There's something strange in the neighborhood
Obtention de Casper
« Clivou, laisse-moi te dire un t-truc. People are laaaaaaaame as f-
- Oui, je sais, merci Mikael. Maintenant veux-tu bien cesser de gesticuler ainsi pour que je puisse te ramener chez toi sans que tu ne t'écroules sur le sol comme un étron dégoûtant ?
- Buy yourself a sense of humor, you need it.
- Stop speaking in english if you want to be understood, dumbass.
- Well you under-understaaaand it so why should i bo-bother ?
- You should because if you don't i will stick your head so far in the ground that people will think a meteorite crashed here.
- T'es pas marraaaaaaaant...
- Au moins tu as arrêté de parler en anglais, et ça m'arrange. Alors tu vas finir par te tenir droit ou je vais devoir mettre ma menace à exécution ?
- Connaaard...
- Merci. Une fois que tu auras fini d'énoncer des évidences, on pourra peut-être avancer un peu !
- T'as qu'à appeler Cass pis c-comme ça sera t'seras déba-déba-débarassé de ma tronche.
- Te téléporter quand tu es complètement soul ? Pour que tu vomisses à peine arrivé ? Non merci.
- Ooooh, tu fais attention à moiiiii !
- Si tu te noies dans ton propre vomi, ça sera mon problème et j'ai besoin de quelqu'un en bon état pour s'occuper des nouveaux soldats la semaine prochaine.
- S'tu veux, j'peux te montrer à quel point j'suis toujours en bon état...
- Bon sang de merde, arrête avec les sous-entendus et avance ! »Difficile de porter un crétin comme Mikael Evans, armoire à glace d'un mètre quatre vingt-treize à peu près et pesant environ quatre vingt-cinq kilos, sur ses épaules. Clive remercie l'entraînement des assassins pour lui avoir donné suffisamment de force, mais se congratule aussi pour sa patience à l'égard du crétin qui lui sert de subordonné, et accessoirement d'ami (même si ça lui écorche la langue que de l'avouer et qu'il ne le dirait jamais à haute voix). Il fallait dire que lorsqu'il avait reçu 'comment est-ce que les Rondoudous font caca ?' dans sa boîte de réception, il avait hésité à ne pas venir. Vraiment. Il avait considéré son portable pendant cinq bonnes minutes (et avait ensuite reçu un 'p'têtre qu'ils font comme les hiboux' qui lui avait fait faire une recherche google aux résultats dégoûtants) avant de finalement soupirer et de lui demander où il était, et de venir le chercher. Même si Mika ne rechignera que rarement devant un verre de whisky, il n'est toutefois pas du genre à se soûler souvent et il s'agit bien seulement de la sixième fois depuis qu'ils se connaissent, c'est-à-dire en à peu près trois ans, qu'il vient le chercher alors qu'il est dans un pareil état.
L'officier grogna en tirant le médecin à l'intérieur du centre, en jetant un regard équivoque à l'assistant de Mikael pour que celui-ci vienne aider au transport. Adam s'exécuta sans plus attendre, et les deux se mirent à porter le plus vieux vers le deuxième étage, soit l'appartement. Une fois cela fait, ils le posèrent sur le canapé sans trop de douceur.
Mikael grommela et passa une main sur son crâne pour le masser en grimaçant. Sa tête tournait et ses sens paraissaient être partis en congés pour une durée indéterminée ; cela faisait longtemps qu'il n'avait pas autant bu, et ça se faisait sentir.
« Ah au fait, un colis est arrivé, je vous l'ai laissé sur la table. Bonne soirée !
- Nmblfreuhm ? »La seule réponse qu'il obtient est le bruit de la porte qui se ferme. Bordel. Ils n'avaient même pas attendu et étaient partis sans demander leur reste. Si il avait eu du courage, il se serait relevé pour les rattraper, mais cela aurait demandé qu'il se lève et c'était bien trop d'efforts. Il marmonna des injures en patois écossais dans son coussin, et finit par relever la tête au bout d'une de cinq ou six minutes, en plissant les yeux et en jetant un regard circulaire dans son salon, l'air ensommeillé et dans un état discutable. Ses yeux finirent par se poser sur une boîte en carton solidement fermée sur la table basse.
Le médecin se força à s'asseoir et tangua un peu. Il regarda le paquet, le secoua, et gloussa comme un idiot en entendant un bruit de... Un bruit de truc qui remuait, voilà. Non non, la narratrice ne manque pas de vocabulaire, c'est totalement faux. En remarquant tout le scotch qui recouvrait le colis par contre, il fronça les sourcils et poussa un grognement de frustration, comme un chien capricieux. Et, parce que c'était une méthode tout à fait intelligente et raisonnée, il attrapa une dague qui était posée sur la table pour... Sauvagement poignarder le carton. Et c'était qu'il s'amusait comme un petit fou en plus, à glousser comme un idiot en découpant (enfin, en déchiquetant plutôt) l'objet. Heureusement que personne ne le voyait, car la situation était tout bonnement ridicule, et il finit par lâcher l'arme une fois le carton bien détruit, avant de poser sa tête sur la table en riant comme un imbécile.
Il cligna des yeux, toutefois, en remarquant que dans cette boîte se trouvait une poké ball. Il reconnecta brièvement les quelques neurones qui n'avaient pas été grillés par l'alcool et se rappela qu'il y a quelques semaines, il avait réussi à entrer en contact avec un éleveur et obtenir, avec beaucoup de discussion, un certain pokémon qu'il souhaitait posséder depuis presque une dizaine d'années. Alors, comme un enfant le jour de Noël, il libéra la créature de la ball et l'observa avec de grands yeux émerveillés.
Un Motisma. Bordel de merde, il avait du mal à y croire, même avec la bestiole en face de lui ; un grand sourire stupide étira ses lèvres alors qu'il détailla la chose du regard, n'osant presque pas y croire. Ça se trouve, il était dans les toilettes du bar où il s'était soûlé à dormir dans son propre vomi, alors cette vision était peut-être aussi juste une vaste hallucination. Mais pourtant, il ne rêve pas, comme le prouve le fait que le truc vient de s'infiltrer dans la télévision, puis fait de même dans la chaine-hifi, et ensuite dans la machine à laver... Bref, il faisait le tour des lieux, sans même porter importance au reste. Pas qu'il allait se plaindre ; les trucs affectueux, très peu pour lui.
Puis, Mikael le vit disparaître dans un placard et un vrombissement sourd retentit alors dans l'appartement. L'intérêt du médecin fut attiré et il releva la tête, avant de voir les portes du placard s'ouvrir brusquement, poussées par la force d'un courant électrique. De là où il était, Mika pu voir que...
« Une tondeuse à gazon. Putain, toi et moi, on va s'ent-tendre. »Un grand rictus débile se dessina sur son visage, et un ricanement joueur s'échappa du Motisma, mais celui-ci produit un son plus semblable à un moteur qu'à autre chose. Le fantôme quitta la tondeuse pour ensuite venir sur le canapé, juste à côté
« Dooooooonc... Casper, ça t'ira comme nom ? Caspeeeeer, the friendly ghoooost ! »Et devant cette tentative de chant pitoyable, le Motisma eut une sorte de sourire détraqué avant de filer dans la télévision et de faire le singe en changeant les chaînes toutes les cinq minutes. Mikael saisit son portable avec hésitation, avant d'envoyer à un certain officier un message capital.
Clive, comment ils font les Motismas pour faire popo ?