Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Les reunions de famille c'est super génial (OS) Mar 11 Aoû 2015 - 15:55
Les reunions de famille c'est super génial
Il faut que j’aille encore m’excuser, c’est ça? M’excuser de ne pas avoir été assez attentif et de ne pas l’avoir assez surveillé? Ludwig s’est muré dans le silence et ne m’a pas adressé un mot depuis. Quand je l’ai ramené, il était fiévreux, mais le lendemain matin, il était assis dans on lit, l’air partiellement guéri. Je préfère qu’il garde encore le lit cependant, autant ne pas tenter le diable. De toute façon, il n’a plus envie de sortir quand je lui propose. Il n’accepte que de voir Marilyn, mais depuis hier, c’est le même cinéma : monsieur reste cloitré et ne m’adresse plus un mot. Je savais que ça ne serait pas simple, je le savais pertinemment. Mais si en plus ce gamin est bien plus dur à comprendre que prévu, ça va commencer à me gonfler. La patience n’a jamais été ma meilleure qualité. Et apparemment, du côté de Ludwig, c’est sa confiance en autrui, surtout en les adultes, qui n’est pas au point. Mais je peux comprendre, c’est la même chose chez moi. Si ce n’était que Ludwig, je supporterais, car ce pauvre gosse a bien des circonstances atténuantes. Non, ce qui me gonfle, c’est les regards que me lancent Soltan, Riku, et Liza. Comme si ils savaient quoi faire à ma place, ces hypocrites. Alors que ce sont les premiers à avoir flippé leur race l’autre soir. Ils ne disent pas un mot, mais n’en pensent pas moins, je le sais. Qu’ils vident leur sac, bordel, cette bande dde faux-culs, qu’on soit fixés. Je quitte le rez-de-chaussé de la maison des montagnes où il m’est impossible de circuler sans croiser une des ces expression condescendantes. Allez tous vous faire foutre. J’ai une envie intense de rentrer au Château. Même si il est dans un sale état, j’aurais la paix. Mais pour le moment, je retente le coup pour la troisième fois en ce début de matinée. Une dernière fois avant de partir à l’hôpital d’Amanil et faire observer mon oreille endomagée. J’entends moins bien depuis l’autre jour, avec la pluie en plus, je préfère être fixé rapidement. Je frappe à la porte trois coups, et appelle mon jeune frère toujours à l’intérieur. « Ludwig, c’est Alex. »
Pas de réponse, comme je m’en doutais. Je soupire, et pose une main sur la poignée, prêt à ouvrir quand même. Quand j’entre dans la chambre, Marilyn accourt vers moi en criant comme à son habitude. « Va-t-en! T’es nul! On veut pas te voir. »
J’ignore les caprices de la minimoye a cheveux longs et m’avance quand même vers le lit ou est assis Ludwig, entouré du Moustillon et du Mustébouée protecteurs, qui semblent l’avoir complètement adopté depuis l’autre jour. Je tente d’avoir l’air a peu près calme et de cacher mon agacement du mieux que je peux.
« Écoutes, Ludwig, je vais aller à l’hôpital, puis voir comment on avancé les travaux à la maison. Je vais en avoir pour une bonne partie de la journée, tu es sûr que tu ne veux pas venir avec moi? Ça te ferait un peu sortir. »
Le gamin détourne la tête sans répondre. Je souffle bruyamment, déçu par son attitude. Je pensais qu’il serait moins rancunier.
« Je suis désolé, ok? Il te faut quoi, à la fin?! »
Dis-je, m’emballant quelque peu. Je me suis déjà excusé. Et même si c’est sincère, chacun sait à quel point je déteste ça. Son attitude m’irrite, mais vu comme il se mure, cela prouve bien que le problème est plus profond que ce que je crois. Marilyn me crie de nouveau dessus, et elle commence vraiment à me gonfler avec ses « T’es nul, tu pues, t’es comme l’autre gros monsieur moche, t’es… ». Soltan a raison, je me demande comment sa mère l’a élevée, cette sale gamine.
« Toi, la minimoye, je t’ai pas sonné, alors dégages de là! »
J’ai fini par hausser le ton, et à rugir sur la petite fille qui se fige, avant de descendre au rez-de chaussé en appelant son père d’une voix pleine de sanglots forcés. Les Pokémon de mon frère sifflent méchamment à mon encontre, et Ludwig a caché sa tête sous son oreiller quand je m’appriche de nouveau, en se remettant à pleurer.
« Ludwig, arrêtes de faire le bébé! Tu comprends que j’ai pas voulu t’abandonner?! »
Le gamin retire le coussin de par-dessus sa tête, et me regarde en coin, les yeux rougis. Il tremble. Son regard est fuyant, et il se cache de nouveau, visiblement effrayé.
« T’es un menteur. Tu l’as fait exprès. » « Pourquoi tu dis ça, à la fin? » « Tu as fait exprès d’être gentil avec moi pour me laisser tout seul après. Papa, il faisait ça tout le temps. » « Je suis pas comme Papa, Ludwig, tu dois comprendre, ça. » « Alors pourquoi tu cries comme lui et t’es méchant comme lui? Tu fais même pleurer Marilyn… »
Je me mords la lèvre. La conception de la gentillesse et de la méchanceté venant d’un enfant, c’est très vague, je ne sais pas ce qu’il veut dire par là. Il est vrai qu’aux yeux de beaucoup de monde, je suis un « méchant », comme on peut le dire. Enfin, je ne saurais pas encore lui expliquer que tout n’est pas noir ou blanc de manière objective. Surtout que Ludwig n’a pas du connaitre beaucoup de gentillesse venant de nos parents, sa conception du monde doit s’en voir affectée. Je voulais encore tenter de m’expliquer, mais Riku et Soltan apparaissent dans l’entrebâillement de la porte.
« T’en a assez fait, Alex, laisse-le un peu seul. » « T’as pas ton rendez-vous à l’hosto? » « Mêlez-vous de vos affaires. » « T’inquiètes, on s’occupe de lui, pendant ton absence. »
Cette remarque me pique au vif. Riku l’a formulé d’une façon que je n’apprécie pas. Comme si leur présence à eux ferait plus de bien à mon frère que la mienne. Je me rapproche des deux hypocrites avec un regard des plus mauvais. Je deviens suave, mes mots s’empoisonnent peu à peu en sortant de ma bouche.
« Parce que oui, vous êtes bien entendu bien mieux placés que moi pour élever mon petit frère, c’est ça? Bordel, me dites surtout pas comment JE suis censé faire les choses alors que vous en savez rien! » « Calmes-toi, putain, j’voulais juste lui parler et lui dire que tu… je fais ça pour t’aider, moi! » « Ouais, bah, fais comme d’habitude, Riku : ne fais rien, c’est mieux. »
Je n’ai pas besoin de leur aide, ni de celle de personne. Je me retourne vers Ludwig toujours immobile et me fixe d’un regard morne toujours caché sous son oreiller.
« Je reviens dans l’après-midi. Sois sage, d’accord? »
Je referme la porte derrière moi et demande encore à peu près calmement aux deux andouilles de me libérer le chemin.
« Ce n’est pas un « sois sage » qui va lui donner l’illusion que tu… »
Avec violence, je pousse les deux vers les murs (enfin, surtout Riku car le mastodonte, lui, ne bouge pas d’un centimètre), et descends au rez-de-chaussé en leur gueulant de fermer leur gueules et d’arrêter de me râper menues les noix. Une fois dehors, je m’envole directement en direction de l’hôpital. Chris fonce et le vent violent me calme quelque peu. Je ne serais pas trop nerveux quand on me regardera dans l’oreille, au moins. J’atterris et me hâte vers la réception pour qu’on m’indique le chemin. L’attente n’est pas longue et le spécialiste ne tarde pas à me recevoir. Le tout se passe sans soucis, et je sors en moins d’une heure du cabinet, après qu’on m’ait demandé si j’avais un quelconque lien de parenté avec un certain Monsieur Nagel qui fut reçu dans ce même hôpital dans un état critique il y a quelques jours, en pleine nuit. Comme j’étais dans le coin, et que l’envie de me défouler ou d’emmerder le monde me démangeait, je décidais de prospecter à ce sujet. Mais :
« Monsieur Nagel a précisé qu’il ne voulait recevoir aucune visite. » « Je suis de la famille. » « Il a également précisé qu’il ne voulait pas de visite de la part de.. » « J’ai compris, j’ai compris. Mais je crois qu’il va falloir que vous m’indiquiez tout de même le chemin… »
Dis-je, en faisant glisser ma carte d’officier sur le comptoir, vers la jeune femme. Elle pâlît légèrement, et m’indique en hâte la chambre dans laquelle mon père se trouve. La gratifiant d’un sourire narquois, je me dirige vers l’endroit indiqué sans me presser. J’ignore pourquoi je dois aller le voir. Pas par devoir familial ou je ne sais quoi. Probablement que les propos de Ludwig m’intriguent plus que j’aurais voulu le croire, même si ce ne sont que les propos d’un enfant. Non, ce ne sont pas des choses à prendre à la légère. Combien de fois mes propos n’ont pas été pris au sérieux, quand j’avais son âge? Voila le résultat. Bien que j’ignore si me brider aurait donné de meilleurs résultats. Je préfère mille fois vivre ainsi, même si ça signifie galérer à élever mon jeune frère. Je pousse sans frapper la porte, et entre dans la chambre solo du Monsieur Nagel.
« J’avais bien précisé « pas de visites », sont-ils bouchés dans cet hôpital ou quoi? Pourquoi t’a-t-on laissé rentrer? » « C’est comme ça quand on est jeune et sexy, papounet. »
Je formule ces mots sur un ton volontairement snob, puis je range ma carte d’Officier dans la poche intérieure de ma veste. D’un pas lent, je me rapproche de l’homme posé dans un fauteuil roulant, en train de regarder par la fenêtre d’un air absent, avec un livre d’économie de gestion de trésorerie d’entreprise visiblement très chiant posé sur ses genoux… Ah, non, en fait, il est en train d’observer un corbak en train de boulotter une grosse sauterelle derrière ses lunettes de nerd. Il a laissé tomber l’idée d’être présentable là ou il en est. Ou alors il a perdu ses lentilles de contact dans l’accident. C’est probable aussi. Enfin. Ah, le spectacle de la nature! Je me tais également pour le contempler, en profite pour m’assoir en face de lui, m’accoudant sur la table qui nous sépare. Quand le corbak a terminé son brunch, le patriarche se tourne finalement vers moi d’un air blasé. Il est dans un sale état et se trimballe encore une perfusion de sang, mais s’il a déjà pu quitter le lit et qu’il peut parler, c’est que ce n’est pas si grave que ça.
« Tu sais quoi? Ludwig pense que je suis un aussi gros connard que toi, maintenant. » « En un sens, on ne va pas se mentir. Tu es une belle enflure, dans ton genre, regarde l’état dans lequel tu as mis ton père, et sans aucun scrupule. » « Je le nie pas. Et me chiales pas une rivière, ça te pendait au nez. »
Je pensais juste que je serais un peu moins une merde que lui pour élever mon jeune frère. Bon, c’était involontaire, et Ludwig reste extrêmement craintif, assez capricieux et réclame une grande attention de manière à être rassuré. Je ne sais pas si je tiendrais le coup. Mais je ne suis pas venu pour me plaindre. En fait, je ne sais pas trop pourquoi je suis venu. Ce doit être la plus longue conversation que j’ai eu avec Helmut de toute ma vie. Et pour une fois, cela a l’air d’une conversation d’égal à égal. C’est fort étrange, mais j’ai la sensation qu’il m’écoute, cette fois-ci.
« Nous ne sommes pas si différents, toi et moi, finalement. » « …La morphine te fait délirer? » « Ah, non. Ils ne m’auront pas deux fois avec leurs drogues de merde. Je préfère encore souffrir en silence. » « Oh, sors-moi les violons, Helmut. » « … Tu n’es pas venu à l’hôpital uniquement pour emmerder ton père, pas vrai? Quoique, ça te ressemblerait bien. Dis-moi qu’on t’a diagnostiqué un cancer et que tu vas mourir dans quelques mois. Ça, ça me ferait plaisir. » « Eh bien… Ouais, c’est exactement ça. »
Silence. Je baisse les yeux et regarde le sol, je me mords les lèvres d’un air piteux. Eh, oui… C’est bientôt la fin. Qui l’aurait cru? Un mutisme pesant s’allonge dans la pièce vide. Le paternel semble ne pas savoir comment réagir. Puis, il émet un claquement de langue agacé et roule des yeux d’un tic familial caractéristique.
« Arrêtes tes conneries. » « Raaaaah! Mon expression était parfaite, pourtant! Avoue, deux secondes, tu y as cru. » « Non. » « Eh, avoue au moins que l’idée t’a troublé! » « Tu es tellement immature… Tu me fais pitié. » « Bref. Non. Je ne vais pas mourir. Bien que quelques personnes ne cracheraient pas sur ma disparition. Mais passons. » « Viens-en aux faits. » « Mon oreille était bouchée par du sang coagulé depuis que t’as raté ma tête en me tirant dessus. Va falloir que je revienne un peu régulièrement, des bouts de verre sont entrés, et pourraient menacer mon tympan si je fais pas gaffe. Si je deviens sourd, ce sera pas la faute à la mast- » « Alexander. Passes-toi de gaspiller ta salive avec des vulgarités. »
Malgré tout, le voila qui ricane derrière ses lunettes de nerd. Il me lance un regard des plus sarcastiques, prêt à me balancer une saloperie au visage. Puis il se remet à rire très franchement. Ce rire hautain et sinistre, je ne connais très bien, et je ne l’aime pas.
« Toi sourd, c’est la meilleure… » « Précises ta pensée. » « Oh, rien, je repense juste à ce que tu avais inscrit à l’école primaire, dans ta rédaction, à propos de ton futur métier… Chef d’orchestre, hein? C’est tellement ironique. Juste pour ça, j’espère que tu deviendras sourd à toute espèce de musique. Ce serait vraiment drôle de te revoir faire la tête que tu avais fait ce jour là. »
Mes poings se serrent soudainement sur mes genoux. Non, je n’ai pas oublié cette rédaction qui avait déclenché l’hilarité de mes deux parents, alors que c’était un des seuls travail scolaire dont j’ai jamais été fier. Oui, forcément, pour deux nerds qui n’ont jamais été attirés physiquement que par des chiffres, ce devait-être atrocement drôle. Déjà, à l’époque, il me disait que finalement, les artistes n’étaient tous pas bien loin des tueurs en séries psychopathes, tant ils sont perchés. Oh, ils ne croyaient pas si bien dire. De toutes mes vocations plus ou moins glauques soient-elles, aucune n’était valable aux yeux de quiconque. Encore quelque chose que je continue à cacher à la majorité du monde. Mais passons. Je préfère ne pas répliquer cette fois-ci. Cela me regarde. Je soupire sans rien répondre, et dérive vers un sujet déjà abordé, coupant court au rire narquois de mon paternel.
« Et toi, alors, le résultat des courses? » « Très drôle. Pour le superficiel : fracture du bras et quelques côtes cassées, j’avais perdu beaucoup de sang, aussi. Sinon, j’ai une jambe qui bougera probablement plus jamais. » « Aaaaah! Dans ta face! Je t’ai pas raté, hein?! Tu vas être privé de Big Macs, pendant ton traitement? » « Gnagnagna… Ta gueule. »
Je continue de ricaner, fier de moi.
« Ne m’en parles pas. J’ai faim, et leur bouffe c’est de la merde en boite, je saurais pas dire autrement! » « Dis… J’suis curieux… Ta graisse t’as empêché d’être plus amoché que tu l’es actuellement? » « … » « Quoi, me regardes pas comme ça! Je suis curieux de savoir si ça peut servir en cas d’urgence. » « Je ne répondrais pas à cette question. » « Les médecins t’ont fait chier avec ton poids, hein? C'est un peu normal en même temps. » « A ton avis, pourquoi je ne vais jamais à l’hôpital?! Ils veulent me prescrire leurs médocs pour l’estomac et des régimes à la con… Arrêter de faire bonne chair, tu te rends compte? » « Non mais, tu sais que tu vas crever dans ta graisse, à force? » « Il faut bien mourir de quelque chose. Au moins, j’aurais pu choisir ma mort. » « T'es glauque. En gros, pour te tuer… faut tuer Martha, ou te priver de bouffe. Intéressant. » « Tu te fais du soucis pour moi, maintenant? » « Franchement, si la graisse me double pour te tuer un jour, j’aurais les glandes, ouais. Parce que tu m’amuses, mine de rien. » « …Je t’amuses? » « Tu trouves pas qu’on s’est un peu amusés, quand on y repense? » « Non. Va te faire mettre. » « En effet, faudrait que j’y pense, maintenant que j’ai du temps libre. »
Helmut ne semble rien avoir à répondre à ça, et je préfère lui laisser le bénéfice du doute. Je sais pas pourquoi mais cette conversation m’a rassuré et calmé. Je ne chercherais pas à savoir pourquoi. Je m’apprête à me lever mais mon vieux me retient encore quelques secondes.
« J’ai quelque chose pour toi. » « Ouhla. Tu crois que je te vois pas venir? » « C’’est pas un cadeau. Prends ça, et casses-toi. »
Il me tend quelques feuilles imprimées, que je regarde en vitesse.
« Cette paperasse font de toi le tuteur légal de Ludwig. Maintenant fois-moi le camp. » « Attends.. T’es en train d’assumer ta défaite, là? Tu peux me la refaire en mieux? » « Pauvre imbécile. La prochaine fois, tu vas vraiment mourir. » « Papa… J’ai le droit de te trouver cool, là, juste une fois? Tu peux répéter ça? Quand t’as avoué ta défaite? J’ai pas bien entendu la première fois! Tu veux un susucre d’encouragement? Et… oooh!»
J’esquive le plâtre qui manque de m’arriver en pleine face, et grimace en voyant le Dedenne féroce qui vient de s’attaquer à mon index avec ses dents énormes. Avec un grognement aigü, je me débats et balance ma main dans tous les sens, jusqu’à ce que le rongeur orange se détache et aille voler de l’autre côté de la chambre d’hôpital. Cela le calma visiblement, car voila qu’il reste tapi derrière une commode en voyant mon regard furieux et sauvage le dévisager.
« Casses-toi. »
Je me contente très bien de cette victoire, et quitte la pièce avec un énorme sourire. La boucle est bouclée, comme on dit. Quoique… Non, pas tout à fait. J’ai oublié quelque chose. Quelque chose de très important. Je ne sais pas comment j’ai pu zapper ce qui me fait trépigner depuis la première fois que j’ai vu le visage de mon paternel. Je m’arrête sur le pas de la porte, et fais brusquement volte-face.
« Juste un détail… »
Helmut lève le nez de son livre, pour me voir me placer derrière son fauteuil. Il comprend vite ou je veux en venir et a l’air bien con à tenter de se débattre et à me crier d’arrêter, mais voila, je l’ai déjà poussé vers le sol (et pourtant il pèse son poids, l’animal!), et le voila qui se ramasse sur le lino dans un bruit mou, et commence à fulminer des centaines d’insultes à mon égard. Doucement, je me rapproche, et pose mon pied sur sa tête, j’en profite pour prendre une photo, et sortir une pince bien connue de ma poche, avec un sourire sordide.
« Tu vas le regretter. » « Penses à maman, ça t’aidera à supporter la douleur. »
Et cela lui rappellera le minuscule détail, le fait que sa femme est encore « entre de bonnes mains ». Le temps que j’accomplisse mon rituel, et observe mon trophée à la lumière, Helmut a le temps de se relever en se tenant la main, et se rasseoir sans pouvoir réagir. Même Georg, son Dedenne posé non loin de là, semble manquer de férocité pour défendre son maitre contre moi, après ce qui s’est passé. Comme je me doutais, Helmut n’a même pas soufflé une exclamation de douleur. Je le reconnais bien là. « C’est un peu lâche de s’en prendre à un malade mais je n’ai pas pu le faire avant. C’est non petit hobby personnel, si tu veux. Avec les batailles, la musique classique et l’opéra, l’architecture, et beaucoup d’autres choses. Comme toi avec tes stats, ta gestion d’entreprise et tous ces trucs chiants. Enfin, je m’égare. Au revoir Papounet. Dis bonjour à Maman et à Dusseldorf pour moi quand tu rentreras. »
Cette fois-ci, je peux véritablement prendre congé. Chris m’attendait dehors, et m’emmène sans tarder jusqu’au Château. Des types bossent déjà, et il me semble que le gros des travaux, à savoir réparer un peu le toits et les vitre, ainsi que les quelques fissures, tout cela avance comme il le faut. Ils font le plus gros, et je m’occuperais des derniers détails. J’aurais pu m’en charger éventuellement seul, mais le temps ne me le permet pas. Au moins, on pourra bientôt revenir habiter ici dans peu de temps. Il faudra aussi penser à enfin remplir cette piscine creusée, maintenait que l’été est bien installé. Je profite d’être là pour saluer mes alliés, et rencontrer plus en détail Valkyrja, que je n’avais vu que très brièvement la dernière fois. J’ai l’impression que l’Insecateur a déjà énormément grandi en une semaine à peine, mais elle m’a reconnu sans problèmes. Je rassure encore mes alliés les plus soucieux et vais m’informer de l’état d’Irma et de Stein. Cette première broie encore du noir, mais semble en meilleur état que lors du match. Je lui donnerais le moyen de prendre sa revanche lorsqu’elle y sera préparée. Le Fermite quant à lui est déjà retourner observer Viktor et Val s’entrainer, et leur dicte des ordres, en professeur sévère et rigide. En gros, tout est en ordre. Je passe avant de partir quelques instants devant les tombes de Ginette et Blitz, et avertit mon armée que je serais probablement de retour avec Ludwig dans quelques jours. De toute manière, Harald et Léonhart sont présents pour veiller sur eux et éviter les débordements (quoique, il y a bien des choses qu’ils doivent me cacher, mais tant que ça ne tourne pas en révolution contre le roi..). Je retourne donc vers la ferme, juste après être passé acheter quelques vêtements pour mon jeune frère qui n’a vraiment plus rien à mettre, comme ses affaires sont certainement restées à l’hôtel. J’arrive donc dans la chambre, et Marilyn me refait le même cinéma que tout à l’heure. Je l’évince rapidement des lieux, et me rapproche du blondinet après avoir organisé les vêtements sur l’autre lit vide. Lui regarde les amas de tissu d’un air perplexe, et fuit mon regard. Ses Pokémon observent la scène avec curiosité, sans trop savoir comment réagir, puis reviennent vers leur petit maitre, toujours protecteurs.
« Je t’ai acheté des vêtements, tu seras plus obligé de rester dans cette chemise et ce pantalon, ils commencent à être un peu passés. » « Pourquoi tu fais ça? » « Hein? De quoi? » « Tu m’as acheté des vêtements, et après, tu redeviendras méchant.. »
Les yeux du garçon s’embuent, et il se mord la lèvre, bien que cela ne retienne pas ses larmes. Il se met à sangloter. Un mécanisme de défense, de toute évidence, mais cela me semble un peu forcé quand même. « C’est ça, hein? C’est encore un mensonge! Tu vas encore me faire du mal, après, comme Pap- » « Bon, Ludwig, ça suffit. Ecoutes-moi, maintenant! » « Mais… » « PAS DE MAIS. »
Je marque une pause après l’avoir coupé, et raffermit la hauteur de ma voix autoritaire. Je me baisse calmement à la hauteur de mon petit frère et le fixe. Le gamin s’est vite arrêté de pleurer, étrangement, et cette fois, il est prêt à m’écouter. Décidément, la logique des gosses m’échappera toujours. Enfin. Cette fois, je vais lui expliquer clairement, et m’assurer qu’il ne rate pas une miette de ce que je m’apprête à dire. « Ludwig, écoutes moi. » « Mais… Tu vas.. » « Si je t’ai perdu au lac, c’est pas parce que je voulais t’abandonner. Je t’ai perdu de vue, et je ne voulais pas. J’ai pris plus de quatre heures à courir pour te retrouver, et j’ai… j’ai eu peur, Ludwig, tu comprends? Peur de te perdre. Tu as été malade toute la nuit suivante, et c’est moi qui me suis occupé de toi, pendant ce temps. C’est pas grave si tu t’en souviens pas. Et, oui, je t’ai acheté des nouveaux vêtements, car tu n’as rien à mettre, et que j’ai pas envie que tu restes dans des vielles sapes crades, pas parce que je veux t’acheter ou te faire croire des choses. J’ai accepté que Moustillon et Mustébouée restent à tes côtés, car j’ai compris qu’ils seraient de bons compagnons pour toi. Tu vois, je fais pas « exprès » d’être ci ou ça pour obtenir quelque chose de toi. J’essaie juste d’être un grand frère. »
Le blondinet reste sans voix, et baisse les yeux, avant de se mettre à pleurer de nouveau, plus fort cette fois-ci, certainement pour se soulager. Il tente de me dire quelque chose à travers ses hoquets, mais je n’arrive pas à comprendre. Avant que je ne fasse un geste, le gamin s’est jeté dans mes bras, et je me retrouve tout con, à ne pas savoir quoi faire. Ludwig pleure encore longtemps ainsi, épanchant ses idées noires. Bon, il faudra probablement reparler de tout ça un jour. J’ai beau être fou à lier, je préfère que Ludwig ait une vie a peu près ordinaire. Même si pour le moment, il vit dans une ferme, entouré d’un fermier tuer à gages fana de vaches, d’une punk rouge hystérique et d’une gamine tout aussi bizarre, et 2 personnes sur 4 ne parlent pas sa langue. Don,c je sais pas si il est vraiment bien parti pour devenir vraiment sain d’esprit. Il deviendra ce qu’il deviendra, et je n’y pourrais rien, mais pour le moment, autant tenter de prendre soin de lui. Il se calme finalement, et me regarde, avec une bouille un peu honteuse. Je ne peux pas m’empêcher de le trouver adorable. Réaction automatique refilée avec le pack « Ludwig », j’imagine.
« Je peux vraiment garder Loulou et Tutur avec moi? » « Evidemment. » « Il viendront avec nous, quand on rentrera à ta maison? » « Oui, on y retourne dans quelques jours. » « Mais… Je verrais plus Marilyn? » « Ah, ça. Tu pourras aller la voir, je suppose. » « ..D’accord. » « Euhm… Sinon. Tu fais quelle taille d’habits, Ludwig? J’ai un doute, là. » « Euh, je sais plus. Mais les habits, là, ils sont trop grand pour moi. » « Et meeeeerdeuh. Euhm… Tu veux qu’on aille ensemble les faire changer au magasin? » « Moui, d’accord. »
Eh bah, n’empêche que vous pouvez trouver ça bâtard si vous voulez, mais avoir un petit frère qui te ressemble vachement, c’est un super plan pour plaire aux jolies vendeuses gaga. Mais je m’égare. Enfin, j’ai pas fini de m’égarer, avec ce gosse.