En calculant la puissance de Dracolosse, je me rends compte bien rapidement qu'à l'heure actuelle, Phylley n'a aucune chance face à lui ; il faudrait une stratégie plus subtile, mieux élaborée, mais surtout personnalisée pour vaincre ce type de monstre surpuissant.

Même si je sais que notre défaite approche, mon sourire ne s'efface guère.

J'ai appris à l'accepter, j'ai appris à contempler des scènes semblables à celle qui se déroule sous mes yeux maintenant sans perdre mon sang-froid. Sans parler d'habitude, je dirais qu'elle m'est assez familière pour la tolérer, pour bien la recevoir au lieu de la laisser me détruire le moral. Phylley donne tout ce qu'elle a ; elle court, elle saute et percute l'ennemi aussi fort qu'elle le peut. Je ne peux laisser la perte de la victoire me détruire en voyant autant de motivation.

Deux. C'est le nombre d'attaques qui a été nécessaire pour abattre Phylley ; deux puissantes rafales de vents. J'entends le coup de sifflet qui annonce la fin du match, qui précède les hurlements du public enjoué. Je soupire, avant de ramener ma douce Phylley, étendue sur le sol herbeux du stade, dans sa sphère bicolore, que je regarde avec tendresse. Tu as bien travaillé, Phylley, très bien travaillé. Et cet instant de douceur est rompue à la vue d'une main tendue, qui m'est destinée. John. J'attrape sa main, et la lâche en déposant le badge Volonté dans le creux de sa paume.

— Fais-moi la promesse de ne jamais oublier la valeur de ce badge, à l'avenir. D'accord ?

Sourire tendre, mélange de compassion et de détermination.
Et sur ces belles paroles, je le laisse s'éloigner, quitter le terrain avec un nouvel espoir. Ou plutôt un espoir qu'il a retrouvé.

Parfois, je me dis que donner l'impression de vouloir aider quelqu'un, au-delà de la politesse, est une bonne chose. Oui, sans le mensonge, il n'aurait pu retrouvé cette volonté perdue.