This is War
Event no°3

Cette patiente m'a fendu le coeur. J'ignore son nom, d'où elle vient. Cependant il m'apparaît clair en examinant ses blessures. Ils n'ont pas été faites par un feu ordinaire, ce que confirme bientôt Melinda qui s'est joint à nous momentanément. Il s'agit de l'oeuvre d'un Pokémon, d'un Pokémon très puissant. Cette jeune femme à l'air farouche a probablement combattu Sulfura, ce qui fait d'elle rien de moins qu'une héroïne. Et ce qui signifie que là-bas, les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Je tâche d'éloigner mes pensées à ce sujet. Là-bas, quelques âmes courageuses mènent un dur combat contre l'oiseau de légende. Ici, j'ai ma propre bataille à braver: soigner le plus rapidement et le plus efficacement possible la longue lignée de blessés qui continue de nous parvenir à chaque instant. Quelques autres médecins ou infirmiers nous ont rejoint, cependant nos moyens restent limités. Merlin fait d'innombrables allers-retours dans les rues de Vanawi, mais il s'épuise lentement. Sera-t-il capable de mener les personnes traitées vers les hôpitaux les plus à proximité? Une angoisse sourde se manifeste en moi, qui heureusement est vite balayée par la venue de trois nouveaux Pokémon autour de moi. Charmillon, Balignon et Blizzi. Trois magnifiques spécimen qui attirent mon regard aussitôt, m'arrachant quelques rougeurs de plaisir. Le Blizzi, notamment, provoque un émoi difficilement répréhensible. Tellement mignon!

«Ce n'est pas grave si tu n'es pas un spécialiste de médecine, Natsume. Ton aide m'est précieuse. Tu as l'air d'être plutôt expert dans les Pokémon de type plante ou insecte... Les spores paralysantes... Tu dis qu'ils sauraient doser? Une toute petite quantité sur le bras de cette patiente apaisera sa douleur en engourdissant ses sensations. À son réveil, ainsi, elle sera déjà plus calme.»

Nous décidons donc de tenter le coup. Le bras de la jeune femme blonde se couvre de spores que sa peau absorbe rapidement. Une fois ceci fait, j'attrape mes pinces et je me mets à nettoyer la plaie de toute peau brûlée, avec un soin méticuleux. Je désinfecte ensuite le bras, avant de le couvrir de pommade et de poser doucement un bandage sur la plaie afin d'éviter qu'elle ne se mette à saigner. Les trente minutes allouées par le Poudre Dodo de Papilusion selon les dires de Natsume sont presque écoulées à présent. Je suis couverte de sueur et sang, mais satisfaite de ma réussite. Je porte un regard lumineux vers le garçon, m'apprêtant à le remercier, quand un nouveau venu s'écroule soudain sur le sol. Mon sang ne fait qu'un tour. On dirait que le destin me pousse déjà vers un nouveau patient. Celui-ci est rejoint par le Balignon et le Blizzi de Natsume, qui lui témoignent soudainement un empressement évident, rapidement imités par leur dresseur. Je les suit du regard en finissant d'installer le bandage à ma patiente, curieuse de savoir qui est ce mystérieux jeune homme. Une fois ma tâche terminée, j'accours en direction de mon assistant qui, déjà, m'offre un regard suppliant. Je l'aide à tourner le garçon en glissant sous lui un petit matelas.

Il m'apparaît absolument évident que Natsume connaît cet adolescent. Malgré ses lunettes d'aviation, ses traits trahissent son jeune âge. Quinze, seize ans? Et déjà un Résistant? L'île d'Enola est-elle si désespérée qu'elle fait appel à des enfants pour propager la guerre dans ses rangs? Une ombre passe sur mon visage alors que je procède à mon examen sommaire en posant les questions d'usage avec automatisme. Mes pensées m'ont projetées ailleurs, fronçant mes sourcils et obscurcissant mon sourire. Comment ai-je pu laisser tout ceci se produire? Je ne suis en rien responsable de ce qu'est devenu Enola... Cependant n'y ai-je pas participé en me tenant loin? Le poids de ma responsabilité m'écrase soudainement, et je reste profondément silencieuse jusqu'au moment où je dois agir pour soigner la plaie du jeune homme.

«Je vais devoir nettoyer la plaie, cependant ce sera très douloureux. Vous avez donc deux choix. Je peux vous endormir avec Poudre Dodo ou Siffl'Herbe, ou encore engourdir la blessure avec des spores paralysantes.»

Alors que je termine ma phrase, un homme habillé simplement, au visage à moitié recouvert d'un chapeau assez classe, fait son apparition, accompagné d'un Gallame pour le moins impressionnant. Pendant un instant, je reste bouche bée devant la découverte de ce Pokémon. Sa peau semble étinceler de mille feux, malgré la suie qui s'est posé. Magnifique. D'un regard, l'homme parcourt la salle, avant de se diriger vers Melinda. Ils échangent quelques mots et elle lui pointe un groupe de blessés déjà traités. Lui et son Gallame s'empressent de les téléporter au loin. Et moi, je dois vraiment cesser de m'émouvoir sur les Pokémon de tout le monde et de me concentrer sur ma tâche. Je laisse m'échapper un petit soupir triste avant de reporter mon attention sur l'adolescent  aux lunettes d'aviation.

(c)Golden

TINTINTINTIIIN!:

THIS IS WARWe will fight to the death

L'entendre le dire et pourtant, la compréhension n'atteint mon cerveau que plusieurs secondes plus tard, lorsque que mon regard se porte vers l'endroit indiqué par le jeune homme. Une banque, à la façade abîmée, où entrent et sortent plusieurs personnes avec des brancards. Même d'aussi loin, le rouge envahit mon champ de vision, se mêlant aux images d'horreur qui emplissent mon crâne, et j'imagine le pire. J'imagine Carla, étendue dans le salon de ma maison au Japon dans une marre de sang. Mon sauveur m'a dit l'avoir téléporté là-bas, ce qui signifie nécessairement qu'elle est blessée, peut-être mortellement... Et Agatha qui était avec elle s'est pris le plus dur des flammes de Sulfura... Aura-t-elle survécu à une telle poussée de flammes en sa direction? J'angoisse de plus en plus en plus, impuissante. Comment m'aventurer dans un endroit pareil en sachant que je ne saurai pas résister à ma phobie panique du sang? Je réalise à peine que les bras du jeune homme se sont refermés sur moi dans un geste aussi déplacé qu'inattendu. Moi qui n'aime pas être touchée par des inconnus, je suis servie, et pourtant je n'esquisse pas un seul geste pour l'en dissuader. Je n'ai pas la force à présent, force que j'économise pour l'entreprise qui nous mènera une fois de plus vers le danger. Ce n'est pas la peur qui m'étreint, mais l'inquiétude. Une inquiétude dévorante qui saisit aux trippes.

Les bras d'Edwin m'entourant me rassurent. Mon Pokémon a toujours su m'aider dans les moments les plus difficiles. L'Hariyama s'est fait très facilement à mon équipe, et encore plus à moi. Notre lien est puissant et profond déjà, et l'envie de saisit de tout simplement rester ici à pleurer dans ses bras. Or, ce manège ne servirait à rien dans l'optique de nos attentes. Je me retourne vers notre sauveur donc, dont le Kadabra est prêt à nous téléporter, et me fige avec surprise lorsqu'il essuie tendrement mes larmes qui, traitres, s'apprêtaient à couler sur mon visage. Je reste bouche bée devant ce geste, digne d'un grand frère. Pourtant cet homme ne connaît rien de moi, et ne m'a même pas reconnue comme étant la Championne de Zazambes. Il faut dire qu'avec mes cheveux et mon visage couverts de suie, je suis à peu près méconnaissable. Ma seule explication donc: il s'est attaché à la petite chose blessée que je suis, ce qui au final, m'emmerde considérablement. Je déteste dépendre des autres, mais cette fois, je dois avouer n'avoir que peu d'options. Kadabra nous évitera de rester trop longtemps près des flammes destructrices de Sulfura. Peu de temps ensuite, nous y sommes, grâce à la magie de Téléport.

Nous ne sommes pas très loin de Miornir, qui a cessé de faire fonctionner sa tempête de sable. Il est figé, scrutant le ciel et le sol, visiblement désespéré. Alors que se fait une lumière près de moi, le Kadabra de mon sauveur étant en train d'évoluer, l'Hippodocus se retourne en notre direction. Il ne lui faut qu'une fraction de secondes pour me reconnaître et courir vers moi avec l'énergie du diable. Il s'arrête juste à temps pour ne pas me heurter, et balance sa langue gigantesque pour moi en une pluie de baisers humides. Toute cette affection me fait rire. Décidément, mes alliés sont toujours présents pour me remonter le moral lorsque celui-ci semble au plus bas. Je serre avec affection le nez de mon partenaire, bientôt rejoint par Méphisto et Mitsumi qui me réservent le même sort. Puis n'y tenant plus, Miornir se retourne en direction de celui qui m'a mené jusqu'à lui, et vient frotter sa grosse tête contre son torse. Le jeune homme prend finalement la parole, en me demandant ce que je veux faire à présent. Je rappelle mes alliés à leur balle en silence, en réfléchissant à ses mots. En effet, je ne peux pas remonter pour combattre. Cependant, je ne peux pas m'aventurer dans l'infirmerie non plus. Sachant que Carla s'y trouve avec Agatha... je dois quand même tenter le coup. Après un long silence, je me retourne vers le jeune homme.

«Je dois trouver ma soeur... Cependant je ne peux pas entrer dans l'infirmerie j'ai... Je... J'ai... La phobie du sang.»

Honteuse, je baisse la tête.

«Tu peux m'y mener... Je trouverai bien un moyen de me débrouiller.»

(c)Golden

POMPOMPOM:

This is war.
A venir.

Retentissaient les cris de Sulfura, l'agitation de la bataille, les exclamations des combattants & de leurs alliés, mais je ne détournais pas les yeux ; de toute manière, Rapasdepic & Gardevoir veillaient pour moi, la seconde mémorisant même chaque image pour mieux pouvoir me faire un compte-rendu clair & rapide lorsque nous repartirions. Tout comme la Lockpin qui avait saisi mon poignet libre dans un geste de soutien, celui qui portait un tatouage dissimulé sous mon costume, je gardais toute mon attention centrée sur mon élève. Il clignait des yeux, surpris, gêné, un peu des deux à la fois. Réactif en tout cas. Vivant, presque sain & sauf. De nouveau une vague de soulagement me submergea, alors que son regard déviait vers le champ de bataille, & que le mien se portait plutôt vers sa brûlure. Pas bien jolie à voir, mais aussi surprenant que cela puisse sembler.. Elle paraissait superficielle. Un coup de chance monstrueux. Les fléchettes enduites de poison paralysant de Toxik étaient-elles pour quelque chose là-dedans? Probablement. Ou alors le fou furieux mégalomane était vraiment mauvais en visée ; manquer une cible d'aussi près, il fallait le faire. Stupide ourson suicidaire & horriblement chanceux. Un soupir muet m'échappa, quand il reporta son regard vers moi pour répondre à cette question qui n'attendait pas de réponse.

- Il y a de meilleures manières de faire, tout de même.. Tu ne peux pas protéger ceux que tu aimes du chagrin que serait le fait de te perdre, après tout.

Car je ne pouvais prétendre que je ne comprenais pas cette envie de tout faire pour protéger ceux qu'on aime. Mais il était des façons de faire, ne serait-ce que pour leur éviter les tourments & la peur de nous perdre, voire pire, le fait que cela arrive. C'était souvent difficile à mettre en œuvre, surtout au début, & je savais parfaitement combien poser une barrière entre l'attitude de résistant & celle habituelle était difficile ; mais il fallait le faire. & apprendre à rester mesuré, prudent. Un sourire dérisoire m'échappa, lorsqu'il affirma qu'il y retournerait si cela était possible mais qu'il se doutait de mon veto ; que je lui confirmais d'un léger hochement de tête. Non, blessé ainsi, jamais je ne le laisserai repartir au combat, car s'il y avait bien une chose que j'avais appris en six ans c'est qu'il fait parfois savoir être raisonnable. Se battre jusqu'au bout ok, s'acharner stupidement, nope.
Un bref rire doux m'échappa quand, posant sa main sur la mienne après avoir appelé à lui son Gardevoir, il esquissa finalement un sourire confiant en exprimant sa gratitude quant au fait que je veillais sur lui. Comment pourrais-je faire autrement, après tout? Stupide ourson attachant.

- Ce n'est rien..

Encore une fois, je n'étais pas sûre qu'il ait entendu, ayant été téléporté par son Gardevoir à l'instant même où je soufflais ces mots. Ramenant mon bras contre moi, je serrais le poing qui avait tenu sa main, avant de relever un regard rageur vers l'homme qui se trouvait désormais suspendu aux pattes de Sulfura. Comme promis, ma chère fée bleue me fit un rapide compte-rendu mental, à l'aide de quelques flashs rapides. Deux combattantes sur un Corboss & un Airmure, parmi lesquelles je reconnus la nouvelle championne de Zazambes, se jetaient sur Sulfura. La blonde chutait la première avec son oiseau de ténèbres, brûlés, pour être rattrapé par un jeune homme qui les téléportait aussitôt en sécurité. La châtain atteignait le légendaire grâce à la distraction provoquée par l'évolution de son pokémon. Elle faisait basculer l'homme en le heurtant, avant d'être déséquilibrée par un coup désespéré du fou. Elle chutait avec son Airmure, ralentie par son pokémon nouvellement évolué, récupérée ensuite par celui qui avait sauvé la blonde. Nighty profitait, après un instant de réflexion probablement pour choisir la priorité, de la chute de l'homme pour prendre sa place sur le dos de Sulfura, accompagnée de sa Kirlia ; je captais au passage la fierté de mon alliée quant au courage de sa fille, & aussi son inquiétude. Elle triturait le collier, cherchant apparemment comment le décrocher.
À l'instant où ce dernier flash s'évaporait, la voix de la femme ténèbres s'éleva, forte & claire, annonçant que rien ne pourrait ôter le dispositif hormis la télécommande. & aussitôt cette information parvenue à mon esprit, je laissais mon regard parcourir les combattants en haut, cherchant parmi leurs petits oiseaux revenus vers eux lequel avait peut-être récupéré la zappette. Mon cœur commençait à s'affoler de l'inquiétude qu'elle soit tombée, que son blindage ne soit pas suffisant pour lui épargner la destruction en heurtant le sol, quand une voix familière s'éleva, provenant du sol. "Comment marche ce truc". Portant aussitôt mon regard vers le hérisson, je laissais un fin sourire rassuré & satisfait s'esquisser sur mon visage en voyant qu'il brandissait l'objet recherché à bout de bras. Sauvés. Soupirant, je me penchais sur le dos de mon Rapasdepic, me penchant légèrement vers la droite au passage, lui indiquant ainsi de plonger vers le sol, en direction du hérisson & de ce qui semblait être sa famille ; l'un était Isaac, son meilleur ami. Les autres, l'un ne pouvait être que son jumeau, identique d'âge & de visage, quant au second il devait s'agir d'un frère cadet, air de famille trop présent pour qu'il en soit autrement. Pour autant je ne m'arrêtais à aucun de ces détails, me contentant de les noter dans un coin de mon esprit ; concentrée sur l'instant présent avant tout. Sur l'urgence de libérer Sulfura. Sur la télécommande à faire fonctionner.

- Passe!

Non, le tutoiement n'était pas là un signe du fait que je le connaissais hors de cette fausse identité sous laquelle j'étais dissimulée ; Soledad avait toujours tutoyé tout le monde, après tout. Hormis les nouveaux résistants distants ou mal à l'aise, qui l'avaient vouvoyée avant qu'elle ne prenne la parole ; avec eux, elle acceptait de répondre de la même manière sur leur première rencontre.. & rétablissait ses habitudes dès la rencontre suivante! Je n'avais pas décidé d'agir ainsi par manque de respect envers le monde, disons simplement que sous ce masque je devais couper le monde en trois catégories.. Les ennemis, avec qui je ne prenais guère le temps des politesses. Les alliés, qui étant dans le même bateau que moi comprenaient cette familiarité, surtout que de toute manière nous ne parlions qu'à des masques ; & puis il était plus facile de s'adresser à tous de la même manière, cela diminuait un peu les risques de dévoiler un lien extérieur avec une personne dont on connait le vrai nom. & enfin, les civils, les neutres, ceux que l'on protège & avec qui, agissant généralement dans l'urgence, je ne prenais pas plus le temps des politesses qu'en plein combat face aux adversaires. J'avais préféré l'efficacité aux politesses hautaines & inutiles, voilà tout. & le fait que Soledad ne vouvoyait personne était probablement assez connu pour que de me voir m'adresser ainsi à Faust ne surprenne pas.
Bondissant à terre dès que nous fûmes assez proches du sol pour cela, je me réceptionnais souplement, avant de saisir le boîtier de commande du collier. Bien vite, Lockpin & Gardevoir me rejoignirent, se plaçant à mes côtés pour examiner avec moi le dispositif, communiquant avec moi par pensées transmises instantanément par la fée dans nos trois esprits. Merci le lien existant entre nous trois, hein? Rapasdepic pendant ce temps volait en cercles serrés trois petits mètres au-dessus de nous, surveillant à notre place le combat là-haut avec attention. Jurant dans ma barbe devant la complexité de la télécommande, assemblage de boutons sans la moindre indication les différentiant les uns des autres (évidemment, c'aurait été trop simple de marquer "off"!), je ne tardais pas à renoncer, au bout d'une trentaine de secondes à peine de recherches & réflexions à trois ; nous n'avions guère le luxe de laisser passer trop de temps, & puis après tout, autant confier cela aux pattes avisées d'un expert!

- Porygon, s'il-te-plait!

Le cliquetis du mécanisme d'activation d'une pokéball répondit aussitôt à cette injonction, le pokémon virtuel s'étant de lui-même libéré à cet appel. Sitôt que le rayon rougeoyant caractéristique l'eut laissé apparaître totalement, je m'accroupis face à lui, lui montrant le boîtier qu'il examina avec la plus grande attention, concentré sur cette mission qu'il devinait d'extrême importance ; c'est à peine s'il avait pris le temps d'un regard alentour pour constater le foutoir ambiant, en réalité, comprenant que son rôle devait être capital pour inverser la tendance. Enfin, en tout cas, à lui il ne fallut pas bien longtemps pour comprendre le fonctionnement de la zappette. En quelques secondes, il avait trouvé le bouton, ou plutôt la combinaison de boutons adaptée ; génial mécanisme mais mal protégé, s'il n'avait eu besoin que de s'y brancher pour percer le mystère. Levant le regard vers Sulfura, il effectua la combinaison, tandis que Gardevoir & Lockpin demandaient à tous les pokémons brouilleurs de cesser leur activité.
Un fin sourire en coin s'esquissa sur mon visage, lorsque le collier tomba du cou du légendaire.
Pour s'effacer aussitôt.
Revenu à lui-même, le légendaire venait d'entrer dans une colère noire, s'agitant, crachant des flammes, il provoqua de nouveaux dégâts autour. & dans un puissant cri de guerre, il éjecta Nighty.

READ ME :

COSTUMES DE RÉSISTANTS/RÉGIMEUX (rappel) :

This is War.
Event #3, PDV Mina/Minuit.

Quelques instants passent, flottement durant lequel chacun se tourne vers son voisin pour tenter de répondre à cet appel, avant qu'une voix familière ne s'élève depuis le sol, faible d'ici mais tout de même bien réelle. Détachant un instant mon attention du collier, je porte le regard en cette direction pour découvrir bel & bien la silhouette aux cheveux improbables que je m'attendais à voir.. En plusieurs exemplaires? Ah ben, why not. En tout cas l'un d'entre eux, que je suppose être celui qui a parlé, & qui doit bien être Faust puisque sa voix m'était connue, brandit en l'air un objet qui semble être la télécommande. Enfin, je suppose. Du coin de l'œil, je note que Soledad se dirige déjà vers ce petit groupe de hérissons, aussi vite que peut voler son Rapasdepic avec trois passagers ; une constatation confirmant qu'il doit bien s'agir du boîtier recherché. J'imagine que son Porygon2 saura trouver le fonctionnement du mécanisme, si elle-même ne parvient à le deviner. Soulagée par ces quelques faits, je retourne à mon examen minutieux du dispositif emprisonnant Sulfura, l'observant sous tous ses angles au cas où j'ai manqué quelque chose ; je n'y crois pas trop, mais bon sait-on jamais, on n'est jamais trop prudent après tout. Comme je l'avais déjà remarqué & affirmé, impossible d'ouvrir manuellement le collier, & mieux vaut ne pas tenter de forcer. De toute manière, ce n'est probablement qu'une question de temps avant que ceux qui ont la télécommande en main ne trouvent comment la faire fonctionner.

& en parlant de temps, il semble s'être arrêté. Ou alors, c'est une impression due au stress qui reste présent malgré le soulagement de savoir que Sulfura sera bientôt libre. Oui, c'est probablement ça. Non seulement il suffirait d'une fausse manip pour provoquer une catastrophe, & j'ose à peine imaginer le poids qui doit peser sur les épaules de Soledad & de ses trois pokémons, mais en plus.. Oh je ne suis pas naïve après tout, & je me doute bien que le légendaire protecteur du volcan ne sera pas ravi lorsqu'il reviendra ainsi à lui, lorsqu'il retrouvera sa volonté. & qui se trouve à la place de celui qui l'avait mis dans cet état d'asservissement? Sakura & moi allons devoir être extrêmement réactives. Si j'étais pleinement raisonnable je serai déjà partie pour tout dire, & si la Kirlia l'était, elle aurait obéit à mon injonction mentale lui signifiant de rejoindre Minuit au plus vite. Tête de pioche a visiblement décidé de rester pour me téléporter. Mais je n'imaginais pas que sa présence serait si critique.
Un cliquetis sonore fait repartir le cours du temps si brusquement que je manque d'en sursauter, alors que le collier se décroche & glisse lentement du cou de Sulfura ; je ne me prive pas de l'aider à tomber plus vite, d'ailleurs. Maudit objet. Je n'avais cependant pas prévu que l'oiseau reviendrait si vite à lui. Avant même d'être totalement débarrassé du dispositif, avant même que j'ai eu le temps d'esquisser le moindre mouvement ni que Sakura ait pu amorcer un Téléport, le voilà qui pousse déjà un hurlement de rage pure. De son bec s'échappe un long jet de flammes, manquant de peu l'Etouraptor sur laquelle sont perchées Lyanna & Joanna ; heureusement réactive & vive, la femelle grise parvient à esquiver de justesse. Une violente agitation prend le légendaire, & avant que ma Kirlia ou moi ayons pu faire un seul mouvement, même celui de sauter dans le vide pour nous téléporter pendant la chute, le voilà qui projette sa tête vers l'arrière. Vers moi. Son crâne heurte le mien violemment.

C'est à peine si je distingue le cri de rage & de panique mêlées de Spirit, la terreur de Sakura qui chute près de moi en tentant désespérément de me toucher, ou l'agitation de Minuit en me voyant depuis son toit de building. La dernière image dont je me souvienne est celle de ma cape, au-dessus de moi, me laissant exposée aux quelques rayons de soleil perçant jusqu'ici. L'attache argentée qui la retenait à mon cou a donc cédé.. & puis c'est le noir complet, la douleur la plus intense, tourmentant tout mon être, agressant ma résistance dans cet instant de vulnérabilité qu'est la perte de connaissance. Je brûle, me consume, ne suis plus que brasier incandescent. C'est invivable, insupportable ; la pire des souffrances physiques que je connaisse reste bien celle du soleil heurtant ma peau d'ivoire. Un pesant silence de mort m'entoure, car mon corps ne m'obéit plus, & pourtant je voudrais hurler, moi qui suis si inexpressive en temps normal. Hurler cette souffrance, appeler à l'aide, tant pis pour ma dignité, tant pis pour ma carapace, de toute manière la brûlure fait fondre mon masque de glace. Je voudrais arracher cette peau bouillante pour qu'elle cesse de m'agresser. Mais rien à faire. Je suis inerte. Je me sens chuter, sans rien pouvoir faire. La douleur s'en vient par vagues continues, plus violentes les unes que les autres, torture incessante. Le temps s'est comme suspendu. Interminable. Je voudrais presque mourir, tant la souffrance est insupportable. Que cela cesse, par Arceus, les nouveaux dieux, les anciens dieux, s'il en est un seul qui soit réel, que cela cesse! Hurler, évacuer, quelque chose ; mais tout ce qui m'échappe, c'est un piteux gémissement, premier d'une longue série raisonnant à l'infini dans mon crâne migraineux. Pourquoi faut-il que ce son assassin soit le seul qui me soit parvenu?

Elle était inconsciente, sa peau exposée rougissant à vue d'œil, lorsque la Kirlia tombée avec elle du dos de Sulfura la rattrapa enfin, se pressant contre elle pour être plus efficace & la téléporter au sol, lui évitant ainsi une chute mortelle. Tapie sur le bord du toit où elle était restée superviser Akira, Tanya & Tiffany au début du combat, Minuit couinait douloureusement depuis le coup porté à la tempe de Nighty, fixant désormais le sol à l'ombre du bâtiment ; là où Sakura avait vraisemblablement atterri. Un certain soulagement lui était parvenu quand la fée avait réussi, mais il avait été fort fugace.. Car cette douleur si intense qui brûlait sa meilleure amie, la Noctali avait l'impression de la ressentir, comme toujours ; & il lui était juste insupportable d'être si loin d'elle en cet instant. Tout aussi insupportable qu'était la douleur pour la femme. Elle ne sentait même pas les regards troublés des trois alliées de Lya & Joan l'entourant, ni leur inquiétude. La peur la dominait juste entièrement, la peur alliée à la rage de voir son alter-ego humaine blessée.

C'est dans cet état que Spirit & Ziggy, venant la récupérer en urgence après avoir rattrapé la cape envolée, trouvèrent l'évolition ténèbres. Effondrée sur un bord de toit en couinant de douleur, son regard doré brillant de panique & d'inquiétude & de colère posé sur le sol. Comprenant parfaitement car connaissant son lien particulier avec la femme, ils ne firent aucun commentaire ; se contentant de laisser Tiffany la Grotichon la hisser sur le dos du géant de métal qui plongea aussitôt le plus vite possible vers le sol. Rejoindre Nighty en priorité absolue. La couvrir autant que possible de sa cape, dégager du dos du Métalosse pour l'y déposer elle. Toujours inconsciente, gémissant de douleur, elle n'aurait guère été en état de se déplacer elle-même après tout. Couinant toujours doucement, inquiète, la Noctali chromatique vint se blottir contre la femme-ténèbres blessée aussitôt que le Choc Mental de Spirit l'eut placée sur son dos. Perdue dans l'océan de la souffrance de son amie, elle ressentit à peine la familière sensation d'un Téléport lorsque Sakura les transporta tous dans une infirmerie improvisée, entendit à peine l'appel à l'aide que lança la Kirlia dès qu'ils apparurent. Elle n'était que douleur, la douleur de Nighty. & Arceus sait combien elle aurait voulu pouvoir l'en soulager réellement.

READ ME :

READ ME bis :

This is War
Event no°3

Les héros. Ils ne se soucient véritablement que d'eux-mêmes. De la gloire. De leur nom qui se propagera au fil des années, de génération en génération, réputation immuable et intemporelle. Je connais les héros, très bien même. Ma famille en est pleine. En trois cent ans, mes ancêtres se sont fait comme mot d'ordre de marquer l'histoire, de toutes les façons possibles. Ma mère? Ma mère était une véritable héroïne, qui a changé le cours du monde pendant le temps du règne de son excellence. Pendant qu'à la maison trois jeunes enfants fixaient cette porte blanche en tendant leurs petites menottes dans le vide. Les héros pensent bien faire, et oui, leurs actions sauvent des gens. Tandis que d'autres souffrent dans leur ombre. Ce jeune homme aux lunettes devant moi en fait partie. Lentement, je réalise qu'il ne s'agit peut-être pas de la Résistance qui est le problème, mais véritablement cette tête brûlée que je soigne. Lui qui à seize ans, à décidé par stupidité et orgueil de se lancer à la poursuite de l'oiseau de légende en pensant bien faire. Penser bien faire. Quel bien font les morts? C'est le sort que m'a jeté ma mère. Héroïne jusqu'aux derniers instants, mais le poids de sa perte n'en est pas moindre. Je n'ai qu'à regarder Natsume, visiblement ravagé par la blessure de son ami. Amis oui, j'en suis certaine à présent. Et le garçon continue à ne rien comprendre, ou peut-être à refuser simplement d'écouter ce que la raison pourtant devrait lui dicter.

Les héros n'ont de raisons que les leurs. Le garçon s'accroche à ce moment qui devait être le sien, au nom du bien des autres. Quel bien leur apportera-t-il ici de toute façon? Il n'y a aucune façon dans laquelle je le laisserai partir de cette infirmerie. Ce patient c'est le mien, je m'en chargerai même personnellement du début à la fin s'il le faut. De toute façon en tant que Résistant, il serait peut-être en danger dans un hôpital géré par le gouvernement en place, et je ne laisserai pas plus de mal lui faire. Alors pourquoi s'acharne-t-il à rester éveillé? Alors qu'il pourrait s'autoriser un petit répit, et à Natsume aussi, qui me brise le coeur tellement sa nervosité est palpable. Il fait même des blagues à l'intention de son ami, qui me font secouer la tête. J'ignore a quelles blessures il fait référence, mais je n'ai pas besoin d'en savoir d'avantage. Ce jeune homme est un inconscient passablement imbécile, peu importe ses bonnes intentions. Il ne comprend pas à quel point il a été chanceux, chose que je constate aussitôt en examinant de plus près la blessure qu'il découvre. La flamme l'a frôlée, et ce simple contact a déjà fait fondre sa peau, la calcinant par endroit. Imaginez un contact direct?

Mon assistant se prépare à utiliser ses spores, et moi à me lancer dans le nettoyage de cette plaie. La question de Natsume est parfaitement légitime, et je réfléchis à la question en me concentrant sur la blessure. Puis je lui demande un vingt minutes approximatif. Les spores déposées sur la blessure, elles se mettent à agir et je peux commencer. Aussitôt, j'oublie tout autour de moi, me concentrant uniquement sur ce jeunot, en lançant des ordres brefs à Natsume afin qu'il me tende mes instruments. À certains moments, je lui demande de regarder ailleurs, je dois procéder en coupant certains partie de la peau calcinée du jeune homme et le tout se met à saigner abondamment. À tous les moments où je procède ainsi, je rappelle au garçon qu'il peut toujours revenir sur sa décision. Une quinzaine de minutes plus tard de travail précis et acharné, je suis couverte de sueur, livide, un peu nauséeuse, mais satisfaite. Le jeune homme guérira vite de sa blessure, cependant il aura besoin de mon suivi constant pendant la prochaine semaine pour changer les bandages et s'assurer qu'aucune infection ne vienne pas entraver le processus de guérison. Après m'être nettoyée un peu, je pose une compresse fraîche contre le front de l'adolescent, lui offrant un regard doux, presque maternel.

«Bravo, vous avez été un champion. Maintenant, restez ici, je vais devoir vous garder à la clinique où je travaille un moment pour surveiller l'état de votre plaie. Je m'occuperai personnellement de vous.»

Je me penche vers lui et murmure à son oreille de façon à ce que seul lui puisse m'entendre.

«J'ai peur que dans un hôpital, votre véritable identité soit divulguée. Vous serez en sécurité chez nous»

Lorsque je dis «chez nous» je fais bien sûr référence à la clinique. Je ne connais Melinda que depuis deux semaines, mais il m'apparaît déjà clair ses allégeance. Si elle fait partie de la Résistance, j'en doute fortement, cependant il est certain qu'elle acceptera de protéger cet adolescent le temps qu'il se porte mieux.

***

Les patients défilent les uns après les autres. Une danse, ou presque, entre ces corps brûlés, tordus, ensanglantés et gémissants. Aucune émotion ne parvient à briser le calme concentré de la médecin qui se tient sur place, profitant de ses années d'expérience pour traiter les autres de façon efficace, malgré les contraintes de temps, de matériel, de discrétion et d'espace. Au final, son parcours de Résistante lui a appris a fonctionner adéquatement dans des situations semblables, si bien que malgré sa concentration, on l'entend presque fredonner quelque chanson populaire histoire de détendre les troupes. Le mélodrame n'est pas trop son affaire et elle fera tout pour apaiser ces gens qu'elle prend un soin méticuleux à s'occuper. Dans un même temps, elle surveille le progrès de sa jeune élève, Adélia, dont le talent l'impressionne déjà. La jeune femme n'a pas le même rythme qu'elle, il est plutôt évident. Cependant, elle a bien fait ses devoirs et sait exactement comment traiter les différentes blessures qu'on lui propose, et lorsque ce n'est pas le cas, elle vient aussi quêter de l'aide auprès d'elle avec un sérieux exemplaire. Melinda en est fière, déjà. Pendant qu'elle s'occupe d'un jeune Résistant qui lui est inconnu, la médecin est soudainement attirée par les appels à l'aide d'un Pokémon psychique non loin d'elle. Elle accourt vers elle et se penche vers la femme en question dont la rougeur du visage et de la gorge le saisit aussitôt.

Puis, lentement, elle la reconnaît. Il s'agit d'une Résistante qu'elle connaît de loin, une certaine Nighty. Aussitôt, Melinda se retourne vers la Kirlia à ses côtés et lui offre un sourire rassurant. Elle se met à travailler rapidement, posant une serviette humide et froide sur sa gorge tandis qu'elle applique une crème hydratante aux corticoïdes sur son visage et son front, où elle tâche d'éviter l'hématome monstrueux qui s'y est formé. Pendant tout ce temps, elle continue à chantonner une berceuse d'origine japonaise, provenant de son enfance lorsque sa mère était toujours en vie. Son traitement s'achève bientôt, mais la Résistante est toujours en proie d'intenses douleurs, que rien ne pourra arrêter... Sauf de la morphine. Morphine dont les stocks se sont rapidement épuisés, même en passant en priorité les pires cas. À ce moment là, Melinda fait un lien important dans son esprit... Ces brûlures correspondent à celles qu'une amie de Maxwell a au soleil. Une certaine Yasmina Black, l'éleveuse responsable de la Pension de Nuva Eja, à quelques pas de sa clinique. Si elle a pu faire ce rapprochement, peut-être que d'autres le feront, ce qui signifie que la femme en noir n'est pas en sécurité ici.

C'est le moment que choisit Maxwell, son meilleur ami de toujours, pour revenir d'une expédition qui a mené plusieurs blessés dans un hôpital de Vanawi éloigné de la zone de combat. Le Maître Coordinateur ne remarque pas tout de suite la présente de Mina. Tarek, son Gallame, est celui qui accourt en leur direction en remarquant sa fille non loin. Malgré son envie folle de la serrer contre lui, il se retient. Sa dresseuse s'est vêtue en tant que Résistante et un trop plein d'affection pourrait compromettre dangereusement l'Hôte de Pension. Maxwell rejoint rapidement son Pokémon et blêmit en constatant les blessures de son amie, jetant un regard inquiet à la femme qui s'en occupe.

«Elle va s'en sortir?»

«Oui, sauf qu'elle a besoin de morphine. Tu en trouveras près des petits cochons à poids. Il y a là la quantité qu'il faut.»

Évidemment, Maxwell a compris ce message codé. Il est l'un des nombreux codes qu'échangent régulièrement ces deux-là. Il comprend aussi qu'il doit s'aventurer dans la clinique secrète de Doc Kimono afin de soigner lui-même son amie déguisée. Il hoche la tête avant de prendre délicatement la femme dans ses bras. Un coup d'oeil vers Tarek et ils se sont volatilisés en compagnie de l'équipe de Mina.

(c)Golden

TINTINTINTIIIN!:

This is War.
Event #3, PDV Mina.

Combien de temps s'est écoulé? Je ne saurai le dire. Plusieurs éternités, probablement. En tout cas, il en est ainsi dans mon esprit. Des éternités dans la souffrance la plus horrible, celle d'une douleur double, migraines agressant mon crâne à chacun de mes gémissements douloureux qui se répercutent à l'infini dans mon esprit, brûlure intense & insupportable qui domine tout. Je n'ai conscience de rien, hormis ces souffrances qui me font gémir piteusement, & je me fous toujours autant que l'on m'entende & qu'on devine mes sentiments. Le déplacement orchestré par mes pokémons inquiets jusqu'à une infirmerie improvisée? La foule des patients & soigneurs bénévoles qui nous entoure désormais? La présence de Minuit qui reste blottie contre moi quoiqu'il arrive? Les soins de la femme médecin que j'ai déjà eu l'occasion de croiser quelques fois? Je ne les remarque pas. La douleur reste & me terrasse, c'est à peine si j'ai conscience que ma Noctali est présente ; juste parce que je sais, je sens, qu'elle est en vie. Le reste m'échappe entièrement. Les voix ne m'atteignent pas. Les gestes ne m'effleurent pas. Les déplacements ne me troublent même pas. Le néant, le néant le plus total. Juste cette souffrance infâme qui résonne encore & encore, en écho dans tout mon corps. Invivable. Chaotique. Insupportable. Comment n'ai-je pas encore prit feu, avec cette brûlure qui me consume entièrement? Je l'ignore. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Tout m'échappe, tout s'enfuit. Tout brûle, je ne vois que les flammes étranges des rayons du soleil qui me heurtent & me consument à vue d'œil. J'ai juste l'impression d'être torche. Une torche frappée contre un mur à répétition. & cela dure des éternités.

Des éternités. Sans lui. J'ignore exactement quand me vient son visage, dans cet océan de souffrances que mon masque glacial fondu ne peut masquer. Son regard d'émeraude doux & apaisant, brillant d'un amour réciproque. Ses cheveux d'or frôlés par le vent. Sa voix comme toujours chaleureuse & tendre lorsqu'il me parle. Jasper, Jasper. Jasper.. Un moment, j'ai l'impression qu'il est là. De retour à mes côtés. Alors que la souffrance m'assomme, je le devine, sa silhouette tant aimée que je tente de rejoindre. Le temps s'est arrêté. Le silence. La douleur semble refluer, les martèlements provoqués par mes propres gémissements se sont tus. Je tends la main vers lui, pour l'atteindre, le retrouver. Oh mon amour, où étais-tu tout ce temps? J'ai tant espéré ta survie, pourquoi t'a-t-il fallut si longtemps pour revenir? & puis après tout peu importe, tu es là. Doucement j'effleure son visage, sensation fugace de sa peau sous mes doigts. & soudain le feu est là. Il disparaît soudain dans une gerbe de flammes, & appeler son nom ne sert à rien. Il n'est plus là. Il est déjà parti. J'ai passé des éternités sans lui, à pleurer de l'avoir perdu, & le retrouver n'aura duré qu'une seconde. La douleur s'en revient brutalement, mais cette fois la brûlure qui me consume me semble dérisoire. Le mal de mon cœur réveillé par le souvenir apaisant de mon époux, venu m'offrir un instant de répit dans l'océan de souffrances physiques qui me noyait, est bien pire que ce dernier. Des larmes coulent sur mes joues, j'en suis sûre. Mais je ne prends pas conscience tout de suite que cette sensation est réelle, que mon bras tendu dans le vide vient réellement de retomber près de moi.

- Jasper..

Ce geste, ces pleurs, ne sont plus des égarements de mon esprit. Ce nom murmuré encore & encore est véritablement formé par mes lèvres, remplaçant les gémissements précédents. Aveuglée par une lumière violente, je gémis douloureusement car cela provoque de nouveau martèlements dans mon esprit ; & aussitôt le noir revient. Une pression douce sur ma poitrine me fait finalement ouvrir les yeux, pour croiser ceux de Minuit qui se penche vers moi. Autour, tout est obscur, mais je devine une pièce médicalisée. Égarée, assommée par les séquelles d'une souffrance intense & quelque chose qui semble l'avoir assourdie, je tente de reprendre mes esprits. Vaille que vaille. Mes yeux se referment alors que j'essaie de réfléchir, en vain. Je n'ai plus rien en tête, hormis le souvenir de cette douleur affreuse & brûlante que n'a su apaiser que l'apparition soudaine de Jasper, & sa disparition, retour brutal à la réalité de son absence. Il me faut plusieurs instants pour réaliser que mes joues sont trempées par des sillons des larmes que j'ai versées lorsque j'étais inconsciente. Encore quelques instants sont nécessaires pour me souvenir, replacer les événements récents. Sulfura. Le collier. Le combat pour le lui enlever. Le choc qui m'a fait perdre connaissance. Ce flash vague de ma cape loin de moi & de quelques frêles rayons de soleil. Le doux instant au cœur des pires souffrances où j'ai vu mon cher mari dans mes délires, avant de le voir disparaître à nouveau. Que l'alliance à mon doigt me semble lourde, parfois.. Si lourde du poids de cet amour perdu, cruellement arraché.

Mes larmes redoublent, alors que son nom m'échappe encore dans un murmure brisé par les pleurs intarissables. Rouvrant les yeux alors que, couinant doucement, Minuit vient se coucher contre ma poitrine, je l'entoure de mes bras. Consciente que sa douleur touche la mienne, identique. & ce n'est que là que je m'aperçois que Spirit est là, dans un coin, Sakura couchée en position fœtale sur sa tête, endormie. & Maxwell, lui aussi, son regard posé sur moi peut-être bien depuis le premier appel du nom de celui qui avait tout mon amour. Est-ce lui qui m'a menée ici, qui m'a administré les soins que j'ai à priori reçus? Est-ce lui qui m'a ôté masque, gants & perruque dont je ne perçois plus la présence sur moi? Combien de temps s'est écoulé depuis qu'on m'a évacuée? Tant de questions que je ne formule pas. Au fond, je me fous des réponses. Ce n'est pas important. Absolument pas important. Les larmes continuent de couler, silencieuses, sur mes joues pâles ; mais je ne fais rien pour les retenir. Trop épuisée par l'épreuve que fut la douleur de mes blessures reçues au combat, trop fragilisée par le traitement qui m'a été donné, trop bouleversée par le souvenir ranimé de mon époux ; je n'ai plus la force d'être digne & forte, pas aujourd'hui. & puis, ce n'est pas n'importe qui qui se trouve dans cette pièce, après tout. Maxwell est l'un des rares face à qui je ne crains pas de laisser tomber fierté & carapace. Je sais qu'il ne me jugera pas, de toute manière. Qu'il comprendra.

READ ME :

This is war.
A venir.

Je ne pus empêcher l'horreur de s'insinuer en moi, lorsque je m'aperçus que Nighty & sa cape chutaient séparément, le vêtement tombant plus paresseusement au-dessus d'elle. & elle, était immobile. Évanouie? Très probablement. Sulfura l'a probablement frappée en s'agitant pour la déloger de ses épaules. Un puissant cri de rage & de panique mêlées retentit aussitôt, provenant du Métalosse de la femme-ténèbres déséquilibrée, alors que le géant de fer s'élançait vers le morceau de tissu noir, dans l'idée sans nul doute de le ramener à sa dresseuse pour la protéger de la lumière du jour. Je me surpris à retenir ma respiration en voyant la Kirlia de celle qui était comme une sœur pour mon père, toujours consciente elle, se démener pour la rattraper alors que le sol se rapprochait d'elles. L'effarement de ma Gardevoir, mère de la jeune fée de la résistante blessée, me paralysait presque autant qu'elle-même était paralysée, incapable de réagir. Tétanisée par le choc & la peur. Finalement, avant cela & avant même que le Métalosse n'ait pu les rattraper, la plus jeune parvint enfin à toucher l'humaine, se blottissant contre elle pour l'emporter à l'abri par Téléport.
Heureusement. Je n'osais imaginer le résultat si ma fée bleue, se reprenant l'instant juste avant, avait eu le temps de réagir & mettre l'idée folle que j'avais devinée dans son esprit à exécution. Les rejoindre malgré le danger d'un Téléport en plein ciel, tenter le tout pour le tout pour les sauver. Pour ne pas perdre sa fille. Je n'étais même pas sûre que j'aurai pu l'en empêcher d'ailleurs ; j'étais mère aussi, après tout. Un profond soupir m'échappa après quelques instants, soulagée malgré moi ; & je redevins de marbre. Être Soledad. Ne pas laisser mes émotions s'afficher plus que de raison, j'en avais déjà bien trop fait.

D'un geste vers ma ceinture, j'activais la pokéball de Porygon2 pour le rappeler, avant de bondir sur le dos de Rapasdepic qui, devinant mon intention de repartir aussitôt, s'était approché du sol pour me le permettre. Rejointe aussitôt par Lockpin & Gardevoir, toutes deux aussi remontées & pourtant glaciales d'apparence que moi, je donnais au grand oiseau le signal ; & sans attendre, il décolla. Mais nous n'allâmes pas bien loin, à peine quelques mètres de parcourus, car apparut se dirigeant vers nous un jeune homme juché sur une des deux méga-évolutions de Dracaufeu. D'un simple hochement de tête, j'accueillais & acceptait ce nouveau renfort, déjà concentrée sur la recherche d'une stratégie pour calmer Sulfura, lorsque l'arrivant m'interpela. J'interrompis alors un instant mes réflexions, tâchant de rester zen face à ce ralentissement. Je n'imaginais pas alors combien rester calme serait difficile lorsqu'il parla.
Faut faire quelque chose.. Sans blague, c'est sûr ça? Non mais c'est vrai, nous étions tous tellement inactifs & amorphes depuis le début de l'affrontement, incapables de lever le petit doigt pour tenter de sauver le légendaire! On jouait aux statues, & celui qui bouge a perdu! & ceux qui aimaient pas l'immobilité faisaient du tricot, plus intéressant que l'avenir d'une population entière tiens! Une vague d'agacement me prit devant ces quelques mots, se muant en indignation que je ravalais aussitôt, restant de marbre, lorsqu'il exposa son idée. Indignation était un mot faible en réalité, pour parler plutôt d'une rage pure, colère dangereuse du fait qu'il ait pu seulement prononcer ces mots. Avais-je rêvé cette suggestion de tuer Sulfura, de mettre à mort un pokémon qui ne faisait que se défendre après avoir été torturé & robotisé? J'osais l'espérer. Qui plus est, tel oiseau était extrêmement rare, & lorsqu'il était présent, cela signifiait que sans lui l'écosystème s'effondrait. Avait-il conscience que ce choix qu'il évoquait n'en était pas un, qu'acheter Sulfura signifiait de toute manière détruire la ville. Pas la sauver. La condamner à finir comme Pompei, cette cité italienne enfouie sous les cendres d'un volcan. Il fallait être complètement fou pour juste l'envisager ; & pareil pour le fait de l'éloigner, quand on voyait ce que le faire simplement sortir provoquait quant au volcan. Le panache de fumée menaçante me semblait en lui-même une bonne raison de ne surtout pas en rajouter, pourtant.
Mon regard était d'acier, dur malgré les lentilles le dissimulant, lorsque je lui répondis. Du tac au tac, avec une colère palpable dans ma voix grondante. Glaciale & cassante. Je ne criais pas, mais la menace n'en était que plus lourde.

- Certainement pas, inconscient! Sulfura est le gardien du volcan, s'il meurt, ou s'il s'éloigne, il y aura une éruption & Vanawi sera détruite! Tu as face à toi la crème des résistants & des Régimeux gamin, des combattants habitués & entrainés, alors si ça avait été si simple, ce serait terminé depuis longtemps.

Sans compter que même si ce Méga-Dracaufeu était puissant, les trois pokémons à mes côtés l'étaient encore plus ; ils n'étaient jamais que des pokémons de Ligue, après tout, & hors de l'arène où les règles ne les limitaient pas ils étaient juste plus puissants encore. Par ailleurs si j'avais voulu faire mal, j'aurais appelé Trioxhydre. Mais aucun ne pouvait rivaliser avec Sulfura, pas même la dragonne des ténèbres dont certains scientifiques classent pourtant l'espèce comme "pseudo-légendaire". & de toute manière, maintenant que plus personne ne le contrôlait, ce n'était plus le but. Il fallait surtout l'aider à apaiser sa colère. Lui montrer que nous n'étions pas ses ennemis, mais plutôt ceux qui avaient tout fait pour le libérer du joug d'un taré.

- Ensuite l'idée, c'est justement de ne surtout pas laisser quelqu'un seul face à lui. C'est Sulfura bon sang, même un Volcaropod finirait brûlé vif!

& c'était peu de le dire. La jeune femme blonde au Corboss & Golden Wings avaient eu beaucoup de chance d'y survivre. De n'avoir été qu'à peine frôlés par le feu incandescent & implacable du phénix de légende. Pensait-il vraiment que son Dracaufeu, tout méga-évolué qu'il soit, ait la moindre chance de tenir un seul instant? Franchement, si telle était réellement sa pensée, alors il était effroyablement naïf. Mon équipe toute entière lâchée sur lui resterait impuissante. & une fois encore, là n'était absolument pas l'objectif de toute manière. Hors de question de chercher à lui faire du mal. Il fallait le calmer, pas autre chose. En un sens, il avait de la chance que j'ai arrêté Rapasdepic le temps qu'il parle ; si ma rage indignée bouillonnait sous mon expression de marbre & se ressentait dans ma voix, je n'osais imaginer ce que cela aurait été si Lyanna l'avait entendu dire ça. Si Toxik, plus respectueuse des pokémons que des humains, l'avait entendu suggérer un meurtre, qui plus est en frappant dans le dos. Fermant les yeux un instant, j'inspirais pour retrouver mon calme, avant d'effleurer le cou de mon allié ailé du bout des doigts ; signal discret qu'il pouvait reprendre l'ascension. En quelques instants, nous fûmes à hauteur de Sulfura & des combattants qui cherchaient comment l'apaiser, tentaient tant bien que mal de limiter les dégâts sur la ville. Enfin.
Analysant de nouveau la situation, de nouveau pleinement concentrée, je regardais le légendaire cracher des flammes en toutes directions, ne manquant parfois que de peu les cibles mouvantes que nous étions tous, nous les humains & oiseaux l'encerclant. L'idée de lui montrer que nous n'étions pas ses ennemis me revint, & je m'interrogeais sur comment procéder lorsque mon regard passa sur le garçon au Dracaufeu, s'arrêtant sur son Alakazam ; un pokémon doué de pouvoirs télépathiques surpuissants, parait-il. Plus calme désormais, je m'adressais de nouveau à lui, réfléchissant à vive allure pour chercher risques & limites d'une idée qui venait de naître dans mon esprit.

- Par contre.. Ton Alakazam peut peut-être nous aider. Il s'agit de montrer à Sulfura ce qu'il s'est passé, si on s'unit peut-être que.. Gardevoir, contacte-le.

Je ne citais pas de nom car cela serait le mettre en péril, & mettre tous nos proches à chacun en péril, quel que soit celui de ses deux noms que j'aurai choisi ; mais la fée bleue, ou plutôt noire puisque la suie masquait son vrai visage, comprit sans mal de qui je parlais. Elle était dans mon esprit après tout, comme j'étais dans le sien, liées par un lien psychique puissant. Sans attendre une seconde de plus, elle contacta une de ses congénères, alliée de l'homme auquel je devais m'adresser ; & l'instant d'après je l'avais en direct, grâce à nos Gardevoir respectives qui transmettaient télépathiquement nos paroles silencieuses. Brièvement, je lui exposais mon idée peut-être un peu bateau, mais ayant le mérite d'exister au moins. Unir tous les télépathes présents, forcer Sulfura à nous écouter, à voir les images que nous voulons lui transmettre ; soit ce qu'il s'est réellement passé. Avec l'aide des autres pokémons psy disponibles pour donner plus de puissance aux télépathes réunis, peut-être?..

* .. Tu crois que ça pourrait fonctionner? *

READ ME :

COSTUMES DE RÉSISTANTS/RÉGIMEUX (rappel) :

THIS IS WARWe will fight to the death

Un réveil brutal, dans les pires douleurs. Un cri lui échappe alors qu'elle s'agrippe au plancher dans un gémissement aigu. Elle ne reconnaît plus ou elle se trouve ou même qui elle est. Ses souvenirs, même les plus bénins, la fuient. Son bras n'est que tisons ardents et elle serre les dents pour ne pas hurler. Le cri se meurt dans sa gorge, y formant une boule qui l'empêche de respirer. Son souffle se fait saccadé, secoué de sanglots étouffés, tandis qu'elle balaie la pièce du regard en tentant de replacer les événements qui l'ont mené ici, à même le sol, dans une marée humaine de corps déchiquetés, brulés et méconnaissables. À mesure qu'elle s'habitue à la douleur présente dans son bras, elle se refait la scène qui a provoqué cette blessure. Ce Sulfura, dans toute sa majesté et sa fureur attaquer Vanawi. La façon dont elle est grimpée au dos de sa Corboss pour l'affronter en compagnie de sa petite soeur... Agatha. Charlie. Elle se redresse d'un bond malgré la nausée et le mal qu'elle ressent dans tout son bras. Sa tête tourne mais elle continue à chercher partout autour d'elle quelconque indice de la présence de l'une ou de l'autre. Pour ne se buter qu'à des visages inconnus, couverts de suie et de sang. Tant de personnes dont la souffrance ne lui font que l'effet de l'indifférence. Indifférente à tout ce qui n'est pas sa soeur et son Pokémon, ceux qu'elle aime et qu'elle protège depuis tant d'années.

Ses pas sont lourds et lents, entre les patients alignés. Elle remarque à peine le va et vient d'un Gallame entre eux qui en transporte une grande partie vers elle ne sait quelle destination. Lorsqu'il vient vers elle pour lui porter assistance cependant, elle le repousse violemment en émettant un grognement brutal, qui ne signifie qu'une chose: s'il ose encore la toucher, il aura à faire avec elle. Haussant les épaules, le Pokémon psy et combat s'éloigne, la laissant seule à ses recherches. Elle continue sans relâche, posant des questions aux médecins qui courent dans tous les sens, mais qui ne savent lui porter secours, jusqu'à ce qu'elle tombe sur une très jolie femme dans la trentaine qui lui indique une petite pièce reculée de toutes les autres, là où elle lui promet de pouvoir trouver sa Corboss. Le coeur battant, elle ne prend même pas la peine de remercier la femme avant de s'élancer vers la direction indiquée. Là s'y trouve une infirmerie pour les Pokémon blessés, où travaille un jeune homme qui en a visiblement plein les bras. Carla s'avance à pas de loups afin de ne pas brusquer les créatures qui s'y trouvent. Elle ne met que quelques secondes à repérer une masse noire et informe posée non loin, striée de nombreux bandages tachés de rouge.

Elle vole jusqu'à elle. Se penchant sur son visage déformé de douleur, ses petits yeux bouffis et torturés. Ses longues plumes noires entretenues avec un soin méticuleux sont détruites, carbonisées par ce jet. Elle est toujours vivante, et c'est tout ce qui importe à sa dresseuse qui l'enlace avec une douceur dont elle fait rarement preuve, la portant à sa poitrine pour la bercer en lui chantant quelque air de son enfance. Comptine destinée à la rassurer elle-même plus qu'Agatha, qui a à peine conscience du retour de la blondinette à ses côtés. Ses doigts caressent son long bec, tandis que d'une voix incertaine, murmure gonflé de sanglots qu'elle se refuse:

«Pourquoi tu m'as sauvée? Pourquoi tu as fait ça? Tu aurais pu mourir... Et j'aurais fait quoi moi?»

Qu'est Carla sans sa famille? Plus rien d'autre qu'un esprit troublé qui a oh combien souffert dans son existence. Charlie, Agatha, Dexter et tous les autres... Cette réserve sur laquelle ils vivent, ce petit monde qu'elle a construit pour eux. Voilà ce qui lui permet d'avancer. Elle n'aspire à rien d'autre que de protéger ceux qu'elle aime, comme cette fidèle Corboss qui repose entre la vie et la mort, malgré les soins prodigués. Son inquiétude est grande, immense même, mais elle sait qu'Agatha a survécu au pire. À présent, elle se battra. De cela, Carla en est convaincue. Ce piaf est le plus résistant qu'elle connaisse. Elle a perdu son premier dresseur et pourtant elle s'est redressée et a continué à vivre malgré cette perte. Cette fois, la jeune femme devra lui montrer la voie... Mais pour cela elle doit retrouver Charlie. Lentement, elle fait glisser Agatha sur le sol et se dirige vers le médecin en charge. Elle peine à voir son visage au-travers ses larmes qu'elle ne contient que par fierté.

«Merci monsieur. Je reviendrai très bientôt pour Agatha. J'ai quelqu'un à retrouver avant.»

***

Mon coeur bat à tout rompre. Dans mes tempes, dans mon estomac, dans tous mes muscles, dans mon bras cassé. Tout en moi palpite. J'ai beau fermer les yeux, l'odeur prenante du sang a envahi mes narines et je titube pour avancer, malgré la présence du jeune homme brun à mes côtés. Lorsque celui-ci me dit qu'il doit partir, je dois me retenir à deux mains pour ne pas le supplier de rester près de moi. Lui mon guide, mon sauveur... J'ai besoin de lui. Il doit le sentir car malgré ce devoir qui l'appelle, il me trouve un compagnon pour affronter l'infirmerie. J'ouvre les yeux assez pour le regarder un instant. Il s'agit de Lee le Débugant, selon ses dires. Une créature magnifique et encore très jeune, un type Combat. Cette vision familière m'apaise un peu, et je m'empare de sa main tandis qu'Edwin me pose sur le sol. Il serait encombrant dans un lieu pareil, avec cette taille. Je le rappelle donc à sa balle et me motive à faire ce chemin à pied. La petite paume du Débugant dans ma main me permet de souffler, et je lui demande de me guider dans cette place, couvrant mes yeux de façon obstinée afin de m'éviter un énième traumatisme. Et Lee se montre si patient, si gentil. Il ne rechigne pas un seul instant devant la tâche, et je le suis de façon docile en lui faisant une description détaillée des deux patients ici que je souhaite retrouver.

L'odeur du sang est entêtante. J'entends les blessés gémir, ou même crier quand on leur prodigue des soins. Je perçois la présence Pokémon aussi, probablement dépêchés pour aider aux soins. Je respire avec peine en tentant de chasser l'image du sang de mon esprit. Le mystère qu'accompagne ma vision bloquée laisse toute la place à mon imagination fertile hantée depuis mon plus jeune âge par la vision de mes parents et de mon petit frère assassinés. Je ne sais pas à quel moment je me suis mise à gémir et à pleurer, mais je réalise maintenant que Lee tente de me rassurer. Il a entouré mes jambes de ses bras et les serre avec vivacité. Je me penche vers lui pour lui caresser la tête, avant de l'accueillir carrément dans mes bras pour une étreinte qui vient m'offrir une force colossale. Voilà ce que j'aime des types Combat. Peu importe les situations, ils ne se laissent jamais abattre. Rigides et obstinés pour la plupart, certes. Mais combattifs dans l'adversité, leur courage est tout simplement inspirant. Et ce courage je m'en nourris afin de poursuivre mes recherches et me relever. Ce que je fais, tremblante et toujours couverte de larmes, mais plus déterminée que jamais.

Le cri retentit après quelques secondes, d'une voix si familière que je m'autorise sans y penser à ouvrir les yeux. Une tornade de cheveux blonds me rejoint en quelques bonds. J'entends mon nom, encore et encore, prononcés avec tant de désespoir et d'amour que je répète le sien avec la même émotion. Son corps se glisse près du mien et m'étreint, m'étreint si fort que je crois bien qu'elle va casser tous les os intacts qu'il me reste, mais je ne fais pas attention à la douleur. Je ne fais que souffler son nom, encore et encore, à tenter de me convaincre que je ne rêve pas. Ma soeur, ma soeur, ma soeur. Ma protectrice, mon aînée, ma seule famille au monde. Elle est saine et sauve. Dans mes bras, à pleurer tout autant que moi--même alors qu'elle n'a pas pleuré depuis des années. Ma soeur si forte, brisée de chagrin et d'espoir tout à la fois. Je la serre un peu plus, enfouissant mon visage dans ses cheveux, tâtant son dos de mon bras libre comme pour m'assurer qu'elle est réellement présence, en vie, sauvée. Blessée, je le remarque bien vite, une blessure bénigne compte tenu de la proximité de Sulfura lorsqu'il l'a attaquée. Je me détache et caresse la joue de Carla, dans un geste intime que nous n'avons jamais eu, pour lui glisser tout bas:

«Ne me fais plus jamais aussi peur. Ne me fais plus jamais ça.»

Et Carla sourit, comme pour m'offrir du courage, mais ses yeux luisent toujours de défi. Elle ne regrette en rien sa folie et la mienne, elle ne regrette pas ce que nous avons fait. Nous avons pris un risque, un risque qui s'est avéré payant, j'ose croire, pour ceux qui sont restés là-bas. Mais pour nous, le combat est terminé. Soudain, je lève les yeux vers elle, retrouvant mon trouble, l'inquiétude me rongeant l'estomac.

«Agatha?»

Carla caresse mes cheveux avec un soupir. L'expression sur son visage est indéchiffrable un moment alors qu'elle tente de garder contenance sur elle-même. Je tente de ne pas m'affoler, mais malgré moi je ne peux pas m'en empêcher.

«Son état est critique mais stable. Elle est dans une autre pièce. Je vais aller la récupérer et après nous partons.»
«Nous partons?»
«Il y a un Gallame qui mène les blessés jusqu'aux hôpitaux du coin. Et toi, tu as le bras cassé, ils ne peuvent pas te le réparer ici, je le crains. Alors nous partons.»

Je reste un moment silencieuse, sans oser croiser son regard dur. Elle n'emploie plus ce ton condescendant avec moi, celui qui me met toujours hors de moi. Au contraire, son ton est dur, mais aussi presque suppliant, empreint d'une véritable inquiétude.

«D'accord.»

Je lui tends ma main et ferme les yeux. Carla comprend vite qu'elle doit me guider, maintenant, à cause de ma phobie. Je retrouve Agatha dans un état lamentable. Elle est méconnaissable, tordue, calcinée. Mais toujours vivante. Voilà le plus important sur lequel je me raccroche. Ma soeur la rappelle à sa Poké Ball avant de remercier une énième fois le médecin Pokémon sur place. Puis nous revenons dans la pièce principale où je fais mes adieux au petit Lee.

«Je dois partir Lee, mais tu m'as grandement aidé. Tu es un champion. Je ne peux pas remercier assez ton dresseur. Tâche de lui transmettre mes remerciements, tu veux bien?»

Sur ce, ma soeur fait signe au Gallame de s'approcher. Il est magnifique, ses lames luisantes et son buste fier. En voilà un que j'aimerais bien garder pour moi, mes pensées sont ailleurs, concentrées sur notre sort à Carla et moi. Finalement le Pokémon psy nous attrape et nous disparaissons dans un son semblable à un craquement.

(c)Golden

POMPOMPOM:

This is War C’est le bordel. C’est vraiment un beau bordel. Blitz s’amuse a tourner autour de Sulfura, ce qui a l’air de passable ment l’agacer, mais a au moins le mérite de le faire cracher du feu autre part que vers le sol. Sinon, c’est le défilé des suicides pas bien organisés, là haut, entre ce gamin qui se retrouve pendu a cou de notre poulet de feu international, les deux nanas qui foncent dessus à dos d’Airmure et de Corboss et se font éjecter à leur tour, d’autres qui galèrent à tourner autour et esquivant des trucs. Et moi avec mes tirs de "couverture" qui pourraient marcher si seulement la cible arrêtait de bouger et que je risquais pas de faire exploser le collier au passage. J’aurais aussi pu tenter de le geler avec un laser glace de Ginette, mais elle était pas là quand j’avais besoin d’elle. Puis, au bout d’un moment, le maitre de la télécommande dégringole et se retrouve accroché aux pattes de son oiseau. Pff. Je peux pas m’empêcher d’exploser de rire devant son ridicule, il a en plus dû faire tomber sa télécommande au passage… Ce qui veut dire qu’il est juste devenu ce qu’il est vraiment : un pauvre con pathétique bien incapable de faire quoique ce soit sans son ultime accessoire de commandement ultime. Nan mais. Quelques sourires déments plus tard, me délectant de la vision du gars en train de pleurer sa maman de son perchoir, d’où il ne va pas tarder à glisser, d’autant plus que si ça continue comme ça, son destrier volant va vite revenir à lui, et à ce moment là, ça risque de pas mal chier dans la colle. « Bon, assez rigolé, on va aller s’occuper de notre pote là-haut. J’vais lui apprendre un peu la mégalomanie à cet abruti. » Accompagné de Justin qui continue de dresser le mur de fer autour de l’équipe, nous avançons vers l’endroit ou je suppose que l’homme risquait de tomber. Comme je m’aventure plus prêt du volcan, un groupe de sbires en costume gris, enfin, je suppose qu’ils étaient blancs au départ, et me font dire que c’est dangereux au delà de cette zone. Je passe une main sur mon visage, agacé par leur attitude fébrile. « Oh, les gars, c’est bon, j’suis de la maison, et d’ailleurs. » Je sors de ma poche mes papiers de Régimeux, qui, eux, ont évité de se perdre dans ma chute. « Vous êtes censé m’obéir, si vous savez lire. » Hiérarchie, bitch. Quoiqu’il en soit, tout ça n’a finalement servi à rien, car voila que le type lâche avant que j’ai pu venir à lui pour le tortur- pour l’aider. Ahaha. Nan mais, non, là, non c’est pas marrant! Si il se ramasse par terre il sera tout pété de partout, ça sera pas possible de faire mumuse avec au bloc et… Un éclair d’argent passe alors sur la trajectoire de sa chute, l’attrapant au vol, et j’entends une exclamation en japonais alors que le type est maintenant dans les serres d’un Airmure, chevauché par un individu à masque blanc et postant une blouse blanche elle aussi, qui flotte dans les airs…. Je connais qu’une seule simplette pour me mettre volontairement des bâtons dans les roues, en criant ensuite dans la langue du pays du soleil levant comme une idiote. « NORIKOOOOOOOOOOOOOOOO! REVIENS ICI! » Aussi surprenant que cela puisse paraître, je crois qu’elle a pu entendre ma voix, portée par le haut-parleur que j’ai piqué à une des soldats qui trainaient dans le coin. Elle m’a bien devancé, cette idiote. Gros soupir, puis la voyant rejoindre le petit campement établi pour son annonce et son brieffing, va bien falloir la rejoindre en vitesse. Si seulement Chris avait pas mordu la poussière. Je prends un petit temps pour continuer de m’inquiéter pour lui et Irma, qui devraient avoir trouvé un endroit pour se faire soigner, désormais. Puis, accompagné de deux sbires, je fonce vers la tente de Noriko. Une fois arrivée, je la vois qui vient d’attacher le mec à une chaise et lui fout la lumière dans la figure pour le faire parler. Mais visiblement, on a pas les même préoccupations. « Ou t’as eu ce collier espèce d’enfoiré, hein? Et comment tu l’as trafiqué? Tu te prends pour Einstein?! Tu tiltes que ce que t’as crée c’est juste un truc de malade?! Enfin, faut croire que t’avais besoin d’un putain de Sulfura pour montrer à tout le monde que t’es le meilleur, hein! Sans ça, t’aurais fait quoi, même pas cap de le dresser toi-même, c’est pitoyable ! T’es vraiment pitoyable. Tu veux que je te dise, un invention qui menace de se détruire toute seule sans crier gare, un truc aussi instable a même pas le droit de s’appeler "invention", tu vois ce que je veux dire? Moi, j’aurais fait la même chose, j’aurais pas eu de soucis. Tss. Incapable. » Tiens, c’est marrant, parfois elle dit des trucs pas tout à fait débiles. « Noriko, même si je suis totalement d’accord avec ce que tu as dit sur ce ramassis pitoyable d’être inférieur qu’il est, mais je crois qu’il va falloir  le laisser entre les mains des experts en torture, qu’en dis-tu? » « Attends Dio-sama, c’est pas du jeu. Il m’a même pas encore dit comment il a…  Et puis, t’es bien content que j’l’ai capturé comme ça, sous ton nez, au moins tu t’es pas loupé en le voyant mourir en s’écrasant par terre! Hinhin. » « Nan mais tu te clames là! Eh oh, non mais ça va tes chevilles là?! T’as vu comment tu t’y prends, avec ta pauvre lampe, il risque pas de parler ton pote, comme ça. Très mauvaise mentalité Noriko, maintenant, il va penser qu’on torture tous comme toi! Il a même pas l'air d'avoir peur. » Noriko se mit à grogner et commença à m’expliquer comme, aussitôt qu’elle avait vu le type se pendre aux pattes de Sulfura, elle avait sauté sur le dos de son Airmure pour aller chercher le gars et obtenir ses information, qu’elle avait failli crever deux fois et demi et… « Tu veux quoi? Tu veux que je lui demande comment il a fait aussi? Bah, de toute façon, c’est juste un argument pour jouer avec! Je t’enverrais le vidéo de surveillance si tu veux en savoir plus mais refile-le moi maintenant, parce que… Parce qu’il faut que je lui fasse mal, là tout de suite. » Soupir exaspéré de Noriko qui finit par me le céder, tout en me rappelant que je lui dois quelque chose maintenant. Bordel. Tu peux toujours courir. Le type se fait donc détacher, et le lui donne un coup de pieds dans les reins pour qu’il prenne le chemin de la Grand Maison ou du bloc quand un moyen de transport sera prêt. En lui passant des menottes au poignets, je me plante devant lui et le fixe tout en me mordant la lèvre en pensant aux misère que je lui ferais subir. « Moi, c’est Dio, je sens que tu vas faire un jouet très marrant… Ah, et pour la prochaine fois, je vais t’apprendre comment on fait si on veut être un tyran. Enfin, comme tu risques de pourrir dans une cellule, ça risque pas d’arriver. » Reste plus qu’à récupérer Chris et Irma, et je pourrais enfin aller m’amuser. ********** « Oui, Riku, je te dis que tout va bien bordel, arrêtes de hurler bon sang! » « Bah j’espère que tu vas bien ! Même pas tu répondrais à mon SMS, en plus! » « Bah voyons, y’avait un Sulfura qui m’empêchait un peu de regarder mon phone au cas ou t’avais pas capté! » « Séééééééérieux?! Sulfura?! Putain, tu l’as vu en plus? Je suis déééééééééég! » « T’as vite finit de te préoccuper de moi on dirait… Bon, dans tous les cas, c’est mort pour venir aujourd’hui, les ferrys vont pas partir et Chris s’est blessé alors… » « CHRIS EST BLESSE?! OH MY FUCKING GOOOOOOOOOOOOOD! » « …Et j’ai plus de bagnole. » « JE M’EN FOUS DE TA BAGNOLE! CHRIIIIIIIIIIIS NOOOOOOOOOON! » Après avoir discuté trois heures du fait que non, Chris n’est pas mort mais qu’il a une aile en sale état qui va l’empêcher de voler un certain temps, Riku a fini par arrêter de pleurer à l’autre bout du fil et j’ai pu enfin rentrer à la maison, puis rejoindre la Bloc, ou une certaine personne m’attendait bien sagement.

A LIRE POUR LES FEIGNASSES /PAN/:

Colère. À sa définition la plus pure. La plus brutale. Tel une onde de violence qui le parcoure de part en part. Agressivité animée par la lourdeur de son amertume. Ces humains. Traîtres qu'il s'est toujours juré de protéger, pendant plus d'un siècle, de ce tourbillon capricieux qu'est le Limar. Limar, son royaume, maintenant souillé de la présence de ces horribles bêtes assoiffées de son propre sang. Il ne les laissera pas l'avoir aussi facilement. Il se battra, les tuera jusqu'au dernier, pour avoir osé s'attaquer à lui qui n'a toujours juré que pour la protection de cette ville qui s'étend aux pieds de son domaine. Le cri lui parvient à la gorge, puissant, brisé des douleurs infligées par ces créatures qui, courageusement, se permettent de l'affronter. Son regard a perdu tout éclat de gentillesse pour ne laisser place qu'à une rage animale et un désir de vengeance beaucoup plus puissant que lui-même.

De sa gorge tendue s'échappe une longue gerbe de flammes ardentes qui n'atteignent en rien le sol. Un simple avertissement de ce qui viendra pour chacun d'entre eux lorsqu'il aura terminé d'élaborer son plan. Bientôt, il reposera sur leurs cadavres calcinés, en maître incontesté de la région. Où s'arrêtera sa fureur? Il mettra à feu et à sang celle que l'on nomme Vanawi, cette porte vers le monde qui ne s'en retrouvera que fermée. Sulfura hurle, encore et encore, la douleur physique et morale qu'il ressent dans chaque parcelle de son corps. Il veut que ses tourments cessent, et les humains en sont responsables. Ils vont payer. Alors qu'il s'apprête à passer à l'attaque, l'oiseau embrasé sent quelque chose se produire sous son crâne, comme une présence. Aussitôt il recule en secouant la tête, résistant à cette attaque mentale. Encore une autre machination de ces terribles humains! Il crie de plus belle, à arracher les tympans de tout ce qui se trouve en contrebas, et quelques tisons enflammés s'échappent de ses ailes. La communication forcée se fait de plus en plus intense sous son crâne. Les ténèbres se forment dans son esprit et le Sulfura continue de se débattre, incapable de penser, épuisé par toute cette mascarade. Lentement, sa volonté plie et il s'abandonne au message télépathique qu'on lui impose.

Les images défilent sous son crâne à une vitesse folle, lui transmettant rapidement une vague d'informations toute nouvelle. Ces humains en contrebas ne l'ont pas attaqué. Il le réalise à présent. Il s'agit plutôt d'un individu isolé qui lui a refilé un collier, un collier qui avait raison de lui. L'oiseau de légende revoit le courage dont ces gens ont fait preuve pour le sauver, pour sauver leur ville, pour le calmer aussi. La vision de Sulfura s'éclaircit et son bec se referme alors qu'il regarde toutes ces personnes en-dessous. Présents pour lui. Pour souligner tout ce qu'il fait pour eux depuis tant d'années? La créature mythique se laisse doucement poser sur le sol. La fatigue lui engourdit les ailes. Posé au centre de tous ces humains, il s'incline, dans un geste de respect et reconnaissance. Puis d'un long cri il s'envole en direction du volcan, avant d'y disparaître. Aussitôt, la terre cesse de trembler, et les volutes de fumée s'échappant de son sommet se font moins intenses. Le soleil inonde le flanc du volcan, salue le courage et la dévotion des combattants. Cette guerre est gagnée.

IMPORTANT: