Match n°1 (2013-2014)

VS Mercedes L. Blanchett

Faust est fier.
Il est fier de Dalhia, d'Hadès et de Déméter, peu importe qu'ils aient été battus car ils ont mis toute leur âme dans ce combat en pleine connaissance des causes et risques, mais par dessus tout aujourd'hui, il est fier de Victoria. Il sait que c'est de l'arrogance car il n'est en aucun cas responsable de sa victoire aujourd'hui, alors que les cris de la foule s'élèvent en un rugissement de joie, résultat inévitable d'un combat de conseil. Que ce soit pour célébrer la victoire du challenger ou celle du conseiller, les applaudissements sont toujours les mêmes, tonitruants et emplis d'une joie honnête et pure. Même si Faust a parfois un peu honte de jouer les pseudos-batmans avec son accoutrement et vu sa spécialité, c'est ce genre de moments qui fait qu'il ne regrette absolument et aucunement son choix : la victoire d'un challenger méritant est bien l'une des plus belles choses qu'il peut avoir la chance de voir à ce stade de la compétition. C'est généralement son souhait d'admirer cela, et c'est pour ça qu'il offre des matchs ardus qui nécessitent réflexion ; la victoire n'en est que plus belle et il n'est jamais lassé de ce spectacle indémodable que sont ses adversaires lorsqu'ils gagnent. Le bonheur qui se dessinent dans leurs iris et qui font échos à celui de leurs partenaires est une récompense pour lui. Il sourit, doucement et sans excès, parce que bon sang, il est heureux de la voir ainsi. Rayonnante et victorieuse, ayant dépassé ses démons et prête à avancer vers un futur qui ne peut être que plus lumineux. Faust n'a pas l'habitude d'avoir des pensées aussi optimistes mais aujourd'hui, il se dit qu'il peut se le permettre. Et au diable son pessimisme macabre qui ne cessait auparavant que très rarement de le perturber.

Il rappelle Déméter dans sa pokéball, non sans lui avoir souri pour la rassurer alors que la tempête de sable qui sévissait s'atténue avant de disparaître complètement. Lorsqu'elle s'incline, Faust fait de même.
Ses mots le touchent et... Oh.  Il rougit subitement et il doit tout faire pour ne pas devenir écarlate à la pensée qu'il va devoir lui donner son nom d'écrivain, sachant pertinemment que les caméras ne manqueraient pas de noter ce petit changement de couleur au niveau de ses joues. Bah, au final, ce n'est rien ; lorsqu'il a fait cette promesse, il était de toute façon intimement persuadée qu'elle réussirait. Il n'y a pas énormément de surprise chez lui en tous cas.
Puis, alors qu'il est persuadé qu'elle s'apprête à partir, elle lui pose un œuf dans les mains. Un œuf de Zorua. Impossible pour Faust de ne pas en connaître le contenu rien qu'à sa vue et toutefois, il est extrêmement possible de garder le masque de Méphisto à ce instant tant il est surpris. Oui, Faust n'aurait jamais cru qu'un jour... Eh bien, il faudrait qu'il revoit le petit Teigon (enfin, le grand, mais pour lui  qui l'a vu en tant qu’œuf il est difficile de ne pas y attacher cet adjectif) pour lui présenter son enfant, et il n'y manquera pas. Hors de question. Il avait bien l'intention d'importuner Victoria par sa présence encore quelque temps, ne serait-ce qu'au moins en assistant à ses prochains matchs : il ira dans les gradins, dans un petit coin, et l'observerait gravir les matches menant à la finale. Pour une fois, ce ne sera pas Kirito qu'il encouragera ou même Solène, mais il est persuadé qu'ils ne lui en voudront pas.
Il prend l’œuf dans ses mains doucement, comme si il avait peur de le briser, et lui offre alors un regard long, significatif de toute l'amitié qu'il lui porte, car il est bien incapable de dire beaucoup. Il se contente alors d'un petit sourire tendre et d'un gloussement doux. Ce n'est pas un sourire qu'il offre à ses opposants, mais un bien plus tiré du cœur.

« Vous n'avez pas à me remercier ; la force était là depuis le début. Maintenant, vous la connaissez. Félicitations à vous. »  

Son sourire se tordit un peu, résultat anticipé de la plaisanterie qu'il allait faire. Il sort le symbole de la poche avant de son manteau et le pose dans sa main sans plus d'attente.

« Pensez à aller voir monsieur Davidson, un jour. »

Et hop. Comment glisser son nom d'auteur comme une lettre à la poste et sans éveiller trop de soupçons. Il poussa un soupir satisfait et, alors qu'il quitte sa place et s'apprête à disparaître derrière les portes de son entrée, il sourit à nouveau. Il ne sait pas si ses yeux en disent suffisamment, mais il le pense de tout son être.
Tu vois ? Tu ne peux qu'avancer dorénavant. Et je suis heureux d'être témoin de ça. Félicitations, Victoria. Vraiment.