« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Je veillerai toujours sur toi |OS|

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Charlotte S. Laurens
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Je veillerai toujours sur toi |OS|   Je veillerai toujours sur toi |OS| EmptyMar 30 Sep 2014 - 2:27

JE VEILLERAI TOUJOURSsur toi
La chaleur contre ma peau. Telle une douce caresse. L'odeur entêtante des herbes gorgées de soleil. Leurs reflets dorés, posant contre mes joues quelques lueurs enfantines. Le rire, emprisonné dans ma gorge, comme timide, puis jaillissant finalement d'entre mes lèvres rosies par le jus des baies que je déguste. Quelque blague lancée à la volée et saisie pour produire de la complicité, qui provoque une nouvelle vague de chaleur dans tout mon corps. Un moment, partagé à deux, dans cet après-midi candide respirant l'enfance, moment privilégié éloigné de tous les tourments. Dans ce champ d'herbes d'or, ondulant dans la brise, posés à même le sol, assise de façon à avoir les pieds posés sur le sol, les genoux pointant le ciel d'un bleu limpide. Le rire se mute rapidement en sourire, alors qu'il se laisse tomber contre mes jambes, son dos s'y appuyant, sa tête contre mes genoux. Ses cheveux viennent chatouiller ma peau. Leur éclat argenté se teinte de toutes sortes de couleurs. Celle du ciel, de ces herbes dorées, du beige brunâtre de ma peau. Il se met à l'aise, au final, et pourtant il ne pèse pas lourd du tout contre mes jambes. Je ne ressens pas ma gêne habituelle à l'idée d'être touchée, je profite simplement de sa présence, de cette journée, parfaite, à partager dans le cadre de notre amitié naissante. Et malgré sa fragilité, je la sens déjà qui m'enveloppe, élément tout nouveau mais ô combien rassurant dans ce monde parfois bien sombre.

«Cesar, tu crois que nous allons mourir?»

Ma voix me paraît toute droit sortie des décombres de mon être. D'une part si profondément enfouie que je ne sais la nommer. Et aussi sombre et incomprise soit-elle, je ne la crains pas. Je me contente de la laisser jusqu'au jeune homme. Je le sens se redresser quelque peu.

«Pourquoi tu dis ça? Je veux pas mourir moi!»

Je ne sais pas. Je ne comprends pas moi-même. Alors comment lui expliquer? Que toute chose a une fin, et que les plus grands bonheurs doivent s'éteindre. Que ce moment que nous vivons, cet instant si pur et innocent, devra nécessairement s'arrêter pour qu'en débute un autre. Une histoire qui peut-être ne sera pas aussi tendre envers nous.

«Je ne veux pas que ça s'arrête.»

Il se tait. J'ignore s'il a compris ce qui s'esquisse de façon si confuse dans mon propre esprit. La peur de perdre, de perdre encore. Je crois qu'il s'agit de cela. Je tends les bras, passant mes mains dans ses cheveux lunaires. Leur sensation sous mes doigts est douce, agréable. Je laisse un nouveau sourire envahir mon visage alors que je le sens se détendre sous mes caresses capillaire. C'est un ronronnement ou presque je perçois? Il me fait bizarre d'être près de lui alors qu'il se montre taciturne ainsi. Mais il vaut mieux. Ce moment se passe de mots. Je me laisse porter par la chaleur de l'été, sa présence, ce ciel si bleu, si bleu.

«Charlie?»

«Oui?»

«Je crois bien que je suis heureux.»


Un sourire étire mes lèvres.

«Je le suis, moi aussi.»


Voilà la première pensée qui me vient à mon réveil. Je suis heureuse. Émue par ce rêve d'une pureté incroyable. J'aurai plus tard l'occasion de me gêner de la présence Cesar en celui-ci ou de notre proximité à laquelle je ne me serais jamais adonnée véritablement. Mais à l'instant présent, je suis toujours bercée de l'état de bonheur que j'ai ressenti dans lors de ce voyage nocturne. J'ouvre les yeux, peu à peu, m'habituant lentement à l'obscurité qui règne dans la pièce. L'aube se lèvera sous peu, il est encore trop tôt pour se lever. Je ne veux pas me lever. Je savoure cet instant, ce rêve si beau comme je n'en fais que rarement. Je me revois dans cette étendue d'herbes dorées, dans ce soleil, sous cette brise. Et si tous les jours pouvaient être ainsi? Dénués de tracas quotidiens, d'angoisses inutiles, de douleurs chroniques et toujours plus intenses. Et si ne pouvions nous pas être simplement heureux? Ma main se pose sur mon ventre, ou plutôt sur la masse poilue qui s'y est postée, Toshi s'est couché là lorsque je me suis mise au lit, et semble-t-il qu'il n'a pas abandonné mon chevet de la nuit. Il sait très bien qu'après ma discussion avec Sky hier, que j'ai été très bouleversée. Je n'ai réussi à trouver le sommeil que grâce à sa présence tranquille, à la chaleur qu'il disperse contre mon ventre.

Je laisse un petit soupir m'envahir. Plus tard, la tristesse et l'incompréhension reviendront me hanter, me refermer. Mais après un tel songe, seule une grande paix m'habite. Je m'empare du chiot, le glissant contre ma poitrine. Il ne dormait pas. Sa truffe se presse contre mon menton. Je le serre, fort, collant un bisou contre son museau. Il y répond d'une rapide léchée contre ma joue, laissant un petit gémissement lui échapper. Un gémissement de celui qui s'est inquiété. A-t-il veillé toute la nuit pour s'assurer de mon bien-être?

«Oh Toshi...»

Ces deux mots, reconnaissance un peu attristée de ce geste qu'il a fait pour moi, provoquent une flambée dans la chambre. La lumière émane de lui alors qu'il évolue, doublant de taille dans mes bras. Lorsqu'elle s'estompe, il est différent, un Ponchiot, qui se glisse près de moi, sous les couvertures, s'endormant presque aussitôt après une longue nuit à veiller. Je me retourne pour l'enlacer, flattant son flanc avec affection. Merci Toshi de toujours veiller sur moi.

Hors-Jeu:

(c)Golden
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