lui être grandement utile pour défendre son équipe de leurs faiblesses, pour l'aider au labo. Mais ce n'était pas n'importe quel Racaillou. Il était doré. Son supérieur hiérarchique & mentor venait de lui offrir un pokémon shiney. C'était un présent juste inestimable, d'autant plus pour une scientifique, même si ladite scientifique se spécialise en Biochimie Pokémon & en élaboration de drogues. Un Racaillou shiney. Posant un genou à terre pour s'abaisser à hauteur du pokémon qui la regardait sans once d'animosité, juste l'air curieux -il avait visiblement compris qu'il était destiné à rejoindre l'équipe de la jeune femme-. Un instant, elle songea à refuser ce cadeau bien trop beau. Mais elle avait commis l'erreur de poser les yeux sur lui, d'échanger un regard avec lui. Oups. Un instant avait suffit, elle savait qu'il serait parfait dans son équipe, elle savait comment l'appeler. C'était une de ces quelques fois où l'on sait sans hésiter, d'un simple regard comme une évidence, qu'il ne pourrait en être autrement, que ce duo dresseur-pokémon serait inévitable.

- Je suppose que tu sais déjà ce que tu fais là, que Dio veut te confier à moi? Je suis assez indécise à vrai dire, tu es un pokémon exceptionnel, comme on n'en croise pas tous les jours.. Alors, je te pose la question. Qu'en penses-tu, toi?

Il n'hésita pas. Il confirma sa décision d'un "Raca!" fier & assuré, l'air convaincu. Allez savoir, les hasards de la vie, il est des fois où en rencontrant un pokémon, on sait que ce sera ainsi & pas autrement, que quoiqu'on dise il rejoindra l'équipe, qu'on est fait pour s'entendre avec d'une manière ou d'une autre ; & généralement ledit pokémon le sait aussi. Il le savait. Peut-être que le fait que cette jeune femme entourée de puissants serpents aida, car n'importe qui ne s'entoure pas de serpents dangereux. Peu importait la raison au fond, c'était ainsi. Un vague sourire s'esquissa sur les lèvres de la miss Toxik qui lâcha prise aussitôt, renonçant à refuser car de toute manière ce serait inutile. & puis après tout, Dio n'était pas du genre à faire des cadeaux à la légère, s'il l'avait fait alors il ne le regretterai pas contrairement à d'autres dresseurs offrant des shineys sans réfléchir. Elle n'avait aucun doute quant au fait qu'il connaisse la valeur de ce pokémon, & aussi quand à celui que s'il le lui donnait il ne viendrait pas le reprendre. Alors elle se redressa lentement, plaçant la pokéball du pokémon roche à sa ceinture, un geste scellant pour de bon son acceptation. Puis elle se tourna vers le Racaillou, dont la couleur dorée lui rappelait grandement celui d'un objet fictif, un objet qui lui avait inspiré ce nom qu'elle s'apprêtait à lui donner.

- Tu seras Flamel, mon jeune ami. Tu dois le savoir, on m'appelle Toxik ; je suppose que tu en devines une partie des raisons sans trop de mal. Je te présente Hermione, Regulus & Severus. & maintenant si tu le veux bien, nous allons te montrer comment nous travaillons.

& il acquiesça sans rien dire, venant se placer à ses côtés comme le Seviper & la Lianaja qui l'entouraient, comme l'Abo sur ses épaules. Il suivrait comme les autres, & comme avec eux elle n'aurait aucun remords à l'emmener avec elle pour les interrogatoires ; il venait de Dio après tout, son mentor parmi les tortionnaires, alors il devait bien savoir à quoi s'attendre. Puis un cadeau de baptême est rarement offert s'il ne peut pas servir à ce pourquoi on est baptisé. Bref. L'officier était déjà de retour, une liste concernant probablement les noms des prisonniers entre les mains. Elle n'eut pas le temps d'un geste pour le remercier, car il ne passa qu'en coup de vent pour lui confier le nom de son sujet & une indication supplémentaire, comme quoi il aurait une sœur ou cousine. L'instant d'après, alors qu'elle avait à peine eu le temps de hocher la tête pour confirmer & remercier & un peu tout à la fois, Dio Silvery était reparti à la recherche d'un gamin qu'il lui avait demandé de lui laisser.. Ouais pas d'probleme pour ça, elle touchait pas aux gosses, si chiants qu'ils puissent se montrer. C'était toujours pas son genre, de s'en prendre à des gosses. Seule dans le couloir, elle tressa rapidement ses cheveux pour qu'ils ne l'encombrent pas avant de se diriger presque nonchalamment vers la cellule de sa future victime. Isaac Peterson, avait dit le blond avant de partir. Isaac Peterson, ce nom lui était familier. Ce n'est qu'en ouvrant la porte de la cellule, qu'elle comprit pourquoi. Visage & nom associés, elle se souvint des magasines peoples qui emplissaient tous les kiosques à journaux. Lui aurait-on confié le fameux ami d'un des élites d'Enola, celui dont on disait qu'il serait peut-être plus qu'un ami? Intéressant.. Cela plus le fait qu'il aurait une sœur ou cousine plus jeune, serait un bon point à savoir. Alors donc elle ne ferait pas que des expériences sur lui, il serait bel & bien le prisonnier qu'elle torturerait & non uniquement un cobaye. Un sourire presque avenant se posa sur ses lèvres, & elle referma la porte derrière elle alors que Regulus quittait ses épaules pour aller se glisser dans l'ombre de la pièce. Le plus discret de ses quatre pokémons présents, mais bien là tout de même.

- Isaac Peterson. Le fameux ami de Mephisto. Me trompe-je? Oh mais, quelle impolie je fais, je demande un nom sans donner le mien.. Dans mon milieu, on me nomme Toxik. Je suppose que tu devines aisément pourquoi.

Car elle allait rarement par quatre chemins. & qu'avant de choisir comment agir, il fallait bien "prendre la température" comme on dit. À ses côtés, Hermione se tenait toute proche, veillant sur la sacoche de produits qu'elle avait porté jusqu'ici pour sa dresseuse. Analysant l'air de rien chaque détail, chaque trait du prisonnier, tout comme Kimy ; car après tout elle, elle serait sa plus précieuse assistante comme toujours. Nonchalante là encore, comme si tout cela était des plus naturel, l'empoisonneuse s'était appuyée simplement contre un mur de la cellule, face à son futur sujet d'étude qu'elle ne devrait pas oublier d'interroger tout de même.. Au moins histoire d'avoir quelque chose à noter sur son rapport.

- À ce sujet, j'ai quelques expériences à faire, des nouveaux produits que je n'ai pas encore eu le temps d'essayer, la routine des chimistes en somme.. Je suppose que tu ne verras pas d'inconvénients à m'aider, n'est-ce pas.

Question purement rhétorique, juste pour jauger de ses réactions une fois encore. Car après tout.. Avait-il vraiment le choix, de toute manière?

Invité

Bienvenue au Paradis~ ♥ [Pour ceux attrapés par le Régime, après l'Event #2] Tumblr_myipyj5t3F1r2zm71o1_500

« Bienvenue au paradis »
Suite Event n°2

Ne pas comprendre tout ce qu’il se passe autour de soi. Ne pas savoir comment on en est arrivé là, c’est horrible. C’est comme tenter de voir dans le noir. On se cogne partout sans jamais trouver la sortie. C’est un sentiment d’étouffement. Je me perds dans toute cette obscurité dans laquelle je suis tombée. J’ai beau ne pas comprendre, personne ne m’explique. C’est ça se sentir abandonné. Je n’aurais jamais cru vivre une telle situation un jour. Après tout, j’étais selon la plupart de ceux qui me connaissaient, bien accompagnée, et bien entourée. Actuellement à par le blond à mes côtés, je ne vois pas. Enfin, il a beau être là et tenter pour l’instant de me protéger, je ne pense pas que cela durera. Et puis contre les soldats armés jusqu’aux dent,s il ne peut pas se battre avec ses dents. Quoi que moi, en revanche, je pourrais peut être jouer à Raiponse avec mes longs cheveux… Oui, faudra que j’essais un jour. Enfin j’éviterais quand même de trop tirer dessus pour pas être chauve. Mais ! Revenons à nos moutons. Je ne sais pas pourquoi, mais le fait de voir Alex’ devant moi, enfin que dis je son méchant jumeau m’a en quelque sorte rassurée. Enfin pas vraiment parce que je ne sais pas ou est le vrai Alex’, mais voir son corps me détend. Même si l’endroit ne devrait pas du tout, du tout s’y prêter. Alors que j’étais pourtant convaincue qu’il s’agissait d’un méchant qui avait pris le corps de mon ami, sa phrase me laissa muette. Bazil-Buzz… Ainsi, c’était bien lui. Il m’avait dit qu’il viendrait me sauver (sans le costume je crois, ou peut être qu’il avait bien dit oui ?). Devrais je comprendre qu’il m’indique clairement que je ne repartirais pas indemne d’ici… ? Mais… C’est mon ami Alex’… Je comprends pas. J’ai peut être fais quelque chose de mal. M’enfin, mon cerveau ne veut pas se remettre en route. Depuis que nous sommes arrivés, je n’arrive plus à réfléchir.

Je commence vraiment à avoir peur après qu’il se soit adressé adresser à un des prisonniers avec tant d’ironie, pour pourtant prononcer de dures paroles selon moi. Est-ce bien le blond que je connais ? Qui m’a emmené à la montagne ? Qui me fait rire parce qu’il a le même humour ? Et si tout ça n’était que mensonge ? Non, non, non… Les larmes me viennent aux yeux, j’ai vraiment peur, très peur. Je les essuie du mieux que je peux, avant de recevoir une tape « affective » d’Alex. Son mini discours ne me rassure pas. Il fait vraiment parti des méchants ? Et puis pourquoi on a été enlevé hein ? Qu’est ce que je suis censé savoir qu’un agent infiltré du régime ne sait pas ? Il a dit qu’il revenait. C’est… c’est lui qui va s’occuper de moi, de nous ? En lançant un regard à Aloïs, je suis perdue. Je n’arrive pas à mettre de l’ordre dans mes pensées. C’est vraiment horrible. J’ai l’impression que ma tête va exploser si je ne réagis pas mais je n’en ai pas la force. En fin de compte, il a peut être raison. Je fais partie de ceux qui ont abandonnés. Et ce, malgré moi. Alors que je n’avais pas vraiment fait attention jusque là aux personnes derrière Alexander, une voix parvint jusqu’à moi. J’en eu tout de suite des frissons. Rien que cette voix me faisait plus que peur. Je savais très bien d’où et surtout de qui, elle venait. Mes yeux s’ouvrirent en grand et je me mis à ouvrir une fois, puis refermer la bouche d’autre fois. Par pitié, Alex’, ne me laisse pas avec elle. Elle va me tuer. J’avais déjà peur lorsque je devais l’affronter mais là, je suis certaine que sans le soutien moral de Snoopy, je suis perdue. Instinctivement, je recule, jusqu’à ce que finalement, deux soldats m’attrapent pour me jeter dans une cellule. Juste avant, j’entends la réponse affirmative du blond à la championne coordinatrice.

« - Pourquoi Alex’ ? Pourquoi… »

Je pars immédiatement me réfugier dans un coin. Je sais que le blond du fourgon est là aussi, mais je ne peux m’empêcher de ramener vivement mes genoux contre ma poitrine et de me boucher les oreilles. Je reste immobile. Je veux me vider l’esprit. Je veux oublier cette trahison. Je veux oublier ou je suis. Je veux oublier tout ce qui s’est passé depuis ce concours amical qui a dégénéré. Je veux oublier tous les mauvais souvenirs. Je veux que mon esprit soit vide. Catherine ne tardera pas à venir. Elle m’emmènera, et se chargera de mon cas personnellement. Je ne sais même pas si j’en sortirais vivante, et même si j’y parviens, aurais je encore toute ma tête ? Ou deviendrais-je folle ? Je respire un grand coup pour me calmer mais cela ne fait que me faire pleurer d’avantage. Cet endroit tout entier me donne des frissons. Cette cellule me fait peur alors que pourtant je suis ici en compagnie d’une autre personne. Je lève la tête vers le blond et pour la première fois, je réussis à lui parler sans aucunes difficultés. En revanche, ma voix est bien plus vide que ce que j’aurais pensé.

« - Je m’appelle Yumi Tokiro. Je suis une coordinatrice. J’ai un frère. Kirito, il est plus vieux que moi de cinq ans. Je plante mon regard dans le sien. Autant que tu saches qui j’étais. Je continue dans un murmure. Avec Catherine, je ne suis pas sure de revenir avec toute ma tête pour me présenter convenablement. »

Un rire nerveux m’échappe. A quoi bon gagner des rubans si les champions s’acharnent sur nous au final ? Autant arrêter tout de suite la compétition et rentrer chez soi. Enfin si on le peut vraiment.

... Non, sérieusement, vous êtes sûrs que c'est le paradis ?

Feat Kimyann Junko

Isaac ne se considérait pas comme quelqu'un de particulièrement bien, voyez-vous. Cela aurait été franchement hypocrite et il aurait incapable de dire cela honnêtement.
Parce que, voyez-vous, quand on n'hésite pas à tuer quelqu'un pour protéger quelqu'un d'autre, alors on ne peut plus faire marche arrière, c'est comme ça. Une fois que vous avez du sang sur les mains, il ne part et ne disparaît plus, malgré les douches incessantes. Pour l'amour d'Arceus, il avait encore un peu de sang séché sur la main droite, qui venait de l'assistant d'Azazel. Le sang s'incruste dans votre peau, vous laisse glacé et terrorisé par votre propre corps qui ne vous appartient plus à vos yeux, et nombreux sont ceux qui deviennent fous lorsqu'ils n'arrivent pas à gérer leur culpabilité. De plus, il avait un rôle assez particulier dans la Résistance : extraire des informations de l'esprit des gens, ce qui était beaucoup, beaucoup plus difficile que l'on pourrait le croire et aider ceux qui étaient traumatisés à s'en sortir. Plus facile à dire qu'à faire, dans les deux cas. Toutefois, pour le premier... Pour pouvoir faire cela, il fallait briser l'esprit en question. Oh, il n'avait jamais usé de torture physique, il détestait cela, mais il avait quelques... Connaissances en matière de torture psychologique, à son grand regret. Il n'était ni cruel ni particulièrement doué, mais en tout cas, il savait donc estimer combien de temps il pourrait tenir. 'Estimer' étant le mot clé, car il y avait de grandes chances qu'il soit très subjectif, vu qu'il s'agissait de sa propre personne. Deux semaines, peut-être. Un mois s'il tombait sur un tortionnaire peu doué.
Pour l'instant, vu le nombre de personnes, il était impossible de dire si le Régime comptait véritablement garder tous ces gens emprisonnés. Nombre d'entre eux étaient complètement innocents, et il ne devait y avoir que très peu de résistants. Certes, peut-être était-ce simplement pour apeurer la population, mais rien n'avait de sens dans sa tête. Des centaines de suppositions se bousculèrent dans sa tête et il soupira, réalisant que dans sa situation, chercher à comprendre les intentions du Régime était complètement futile. Comment pouvait-il espérer comprendre ça ? Mais c'était sa nature, de chercher à comprendre les raisons qui amenaient aux actions des autres, et cela le frustrait d'être perdu. Il supposait que s'il était à l'extérieur, il aurait eu plus de chance de comprendre, mais il valait mieux ne pas penser à l'extérieur pour l'instant. S'il faisait cela, son esprit allait se tourner vers les deux qui lui restait. Il n'était toutefois pas assez naïf pour croire que ses pensées ne divagueraient pas forcément vers eux à un moment donné.

Ce fut alors qu'il fredonnait une petite chansonnette tout à fait normale que la porte de sa cellule s'ouvrit. D'ailleurs, peut-être auraient-ils du refaire la déco tiens, mais au moins il n'y avait pas de rongeurs morts dedans. Il n'aurait pas aimé être mangé par des rats une fois que son tortionnaire aurait fait un mouvement de trop. Enfin bref. Il fallait vraiment qu'il revoit son attitude dans des situations pareilles, parce qu'il se doutait que penser à la décoration de sa cellule lorsqu'il allait être torturé n'était pas vraiment la meilleur des choses à faire.
C'était une femme à l'air relativement calme, suivie de ses pokémon. Si elle n'avait pas été probablement complètement folle, il aurait bien discuté un peu, mais vous comprenez, la majorité des tortionnaires étaient tarés.
D'accord, d'accord, il y en avait bien deux ou trois dans le lot qui faisaient cela parce que l'on les obligeait à le faire, mais ils ne restaient généralement pas longtemps. Il y avait trois possibilités pour un tortionnaire : devenir fou, se suicider à cause de la culpabilité ou se faire renvoyer assez violemment. 'Violemment' voulant dire chez le Régime se faire froidement transformer en passoire. Il avait vu assez de tortionnaires pour savoir que même ceux qui paraissaient les plus avenants étaient généralement tout aussi fous, voir plus, que leurs collèges qui partaient dans des rires et des sourires en parlant de torture. Et puis bon, quel intérêt aurait eu le Régime à prendre des gens sains d'esprits pour torturer des prisonniers, hn ?
On ne faisait pas tourner un asile en rendant les gens sains d'esprit.

Elle se mit à parler et... Oh, bordel. Il fut très difficile de se retenir de lever les yeux au ciel. Est-ce qu'elle avait insinué ce qu'il avait bien entendu ? Il en aurait presque ri si il n'y avait pas eu de grands risques pour qu'il meure dans la soirée. Même en prison, cette foutue rumeur le suivait. Sérieusement, il s'était toujours amusé de l'imagination des médias quant à la nature de sa relation avec Faust, qui était tout à fait platonique. Il était toutefois hilarant de voir Faust envoyer son regard le plus noir à une petite dizaines de journalistes et les faire reculer de peur. Bon, d'accord, la Démolosse sur-protectrice à ses côtés y était peut-être pour quelque chose, mais en tous cas, Isaac passait au dessus de cette rumeur. Ils avaient depuis longtemps cessé de tenter de convaincre les journaux qu'il n'y avait absolument rien entre eux, si bien qu'ils avaient commencé à parier sur le moment où les journalistes abandonneraient l'affaire. Et merde, soixante opals allait lui passer sous le nez vu qu'il allait mourir. Génial.

'Toxik', hein ? Il voulut presque crier 'spoilers' pour la suite des événements, mais ne le fit pas, se contentant d'observer la jeune femme qui faisait la même chose. Son ton qui se voulait presque... Presque rassurant ne faisait que le conforter dans l'idée grandissant qu'il était tombée sur une dingue. Pourquoi est-ce que toutes les femmes appréciant le poison étaient complètement dingues, sérieusement ? Est-ce qu'il y avait un cours spécial bien traumatisant à la fac où l'on coupait la tête de Skittys pour les traumatiser ? Enfin bef. Il était inutile de chercher à se poser des questions quant à la santé mentale des empoisonneurs. Il avait déjà suffisamment de choses qui lui passaient par l'esprit comme ça.
Il ne bougea pas de sa place, battant des pieds dans l'air de temps à autre, l'air détendu. Il allait mourir dans de grandes souffrances de toute façon, alors autant profiter de ses derniers instants de paix.
Lorsqu'elle mentionna le fait qu'elle avait des produits à tester, Isaac dû à nouveau retenir le rire qui voulait sortir de sa gorge. Un rire qui aurait été sec et amer, mais là n'était pas la question je suppose.

« Vous posez la question comme si j'avais le choix ? J'en serai presque flatté, mais je suppose que mon avis ne compte pas, ici. » répondit-il d'un ton qui se voulait neutre, mais qui contenait tout de même quelques notes de sarcasme.

Isaac Nils Peterson, espèce d'abruti.
Enfin bref. Donc il allait être torturé avec du poison. Charmant. Ses chances de ne pas s'en sortir venaient encore de remonter. Il supposa qu'au moins, il n'allait pas finir en charpie, mais il pouvait très bien passer d'un tortionnaire à l'autre.
Le fait qu'elle ait mentionné Faust l'aurait presque fait sourire. Il espérait pour elle qu'elle ne tomberait jamais sur lui, auquel cas il priait presque pour son âme, mais il allait d'abord prier pour la sienne, bien qu'il n'était pas religieux. La peur, ça... Oh, il la sentait au creux de son ventre, mais il préférait la laisser. Il aurait le temps d'avoir peur après.
Il avait eu le temps d'avoir peur avant, et maintenant qu'il savait que Katya et Faust étaient sécurité, alors... Il n'avait rien à craindre, hormis sa propre mort.
On aurait peut-être dû couper là, parce que ça aurait fait une très bonne fin sur un cliffhanger.

Bienvenue au Paradis

Men who can't wipe away the tears from women's eyes aren't real men

Aloïs François Legrand

Ange tremblait de tous ses membres. La Nymphali n'avait pas l'habitude de tant de haine. C'était toujours elle qui arrivait à calmer les pensées nuisibles de son dresseur car elle incarnait toute la joie de ce dernier. Elle avait donc été assez surprise par le brusque comportement d'Aloïs lorsqu'il s'était violemment jeté sur le garde pour lui faire regretter ses paroles insultantes. Mais elle n'avait pas pu retenir un cri de terreur lorsqu'une balle avait traversé le genou du blond, obligeant celui-ci à s'effondrer au sol dans de petites flaques de sang. Il s'était bien vite relevé, toujours posté de manière protectrice envers Yumi, mais il fixait à présent le nouveau venu à lunettes avec un regard empli de colère. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pu son Champion s'énerver de cette façon. Lui qui arrivait à garder un calme olympien, peinait à se contrôler. La présence de la jeune fille à ses côtés semblait avoir un véritable impact sur lui; car ce n'était pas tant le fait d'être capturé qui le rongeait vraiment, mais savoir que l'innocente demoiselle, qui ressemblait étrangement à Judith, allait sans doute avoir un sort pas très favorable, le mettait en rogne.

Mais son cœur rata un battement lorsque le prétentieux tortionnaire fut bientôt rejoint par deux femmes. Et si l'une d'elle ne disait absolument rien au Champion Coordinateur, l'autre, en revanche, ne le laissait pas indifférent et sa haine ne cessa dès cet instant de grandir. Cette voix crissante, cette apparence squelettique, ces yeux effroyables, cet accent qui pénètre jusque dans vos cauchemars : Catherine Uraeus. Championne Coordinatrice d'Anula, et également ennemie jurée du blondinet. Tous deux étaient l'exact opposé de l'autre. Confiance et Crainte. Jour et Nuit. Lumière et Ténèbres. Fée et Poison.
Il n'aimait d'autant pas le regard que la "zombie" lançait à l'adolescente. Du mépris ?... Mais... pourquoi spécialement elle ?...
Quoiqu'il en soit, la tortionnaire demanda s'en occuper "personnellement", ce qui fit glacer le sang du blond. Il s'en foutait royalement de son sort, mais depuis qu'il avait rencontrer et essayer de réconforter la jeune fille dans le fourgon qui les avait mené à leur lieu de torture, il s'était vite pris d'affection pour elle et rien qu'imaginer ses cris de douleur résonner à ses oreilles le fit bouillonner de plus belle. Si jamais cette garce osait toucher à un seul de ses cheveux... ba il pourrait rien faire. Il détestait plus que tout être impuissant.

C'est donc avec un sourire que le blond sadique lança les clés de la cellule à sa partenaire mais afficha un air plus sérieux cette fois-ci en lui annonçant ses intentions. Aloïs dut se retenir de pouffer d'un rire narquois. "Barbichette" ?... Sérieux ?... Blondinette avait vraiment pas trouvé mieux ?...
*Tsss... Je veux même pas savoir ce que ce dégénéré lunetteux va me faire... Rien que d'imaginer me faire sadiser par un type pareil...*
Enfin, c'est pas comme s'il avait le choix. Aloïs passa donc devant son nouveau "meilleur ami" en n'oubliant pas de lui jeter un regard noir qui l'aurait foudroyé sur place s'il avait eu un pouvoir électrique. Il grinça même des dents lorsqu'il osa s'approcher de Yumi pour lui toucher quelques mots pas tellement encourageants.
Il passa également devant la porte de la cellule où l'audacieux autre blond avait parlé à l'officier avec arrogance. Lorsque celui-ci le vit, il lui fit un clin d'œil, que le Coordinateur ne comprit pas. Ce type était vraiment bizarre, mais il avait quelque chose d'"attirant". Ce n'était pas de l'attirance mentale, mais il était plutôt intéressant et sa façon de parler autant librement au tortionnaire sans ciller n'avait pas déplu à Aloïs.

Le jeune homme souffrait de sa blessure au genou mais voir la petite aux cheveux bleus dans cet état était pour lui une bien plus grande douleur encore. Il s'en voulait de ne rien trouver de réconfortant comme comportement, mais voilà longtemps qu'il n'avait pas soulager la peine d'une fillette. De plus, cette ressemblance de plus en plus frappante avec sa sœur, accentuée par les pleurs de la Coordinatrice qui faisait remonter en lui des souvenirs lointains et amers, lui faisait comme un coup de balle chaque fois qu'elle croisait son regard bleu océan. "Alex'"... Elle semblait bien connaître le gars avec le flingue, en tout cas...

Aussitôt jeté dans leur nouveau "logis", la Coordinatrice partit se réfugier dans un coin de la pièce et se recroquevilla en se bouchant les oreilles. Aloïs sentit son cœur se fendre alors qu'il aperçut toute la détresse et le désespoir qui émanait de la jeune fille. Il la regarda pendant quelques secondes, sans rien dire, et s'approcha doucement, suivit de Ange.
C'est à ce moment-là que la Coordinatrice releva la tête vers le blond et parvint à lui parler intelligiblement. C'est aussi à ce moment-là qu'un éclair le frappa et sembla tout à coup l'illuminer de l'intérieur sur un mystère qu'il peinait à résoudre. Cette fille, cette Yumi, ce n'est pas seulement cette Coordinatrice qui est venue pour participer au tournoi amical avec un Balbuto, c'est aussi celle qui a réussit à infliger une honteuse défaite à Catherine, dont il avait entendu parler. Suite à ce match, le Champion Coordinateur de Baguin s'était réjoui et avait même enfoncer le couteau dans la plaie la dernière fois qu'il avait vu Catherine. Il s'était moqué d'elle, et ça il se demandait tout à coup s'il n'allait pas amèrement le regretter.

Aloïs n'avait aucune idée précise de ce qu'ils allaient endurer, mais il était sûr d'une chose : Yumi ne méritait pas ça. Ils n'avaient pas le droit de l'arracher à son grand frère de la sorte. Ils n'avaient pas le droit de les séparer si brutalement lors d'une rafle inattendue et sanglante. C'était injuste. Yumi était innocente. Ils l'étaient tous plus ou moins, parmi les prisonniers, mais elle était si jeune, et si fragile... Comment avaient-ils osé briser les espoirs d'une adolescente qui n'avait rien demandé à personne ?...
Son murmure fit comme un nouveau coup de poignard dans la poitrine du Champion et il serra inconsciemment le poing de rage. Catherine... Cette démone, cette vipère, cette garce !... Si Aloïs l'avait à sa merci, il n'hésiterait sans doute pas à lui faire subir toutes les horreurs dont la jeune fille allait être victime. Car si jusque là il n'avait été que spectateur, considérant que leurs querelles étaient après tout normales, puisqu'ils étaient rivales, il n'était sûrement pas prêt de lui en vouloir, après ce qu'elle aura oser faire à Yumi.
Aloïs plaça ses mains sur les épaules de Yumi et lui fit un faible sourire.

- Je sais... Tu es la fille avec le Balbuto...

Oui, il l'avait remarqué, lors de son passage. Elle avait utilisé un Pokémon peu commun dans les Concours mais malgré tout elle avait réussi à utiliser les différentes capacités de son partenaire pour faire une performance tout à fait remarquable qui n'avaient pas laisser les juges de marbre. Mais jamais il n'aurait pu prévoir qu'il allait la retrouver dans un prison avec lui, en attendant qu'elle se fasse emporter sous ses yeux entre les mains de la plus immonde personne que le blondinet connaissait.
Toujours avec ce même sourire faible, il reprit.

- Je m'appelle Aloïs. Aloïs Legrand. Je suis le Champion Coordinateur de Baguin. Et la Nymphali, c'est Ange. Je sais que ce n'est ni le moment, ni l'endroit, mais tu as beaucoup impressionné le jury, tu sais ?...

Des paroles toutes simples, certes, mais c'est avec toute l'honnêteté du monde qu'il les avait prononcé. Il ne savait pas si cela pouvait rassurer la jeune fille, ne serait-ce qu'un petit peu, mais c'était toujours bien quelques paroles réconfortantes, notamment après le discours de "Boucle d'or".
Le cuistot se plaça à côté de Yumi et la ramena contre lui pour l'entourer de ses bras dans un geste tendre et protecteur. Qu'elle accepte ou non ce qu'il osait faire, il s'était déjà mit en tête de veiller sur elle, peu importe ce qui arriverait. Ses mains caressèrent de nouveau la chevelure de la Coordinatrice avec une extrême douceur.

- Si "blondinette" ne s'occupait pas déjà de moi, j'aurais pris ta place sans hésiter. Mais quoiqu'il arrive, Yumi, je suis sûr que Catherine te traitera mieux que ses autres victimes. Tu es innocente, elle n'a aucune raison de t'en vouloir; tu auras plus de chance que moi. Tu risque d'avoir un choc, mais n'oublie jamais que, dorénavant, je serai toujours là pour toi.

Aloïs déposa ensuite un baiser sur la tête de l'adolescente.
Jamais il ne pourrait remplacer Kirito, mais Yumi aurait sans doute besoin de la présence rassurante de quelqu'un à ses côtés et il se promit de la lui donner. Pour soulager la peine de la jeune fille, il se sentait bizarrement prêt à faire n'importe quoi.
Ange se blottit contre Yumi pour tenter de la calmer. Le Champion Coordinateur resta quelques secondes sans bouger, ses doigts continuant de passer à travers les mèches bleues, puis il s'arrêta soudain, comme si une idée lui était passé à travers d'un seul coup. Il se mit à fouiller dans ses poches pour ressortir finalement une boîte entourée d'un ruban et l'ouvrit. Elle contenait une tablette de chocolat qu'il avait faite lui-même et où il y avait écrit dessus "Happy Birthday Judith". Chaque année, à la même date, il faisait une pâtisserie en guise de gâteau d'anniversaire. Sa petite sœur n'était plus de ce monde mais il continuait à cuisiner pour elle. C'est encore son anniversaire aujourd'hui, mais puisque de toute façon elle ne pouvait pas le manger, autant le donner à quelqu'un pour que cela soit utile. Il tendit doucement le chocolat à la jeune fille.

- Ne fais pas attention aux mots. Tu en veux ? Ça te fera du bien.

Il afficha un sourire doux et rassurant. La jeune fille n'allait sans doute pas tarder à souffrir, mentalement, physiquement, ou peut-être même les deux. Alors, qu'elle ait au moins quelque chose d'agréable à penser...

Réalisé par BlueBerry pour Orange

Invité

Une main d’ombre surgit de la robe occulte pour attraper les clés en plein vol et les déposer délicatement dans la paume ouverte de la légende urbaine brésilienne.

« Don’t worry about this, sir. Vous vous doutez bien que je vais vous expliquer mes méthodes. Et concernant barbichette, comme vous l’appelez, vous n’avez pas non plus à vous en faire. J’ai également un compte à régler avec lui, mais je le ferai sur un autre terrain. »

Ce n’était que la pure vérité. Aloïs était le responsable de cette rancœur envers celle qui l’avait battue, mais lui, elle voulait l’écraser sous les projecteurs, devant toute une foule, pour bien lui montrer ce qu’était la coordination.

L’Irlandaise attendit qu’on déplace son collègue de l’Elite dans une autre cellule pour pénétrer dans la prison de Yumi. La jeune fille était recroquevillée dans un coin. Elle semblait terrifiée, ce qui pouvait se comprendre.
Avec un sourire mauvais qui ne présageait rien de bon, Catherine s’approcha doucement de son ancienne adversaire, s’accroupit pour être à sa hauteur. De l’une de ses mains gantées, elle releva la tête de son nouveau jouet.

« It’s been a while, hum ? Depuis que nous nous sommes affrontées. Je dois avouer être surprise de te retrouver ici, mais, d’un côté, ça m’arrange. »

Sans plus de cérémonie, son habit de fumée quitta son être pour envelopper la jeune coordinatrice dans un linceul glacé l’entravant de tout mouvement. La prison impalpable emporta alors Yumi jusqu’à la planche de bois servant de couchette, et l’y maintint en place le temps qu’A Mulher-Cobra emprisonne ses poignets à l’aide de menottes. De ce fait, elle pourrait se débattre mais pas s’échapper, le cas de figure que l’amatrice de poisons préférait.
Une fois cela fait, Mo Féin Eile redevint la robe sombre de sa moitié humaine, tandis que cette dernière s’asseyait à côté de sa nouvelle victime. Son sourire s’agrandit en voyant l’expression délectable affichée par la jeune fille.

« Ne t’en fais pas, je ne compte pas te tuer. On va juste s’amuser un petit peu, toi et moi. » Ajouta-t-elle en caressant de façon dérangeante la joue de Yumi.

Sa phrase achevée, elle leva l’un de ses bras au-dessus du ventre de la gamine. Répondant à cet ordre discret, Luìochàn quitta les omoplates de sa dresseuse et, arrivée à sa main, descendit en rappel jusqu’au corps de la prisonnière au moyen d’un fil de soie sorti de son abdomen. L’arachnide demeura un instant immobile, avant d’avancer aléatoirement sur ce terrain de jeu, remontant même jusqu’au visage de la coordinatrice.
Voyant la poitrine de son jouet se soulever plus rapidement, Catherine ne put s’empêcher d’avoir un petit rictus.

« Attention, attention. Luìochàn pourrait te mordre si elle devient trop nerveuse. Tu ne voudrais tout de même pas l’énerver, hum ? »

Bienvenue au Paradis

16 ans à peine

Samaël Enodril

À peine sentir qu’une peau me frôle
Une caresse vague, et la mer se retire

Peur. Cris. Pleurs. Douleur. J'ai toujours rêvé d'être courageux. D'être comme lui. Je n'ai pas sa couleur de cheveux, sa classe, son intelligence ou même son audace. Ses yeux; je n'ai hérité de lui que cette jolie couleur dorée qui brillent d'une même intensité dans nos prunelles. Que deviennent toutes les larmes qu'on ne verse pas ?... J'ai déjà dû trop pleurer dans le fourgon, car je n'arrive plus à en verser une seule. Je ne saurais décrire l'état dans lequel je me trouve. J'ai envie de fuir, de me défouler, de hurler. Je ne dois pas être le seul dans cette situation. Arrachés à nos proches, nous sommes tous retenus captifs de ces soldats qui ont surgis par surprise. Cette rafle, ces blessés, ces morts, ces prisonniers... Personne n'a rien vu venir. Pour ma part, je n'ai qu'une seule question en cet instant précis : pourquoi ? Aucun de nous ne l'a mérité, mais cela nous est tombé dessus, comme ça, sans qu'on puisse faire quoique ce soit. Je me sens impuissant, inutile, mais surtout complètement déboussolé. Cela ne m'étonne pas du Régime, au final. Tant de cruauté, c'est bien leur genre; mais c'est arrivé si soudainement, et je n'aurai jamais cru qu'ils puissent agir si publiquement. La première opération du Bloc R a montré la puissance des Résistants mais surtout leur colère contre ces tortionnaires qui avaient enlevé tant d'innocents. Serait-ce là leur vengeance ? Un moyen pour eux de prouver qu'ils sont plus forts, malgré ce qui est arrivé fin Octobre ? Peut-être. Sans doute. Non, j'en suis sûr, maintenant. Cette bataille-là, ils l'ont gagné.

À peine sourire à un regard
Penché sur moi, et le ciel se referme

- Avance !

Comme si j'avais le choix, de toute façon... Si tu n'exécute pas leurs ordres, t'as le droit à une balle dans la jambe, à ce qu'il paraît. Et quand tu n'avance pas assez vite, ils te pointent leur arme dans le dos et te poussent violemment avec. La plupart du temps, tu tombe, car c'est plutôt brusque, et que tu es déjà assez faible comme ça. Alors j'avance, péniblement. Tête baissée, mes mèches de cheveux cachent mon regard. Kame près de moi, mon Pokémon ne me quitte pas des yeux. Le désespoir s'est emparé de moi; il est déjà trop tard pour les illusions, désormais. Cela fait plusieurs minutes que j'ai envoyé mon message à Faust. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais c'était plus fort que moi. Je ne veux pas qu'il prenne de risques. Je ne veux pas qu'il me sauve de nouveau. Mais si mon cerveau pense de cette façon, au fond de moi j'ai envie. J'ai envie qu'on vienne nous délivrer. J'ai envie que les soldats perdent espoir lorsqu'ils verraient le notre arriver pour nous secourir. Mais ça n'arrivera pas. C'est trop beau pour être vrai. Le Régime nous tient, et cela m'étonnerait qu'il nous laisse repartir aussi facilement.
Je trébuche, mais à peine je m'étale au sol qu'on tire de nouveau avec force sur ma chemise et on m'oblige à me relever. Je ne cesse de trembler. Tout ce que je voulais, c'était participer à ce tournoi. Mais à chaque fois qu'apparaît la plus petite lueur d'espoir, il est aussitôt détruit. Cette nouvelle année avait pourtant bien commencé. Nous sommes venu nous joindre à la fête avec le sourire, mais il a suffit d'une bombe pour commencer le carnage. Quelque chose en moi me dit qu'il y a des gens, dehors, qui ne laisseront pas passer ça. Qui voudront agir pour nous. Je ne veux plus de morts, plus de blessés, plus de sang. A quoi bon s'entraîner si on est faible face à ces monstres ? Je voudrais faire quelque chose. Mais je ne peux pas. Je ne peux rien, et je ne me suis jamais senti autant perdu.

À peine le temps d’un sablier
Qu’il faut s’en aller

Les soldats m'entourent, vérifient que je ne chute plus en chemin. Les enfants, ça doit être ce qu'ils détestent le plus. Mes pas me guident difficilement. Est-ce à cause du sang que je peux encore sentir couler le long de ma hanche ? Ou de la peur qui me fait trembler ? Dur à dire. Je ne sais pas jusqu'où ils vont m'emmener. J'aperçois les cellules qui défilent devant ma vue. A quoi m'attendais-je vraiment, en venant ici ? Le mince filet d'espoir que j'avais s'est envolé au fur et à mesure que le camion dans lequel on m'avait jeté s'était rapproché de cette prison.
Je sens une tape derrière la tête pour me forcer à aller plus vite. Mais j'ai presque l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui contrôle mes jambes. Elles sont pareilles à celle d'un robot. Elles avancent, machinalement; mais la seule chose dont j'ai envie, c'est de les utiliser pour fuir cet endroit. Partir loin, très loin, pour sentir de nouveau l'herbe verte et fraîche, l'eau claire qui cascade tranquillement dans la forêt, les bruits des Pokémons qui s'agitent, emplis de vie. Mais je ne suis pas prêt de revoir tout ça. Et quand je sortirai, si jamais je le peux, si jamais notre chant d'espoir a été entendu, je sais quelque chose aura changé. Je ne sais pas encore quoi, mais ça sera différent.

15 ans à peine, 15 ans seulement
J’avais la vie qui m’attendait

Je sens que la tension monte soudainement. Il y a une agitation, au-delà. Je tente de m'approcher, mais on m'en empêche. Tout se termine rapidement, mais le coup de feu résonne encore dans la cave. J'ai tout à coup du mal à respiration et mon cœur se met à battre follement. Ma respiration est plus saccadé, j'ai l'impression que chaque nouvelle bouffée d'air me brûle les poumons.
Puis, je sens qu'on me prend par les bras. Deux soldats me serrent de chaque côté et me traîne. J'essaye de me débattre comme je peux, mais une main s'abat sur moi et je reçois une claque d'une telle violence qu'elle me fait tomber au sol. On me prend le col de la chemise et on me pousse une nouvelle fois à avancer. Pendant la marche, je tourne mollement la tête vers les prisonniers déjà présents. J'écarquille les yeux lorsque je reconnais le colocataire de Faust. Je n'aurai jamais cru qu'il soit capturé, lui aussi. Je ne lui ai pas beaucoup parlé, et il n'avait pas l'air de beaucoup m'apprécié, mais quand même. J'aperçois également pas mal de personnes que je ne connais pas, et encore, c'est pas fini d'arriver. Je peux voir un gamin aux cheveux châtains, aussi. Il doit avoir le même âge que moi, et qui était aussi dans mon fourgon. *On est tous dans la même galère...*
Enfin, on me jette en avant. Je relève les yeux vers l'homme qui se tient devant moi et manque d'éclater en sanglot lorsque je croise son regard. Il est grand, blond, avec des lunettes, un revolver, et un sourire effroyable qui me fait trembler de plus belle. Non... NON ! Je ne veux pas... JE NE VEUX PAS ! Mais je n'ai pas la choix... je n'ai pas le choix... *A l'aide... A l'aide...*
Je n'arrive plus à pleurer, mes larmes sont comme bloquées et quelque chose les empêchent de sortir. Le blond me conduit devant la porte métallique d'une cellule qu'il tape avec le poing. Sa phrase me laisse perplexe, cependant. Qui ?... Qui est à l'intérieur ?... Pourquoi m'a-t-il emmené jusqu'ici ?...

Je ferme les yeux. Je ne veux pas voir qui se trouve derrière cette porte. Je ne préfère pas savoir avec quel type on allait me mettre. Pourtant, la voix qui répond aux propos de l'homme m'oblige à rouvrir les yeux, car elle ne m'est pas inconnue. Mon cœur manque de nouveaux battements. Cette voix... Je ne peux pas le croire... *Non... Non !... Ça ne peut pas... Ce n'est pas possible...*
Je n'ai pas le temps d'y songer plus longtemps que le tortionnaire ouvre la porte et me pousse pour me faire rentrer dans la cellule. J'apparais dans l'encadrement de la porte, et là, le temps s'arrête. Lorsque mon regard croise le sien, j'oublie tout ce qui se passe autour. Non... Non...
Je croyais ne plus être capable de pleurer, mais d'un coup, toutes les larmes que je n'arrivais pas à verser coulent sur mes joues et je ne peux plus les arrêter. Ma vue se brouille, mais je peux voir ses cheveux, son visage, ses vêtements déchirés, son sang séché, ses cicatrisent... et ses yeux. Ses yeux dont j'ai hérité. C'est lui. Je peine à le croire. Je crois rêver, mais non. C'est lui, c'est bien lui. Celui pour qui je me suis inscrit à la Compétition, pour qui je me suis fait violenter par des Pokémons sauvages et dangereux, pour qui je me suis entraîné et pour qui je me suis battu jusqu'ici. Depuis trois ans je n'avais qu'un seul but : le libérer. Remporter cette Compétition, devenir Maître... C'est pour lui que j'ai fais tout ça. Jamais je n'aurai cru le revoir ici, maintenant, alors que je m'imaginais déjà le sortir de là la prochaine fois qu'on se reverrait.
Cette rafle, c'était un véritable enfer. Tous les soirs je faisais des cauchemars en pensant à lui. J'ai été blessé de nombreuses fois, et j'ai bien failli mourir durant mon voyage. J'ai failli hurler et désespérer en arrivant ici. Mais maintenant... malgré son état, je suis si heureux de le revoir...
Lorsqu'il prononce mon nom, je crois fondre, et un sourire se dessine sur mon visage, alors que mes pleurs continuent. Mes jambes tremblent, mais j'arrive à bouger celle de gauche pour faire un pas en avant et je cours jusqu'à lui pour le rejoindre, alors que son regard surpris ne m'a toujours pas quitté.

- Papaaaaaaaaaa !

Peu importe la douleur à ma joue dû au coup que j'ai reçu. Peu importe tout ce qui est arrivé jusqu'ici. Je continue de courir jusqu'à lui. Je ferme les yeux et me jette littéralement dans ses bras qui m'entourent avec douceur et tendresse, comme autrefois. J'enfouis mon visage dans son cou, mais je sens malgré moi, sans le voir, le poids du regard noir qu'il lance au direction du blond. Peu importe. Ses câlins m'ont tellement manqués... tellement manqués... Malgré le froid, une douce chaleur m'envahit et je respire de nouveau son odeur. Je ne veux plus le lâcher. Je veux qu'il reste avec moi, qu'on ne se quitte plus jamais.
Ses bras m'enlacent et il me frotte les cheveux, pendant qu'il ne peut laisser échapper quelques larmes, lui aussi. Je suis en prison, certes, mais je l'ai retrouvé. J'ai retrouvé mon Papa, et c'est tout ce qui compte.

- Sam... Tu m'as tellement manqué... J'ai tant de choses à te dire...

C'est réciproque, évidemment, mais je suis encore trop bouleversé pour dire quoique ce soit. Je réussis quand même à lui murmurer quelque chose à l'oreille, bien trop bas pour que qui que ce soit entende.

- J-je voulais tellement t-te revoi-oir. Je-je me suis inscrit à la Compétition p-pour te libérer.

Je ne peux m'empêcher de lui raconter discrètement ce qu'on m'a dit à propos de l'Opération du Bloc R et de lui parler de Noctis par la même occasion, en racontant qu'il m'avait aidé et sauvé. Quand je l'ai vu pour la première fois, Faust avait vraiment l'air tourmenté par ce qui s'était passé. Je voulais en parler à mon père pour qu'il puisse ensuite le rencontrer. Encore une fois, seul mon père peut m'entendre. Je sais à quel point le secret de Faust doit être à tout prix gardé et que Papa comprend. C'est lui qui m'a toujours dit de ne jamais dévoiler aucun secret, car la confiance de quelqu'un est une chose très importante.

- Oh, Sam... Tu as du prendre de gros risques. Je me rappelle de ton ami. Tu le remercieras de ma part.

Je m'éloigne un peu de lui, et il me regarde d'un sourire tendre que je lui renvoie.

- On ira le voir ensembles, hein ? Q-quand on sera libres ?...

Il change d'un coup d'expression. Quelque chose semble le gêner. Ne me croit-il pas ? Je suis sûr qu'on va s'en sortir, pourtant. Dès que je l'ai vu, un peu d'espoir est réapparut en moi. Je n'ai plus aucun doute là-dessus. Nous serons de nouveau une famille complète et heureuse.

- Sam... On a des tas de choses à se dire, mais écoute-moi bien : si jamais tu as une quelconque occasion d'être libre, ne la laisse pas passer, d'accord ? Il faut à tout prix que tu la saisisse, sans te préoccuper de moi. Je t'ai déjà causé tant d'ennuis... Tu ne dois pas penser à moi. Ta vie, c'est tout ce qui compte. Si jamais il t'arrivait quelque chose, dis-toi que je ne me le pardonnerai pas.

Je suis tout à coup inquiet. Kame s'approche enfin timidement de nous et mon père lui caresse la tête.

- Salut, toi. Tu as grandi, dis donc, fait-il au Carabaffe qui lui répond joyeusement.

Mon père se tourne de nouveau vers moi. Il veut me dire quelque chose, je le sens. Je sens que c'est important, mais il hésite. Quelque chose semble le bloquer.
Après quelques secondes, il me ramène de nouveau vers lui pour une nouvelle étreinte.

- Sam... Je t'aime tellement...

- Je t'aime aussi, P'pa...

Quelque chose cloche, je le sens. Mais peu importe. Si mon père a vraiment quelque chose à me dire, je le saurai tôt ou tard.
Pour l'instant, plus rien ne pourrait gâcher ce moment que nous avons attendu depuis si longtemps. Je ne pensais pas le revoir ici, ni maintenant, mais je suis heureux de l'avoir retrouvé et de pouvoir à nouveau lui faire des câlins.
Je l'ai enfin retrouvé. Papa... J'ai enfin retrouvé mon Papa...

15 ans c’est tout, 15 ans pour rien
Déjà la fin, était-ce bien la peine
Pour si peu de temps

Réalisé par BlueBerry pour Orange

Bienvenue au Paradis ♥

J'y peux rien si j'ai une chance de cocu. Le timing est si parfait, et le temps tourne en ma faveur, plus il tourne, plus les cellules se remplissent. Avant de ramener le gamin pour le faire retrouver gentiment son papounet dans des retrouvailles qui n'allaient pas leur faire spécialement de bien, j'avais confié les clés de la 17 à A Muller Cobra, donc je la laissais faire le nécessaire pour désolidariser Barbichette de sa Yumi pour qu'il se retrouve dans une autre cellule. Ouin-ouin, voilà comme on a arrache les tourtereaux l'un à l'autre, quelle tristesse. Je ne sais que dire à Yumi pour justifier mes actes, alors je préfère ne rien dire... Je fais mon métier, rien de plus, non, en fait... Je m'amuse. Ce n'est pas de l’intérêt pour les intentions du Régime, juste de l'agrément, avec un bonus salaire alléchant et un privilège, celui de pouvoir faire mal légalement à ceux qui me tombent sur la main. Vous pensez que c'est lâche de les aligner ainsi dans les cellules, de leur lier les pieds et les mains pour s'exercer dans une position absolue de supériorité? L'éthique? Qu'est-ce que j'en ai à faire? Alors les regards meurtriers qu'allait m'envoyer chouchou, parce qu'il allait comprendre que son fils allait souffrir lui aussi... Oh, je conçois sa colère. Mais je m'en bats complètement. Au moins, son sourire arrogant et défi a disparu de son visage, faisant renaître mon rictus dans une expression des plus infâmes. Ce sourire pervers ornait mon visage, il signifiait que j'allais me délecter. Alors qu'Ikaël avait soufflé le prénom de son fiston, je passais d'un geste doux mais ferme ma main dans les cheveux de Samaël, l'attirant contre moi sans quitter mon sourire, l'ébouriffant et redevint plus brusque, plus impatient, pour le pousser dans la cellule d'un mouvement de bras. Je le laisser aller à son père pour qu'il se jette dans ses bras en pleurant à chaudes larmes. Je ressortais le flingue, l'essuyais soigneusement et avec délectation à l'aide d'un mouchoir, vérifiais le chargeur, prenais mon temps en observant Chouchou en train d'étreindre son fils, le fixant d'un air supérieur, les épiant et écoutant leur moindre parole, espérant y déceler quelque sujet de conversation intéressant. Je frappais de la crosse du revolver la porte d'acier trempé, produisant un bruit sourd destiné a les ramener sur terre. Puis je reprenais, dans un soupir exaspéré :

« Bon, merci les enfants, c'est fini les câlins! Ikaël, Mein Lieben, tu veux bien attacher ton petit Sam, Bitte Shön? Oh, et range moi ta tortue, au passage, sinon Justin s'en occupera. »

Première étape. Qu'ils comprennent qu'ils ne pouvaient faire autrement que m’obéir au doigt et à l’œil, sinon ils ne s'en sortiraient pas entiers, enfin, ils ne s'en sortiront pas, du moins, ça, je veux. Je lançais une paire de menottes a terre et les faisais glisser sur le sol jusqu'aux pieds de Chouchou. Toujours confortablement adossé à l'entrebâillement de la porte, d'un signe de tête, je l'encourageais à ramasser les deux cercles de métal enchaînés l'un a l'autre, dont il devait se servir pour emprisonner son propre fils. Bien sûr, il n'allait pas obtempérer comme ça, il allait falloir l'aider un peu. Le voir tarder ainsi m'irritait réellement et d'un geste impatient, je retirais le cran de sécurité du pistolet et tirais une balle dans la direction du petit brun, je ne le visais pas lui, mais le mur a quelques dizaines de centimètres, assez pour le convaincre que je pouvais très bien rectifier mon tir sans hésiter vers son petit ange, ou sur lui. Mon ton perdit son amabilité et mon sourire disparu pour faire place à la froideur. D'une voix plus grave et forte, je me répétais.

« Attache-le, bordel. Les mains dans le dos. Schnell! »

J’effleurais au passage la Pokéball de Justin qui se matérialisa sur le sol de béton et se mit au garde à vous à mes côtés. Une simple précaution si le blondin venait à se rebeller et tentait de se jeter sur moi, suivi de son gamin. Deux contre deux, ça me paraît équitable, dans le pire de cas? Si on pouvait parler d'égalité. Justin était juste là pour sécuriser le terrain, je ne tomberais pas si bas au point de demander main forte aux sbires qui étaient déjà dépassés par la situation. En tapotant nerveusement du pied, j'attendais que le paternel s'exécute et quand ce fut fait, je repris la parole. Et demandais au gamin de tirer sur ses poignets pour vérifier qu'il n'avait pas fait le boulot comme un saligaud.

« Wunderbar! Maintenant, tu vas dans le coin et tu bouges plus. » Puis je me tournais vers Ikaël. « A nous deux, papounet! »

Et regarde ce que je sors pour toi.. .Eh oui, une nouvelle paire de menottes. Pour celle-ci, je m'approche du blondin, toujours mon arme a la main et Justin s'imposant entre le père et le fils. Lui intimant du regard de ne pas riposter sous peine de voir son petit ours brun souffrir, je tirais ses mains derrière le dos et les lui attachais à l'armature de métal du lit de camp de la cellule... Un lit de camp sans matelas. C'est drôlement rudimentaire, tout ça. Une fois le paternel attaché, je me posais sur le sommier métallique l'air détendu et d'un signe de tête, j'indiquais à mon Scalpion d'aller refermer la porte, puis Justin resta sur ses positions devant le battant pour observer. La lumière blafarde du néon donnait à cette chambre une ambiance de cauchemar. Mon sourire réapparut enfin.

« Alors, Samaël, Ikaël, on dirait que la petite famille s'est réunie, dommage que la maman manque a l'appel, je crois qu'on aurait eu bien plus de choses à nous dire. Ah, mais j'ai oublié, tu ne me connais pas encore, je suis Dio Silvery, Officier du Régime et Tortionnaire. Comment trouves-tu cette cellule, hein? Que je t'entendes pas te plaindre que c'est loin d'un Hôtel Palace. Tu as la chance de la partager avec quelqu'un que tu adore, en plus... Vraiment, tous les deux, j'ai été touché par ce lien si fort qui vous unit! »

Je rangeais mon flingue a ma ceinture et Justin m'apporta ce qui était plus ou moins ma trousse à outils, ou étaient rangés un arsenal d'objets tranchants au différents gabarits et formes, tout plus tranchants les uns que les autres. Je prenais une lame au hasard, un couteau que je dépliais d'un coup de poignet vif. Je fis briller sa lame à la lumière et observait l'éclat d'un regard fiévreux, exalté. Je ricanais doucement et reprenais mon sérieux.

« Ah, je rigole, je rigole, les petites familles comme vous... Ça me donne encore plus envie de leur faire du mal. »

Je fis tourner le couteau entre mes doigts et dégageait les vêtements d'Ikael du point que je visais, la peau palpitante et douce au niveau de sa clavicule, la pointe du couteau vint s'y poser presque doucement commençant à peine a s'y enfoncer. Puis j'adressais un regard un garçon en face de nous. Avec un soupir, je raffermissais un chouïa ma prise, un goutte de sang coula alors sur la clavicule d'Ikaël. Assez visible sur sa peau blanche pour que Samaël la voit.

« Sam', je t'en prie, fais moi la discussion, tu ne me déranges pas, tu sais. Ne te gênes pas pour moi. Je vais te poser quelques questions si tu n'est pas inspiré. La compétition, c'est comment? Tu as fait quelques rencontres? »

Espérons qu'il ne soit pas trop choqué au point de ne pas comprendre ou je veuille en venir. Sinon, c'est simple, moins il causera, plus je m'amuserais. Même si je n'attendais pas qu'il parle pour me faire plaisir.

Bienvenue au Paradis

Devenir quelqu'un

Ikaël & Samaël Enodril

N’avoir peur de rien ni de personne
Peu importe les moyens qu’on se donne

L'étreinte familiale fut dérangée par un bruit sourd, montrant l'impatience du tortionnaire. Mais si c'était de la colère qui brillait dans les yeux d'Ikaël lorsqu'il croisait le regard de Dio, ceux de Sam reflétait au contraire toute sa peur. Seule la présence rassurante de son père à ses côtés suffisait à lui donner suffisamment de courage pour oser poser ses iris dorées en direction du blond.

La remarque sarcastique de Dio lui fit grincer les dents. Il pensait l'atteindre, en lui demandant d'attacher lui-même son fils ? Il pensait qu'il allait lui obéir ? Ikaël resserra un peu plus son emprise sur son fils. Kame détaillait l'officier du Régime avec un grognement. Mais son dresseur exécuta les ordres et il ne put lire que de la surprise sur le visage de son meilleur ami de toujours lorsqu'il le rappela dans sa Pokéball. Il était rare, les fois où sa fidèle tortue était enfermé dans la boule bicolore. Mais il ne voulait pas voir en plus son ami souffrir et il remercia intérieurement Arceus de laisser au moins son équipe en dehors de tout ça. Il ne savait pas qui était ce "Justin", mais mieux valait ne pas tenter de le découvrir, en fait.

Le tortionnaire lança en direction du paternel des menottes, destinées à son fils. Les chaines glissèrent sur le sol jusqu'aux pieds du Enodril en lui faisant un signe de tête pour l'encourager. Mais celui-ci y jeta un bref coup d'œil avant de détourner la tête sur le côté. Non, il refusait de passer les menottes au jeune garçon. Il ne pouvait tout simplement pas. Cela ferait sans doute trop plaisir à ce sadique...
Mais malheureusement, surtout armé, Dio était bien trop fort. Il savait exactement comment faire réagir Ikaël. Car si son fils était sa plus grande force, c'était aussi sa plus grande faiblesse. Alors, quand l'impatience du blond atteignit son paroxysme, ce dernier tira une balle qui frôla la tête de l'adolescent et vint se déloger dans le mur derrière eux. Samaël eut un hoquet de surprise et se réfugia d'instinct dans les bras de son père en poussant des petits gémissements de peur. Ikaël lui frotta doucement le dos et jeta un regard noir à Dio qui avait perdu son sourire et pressait les deux Enodril de sa voix glaciale. Enfin, son prisonnier soupira et s'empara des menottes.
Son fils s'écarta de lui après quelques secondes et se retourna pour se laisser attaché. Ikaël caressa les poignets de son gamin pour tenter de le rassurer un peu et emprisonna ses mains dans les chaînes pendant que le tortionnaire avait sorti d'une de ses Pokéballs un Scalpion qui faisait froid dans le dos.

Sous le regard intéressé de Dio, Sam lui montra les menottes qui maintenaient douloureusement ses mains attachées et parti donc se placer dans un coin de la place, sans quitter son père des yeux. Plus jamais il n'avait envie de se séparer de lui. Il pensait bien qu'il risquait de s'enfuir sans lui, mais il voulait tellement qu'ils repartent ensembles... Mais il ne pouvait que regarder cet homme mystérieux et hautain s'approcher de son père pour lui mettre à son tour des menottes semblables aux siennes et l'attacher cette fois-ci au lit qui était posté dans la cellule. Un lit sans matelas... Un lit de prison ? Non, un lit de Régimeux sournois. Ikaël ne s'était pourtant jamais offusqué de cela. Un lit douillet, c'était vraiment le cadet de ses soucis. Il ne s'était d'ailleurs autorisé à se plaindre sarcastiquement de cela qu'après quelques années seulement de captivité.

Le tortionnaire s'assit donc sur le sommier, ou du moins ce qui ressemblait, et le châtain trembla lorsqu'il vit avec dégoût son sourire carnassier refaire surface. Tous deux se crispèrent alors quand le blondin évoqua la mère. Lyra. Samaël remercia son Insécateur de l'avoir emporté à temps pour ne pas qu'elle soit emmené, elle aussi. Mieux valait ne pas qu'elle voit son mari et son fils dans un tel état.
Dio Silvery se présenta finalement à Sam. Il connaissait enfin le nom de celui qui avait maltraité son père durant tout ce temps. Cela le fit bouillonner intérieurement. Dio... Dio Silvery... Il n'était pas prêt de l'oublier, lui...
Le jeune garçon ne répondait pas aux propos de l'arrogant. Il préférait rester silencieux. Mais ses émotions se bousculaient. Un mélange de rage et de peur. Cela ne s'arrangea pas lorsque le Pokémon apporta à son maître une étrange trousse. Pas besoin d'être surdoué pour deviner que ce n'était pas une trousse de secours.
Dio en sortit un couteau finement aiguisé qui scintillait à la lumière du néon. Le cœur de Sam se serra aux dernières paroles du dégénéré à lunettes. Celui-ci ricanait à la vue de l'objet coupant. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que l'éclat de la lame tranchante ne fascinait pas seulement le tortionnaire...

La respiration de Sam s'accélérait de plus en plus au fur et à mesure qu'il voyait la dague s'approcher dangereusement de son père. Celle-ci se posa doucement sur la clavicule de son géniteur et la pointe commençait déjà à s'enfoncer. Sam faillit pousser un cri. Il cru avoir du mal à respirer. Il manqua de s'étouffer lorsqu'il aperçut déjà des gouttes de sang s'échapper de la peau d'Ikaël. Ce dernier ne disait rien, se contentant de poser ses yeux couleur or sur son fils. Le jeune garçon se rendit compte après qu'on lui avait posé des question. *Résiste, Sam... Résiste...*
L'adolescent ouvrit la bouche mais aucun son n'en sorti. Il n'arrivait pas à prononcer quoique ce soit, trop surpris et perdu pour tenter de parler.

Ce n'est que lorsqu'il plongea ses yeux dans ceux de son père qu'il crut voir quelque chose s'allumer au fond de lui. Sam s'était promis de ne rien dire sur Faust, ou sur qui que ce soit. S'il avait des secrets, il les emporterait avec lui dans sa tombe. Car il sait à quel point que, même si son père n'était pas le genre à faire le fier devant les autres, il avait toujours dit à son fils qu'il ne fallait jamais dévoiler des informations capables de nuire à autrui. Ce sang, ce liquide pourpre qui coulait le long du torse d'Ikaël, faisait trembler son fiston qui ferma les yeux.
Après quelques petites secondes, il les rouvrit enfin. Plus de peur dans le regard, cette fois-ci, mais il était vraisemblablement énervé.

- Désolé, je parle pas Allemand.

Cette réponse était sortie toute seule, comme si ce n'était pas réellement lui qui avait parlé mais une autre part de lui...
Lorsqu'il entendit ça, l'Enodril le plus âgé ne put s'empêcher de rire. Il sourit face à son fils pour le féliciter, lui disant par la même occasion, d'une certaine façon, qu'il était fier de lui.

Qui se met en travers du chemin
Quand on veut arriver à ses fins
Si c’est devenir quelqu'un

Réalisé par BlueBerry pour Orange

Bienvenue au paradis.

Peterson était d'un calme incroyable, en apparence tout du moins. Il paraissait détendu, presque nonchalant, comme s'il avait été chez lui & non au fond d'une prison sombre, face à celle qui allait bien vite être sa tortionnaire, la source de souffrances physiques & psychologiques qui dureraient probablement longtemps.. À supposer bien sûr, qu'il sorte vivant de là. En un sens, Kim était impressionnée de ce calme presque inimaginable, & dans un autre cela l'interrogeait.. Était-il parfaitement stupide & inconscient de ce qui l'attendait? Elle en doutait, du peu qu'elle savait du bonhomme & de ce qu'elle en voyait actuellement, il était tout sauf con. En ce cas.. Savait-il tellement bien ce qui allait lui arriver qu'il parvenait à s'en détacher? Cette seconde hypothèse se révéla bien vite la plus probable de toutes, chassant les autres qui commençaient à se former dans l'esprit de la jeune femme, lorsque le cobaye répondit à ses paroles presque badines. Sur un ton des plus sarcastiques, deux phrases emplies d'une ironie glaciale, d'un réalisme qui aurait été presque effrayant si elle n'avait pas été celle aux commandes, celle qui ne risque rien. En un sens, elle admirait presque ce courage un peu (ou plutôt très) fou de son sujet d'études. D'autres tortionnaires lui auraient déjà brisé quelques doigts pour lui faire payer cette insolence que peu se permettent, du moins aussi tôt. Mais elle n'était pas là pour ça, elle.

- T'as de la répartie, c'est cool.

Dans le dos de la jeune femme, le Seviper se dressa de toute sa hauteur, dardant un regard d'avertissement vers le prisonnier. Elle ne vit pas ce mouvement de son allié, mais il était certain que lui n'aurait pas la même patience ; pour peu qu'elle ou Hermione détournent le regard quelques micro instants au moment où Peterson fait une nouvelle démonstration de ses sarcasmes, & il saurait ce que veulent dire colère ou punition selon Severus. Un silence s'étira pendant quelques secondes avant que Kim ne reprenne la parole, neutre, tout en allant s'accroupir près de sa victime.

- En effet, tu n'as pas le choix.

& contre tout ce qu'on pourrait attendre d'une tortionnaire "classique", elle défit les liens qui retenaient son cobaye, pendant que sa Lianaja ouvrait la mallette qu'elles avaient apportée & en sortait une fiole & une seringue à l'aide de ses lianes. De toute façon, seul contre elle & ses pokémons, il ne pouvait rien. & puis bon.. Ce serait dommage qu'il se brise les poignets si l'un des poisons l'amenait à se tordre de douleur, hein? Ce serait un véritable biais de confusion, qui rendrait l'observation des résultats moins objective, & de fait beaucoup moins fiable.. Vraiment, ce serait triste. Surtout pour ses recherches & elle certes, puisque comme l'avait si bien souligné Peterson lui-même, son avis ne comptait pas vraiment. Enfin. À cet instant, une seringue déjà dosée & prête à l'emploi parut juste devant elle, passée par Hermione qui se rapprochait. À cet instant également un détail de ces journaux qu'elle avait pu apercevoir dans des kiosques à Amanil lui revint à l'esprit. Un gros titre d'un quelconque magazine people, parlant du dominant & du dominé entre Mephisto & son compagnon, à cause d'une histoire de spécialités en type pokémons, les ténèbres pour le conseiller, & pour le cobaye.. Aha, si ce souvenir était exact, cela était bien plus intéressant à ses yeux que l'existence d'une petite sœur ou d'une cousine.

- Oh, un détail me revient.. Ne serais-tu pas spécialiste des pokémons psy toi? Qu'est-ce que ça fait d'être dominé par le poison pour une fois?

Tout en parlant, elle jeta un bref regard au liquide rougeoyant dans la seringue qui lui suffit à le reconnaître, avant d'en injecter tranquillement une bonne dose dans le bras de son sujet. Elle se serait mise à siffloter que l'effet aurait été le même cependant. Une passionnée des poisons, protégée par trois serpents & un roc doré, en train de tester sur un autre être vivant un cocktail de sa création.. Soit dit en passant, une création en freestyle total. Il y avait du venin de Nidoking, dont l'effet n'était pas mortel mais affreusement douloureux, du venin de Venipatte qui souvent donnait l'impression de brûler de l'intérieur à cause de sa grande acidité, & de la poudre toxique de Roselia dont l'effet était très désagréable pour une si jolie fleur puisqu'il se concentrait directement sur les centres de la douleur (au lieu de se répandre dans l'organisme comme les autres poisons naturels). Elle connaissait sur le bout des doigts les effets de chaque composant oui, mais n'avait jusqu'à ce jour encore essayé de les mélanger. Elle n'attendait plus que de voir leur effet combiné désormais ; des fois, certains mélanges donnent des surprises, comme son fameux Nécroseur à base de venins de Seviper & Rapion & de suc de Gloupti.. Au lieu de causer d'atroces souffrances seulement, cette merveille causait en plus la mort des chairs touchées par les toxines. Elle avait bien hâte de savoir ce que donnerait ce nouveau cocktail, tiens.

- Ah, & sinon.. Que sais-tu de la Résistance?

Avant qu'elle oublie, quand même. Fallait toujours qu'elle ait des trucs à écrire sur son rapport.

Bienvenue au Paradis ♥

Je m'y attendais, le gamin était trop terrifié pour dire quoique ce soit, il devait avoir envie de mouiller son pantalon a avoir son pauvre petit papa se faire blesser de la sorte. Il ne le fit pas, pourtant, il regardait même avec attention, la terreur bien présente dans son regard, et je souriais, bien plus pervers, me penchant plus sur Ikaël et passait une main dans ses cheveux, caressant même son cou furtivement du bout du doigt, presque sensuellement, le regard toujours brillant ne se détachant jamais du visage horrifié du petit. Il allait falloir qu'il cause, sinon son papounet allait avoir bien plus mal, ce n'était que le début, comprenait-il cela? Apparemment non. Non, il n'avait pas compris qui c'était qui commandait ici. Parce que la voix assurée, sans aucun sanglot qui sorti alors de sa gorge eut pour effet de me faire stopper mon appui et d'effacer définitivement mon sourire. Un silence passa dans la cellule, pendant lequel je foudroyais du regard ce gosse insolent. Ah, bravo, les Ponchiens font pas de Chacripans on dirait, hein. Et en plus, Ikaël se marrait. Sale petit con. Tu piges pas l'allemand, n'ose même pas me parler sur ce ton, tu as très bien compris ce que je voulais, alors répond a mes questions. Surtout, ne pas déjà péter les plombs. Quoique, je devrais leur faire comprendre une bonne fois pour toute... A chaque fois, c'était la même chose, en torture, dans la vie, tout ce qui marchait a coup sur, c'était la solution de force, la violence. Cela avait été prouvé une nouvelle fois aujourd'hui, avec cette rafle. C'est donc d'un geste brusque, sans répondre, que je retirais la lame à peine enfoncée pour la planter, cette fois bien moins doucement et carrément plus profondément dans l'épaule du paternel. Le sang coula plus fort, le long de la lame et sur la garde, recouvrant un peu mes doigts.

« Tu aimes ça, voir ton père souffrir, hein. On aime tous ça. Avoue, petit con. T'es frustré de pas avoir pu faire ta crise d'ado et tu t'es traîné sous la jupe de ta mère sans jamais avoir pu t'engueuler un peu avec ton cher papa. Tu pense que si tu amuse la galerie pour essayer de lui ressembler eu peu ça va arranger tes affaires. Laisse-moi te dire que nan. C'est un aller direct pour l'enfer. »

Pour appuyer mes propos, je remuais la lame dans l'épaule du blondin sans aucune précaution. Oh, ça va, je ne touchais pas d'organe vitaux, il n'allait pas crever pour si peu et l'hémorragie n'était pas assez forte à cause de la lame qui bloquait une partie de la sortie du sang. Je retirais mas main de la garde, l'observant couverte du sang d'Ikael. Doucement je m'avançais du petit ours brun et couvrais son visage de ma main sale, essuyant sur lui le sang, qui était semblable à celui qui coulait dans se propres veines.

« Être couvert du sang de ton paternel, et le voir crever, c'est ça que tu veux? Si tu deviens comme lui, je n'ai plus aucun intérêt à garder ton papa en vie. J'en ai pas l'utilité de deux pauvre cons comme lui qui comprennent même pas ce qui leur arrive. »

Nouveau retour sur Ikaël. J'arrachais le couteau de sa place, écorchant un peu plus l'ouverture au passage. En plaquant d'une main son visage contre le mur sans ménagement, j'essuyais de nouveau le sang, le plat de la lame sur la joue du blondin, laissant plusieurs coupures moins profondes au passage. J'avais laissé de côté l'interrogatoire, je voulais m'amuser et prendre du bon temps. Pendant que l'épaule d'Ikaël continuait de saigner, je retournais vers Samaël, un nouveau sourire dangereux naquit alors que je m'approchais, couteau à la main. J'avais déjà la manche de ma veste -j'avais prévu du blanc aujourd'hui, grande occasion- teintée de rouge et quelques gouttes étaient aussi arrivées à mon visage, sur le col de ma chemise. Je levais son menton d'une main, le forçant à soutenir mon regard. Et je glissais le couteau sous son nez.

« Ouvres la bouche, Bitte Shön. »

Dis-je d'un ton redevenu doucereux. J'empoignais avec plus de force son visage pour « l'aider » à ouvrir sa mâchoire et glissais la lame à l'intérieur, contre sa langue. Mon sourire s'éllargit encore.

« Il faut nettoyer ce que tu as fait, ton père a foiré ton éducation, tout est à refaire, Ja? Lèche et lave-moi ce couteau. Fais attention a ne pas te couper, hein? Je ne voudrais pas que tu perdes ta langue, comment parleras-tu, ensuite, tu ne pourras plus dire à ton papa a quel point tu l'aimes. »

Se disant, je me décalais un peu sur le côté pour donner à Ikaël un bon point de vue sur la scène. Puis alors mon rôle me revint à l'esprit.

« Ta punition sera peut-être écourtée si tu te décides a répondre a mes questions. Agites la main gauche si tu es décidé à t'excuser à genoux. »

» Fixes, pourquoi ces regards fixes? [Pour ceux venus à Baguin après l'évent#2]
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» Cesar au Paradis [C]
» Les promesses n'engagent que ceux qui y croient [OS]
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Bienvenue au Paradis~ ♥ [Pour ceux attrapés par le Régime, après l'Event #2]

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