Quand il pleuvra en enfer III

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Le fait qu'Elijah se fasse allégrement draguer par une Aflamanoir qui n'avait pas l'air de remarquer le désintérêt total de l'Aligatueur à son égard malgré toutes ses tentatives pour attirer son attention avait été au départ, pour Clive, une source certaine d'amusement. Il faut dire que voir ce désormais monstrueux reptile colossal et brutal mal à l'aise parce qu'une femelle lui tournait autour l'amusait, et pas qu'un peu, même si c'était cruel de sa part. Puis, vu que le manège de l'Aflamanoir en question ne paraissait pas diminuer en intensité malgré les minutes qui passaient et les signes clairs et nets que l'Aligatueur n'avait pas très envie de succomber à ses avances, Clive commença à ressentir une certaine pitié, mêlée à une empathie assez forte. Il faut dire que les dragueuses et autres dragueurs (la diversité, tout ça) collants qui refusent de comprendre ce que veut dire un 'non', l'officier les connaît, à son plus grand malheur. En tant que barman d'ailleurs, il n'est pas rare qu'il doive repousser des personnes qui ont parfois un peu trop bu, ou doit supporter quelques commentaires plus ou moins déplacés qui l'agacent fortement, et devant tout cela afficher un sourire commercial encore plus insupportable à montrer qu'à voir. Et très honnêtement, il a de trop nombreuses fois manqué d'exploser de colère et d'indignation pour ne pas comprendre ce que ressent Elijah à l'instant, et il est donc évident qu'il va falloir faire quelque chose pour évite à l'Aligatueur un moment particulièrement embarrassant qui s’éterniserait.

Et bizarrement, alors qu'il commençait à réfléchir à divers plans plus ou moins tordus et compliqués qui permettraient au prix de grands efforts de se débarrasser de la dragueuse collante, ce fut Nathaniel qui, bien plus rapide, trouva la solution avant tout le monde. Le Mélodelfe s'approche de l'Aflamanoir et lui fait signe de se rapprocher, ce qu'elle fit naïvement, avec un poil de méfiance tout de même, et il se mit à lui parler dans l'oreille, comme pour lui confier un secret. Peu à peu, les paupières de la femelle se firent lourdes  et elle tomba comme une poupée molle dépourvue de fils. Le Mélodelfe l'observa avec un sourire angélique et satisfait, avant de montrer son exploit aux autres membres de l'équipe par des gestes de la main. Il y eut un silence assez gênant, durant lequel Clive ne su pas si il devait féliciter Nathaniel ou le fustiger pour sa fourberie ; il choisit au final, vu que les autres pokémon avaient choisi de le congratuler, de faire de même.
Ils laissèrent l'Aflamanoir dans un coin, avant de décider qu'ils devaient repartir à la recherche de ce que la Chamallot et le Ponyta souhaitaient absolument trouver. Plus le temps passait, et plus Clive commençait à se poser de questions quant à la nature de la chose en question, sans trouver de réponse qui le satisfaisait et lui donnait l'impression qu'il lui manquait des pièces du puzzle.

Quand il pleuvra en enfer III

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Mais apparemment, même en s'étant débarrassé de la présence collante d'une Aflamanoir amourachée, il n'en avait pas fini avec ces pokémon et le membre de cette espèce qui arriva alors pour pleurer la supposée mort de l'autre pot de colle. Clive ne sut que faire, et sur le moment, se dit que si il passait à côté de l'Aflamanoir en faisant comme si il ne savait rien, ce ne serait pas SI grave. Bien sûr, son karma prendrait cher et il se réincarnait en ver de terre dans une autre vie, mais disons qu'à l'heure actuelle, il n'avait pas exactement envie de se prendre pour un personnage de soap opera qui réconforterait un pauuuuuuvre ami au cœur brisé. Pourquoi donc ? Déjà, parce que la vie n'est pas un soap opera, sinon tout serait bien plus simple. Deuxièmement, l'Aflamanoir n'était pas son ami, mais vu qu'il comptait le nombre de ses connaissances amicales, à l'exception de sa famille, sur les doigts de ses mains, il ne pouvait pas trop parler. Non pas qu'il y accordait une quelconque importance, au fond, et surtout, il avait bien toutes les raisons du monde de ne pas vouloir se mêler davantage de toute cette histoire.

Sauf que bien sûr, ses pokémon ne pensent pas la même chose, et c'est donc sans surprise aucune que, sous le regard inquisiteur et menaçant de ses compagnons, qu'il s'approche de l'Aflamanoir. La créature en question l'observe avec une sorte de curiosité brillante dans ses yeux trempés de larme, ce qui fit naître une grimace sur le visage de Clive qui a définitivement l'impression qu'il n'aurait surtout pas dû s'approcher et se mêler de ça. Non, vraiment. Les scènes pseudo-dramatiques larmoyantes à souhait, ce n'était pas son genre, et ça a même tendance à le mettre mal à l'aise. Il aimerait bien partir comme un crabe, discrètement, mais il se rend compte que vu l'intensité des regards fixes de ses pokémon, il se condamnerait surtout à un savon massif si il faisait cela. Alors, en soupirant, il posa sa main sur l'épaule droite de l'Aflamanoir pour la tapoter dans un geste qui se voulait réconfortant. Oui, Clive est très loin d'être un génie en matière de relations et d'interactions avec les autres, et cela s'étend souvent aux pokémon aussi. Bien sûr, il a plus de facilités avec ceux-ci puisqu'il n'y a pas toutes ces foutues règles sociales qui, vu son statut de pingouin, lui sont difficilement compréhensibles et le mettent mal à l'aise. Mais quant aux émotions en général, eh bien... Si il les dissimule très bien, les gérer, c'est une toute autre histoire ; mais là n'est vraiment pas le sujet et il y a une limite à la sodomie de mouches, tout de même. Enfin, aux dernières nouvelles.

Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que son geste pourtant innocent et horriblement maladroit allait susciter une réaction assez inattendue. En faisant ça, le hérisson n'aurait vraiment pas pensé que l'Aflamanoir l'enfermerait dans ses bras pour lui faire un câlin et pleurer toutes les larmes de son corps. Honnêtement, il aurait même aimé être dans de la paperasse qu'ici, à l'instant.
En plus de ça, Castiel avait éclaté de rire. Fantastique. Il manquait juste le foutage de gueule pour que l'équation soit parfaite, et oui c'est du sarcasme.

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On ne répétera pas que Clive tient à son espace personnel, ce serait inutile. Toutefois, à l'instinct, le simple rappel est nécessaire. Non, parce que se faire câliner et utiliser comme bureau des larmes, ça ne lui plaît pas trop, et en plus d'être très mal à l'aise, il se retient de justesse de virer l'impudent par un beuglement indigné. Néanmoins, il ne peut pas faire grand chose vu que l'Aflamanoir le serre comme un doudou, et que mine de rien, Clive n'est pas plus puissant physiquement qu'un pokémon, chose qui est logique. Il entend ses compagnons rire et grommelle dans sa barbe inexistante, en se demandant partiellement comment il pourra se venger, non sans commencer à réfléchir à une façon de les martyriser un peu. Néanmoins, son imagination en matière de cruauté est inexistante et il se rend peu à peu compte qu'il est condamné à rester ainsi jusqu'à ce que pot de colle numéro deux décide de le lâcher. Clive ne comprend pas trop pourquoi il pleure, d'ailleurs, il se doute qu'il devrait peut-être demander parce que quitte à servir de mouchoirs à pleurs, autant que ce soit en ayant connaissance des causes, hein. Pour tout dire, quand Castiel eut pitié de lui et décida d'expliquer par télépathie à l'Aflamanoir que l'autre était juste à quelques mètres de là, Clive poussa un long soupir de soulagement. Toutefois, la créature ne paraissait pas encore prête à le lâcher, au grand désarroi du hérisson qui se sentait de plus en plus d'humeur à lâcher un coup de coude.

Il n'eut pas besoin de le faire, toutefois, puisqu'un rugissement effraya l'Aflamanoir et celui-ci s'enfuit sans demander son reste, visiblement paniqué. Clive cligna des yeux, surpris et pas apeuré pour un sou, plus intéressé par le fait que le Ponyta et la Chamallot avaient relevé la tête, l'air intéressés. Il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit, puisque les deux se précipitèrent vers la source du bruit, poussant les autres à faire de même par pure curiosité. L'officier fut quelque peu surpris, en tout honnêteté, de trouver un Hélionceau ; il resta muet et distant, ne sachant pas trop quoi dire alors que la Chamallot et le Ponyta saluaient le lionceau d'une façon assez amicale, ce qui laissait croire qu'ils se connaissaient plutôt bien. Si il avait été plus intelligent, il aurait déjà compris, et vu que Castiel, une fois qu'il eut jeté un coup d’œil vers lui, hocha de la tête, Clive comprit que c'était cet Hélionceau que les deux autres désiraient tant trouver.
Encore une fois, si Clive n'est pas stupide, il est tout de même un peu con, des fois, et il aurait dû comprendre ce que voulaient faire la Chamallot et le Ponyta. Encore une fois, 'il aurait dû'.

Mais alors qu'il observait le nouveau venu, son sourire se fit un peu triste. Foutue mélancolie de merde ; même voir un Hélionceau l'attristait un peu, rien que parce que ses pensées dérivaient vers son père. Il expira profondément avant d'afficher une expression neutre, désireux de ne pas alerter quiconque.

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Pourtant, malgré le fait que voir un Hélionceau a quelque peu blessé son moral, Clive a bien du mal à rester d'humeur morose ; la bonne humeur et la joie qui se dégagent du groupe font qu'un sourire un peu stupide ne disparaît plus du visage de l'officier. Le hérisson trouve d'ailleurs la scène un peu adorable, même si il ne l'avouerait jamais par simple fierté mal placée. Toutefois, il se sentit un peu mal à l'aise, n'étant pas au courant de ce que les pokémon étaient en train de mijoter, et le fait que l'Hélionceau vint le renifler et l'inspecter méticuleusement après avoir eu une conversation avec la Chamallot et le Ponyta ne l'aida pas davantage à comprendre. Pour tout dire, pendant qu'Ezekiel et Castiel levaient les yeux au ciel, excédé par la bêtise soudaine de leur dresseur, Clive était en train d'essayer de comprendre ce qui pouvait bien se tramer. Et pour tout dire, la joueuse est sur le point d'aller chercher une aspirine, ou de se facewaller. Voir les deux à la fois. Sûrement les deux à la fois,  après réflexion.

Il n'osa pas vraiment s'approcher, tel le pingouin stupide qu'il était, et resta en retrait. Toutefois, il n'eut pas à bouger, puisque le Ponyta s'approcha avant de le tirer par la manche, l'invitant ainsi à de venir un peu plus près. Clive s'exécuta avec un manque d'assurance certain, non sans sérieusement s'interroger sur ce qui pouvait passer par la tête des pokémon, sur le coup Il ne reçut pas tout de suite réponse à ses questions, puisqu'il eut le droit à un silence étrange où il était le seul à ne pas comprendre le sens des regards échangés. Finalement, ce fut Ezekiel qui le tira de son état de derpisme en saisissant sa sacoche et en la lui remuant devant lui. Le hérisson fronça les sourcils, perdu.

« Zeke, qu'est-ce que tu fous ? »

Le Démolosse leva les yeux au ciel et posa la sacoche juste devant la Chamallot, le Ponyta et l'Hélionceau qui s'étaient mis côtes à côtes. Au départ, comme d'habitude aujourd'hui parce que visiblement il avait oublié son cerveau à la maison, s'il en avait jamais eu un d'ailleurs mais nous nous éloignons du sujet, Clive ne comprit pas. Ce fut lorsque le Ponyta donna un léger coup de museau sur la sacoche, révélant quelques rapide balls vides, qu'il y eut comme un instant de silence, puis un déclic.

« Aaaaaaaaaaah... Ah, d'accord. »

Genius. Genius qui venait découvrir que la raison pour laquelle le Ponyta et la Chamallot cherchaient avec autant d'insistance leur ami, c'était parce qu'ils désiraient qu'il rejoigne lui aussi l'équipe du hérisson. Hérisson qui, actuellement, ne savait plus trop où se mettre et était devenu écarlate.

Quand il pleuvra en enfer III

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Le moment fut quelque peu gênant pour lui, il fallait le dire. Clive, ne sachant absolument pas ce qu'il était supposé faire dans cette situation, fit ce que tout pingouin comme lui ferait : il resta muet en virant peu à peu rouge pivoine. Il est certes très drôle de voir un adulte de vingt-quatre ans se transformer en truc nerveux et mal à l'aise, mais reste que dans cet état, il n'arrivait pas à grand chose et avait plutôt l'air pathétique. Il fallut que Nathaniel et Hannael le pousse un peu pour qu'ils acceptent de présenter aux trois pokémon des rapide balls, et il en oublia de respirer jusqu'à ce qu'ils soient  rentrés dedans, moment où il expira d'ailleurs assez brutalement. L'officier fut encore une fois un peu gêné, puisque tous les regards de ses pokémon convergèrent alors vers lui, et les sourires amusés qu'il voyait sur leurs visages en disait bien assez sur ce qu'ils pensaient. Il grommela dans sa barbe inexistante et poussa un gros soupir exaspéré, agacé.

« Ça va, ça va, j'ai compris... En attendant, je n'ai plus aucune ball de libre, alors on va rentrer. Si vous voulez, je vous laisserai le jardin tout le reste l'après-midi, mais je préfère qu'on s'arrêter pour aujourd'hui. Ça vous dérange ? »

Un sourire désolé lui permit d'éviter d'avoir à voir la déception de certains des membres de l'équipe, qui était presque palpable. Il aurait bien aimé rester, mais avec trois pokémons de plus dans l'équipe, il allait avoir un peu de boulot pour qu'ils puissent être à l'aise, et cela devrait se faire au calme.

« Bon, par contre, promis, on rentre à pied. »

Autant dire qu'avec cette phrase, il remit un sourire sur les visages de tout le monde. Il fallait dire que d'ici, il y a avait bien une sacrée distance entre le centre-ville de Vanawi et le sommet du volcan, ce qui faisait qu'il y aurait sûrement assez de temps libre pour profiter d'un peu de paix. Avec les entraînements qui n'allaient pas tarder en reprendre en intensité, en plus de ça... Disons que bientôt, ils devraient se reconcentrer sur le prochain match d'arène à mener, et vu les pokémon qu'il venait de capturer, le prochain arrêt était tout désigné. Il faudrait bosser, certes, mais vu les compagnons qu'il avait, il doutait que ce serait un problème.