« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Sweat Dreams (Part II)

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Adélia G. Turnac
Administratrice Fondatrice
Adélia G. Turnac
Féminin Messages : 510
Date d'inscription : 10/07/2014

Âge du personnage : 23 ans
Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée
Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice

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Sweat Dreams (Part II) 586-a
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MessageSujet: Sweat Dreams (Part II)   Sweat Dreams (Part II) EmptyLun 13 Juil 2015 - 20:59


Sweet Dreams Part II

feat. Ludwig
De retour, encore. Autour de cette table. Mes chaussures parfaitement cirées, mes cheveux tressés dans de longues nattes agrémentés de rubans. De nouveau, je vois mes parents, ils se sourient, ils s’aiment c’est évident. Mon grand frère, de l’autre côté de la table, rêvasse. J’imagine qu’il doit penser à la nouvelle fille de sa classe. May, de son côté, s’occupe en nouant et dénouant un morceau de corde autour de ses doigts, un large sourire sur son adorable visage d’enfant, sa chevelure blonde enflammé par ce soleil matinal. Notre tante est présente aussi, en compagnie de Carter qui échangent quelque mot. Mon oncle sourit, il me semble heureux et détendu. Il est plus séduisant que jamais en racontant une blague probablement un peu salée à Claire qui rigole tout de même. Jamais elle n’est aussi radieuse que lorsqu’elle rit, paraissant alors plus jeune et sereine. J’échange un regard avec papa, qui me sourit tendrement en me faisant signe du côté de Lucas. Ensemble nous échangeons un rire discret alors qu’il ne se doute de rien. Encore cette table, encore un énième petit-déjeuner qui n’a jamais eu lieu. Je sais bien comment cette histoire va se terminer. Comme toujours. L’instant de paix sera brisé, déjà j’entends les vitres exploser dans un grand fracas et le sol trembler sous mes pieds. Des quatre coins dans la salle à manger surgissent des silhouettes en noir dont les masques blancs aux orbites vides semblent me regarder. J’entends des cris, mon père est jeté contre le sol et on lève une arme contre sa nuque. Il sera le premier à mourir.

Ou du moins c’est toujours ainsi que la scène se produit, sauf que l’image devant moi change. Elle oscille et se cambre, et lorsqu’elle reparaît avec un peu plus de netteté, je porte une longue robe d’un bleu très pâle, mes cheveux volant autour de ma tête. Pieds nus, je m’avance vers les ombres qui retiennent ma famille prisonnière, et au seul contact de mes mains baignées de lumière, elles s’effritent et se dissipent comme si elles n’avaient jamais existé. Mes parents, ma fratrie, mon oncle et ma tante, ils se relèvent, sains et saufs, venant se joindre à moi, tendant leurs bras en ma direction et m’entourant d’amour. Au moment où ils entrent en contact avec ma peau incandescente, ils disparaissent à leur tour, comme absorbés par mon énergie vitale. À présent, leurs cœurs battent à l’unisson alors que je me retourne pour considérer une vallée qui s’étend à mes pieds. Un immense dragon a fait sa niche dans une grotte perceptible à l’horizon, et courageusement, je me décide à emprunter son chemin pour l’affronter. La créature se dresse dans la pénombre de la caverne, sa silhouette ondulant alors qu’elle se rapproche de moi. Dans la lumière jaillissent trois têtes aux traits humains, dont je ne reconnais qu’une seule. Une tête de paille, le garçon qui m’a tiré dessus dans l’allée. De ses six yeux jaunâtres, la bête m’observe, un grondement sourd montant dans sa gorge capable de cracher le feu. Derrière lui, sa proie se débat, et sa voix m’est aussitôt familière.

«Tristan! Je vais te sauver, je suis venue pour toi!»

Mon ton courageux est accompagné d’une musique dramatique alors qu’un féroce combat s’amorce, à mains nues, entre moi et la bête. Celle-ci est agile et très puissante. Je dois sans cesse me jeter sur le côté pour éviter ses flammes ardentes. Je combats grâce à un long bâton de lumière que je manie à deux mains avec une grande aisance, tenant à distance les trois têtes jusqu’à porter le coup de grâce contre son cœur. Mais plutôt que de le tuer, mon coup illumine sa poitrine. Bientôt, le gros dragon m’observe non plus avec animosité mais avec amour. Il passe près de moi, disparaissant par l’ouverture de la porte en prenant son envol dans des cieux d’un bleu limpide. Pour ma part, je me détache de la contemplation de son vol gracile pour m’avancer vers les tréfonds de la grotte, où une silhouette a été attachée, à moitié nue, à un pilier de bois. Tristan Weber, mon ami, ne porte plus qu’un pantalon déchiré à la hauteur des genoux et son torse musculeux est couvert de sueur. De toute évidence il a besoin de mon aide et rapidement! Je m’élance à les côtés et le détache, avant de le soutenir afin d’éviter qu’il ne s’écroule. Son contact est chaud, il semble déjà beaucoup mieux maintenant que je l’ai libéré de l’emprise de son geôlier.

«Adélia… tu es venue me sauver…»

«Bien sûr Tristan, je ne te laisserai jamais tomber…»


Une musique romantique explose en arrière-plan, venant souligner l’émotivité de ce moment. Tristan s’est bravement remis sur pieds et entoure maintenant mon visage de ses mains, plongeant son regard d’un doux marron dans le mien. Je me sens fondre à son contact d’autant plus qu’il se dégage du moindre geste une grande tendresse.

«Adélia, je ne te l’ai jamais dit mais… je suis fou amoureux de toi. Voudrais-tu me faire l’honneur d’être ma femme?»

«Oh oui je le veux!»


Une étincelle de pur bonheur illumine ses prunelles. Son visage se tend vers le mien, ses lèvres scellant les miennes dans notre tout premier baiser qui me coupe le souffle. Une onde de chaleur se répand en moi, et lorsque j’ouvre les yeux à nouveau je suis en sa présence, juchée sur une estrade devant une prêtresse qui vient de nous nommer mari et femme. L’Hôte de Pension glisse à mon doigt une bague immense qui scintille sous les projecteurs. Tous nos amis et proches parents sont présents, je vois même Faust qui se mouche dans un grand mouchoir à poids, tandis que Mercedes et Léopold dansent pieds nus dans un coin de la salle. Carter et Lucas viennent soulever le marié et tous les invités applaudissent alors qu’une pluie d’oursons en gelée vient saluer notre union à la manière de riz. C’est décidément le jour le plus heureux de ma vie.

Ou du moins ce l’était jusqu’à ce que je me réveille. Au-dessus de ma tête, une épaisse fumée rose affiche des images de ce rêve que je viens de vivre. Tout autour de moi, mes compagnons observent avec attention la conclusion de ce songe. Je me redresse aussitôt en rougissant violemment, venant dissiper la fumée qui violait totalement l’aspect privé de mes rêves! Furieuse, je cherche le responsable des yeux, Ludwig, qui semble avoir évolué pendant la nuit. J’en connais un qui a repéré la pierre de lune dans mon sac et qui a décidé de l’utiliser sans me consulter! Je comprends un peu mieux ce qui vient de se produire. Ainsi évolué, le Mushana a été en mesure de créer un rêve très réaliste selon sa guise, en manipulant mon esprit pendant la nuit. Je l’entends rire un peu plus loin, ravi de sa bonne blague, ce qui provoque d’autant plus mon irritation. Pourquoi avoir fait apparaître Tristan, quelle idée ridicule? Ludwig, visiblement fier de lui se rapproche. Il a dû sentir le cauchemar en préparation et a préféré changer mon rêve. Au final, il m’a fait bien plaisir, même si je n’oserais l’avouer de vive voix. Je me souviendrai longtemps du torse luisant de Tristan ou la façon dont j’ai vaincu ce dragon toute seule. N’empêche, je suis bien gênée et ce petit farceur a bien réussi son coup. Dans tous les cas je l’attrape pour l’attirer contre moi, fière de lui quand même, et espérant qu’il veillera longtemps encore sur mes songes.

(c)Golden
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